Chapitre : 4
Je suis en proie à une nuit blanche, incapable de fermer les yeux. Trop de questions tourmentent mon esprit, et je suis désespérément à la recherche de réponses. Mais dans cette chambre, dénuée de livres, de papier et de crayons, je me sens comme un prisonnier de mes propres pensées, condamné à tourner en rond dans l'obscurité de la nuit. Même mon téléphone cassé n'a servi à rien ici ; je doute même de son existence dans ce lieu. Je ne peux même pas écouter de musique pour apaiser mon esprit. Alors, je me mets à chanter des chansons qui ont toujours bercé ma vie, tentant désespérément de calmer le tumulte de mes pensées.
Je devrais demander à Lyra de me procurer de quoi écrire ou dessiner, quelque chose pour occuper mon esprit et apaiser mes tourments. Peut-être même vais-je lui demander si elle peut trouver un instrument, une guitare peut-être, si toutefois un tel objet existe dans cet endroit étrange. L'idée de pouvoir exprimer mes émotions à travers la musique me réconforte déjà dans cette nuit sans fin. Mais avant que je ne puisse envisager une telle démarche, un coup frappe à ma porte, rompant le silence de la nuit. Intrigué, je me lève de mon lit et jette un coup d'œil par la fenêtre pour constater que le soleil n'est même pas levé.
À ma grande surprise, c'est Astéria qui se tient de l'autre côté de la porte, sa voix faible et tremblante dans le silence de l'aube naissante.
"Aurora, lève-toi..." murmure-t-elle d'une voix à peine audible.
Dans l'obscurité enveloppante de ma chambre, chaque son semble amplifié, chaque mouvement accentué. L'appel timide d'Astéria traverse l'air comme un murmure fantomatique, brisant la quiétude de la nuit. J'émerge de ma semi-conscience, mes sens s'aiguisant alors que je prends conscience de sa présence. Si j'avais été plongé dans les bras de Morphée, cette voix n'aurait pas réussi à me tirer de mon sommeil. Mais là, éveillé dans l'obscurité, je me sens obligé de répondre à son appel, de découvrir ce qui a pu la pousser à me solliciter si tôt.
Un frisson d'anticipation parcourt ma peau alors que je me redresse de mon lit, mes pieds nus frôlant le sol frais de la chambre. La pénombre dissimule les contours familiers, laissant une atmosphère de mystère flotter dans l'air. Pas un mot n'est échangé alors que je me dirige vers la porte, la curiosité me poussant à découvrir ce qui se trame dans cette aube naissante.
"Oui ? Bonjour, madame Astéria," ma voix, encore rauque de sommeil, s'élève dans la semi-obscurité alors que j'ouvre la porte, me préparant à affronter ce qui m'attend de l'autre côté.
Astéria se tient là, une silhouette indistincte dans l'ombre, sa présence à la fois rassurante et intrigante. Ses mots sont à peine audibles, portés par un souffle léger qui semble tout juste perturber le silence environnant.
"Je suis venue te chercher pour le petit déjeuner," sa voix, douce et tremblante, emplit l'espace d'une étrange solennité. "Et aussi pour récupérer ton plateau d'hier. Nous devons commencer à nettoyer l'aile est. Je t'attends au petit déjeuner."
Chaque syllabe parais chargée d'un sens caché, d'une urgence voilée. J'acquiesce machinalement, les mots devenant un simple écho dans l'obscurité alors qu'elle recule dans le corridor. La porte se referme doucement derrière elle, me laissant seul avec mes pensées dans l'ombre.
Je prends une profonde inspiration, tentant de chasser les brumes de la nuit alors que je me prépare à affronter la journée qui s'annonce. Mes pas me guident vers ma coiffeuse, où j'attrape les produits de toilette nécessaires à ma toilette matinale. La robe marron que Lyra m'a donnée m'attend, un symbole tangible de ma nouvelle réalité dans cet endroit mystérieux. Je me débats un instant avec les plis et les attaches, mes doigts maladroits trahissant mon inexpérience avec ce type de vêtements.
Une fois prêt, je quitte enfin la sécurité de ma chambre, laissant derrière moi l'obscurité oppressante pour rejoindre Astéria au petit déjeuner. Chaque pas résonne dans le silence, un prélude à l'aventure qui m'attend au-delà des portes closes.
Au bout du couloir, là où je sais que se trouve la cuisine, une voix taquine m'interpelle.
"Ce n'est pas par là pour le petit déjeuner," chante une voix enjouée.
Je me tourne pour découvrir une petite Sylphide, ses cheveux rouge métallique et ses yeux couleur quartz rose. Elle se tient dans l'embrasure de la porte, me lançant un regard espiègle tandis qu'elle esquisse un sourire malicieux.
"C'est par ici, la sans magie," ajoute-t-elle, désignant la porte derrière elle
Je lui adresse un sourire crispé, mal à l'aise avec le surnom "sans magie" qu'elle m'a attribué, et je la dépasse pour accéder à notre salle à manger. Lyra est là avec Astéria et deux autres Sylphides, l'une aux cheveux brun métallique et aux yeux d'onyx, et l'autre aux yeux topaze et aux cheveux bleu métallique.
"Je... Bonjour," articulé-je timidement.
Tous se tournent vers moi, leurs regards brillants me fixant. Je sens un frisson de nervosité me parcourir et je recule instinctivement.
"Oh, mon petit Aerentia, ne sois pas timide," murmure Lyra doucement. "Les filles, je vous présente la fameuse Aurora. Soyez gentilles avec elle."
Les autres Sylphides s'inclinent respectueusement devant moi et m'adressent des sourires chaleureux.
"Alors, j'irai avec la petite Amarilla. Oniria et Luna, vous serez ensemble toute la semaine, et comme convenu, Astéria et Aurora seront ensemble," annonce Lyra d'une voix calme et organisée.
Je remarque qu'il y a peu de nourriture sur la table, quelques fruits étranges parsemés de points peu familiers. Je choisis un verre de lait avec une étrange teinte rosée, un petit pain de couleur inhabituelle et un fruit au goût de fruit du dragon, mais dont la peau violette et les points verts me laissent perplexe.
Sous le regard attentif des autres, je m'assois et entame mon maigre petit déjeuner, prenant chaque bouchée avec précaution alors que je tente de m'habituer aux saveurs étranges et inconnues. Une fois rassasiée, nous nous préparons à nous mettre en route vers l'aile Est, enveloppés dans un silence pesant qui semble peser sur nous comme une lourde couverture.
Astéria me tend un tablier et, d'un geste de la main, m'explique ce que je dois nettoyer. Elle me donne également un seau, un balai et une serpillière, avant de me lancer un regard sérieux qui laisse transparaître son dévouement envers son travail.
Je commence à nettoyer, me concentrant sur ma tâche avec diligence, mais le silence qui règne autour de nous est presque palpable. Malgré cela, le regard d'Astéria ne me quitte pas, et je sens son évaluation constante sur mon travail. À plusieurs reprises, elle vient vers moi pour corriger mes gestes ou pour me montrer les endroits que j'ai omis de nettoyer.
Le poids de sa présence et son souci du détail me mettent un peu mal à l'aise, mais je m'efforce de rester concentrée et de faire de mon mieux dans cette nouvelle tâche pour moi. Au fil des heures, le silence persiste seulement interrompu par les instructions occasionnelles d'Astéria ou les bruits de nos outils de nettoyage qui résonnent dans le couloir vide.
Au fur et à mesure que la matinée avance, je m'applique à nettoyer consciencieusement, sous le regard attentif et silencieux d'Astéria. Chaque coup de balai, chaque passage de la serpillière est exécuté avec minutie, dans un silence qui semble amplifier le poids de mes gestes. Astéria demeure là, présente, mais réservée, son expression timide trahissant à peine ses pensées.
Les heures s'écoulent lentement, ponctuées seulement par le bruit régulier de nos mouvements de nettoyage. Je sens la fatigue commencer à peser sur mes épaules, mais je m'efforce de ne pas faiblir, désireuse de mener à bien ma tâche malgré le silence oppressant qui nous entoure.
Vers midi, alors que la faim commence à se faire sentir, je me décide enfin à briser le silence et à m'adresser à Astéria. Mon estomac gronde discrètement, mais mon cœur bat plus fort dans ma poitrine alors que je cherche ses yeux dans l'espoir de trouver des réponses à mes questions muettes.
Elle me regarde, ses yeux timides rencontrant les miens avec une certaine surprise. Son regard semble hésiter un instant, comme si elle n'était pas habituée à être interpellée ainsi. Puis, d'une voix douce et tremblante, elle répond à ma demande, ses mots choisis avec précaution comme pour éviter de déranger l'équilibre fragile de notre échange.
"Nous ne mangeons que deux fois par jour, compte tenu des famines qui frappent le pays," déclare-t-elle avec une calme résignation, sa voix à peine plus qu'un murmure dans le silence environnant.
Intriguée par sa réponse énigmatique, je ne peux m'empêcher de lui poser plus de questions, espérant en apprendre davantage sur la situation qui semble peser sur leurs épaules. "Quelle famine ?" demandai-je, cherchant à percer le mystère qui entoure cette crise invisible, mais palpable.
Pardonnez-moi pour la confusion. Voici la correction :
Les paroles d'Astéria résonnent dans l'air avec une lourdeur palpable, elle paraît peiner à exprimer les mots, comme si chaque syllabe lui était arrachée à contrecœur. Sa voix tremble légèrement, trahissant la peur et l'incertitude qui paraissent planer sur elle.
"Si les ondines fonctionnent mieux que l'année dernière, sinon cela sera une catastrophe pour le pays tout entier," murmure-t-elle, laissant échapper ses pensées à voix haute. Elle penche la tête, essayant de comprendre l'importance de cette fête pour les esprits de l'eau.Elle remarque mon expression soucieuse et elle répond d'une voix tremblante : "C'est une fête pour l'esprit de l'eau, mais... mais la dernière fois, ça s'est mal passé... Là... dernière fois, Calista s'est proposée pour la cérémonie et ça n'a rien fait... C'est... c'est quand même la prétendante du roi... Mais apparemment, les esprits ne l'aiment pas."
Son récit soulève en moi une vague de questions et d'inquiétudes. Quelle est cette cérémonie dont elle parle ? Et qui est cette Calista, prétendante du roi, rejetée par les esprits de l'eau ? Les réponses à ces questions semblent enfouies dans les méandres de ce monde mystérieux, et je sens son désir de comprendre s'intensifier à mesure que le voile de l'obscurité se lève lentement devant elle.
Le poids de ces révélations imprègne l'atmosphère autour de nous, laissant un silence pesant entre nous alors que nous absorbons tous les deux l'ampleur de ce qui vient d'être révélé. Dans ce silence, le murmure de l'eau parais plus fort, comme un rappel de la présence imminente des esprits qui veillent sur ce monde fragile et en proie aux tourments.
Je souris légèrement, tentant d'insuffler un peu d'espoir dans cette ambiance chargée de préoccupations. "Peut-être que cette année cela ira mieux et que cette Calista parviendra à raviver l'esprit de l'eau," murmurai-je, cherchant à apaiser les craintes d'Astéria.
Astéria hoche la tête avec un soupir, mais ses yeux trahissent encore une certaine inquiétude. "Impossible, on ne peut se présenter qu'une seule fois aux esprits. Oh, mais j'y pense," ajoute-t-elle soudain, ses pensées semblant prendre une nouvelle direction. "Tu pourrais peut-être... même si tu n'es pas comme nous."
Son regard se pose sur moi avec une lueur d'espoir mêlée d'appréhension. Ses mots laissent planer une aura de mystère et de possibilité, faisant naître en moi un mélange d'excitation et de nervosité. Je me demande ce qu'elle pourrait bien vouloir dire par là, mais avant que je puisse poser des questions, elle semble hésiter, comme si elle avait déjà trop dit.
Le silence revient alors entre nous, mais teinté d'une certaine anxiété quant à l'avenir incertain qui nous attend.
Je fais non de la tête à mon tour. "Je ne pense pas que je pourrais. Mais au moins, on fera la fête ensemble. On va danser, chanter.
Astéria me regarde avec un mélange de surprise et d'intrigue. "C'est quoi ça, chanter ? Danser ? je ne connais pas ?" Je m'arrête de balayer, surpris par sa réponse.
"Attends, attends, la musique, tu ne connais pas ? Danser ?" dis-je en faisant quelques pas de danse avec le balai dans les mains. J'ai toujours été passionnée par la danse et la mode... Les joues d'Astéria deviennent d'un rouge vif.
"C'est quoi cela ?", demande-t-elle avec appréhension.
"Bah, de la danse... On fait cela avec de la musique..." Je me mets à chantonner brièvement une chanson, mais cela ne semble pas faire reculer Astéria.
Je vois, dans ce cas, je vais ajuster le ton pour refléter cela :
Son regard reste fixé sur moi, rempli d'étonnement et d'appréhension, comme si elle découvrait un nouveau monde qui lui était totalement étranger. Je réalise soudain que mes passions et mes connaissances ne sont pas universelles, qu'elles peuvent paraître étranges et incompréhensibles dans ce monde. Je baisse doucement le balai, réalisant que peut-être la danse et la musique ne sont pas des concepts familiers pour Astéria. Je lui adresse un sourire nerveux et m'excuse auprès d'elle.
"Mais que faites-vous durant vos fêtes ?" demande-je, tentant de changer de sujet
Astéria semble réfléchir un moment avant de répondre. "On prie..."
Je hoche la tête en signe de compréhension, mais à l'intérieur, je soupire. Les perspectives de fêtes semblent bien différentes des miennes.
Nous reprenons le ménage, astiquant chaque millimètre de ces couloirs. En fin de journée, Astéria me dit : "Demain, on refera les sols et on attaquera les pièces une à une."
Les courbatures commencent à me tirer dans tout mon être, et j'avoue que l'idée de poursuivre ce travail m'enchante, je me sens vivante. Nous retournons à la chambre, mais avant de nous séparer, Astéria me montre la porte qui mène à l'extérieur et me dit que le surlendemain, nous serons en repos.
Je lui adresse un sourire fatigué, reconnaissant pour sa gentillesse et sa patience. Elle disparaît dans sa chambre, et j'étais sur le point de faire de même, bien que je sache que je m'ennuierais comme un rat mort sans musique... Quand soudain, j'entends une voix enfantine familière : "Viens par ici."
Je tourne le regard et vois une douce lumière bleue disparaître dans un couloir. Intriguée, je décide de suivre cette lueur. Qui pourrait bien m'appeler de cette façon ? Les questions se bousculent dans ma tête alors que je m'aventure plus profondément dans le château.
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