Chapitre 26 : Tête de piment entre en action
La semaine de punition a été une véritable torture ! Mme Atmen était restée à la maison !! Comme si elle voulait voir de ses propres yeux ce que je devenais.
Oh, et puis, c'était aussi pour s'envoyer en l'air avec ce cher colonel. Je les avais entendus alors que j'étais cloitrée dans ma chambre. J'ai dû fournir des efforts pour ne plus rien entendre. Entre le coussin, les écouteurs, me boucher les oreilles.
J'ai eu dû mal.
Surtout que ça a duré bien plus longtemps que ce que j'espérais. A mon plus grand désarroi.
Bref, j'avais crû comprendre que la journée du lycée hanté s'était bien passée... enfin, normal quoi, vu que je n'y étais pas pour tout foutre en l'air !
Parce que c'était ma spécialité de tout casser.
Aujourd'hui, je reprenais les cours... et je ne voulais pas y retourner, même si Mme Atmen m'avait fait passer un interrogatoire la veille pour évaluer mon "état psychologique" ! D'après elle, j'étais à nouveau prête à retourner en cours et le colonel Spark avait donné l'autorisation à Alex, Armin et Seth d'intervenir s'ils voyaient que je sombrais à nouveau dans la "folie" !
J'adore presque le vocabulaire qu'elle emploie quand elle parle de moi.
Bref, j'étais devant le lycée et Rosa m'avait ignoré en me voyant...
Sympa... C'était donc ça être amie ? Quand l'autre avait ne serait-ce qu'un problème, l'amie le laissait tomber ? Et ben, franchement, c'est chouette, cette conception ! Non, mais je m'y attendais de toute façon.
Niveau relation, j'étais assez difficile.
Bon, au moins, Alex, Armin et Seth étaient à mes côtés...
- Tiens, tiens, te revoila !
Oh non ! Pas cette voix qui me donnait toujours autant envie de l'égorger !
- Ambre, fis-je tranquillement. Dire que te voir me fait plaisir serait un mensonge.
- Toujours aussi mal-élevée à ce que je vois.
- J'en dirais autant pour toi, rétorquais-je.
Elle me fusilla du regard.
- Ne joue pas à la maligne avec moi, ça ne marche pas.
- Oh ! Je vois ! Ton cerveau n'arrive déjà plus à suivre ! Je ne voulais pas...
- Angel, arrête, me conseilla Seth.
J'ai tiqué face à son intervention, mais je me suis rembrunie.
Comme je ne disais rien, Ambre s'est soudainement sentie supérieure et est partie en me regardant de haut.
Grrr... elle ne perdait rien pour attendre ! Si je pouvais, j'aurais attrapé ses cheveux blonds pour les arracher et...
- Je comprends pourquoi tu n'arrêtes pas de la frapper, commenta Alexy, en me sortant de mes réflexions.
J'ai haussé les épaules.
- Mais les autres, eux, ne semblent pas comprendre.
Alors que je comptais aller aux toilettes, un corps se mit devant moi. Surprise, j'ai froncé les sourcils pour voir ses cheveux bouger au rythme du vent et un sourire se dessiner sur ses lèvres.
- Qu'est-ce que tu veux ? grommelais-je.
- Tu n'es pas venue samedi...
- J'étais punie, lui rappelais-je.
- Ah oui ! Pour avoir frappé le délégué et sa soeur. D'ailleurs, pourquoi est-ce que tu les détestes tant ?
- Parce que tu vas me dire que tu les aimes bien ?
- Touché, dit Castiel en souriant.
Il passa un bras autour de mes épaules et rapprocha son visage du mien, son souffle me caressant la peau délicatement.
- Pour te rattraper, viens chez moi.
Je me suis écartée de lui vivement.
- Impossible. Je suis encore punie. Je dois rentrer dès la fin des cours.
- Alors, je viens chez toi.
- Impossible aussi. Le colonel a clairement dit pas d'amis.
Oui, bon, c'est vrai, j'inventais parce que je ne voulais pas que Castiel vienne encore à la maison... surtout que la dernière fois qu'il était venu, ça s'était mal terminé. Et puis, ce gars commençait à m'énerver avec son stupide chantage.
- Maintenant, excuse-moi, mais j'ai une envie pressante.
Je l'ai poussé et je suis entrée dans les toilettes, quand j'ai senti ses mains se poser sur mes épaules et la porte derrière moi, claqua d'un coup sec.
Je me suis retournée et je vis Castiel d'un air mécontent me regarder comme si j'étais un gibier...
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PDV NATHANIEL
Je l'avais suivi du regard et je comptais l'aborder, quand je vis Castiel lui barrer le passage puis sourire en passant un bras autour de ses épaules. Elle s'était écartée de lui avant de pousser la porte des toilettes et... Castiel y entra aussi !!!
Mais qu'est-ce qu'ils faisaient encore ?!
La dernière fois que je les avais vu ensemble comme ça, c'était quand j'étais allé chez elle et que c'était lui qui avait ouvert la porte... et il avait été torse nu devant moi, dégoulinant d'eau et l'avait appelé "ma tigresse"...
Pourquoi est-ce que ça m'énervait autant de voir des gars lui tourner autour ?! Et surtout Castiel qui semblait très proche d'elle !!!
J'ai secoué la tête de gauche à droite pour me chasser ça du crâne, et j'ai tourné les talons pour aller dans la salle des délégués, où j'ai retrouvé Melody qui avait un air apeuré.
- Qu'est-ce que tu as ?
- ... Rien.
- Tu n'as pas l'air bien, insistais-je en me rapprochant d'elle.
- Angely est revenue...
- Et ?
- Elle risque à nouveau de s'en prendre à toi !
J'ai levé les yeux au ciel.
- Ce n'est pas ce que tu crois.
Melody passa un doigt sur mon arcade sourcillière qui cicatrisait normalement.
- Mais c'est inquiètant...
J'allais dire quelque chose quand la porte derrière nous s'ouvrit. Je me suis retournée pour voir Peggy, la journaliste en chef du journal du lycée nous regarder avec des yeux ronds, puis un sourire se dessina sur ses lèvres.
- En voila une info croustillante. Je venais simplement vous prévenir que deux élèves étaient dans les toilettes, mais j'ai 2 informations pour le prix d'une !
Melody s'est vite éloignée de moi pendant que je la regardais sans comprendre.
- Que veux-tu dire par 2 élèves dans les toilettes ?
- Castiel est dans les toilettes pour filles.
Oui, j'étais au courant... mais je pensais qu'il avait fini par partir !
- Et Angely y est aussi. Des éclats de voix ont sûrement dû alerté les professeurs...
Et Peggy disparut aussi vite qu'elle était apparue. J'allais la suivre, mais Melody me retint par le bras.
- Non ! Elle est dangereuse ! Elle a même réussi à attirer Castiel dans les toilettes !
- Lâche- moi ! grognais-je. Ce n'est pas elle ! C'est Castiel qui l'a suivi !
- Qu'en sais-tu ?! Elle n'arrête pas de s'en prendre à toi, et il n'y a rien dans son dossier ! Même pas le nom de son collège !
J'ai écarquillé les yeux.
- Tu as fouillé dans son dossier ?!
Elle prit un air gêné.
- Son dossier est quasiment vide ! se défendit-elle. Tout ce qu'il y est mentionné est "PMI" et "confidentiel" !
- Et que sais-tu d'autre ?
- Que les 3 garçons qui viennent d'arriver ont la même chose inscrite dans leur dossier.
J'ai soupiré. Elle en savait déjà trop !
- Tu devrais avoir honte d'avoir fouillé dans leur dossier.
Son visage se décomposa et les larmes lui montèrent aux yeux. J'en ai profité pour sortir et voir Castiel se disputer avec Seth, et Angely derrière eux trainait des pieds, suivie de près par le professeur de maths...
- Foutu MILITAIRE ! gronda Castiel.
Angely écarquilla les yeux comme Seth et moi-même.
Il était au courant... Et les élèves qui étaient autour le regardaient sans rien comprendre.
- Ouais ! vous feriez mieux de déguerpir ! Des tueurs comme vous n'ont rien à faire ici ! continua la tête de piment.
Derrière moi, quelqu'un hoqueta... Melody.
- Des tueurs ?! Des militaires ?!
- ça suffit, Castiel ! lui cria le professeur.
Celui-ci s'écarta suffisament pour nous regarder tous et surtout les 2 anciens militaires qui le regardaient d'un air sévère.
- Ces gens sont dangereux ! Vous avez bien vu comment Angely a attaqué Ambre et Nathaniel ! Ils peuvent nous faire la même chose !
Angely croisa mon regard et le détourna aussitôt en baissant la tête. Seth s'approcha d'elle et lui prit la main avant de lui chuchoter quelque chose à l'oreille -qui intérieurement me fit grogner- mais elle sourit en hochant la tête.
- Tu délires complètement, Castiel ! lança Seth d'un air assuré. Nous ? Des militaires ?! Te fous pas de nous ! On est trop jeune pour avoir été sur un champ de bataille et pour tuer des gens !
Castiel sourit comme un requin affamé.
- Me prends pas pour un c*n ! Je sais qui vous êtes ! Et je sais ce qui vous est arrivé ! Je vous ai déjà vu décoré de la Légion d'honneur !
Seth perdit contenance et à ce moment là, les jumeaux apparurent près d'eux.
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Alexy avec ses cheveux bleus dans tous les sens.
- Castiel nous prend pour des militaires, l'informa Seth. Ce qui est absolument faux, n'est-ce pas ?
- Évidemment, confirma Armin d'un air sérieux.
Castiel éclata de rire en mettant ses mains dans ses poches.
- Quels bons acteurs ! Et si vous nous montriez vos plaques d'identités que vous avez sur vous ?
Ils se jetèrent un regard complice sauf Angely qui semblait figé.
Chacun à leur tour, ils nous montrèrent qu'ils n'avaient rien autour du cou.
- A ton tour, Angely ! l'encouragea Castiel avec un sourire victorieux.
- ...Désolée, mais je n'ai aucun compte à te rendre, Castielounet, fit-elle avec une voix mielleuse.
Le sourire de celui-ci se crispa et je le vis serrer les poings.
- Je sais que tu les as sur toi ! Je me rappelle les avoir vu quand j'étais chez toi après avoir pris notre douche.
"Notre douche" ?! ça voulait donc dire qu'ils avaient...
Les rumeurs sont comme de la poudre, il suffit d'une étincelle pour que le feu prenne et que tout explose.
Incontrôlable, il faut apprendre à en jouer pour sauver sa peau.
Au risque de finir carbonisé.
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