Chapitre 5 : Punition
J'ai regardé la tête brûlée les yeux ronds, comme tous ceux ici présents. Lui qui n'avait pratiquemment jamais ouvert la bouche venait de faire une exception !
- Mr McOlley, que voulez vous dire par c'est faux ? demanda la directrice d'un air soudainement interressé.
- Ambre a commencé en renversant son plateau sur Angely.
Tiens ! Il connaissait même mon prénom ! Je ne l'aurais jamais crû !
- Est-ce vrai Mlle Conrad ?
Ambre se mit à pleurer dans les bras de son frère pour éviter de répondre, alors la vieille bique toujours habillée en rose se tourna vers moi.
- Est-ce vrai Mademoiselle Blacks ?
J'ai jeté un coup d'oeil à blondie, même si je la détestais, j'avais quand même un minimum de fierté et je savais parfaitement me défendre moi-même, et pas besoin de l'aide d'un rebelle !
- Non. J'ai sauté sur Ambre pour lui asséner un coup de poing parce que j'en avais envie.
C'était une semi-vérité, j'avais répondu "non" parce que ça se voyait que Nathaniel aimait Ambre et qu'il ferait tout pour la protéger, et je connaissais ce sentiment, moi-même je voulais que jamais rien n'arrive à mon petit frère, c'était en même temps pour ça que j'avais accepté de mon propre gré de participer au programme qu'avait mis en place le gouvernement.
Mme Atmen me regarda d'un air dur et la directrice sourit d'un air satisfait, quant à moi, je gardais la tête haute.
- ça suffit ! Tu viens d'arriver et déjà, tu t'en prends à Ambre ! gronda une voix dans mon dos.
Par réflexe, je me suis retournée pour voir Nathaniel se lever et arriver vers moi d'un pas menaçant et sans attendre.
CLAC !
Il m'avait giflé devant tout le monde et il était vraiment furieux.
- C'est tout ce que tu sais faire ? le provoquais-je.
- Angely ! cria Mme Atmen en me prenant par l'épaule.
On n'aurait pas cru, mais cette bonne vieille femme pouvait avoir la poigne ferme quand elle le voulait et c'était le cas maintenant !
- SUIS-MOI SANS DISCUTER !
- Connerie, râlais-je en me laissant traîner derrière elle.
J'ai croisé le regard de Castiel qui semblait humilié, lui, qui était le rebelle le plus respecté de ce lycée ! Il était intervenu, mais j'avais rejeté son aide.
Ha ha ha...
Je me suis retrouvée enfermée avec 2 vieilles peaux qui m'enguirlandaient et cherchaient toutes 2 de trouver un moyen de me punir. Je les écoutais d'une oreille distraite en me demandant quand est-ce que je pourrais retirer toutes les pâtes de mes cheveux et nettoyer toute cette sauce tomate qui me collait !!
- Une exclusion ne servirait à rien, rétorqua ma psy. Elle a déjà raté énormement de cours dans le passé et ça ne lui a rien apporté.
- Des heures de colle ? proposa le machin rose.
- Je ne sais pas... il faudrait que j'en parle à son tuteur.
Qu'elles cherchent un moyen de me faire apprendre quelque chose ! La seule chose que je connais par coeur, c'est tuer. J'ai passé tout ce temps à le faire, à tuer des centaines de personnes qui se dressaient sur mon chemin, et on m'avait toujours encouragé à le faire...
- Je ne vois pas d'autre moyen, la seule chose qu'il reste est l'exclusion.
- Non ! Surtout pas !
Je riais intérieurement, si j'étais exclue, c'était comme si Mme Atmen avait échoué et ça remettrait en cause le programme.
- Nous allons trouver un moyen, Madame, mais pour l'instant, il faut absolument que je la ramène chez elle avant qu'elle ne fasse une autre bêtise.
Nous avons pris congé et elle m'entraina à nouveau derrière elle. Les couloirs étaient vides et Mme Atmen pouvait facilement se laisser aller maintenant.
- Non, mais ça va pas ?! Qu'est-ce que tu as contre cette fille ?!
- ...
Face à mon mutisme, elle ne dit plus rien et s'installa sur le siège côté conducteur. Je me suis assise à l'avant et je me suis regardée dans le rétro extérieur droit où je vis la sauce tomate qui avait séché...
Gé-ni-al !
Bon, ça ne changeait pas de la guerre où le sable, la poussière ou encore le sang restaient collés sans cesse à nos mains, nos vetêments et à notre visage. Mais là-bas, l'apparence importait peu, tout ce qu'on voulait c'était faire la peau à l'ennemie qui envahissait chaque jour un peu plus notre territoire.
Une fois rentrée chez le colonel, je me suis aussitôt enfermée dans la salle de bain pendant que ma psy craquait en parlant au télephone avec le colonel. Moi qui avais fait l'effort de ne porter qu'une chemise aujourd'hui au lieu d'un pull, voilà comment j'étais récompensée !
J'ai balancé mes vêtements sales par terre et je suis entrée sous la douche en retirant l'élastique qui retenait mes longs cheveux bruns complètement imprégnés de sauce bolognaise. L'eau à mes pieds se colora en rouge...comme du sang... et bientôt, elle redevint claire et limpide. Je me suis séchée et j'ai mis un pantalon avec un pull avant de descendre rejoindre mon tuteur qui avait croisé les bras d'un air mécontent. J'avais entendu sa voiture se garer dans l'allée sinon je serais restée dans ma chambre pour faire un petit somme.
Bizarrement, malgré ma douche froide, ma joue gauche chauffait... c'était là où, il n'y avait pas longtemps Nathaniel m'avait giflé. Pourtant, avant, j'avais reçu des blessures bien plus sérieuses et jamais, j'ai bien dit jamais, je ne m'étais sentie aussi...
- Ecoute-moi quand je te parle !!
- Veuillez m'excuser, mon colonel.
- Je ne sais plus quoi faire de toi ! Parmi les 100 soldats pris en charge par le gouvernement, tu es bien la seule qui pose autant de problème ! Ils ont tous réussi à intégrer un établissement public sans vouloir tuer quelqu'un !
- Renvoyez-moi sur un terrain dangereux.
Il arrêta de faire ses 100 pas pour me regarder d'un air perplexe.
- Tu veux retourner faire la guerre ?!
- Contrairement à vous, je n'ai pas la mort sur la conscience. On m'a appris à ne pas avoir pitié des soldats du camp adverse.
- D'où ta cicatrice au visage, intervint Mme Atmen.
J'ai grincé des dents, elle savait comment je l'avais eu, et ça avait été une erreur de lui raconter cette partie là de l'histoire.
Mais elle ne connaissait pas les détails.
- En attendant, je suis sûre que Nathaniel ne voudra plus que tu l'approches, lui ainsi que sa soeur.
- Pour l'instant, on va laisser tomber la feuille de tes objectifs, tout ce que nous te demandons, c'est de te tenir tranquille et de ne pas attaquer quelqu'un d'autre ! Tu penses pouvoir le faire ?
J'ai lentement hoché la tête.
- Bien. Ceci étant dit, tu peux disposer.
Je suis retournée dans ma chambre pour rester couchée dans mon lit en gardant comme à mon habitude, les yeux rivés sur l'uniforme qui me rappelait tant de souvenirs...
- Vas-y !!! Tire ! Nom de Dieu !
- N...No...Non, je... peux pas !!
- Si tu ne le fais pas, tu n'en sortiras pas vivante ! C'est le seul moyen pour toi de partir de là ! Terminer cette guerre et faire de nous, les vainqueurs !
Mon arme tremblait dans mes mains, mon index hésitait toujours à appuyer sur la détente qui scellera à jamais la vie de cet homme qui portait un sac en papier pour cacher son visage de moi. Mais je le voyais trembler comme une feuille. Il portait l'uniforme marron du camp adverse et avait été dépouillé de ces armes, ses mains étaient ligotées derrière son dos et il était à genou devant moi, le dos contre le mur tâché du sang des anciennes victimes.
- Angely ! Si tu veux rester vivante, fais ce que je te dis !
- Mais...
- Il n'y a pas de "mais" ! Dans quelques semaines, nous les attaquerons ! Je ne te protégerai pas ! C'est à toi d'assurer ta propre protection !
Il me toisait avec son air sévère qu'il avait toujours depuis que je l'avais rencontré, jamais je ne l'avais vu sourire ni se détendre.
- On ne fait pas de prisonniers parce qu'ils ne servent à rien d'autres qu'à vider nos provisions ! Et leurs cadavres ramènent ces satanés bestioles qui nous bouffent la chair à la tombée de la nuit ! Tu ne veux pas finir comme eux que je sache ?!
- Non ! fis-je horrifiée.
Instinctivement, j'ai serré l'arme qu'il m'avait donné dans mes bras, ça, c'était la seule chose qui pouvait me protéger du côté obscur de ce monde, c'est-à-dire la guerre.
Mes mains tremblaient... pourquoi ? J'avais l'habitude de tuer sans rien ressentir ! Si je tuais, c'était parce que c'était le seul moyen de survivre dans ce milieur de fou... le gouvernement n'avait rien fait pour arrêter le massacre, les politiciens voulaient Cersy City réputé pour son pétrole... et pour ça, plus de la moitié de la population en avait subi les conséquences, et moi, je faisais partie des bourreaux qui avaient ôté plus d'une centaine de vies en 6 ans et demi de conflits.
Ayant mon après-midi de libre grâce à l'incident survenu à la cantine, j'en ai profité pour dormir et j'ai évité de descendre pour ne pas m'attirer les foudres des 2 adultes qui me surveillaient comme si j'étais un animal dangereux...
Bon c'est vrai, c'était peut-être le cas.
Je me demande quelle solution ils avaient trouvé pour que je ne fasse aucun meurtre avant la fin de cette année scolaire !
Nathaniel m'avait giflé devant tout le monde, Mme Atmen m'avait hurlé dessus devant tout le monde, Castiel était intervenu devant tout le monde, j'avais donné raison à Ambre devant tout le monde... en gros, j'étais foutue, ma réputation était fichue... en fait, je m'en fous !
Pourquoi est-ce que je me cassais la tête avec ça ?! Le lycée, c'était pas si important ! C'est juste pour sauver les apparences de la société qui était partie à la dérive à cause de la guerre ! D'ailleurs, tous ceux qui était à Sweet Amoris n'avait pas l'air d'avoir conscience qu'il y a eu une guerre qui s'est terminée il y a à peine quelques mois de ça !
Je m'étais assise contre le rebord de la fenêtre et le vent caressait mon visage, il devait être près de 19h, quand j'ai remarqué que dans la chambre d'en face, Nathaniel me fixait, quand j'ai croisé son regard, il le détourna et tira aussitôt le rideau où je vis son ombre se dessiner lorsqu'il alluma la lumière.
Brrr... je n'avais même pas vu qu'il m'observait dans le noir ! Je serai morte s'il avait eu une arme ! Son air furieux me revint en mémoire, il était vraiment en rogne que je m'en prenne à sa soeur, même s'il savait que c'était blondie qui avait commencé, il prendrait quand même sa défense ! J'en étais sûre à 100% !! J'aurais fait la même chose si quelqu'un s'en était pris à mon petit frère avec sa petite bouille adorable.
En attendant, j'étais mal partie pour finir mon année en beauté !
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