Chapitre 1 : Éveil parfait

Je reviens sur mes pas après vingt-cinq longues années de torture, le laboratoire est désert et en ruine... Je ne peux m'empêcher d'avoir un pincement au cœur à ce moment-là. L'endroit où j'ai vécu n'est plus qu'un lointain souvenir. Cependant, il reste quelque chose que je souhaite visionner et que l'on m'a toujours caché.

Il s'agit de ma naissance.

Je me sens nostalgique, après les horreurs que j'ai vécues, j'aimerais visionner ce morceau de passé, s'il existe encore.

Je traverse quelques décombres sans trop de problèmes, j'arrive dans l'ancien bureau de mon père afin d'y retrouver, je l'espère, la vidéo que je recherche. Après tout, c'est bien lui qui m'a dit que je la trouverais ici...

Son bureau n'a pas l'air d'avoir été touché par l'explosion, ce qui a pour effet de me réjouir ! En farfouillant un peu, je finis par miraculeusement trouvé une petite carte SD avec marqué « Pour toi, Reyn » sur l'étiquette.

Je m'assois alors sur la chaise poussiéreuse, sors mon ordinateur portable et insère la carte dans le plus grand des calmes.

Elle est encore lisible ! Forte heureusement... Je peux désormais lire le fameux fichier vidéo.

Il commence avec une vue en contreplongée et une voix féminine, que je connais bien, lance d'un air enjouée :

« Le sujet 15545 ouvre les yeux, professeur ! ».

Voici les premiers mots que j'ai entendus. J'étais petit et fragile à l'époque... et à en croire les vidéos de surveillance, je n'étais qu'au stade de bébé lorsque ça a été filmé. Je me mis à sourire en entendant les petits cris adorables que je poussais pour caractériser mon humeur.

Ce que je n'ai pas oublié de ce jour-là, c'est ce visage tendre et souriant qui était celui de l'homme qui m'avais vu naître. Ce dernier me voyait déjà comme une merveille à ses yeux.

De ce que je peux distinguer sur l'image moyennement nette, le bébé est couché sur un petit brancard, le professeur le prend délicatement puis le pose par terre, puis il l'encourage à se déplacer

Prudemment, le petit être tente un pas, puis un autre... mais la chute est inévitable après la troisième tentative. Le professeur l'aide à se relever. Il n'a pas l'air de chercher à presser les choses, il réplique alors qu'il faut bien tomber une fois pour réussir par la suite. Cette phrase me fait ironiquement sourire derrière mon écran.

Ma version jeune et fraichement éveillé parvient à marcher quelques minutes après avoir chuté, Il apprend vite et étonne beaucoup les personnes présentent.

Ces dernières prennent une expression de gaieté, comme pour célébrer cet exploit.

L'image se coupe puis reprend dans une salle blanchâtre qui semblait être ma toute première chambre dont je n'ai que très peu de souvenir. Je n'y suis pas resté bien longtemps. On peut voir le professeur y installer le bébé et le laisser à un garde à sa porte pour le surveiller. C'est un homme un peu rond avec un visage agréable. Je me souviens que les autres humains l'appelaient Mike le grassouillet... ce qu'il n'a jamais vraiment apprécié.

On ne m'avait pas encore choisi de nom au moment de ma naissance. Cela arriva que bien plus tard.

Ma petite chambre était constituée d'un lit minuscule, d'un miroir et d'une chaise.

Ma version de moi plus petite s'approche doucement de la vitre et semble très curieux de son apparence. Il ne sera pas le seul. En effet, j'ai la peau rouge vif et écailleuse. Contrairement à un humain, je n'ai pas de cheveux sur la tête, et cette dernière est allongée comme celle d'une bête. Je n'ai pas non plus les mêmes oreilles, elles ressemblent un peu plus à celle qu'on les oiseaux. Le plus flagrant, se sont mes cornes sur ma tête, deux paires partant vers l'arrières.

Par rapport à un humain, ma peau n'est pas aussi douce, elle est plus dure, épaisse et dépourvue de poil. Cependant, le reste de mon corps ressemble bien à celui d'un humain si on fait abstraction de ma paire d'aile dans le dos. L'aspect de ce membre ressemble à celui d'une chauve-souris.

Ma version de moi qui se regarde curieusement dans le miroir fini par remarquer qu'il a une queue et comme à jouer avec. Je suis surpris de voir que j'avais déjà de belles petites griffes au bout de mes cinq doigts de main et de pied qui étaient déjà formées à l'époque.


Après avoir suffisamment joué avec son reflet, La version enfantine de moi-même se retourne et semble être attiré par quelque chose se trouvant sous le lit. En glissant son bras en dessous, il ramène un ours en peluche gris. Le petit être ne tarde pas à le renifler et à le câliner joyeusement. Je me souviens de cet ours... à chaque fois que je le touchais, je ressentais comme un bien être, un apaisement... Cela me manque terriblement.

Soudain, la porte de la petite chambre s'ouvre brusquement. Le professeur a l'air fâché contre Mike pour une raison très simple : Cet ourson est à sa fille et il n'a rien à faire dans cette chambre. Puis, il s'avance vers l'enfant et tente d'enlever l'ours en peluche des mains. Je suppose que ne voulant pas se séparer d'un objet aussi apaisant. L'enfant-bête proteste avec un petit cri aigu et serre l'ours plus fort dans ses bras. Une petite larme coule sur sa joue.

Surprit, l'homme lâche la peluche et retourne vers la porte, où Mike l'attend avec un sourire victorieux.

Le professeur dû amener sa petite fille au laboratoire suite au décès de sa mère quelques mois avant ma naissance. Ayant vu l'ourson sur un comptoir, Mike eut l'idée de le mettre dans ma chambre. Sacré Mike !

La porte se referme à nouveau. Laissant seul le petit enfant, encore une fois. Mais au moins, il a un ours en peluche ! Cet extrait vidéo eut pour effet de me soulager et de me faire verser une petite larme de nostalgie...

Regarder à nouveau ces images du point de vue des caméras de surveillance me rappelle de très bons souvenirs... Ainsi que d'autres que j'aurais préféré oublier complètement.

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