Chapitre 1 : Max Iceman

Vendredi 15 mars. Un long soupire se fait entendre ... Suivi d'un silence accablant. Assis sur le banc du vestiaire, les cheveux légèrement en bataille, Max médite. Il trace dans sa tête le parcours de 1 kilomètre du circuit. Sans bruit, il arrive à entendre son moteur. Dans le vide, il perçoit les vibrations des pédales sous ses pieds. Son âme se transporte ailleurs. Il n'est plus dans un vestiaire, il est en train de réaliser le tour parfait. Il plonge dans les virages, vole dans les lignes droites, personne ne peut l'arrêter. Il connaît les courbes de ce circuit par cœur, il peut visualiser le moindre détail de la piste dans un simple rêve. Par exemple ici : Ce minuscule creux dans le bitume. Une simple imperfection dans la piste devient un repère pour lui, c'est à ce petit creux qu'il commence à caresser gentiment la pédale de frein ... Après ce virage, on entrevoit la ligne d'arrivée. Son pied droit claque au sol, il met les pleins gaz. Mais soudainement, son rêve est interrompu par le bruit assourdissant de quelqu'un qui frappe à la porte du vestiaire. Max sursaute effrayé, ouvre rapidement les yeux puis reprend son souffle. Un silence d'une demi-seconde s'installe avant qu'une voix d'homme traverse la porte :

- Iceman ? T'es prêt ? Dépêche-toi, le départ est dans 10 minutes !

Le jeune homme passe une main sur son front pour essuyer les quelques gouttes de sueur et se décide enfin a se décoller du banc. Il attrape au passage son casque, ses gants et sa cagoule avant de pousser un léger soupire. Il tend sa main vers la poignée de porte. En ouvrant, la lumière vient pénétrer dans ce vestiaire si sombre. Les pupilles noires du garçon s'échappent en disparaissant dans leurs iris bleu clair. Il ferme quelques instant les yeux puis les ouvres en direction d'un homme plus âgé que lui. Il s'agit de Mike, son manager. Il semble avoir la trentaine, la mine plutôt grave. Il porte aussi un immense casque anti-bruit où est relié un micro. Celui-ci ajouta :

-T'en fais une tête, t'as pas dormi de la nuit toi ! C'est pas bon Max, comment tu veux performer si...

-Je n'ai pas besoin de sommeil.

Mike reste un peu sans voix sentant que ce n'est pas le moment de bousculer le jeune homme. Il passe une main derrière ses cheveux grisâtres, un peu gêné, mais n'en reste pas mué pour autant :

-Ta voiture est aligné sur la grille... Comme tu le sais tu vas partir 5ème.... Les conditions météo sont bonnes... Pas de pluie prévue d'après les commissaires. Tu n'as plus qu'à décrocher cette victoire. On compte sur toi.

-Je sais. Je ferai de mon mieux...

Le jeune homme quitte le pas de la porte du vestiaire pour traverser son stand. A l'intérieur, une poignée de mécaniciens s'activent, empilant des pneus, rangeant des outils, saluant leurs pilotes. Le tout ressemble une véritable fourmilière où chacun a une fonction précise. Il sort par la grande porte du garage et rejoint la grille de départ où sont garés une trentaine de monoplace : Des Formules 4. Il s'agit d'une catégorie secondaire, les pilotes y restent rarement. Ils sont là pour grimper les échelons jusqu'au Saint Graal : La Formule 1. Mais comparé à ça, les Formule 4 sont beaucoup moins puissante sur le plan technique. Concrètement, elles sont moins rapide, s'accroche moins bien a la poste mais sont de vrai miroir pour déceler les talents en pilotage chez certain jeune. La moyenne d'âge des pilotes se situent autour des 16 ans dans ces catégories. La jeunesse possède des nerf beaucoup plus solide que des personnes plus âgé. Ces pilotes sont incisif, rapide et parfois violent entre eux. Tout ce que Max sait, c'est que durant cette course, personne ne lui fera de cadeau. En approchant de sa voiture, il se met à entendre le publique autour de lui. Il lève la tête et aperçoit une foule en délire venue assister à la course depuis les tribunes. Certains brandissent des pancartes à l'effigie de leur pilote favori. D'autres des drapeaux de pays européens. A la vue de cet attroupement, l'esmotac du jeune homme se noue. Il va devoir courir devant autant de monde ? Et si il perd, ne risquerait il pas de se ridiculiser ? Il secoue un peu sa tête reprend vite ses esprits. Pas le temps de se poser ce genre de question ! Il enfile sa cagoule, son casque, son Hans (Le système Hans (Head And Neck Support - « Support de la tête et du cou »- est un dispositif de sécurité évitant d'éventuels "coup du lapin" durant un freinage trop brusque) qui été posé dans son cockpit. Il monte ensuite à bord de son véhicule. Le jeune homme pose ses mains sur son volant décoré de plein de boutons assez complexes à comprendre et d'un écran indiquant les informations essentielles : Le nombre de tours du moteur, le rapport enclenché, le niveau de carburant dans le réservoir, la température des pneus ... Ceux qui ne pilotes pas les voitures commencent à évacuer la piste. Ce sont généralement des mécaniciens venu faire les derniers réglages ou des journalistes qui ont toujours deux où trois question a poser. La grande horloge indique que le départ est dans quelques minutes. Le regard de Max se lève alors vers les "lights", 5 paires de feux tricolores placées au-dessus de la piste, qui s'allument subitement en vert ! Mais pas de panique, elles n'annoncent que le tour de chauffe. Les voitures démarrent successivement leurs moteurs dans un boucan effroyable, justifiant le port de protections auditives par tous. Puis elles s'élancent pour réaliser un tour lent, les unes derrières les autres. C'est alors le moment de chauffer ses pneus et son moteur pour accrocher à la piste et être le plus rapide pour le départ. Pour cela une seule méthode et les pilotes sont en train de la faire : zigzaguer. En effet, cette méthode permet de chauffer ses pneus à allure lente, c'est d'ailleurs à ce moment que Max regarde leur températures sur le petit écran du volant. Mais ce tour finit fatalement par se terminer ... Les voitures s'alignent sur la grille à leurs places respectives. On entend le bruit de leurs moteurs à l'arrêt tourner lentement jusqu'au moment où le premier feu, de couleur rouge, s'allume. A ce moment, Max enfonce à moitié sa pédale d'accélérateur, en même temps que les autres pilotes. Les voitures n'avancent pas, elles ne font que rugir, ce n'est pas encore le moment de partir ! Le 2ème feu rouge s'allume, suivi du 3ème, du 4ème et du 5ème ! Lorsque les feux s'éteindront, la course commencera. Une heure de course intense, de combat, de crash... Max est prêt, son majeur droit caresse la palette derrière son volant qui lui permet de monter un rapport. Son regard est rivé sur les feux ... Quand vont-ils s'éteindre ? La tension est palpable, même le publique fait silence ... C'est à ce moment que les feux s'éteignent. Max passe alors immédiatement la première et écrase son accélérateur. Les 30 voitures du peloton démarrent en même temps, formant une masse de voitures espacées de seulement quelques centimètres, et fonçant à une vitesse proche des 250 km/h. Max se retrouve coincé dans cette masse et il n'a pas la place pour tourner à l'approche du premier virage ! Comment va-t-il faire ? Deux voitures se percutent violemment en face de lui, il évite de justesse les débris et monte à la troisième place en pouvant tourner à peu près normalement dans ce virage. Il jette un coup d'oeil dans son rétroviseurs et aperçoit les carcasses des 2 voitures en plein milieu de la piste, ralentissant grandement les coureurs derrière lui. Soudain, un bip vient lui vriller les tympans, c'est celui qui indique que sa radio s'active, surement Mike qui doit lui passer un message :

- Assez gros crash au départ, ralenti ! La voiture de sécurité va sortir !

Sa voix grésillait un peu mais en effet, c'était lui. Max lève un peu le pied en attendant l'arrivée de la voiture de sécurité. Il s'agit d'un véhicule un peu plus normal ayant pour but de ralentir les voitures derrière lui. Ainsi, les commissaires peuvent évacuer d'éventuel débris sur la piste en toute sécurité. Bien sûr, la course est "momentanément" stoppée. Le temps passe, Max commence à s'impatienter, mais la piste est enfin dégagée ! La voiture de sécurité s'en va et la course peut reprendre après une attente interminable pour les pilotes. Le jeune homme se lance à la poursuite des 2 voitures de tête. Pour lui, il est inconcevable de finir 3ème ! Il fait le tour du circuit le plus rapidement possible... Peut-être même trop rapidement... Ses pneus commencent a s'user a vue d'œil, c'est pas bon. Mais pourtant il rattrape le 2ème et le dépasse en ligne droite, bien plus rapide que lui. Son carburant commence aussi à fondre. Affolé, Mike lance un deuxième appel radio:

-Ok, très bien, ralenti un peu maintenant, tu iras chercher le premier à a la fin mais par pitié, économise tes pneus, tu vas nous faire une crevaison avant l'arrêt prévu !

Max est un peu agacé, coupé en pleine concentration. Il prend une petite bouffée d'air et lui répond simplement qu'il va ralentir un peu. Sur une course, impossible de garder les mêmes pneus. Les voitures doivent donc s'arrêter pour les changer. C'est ce que les deux voitures de têtes vont faire maintenant à peu près a la moitié de la course. Elles pénètrent lentement dans la voie des stands et se garent en face de leurs garages. Une foule de plusieurs mécanos se met à sortir. Il faut que l'équipe de Max soit plus rapide, il pourra peut-être repartir devant le premier. Il leur jette un coup d'œil. Ils font du mieux qu'ils peuvent. Ils soulèvent d'abord sa voiture, décrochent ensuite l'écrous centrale de la roue, l'enlève, remettent un pneu neuf et le fixe en resserrant l'écrous. Cette actions est effectuée 4 fois à la suite. Suite à cela, la monoplace de Max est remise au sol mais .. Trop tard car la voiture de tête est déjà repartie ! Il part donc précipitamment pour la rejoindre, se collant le plus possible derrière elle. A la sortie de la voie des stands, elles se mettent a accélérer brusquement, reprennent leurs rythme de course. À la radio, Mike lui dit d'un ton satisfait :

-Plus d'arrêt après celui-ci, garde tes pneus jusqu'à la fin et essaye de le dépasser, courage !

Du courage, il en faut. Au bout d'une demi-heure heure, rester dans une monoplace devient très fatiguant, aussi bien physiquement que mentalement. La voiture vibre très fort, la gravité écrase les pilotes à chaque virage, la vitesse rend leur vue complètement floue et en plus de cela, ils doivent rester concentrés. Mais Max tient le coup, ce n'est pas sa première course. Pour l'instant, le jeune homme colle l'arrière de la voiture de tête sans chercher à la dépasser. En face, le pilote commence à avoir la pression. Celui-ci fait quelques erreurs en freinant trop tôt et en accélérant trop tard, ce qui contribue à réduire l'écart entre lui et Max. La course continue de battre son plein. Il ne reste plus que quelques minutes avant la fin. Après s'être économisé durant le reste de la course, il est temps pour Iceman de dépasser le premier. Une ligne droite arrive, il donne un coup de volant à gauche et se met à son niveau. Les deux voitures sont à présent côte à côte et arrivent tel un ouragan sur le virage d'en face. La question maintenant est qui va prendre le risque de freinage plus tard pour le dépasser ? Max ne lâche rien, il maintient son pied gauche au dessus du frein, lance un regard au pilote qui le regardais aussi à ce moment .. les panneaux annonçant le virage défilent: 200 mètres, 150 mètres, 100 mètres et soudain, un crissement de frein. Le pilote vient de lâcher prise en freinant trop tôt. De la fumée se dégage de ses pneus avant, ses roues se sont bloquées. Heureusement, elle se décoince assez vite et il arrive a prendre le virage derrière Max, qui vient de gagner cette bataille. Au dernier tour, le jeune homme passe la ligne d'arrivée. C'est la victoire après cette heure de course interminable ! Il gare sa voiture sur la grille après avoir refait un tour et s'extirpe de sa monoplace, monte sur son fuselage et tend ses bras vers le publique qui se met à hurler de joie en voyant le pilote vainqueur. Le pilote enlève son casque, descend et approche du deuxième qui vient d'arriver aussi. Une poignée de main s'échange, cette bataille était de bonne guerre. Vient maintenant l'heure de la remise des trophées, les 3 premiers montent à leur place sur un podium en hauteur et reçoivent chacun une coupe à l'effigie du circuit et de leurs place. Max reçois un beau trophée doré ornée de laurier .. et aussi une bouteille de champagne qu'il va s'empresser d'ouvrir pour asperger ses collègues juste à coté de lui. L'euphorie générale retombe ... il est temps de remballer le matériel, mais ça c'est le travail des mécaniciens ... Max repart vers son appartement à bord de sa voiture. Il roule à nouveau sur le bitume de l'autoroute, empoigne son volant, pousse l'accélérateur. La course, les voitures. Il ne vit que pour ça. En même temps .. on ne l'a élevé qu'à ça ! En effet, depuis l'âge de trois ans, son père l'a entraîné au sport automobile. Sa mère avait peu de place dans l'éducation de son fils et s'occupait plutôt de sa soeur, Alice. Ducoup, quand il s'agit de se comporter en société avec les autres, il a quelques difficultés .. Il ouvre à nouveau les yeux et observe les immeubles de la grande ville dans laquelle il habite. Le soleil se couche et se reflète sur des tours de verre... Ce spectacle est magnifique. Voilà l'entrée de la ville. Il pénètre a l'intérieur et roule en direction de son habitation. Il gare sa voiture sur une place de parking, coupe le moteur et sort. Il attrape ensuite d'une main un sac avec ses affaires et de l'autre la coupe dorée de sa victoire. Il avance ensuite vers une porte noire, appuie sur une sonnette et attend.. Quelqu'un décroche, une voix féminine :

-Quel est le mot de passe ?

-Euh .. ouvre cette porte ou tu vas le regretter ?

On entend un petit rire, la voix féminine reprend:

-Non c'est pas ça !

-Hum .. Ô chiante de soeurette, peux-tu laisser ton petit frère entrer s'il te plait ?

-Nan tu me glorifie pas assez à ma juste valeur. Encore !

-Raaaah ! .... Ô magnifique soeur, pouvez vous ouvrir cette porte ?

La porte se déverrouille. Max entre en poussant un soupire. Il prend ensuite les escaliers et monte énergiquement les deux étages avant d'arriver dans un long couloir où sont disposés de part et d'autre des portes d'appartements. Celui de Max est le numéro 224. Il tend son poing pour s'apprêter à toquer mais sa soeur ouvre la porte dès qu'il se met devant. Alice est une jeune femme blonde. Elle a les mêmes yeux que son frère mais pas le même age, 3 ans de plus. Elle est tout sourire en voyant son frère et surtout, la coupe dorée dans sa main. Elle se décale pour le laisser entrer et lui dit avec sa jolie voix douce:

-Alors champion ? Tu leur a mis la raclée à ce que je vois !

-La raclée pas vraiment ... je me suis bien battu c'est tout.

Son sourire s'agrandit. Max entre dans un salon assez grand. Au centre, il y a un canapé tourné vers un grand écran plat. Derrière, une table et encore derrière, la cuisine. Mais le jeune homme se dirige plutôt vers sa chambre, située à sa gauche. Il lance son sac sur le lit et dépose délicatement sa coupe dans une vitrine en verre. Appuyée contre le cadre de sa porte, Alice lui dit:

-Tu vas manger quelque chose pilote ? J'ai fais des croques monsieur.

Il se pose un instant pour se concentrer sur ce que son estomac veut m.. il se met a gargouiller. Le jeune homme lui répond :

-Euh ... Je .. Je veux bien.

Il rigole nerveusement et rejoints sa soeur dans la cuisine. Il s'assoit en face d'elle à table et mords dans son croque monsieur encore chaud. Amusée, sa soeur lui dit:

-Au fait ! J'ai dis que tu serais présent à la soirée d'anniversaire de ton amie Annie !

Sur ces mots, il avale immédiatement sa bouché et lui répond :

-Pardon ?? Mais.. j'aime pas les soirées, et Annie c'est pas mon amie !

Elle rigole un peu.

-Max... Max...Max... C'est bien de vouloir devenir champion de F1, mais tu dois aussi être plus sociable. Donc, fais plaisir à ta soeur et va à cette soirée.

Elle a un sourire si machiavélique... Le jeune homme détourne le regard et hoche doucement la tête, comme pour dire "d'accord je vais y aller". Sa soeur ajoute.

-Merci ! T'es gentil !

Le jeune homme lâche un petit soupire avant de terminer son repas... Après avoir fait sa toilette du soir, il part se glisser sous ses couvertures. Il fixe le plafond, se remémore les évènements de la journée. Demain est un autre jour.

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