J'ai jamais eu le cran de te larguer. Peut-être que j'aurais dû le faire, quand il en était encore temps.

Tu le savais. Tu savais ce que j'avais. Mais t'as été comme moi sur ce coup-là ; tu voulais pas te l'avouer. Tu détestais ce mot là, et en quelque sorte tu me détestais sans t'en rendre compte.

J'suis dépressif, Mathilde. Je le suis et je l'ai toujours été.

Si tu m'entendrais t'aurais sûrement dit « Mais non Mo', tu sais pas ce que ça veut dire. » - crois moi, je sais ce que c'est. Je sais ce que ça signifie.

Je sais c'que ça fais d'être paumé entre bonheur et tristesse, de pas savoir si un jour t'auras quelque chose ou quelqu'un qui comblera tout l'vide en toi.
Je sais ce que c'est de se sentir assez triste au point de pas pouvoir fermer l'œil de la nuit, au point d'sentir ton cœur se contracter si fort que c'est comme si il se brisait dans ta cage thoracique et que tu sentais tout ton être se réduire en miettes sans que tu sois consentant de quoi que ce soit.

Tu crois que j'le voulais ? Tu crois que j'ai demandé à être un putain d'malade comme ça ?