Yuuichi X OC
Manga/Anime: Inazuma Eleven GO
Titre : " Merci."
Auteur : Lily Sawaka
Couple : Yuuichi X OC
Date: 03/12/2019
Note de l'auteur: L'OC est féminin.
J'ai été surprise que mon OS a été plus long que prévu. Genre 19 pages alors que je convoitais max' 15? M'enfin, yolo. *j'aurais jamais dû écrire cet OS avec une musique triste bordel, j'ai les yeux qui ont eu une poussière dans l'oeil.* J'ai juste adoré faire Aishi, en espérant qu'elle te conviendra Fufutorama, c'était un vrai petit ange! J'espère que ça te plaira!
...Sinon anecdote pas intéressante - ou pas - Je ne savais pas que Camélia était la femme de Mark Evans dans le jeu Inazuma Eleven GO ombre - j'ai oublié - et dans un autre c'est Nelly. J'ai pas compris mdrrr. (Perso Nelly lui va très bien pour mon opinion (j'adore Camélia, je ne le nie pas mais je ne la vois pas avec le meilleur capitaine de Raimon au monde. Oui j'ai bientôt 20 ans et j'apprends que récemment que Camélia était aussi la femme de Mark dans un jeu vidéo mais- j'ai foutu quoi pendant mes années au lycée? XD)
Sujets à avertir aux lecteurs: Drame - Romance - Maladie
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Cette odeur était nauséabonde.
Oui, cette odeur de propreté, de produits, de médicaments, l'hôpital quoi. Les couleurs, les expressions des patients et ceux des professionnels de santé sont les même. Ce son insupportable, répétitif de l'ascenseur ou des portes automatiques, des bip venant mes machines qui vendaient des tickets pour le numéro d'attente, suivit des claviers d'ordinateurs depuis l'accueil. En compagnie de sa mère, une jeune fille avait les yeux baissés sur le carrelage blanc. Tellement bien nettoyé, qu'elle pouvait retrouver son reflet sans être flouté.
« Numéro quatre cent dix huit. »
Ce n'était pas encore son tour. Sans relever sa tête vers l'individu qui se levait de son siège, à quelques mètres d'elle, celui-ci se dirigea jusqu'à l'accueil, seul. Silencieuse comme toujours, la jeune fille serra son long manteau léger noir en se mordant péniblement ses lèvres. Sa respiration, était un peu plus élevée que la normale et ses épaules montaient puis descendaient presque toutes les dix secondes. A coté d'elle, sa mère tourna la page du magazine qu'elle avait prit au hasard sur la table base, histoire de s'occuper. Sentant la nervosité de sa fille, cette dernière leva ses yeux du papier.
« - Aishi. Mon petit coeur. Relax. Ce n'est juste qu'un petit rendez-vous, pas de diagnostic ou autre chose. » Dit-elle avec douceur, le sourire se voulant être rassurant.
La dénommée Aishi ne prit pas la peine de répondre. Combien de fois a t-elle dû lui expliquer, que ce soit en japonais, anglais, français ou espagnol ou en langue de dessin qu'elle s'était elle-même inventée ? Elle avait horreur des hôpitaux ! Ses sourcils répondirent pour elle, en se fronçant sur son visage pâle.
« - Aishi... » Souffla sa mère, avec une pointe de tristesse dans sa voix. Hésitante, elle finit par lui sortir autre chose. « Ecoute, après ce rendez-vous, promis, je te paye une crêpe salée ! »
De suite, la jeune fille releva sa tête, ses yeux brillaient et un immense sourire se plaça sur ses lèvres. Un peu plus enthousiaste, Aishi prit enfin parole.
« - Ouais ! Avec plaisir !
- Super. On se fera ça alors ! »
Le numéro suivant fut appelé. Replaçant le magazine à sa place, la femme et sa fille se levaient en même temps, se dirigeant à la réception. L'une des femmes présentes derrière le comptoir finit par lever ses yeux de son écran, affichant un regard insensible et sérieux, derrière ses lunettes rondes. D'une voix presque mécanique, dû à ses multiples répétitions à bout de champ, elle leur demanda poliment :
« - Bonjour. C'est pour ?
- Un rendez-vous avec le médecin Mr. Natsuoki. C'est pour ma fille, Aishi Ross.
- Très bien, patientez quelques minutes... »
La jeune fille observa la personne travaillant dans l'administratif de santé tapoter rapidement sur son clavier, concentrée. Affichant une moue, la fille possédant des cheveux carrés bleu clair, aux mèches rose non naturel se tourna vers sa mère, lui serrant doucement la manche de son manteau. Cette dernière, lui adressa un sourire réconfortant, frottant avec douceur le dos de son enfant adoré.
« - Effectivement. Il se trouve au deuxième étage, dans l'allée B. Vous avez une salle d'attente, il viendra vous chercher directement une fois sa consultation terminée.
- Merci beaucoup. Allez, viens ma chérie. »
L'attente était un véritable défis ici. Détournant le comptoir pour aller aux portes automatiques, qui s'ouvrirent à leur passage, les deux filles s'aventurèrent dans cet grand espace, inconnu, avec plusieurs portes et multiples infirmières ou de médecins y circulant, y comptant les patients. Finissant par repérer l'ascenseur, la femme sourit à sa fille en pointant du doigt l'élément essentiel pour elles.
« - Regarde ! J'ai trouvé l'ascenseur !
- Ok ! Je monte les escaliers !
- Qu- Mais non, reviens Aishi !! »
Trop tard, la jeune fille montait les escaliers avec beaucoup d'énergie. Effrayée, mais moins rapide que son enfant, la femme essaya de la rattraper à temps. Avec difficulté cela dit, avec sa jupe de bureau et ses talons. Essoufflée au bout du premier étage, la jeune femme s'efforça de nouveau à monter les marches. Ses jambes étaient lourdes et physiquement parlant, elle n'avait jamais été une grande sportive. L'effort physique était une véritable torture pour elle. Une fois arrivée au deuxième étage, haletante, elle vit sa fille appuyée au mur, aussi essoufflée qu'elle, la respiration sifflante. Une main, sur sa poitrine, dos à elle.
« - Aishi ! »
A l'appellation de son prénom, cette dernière virevolta, toute souriante, les joues rouge. Elle leva ses bras en l'air, le sourire jusqu'aux dents.
« - T'as vu ! Je suis plus rapide qu'un ascenseur !
- S'il te plaît, arrête de faire ça... Soupira sa mère, le visage attristé.
- Pourquoi ? Tu sais pourtant que je suis encore en pleine forme... »
L'expression de sa mère la tut aussitôt. En se réduisant de nouveau à un silence, Aishi baissa ses yeux, ne s'excusant pas pour son comportement. Elle se contenta de la suivre le long de l'allée A pour rejoindre la B. Effectivement, une grande salle d'attente s'y trouvait, des toilettes à disposition au niveau des escaliers, juste avant l'ascenseur. De nouveau obligés d'attendre, les deux filles prirent place sur des chaises.
Heureusement, l'attente ne fut pas trop longue, puisque le médecin arriva, les accueillis puis les guidèrent jusqu'à son bureau. Réajustant correctement sa cravate et sa blouse blanche, il identifia un court instant les deux patientes présentes avant de tapoter sur son clavier d'ordinateur. Ce fut seulement après, qu'il était à leur écoute, croisant ses doigts, accoudé sur son bureau parfaitement ordonné et bien organisé. Pas trop surchargé.
« - Bien, à nous. Vous disiez que le rendez-vous était pour votre fille, c'est bien cela ? Récapitula doucement le médecin.
- Oui, elle et moi avons déménagés, loin de mon ex-mari. On avait besoin de souffler... Donc on a emménagé à Tokyo. Après... concernant ma fille, elle a une maladie, et a besoin d'un suivit médical le plus souvent possible. Notre médecin généraliste a donc fait appel à vous, puisqu'il faudrait un diagnostic. Et comme on doit le donner chaque mois...
- D'accord. Alors, c'est quelle maladie ?
- Une cardiomyopathie hypertrophique. »
Surprit, le médecin ne cacha pas son étonnement, considérant la jeune fille qui était aux cotés de sa mère, neutre, sage et mutique jusqu'à présent. Ses mains, jointes au milieu de ses cuisses. Ses yeux étaient tout simplement hypnotisant ; d'un bleu foncé, de violet et de rose orangé, extrêmement fascinant et rare chez ses patients. Relativement maigre, une peau blanche et possédait des cheveux courts bleus, avec des mèches qui ne semblaient pas naturelles, en dégradé rose. Simplement vêtu d'un manteau noir, ouvert, laissant son tee-shirt violet de visible avec un jean dépravé et des baskets de sport de couleur blanc. Doucement, elle battit des cils, l'examinant en silence.
Sur le coup, le professionnel de santé recula, enfonçant son dos contre le dossier de sa chaise, réfléchissant un instant avant de s'enquérir.
« - Ton prénom est Aishi, c'est bien cela ? Vérifia t-il.
- Si je ne me suis pas pris un rocher en plein visage, je crois que oui. Répondit bêtement la bleu avec un immense sourire planant sur ses lèvres. »
Et malgré sa maladie, elle souriait et avait sens de l'humour. Une personne très remarquable, nota le médecin dans sa tête. Il lui sourit doucement.
« - C'est un prénom intéressant pour toi. Ai signifie l'amour et Shi la mort. Etrange mélange.
- Ah ? Vous êtes du genre poète vous ?
- Aishi ! Lui gronda sa mère, rouge de honte.
- Ahahaha ! C'était juste un constat et non, je ne suis pas très poète, même avec ma femme... Admit l'homme en riant de bon coeur. Après tout, il avait déjà eu affaire à d'autres types de personnes qu'elle, voire plus arrogants et violents. »
Aussitôt, il reprit son calme et son sérieux. D'une voix plus posée, il reprit son interrogatoire.
« - As-tu ressentit récemment des douleurs particulières ? Souvent ? Quelques fois ?
- Je m'épuise juste très vite et parfois, après trop d'efforts ou si je ne me sens pas bien, j'ai une douleur à la poitrine. Parfois des maux de tête et mon pied droit est... des fois, gelé et comme paralysé, ça fait mal sur le coup après ça disparaît. »
Lorsqu'elle citait les faits, le monsieur face à elle nota tout cela sur l'ordinateur, ses lunettes reflètant une partie de l'écran. Devoir attendre, ce silence, ce trop de sérieux fit grimacer Aishi. Elle se mordit les lèvres inférieures, ses ongles, cherchant désespérément à déchirer son jean, chose qui n'arrivera pas, bien sûr. C'était de la nervosité, ce qui lui arrivait fréquemment quand elle devait aller consulter un médecin.
Depuis son adolescence, sa maladie s'était formée et ça n'avait créé que des problèmes dans sa vie, qui était pourtant baignée dans le bonheur. Mais maintenant... C'était une véritable course contre la montre, de la tristesse, du mal-être et de la pitié et un semblant de sympathie quand on devait la regarder. Ca l'ennuyait terriblement, de ne plus pouvoir vivre normalement, comme tout autre adolescent de son âge. Par conséquent, Aishi redoublait ses efforts pour animer son quotidien, avec son caractère, toujours enjouée et énergique. Souvent, on lui ressortait que c'était une fille incroyablement forte et admirable. Puisque n'importe qui, pourrait pleurer de son destin tragique et exprimer son désarroi. Pas elle.
Après un rapide examen médical, avoir échangé avec l'ancien médecin qui voyait souvent la jeune fille, surprit, Mr. Natsuoki fut de nouveau bouche-bée et sidéré. Raccrochant au téléphone, il fixa la femme face à lui, laissant sa fille au fond de la pièce, faire des étirements en se valorisant – puisqu'elle était très souple étonnamment - . Chuchotant de sorte qu'elle ne puisse rien entendre, il demanda :
« - ...Votre fille a de gros risques de ne pas rester en vie. Son coeur ne tiendra pas si elle continue à être aussi énergique. Est-ce que vous avez envisagé de la forcer à éviter tout sport ?
- Malheureusement non. Souffla t-elle avec amertume. Elle n'écoute rien et veut continuer le football. J'ai réussi à lui faire arrêter l'école, puisque ça deviendrait trop compliqué pour elle.. mais comme elle s'ennuie à la maison, des jours je la trouve dehors avec le ballon. J'ai beau lui cacher les balles, elle retrouve.
- Madame Ross...
- Je lui ai fais arrêté l'école y a un an. Elle n'aime vraiment pas rien faire et se sentir inutile. Expliqua t-elle doucement.
- Vous avez conscience que si vous la laisser entre guillemet libre, son espérance de vie va se réduire ? »
Blessée, la femme serra sa jupe, la gorge nouée, désemparée.
« - Je le sais très bien... mais savoir ma propre fille malheureuse, ne pas rire ni sourire me fais plus souffrir. Je veux qu'elle vive sa vie comme si c'était le dernier. Je veux juste qu'elle profite à fond...
- On peut la placer sous observation, à l'hôpital à proximité. Histoire de la mettre sous traitement si vous désiriez.
- Ce ne sera pas nécessaire. »
Le médecin prit un air sévère. Il se contenta d'acquiescer et taper frénétiquement le bout de son stylo sur son papier sous ses yeux. Subitement, il lui suggéra quelque chose, que son ancien médecin ne lui avait pas proposé. Cette fois-ci, l'adulte opta pour cette idée. Une coronarographie. Autrement dit, un examen au coeur. Permettant de visualiser les artères coronaires, ce qui apportent le sang au coeur. Cette radiographie des artères coronaires étaient aussi utilisée pour vérifier l'état et la présence des artères, si elles n'avaient pas rétrécies ou étaient bouchées par des plaques d'athérosclérose. Oui, Aishi en avait déjà eu recours il y a trois ans. Toutefois, il vaut mieux être prudent que de ne rien faire et le regretter plus tard.
L'adolescente s'avança jusqu'au professionnel de santé, haletante, la respiration sifflante. Une goutte de sueur perlant sur sa joue rouge. Elle sourit doucement, dissimulant parfaitement bien son épuisement. Même quand elle jouait au football en cachette, elle souffrait, mais le cachait très bien aux autres.
« - C'était du gâteau votre étirement, m'sieur non romantique !
- Si on revient à notre sujet, reprit la mère sur un ton mal assuré, combien est estimé le montant... ? »
Il ne fallait pas rêver. Les soins, la chirurgie et autres radiographie comme pleins d'autres traitement médical était à arracher les cheveux avec le coût complètement exécrable. Voire injuste et une torture. En tant que mère célibataire, une 'majeure' entre guillemet sous sa charge, financièrement parlant, ce n'était pas du tout dans ses cordes de devoir payer une somme trop élevée. Déjà que le déménagement lui avait coûté un tiers de son reçu du mois dernier, que son ex-mari n'avait participé au frais – ne se contentant que de la pension alimentaire - , ce n'était pas facile. Certes, devoir faire des yeux de chat botté ne suffirait pas à gagner la pitié du médecin, toutefois, s'il pouvait faire un acte de bonté... Ce ne serait pas de refus.
Aishi, n'étant pas stupide non plus, comprit très vite la situation. De toute façon, tout le monde lui rabâchait souvent ses problèmes de santé. On lui foutait des aiguilles ou un un clou intérieurement. On la blessait sans se rendre compte. Lui faisant comprendre que la vie était horrible et injuste pour certains. Que Dieu lui même se foutait littéralement du sort des malades.
Tout ce qu'elle désirait, c'était qu'on lui fiche la paix. Qu'on la traite normalement.
« - ON SE FAIT LA CRÊPE ? J'ai faim moi ! S'enthousiasma Aishi avec un grand sourire jusqu'aux dents, rayonnante.
- Mon petit coeur, tu peux attendre un peu ? Je suis dans une discussion sérieuse...
- Mais moi aussi je suis sérieuse, je veux partir. Et je n'ai aucune envie de refaire ce protocole ! Déjà que l'anesthésie locale m'a horrifié, m'a traumatisé, je n'ai aucune envie de recommencer ça ! Je me porte très bien ! Se défendit-elle comme elle le pouvait.
- Aishi. Tu devrais cesser ton sport, tu ne devrais pas te la couler douce. Lui reprocha le médecin, calmement. Si déjà tu faisais ça, tu souffrirais moins. »
C'était de trop pour elle. Sa patience, avait atteint ses limites comme tout le monde. Parfaitement consciente de ses gestes et paroles, la bleuté plaqua ses mains sur le bureau, qui fit écho un bref instant dans la pièce éclairée. Les sourcils froncés, d'une voix plus dure et se voulant être convaincante, elle argumenta.
« - Ecoutez-moi bien, c'est MON corps, je décide ce que je veux en faire !! Je vis très bien, je m'amuse comme je le peux, je veux profiter de mes jours comme si c'était le dernier ! Je n'ai pas de problème de mémoire, c'est déjà fabuleux pour moi ! J'entends, je vois, je parle, je peux bouger, je n'ai pas d'autres anomalies qui m'empêche de jouir mes droits ! Maintenant, si vous voulez bien, votre fric pour ma radio, vous le gardez ! J'ai aucune envie que ma mère vive dans la précarité plus longtemps, c'est bien clair ??!
- Aishi, ça suffit ! Explosa sa mère en se levant brusquement de la chaise.
- NON ! Je décide de ma vie, mon destin et autre ! C'est mon corps !
- Il y a un moyen de te soigner de ça ! Pour ça, j'aimerais que tu te tiennes à carreaux ! Le temps que je récolte suffisamment d'argents pour t'emmener en Amérique, la médecine est meilleure qu'ici !
- J'ai aucune envie de ça ! Protesta Aishi en criant. »
Après avoir crié, elle sentit une angine se former de nouveau à sa poitrine. Aishi se crispa, les yeux exorbités et larmoyant. Elle se mit à vaciller, prise d'un problème respiratoire, l'empêchant de respirer normalement. Affolé avec le médecin, les deux adultes s'empressèrent de la rattraper avant que la bleutée ne chute au sol. Prise de spasmes, Aishi renifla difficilement, sentant ses larmes couler sur ses joues. Dieu qu'elle haïssait cette sensation. Celui que la maladie la dominait, lui faisant comprendre qu'elle ne sera soumise qu'au jeu de sa pathologie. Et ce, jusqu'elle ne l'emporte.
Rapidement, l'adolescente perdit conscience. Voyant pour une dernière fois, en flou, sa pauvre mère, pleurant pour elle, hurlant pitoyablement le nom de son enfant malade.
« Désolé, je me suis emporté maman... mais je veux juste...
Vivre à fond ma vie. »
Une délicieuse odeur de fruits rouge parfumait la pièce. La réveillant doucement. Ses paupières étaient lourdes et la lumière l'éblouissait de plein fouet. Le temps qu'elle puisse s'habituer au rayon de soleil, Aishi plia doucement ses bras, se redressant sur ses coudes. L'une de ses mèches rose venant lui caresser sa joue. Battant des cils, la jeune fille se tourna vers l'odeur qui chatouillait ses narines depuis son éveil. Sur la table base à sa droite, un thé saveur fruit rouge, avec une petite assiette présentant un petit paquet de BN chocolat. Puis une lettre. Priorité avant tout. La bleuté but une gorgée de son thé préféré, lâchant un soupir de bien être. Reposant délicatement sa tasse sur la table, l'adolescente prit la lettre et la lut rapidement. Ses yeux se plissèrent tantôt. Des excuses et pour dire de faire attention à sa santé et que pour se faire pardonner, elle ferait des frites ce soir.
Donc, on l'a ramené à la maison. Quelle heure était-il ? Relevant curieusement sa tête vers l'horloge mural, elle se situa enfin. Quatre heure passé... L'adolescente reposa son attention sur son quatre heure et démarra son petit moment de détente en allumant la télévision. A la télévision, il n'y avait pas grand-chose qui l'attirait maintenant. Trop focalisé sur l'ordinateur et plusieurs vidéos disponibles sur de grandes plateformes tels que YouTube ou encore Netflix et autres, cela suffisait. Tout en grignotant son BN, la fille possédant une maladie au coeur se promena sur les réseaux sociaux. Ses rares ami(e)s lui parlant encore, lui avaient envoyé un tas de message, lui demandant comment ça allait après sa visite médicale.
Savoir qu'ils étaient inquiets pour elle l'offusqua. Aishi n'aimait pas savoir ses proches tristes et anxieux à son propos. Alors généralement, elle répondait toujours par des « Ca va ! Je me porte bien ! Par contre le médecin était idiot ! » ou encore des petites blagues s'incrustant dans sa phrase pour rendre la conversation plus amusante et rassurante. Se passer pour une fille fragile et malheureuse ne la correspondait pas du tout et jamais, elle ne franchirait cette barrière.
Les minutes et heures passèrent. Commençant petit à petit à s'ennuyer, Aishi soupira et bascula sa tête en arrière, balançant ses pieds de haut en bas avec une synchronisation parfaite. Elle fit une moue, replongeant dans ses souvenirs. Il y a trois ans, sa maladie s'était développée. Jusqu'ici, le médecin généraliste avait conclu qu'elle n'avait seulement des excès, autrement dit, de l'asthme. Donc, pas grand-chose d'alarmant. Jusque sa maladie prenne le dessus à l'âge de quinze ans. Ses parents, inquiets pour leur enfant, avaient finalement décidés de voir avec le docteur, qui avait prescrit un rendez-vous à l'hôpital, afin de vérifier ses soupçons. Effectivement, leur unique enfant était atteinte d'une cardiomyopathie hypertrophique. Cette nouvelle n'avait laissé personne indifférent. Surtout le père.
Après une visite médicale, le verdict fut tombé. La mère de Aishi avait avoué que son arrière grand-mère était atteinte de la même maladie. Un gène récessif était tombé sur ses membres de sa famille et sa fille avait le gène dominant. En gros, une maladie héréditaire, rien de plus surprenant. Furieux, scandalisé, le père avait fini par rejeter la faute sur sa femme.
L'argent était important. Et il diminuait pour les raisons médicales de l'adolescente. Qui en plus, était déterminé à ne pas arrêter le football, beaucoup trop passionné par ce sport. Une fille trop têtue, qui ne pensait qu'à elle, avait souvent fait objet de dispute avec le père. L'école avait été difficile, puisqu'il y avait plein d'escaliers. Et parfois, les professeurs savaient comment stresser leur élève pour les examens qui déterminerait l'avenir des futurs adultes. Il pouvait avoir différents types d'élèves turbulents, aimant pourrir la vie des autres, tandis que d'autres se voilaient et d'autres cherchaient à ignorer ainsi que les fameuses personnes aimant se mettre en avant. Puis, la catégorie d'amis. Trop de monde, le surplus de remarques comme ceux des enseignants poussaient la mère à vouloir stopper les études de sa propre fille. Pour sa santé.
Étant une mère aimant sa fille plus que tout, elle ne s'opposa pas à son activité, bien que en théorie, elle devrait être contre, pour le bien-être de son enfant. Aishi avait tellement insisté. Au final, le père avait quitté la famille, las et furieux. Une période dure pour elles.
« - Je suis rentré mon petit coeur !!
- Bienvenue ! Sourit sa fille. »
Toutes deux dînèrent après que le repas fut prêt. Après une bonne douche de faite, l'adolescente alla à sa chambre, bien décoré avec son petit style à elle. Pour s'occuper, elle s'amusa avec son portable, puisqu'il n'y avait rien d'autre mieux à faire. Ses jambes, quant à elles, n'étaient pas en harmonie avec son cerveau. En effet, elles gigotaient, ne convoitant qu'une chose : sortir, bouger et faire la folle avec quelque chose. Lutter contre ça était futile. Bien entendu, Aishi se redressa, pieds nues, s'amusant discrètement à sortir de sa chambre. Tel un ninja, la bleuté s'assura que sa mère n'était pas dans le couloir puis, sur la pointe des pieds, avança jusqu'au rez-de-chaussé.
Toutes deux vivaient dans un immeuble, au second étage, à la porte numéro quarante quatre. A vrai dire, elles ne se plaignaient pas. Le voisinage ne leur causait pas de soucis ; au contraire, tous étaient sympathiques. Avec prudence et évitant de faire trop de bruit avec la clé toujours à la serrure, Aishi se faufila à l'extérieur une fois que la porte s'ouvrit. Le plus dur étant fait, l'adolescente sourit fièrement et courut dans les couloirs, s'assit sur la barre de fer qui était un support pour monter ou descendre des escaliers. Bien positionné, elle se laissa glisser jusqu'au bout, comme si c'était une attraction. Ses cheveux courts, portés par le vent dû à la rapidité de sa glissade.
En bas, Aishi se laissa courir jusqu'à la sortie, ouvrit la porte et goûta à la liberté. La fraîcheur du soir, cet air frais chatouillait ses pieds nues et son cou à découvert, l'odeur de la nature qui entourait l'immeuble lui donnait l'impression d'être ressortit d'un trou à rat... De ses yeux bleu-violet, elle rechercha quelque chose dans le coin, qui pourrait, remplacer son ballon qui avait disparu. - Etrangement tiens, elle se demandait presque si on ne lui aurait pas volé. La dernière fois, elle l'avait laissé dans sa chambre quand une de ses connaissances lui avait rendu visite. M'enfin, ce n'était que le cadet de ses soucis.
Un pin. C'était ce qu'elle avait trouvé au pied d'un arbre. Toujours avec son sourire, elle s'amusa à jouer avec, le faisant rebondir sur ses pieds, l'imitant comme un ballon. Certes, pas agréable à l'impact, en revanche, c'était divertissant.
« - Putain, Aishi, jura une voix virile, arrête le football ! Tu peux juste regarder à la télé ou avoir un ballon, la tenue si tu veux ou autres, mais je t'interdis à en pratiquer !
- Tu n'as pas le droit de retirer ce que j'aime !
- Si ! Parce que ni ta mère, ni moi, avons envie que tu termines ta vie au lit, branché à des appareils à cause de ton égoïsme !
- Ca n'arrivera pas ! Je sais très bien m'arrêter quand il le faut ! Lui persuada t-elle, portant une main contre sa poitrine.
- Tu te fous de moi ??! Ta professeur de sport m'a appelé en urgence car tu as fais du surmenage dans ton club de foot et en plus de l'ignorer, tu as perdu conscience et les pompiers ont dû intervenir ! Et tu oses me parler que tu sais de stopper ?!
- Mais papa-
- Tais-toi Aishi ! Tu ne causes que des emmerdes depuis que tu as ta putain de maladie ! Tu ne penses qu'à toi et pas à ce qu'on ressent avec ta mère ! Et l'autre, elle me sort 'chéri, arrête, laisse ta fille vivre comme elle l'entend', cita t-il en imitant comme il le pouvait une voix féminine et victimisée, et puis quoi encore ??! Je ne veux pas un cadavre sur le dos ! »
Ce qu'il avait sortit, ce jour là, avait profondément blessé l'adolescente. Les larmes lui montaient à ses yeux et s'était à multiples reprises excusé, contenant difficilement ses pleurs. Le père, s'était rendu compte qu'il avait été trop loin avec elle. L'homme s'était accroupit, serrant son enfant dans ses bras en lui demandant son pardon. Qu'il l'aimait réellement et ne voulait pas savoir ni accepter que sa propre fille saccage sa santé. Déjà qu'elle était si fragile. C'était sa grande fille, elle avait hérédité de la grande taille de son père et de sa détermination flamboyante. Aishi était son petit ange à lui. Bornée et têtue. Il pouvait très bien accepter les bêtises et erreurs, mais là, c'était un sujet trop lourd et angoissant pour lui. Déjà que les soins pour elle étaient relativement cher, en tant que simple employé dans un chantier, il ne pourrait subvenir à tout impôts, factures et encore à des achats comme la nourriture et autres produits nécessaires au quotidien.
Il avait réellement aimé sa femme et sa fille. Mais cette accumulation de stresse, d'énervement, il avait sombré et demandé divorce et avait fini par lâcher contact avec sa propre fille, bien qu'il discutait toujours avec son ex-femme par téléphone, de temps à autre, mais rien de méchant. Aishi Ross, était celle qui avait détruit sa famille, à cause de sa maladie.
Ca avait été très dur pour elle. Pourtant, elle devait vivre avec. La bleuté souffla après s'être souvenue de tout ça et se lâcha un peu. Ayant réellement des capacités hors du commun pour le football, inconsciemment, elle rejeta toute sa frustration et ses peines dans le pin. Sa jambe droite bien pliée en arrière, finit par rencontrer cette petite création de la nature, le projetant quelque part. Comme une fusée en plein décollage, le pin termina par atterrir quelque part.
Et c'était à une maison, à coté de l'immeuble. La fenêtre s'éclata, les morceaux des éclats pointus se décollèrent, plurent sur le sol et s'y fracassèrent, ce qui alerta les personnes y logeant.
« - Oups. Lâcha Aishi avec les yeux ronds, se rendant compte de son erreur. »
Lentement, lentement, très lentement l'adolescente recula pour ensuite... elle finit par fuir comme une flèche, le sourire nerveux collé sur son visage.
Dehors, des cris s'entendirent, cherchant le ou la coupable de cette folie.
Au final, rapidement, la jeune fille termina au lit, dans un fou de rire – bien que au fond, elle était malgré tout désolé pour les pauvres habitants de la maison. Ils ont dû croire à un attentat avec un pin. RIP pauvre pin d'arbre.
Le lendemain, Aishi fut réveillé par sa mère qui lui sourit doucement. Bien que cette dernière avait étiré les rideaux pour laisser entrer la lumière du jour, sa fille dormait profondément avec un grand sourire niais sur ses lèvres. Émergeant difficilement de son sommeil, la bleuté grommela doucement, mécontente. Avec amusement, la femme gloussa.
« - Allez, debout marmotte. On doit aller à l'hôpital pour ton examen.
- Mmhh... HEIN ? »
Aishi ouvrit grand ses yeux, se redressant vivement sur les coudes, affolée, se dénonçant.
« - OUI J'AI CASSE LA FENÊTRE DES VOISINS ! ALORS PITIE, M'EMMENE PAS A L'HÔPITAL MADAME LA JUGE !!!!
- ...Attend, quoi ?
- ...Hein ? Examen ? »
Il eut un blanc total, laissant l'information atteindre les neurones de chacune.
« - ...Tu as quoi, Aishi ?
- J'ai un examen médical ? Ca a été décidé quand j'ai perdu conscience ?
- Aishi...
- vous êtes fourbes les vieux de nos jours..
- Aishi....
- J'vais être encore à jeun ?! La poisse !
- Aishi !
- Oui c'est moi, enfin je crois. »
Sa mère soupira. Autant laisser tomber son histoire de fenêtre cassée... Elle se redressa.
« - Oui, ça ne durera pas longtemps cet examen il m'avait dit.
- N'importe, plus vite fait, plus vite partit et plus vite j'irais me balader dehors et attraper des papillons. Dit-elle en roulant des yeux, sarcastique sur la fin.
- N'importe quoi. Sourit sa mère, amusé.
- Bon ok, je me plaide coupable, j'aurais envie de manger. »
Après cette conversation, Aishi s'habilla et se couvrit avec son manteau. Elle attendit patiemment sa mère se préparer et se maquiller. Las, la jeune fille roula des yeux, croisant ses bras contre sa poitrine, s'appuyant contre le mur, sa botte aussi contre, sa jambe y étant pliée. Quelques minutes se succédèrent, pour enfin sortir de l'immeuble et regagner la voiture, direction de nouveau l'hôpital.
C'était une autre direction, ce qu'avait noté Aishi, se repérant toujours en voiture à la place de passager. Le paysage défilait sous ses yeux, quasiment monotone. Sauf à un moment, aux feux, la bleuté fixa intensément un chien dans la voiture voisine. Un berger allemand. Mignon.
Garé au parking, les deux femmes descendirent. Jetant un coup d'oeil au nouvel établissement, Aishi fut étonné. C'était nettement plus spacieux, lumineux et moins sombre. En avançant jusqu'à l'entrée, l'adolescente repéra des enfants handicapés jouer, des infirmières les surveillant avec bienveillance, souriantes. Ils avaient un terrain de verdure, accessible à tous. Une fois à l'intérieur, il y avait encore cette odeur de propreté et de médicaments et de produits. Aishi s'abstint de se boucher le nez. Ca la rendait toujours nauséeuse ces endroits... Laissant sa mère s'introduire à l'accueil, la jeune fille observa les alentours. Étonnamment, il y avait moins de chaises pour l'attente. Mais plusieurs personnes en situation d'handicap ou encore des personnes blessés et malades. En revanche, ils étaient moins morts vivants comparé à l'autre hôpital... Et les personnels avaient l'air plus chaleureux et donnaient envie de papoter avec eux.
Sur les murs, y avait même des dessins d'enfants, remerciant des infirmières et des docteurs. C'était vraiment adorable. Il n'y avait pas ça sur l'autre hôpital aussi... Une odeur parfumée à l'eau de rose attira son attention. Se tournant vers la source de son intrigue, Aishi croisa une infirmière lui souriant. Plus petite qu'elle en taille. De beaux yeux noisette, un peau blanche et des cheveux attachés en chignon marron foncé.
« - Tu es Aishi Ross, je présume ? Lui demanda t-elle poliment.
- O-Oui..
- Je suis Aiko Arashi. Ravie de faire ta connaissance ! Se présenta gentiment l'infirmière, toujours avec son sourire chaleureux.
- De même ! »
Elle lui renvoya son sourire. Tout en battant des cils, Aishi pencha sa tête sur le coté.
« - Je peux aider ?
- Mh ? Pourquoi ? Tu es ici pour un examen... Répondit Aiko, troublé.
- Ah. »
C'était elle ou bien ils ne font attendre personne, avec les personnes y travaillant ici ? Sans traîner d'avantage, l'adolescente suivit l'infirmière qui monta doucement les escaliers, à son rythme. S'abaissant à son niveau, Aishi se fit docile. Traversant le couloir, elle remarqua que la majorité des patients la saluait, tout sourire, ce qu'elle leur répondit de la même façon. C'était une personne très gentille, cette dame. Lorsqu'elle s'arrêta, la bleuté fit de même en clignant des yeux.
Face à elle, à quelques mètres, se trouvait un garçon sur une chaise roulante, concentré, comme s'il cherchait quelque chose. Il avait une drôle de coiffure, de couleur bleu marine. Avec la tenue d'hôpital sur lui.
« - Tsurugi Yuuichi, qu'est-ce que tu fais ? L'interrogea doucement Aiko.
- Ah, bonjour Aiko-san. Je cherche l'anneau de Haru. Elle m'a dit l'avoir perdu quand elle a sauté tout le long du couloir ! »
Ses yeux étaient en forme d'amande, d'un marron très foncé. Malgré cette couleur sombre, on pouvait y déceler une profonde gentillesse en lui. Un grain de beauté ornait sur le coin de ses lèvres, en bas. Il était incroyablement beau quand même. Aishi rougit et chassa ses pensées en secouant sa tête. Pas le moment de baver sur un nom rock-star !!!
« - Je chercherais avec toi plus tard...
- Ne vous en faites pas. Je peux très bien m'en charger. Lui rassura t-il en souriant, déterminé.
- Très bien dans ce cas ! Je vais emmener la jeune fille à son examen. »
Yuuichi posa son regard sur Aishi, qui elle, le fixa intensément et s'inclina devant lui.
« - Enchanté.
- De même. »
Toutes deux le laissèrent continuer ses recherches, poussant sur ses grandes roues lui permettant de se déplacer plus facilement dans le couloirs. Tournant légèrement sa tête pour le regarder faire, Aishi nota qu'il était très serviable. Par curiosité, elle questionna l'infirmière, sans se retenir. La violette lui répondit doucement qu'il ne pouvait plus utiliser ses jambes, suite à un accident en voulant sauver son petit frère qui tombait de l'arbre. Qu'il était en rééducation et qu'il était passionné de football. Et qu'il croyait dur comme fer pouvoir y rejouer une fois rétablit.
Le coeur se Aishi se serra à cette histoire. Déjà qu'on était mal pour elle concernant sa maladie... Lui, n'avait plus le pouvoir de marcher et pratiquer sa passion. Son visage s'assombrissait. Ce Yuuichi était quelqu'un de fort et optimiste. Et en plus il aimait le football ? Voilà un point commun qui pourrait s'avérer utile quand elle ira faire plus connaissance avec lui. De toute façon, c'était écrit dans son ADN : elle veut lui parler.
Etrangement, son ''examen'' n'était pas du tout à ce à quoi Aishi s'attendait. Une prise de sang, un traitement physique où on évaluait ses efforts, son pouls, sa respiration et les réactions de son corps. Cela avait duré une vingtaine de minutes, jusqu'elle put enfin sortir. Perdu dans les couloirs, rapidement, l'adolescente finit par se retrouver avec son fameux point repère.
« - Héé ! Recoucou toi- Wazah- »
Boum.
Elle venait de trébucher et de s'éclater contre le sol sous l'étonnement de Yuuichi, qui la reconnut de suite. Roulant jusqu'à elle, inquiet, il lui tendit sa main, se penchant légèrement vers elle.
« - Tout va bien ?
- Ouais, j'ai fais connaissance avec le sol, c'était cool... !! S'exprima t-elle avec un immense sourire, le pouce en l'air.
- Tu es bien la première à me sortir que c'est cool de tomber. Avoua le garçon, avec un sourire gêné. »
Lorsqu'elle lui prit doucement sa main pour se relever du sol, Aishi sentit une décharge électrique. Elle retira tantôt sa main, la fixant comme pour lui. Ils rirent doucement. Profitant de cette opportunité pour se présenter, la bleuté sourit toujours agréablement.
« - Je suis Aishi Ross ! Enchanté !
- Yuuichi Tsurugi. De même.
- Tu as retrouvé ce que tu cherchais ? Voulut-elle savoir, en se rappelant ce qu'il faisait tout à l'heure.
- Ah, l'anneau ? Oui. »
En preuve, il sortit de la poche de son pantalon une petite bague avec un ourson au bout. Aishi cligna des yeux.
« - Oh. On trouve ça dans un distributeur de magasin pour pas très cher. Commenta t-elle doucement.
- Haru m'avait dit que c'était un cadeau de sa mère qu'elle lui a donné en la laissant ici pour le mois.
- Qu'est-ce qu'elle a ?
- Une tentative de suicide suite à du harcèlement. Du coup elle est sous surveillance...
- Oh.. »
Ca a plombé l'ambiance d'un coup. Ayant de suite remarqué ce changement soudain, Yuuichi lui sourit, réconfortant, agitant doucement ses mains.
« - Elle se porte mieux ! Elle a retrouvée la forme et elle s'amuse bien ici. D'ici une semaine, elle repart j'ai entendu dire.
- Ah ! Excellente nouvelle ! Haru a quel âge ?
- J'ai dix ans... »
Aishi sursauta, fit volte-face à une petite fille qui avait un peu de cernes sous ses petits yeux, le sourire aux lèvres. Aussi en tenue hôpital, elle marcha jusqu'au garçon et le remercia vivement de lui avoir retrouvé son précieux objet puis les salua avant de repartir en fredonnant une chanson connue, ses petites couettes flottant derrière elle comme elle sautillait. La jeune fille sourit, rassurée pour elle.
« - Sinon, j'ai entendu dire que tu aimais le foot. Se confessa t-elle, directe.
- Effectivement, j'adore. J'ai même mon frère qui y joue à Raimon. Il est passé d'innombrable fois à la télévision.
- Je regarde très peu, je préfère jouer.
- J'approuve. Rit doucement Yuuichi, de bon coeur.
- Ca te brancherais d'y jouer avec moi ??! S'enflamma Aishi, les yeux pétillant, relevant son poing sous la détermination. »
Surprit, le bleu gratta nerveusement sa joue, ennuyé. Elle devait pas savoir pour son handicap... Probablement. Alors qu'il allait argumenter, désolé de devoir la faire attendre pour ce jour, la jeune fille plaça sa main sous ses yeux. Un stop. Puis, elle le pointa du doigt, extrêmement motivée.
« - Quand tu retrouveras l'usage de tes jambes !!! Je suis carrément sûre et certaine que tu vas gérer et devenir le meilleur !
- Merci, c'est gentil...
- Bon, je vais te laisser, ma mère doit m'attendre ! C'était cool de t'avoir parlé ! »
Après un bref salut, elle recula et se tourna, dos à lui. Alors qu'elle marchait, toute jubile, subitement, ses jambes la lâchèrent, retombant lourdement sur le sol, une main au niveau de sa poitrine. Sa respiration était sifflante, tout son corps était parcourut de violents spasmes. Sous le choc, Yuuichi l'appela, se rapprochant d'elle. Il écarquilla ses yeux en la voyant souffrir, la bouche grande ouverte, se trouvant dans l'incapacité de parler et sa respiration devenait extrêmement difficile. Hurlant à l'aide, le garçon resta aux cotés de la jeune fille, une de ses mains sur le dos de cette dernière.
Elle était en pleine crise.
Alertée par le bruit, une employée de l'hôpital accouru, aperçut Aishi en pleine souffrance, à deux doigts de faire une perte conscience. Tout en poussant une exclamation étouffée, l'infirmière s'empressa de la soulever. Un docteur, sortit en trombe de sa salle, prêtant à son tour main forte. Les deux, se dépêchèrent de déposer la patiente qui tremblait de partout, ses larmes, perlant sur ses joues. Apeuré, Yuuichi les suivit, se demandant ce qu'avait cette fille. Une fois placé devant l'entrée de la chambre, il assista aux premiers secours. Un masque à oxygène lui avait été de suite placé pour qu'elle puisse reprendre sa respiration normalement. Les deux adultes haletèrent, vérifiant l'état de la bleuté et acquiesçaient. Le docteur s'éloigna, s'excusant au garçon sur chaise roulante et descendit des escaliers, avec un air sévère et décidé.
L'infirmière leva ses yeux vers Yuuichi, qui n'attendait qu'une chose, qu'on lui explique la situation.
« -... Une cardiomyopathie hypertrophique. Abrégea Aiko en remontant avec le médecin, avec un carnet médical en main.
- Qu'on donné les résultats de l'examen ?
- Négatif, voire plus grave que prévu... On essaye de tout évaluer au laboratoire, pour confirmer. »
Yuuichi fronça des sourcils. Il n'avait pas tout suivi, mais apparemment, cette personne extrêmement souriante et énergique et pleine de vie était très malade. L'infirmière qui tenait compagnie de Aishi sortit à l'ordre du médecin, qui rentra avec Aiko puis fermèrent la porte. Nerveux et anxieux, le jeune garçon dévisagea la femme qui se tenait à coté de lui, hébétée. De suite, elle se reprit et lui expliqua.
« - En gros, elle a une maladie au coeur, c'est génétique et il n'existe pas de bon traitement jusqu'à présent pour ça... Cela cause pas mal de problème respiratoire, une angine, d'autres douleurs. Ca apparaît après ou même sans effort...
- Et en quoi c'est négatif l'examen ? Reprit-il, intrigué.
- ...Ca... »
Sa phrase laissée en suspens, on lui demanda depuis l'intérieur de ramener un autre médecin. Ce qu'elle exécuta sans tarder. Yuuichi fut abandonné dans la confusion, obligé d'attendre. Encore, encore et encore.
Le soir tombé, à sa chambre qu'on lui avait attribué - après avoir changé de chambre comme il pouvait à présent, un peu mieux se déplacer en béquilles - avec son portable, souriant en envoyant des SMS à son petit-frère, il fut tiré de son moment de bonheur par la venue d'une infirmière de nuit, lui apportant son repas. Le jeune garçon la remercia et l'interpella avant qu'elle ne sorte, lui laissant le chariot à disposition avec tout le repas. L'inquiétude le rongeait toujours. Il la questionna sur comment allait Aishi Ross. Depuis l'incident de ce matin, le pauvre n'avait toujours pas eu de réponse concernant l'état de cette dernière.
La professionnelle de santé secoua sa tête, avec un air impatient et désagréable. On pouvait sentir jusqu'ici sa mauvaise humeur. Ce n'était pas très futé de sa part, nota t-il. Yuuichi pouvait suffisamment comprendre que ce travail était lourd et épuisant, mais tout de même ! Il n'avait pas été impoli. Préférant la laisser partir, avec le bruit de ses talons faisant claquer le carrelage frénétiquement, le passionné de football prit un instant pour réfléchir. Puisque c'était comme ça, il irait de lui même prendre des nouvelles de la fille qui n'avait pas quitté son esprit un bon moment.
Le garçon aux cheveux bleu marine commença à mastiquer son steak haché. Un peu fade à son goût. Décidément, les plats culinaires ici ne sont pas terribles... Après avoir prit son temps pour manger et boire, il se leva à l'aide de sa béquille pour faire ses besoins, une salle de bain et des WC à disposition aussi dans un coin de sa chambre. La chasse d'eau tiré, émettant des gargouillements d'eaux, Yuuichi sortit puis posa ses yeux marron vers la porte.
Selon les règles, en dehors du personnel, personne n'était autorisé de se balader dans les couloirs après vingt et une heure trente du soir. Le couvre-feu. Bravant les instructions, déterminé et à la fois conscient que si on le prenait en plein flagrant délit, il pourrait se faire enguirlander, Yuuichi quitta son espace malgré tout, l'une de ses béquilles franchissant la limite du seuil de la porte. Le garçon grimaça. C'était extrêmement douloureux de devoir prendre appuie, de forcer ses jambes à avancer, lourdes et encore paralysées. Toutefois, il devait le faire. Plus, la pièce où se trouvait la malheureuse était à quelques pas de sa chambre.
Miraculeusement arrivé à la porte en question, sans contrainte, il l'ouvrit, découvrant le corps de la bleuté allongé sur le dos, toujours le masque à oxygène toujours sur elle, pour l'aider à retrouver sa respiration. Perturbé, Yuuichi avança, le bruit de ses béquilles résonnant dans la pièce. Ne se privant pas pour s'asseoir à son chevet, le jeune homme jeta un coup d'oeil au électrocardiogramme. Cet engin, permettait d'identifier et reproduire les battement du coeur sous forme de courbe, en plus de chiffres. Aishi, étant reliée à des patchs et des fils sur elle, bien sûr, sous la couverture.
La pauvre, était dans un piteux état... Juste à cet instant où il pensait ça, Yuuichi surprit la jeune fille tapoter sa main, la tête tournée vers lui, les yeux clos, mais un sourire aux lèvres, à travers son masque à oxygène. Est-ce qu'il rêvait ou bien Aishi était réveillé ? Très vite, ses doutes le dirigeait vers la vérité. Plongé dans ses magnifiques orbes bleu-violet. Une petite étincelle pétillante orangé se faisait un peu plus mit en valeur. Qu'importe dans l'état qu'elle était, elle se montrait forte devant lui, encore souriante et se voulant être rassurante.
« - Mais ce n'est pas vrai ! Qu'est-ce que tu fais ici toi ?! Scandalisa l'infirmière qui lui avait apporté à manger.
- Oh...euh... Sourit-il, gêné de la situation. Je voulais juste savoir comment elle allait..
- Comme tu peux le voir, elle vit avec une machine qui la maintient en vie ! Maintenant retourne dans ta chambre, jeune homme !!
- Je ne pourrais pas rester cinq minutes ? Supplia doucement Yuuichi. S'il vous plaît ?
- Non ! S'entêta l'infirmière, bornée et intolérante.
- Trois minutes ?... Marchanda t-il, restant malgré tout poli, les yeux fermés. »
Ce fut vite vu.
Le pauvre avait été ramené de force à sa chambre. Juste avant d'être porté en dehors de la pièce, contribuant spécialement pour les soins, Yuuichi crut apercevoir de la déception dans le regard de la bleuté aux mèches rose. Elle avait aimé sa compagnie et devoir se retrouver seule, entre quatre murs, dans un hôpital, privé de tout, devait horriblement la rendre malade.
La nuit fut rude pour lui. Cette Aishi Ross n'avait toujours pas quitté ses pensées. Non pas qu'il avait eu le coup de foudre, mais plutôt de l'empathie pour elle. Tous ceux qui finissaient en tant que patient, n'avait pas une vie facile. Yuuichi pouvait l'affirmer, après tout, ça faisait des années que sa fichue paralysie l'avait contraint à vivre ici. Âgé de dix-huit ans, entre guillemet adulte, mais encore dépendant à cause de son handicap.
Le lendemain matin, réveillé par une autre infirmière, Yuuichi prit son déjeuner qu'on lui avait apporté, prit une douche rapide puis s'habilla. Aujourd'hui, il avait sa séance de rééducation. S'efforçant à s'asseoir sur sa chaise roulante, le jeune garçon posa ses mains sur les roues, les poussant vers l'avant afin d'avancer. Sortit de sa chambre, il entendit une drôle animation dans les couloirs. Le passionné de football dû plisser ses yeux, afin de mieux apercevoir la silhouette qui semblait courir jusqu'à lui. Son champ de vision désormais plus clair, il arrondit ses yeux.
« - Wouzaaaaahhh !! »
D'un coup, surgissant de nul part, sprintant comme un marathonien, Aishi. Ses courts cheveux bleu se faisant porter par le vent à sa rapidité, l'air enfantin, haletante. Lorsqu'elle repéra Yuuichi, une brillante idée la frappa. La jeune fille ne manqua pas de le prendre, l'embarquant dans ses bêtises. Poussant sa chaise le plus vite possible, riant de bon coeur, elle finissait très vite par prendre appuie sur le dossier du garçon, soulevant les pieds du sol, se laissant ainsi porter par la vitesse. Le pauvre garçon, lui, fut contraint et obligé de subir son jeu, complètement appuyé à son support. Les yeux ronds, il trépignait intérieurement. C'était étrange cette sensation.
Lorsqu'ils ralentissaient, Aishi reprit son élan, un pied au sol, pour ensuite se réappuyer sur la chaise, souriante. Yuuichi l'identifia un moment et réussit à articuler, malgré sa stupéfaction :
« - Mais... Tu fais quoi ?
- Je fuis les infirmières, pardi ! Tu me sers de voiture ambulante ! »
Comment aurait-il pu le deviner, sincèrement ? Il sourcilla, la dévisageant, mais pas d'un mauvais œil. Aishi le remarqua et gloussa avant de lui informer :
« - Je suis obligé de rester un moment ici... Alors je me divertie un peu, histoire de ne pas m'ennuyer !
- En embêtant les infirmières ? Lui exposa Yuuichi en fronçant des sourcils. Mais ce n'est pas honnête !
- Je ne suis pas honnête ? Et toi ? Tu es venu me voir hier soir alors que c'est interdit, j'ai cru comprendre. »
La jeune fille lui avait répondu sur un ton calme et posé. Elle battit doucement des cils, arrêtant leur course, reposant les pieds au sol, les roues, émettant un crissement aiguë sur le carrelage. Tous deux se regardaient droit dans les yeux.
« - Je n'aime pas qu'on s'oblige de m'aimer ou à m'apporter de l'affection juste parce que je suis malade. S'ouvrit-elle, directe.
- Je pense que je l'avais déjà compris. »
Aishi arqua un sourire confus, sourcillant, penchant sa tête sur son épaule droit.
« Je vais bien. Ne t'en fais pas. »
Hier soir, sans même qu'elle ait ouvert sa bouche, Yuuichi avait entendu le son de sa voix. Peut-être qu'il délirait, peut-être que non. Ce n'était pas de la télépathie, c'était simplement une prise de conscience. Bien sur que non elle n'allait pas bien. Aishi souffrait. Elle avait peur et besoin de soutien, comme n'importe qui.
Son coeur lui indiqua le chemin et la réaction qu'il devait adopter à cette situation. Yuuichi arqua un sourire amusé et ferma délicatement ses paupières, donnant son approbation, cette fois-ci, sous l'étonnement de la jeune fille derrière lui.
Un étrange courant électrisant parcourut le corps de la bleuté, ses yeux écarquillés, sa bouche légèrement entre ouverte. Un immense sourire s'élargissait sur ses fines lèvres rosées, puis, dans un élan soudain, elle relança sa course avec le garçon, riant tous deux aux éclats. Pas très loin derrière eux, une infirmière à leur trousse, leur ordonnant d'arrêter ces enfantillages.
A une intersection, Aishi avertit au danger virage. Alors qu'elle allait ralentir, freiner la chaise roulante, aussitôt, elle se rappela un détail essentiel dans tout ça ; le passager. Le pauvre, sur le coup, fut éjecté vers l'avant. Rapidement, les dents serrées, la grande s'empressa de le rattraper avant qu'il ne s'étale au sol, se sacrifiant pour lui. Tous deux, tombèrent sur le carrelage, Aishi sur le dos, émettant un gémissement de douleur en plus de sentir quelque chose de lourd sur sa poitrine. Une seconde, poitrine ? Ses seins pas assez volumineux mais pourtant existant ? Chose lourde ? Elle tilta très vite et se figea, visualisant parfaitement bien leur position très embarrassante.
Yuuichi, sur le coup, crut mourir de gêne. De suite, il se redressa. Mais sa mèche bleu marine, était coincé avec le bouton de la chemise de sa partenaire. Pour le coup, le jeune garçon rougit violemment, accompagnant le malaise de la jeune fille, plus grande que lui en taille. Tous deux, de leurs mains moites, le coeur battant, ils se débattaient pathétiquement pour retirer la mèche rebelle. La première lui gueula qu'il avait qu'à se couper les cheveux tandis que l'autre s'opposait à cette idée, déclarant de lui même aimer sa coupe de cheveux et qu'il était hors de question de se raser. Bref, un duo clairement amusant à observer de loin.
Une toux forcée les interrompirent. Leurs regards se dirigeaient lentement vers la personne qui était à coté d'eux, les bras croisés, un immense sourire colérique présent sur son visage tandis que le reste était assombrit. Oups, fini la plaisanterie.
Condamné à rester dans sa chambre un moment, en attendant, Yuuichi se focalisait sur son entraînement physique. Dans la salle de rééducation, accompagné d'une infirmière, le passionné de football quitta son confort pour se lever, à l'aide de deux barres en fer, parallèles, qui déterminaient à aider l'homme. Usant de sa force, les dents serrées, motivé, le jeune garçon essaya de avancer prudemment, lentement, ses jambes, encore flageolantes. Il était dans le même état en utilisant ses béquilles. Certes, le garçon marchait à la vitesse d'une tortue, ce n'était pas encore suffisant, en revanche c'était un sacré progrès. Des gouttes de sueurs perlèrent sur son visage, concentré malgré la douleur et la lourdeur dans ses jambes.
« - Tu travailles dur... »
Ce commentaire l'interpella. Yuuichi se tourna vers la personne qui avait dit ça. Aishi était là, avec un sourire agréable sur ses lèvres. Elle pencha sa tête sur le coté.
« - Tu envisages aussi les Olympiques, Yuyu ?
- Yu..yu ? Répéta t-il, confus.
- Ton surnom que je te donne. Sourit-elle doucement. Ca te déplais ?
- Pas vraiment. »
Soulagé, Aishi se rapprocha de son petit coin d'entraînement, notant au passage que le garçon était encore tout fragile. C'était un garçon fort et courageux, qui n'abandonnait pas. Remarquable, tout simplement. Lorsqu'elle releva ses yeux, elle fut ébahie. Les rayons du soleil filtraient à travers les vitres de glace, illuminant le garçon handicapé qui continuait d'avancer, haletant. Un peu de poussière était facilement visible grâce au jeu de lumière, ce qui donnait un étrange effet ahurissant. On aurait dit que Dieu lui même le soutenait dans sa démarche. Son ombre, quant à lui, glissait sur le sol, au même rythme que Yuuichi Tsurugi. Le coeur de la jeune fille se mit doucement à battre, un peu plus irrégulièrement.
Pas d'une mauvaise façon, cette fois-ci. Pas douloureux ni poignardant. Ceci, était un nouveau sentiment qui s'instaurait chez elle. Aishi porta sa main sur sa poitrine, son attention se portant sur son organe vital caché derrière ce tas de tissus, muscles et peau. Avec douceur, la bleuté serra sa chemise, comme si elle cherchait ses battements de coeur envers lui.
Assez vite, on la convoqua. Aishi quitta la salle de rééducation, bizarrement, sans dissimuler sa déception. Elle aurait aimé rester ici encore un moment en compagnie de Yuuichi, l'encourager, voire papoter encore. A croire qu'on l'empêchait de s'amuser. Enfin, il ne fallait pas oublier où elle se trouvait ; un hôpital c'est surveillé et faire patienter les autres ce n'est pas correct.
Tout de suite, Yuuichi vit la patiente s'éloigner de lui. Il s'arrêta dans sa démarche, portant toute son attention vers cette fille. Distrait à son cours, chose qu'il négligeait jamais, l'infirmière suivit son regard et lâcha :
« - Oh, c'est Aishi Ross.
- Vous la connaissiez ? L'interrogea t-il aussitôt, perplexe.
- Oui, on a tous été mis au courant de sa situation. Lui déclara t-elle. Si on la croise, il faut qu'on l'observe.
- Pardon ? S'offusqua Yuuichi, les yeux ronds. Mais pourquoi ?!
- Sa maladie. »
Il sourcilla.
« - Qu'est-ce qu'elle a, exactement ? Insista t-il.
- Une maladie au coeur... »
Yuuichi blêmit. Cela expliquait mieux l'état de cette dernière la veille. Son coeur et sa gorge se nouait sur cette vérité. Ayant du mal à digérer cette nouvelle, le garçon s'inquiéta pour cette fille qui était, pourtant, pleine d'énergie. Il serra des dents, en apprenant que sa mère convoitait de la laisser ici un moment, jusqu'elle aille mieux.
Contraint de devoir attendre un long moment, Yuuichi répéta son quotidien. Dans les alentours de quinze heure, alors qu'il lisait tranquillement un magazine de sport – football notamment - , on toqua à sa porte. Aishi se glissa légèrement, un peu gêné.
« - Je ne dérange pas ?
- Non, pas le moindre du monde. Lui sourit doucement Yuuichi en reposant son magazine à coté de lui, assit sur son lit.
- Cool ! Y a un de mes potes, il vient me voir avant la fermeture et m'a promis de me ramener un délicieux Mcdo ! Hamburger, frites croustillantes et un dessert au choix ! Perso je ne suis pas très sucré, du coup j'ai demandé deux portions de frites. Tu voudrais quelque chose ? »
Une seconde. Elle bravait l'interdit en ramenant ces choses ici. Surtout que si elle était en observation, elle en avait pas le droit ! Plus, il ne connaissait pas son ami... Il secoua sa tête, refusant poliment. Aishi fit la moue.
« - Alors un cheeseburger en plus, je mangerais le tiens.
- Ca ne fait pas beaucoup pour toi ? Et si on t'attrape ?
- J'ai toujours faim moi ! Puis depuis hier j'ai rien avalé, j'ai une appétit d'ogre moi !! S'indigna la bleuté aux mèches non naturelles rose.
- Et si tu avales pas le repas qu'on t'apporte ? Demanda t-il, sans vouloir l'offusquer.
- Ben je mangerais.
- Tu auras mal au ventre, Aishi-san.
- Allons Yuyu, tu me sous-estimes ! Rit la jeune fille de bon coeur, les mains sur ses hanches. Par contre, si tu te sens incapable de manger après, je mangerais ta part !
- Très bien. Et estimons si tu fais une indigestion ?
- Ben écoute, mon corps s'adaptera. Au pire ce sera une excuse que leur plats sont dégueux si je passe ma vie aux toilettes. Plaisanta Aishi en haussant ses épaules, un sourire moqueur affiché sur ses lèvres. »
Okay, pour le coup, il en rit aussi.
« - Tu es douée en affaire, Aishi-san...
- Je sais !
- Okay, j'accepte...
- Géniiiial ! J'avais envie de bien manger ! S'extasia la jeune fille, les yeux brillant. »
Etait-ce vraiment ça, 'bien manger' ? On aurait plus dit des cochonneries, des petits plaisirs gourmands, oui...
Aishi s'assit sur le chevet, souriante, avant de croiser soudain, le regard sérieux de son nouvel ami.
« - Oui ?
- Comment ça s'est passé avec ta mère ? Lui questionna t-il directement, ne passant pas par quatre chemin.
- ...Elle m'a conseillé de rester ici un moment. D'ailleurs, elle m'a ramené des lys ! J'adore ces fleurs. Sourit-elle, déviant le sujet fatidique.
- Je vois... Et ton père ? »
Son sourire se figea.
L'image de son père souriant, la félicitant autrefois pour ses prouesses et les cadeaux qu'elle faisait lui revinrent à elle. La fois, où il avait essayé de faire une omelette, qu'il avait paniqué et que ça avait fini cramé sur la poêle, où celui où il l'entraînait au foot à son plus jeune âge. Ou encore la fois où il avait dansé comme un fou sur la piste de danse avec elle le jour du feu d'artifice... Il avait toujours été très attentionné et souriant. Un père digne et aimant sa fille et sa femme jusqu'au bout.
Et dire, qu'il était partit, à bout de la situation par sa faute. Aishi avait été la cause de la séparation de ses parents. Sans remord pour avoir défendu sa passion. En revanche, ne plus avoir de père, ne plus avoir sa présence dans leur ancienne maison, avec son odeur viril, quand il regardait la télévision et se faisait engueuler par sa femme dès qu'il avait la mauvaise manie de poser ses pieds sur la table basse... Ses câlins, son réconfort dès que Aishi n'était pas bien, le fait de la ramener de l'école dans sa grande voiture, la musique à fond, chantant tous deux comme des casseroles... Tout ça, lui manquait horriblement. Certes, ça faisait plus de un an sans lui, la jeune fille devait pourtant s'y être habitué.
Or, ce n'était pas le cas. C'était toujours aussi douloureux et triste. Malgré elle, ses yeux s'humidifiaient devant Yuuichi, brillaient et son visage, habituellement jovial, changea aussitôt. Rapidement, pour se cacher de lui, Aishi baissa sa tête, sa frange lui permettant de dissimuler sa peine. Elle renifla, cherchant pitoyablement ses mots pour lui répondre. Ses mains, resserraient son pantalon vert de l'hôpital. Puis, contre toute attente, elle sentit une main chaleureuse se poser délicatement sur son crâne.
« - Je vois. Ne te retiens pas. »
Du bout de ses doigts, il caressa la chevelure de Aishi. C'était aussi la première fois qu'il caressait une fille. De plus, de son âge. Son infirmière lui avait donné pas mal d'information sur celle-ci. Yuuichi resta en sa compagnie, entendant doucement ses pleurs, bien qu'ils étaient silencieux et discrets.
Une fois calmée, de nouveau optimisée, la bleuté envoya un SMS à son pote, souriante. Puis, tous deux discutèrent de tout et de rien, enthousiastes et enjoués.
L'ami en question ne tarda pas avec la nourriture. Aishi leva ses bras en signe de victoire sous l'amusement de Yuuichi. Il apprit au passage qu'on l'appelait souvent « Shishi », ce qu'il opta, juste pour la voir embarrassée. C'en était même mignon de constater que des rougeurs prenaient couleur sur ses joues. Au final, dans l'ensemble, tout s'était bien passé. Les rires étaient présent, des petits jeux et du blabla. Lorsque l'ami de Aishi partit, le duo sirotaient leur boisson. Ils avaient déjà mangés en avance, afin que l'autre puisse tout jeter en dehors de l'hôpital. Et pour être honnête, la jeune avait tout dévoré le repas qui précédait, sous l'étonnement de Yuuichi, qui ne s'attendait pas à ce qu'elle puisse tout avaler sans avoir mal au ventre.
Hallucinant.
Tous deux se quittèrent au couvre-feu. Dans sa chambre, Aishi eut le hoquet. Elle grimaça, ne cessant de se gigoter dans son lit. C'était insupportable le hoquet ! Elle plaça le coussin contre elle, enfouissant son menton au-dessus. C'était tout moelleux. Sa pensée se dirigea ensuite sur Yuuichi Tsurugi. Ce bel homme, au grain de beauté, son regard plein de tendresse et de sympathie, déterminé et compréhensif. Rien que de se rappeler de son odeur corporel, ah, si envoûtant ! De sa manière de la réconforter, avec douceur et patience...
Aishi rougit violemment et enfouit son visage dans son coussin. Elle se sentait toute intimidée avec cette étrange sensation, qui mitigeait entre l'euphorie et la timidité. La bleuté se remémora de la façon où il avait prononcé son surnom. Une petite crise ressortit d'elle, se roulant sur le lit, les jambes pliées et le coussin bien serré contre elle. Subitement, sa poitrine l'interrompit dans son moment de folie, une angine se formant douloureusement en elle ce qui la tut.
Bizarre, aujourd'hui jusqu'à présent, tout allait pour le mieux. Récemment ses douleurs lui revenaient, ce qui était troublant. Inquiète, Aishi serra son coussin, tremblante et grimaçant de douleur.
Le lendemain matin, encore une fois, Aishi alla voir directement le garçon avec qui elle aimait papoter et qui était attirant d'une certaine façon. Ce dernier, étant absent de sa chambre, la jeune fille le chercha. Au bout d'un moment, las, elle demanda directement à plusieurs infirmières si elles l'auraient aperçu quelque part. Une seule parmi cinq lui avoua l'avoir vu vers l'allée C au deuxième étage. La remerciant, la bleuté s'empressa d'y aller avec un sourire aux lèvres. Qu'est-ce qu'il pouvait bien y trafiquer là-bas ? Une fois sur place, au milieu du couloir, en effet, il était avec une fille en tenue d'infirmière, un badge sur sa poitrine la nominant « stagiaire ». Apparemment, étudiante ou quelque chose du genre. Alors que Aishi s'apprêtait à appeler Yuuichi, se fichant éventuellement la raison pour laquelle ils étaient seuls, dans un endroit désertique, elle fut rapidement recadrée.
« - Je t'aime ! Sors avec moi ! »
Aishi sentit ses pieds ne plus bouger, les yeux ronds.
« - Je sais, ça fait que cinq jours que je suis ici, mais voilà, je n'ai que de yeux pour toi ! Se confessa la stagiaire, rouge. Je sais, ça ne devrait pas être permit notre relation, car tu es le patient et moi une stagiaire en voie pour devenir future infirmière... Mais si on pouvait plus se parler, se communiquer même sur portable, on pourrait plus se connaître si tu te sens un peu secoué ! L'amour n'a pas toujours d'explication, comme on le dit, p-pas vrai ?
- Je... »
Inconsciemment, Aishi murmurait quelque chose, sans qu'elle y fasse attention, sentant son corps se geler. Ses yeux, ronds, pétrifiés face à la scène qui se déroulait sous ses yeux.
Yuuichi baissa sa tête puis la releva, sérieux mais restant malgré tout lui-même, malgré que cette déclaration ne le laissait pas si indifférent.
« - Je te remercie pour l'affection que tu me portes... On s'est parlé qu'une fois depuis ton arrivé, c'est vrai que on ne se connaît pas tellement que ça... Admit-il en grattant sa nuque avec un air désolé. Mais désolé, je ne partage pas tes sentiments.
- Tu es célibataire, pas vrai ? Répliqua la stagiaire, insistante, ses mains et doigts rejoins. On pourrait tenter ! Tu n'as jamais eu de relation amoureuse, n'est-ce pas ? »
Mais c'est qu'elle insistait cette bougresse, songea Aishi en grimaçant, son poing droit se serrant face à la nervosité. Son coeur, battant un peu plus vite dû à l'adrénaline. Sérieusement, il devrait la remballer. Déjà que sa voix l'insupportait, qu'elle osait lui remettre en évidence son inexpérience sur les relations amoureuses dû à son handicap, était intolérable. Et puis sérieusement, qui dit qu'elle ne le lâcherait pas pour un autre beau gosse ? La jeune fille grogna faiblement.
Qu'est-ce qu'elle avait ? En temps normal elle devrait s'en foutre... Elle n'avait pas succombé à son charme, si ?... Troublée à cette question qu'elle s'était elle même infligée, Aishi se refroidit.
« - Je suis désolé. »
Aishi sentit renaître en l'entendant dire ces trois mots. Un sourire scotché à ses lèvres, elle décida de partir de cet endroit sans connaître la suite. Mine de rien, une drôle de tournure s'était installée. En revanche, cette histoire la travaillait. C'est vrai qu'il avait du succès... Enfin, de ce qu'elle avait vu. Ce ne serait donc pas surprenant si un jour Yuuichi parvenait à avoir une petite-amie.
Cela lui faisait du mal de l'admettre mais son petit coup de coeur n'était pas réalisable avec elle. Quoique, peut-être, qui sait...
« - Madame Ross ? Oui, concernant votre fille.. »
Interpellé par une conversation depuis une pièce, Aishi écouta aux portes, les sourcils froncés et se statufia pour la suite entre l'échange d'un médecin et de sa mère. Lentement, sa main qui était collée à la porte, se détacha lourdement et fila vers le sol.
Yuuichi, de son coté, repartit vers l'allée B, souhaitant retrouver la jeune fille. Une fois sur place, étonnamment, il trouva plein d'enfants rire, cachés. Yuuichi sourcilla et se rapprocha l'un d'eux, demandant ce qu'il se passait. Puis, d'un coup, il aperçu une touffe bleu derrière une poubelle libre de service. Amusé, il s'excusa et roula jusqu'à Aishi.
« - Qu'est-ce que tu fabriques ?
- Shhh ! On va me trouver !
- Tu joues avec les enfants ? »
Soudain, un enfant en surpoids sourit et pointa du doigt Aishi en l'acclamant.
« - Ash !!! Je t'ai trouvééééé !
- Et mince. Yuyu, tu es un traître ! Bougonna la jeune fille en se redressant, les bras croisés, une joue gonflée, vexée.
- Désolé. Sourit-il. Je ne savais pas.
- Mouais ! Pour la peine, tu t'occuperas de raconter une histoire pour eux ! Moi je m'occuperais du bruitage. »
Yuuichi se crispa.
« - Le...bruitage ?
- Ouais, je pourrais me charger d'imiter les poules, les animaux, la pluie ou encore imiter les sons de rap, bien que ça m'intéresse guère...
- ...Tu me refilerais pas ton boulot, là ? Se douta t-il.
- T'es plus perspicace que je ne le pensais. Sourit-elle jusqu'aux dents, toute brillante.
- ...Et toi sacrément coriace.
- Merci mon Yuyu~ »
Tous deux attendirent sagement que les enfants furent tous retrouvés, afin de partir sur une longue journée à jouer et raconter des histoires. Un moment plein d'émotions et de fous de rire à l'hôpital. Aishi Ross avait une sacrée manie de rendre son entourage heureux, avec sa présence plus que important dans l'enceins de cet établissement de santé.
Vers les dix-sept heures, Aishi s'absenta, montant tout en haut, afin de rejoindre le toit. L'air était frais et le ciel à moitié dégagé, avec un mélange de rose saumon et d'orange. Tout était sécurisé avec un grillage torsion métallique. Il y avait quelques bancs à disposition par ci et par là et derrière, une immense ventilation extérieure. Les cheveux portés par le vent, la bleuté avança et s'agrippa au grillage, fasciné par le paysage. Cette vue, avec les grattes-ciels, plusieurs immeubles, maison et au loin, la Tour Inazuma, l'éclair étant proprement bien visible.
Lorsque la porte s'ouvrit derrière elle, Yuuichi avança jusqu'à elle, humant l'air frais. Une liberté et un lieu calme, l'endroit parfait pour se relaxer, loin de cette odeur d'hôpital et de la présence étouffante des professionnels de santé. Passant à coté d'un distributeur de boissons et de gourmandises, le garçon aux cheveux bleu marine se plaça à coté de la grande fille, qui avait une allure de mannequin. Aishi sentit sa présence et plissa doucement ses yeux, lui demandant doucement :
« - ... Tu aimes quelqu'un ?
- Euh.. Oui, mon frère, mes parents...
- Non, pas ça. Romantiquement parlant... »
Surprit par cette question soudaine, Yuuichi examina sa camarade depuis ses yeux marron. A cet instant, Aishi semblait légèrement perturbée, ne quittant pas le paysage de ses yeux. Ses mèches rose, flottant derrière elle, ses épaules montaient puis descendaient à une allure un peu inquiétante. Pourtant, elle ne semblait pas fléchir et attendait à une réponse.
Les sourcils froncés, il inspira un coup, les joues légèrement rosies.
« - C'est un peu tôt pour affirmer pour ma part.
- Hmm...
- Une question que tu t'es posé après avoir vu la stagiaire ? Supposa t-il.
- ...Ah merde, j'ai été cramé ?
- J'ai entendu des pas. Sourit-il doucement, honnête.
- Sois heureux que je n'ai pas interrompu ! Se moqua t-elle, les mains sur ses hanches.
- Pourtant tu m'aurais sauvé la vie... »
Prise de court, Aishi rougit. Doucement, elle baissa ses bras, gardant malgré tout son sourire, affrontant le vent devant elle. Contre toute attente aussi, Yuuichi fut plus que étonné de la remarque qu'avait sortit la jeune fille.
« - Tu ne trouves pas ça étrange, l'amour ? Ca surgit de nul part.
- ...Hm ? Qu'est-ce que tu sous-entends par là ? S'innocenta t-il en la fixant.
- Je sais, je ne suis pas très philosophe mais.. l'amour, c'est comme un ballon de foot. Tu regardes pas assez, bam, tu te le manges en plein visage sans le voir venir ! »
Cette comparaison amusa Yuuichi. Il acquiesça.
« - Effectivement, tu n'as pas tord.
- Le ballon contient tes sentiments, mais à un moment, le ballon tombe au sol après plusieurs tentatives de le faire rebondir sur tes pieds. Imaginons, le pied ça représente tes jours ou mois, ou années. Le ballon tombe, c'est la fin ou le début de l'amour partagé ou non. Mais prétextons si tu n'as plus de pied déjà, ça donne quoi ?
- Euh... Yuuichi prit un instant pour y réfléchir à cette question. Que ce n'est pas possible ?
- C'est plus un obstacle, le coup du destin qui coupe tout.
- La mort ? Afficha t-il en fronçant des sourcils. »
Aishi sourit, le fixant avec un air enfantin.
« - Ou peut-être parce que de base, on des poissons sans cervelle et qu'on se noie dans l'ignorance, c'est plus marrant !
- ...Aishi-san, tu m'as perdu. »
Le passionné de foot l'écouta rigoler. Il adorait l'observer, la voir si détendu, heureuse et pleine de vie. Elle était l'incarnation même de l'ange descendu du ciel. Ce qu'elle lui avait sortit était vraiment étrange. Toutefois, il préféra le garder de coté, profitant plutôt du moment passé avec Aishi Ross. Tous deux papotaient joyeusement, partageant leur rêve et passion de nouveau. Une conversation plein d'entrain et de bonne humeur.
Alors que le temps commençait à se rafraîchir davantage, qu'il faisait sombre, Yuuichi fit demi-tour avec sa chaise roulante et pivota sa tête sur le coté, constatant que Aishi ne s'était contenté que de se retourner, lui souriant doucement, levant son petit doigt.
« - Tu me promets de devenir footballeur après ta rééducation ?
- Evidemment ! Pourquoi cette question ?
- ... Si ce n'est pas trop égoïste aussi.. Est-ce que... »
Son visage se déforma légèrement, ses lèvres tremblaient légèrement et ses yeux brillaient. Ce qui donnait, un magnifique effet avec la couleur de ses yeux.
« - Tu ne m'oublieras pas ?
- Quelle question... »
Tournoyant sa chaise roulante, il alla jusqu'à elle et croisa son petit doigt avec le sien, lui adressant un regard attendrit et sincère.
« - Pour l'éternité.
- Et si il m'arrive quelque chose, ne sois pas malheureux. Ok ?
- Aishi. Dit-il doucement, fronçant des sourcils. Tu m'inquiètes... Tu agis bizarrement depuis tout à l'heure..
- Juste, promets-le moi. Insista t-elle, sur un ton plus dur et suppliant à la fois. »
Yuuichi en fit le serment, ce qui rassura Aishi, qui sourit doucement, les joues rosies.
« - Merci Yuyu ! Je t'adore ! »
En vrai, elle l'aimait. Aishi l'avait enfin comprit. Or, elle était incapable ces deux phrases si significatives. Yuuichi ne le savait pas, mais restait avec elle jusqu'au couvre feu. Ils se saluèrent avant d'aller se coucher.
Au lit, Aishi haleta, retirant son masque souriant. Son coeur devenait de plus en plus malade. En pleine souffrance, elle essaya malgré elle de s'endormir, se rassurant que la dernière personne avoir vu était Yuuichi. Sans appeler de l'aide, la bleuté resta seule dans sa chambre d'hôpital, mal au point.
Le lendemain, Yuuichi se leva, bâillant et se préparant pour une nouvelle journée. Passant devant la chambre de Aishi, il fut étonné d'entendre du monde. Alerté, il se remémora de ses paroles la veille et entra sans permission. La mère de la jeune fille pleurait, tenant la main gauche de sa fille, dévastée. Le médecin et une infirmière au pied du lit, la tête baissée, le carnet des patients en main.
Le sang du garçon se gela. Tétanisé, il sentit de l'eau couler sur ses joues. Il pleurait inconsciemment.
C'était une blague, pas vrai ?
Il avança, ignorant la question de madame Ross, qui lui demandait qui il était.
Délicatement, Yuuichi prit la main droite, froide de Aishi, la couvrant de ses deux mains. D'une voix étranglée, il se lâcha :
« - C'était ça, ce que tu me parlais ? Que tu te sentais mourante ? Pourquoi tu ne me l'as pas dis, Aishi-san ? »
La jeune fille avait les yeux fermés. Son coeur avait cessé de battre. Elle était définitivement morte de sa maladie.
Yuuichi ne put contrôler ses sanglots, continuant ses reproches, mal, se sentant idiot de n'avoir pas pu tout comprendre.
« - Quand tu me parlais de sentiment, c'était parce que tu m'aimais, pas vrai ?! Pourquoi tu ne voulais pas me secouer pour que je puisse le comprendre ? C'était réciproque ! »
Les dents serrées, il baissa sa tête, les yeux humides, sentant la tristesse l'enfoncer un peu plus.
« - Bon sang, tu étais une fille formidable, forte et souriante... Pleine de vie, tu donnais la joie à tout le monde ! Evidemment que cette nouvelle va m'affecter... je te jure, je respecterais notre promesse... »
Il porta sa main près de ses lèvres, le coeur serré. Inspirant un grand coup, essayant de ses reprendre, les larmes se déversant toujours sur ses joues, il murmura doucement à quel point il l'aimait et surtout, la remerciait. Pour tout ce qu'elle avait fait, de ces moments joyeux qu'elle avait apporté.
Et surtout, Aishi Ross lui avait enseigné quelque chose.
De vivre la vie comme si c'était le dernier jour en souriant.
Quand Yuuichi avait murmuré cela, la mère essuya ses larmes et remercia à son tour sa fille. Qu'elle avait été le plus beau cadeau que ce monde avait pu lui offrir. Souriante à son tour.
Oui, Aishi avait peur de mourir. Elle ne le voulait pas, encore plus après être tombée amoureuse, après avoir entendu la nouvelle du docteur quand il avait contacté sa mère, lui déclarant qu'elle n'en avait plus pour longtemps. Mais elle avait préféré le bonheur aux autres avant le sien. Tous devant aller de l'avant. C'était son seul souhait.
The End
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