Q15: Mon village

Q15: Mon village

Mon village est entouré (bao quanh) d'une haie de bambous(lũy tre) qui fait que, de l'extérieur, en ne peut voir ses maisons. On y entre par un portique en briques( cổng gạch). La plupart des maisons sont des paillotes( nhà tranh). Chaque maison, ceinte (bao quanh) d'une palissade en bambou(hàng dậu bằng tre), possède une cour, un jardin et souvent même une mare (ao). On plante dans le jardin des légumes, de la patate douce (khoailang ngọt) et des arbres fruitiers. A part un petit chemin qui traverse le village, il n'y a que des sentiers étroits. Depuis quelque temps, ces voies de communication ont été pavées de briques(lát gạch), ce qui leur donne plus de propreté. Auparavant, quand il pleuvait, tout déplacement était désagréable parce qu'il fallait marcher dans la boue[1](bùn).

Ce tableau sera complet avec la présence du marché, de la maison communale, de la pagode, de petits temples et autels à ciel ouvert dédiés au culte des lettrés et de Confucius, de différents génies et esprits.

La haie vive de bambous, renforcée parfois par un remblai de terre battue (rãnh đất) et par un fossé (rãnh mương), transforme la petite communauté rurale en une île verte au milieu d'une mer de rizières(biển lúa). Elle protège les habitants contre les pirates (cướp biển) et autres malfaiteurs ainsi que les typhons(bão), elle fournit un matériau important pour réparer ou construire des temples, des ouvrages publics(công trình công cộng), ponts et marchés ... Elle est percée de quatre portes (nord, sud, est, ouest), parfois moins, fermées, à la nuit tombante par des veilleurs( lính gác).

 Devant l'entrée principale, des banians (cây đa) ou des kapokiers (cây gạo) offrent une ombre fraîche (bóng mát) aux paysans qui reviennent des champs et aux passants qui peuvent se désaltérer (giải khát) à un étal de thé au pied d'un de ces arbres séculaires(cây cổ thụ).

Tel se présentait le village dans le delta du Nord Vietnam, berceau (cái nôi) de la nation. Il garde nombre de ces traits traditionnels malgré les changements dus à l'influence de la civilisation occidentale et urbaine.

Au plan topographique (địa hình), on peut distinguer quatre types de village :

+Les villages riverains (làng ven sông) qui s'allongent (kéo dài) en général derrière les digues (con đê) servant aussi de routes ; ils sont établis sur un terrain plus élevé que les rizières derrière ou à côté d'eux ; ils sont souvent victimes de l'inondation, surtout ceux situés entre le cours d'eau et la digue.

+Les villages des terres basses sont marécageuses (đầm lầy) et s'étendent entre le principal cours d'eau et ses affluents (nhánh nhỏ) ; leurs maisons étroites sont bâties sur les élévations de terrain (gò) ; en saison de pluie, l'eau des cours d'eau peut s'élever de plusieurs mètres et submerger (làm tràn ngập) complètement les rizières.

+Les villages de la Moyenne Région sont accrochés(bám) aux flancs des collines (sườn đồi) à proximité des torrents (dòng nước) ou rivières ; la population est clairsemée, la terre peu fertile.

+Les villages côtiers (ven biển) sont construits sur des dunes de sable (cồn cát); la population qui a transformé les terres salines en rizières, est dense (dày đặc) et vit dans de grandes maisons avec jardin.

La topographie des différents types de villages du Nord est dictée par la riziculture (nghề trồng lúa) en terrain inondé qui a obligé les Việt (ethnie majoritaire du Vietnam) à quitter le piémont (chan nui) pour s'installer dans la plaine. Dans leur progression vers le Sud, jusqu'au delta du Mékong atteint au XVIIe siècle, les villages Việt ont essaimé (di cu).

Le village du Sud (dans le delta du Mékong), bien que né du village du Nord (delta du Fleuve Rouge) par une sorte de mitose( nguyên phân), s'en distingue sur plusieurs points :

+Se risquant dans une région encore sauvage (hoang dã) et très peu peuplé,

+Les premiers émigrants défricheurs, paysans talonnés par la famine, soldats des colonies agricoles, aventuriers, réfugiés politiques de Chine..., s'étaient installés d'abord sur des bancs élevés de terre alluvionnaires ( đát bồi) avant d'asseoir les villages nouveaux sur des étendues basses le long des multiples petits canaux auxquels les Espagnols ont laissé le nom d'arroyos( Kênh, lạch).

+La plupart des communes s'étirent ainsi en longueur au bord des voies d'eau ou des routes; dépourvues (ko có) de haie de bambous, elles ne sont pas isolées(cô lập)  comme au Nord et parfois elles se touchent.

+Très jeunes par rapport aux villages du Nord, elles ont une population hétérogène même au plan ethnique (ethnies chinoise, cham, khmer...); les traditions toutes récentes n'ont pas la rigueur (nghiêm khác) de celles du Nord. La terre et le climat généreux dispensent les paysans des peines (lo lắng) et des souffrances (đau khổ) qui ont été depuis toujours le lot de leurs frères du Fleuve Rouge. Tout cela explique en partie la mentalité du Sud.

[1]Quốc văn giáo khoa thư (Manuel de lecture du cours préparatoire), publié par la Direction de l'Instruction publique de l'Indochine française,10ème édition, 1935. La première édition date sans doute des années 20.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top

Tags: