Préface

Je poursuis là mon offensive : Du Feu aux poudres est encore une œuvre de combat, peut-être la plus dure et la plus révoltante aux morales ordinaires et passives, bercées de tendres illusions. Après avoir attaqué une profession que j'avais longtemps rêvée – toutes les grandes figures contemporaines du livre, éditeurs, écrivains et lecteurs –, je veux pourfendre la vertu banale et plate ainsi que toute la demi-mesure imbécile, et, à travers elles, l'immense majorité des Hommes. Je ne me soucie point qu'on me critique, qu'on me haïsse, qu'on me conspue : j'aime davantage la Vérité que les éloges ou que les gens ; et tant pis si les deux ne sont pas toujours compatibles – qu'on juge, à la rigueur, la valeur de ma préférence !

Et puisque pour blâmer il faut toujours quelque peu s'élever au-dessus de ceux qu'on condamne, c'est avec un ton libéré d'extrême orgueil, infiniment insupportable aux croyants et aux faibles – ceux-là même que justement je combats –, que je déclame et chante ce livre : apprends donc, lecteur, que c'est Dieu qui te parle, que c'est la Bible que tu lis ! Refuseras-tu Son témoignage au prétexte qu'Il n'est pas assez humble à ton goût ?

Et c'est un hymne aussi, et une révélation joyeuse, et une jubilation superbe, pour ce que la Vérité des Hommes, fût-elle sombre et morne, n'éclate jamais sans bonheur à celui qui, décillant ses yeux, accepte enfin de – recouvrer la vue !

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