PDV ANGELY

Castiel remonta, un sourire sur ses lèvres.

 - Arrête de m'appeler comme ça, grognais-je.

 - Ça te va plutôt bien, surtout après ce que tu as fais.

Je l'ai regardé d'un air exaspéré en me séchant les cheveux.

 - Tu devrais rentrer chez toi. Mon tuteur ne sera pas très content de me voir avec ses foutues hématomes.

Castiel s'approcha de moi et passa ses doigts sur mon visage.

 - Tu devrais avoir l'habitude, non ?

Je me suis écartée de lui, pour enfiler un gilet.

 - D'habitude, j'ai une arme, c'est plus rapide pour en finir. Donc, tu vas me dire qui te l'a dit ?

Un sourire narquois apparut.

 - Pour gâcher mon plaisir ? Non. Tu devras le découvrir toi-même.

Du coin de l'oeil, je vis de la lumière venant de la chambre de Nathaniel, le rideau était toujours fermé...

Raah !!! Pourquoi est-ce que je pensais sans cesse à lui ?!

 - Alors, Castielounet, vas-tu enfin me dire ce que tu attends de moi ?

 - M'appelle pas comme ça ! grommela-t-il en croisant les bras.

J'ai ri en repensant à l'accent qu'avait pris Ambre en le voyant entrer à l'infirmerie.

 - Te fous pas de moi !

 - T'as pas autre chose à faire que de rester ici ?

 - Non.

Il examina de plus près l'uniforme de militaire qui était accroché à mon armoire.

 - Comment c'était là-bas ? me demanda-t-il en passant ses doigts sur le vêtement.

 - Comment ça ?

 - Comment as-tu fait pour survivre alors que tu n'avais que 9 ans ?

J'ai haussé les épaules. Pourquoi voulait-il le savoir ? Il avait vécu une vie des plus confortables ici.

 - Je ne vois pas en quoi ça peut être intéressant de le savoir.

 - A 9 ans, on était tous en train de jouer ou de se chamailler, pas en train de faire la guerre.

 - Tu ne connais pas la société dans laquelle tu vis, lâchais-je avec amertume. Il y avait déjà des gens de cet âge là qui faisait la guerre, simplement ils n'ont pas réussi à survivre dans ce milieu hostile...

 - Mais toi, tu as survécu.

J'ai souri d'un air mauvais. Étonnamment oui, alors que je pensais mourir bien avant.

 - J'ai survécu, mais je ne suis plus la même petite fille. J'aime tuer... Je pourrais t'abattre si facilement...

Il rit comme si j'avais dit quelque chose de drôle.

 - Toi ?! M'abattre ?! Alors que tu viens de te prendre une raclée ?! Laisse-moi rire !

Il ne prenait pas au sérieux, tant mieux, il fallait toujours tromper l'ennemi. Il fit quelques pas vers moi et s'allongea sur mon lit, près de moi. Je sentais la chaleur émaner de lui... et je ne trouvais pas ça dérangeant.  Au contraire, c'était assez apaisant, mais sûrement pas autant que la chaleur de Nath'... Hein ?! Je venais de le comparer a lui ?!

 - Tu es et tu resteras une petite fille, dit-il légèrement.

J'ai tournée la tête vers lui, nos visages séparés par seulement quelques centimètres. Et pourtant, sa proximité ne me dérangeait pas non plus...

Étrange... pourquoi est ce que je me comportais différemment avec Nath alors ?

 - Tu ne me...

 - Angely ? Me coupa une voix grave.

Je me suis vivement écartée de Castiel. Celui-ci se redressa comme un piquet à l'entente de mon prénom. Je le vis se tendre, sa nonchalance ayant disparu rapidement.

 - Colonel.

 - Qui est-ce ?

Mr Spark toisait Castiel d'un air menaçant... ce que je trouvais assez bizarre vu qu'il est plutôt du genre accueillant.

 - Un ami du lycée, répondis-je tranquillement en m'asseyant. Castiel, voici Mr Spark, mon colonel, voici Castiel.

 - Euh... Enchanté ! fit tête de piment aussi rouge que ses cheveux.

 - Jeune homme, je vous prie de partir tout de suite !

J'ai arqué un sourcil, surprise par le ton de mon tuteur.  Castiel ne se fit pas prier, il attrapa ses vêtements qui étaient toujours au sol, les enfila et partit sans rien me dire. Nous avons attendu que la porte du rez de chaussé claque avant de reprendre la parole.

 - Qu'est-ce qui t'as prise de l'inviter ?! Et que faisiez-vous ?! D'ailleurs, pourquoi as-tu des bleus au visage ?! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! C'est lui qui t'as fais ça ?!

Je me suis entourée de ma couverture, prise de frissons.

 - Je me suis battue et il m'a raccompagné, avouais-je.

 - Quoi ?! Tu t'es battue ?! Avec qui ?!

 - ...Des gars.

Pas besoin de lui préciser qu'ils avaient commencé.

 - TU RISQUES D'ETRE EXCLUE DU PROGRAMME !!!!! hurla-t-il.

J'ai soupiré, j'avais oublié ce petit détail.

 - Mais personne n'a porté plainte !

 - JE M'EN FICHE ! LE DR ATMEN ET MOI T'AVONS PREVENU !

Si seulement il pouvait baisser le son d'un cran ! En plus, j'entendais des hurlements venant aussi de la maison voisine... alala... on aurait dit qu'ils s'étaient donnés le mot pour crier en même temps.

 - En plus, tes parents avaient demandé à te voir !! Maintenant qu'ils seront au courant de ça, ils vont annuler !!

J'ai écarquillé des yeux en comprenant ce qu'il venait de dire.

 - Mes... parents ?

Mr Spark se mit à faire les cent pas dans ma chambre, les bras derrière le dos, comme s'il voulait se retenir de me donner quelques baffes que je méritais. Il peut me les donner, je ne me défendrai pas...

 - J'avais eu dû mal à les convaincre ! Maintenant, tout tombe à l'eau !

 - ...Et si..., tentais-je.

 - TAIS-TOI !!!

Je me suis renfrognée dans mon lit en serrant mes plaques d'identités dans mes mains.

 - TU RESTERAS DANS CETTE CHAMBRE TOUT LE WEEK-END !! ET JE NE VEUX PLUS ENTENDRE PARLER DE TOI !!!!

Et il sortit en claquant la porte, me laissant seule dans cette chambre froide... et sans vie...

Je n'avais jamais vu le colonel aussi furieux contre moi... A côté, ils continuaient de se disputer...

"- Reste couchée !
 - Non... il faut partir...
 - Nous sommes en sécurité ici.

Je lui ai ri au nez.

 - Qui t'a raconté ça ? L'infirmière ?
J'avais encore mal à l'épaule... et j'avais de la fièvre.
 - Angel...
 - Soldat Blacks !

J'ai sursauté. Le major venait de faire son entrée entouré de plusieurs soldats.

 - Major, soufflais-je fatiguée.

Il me toisait de cet air sévère qu'il prenait toujours depuis que je l'avais rencontré.

 - Le lieutenant m'a appelé pour me prévenir qu'une équipe avait complètement disparu, mis à part toi.
 - Nous avons été pris en embuscade alors que nous nous rendions dans un camp, j'ai été la seule survivante.
 - Qui était le cadavre que tu avais trainé derrière toi ?

J'ai grincé des dents à m'en faire mal la mâchoire.

 - Un traître qui ne méritait pas de vivre.
 - Major ! l'appela un garçon de mon âge aux cheveux noirs avec une arme en main.
 - Qu'y a t-il ?
 - Un appel de la base !
 - Très bien. Seth, appelle les autres et présentez vous à votre nouveau chef d'équipe.

Il fronça les sourcils, surpris.

 - Chef ?!

Le Major me désigna du doigt et fit signe à ses soldats de sortir.

 - Voici le soldat Blacks, ton nouveau chef.

Le soi-disant Seth m'examina minutieusement du regard et le Major sortit.

 - Euh... je vais vous laisser, lâcha Lucas en se levant et en se dirigeant vers la sortie.

On se défiait du regard quand tout à coup, il lâcha son arme par terre, courut et me sauta dessus, ses mains s'enroulant autour de ma gorge."

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