Q6: Le statut de la femme vietnamienne
Q6: Le statut de la femme vietnamienne
-Le statut de la femme vietnamienne : Elle était légalement mineure ( thu yeu)pendant toute sa vie et soumise aux trois obéissances (tam tòng) : "père-fille, mari-femme, fils aîné-veuve". En réalité, la femme est maîtresse de l'intérieur (nội tướng) et elle a toujours joué dans la famille un rôle extrêmement important.
-Dans la société traditionnelle vietnamienne, le mariage est un acte essentiellement collectif, voulu et préparé par les deux familles intéressées. La volonté et le goût propre des deux fiancés comptaient peu ou pas.
C'est pourquoi l'amour conjugal n'a guère d'histoire et n'a laissé que peu de traces ( dau vet) dans la littérature. Ce qui inspire celle-ci, ce sont ces aventures (su phuu luu) sentimentales où le libre arbitre (Tu do y chi) des amants essaie de tenir tête à la contrainte sociale, amours de vent et de lune (phong nguyệt), qui nous ont valu, entre autres, l'immortel Kim Vân Kiều.
-Lorsqu'un mariage était malheureux, la répudiation (gat di) de la femme par le mari était possible dans sept cas et impossible dans trois. Elle était, comme le divorce, assez rare, à cause du palliatif (tam thoi) constitué par la polygamie (da thê). A côté de la femme principale (vợ cả), peuvent exister, en effet, des femmes de second rang (vợ lẽ), épousées après consultation(doi hoi y kien) et consentement(su dong y) de la femme principale. Enfin, il y avait des concubines (vo ma ko cuoi) (hầu, femmes-servantes) achetées et non épousées.
L'occidental, individualiste et moraliste, considère la dissolution ( giai the) d'une union comme une question purement personnelle et sentimentale; la rupture (su tan vo) du foyer lui paraît en être la conséquence logique. Le confucéen préfère ne pas toucher à la structure familiale. Il laisse à sa femme sa situation sociale bien établie (on dinh, duoc thiet lap) , au-dedans et en dehors de sa maison.
Elle reste même la mère légale des enfants susceptibles ( co kha nang) de naître d'autres unions de son mari. Elle a droit au respect des autres femmes et garde sur elles une situation prééminente (dia vi cao hon) . Ce ne sont évidemment que de vaines (vo ich) apparences (the dien), mais la pire (te hon) des choses pour elle serait de n'avoir, du fait du divorce, plus de famille, plus d'enfants et plus de mari.
Parmi les raisons, toujours discutables, qu'un homme peut avoir de changer sa femme, il y a le sort (duyên). D'après la cosmologie sino-Vietnamienne, la destinée des époux, et même des amants passagers( qua duong) , est fixée d'une façon inévitable. Un devin (thay boi) dira à un homme que sa destinée est d'avoir plusieurs femmes ou bien qu'il n'aura de garçon que s'il en change. A une femme, il affirmera qu'elle ne pourra jamais être qu'une concubine et non une femme de premier rang, que d'ailleurs, si elle le devenait, son mari la délaisserait (bo roi) aussitôt. Personne ne doute de l'impossibilité de se soustraire au duyên et cette croyance donnait au concubinage le caractère d'un mal nécessaire qui perd de plus en plus de terrain dans le Vietnam d'aujourd'hui.
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