Chapitre : 2
Nous arrivons devant les imposantes portes de la cité, située à proximité du château. Le rythme effréné de notre chevauchée ralentit alors que nous nous arrêtons brusquement, ce qui me prend par surprise. Le roi se tourne vers Adrian et moi, sortant un objet de son sac accroché à sa selle.
"Tiens, couvre-la. Je n'ai pas envie d'amener plus de curieux..." déclare-t-il d'un ton autoritaire, lançant une couverture à Adrian.
Adrian attrape la couverture et la pose sur mes épaules, m'obligeant à me dissimuler sous son épais tissu. Une pointe de colère monte en moi face à cette soudaine dissimulation, mais je réprime rapidement mes émotions. Ce n'est pas le moment de faire une scène, surtout pas devant le roi et son garde.
Je me force à respirer profondément, essayant de calmer le tourbillon d'émotions qui agite mon esprit. Derrière la couverture, je reste silencieuse, attendant avec une certaine appréhension ce qui nous attend.
Nous semblons traverser la cité à pas lents, et je peux entendre les gens s'écarter sous notre passage. Des murmures étouffés s'élèvent de la foule, et je sens une tension palpable dans l'air.
J'ai l'impression que le roi n'est pas quelqu'un d'apprécié, que son arrivée suscite plus de crainte que d'enthousiasme parmi les habitants d'Eldoria. Pourtant, je reste cachée sous la couverture, invisible aux yeux curieux qui nous scrutent.
Après un long moment, j'entends Adrian crier : "Ouvrez les portes !" Un grincement lourd résonne alors que les portes de la cité s'ouvrent devant nous. Adrian attend que les portes se referment derrière nous avant de retirer la couverture qui me dissimulait.
Enfin dévoilée aux regards, je sens une bouffée d'air frais envahir mes poumons. Nous sommes maintenant à l'intérieur des murs de la cité, et je suis impatiente de découvrir ce qui m'attend dans ce nouveau lieu mystérieux.
Je reste là, émerveillée par la vision époustouflante qui s'offre à mes yeux. Le château blanc, imposant et majestueux, se dresse devant moi tel un joyau dans un écrin de verdure. Ses murs semblent rayonner sous la lumière du soleil, ornés de détails en or étincelant qui captent la lumière et lui confèrent une aura magique.
Les ornements qui ornent le château semblent avoir été façonnés par les mains d'artisans divins. Des statues d'animaux fantastique, sculptées avec une précision remarquable, semblent prêtes à bondir hors de leurs socles de marbre. Leurs yeux semblent me fixer avec curiosité, comme s'ils attendaient mon arrivée avec impatience.
Les jardins qui entourent le château sont tout aussi enchanteurs. Des fleurs aux couleurs vives et aux formes extravagantes parsèment les parterres, créant un spectacle visuel éblouissant. Parmi elles, je distingue des roses faites de rubis, leurs pétales scintillant sous les rayons du soleil, ainsi que d'autres espèces que je ne saurais nommer, mais qui semblent tout droit sorties d'un conte de fées.
Nous atteignons finalement le pied de l'escalier monumental qui mène à l'entrée du château. Je reste là assise sur ce cheval, émerveillée, tandis que le roi et Adrian descendent de leurs chevaux avec une grâce et une assurance qui en imposent. Une partie de moi voudrait les imiter, mais je me sens soudainement timide, hésitant à franchir cette frontière.
Le roi confie les rênes à Adrian, puis se tourne vers moi, ses yeux scrutateurs évaluant ma présence. Son ton autoritaire résonne dans l'air, mais il émane également une certaine bienveillance alors qu'il me confie à Adrian et donne ses instructions. "Occupe-toi d'elle," ordonne-t-il d'un ton autoritaire à Adrian, avant de poursuivre : "Je vais dans mon bureau faire des recherches sur cette chose qui semble nous ressembler mais dénuée de magie."
Adrian s'incline respectueusement devant le roi tandis que celui-ci disparaît à l'intérieur du château. Puis, se tournant vers moi, Adrian se tourne alors vers moi, un sourire bienveillant illuminant son visage. "Je vais t'emmener voir Lyra. Elle va bien s'occuper de toi," déclare-t-il avec assurance.
Je lui adresse un léger sourire de gratitude, reconnaissante pour cette lueur d'espoir dans cet environnement inconnu et intimidant. Avec Adrian à mes côtés, je me sens un peu moins perdue.
Après m'avoir fait descendre de sa monture, Adrian délègue l'ordre de ramener les chevaux à l'écurie à un autre garde, puis il me fait un signe de le suivre, ce que je fais sans hésitation. Ensemble, nous longeons les murs du château jusqu'à arriver à une porte dérobée, dissimulée aux regards indiscrets.
Nous pénétrons dans un vaste espace qui résonne de l'activité incessante des cuisines du château. Le bruit des casseroles, le crépitement des feux et les voix des cuisiniers remplissent l'air d'une ambiance chaotique. Je m'arrête un instant pour observer la pièce, étonnée par l'effervescence qui règne ici.
Soudain, tous les regards se tournent vers moi, et je sens une vague d'attention peser sur mes épaules. Les yeux des cuisiniers, brillants comme des pierres précieuses aux couleurs variées, me fixent avec une intensité qui me fait frissonner. Leurs expressions semblent mêler la curiosité, l'étonnement et peut-être même une pointe d'appréhension.
Je suis sur le point de saluer pour détendre l'atmosphère lorsque soudainement, je sens quelqu'un tirer violemment mon bras, me tirant hors de la pièce. Prise par surprise, je me retrouve entraînée à travers le seuil, déconcertée par cette soudaine interruption.
"Qu'est-ce qui te prend ? Je t'ai demandé de me suivre, pas de dire bonjour à tout le monde !" s'exclame Adrian d'un ton irrité. Je me mords la lèvre pour refréner une réponse acerbe et lui réponds simplement : "Désolée..."
Il soupire, visiblement exaspéré, et ajoute : "Suis-moi et ne parle à personne." Sans un mot de plus, il se met en marche, me laissant aucune chance de m'expliquer ou de rectifier ma conduite.
Nous traversons un couloir jonché de portes, chaque pas résonnant dans le silence pesant qui nous entoure. Adrian s'arrête finalement devant l'une des portes et frappe avec force, résonnant dans le couloir. Je remarque une énorme améthyste incrustée dans le bois de la porte, ajoutant une touche de mystère à cette scène déjà intrigante.
Une voix autoritaire se fait entendre de l'autre côté de la porte : "Qui est-ce ?" Adrian se redresse, adoptant soudain un ton doux et respectueux : "C'est moi, Lyra." La porte s'ouvre immédiatement, révélant une femme élégante à l'apparence simple.
"Déjà de retour, Adrian ? Avez-vous trouvé une solution ?" demande-t-elle d'une voix douce, empreinte de préoccupation. Adrian pose délicatement un doigt sur ses lèvres pour la faire taire, son expression sérieuse.
"Pas vraiment," répond-il finalement. Puis, se tournant vers moi, il ajoute avec un léger sourire : "Mais nous avons trouvé elle."
Les yeux améthyste de Lyra se posent sur moi, et je ressens instantanément une onde de terreur m'envahir. L'idée qu'elle puisse me juger ou me trouver répugnante me glace le sang. Pourtant, à ma grande surprise, son regard ne reflète ni dégoût ni mépris, mais plutôt une curiosité empreinte de bienveillance. Elle s'approche lentement de moi, ses mouvements gracieux comme ceux d'une danseuse, et je sens mes mains trembler de nervosité.
Quand elle saisit doucement mes mains dans les siennes, un frisson parcourt tout mon être. Son contact est chaud et réconfortant, apaisant mes craintes et mes angoisses. Ses mots, prononcés avec une tendresse infinie, résonnent dans mon esprit comme une douce mélodie. "N'aie pas peur, mon petit Aerentia," murmure-t-elle d'une voix douce comme une caresse, sa présence enveloppant mon être de réconfort et de chaleur.
Je suis submergée par l'émotion, les larmes montant irrésistiblement à mes yeux. Les barrières que j'avais érigées autour de moi pour me protéger s'effondrent, et je me retrouve incapable de retenir les vagues d'émotion qui déferlent en moi depuis mon arrivée dans ce monde inconnu. Dans le regard compatissant de Lyra, je trouve enfin un refuge où je peux laisser libre cours à mes sentiments les plus profonds, sans crainte d'être jugée ou rejetée.
Les larmes coulent librement sur mes joues, emportant avec elles le poids oppressant de mes peurs et de mes incertitudes. Mon cœur se serre douloureusement dans ma poitrine, alors que je me sens submergée par une avalanche d'émotions que je peine à contenir. La chaleur des bras de Lyra enveloppe mon être tremblant, et je me laisse aller à sa douce étreinte, cherchant refuge dans sa compassion et sa bienveillance.
"Oh, ma pauvre," murmure-t-elle, sa voix empreinte d'une tendresse infinie qui fait naître un tourbillon de gratitude et de soulagement en moi. Ses mots résonnent comme une caresse apaisante sur mon cœur meurtrie par les tourments . Je sens un frisson de soulagement me parcourir alors que je m'abandonne à la douceur réconfortante de son étreinte.
"Que lui avez-vous fait ?" demande-t-elle d'une voix empreinte d'une légère réprobation, son regard se tournant vers Adrian.
"Tu connaissais Elian," répond Adrian d'un ton grave, laissant planer un lourd silence chargé de reproches non-dits. Un soupir résigné s'échappe des lèvres de Lyra, trahissant sa frustration face à cette réponse énigmatique.
Guidée par Lyra, je me laisse conduire dans une pièce adjacente qui se révèle être une chambre spacieuse, empreinte d'une atmosphère apaisante et réconfortante. Chaque détail de la décoration témoigne d'un goût raffiné et d'un souci du détail, créant une ambiance chaleureuse et accueillante.
Assise sur une chaise confortable, je laisse mes larmes sécher doucement, tandis que Lyra prépare quelque chose pour apaiser mon esprit tourmenté. Quand elle revient vers moi, elle me tend une tasse remplie d'un liquide étrange, d'un vert chatoyant parsemé de paillettes d'or et d'argent. Un frisson d'émerveillement me parcourt alors que je contemple cette boisson inhabituelle, reconnaissante pour ce geste de réconfort.
"Comment t'appelles-tu, petit Aerentia ?" demande Lyra avec douceur, brisant le silence qui enveloppe la pièce. Je relève timidement mon regard vers elle et réponds d'une voix faible : "Aurora, madame..." Son sourire bienveillant illumine son visage alors qu'elle réplique : "Je me nomme Lyra, mais tu as dû entendre petit Aerentia. Je suis une attenante du château, et moi et l'autre là-bas sommes des Sylphides. Et toi ?"
Ma gorge se serre d'appréhension alors que je murmure à peine : "Je suis une humaine..." Lyra échange un regard perplexe avec Adrian, qui hausse les épaules en signe d'incompréhension. "J'ignore quelle est cette race... humaine..." admet-elle finalement. "Mais je vais m'occuper de toi. Nous allons déjà te trouver des vêtements convenables, te donner une chambre et un bon repas, d'accord ?"
Je hoche la tête, ébahie par la gentillesse de cette femme, ou plutôt de cette Sylphide. En cet instant, je me sens submergée par un sentiment de gratitude et de soulagement. Je goûte légèrement la mixture qu'elle m'avait servie et découvert qu'elle est délicieuse, un goût de pomme chaude et de cannelle qui réchauffe mon âme tourmentée. Cela me réconforte encore plus, et je sens une lueur d'espoir naître en moi, même au cœur de l'incertitude.
Lyra se lève gracieusement et se dirige vers un coffre, murmurant à elle-même alors qu'elle fouille à l'intérieur. "Je pense trouver une robe qui te conviendra... c'est étrange de voir une créature dénuée de magie." Ses mots me font tressaillir, rappelant la disparité qui existe entre ce monde de féerie et le mien, dépourvu de tout enchantement.
"De la magie ?" demande -je , mon regard se tournant vers Adrian, à la recherche d'une explication. Il se retourne vers moi, un éclat de fascination dans ses yeux, avant de répondre d'une voix calme : "La magie... Toutes les Sylphides en sont dotées. Certaines peuvent la matérialiser et la contrôler." Un frisson d'appréhension me parcourt alors que je réalise l'étendue du pouvoir magique qui réside en ces êtres extraordinaires.
Lyra, cependant, intervient d'un ton plus ferme : "Adrian !" Son appel retentit dans la pièce, transmettant clairement son désaccord avec les démonstrations de magie. "Quoi ? Il fallait lui montrer," réplique Adrian, ses épaules se haussant en signe d'indifférence.
"Oui, mais la magie se raréfie, alors évite de faire ce genre de chose," réprimande Lyra, son regard empreint d'une inquiétude palpable.
Lyra se tourne vers moi, la robe marron et blanche qu'elle tient dans ses bras semble comme un symbole de transition vers un nouveau chapitre de ma vie. Ses yeux, empreints d'une bienveillance sincère, rencontrent les miens, et un sourire doux étire ses lèvres. "Viens, petit Aerentia, je vais t'emmener dans une chambre pour te reposer et te changer."
Un frisson d'émotion parcourt mon être alors que je me lève, les mots de gratitude peinant à sortir de ma gorge serrée. "Merci beaucoup, madame Lyra," finis-je par articuler, sentant mon cœur se remplir d'une reconnaissance profonde envers cette Sylphide qui m'offre sa compassion dans ce monde inconnu.
Son sourire s'efface légèrement pour laisser place à une grimace, son regard se posant brièvement sur Adrian, comme pour lui signifier qu'il a d'autres responsabilités à assumer. "Tu n'as pas des choses à faire, toi ?" demande-t-elle d'une voix teintée d'une légère impatience. Adrian soupire, semblant contrarié par cette interruption, mais il s'éclipse sans un mot, laissant Lyra et moi seules dans le couloir.
Lyra, de nouveau tournée vers moi, m'invite d'un geste à la suivre. Je m'engage à ses côtés, mon esprit tourbillonnant d'émotions contradictoires. Nous arrivons devant une chambre modeste mais accueillante, et une bouffée de soulagement m'envahit en constatant que je vais enfin pouvoir me reposer après cette journée mouvementée.
"Nous ne sommes pas nombreux en tant que domestiques," explique-t-elle d'un ton empreint de compassion. "Après tout, peu de personnes peuvent supporter les sautes d'humeur d'Elian. Voilà ta chambre, petit Aerentia." Sa voix résonne comme un baume apaisant.
Dans la chambre, je découvre un havre de paix, où chaque détail semble pensé pour me procurer confort et réconfort. La présence rassurante de la cheminée et le lit douillet me fait sourire.
Lyra dépose avec précaution la robe et les chaussures sur le lit, et son regard empreint d'une bienveillance maternelle apaise mes tourments intérieurs. "Tu as une salle de bain ici pour te laver," murmure-t-elle doucement. "Je te ramènerai ton dîner dans deux heures. Si tu te sens prête, tu commenceras à travailler dès demain. Nous avons beaucoup de choses à nettoyer avant les Ondines."
"Les Ondines ?" je demande, intriguée par cette mention soudaine. Lyra esquisse un sourire énigmatique. "Tu le sauras en temps voulu, petit Aerentia. Maintenant, je vais te laisser." Elle s'apprête à partir lorsque je saisis son bras, hésitant à rester seule dans cette chambre qui me semble à la fois étrangement familière et inconnue.
"Attends," je murmure, incapable de contenir l'avalanche d'émotions qui m'assaillent. Lyra me caresse doucement le haut de la tête, ses gestes empreints d'une tendresse réconfortante. "Tout va bien se passer, mon petit Aerentia. Repose-toi. Tu sembles avoir déjà passé une rude journée..." Ses mots, bienveillants et apaisants, dissipent mes craintes momentanément, mais laissent un goût amer de mystère dans ma bouche.
Je la regarde partir, me retrouvant soudainement seule dans cette chambre silencieuse, baignée par la lueur douce qui filtre à travers les rideaux. Des questions tourbillonnent dans mon esprit alors que je me déshabille lentement, laissant la robe de nuit blanche glisser sur ma peau fatiguée.
C'est alors que je remarque la robe de nuit, soigneusement dissimulée sous la robe marron et blanche. Une vague de reconnaissance me submerge alors que je réalise que Lyra a pris la peine de prévoir mes besoins, anticipant mon désir de me sentir à l'aise et en sécurité dans cet endroit inconnu.
Serrant la robe de nuit contre moi comme un talisman de réconfort, je m'installe dans le lit moelleux, laissant la fatigue et l'incertitude s'estomper peu à peu. Mes paupières s'alourdissent rapidement, emportées par le doux murmure de la nuit qui m'invite à plonger dans un sommeil réparateur. Avant même que je puisse en avoir conscience, le sommeil m'emporte dans ses bras.
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