Mêmes les pierres ont un cœur

Luke Collins, 20 ans, hybride humain et démon.

Depuis mon altercation avec Mary Kelley dans le vieux monastère, pas mal de choses avaient changé.
J'ai été appelé par la DREAMARE afin de leur porter main forte pour rétablir l'ordre en ville. Je devais donc jongler entre deux jobs désormais, entre gardien de la paix et serveur au Mermaid Café.
Par ailleurs, Klaus subissait le même train-train que moi, mais il a été arrêté quelques jours pour se remettre de l'attaque... ou plutôt la fin de Cupidon.
La nouvelle avait été effroyable. Tanya en avait été particulièrement affectée, partageant la peine de mon meilleur ami. Il en était proche. Au-delà, ce qui me préoccupait le plus au sujet de cette affaire, c'étaient les derniers mots qu'elle avait prononcés à son encontre. Elle lui avait demandé, subtilement, de la tuer s'il en avait l'occasion ; immédiatement je m'étais proposé, le savant incapable d'un tel acte et comme j'avais un rapport avec la mort différent que le sien. Et... boussole vivante ? Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? J'essayerai de réfléchir pour lui à cette question.
Mais sûrement pas maintenant. Oui, je venais de terminer mes heures de serveur, entrecoupées par quelques urgences DREAMARE, puisqu'un caractère hostile émanait de la ville et ce Cerbère avait causé une hausse de la criminalité. Je craignais qu'à l'avenir chaque personne pouvant se battre pourrait être appelée à protéger la ville, sans pouvoir reprendre sa profession habituelle, et ça jusqu'à nouvel ordre,...
Bref, j'étais bien trop pressé de rentrer parce que je voyais Ethan, le fabuleux vampire charismatique. Aujourd'hui, je n'étais plus du tout aveugle sur ce que je ressentais : J'en étais mordu, et je ne m'en cachai plus. Mes yeux si pétillants parlaient pour moi, à la place de n'importe quel mot.
Même si je devais le savoir, Ethan me surprenait toujours à être là avant moi. Chez moi, à m'attendre patiemment. Il me kindappa de son étreinte, me faisant rouler contre un mur et m'embrassa langoureusement.
Léna m'avait alors avoué, entre deux moments de cette vieille rancœur romantique, qu'il agissait envers moi comme il n'avait jamais agi avec n'importe lequel de ses « jouets ». Cette révélation m'avait rendu inévitablement euphorique, sans que je puisse m'en empêcher.
Ensuite, il coupa notre étreinte pour éviter que notre contrôle de désir nous échappe. Le vampire me proposa de rejoindre son Manoir pour qu'il me montre quelque chose d'important et qu'il avait quelque chose pour moi.
Je lui proposai alors de faire la course, ce challenger accepta sans une once d'hésitation. Lui sur les start-in blocks, je sautai en l'air pour taire apparaître mes ailes et la course fut lancée.
Bon, malgré tous nos efforts, ça faisait bien le Le lièvre et la tortue avec une meilleure morale : En effet, peut-être que je faisais fi de la segmentation des routes en volant, je restais tout de même moins rapide qu'un vampire à la vitesse surdéveloppée. Alors, arrivés à mi-parcours, il m'invita à monter sur son dos. Ainsi en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, nous étions arrivés à son Manoir. J'étais peut-être exalté par la course, lui ne semblait pas le moins du monde transpiré de cette dernière.
À peine la porte refermée, comme les passionnés des débuts de romance qu'on était, nous nous embrassions à nous en faire perdre pied. Nos embrassades nous emmenèrent jusque dans le salon de type victorien.
Ensuite, toujours dans les bras l'un de l'autre, nos fronts se touchant encore, nous nous regardions dans les yeux, moi avec un air attendu. Alors, il se détacha et se tourna vers une petite boîte magnifiquement sculptée sur le rebord de sa cheminée.

- Luke, j'ai quelque chose à te dire... commença-t-il avec un merveilleux sourire sur les lèvres, avant de se retrouver de profil, ses doigts délicatement posés sur cette boîte qui avait l'air importante. Je... je suis heureux de t'avoir rencontré. Je suis heureux d'avoir osé jarter cette fée qui te collait aux basques. Je voulais te remercier d'être présent dans ma vie.

Mon cœur fondait à chacun de ses mots. Je le connaissais suffisamment bien pour savoir lorsqu'il était sincère, puisqu'il y mettait de l'émotion, et non pas encore ses airs de séducteur moqueur.

- Comme je suis heureux de t'avoir dans ma vie. Je ne regrette rien non plus, répondis-je, unanime, en le laissant poursuivre comme je ne savais pas où est-ce qu'il voulait en venir.

- Non mais, c'est que... j'suis plus le même homme, le même vampire, depuis que je t'ai rencontré... Je ne sais pas trop ce qui m'arrive, ça ne m'a pratiquement jamais fait ça au fil des siècles. Alors que je ne sais quel maléfice tu m'as jeté, mais je t'en suis reconnaissant de m'avoir rendu meilleur...

Puis, il ferma les yeux, soupirant presque dramatique, ennuyé, ou triste.

- Je ne peux pas te dire ces mots si je ne suis pas honnête avec toi intégralement. Suis-moi s'il te plaît.

Le vampire charismatique se détourna, contre son gré, de la petite boîte qu'il referma sans que je puisse voir ce qu'il y avait à l'intérieur, et me fit voyager dans son manoir jusqu'à ce qu'il m'emmène dans... ses caves.

Qu'est-ce qu'il avait à me montrer pour être honnête avec moi, mais surtout avec lui-même ?
Au début, tout avait l'air normal. C'était une cave rempli de structures de bois avec des losanges pour contenir des bouteilles que j'imaginais aussi vieilles que lui. Étrangement, il tira une certaine bouteille et un cliquetis retentit. Puis, je découvris le subterfuge.
Je retenai un relent de dégoût... et d'appétit. Ces émotions contradictoires me rendaient parfois dingue. Ethan cachait une salle où était disposée de drôles d'engins dont j'avais peur de savoir à quoi elle pourrait servir. Mon démon semblait le savoir en vue des idées sadiques qui me venaient à l'esprit. Il y avait du sang sur certains murs et pas mal d'outils de torture... mais pas nécessairement dans un contexte psychopathe, si vous voyez ce que je veux dire.

- Luke, je ne veux pas faire peur à ta partie humaine. Mais tu sais, lorsque je te disais que j'étais... que je suis tordu... ce n'était pas une blague... C'est sûrement mon côté vampire qui veut ça mais, oui, je ne peux pas m'empêcher de séduire les jolies filles et les beaux garçons pour m'en délecter. Les voir souffrir, les voir prendre du plaisir (Il soupira, désolé :) Je suis un psychopathe... un psychopathe nymphomane...

- C'est pour ça que tu me sous-entendais que toi, tu savais suffisamment jouer avec la Loi pour ne jamais être considéré comme un criminel... compris-je, avec une plus nette clarté.

- Parce que je joue ou plutôt je jouais avec la sensibilité de mes victimes. Puis, grâce au pouvoir hypnotique, une fois mes envies assouvies, je n'avais plus qu'à leur faire tout oublier et parfois les rappeler au besoin, expliqua-t-il, détaillant ce passe-temps étrange en toute transparente.

Une transparence pleine d'humilité. Il m'avouait tout en sachant qu'il savait pertinemment qu'il pouvait me faire fuir. Il était le premier à savoir que je mettais le plus de distance possible avec les choses malintentionnées capables d'attiser mes démons.
Avant qu'il ne me perde totalement dans mon imagerie effroyable, il m'attrapa la main, du bout des doigts comme s'il n'osait pas trop par respect mais aussi par sentiment d'urgence.

- C'est aussi lié à ce que je veux te dire aujourd'hui. Luke, même si tu en doutes, tu es quelqu'un de merveilleux, avec plein de qualités. Du moins, à mes yeux, tu es légendaire. Je... je ne serai comment l'expliquer mais tu m'as permis de retrouver une stabilité que je n'avais plus depuis longtemps. Je sais que tes capacités peuvent le prouver, ces machines n'ont pas servi depuis longtemps. Depuis presque depuis que je te connais, quelque chose a changé en moi. Je n'ai plus l'envie de pervertir des gens, mes désirs tordus ont diminué jusqu'à ce qu'ils soient complément gérables pour ne plus craquer. Pour ça, je te dois énormément.

Lorsqu'il parlait, il était sincère. On ne pouvait faire plus sincère. Il se mettait à nu devant moi et même si je réalisai peu à peu ce que cela impliquait, je rayonnais avec l'impression de vivre en plein rêve, quelque chose d'irréel.
J'étais heureux de savoir que je lui avais été bénéfique, que j'avais su contrôler son trouble... que je ne considérais pas comme un trouble, c'étaient des fétichismes bizarres des créatures de l'ombre de manière générale. Mon esprit n'était pas étranger à ce genre de pensées ; dire le contraire serait une abomination.
Toutefois, je lui demandai de remonter. La vue de cette endroit fichait une angoisse à ma partie humaine.
Sur le chemin, alors rassuré que je ne l'ai pas rejeté mais toujours aussi favorablement accueilli, il me confia :

- Tu sais, c'est Léna qui m'a grandement encouragé à te le dire. Voire, forcé ! Je crois qu'elle a su passer à côté de la peur de ne plus être la seule privilégiée dans mes relations pour me pousser dans ce sens. Parfois, elle peut laisser ses passions la dicter mais la Raison la rattrape toujours. C'est une Torscia. Elle ne peut pas avoir tort.

Il parlait de sa meilleure amie avec fierté. J'avais quand même un certain pincement au cœur. C'était horrible d'être jaloux !

- Dis-moi, qu'est-ce qu'elle a de si spéciale ? Tu m'as dit qu'il y avait que des gens spéciaux, particuliers, autour de toi, questionnai-je alors, vraiment par pure curiosité.

Une curiosité qui aurait pu être mortelle pour moi si jamais la réponse me déplaisait.

- Premièrement, avant de découvrir son excellence, sa sagesse, et ses bons délires, c'est qu'elle était insensible à mon pouvoir hypnotique. L'impossible attire, c'est bien connu, expliqua le vampire charismatique en se retournant pour répondre.

-Oooh tu voulais en faire une proie ? lançai-je avec malice.

Il fronça gentiment les sourcils.

- Une fois qu'on a trouvé un lingot, mieux vaut le garder auprès de soi. Je ne suis pas sûr d'avoir éprouver plus que ça, cette grande attache amicale, mais j'ai toujours été convaincu qu'il valait mieux pour nous, des êtres avec une grande longévité, d'être amis. Imagine qu'on ait eu une aventure, qu'on se soit quittés dans le sang et les larmes pour une broutille ? Et qu'on soit en train de se faire la guerre pour le reste de notre existence ?! Ah, nan, nan, nan !

Il rit. Et sans même me laisser répondre, de nouveau dans le salon victorien, il m'embrassa à me faire tournoyer comme il savait si bien le faire.
Par les Anges veillant sur Bricklin, qu'est-ce qu'il me faisait perdre pied ce mec. Et ce pouvoir était bien plus puissant que n'importe quel pouvoir hypnotique.

- Je pense que tu l'as compris Luke, mais tu es l'une des rares personnes qui arrivent à m'apaiser rien qu'en un regard. Je ne sais jamais comment l'expliquer, mais voilà, tu fais parti de ces rares personnes qu'il faut chérir, parce qu'elles sont précieuses, uniques. Et que le Destin ne t'en met sûrement pas tous les quatre matins sur ta route. Luke, de mes yeux, tu es merveilleux, extraordinaire, phénoménal. Tu me fais rire, même lorsque je n'en ai pas envie.
Il se détourna de moi après cette tirade romantique qui m'avait fait rougir et qui avait fait que mon sourire faisait trois fois le tour de mon visage désormais, pour se retourner vers sa petite boîte joliment décorée d'éléments précieux d'un autre temps.
Il y sortit quelque chose et me prit la main gauche.

- Luke Collins, malgré ce que les gens peuvent penser et moi le premier, je crois que je suis tombé amoureux de toi. Je t'aime. Veux-tu me faire l'honneur d'être... ton petit copain...? Je crois que c'est comme ça qu'on dit maintenant.

Après cette déclaration flamboyante, il sourit de sa méconnaissance partielle des temps modernes, du moins au niveau du vocabulaire. Ceci étant, les vieux termes qu'il pouvait employés ne me dérangeait absolument pas, je trouvais même ça plutôt romantique.

- J'ai aussi beaucoup hésité. Je pensais pas être attiré par les garçons mais en réalité, j'ai compris que le cœur n'a pas de genre. Ethan Lewis, je suis fou de toi. Et oui, je le veux. Je veux être ton petit copain, faisant fi de ce que les autres pourraient dire.

Nous rions de l'expression que je venais d'utiliser, c'était lui qui me l'avait apprise.
Et oui, j'avais conscience que les remarques allaient jaser si une personne hybride démoniaque et une personne vampirique telle que Ethan Lewis, une figure controversée, autant adorée que détestée, s'unissaient. Je pense que je pouvais comprendre : On faisait vraiment une relation atypique. Mais je crois que Bricklin était déjà atypique, donc ça ne ferait que renforcer ce caractère-ci.
Il glissa au niveau de mon annulaire gauche une bague noire traversée par une courbe dorée en plein milieu, presque majoritaire au noir, avec deux magnifiques cristaux blancs accolés.
J'étais sûr d'avoir vu les cristaux s'illuminer d'une douce lumière violette dès qu'il l'avait mise, comme une onde lumineuse.

- Waouh ! Mais elle est magnifique ! m'exclamai-je, déjà ému au possible.

J'adorais les bagues de manière générale mais alors en recevoir une de celui que j'aimais, c'était encore plus idyllique.

- Et encore, c'est aussi un artefact spécial qui permet de masquer ton aura, expliqua Ethan, avant de se rattraper. Oui, Luke, grâce à ton côté humain, tu le fais déjà de manière inconsciente. Mais c'est pour masquer ton aura lorsque tu dégage davantage ta partie démoniaque ; parce que comme tu le sais mieux que moi, tu peines encore à le faire. Donc j'imagine que ça pourrait t'aider.

Il sourit grandement, comme je ne l'avais jamais vu sourire. Je le remerciai chaleureusement avec plein de bisous.
Ensuite, nous nous embrassions follement et langoureusement, s'abandonnant sur les différents canapés avant de se déplacer progressivement jusqu'à la chambre.

Je ne vous fais pas de dessin, et d'ailleurs, l'écriture s'arrête là. Les scènes suivantes sont alors censurées.

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