Chapitre 8 : Le cauchemar ne fait que commencer

 - Angely !!!!!

Je me suis retournée en poussant un soupir exaspéré. Je ne pourrais jamais m'habituer au cri matinal de Rosa.

 - Dis, tu ne pourrais pas arrêter de faire ça chaque matin ?

 - Qu'est-ce que tu as à faire cette tête ? T'as tes règles ?!

J'ai à nouveau soupiré et je me suis trainée vers la salle de cours. La matinée passa assez vite, je mourrais de faim depuis ce matin. Je n'avais rien avalé depuis que j'avais vomi dans les toilettes de la salle de bain.

Alors que j'attendais mon tour, Ambre passa devant moi pour me doubler... et rejoindre ses imbéciles d'amies. Elle savait que je n'avais pas le droit de l'approcher ou quoi ?!

 - Attends ton tour comme les autres, princesse ! lança Rosa énervée.

Ambre rejeta ses longs cheveux blonds en arrière avec un regard supérieur.

 - Comme tu le dis si bien, je suis une princesse, je suis même la reine de ce lycée, alors, je peux faire ce que je veux ! D'ailleurs, ça ne semble pas gêner Angely, non ?

Je l'ai fusillé du regard et j'ai grincé des dents. J'avais envie de la frapper, mais suite à mon mauvais comportement de la dernière fois, il fallait que je me tienne tranquille...

Combien de temps pourrais-je tenir comme ça, à la laisser se dandiner sous mes yeux ?

 - Je n'ai plus faim, déclarais-je. Dis-moi "princesse", il vient de toi cette odeur que je sens ?

Elle sourit de toutes ses dents avec un air fière.

 - Jamais tu n'aurais les moyens de te payer ce parfum.

 - Qui a dit que j'allais m'offrir un flacon qui renferme un parfum de rat mort ? Excuse-moi, mais je me demande comment tu fais pour porter cette puanteur. Tu devrais aller te faire déboucher le nez. Sur ce, je dois vous laisser. Je préfère sentir l'air pur !

Rosa éclata de rire et Ambre, folle de rage, devint aussi rouge qu'une tomate. Satisfaite, j'ai fais demi-tour et je suis allée dans la cour où je vis...

Nathaniel.

J'ai soupiré, après la soeur, il fallait que ça soit le frère ! J'ai décidement la poisse aujourd'hui ! Je comptais sortir du lycée quand tout à coup des flashs me revinrent... J'avais beau essayer de les oublier, je les voyais...

" Il me trainait dans le sable en grognant... il n'y avait aucun nuage dans ce ciel si bleu et le soleil tapait fort sur mon crâne. Les appels de mes coéquipiers étaient loin maintenant... un liquide poisseux coulait sur ma joue et près de mon oreille... je ne voyais que la silhouette du cannibale devant moi...

J'ai passé mes mains sur mon corps, mon arme n'était plus là et il m'avait dépouillé de mes couteaux. Mes plaques d'identité au contact de la peau de mon cou me brûlèrent et j'ai dû les repousser au point où le fou dû s'arrêter.

 - Ne bouge plus !

J'ai cligné plusieurs fois des yeux et j'ai vu une gourde autour de sa taille, elle semblait pleine... il avait de l'eau...

De l'eau...

Ma tête reposait lourdement sur le sable chaud qui s'infiltrait tranquillement dans ma chevelure. Il reprit sa route en tirant sur mes chevilles. Je me sentais trop mal pour bouger... alors que je comptais m'évanouir à nouveau, leurs visages apparurent dans mon esprit.

Eux aussi voulaient survivre. Et moi aussi.

J'ai pris une grande inspiration qui me fit mal au crâne et j'ai tenté de m'asseoir. J'ai courbé le dos et étiré mes bras qui touchèrent malencontreusement les mains de l'autre qui se retourna aussi sec.

Je n'avais que quelque secondes !

J'ai gigoté le plus possible et il me lâcha. Je lui ai fait un croche pied et il roula avec moi dans le sable. Nous nous sommes débattus et j'ai senti une douleur me transpercer l'épaule gauche, tandis qu'il prenait le dessus. Il avait laissé le petit couteau planté dans mon corps et je serrais les dents pour ne pas hurler de douleur. J'ai levé le genou droit et j'ai frappé dans leur zone sensible, il gémit de douleur et s'écarta de moi, j'en ai profité et je lui ai mis une bonne droite dans la mâchoire.  J'ai frappé son crâne de mon coude et il perdit connaissance. J'ai repris mon souffle en m'éloignant de lui...

J'avais failli y passer...

Prudemment, j'ai récupéré ses armes et je l'ai attaché avec sa ceinture en cuir. J'ai laissé le couteau dans mon épaule, si je le retirais, je risquais de pisser le sang...

J'ai fais demi-tour en le trainant derrière moi. Ce mec méritait une mort atroce ! Il était bientôt 16h... ils avaient dû partir sans moi...

Mais à mesure que je me rapprochais, j'entendais des voix... j'ai contourné un rocher et des armes apparurent sous mon nez. Elles se baissèrent aussitôt et ils m'entourèrent.

 - Angel' !!! Où est-ce que tu étais ?!
 - T'es blessée !
 - Chuuuut ! soufflais-je à bout.

Celui derrière moi gémit, j'ai posé mon pied sur son torse de toutes mes forces.

 - Ose faire un geste et mes coéquipiers te font la peau.

Ses yeux firent le tour et il grogna.

 - 'Spèce de p'tite...
 - Je sais ce que tu vas dire, tu aurais dû me tuer là-bas mais tu m'as sous-estimé, sale monstre !
 - Vous tuez bien des gens ! rétorqua-t-il.
 - On ne les mange pas !!! grondais-je en enfonçant un peu plus mon pied sur son torse pour l'empêcher de respirer.
 - Angel...

Des mains me prirent par la taille pour me faire reculer.

 - On s'occupe de lui. Pendant ce temps, va te reposer.

Je l'ai regardé droit dans les yeux, ses yeux aussi noirs que les plumes d'un corbeau me scrutant calmement.

 - Butez-le. Il mérite de souffrir autant que le mort qu'il a mangé.

Il hocha la tête lentement et je suis allée m'adosser à un rocher alors que les autres s'activaient autour de moi.

Le monde se mit à tourner et plus rien."

Un plafond blanc...

ok...

C'est quoi ça ?

 - Ça y est ! Tu es réveillée !

Je me suis assise lentement pour faire face à la mine inquiète de Rosa.

 - Qu'est-ce qui s'est passé ?

 - Tu t'es évanouie dans la cour. Nathaniel t'a porté jusqu'à l'infirmerie et il est venu me prévenir.

Nathaniel m'avait porté ?! Et je m'étais évanouie...

Quelle nouille...

 - Tiens, mange ça. L'infirmière est sortie et m'a demandé de te les donner lorsque tu te réveillerais.

J'ai pris la petite brique de jus d'orange et le pain au chocolat.

 - Je peux partir ?

 - Non, l'infirmière doit nous faire un mot.

Pfff... Nous avons poireauté pendant une vingtaine de minutes au cours duquel Rosa m'expliqua ses problèmes avec Leigh, son petit-ami que je n'avais pas encore rencontré. Elle voulait que je la conseille, mais comment faire alors que je n'avais aucune expérience dans ce domaine ?! Heureusement l'infirmière arriva.

 - Mademoiselle Blacks ! Avez-vous mangé quelque chose depuis ce matin ?

 - Non.

 - C'est bien ce que je pensais. Il faut manger au moins quelque chose, sinon vous allez vous évanouir à nouveau. Votre corps a besoin de glucose...

Etc, etc... Je ne m'étais évanouie que pour ça ?! La honte ! Moi qui avais fait la guerre, j'avais survécu aux famines et sans avoir à m'évanouir comme ça !!

Je me ramollie...

 - Votre tuteur est en route pour vous ramener chez vous.

What ?! Qu'est-ce qu'elle venait de dire ?!

 - Quoi ?!

 - J'ai prévenu votre famille.

Et ma famille... c'était le colonel Spark.

 - Rosalya, tu peux retourner en cours.

 - Est-ce que je peux rester avec elle jusqu'à ce que son père... ou plutôt son tuteur n'arrive ?

 - ...Très bien, les filles, mais je ne veux pas vous entendre glousser, ni quoi que ce soit !

L'infirmière partit vers son bureau et Rosa me regardait comme si elle attendait des explications de ma part.

 - Quoi ?

 - Pourquoi est-ce que tu as un tuteur ?

Argh !

 - Euh... ben mes parents sont morts et il m'a en quelque sorte adopté...

 - Je suis là pour Angely Blacks, entendis-je.

Je me suis levée et je suis allée voir de plus près, Rosa sur mes talons.

Qui est-ce ?! Je ne l'avais jamais vu ! Et il...

Gloups !

Son regard brun se posa sur moi et il me regarda de la tête au pied. Je l'ai fusillé du regard et je l'ai imité. Il portait un uniforme militaire et il avait une posture imposante. Vu sa tête, il devait avoir la trentaine.

 - Blacks ?

J'ai hoché la tête à contre coeur.

 - Je m'en doutais. Tes yeux en disent long sur toi.

Alors que les siens ne me disaient rien.

 - Tu le connais ? me murmura Rosa en se tenant à ma droite.

 - Le colonel Spark n'a pas pu se libérer et m'a envoyé pour te chercher.

 - Colonel ? fit Rosa, surprise.

J'ai levé les yeux au ciel, exaspérée.

 - Rosa, retourne en cours, lui ordonnais-je sans quitter l'inconnu des yeux.

 - Mais...

 - Retourne en cours. On se reverra demain.

 - Tu auras intérêt à tout m'expliquer, souffla-t-elle avec une moue boudeuse.

Elle passa à côté de lui en lui jetant un petit regard et elle partit.

 - J'aurais besoin de votre signature, dit l'infirmière en lui tendant une feuille.

Il la signa rapidement et me fit signe d'avancer. D'un geste, j'ai pris mon sac et j'ai obéi sans pour autant baisser ma garde. Une fois dans le couloir, il prit la parole, et ce qu'il dit me figea.

 - Content de rencontrer "L'Ange de la mort".

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