Ton souffle glacial sur mon visage me rappelle ces escapades sur le lac
En hiver à la tombée du soir et j'entends

Ce chant funeste résonnant comme la plus douce des mélodies
Elle me transcende de toutes parts
Mon cœur et ma tête ne font qu'un avec elle, envoûté par ses merveilleux accords

Un premier mouvement brusque, je vacille
Puis un crescendo aussi puissant qu'un orgasme scindant ma chair en deux
Ces notes m'ouvriraient presque la porte des enfers

Autant de sensibilité dans un si grand malheur
Jamais un simple do n'avait si bien sonné à mon oreille
Je me sens faiblir face au requiem de la mort

J'en perds tous mes sens, ne t'arrête pas de jouer
Je ressens les vibrations de ta partition funèbre dans les fonds de mon corps

La danse macabre du son nuancé et profond de ta détresse et de ta désillusion
M'inspire les nuits d'amour éteintes depuis longtemps
L'espoir reviens hanter la coque vide que je suis
Un souffle de vie m'enlace et m'étreint, je redécouvre la chaleur d'un corps contre le mien

Je me sens si bien, si vivant dans l'obscurité totale de tes violents coups de reins, cela faisait si longtemps

De l'eau, salée, qui s'échappe à petites gouttes, raconte mon malheur et libère ma douleur
Je m'endors lorsque viennent les dernières notes de cet arrangement

Je retrouve ce lac gelé sur lequel j'ai glissé, volé, embrassé
J'entame mon dernier axel avant de sentir la glace se briser sous mes pieds
Le temps s'est figé ou plutôt gelé mais je ne ressens que la chaleur d'une mélodie noire magnifiquement exécutée par les doigts d'une fée