Q10: La hiérarchie ( thu bac )sociale

Elle est partout observée avec un très strict conformisme (chat che theo tung thoi), même quand il ne paraît pas le moins du monde justifié.

D'autres que le fonctionnaire ( vien chuc )peuvent avoir droit à de grands égards. La représentation du monde sino-vietnamien est caractérisée non par l'anthropocentrisme ( thuyet loai nguoi trung tam) mais par la prédominance ( uu the) de la notion d'autorité sociale. Les hommes ne l'emportent sur les autres êtres que dans la mesure où ils sont dignes de collaborer (cong tac)au maintien de l'ordre social, fondement et modèle de l'ordre universel. Ainsi, en dehors du chef, se distinguent dans la foule ( dam dong)des êtres le sage et l'honnête homme. A celui-ci était réservé un comportement particulier, tant le quân tử Vietnamien, comme le kiun-tseu chinois, est par excellence l'homme que ses concitoyens ( dong huong, dong bao) devaient honorer( ton kinh, ca tung).

Les Vietnamiens méprisent (khinh bi) les gens qui vivent d'une façon honteuse (nhuc nha) mais respectent les pauvres. D'un vieux ou d'une vieille mendiante ( nguoi an may), on dira ông lão ăn mày ou bà lão ăn mày "Monsieur ou Madame vieillard mendiante". Au point de vue bouddhique, un génie céleste peut être condamné en expiation d'une faute légère à mendier pendant une de ses existences terrestres. C'était, paraît-il, le cas d'un vieux mendiant, nommé Đông Lâm, mort à Hanoi vers 1893, dans une des rues de la ville. Un autel lui fut érigé dans le temple dit de l'Épée du Bonheur, au carrefour des Baguettes d'Encens, près de la rue des Caisses.

Le respect, ou même la vénération, dont toute personne âgée est entourée constitue pour les vieillards un privilège inappréciable qu'ils doivent au primat de la piété filiale dans la conception confucéenne de la Société. Il est douteux que la pension de retraite, idéal de la société occidentale, puisse leur apporter des satisfactions morales et matérielles équivalentes.