Tomura X Vilain!Oc

Manga/Anime: Boku No Hero Academia/My Hero Academia

Titre: Mon bonheur?

Auteur: Lily Sawaka

Couple: Tomura X OC

Date: 10/03/2019

Note de l'auteur: (OC féminin) H-B à SaekoMidoriya ! (06/03) désolé pour ce long retard, j'avais pas mal d'empêchement et de boulot. Il y a la présence de l'OC de NoahAizawa (Akanne) dedans aussi. Ah, autre chose, je n'ai pas su mettre du lemon. Non, je n'y voyais pas dedans. Ne me tue pas. ^^' 

Enjoy!

Sujets à avertir aux lecteurs: Drame - Romance

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Le crépuscule. Cet effet qui aidait à se défaire de la méfiance, de la prudence, de tout sentiment néfaste. Il permettait de s'abandonner à l'instant présent; à se détendre, à se sentir vivant et admiratif devant un tel spectacle, si magique était-il. C'était ce à quoi songeait une jeune fille, allongée sur le dos, sur une poutre suspendue dans les airs, dans un chantier en construction. Plusieurs machines de constructions s'y trouvaient sur la terre sèche, personne à l'intérieur puisque la débauche s'était terminé il y avait une heure. En effet, la poutre était accrochée solidement à d'autres, prévus pour une future agence immobilière pour héros.

Mieux encore, c'était silencieux. Par conséquent, pas de bruit infernale d'une perceuse ou de râteau. Un vent léger et doux soufflait à l'horizon, emportant avec lui deux couettes rouges attachées à un élastique vert qui donnait un air de lapin avec ses deux noeuds. Les jambes croisées, l'une s'agitant verticalement en haut, l'individu fredonna toute seule. Profitant pleinement de sa solitude pour s'exprimer – sachant que son chant était très misérable selon elle et ses proches.

- Shizukesa ga shimikomu you de iki wo tometa gozen goji
Hijoukaidan de tsume wo kamu asu wa docchi da ? THE DAY HAS COME~

Elle étouffa un bâillement avant de se redresser, ses mains sur la poutre. De ses yeux vairons, l'un rouge et l'autre vert, elle observa la ville. De grandes cernes étaient bien visibles sous ses grands yeux, remplis d'émerveillements et de folies. Doucement, un grand sourire plana sur son visage.

- Bon, ça va bientôt être l'heure de la balade~

Ce fut avec une facilité déconcertante que la rousse se leva, sans même faire vibrer la poutre sous son poids. En effet, la jeune fille était incroyablement maigre et légère pour son âge. L'individu croisa ses bras derrière son crâne, déplaça son pied droit dans le vide. Son corps se pencha légèrement en avant, la faisant tomber avec la gravité. Avec un petit sourire au coin de ses lèvres, la rousse aux couettes effectua une rotation aérienne, atterrissant comme si rien n'était au sol, sur le chantier. Sa robe chinoise verte, ouverte au sur ses cotés s'aplatit délicatement en bas. Couverte d'un short moulant qui lui collait à sa peau, de couleur noire, la personne pouvait donc cacher au moins son bas. Sur son bras gauche, un bracelet en or. C'était sa tenue qu'elle portait toujours. Et franchement, elle l'adorait, y comprit pour ses petites bottines noires bien serrées. Un peu de poussière s'éleva sous ses pieds, après sa chute bien organisée.

Comme si rien n'était, la rousse traça sa route avant d'entendre quelqu'un déglutir. Les sourcils levés, l'expression de son regard étonné, la jeune fille se tourna vers la source du bruit. Caché derrière le logement de construction, un employé, qui essayait de se faire le moins visible possible. L'adolescente plissa ses yeux varions avec un air ennuyé. Les personnes de la vie active, non Héros sont... tellement monotones. On dirait de vulgaires moutons que le berger dirigeait. Et bien sûr, le commandant était l'État. La rousse s'aventura jusqu'à lui, retirant ses mains de ses cheveux.

Prit sur le fait, l'employé de chantier, portant un manteau et un casque fournis, sursauta. Son coeur battait à la chamade et tenta de se rendre. Ce n'était qu'une gamine qui devait jouer avec son Alter. Bien sûr, ce n'était la seule explication possible, pensait-il naïvement intérieurement. C'est en partant sur cette idée qu'il joua son rôle d'adulte, généralement utilisés pour recadrer des sales gosses complètement immatures et inconscients en pleine nature.

- Jeune fille ! Il est interdit d'user son alter sans autorisation valable ! Surtout si tu n'es pas une Héro ou accompagner de ton tuteur !

- Je sais.

D'une voix monotone, la fille lui répondit. Lentement, elle pencha sa tête sur le coté, avec un sourire enfantin tandis que les rides de l'adulte se froncèrent sous l'arrogance de cette enfant.

- Tu...

- Dis m'sieur, vous pouvez m'offrir du pain à la crème ? Je crève la dalle.

- Quoi ?! S'esclaffa t-il sous le choc. Il est hors de question ! Tu vas tout de suite rentrer chez toi ou j'appelle tes parents ou la police !

Subitement, le visage de la jeune fille s'assombrit et son sourire disparut. Sa voix devint d'un coup plus froide.

- Nan mais c'était pas une supplication. Au contraire, c'est un ordre.

Une goutte de sueur se perla sur la joue de l'employé de chantier qui blêmit. Sa première réaction était de ravaler sa salive de reculer d'une jambe. En une fraction de seconde où il avait cligner ses yeux de biches apeurés, il fit plusieurs lames d'eaux autour de lui, les pointes qui touchaient légèrement tout son corps. Face à lui, la rousse, qui avait sa main droite ouverte. C'était en réalité son alter : l'eau. Son effet était d'utiliser tout ce qui était en rapport avec l'eau, elle pouvait changer de forme et même blesser avec. Cela avait le même rapport avec la sueur de l'ennemi.

- J-Je vais vous payer..

- Nan, je vais plutôt te buter. Comme ça j'aurais tout ton fric. Souffla t-elle avec un regard de folle.

- Pitié..

D'un bref mouvement de main, les lames d'eaux transpercèrent le corps de l'adulte. Son ombre à ses pieds se figea sous le coup puis tomba en arrière avec le corps inerte de son propriétaire. Assistant à la naissance du flaque de sang, qui reflétait le coucher du soleil, la rousse haussa un cil en le fouillant. Elle lui déroba son porte-monnaie, avec des billets et sa carte bancaire. En l'analysant de plus près, elle soupira avant de la ranger dans la pochette plastifiée et aperçut un logo d'un trèfle à quatre feuilles sur le cuir.

Un souvenir lui remonta à la surface.

- Saeko. Ma chérie, tu as trouvé ton trèfle à quatre feuilles ?

- Pas encore. Grommela une petite fille, qui était en train de chercher l'élément précieux dans toute la zone remplit de trèfles. Je ne vois que trois feuilles !

- Si tu n'es pas de bonne humeur et que tu n'y crois pas, tu ne le trouveras pas... Lui lança calmement une voix.

Les joues gonflées, la rousse se tourna vers la femme qui la regardait d'un œil bienveillant, le sourire aux lèvres. Le bruit des feuilles des arbres se faire porter par le vent résonnait dans la forêt, dans les périphéries des villes. Les lumières du rayon de soleil filtraient avec la verdure, ce qui leur offrait une vision tout à fait magique dans cet endroit calme et paisible. Même les animaux étaient tous de promenade, discrets.

- Tu rigoles maman, je garde espoir, je ne trouve rien. Râla la rousse en agitant ses bras.

- Pourquoi tu t'obstines tant à vouloir trouver un trèfle à quatre feuilles ? Voulut savoir sa mère en croisant ses bras sous sa poitrine.

- Pour me rendre heureuse, pardi.

La fillette souriait jusqu'aux dents, les joues rosies. Sa pureté, son innocence et sa joie de vivre était tout pour sa mère qui gloussait gentiment à son enfant. Elle la rejoignit dans ses recherches en s'accroupissant à son tour, effleurant toutes ces merveilles de ses frêles doigts. Tout en la scrutant de son œil rouge, Saeko la questionna :

- Maman. Pourquoi papa ne veut pas m'approcher ?

- Ah-...

- J'ai fais quelque chose de mal ? S'inquiéta la fillette en baissant la tête, coupable.

La bouche entre-ouverte, la femme parut étonnée. Son visage était voilé par les rayons du soleil. Lentement, elle referma sa bouche et s'efforça à lui sourire. Délicatement, sa main se posa sur les cheveux de sa fille, les caressaient avec attention. D'une voix douce et légèrement mélancolique, elle se contenta de lui répondre :

- Non. Mais sache que si tu trouveras ton trèfle à quatre feuilles, il reviendra et te prendra dans ses bras ma chérie.

- Vraiment ? Espéra la rousse en redressant sa tête, les yeux brillant.

- Evidemment, mon trésor.

Sortit de sa transe, Saeko soupira puis plaça le porte feuille dans sa ceinture de laine verte foncée, où il y avait des couteaux au cas où et une gourde d'eau en cas de nécessité. Elle quitta la zone de crime en croisant ses bras derrière sa nuque, marchant tranquillement en ville qui était quasiment plongé dans une couleur orangé.

S'arrêtant devant une petite boulangerie, la rousse commanda des pains à la crème avec du coca, payant avec l'argent du mort et ravie, ses dents blanches rencontrèrent cette délicieuse préparation. Elle mâcha, aux anges. Le pain sortit du fourneau, avec de la crème à l'intérieur et un peu de farine et de sucre, rendait le goût exquis. Se déplaçant avec un sac contenant d'autres de ces pâtisseries, Saeko se stoppa en entendant son portable vibrer. Rapidement, l'adolescente plaça son sac sous son bras, attrapa son portable blanc depuis son short et répondit, l'apportant à son oreille.

- Ouaish, ici fille de Joker à l'appareil.

- MEUF, je t'ai envoyé deux SMS pour te rappeler de la réunion ! Lui gueula une forte voix depuis le téléphone.

- Onee-chan, j'ai de la bouffe.

- T'es pardonné.

Intérieurement, Saeko riait sadiquement. Sa grande sœur adorée, se mettait le doigt dans l'oeil. Une fois arrivée, il ne restera plus rien ! En effet, cette personne n'était autre que Akanne, sa sœur de coeur. Toutes deux étaient inséparables depuis leur rencontre au milieu du collège. Pratiquement les même goûts, opinions, styles... ce n'était pas un fruit du hasard. Toutes deux avaient les mêmes idéaux. Et avaient rejoints il y a maintenant un mois la ligue des vilains.

La rousse continua de discuter avec Akanne le long du chemin, pour arriver jusqu'au QG. A peine rentrée, une furie fonça droit sur elle, lui vola son sac et fouilla à l'intérieur puis se statufia, le visage décomposé. Saeko posa ses poings sur ses hanches, toute fière, le sourire jusqu'aux dents.

- Ouep, tout gobé en chemin, je ne résiste pas aux pâtisseries Onee-chan!~

- SALOPE !! LA BOUFFE , CA SE PARTAGE ! Lui scandalisa Akanne en levant les bras en l'air avant de la saisir par les épaules et de la secouer comme un prunier. RECRACHE TOUT !

- LA DERNIERE FOIS C'EST TOI QUI A VOMI, TU AS DÛ TOUT LAVER, COMPTE PAS SUR MOI POUR IMITER TA CONNERIE QUAND T'ETAIS SOÛLE !

- J'ETAIS PAS SOULE, se défendit Akanne en se pointant elle-même, son pouce sur sa poitrine, J'AI MAL DIGERE LA PUREE DE PATATES !

- FAUX, CAR Y AVAIT UN AMER GOÛT DE LAIT !

- JOUE PAS L'INTELLO MEUF, TU SAIS QUE J'AI RAISON !

Alors qu'elles se bagarraient comme deux enfants, Black Mist lâcha un soupir et posa un verre sur le comptoir, les regardant.

- Pouvez-vous baisser le ton ?

- Nan, elle arrive à la bourre de la réunion et sans bouffe ! Je lui apprend les règles ! Grogna Akanne.

- Il n'y a pas de réunion aujourd'hui.

En un coup, tout débat se clôtura. Un petit sourire s'échappa des lèvres de l'autre vilain, qui détourna ses yeux vert pomme de ceux de sa sœur de coeur. Elle passa sa main gantée noire dans ses courts cheveux frisés rouge foncés.

- Ahahaha, merde, j'ai dû confondre avec celui de la semaine prochaine.. Murmura t-elle, parfaitement consciente qu'on l'entende.

- Onee-chan, tu es débile.

- T-Ta gueule ! Lui coupa Akanne, ses traits la rendant autoritaire. Puis je voulais que tu rentres !

- ...Pourquoi ?

- Bah j'avais envie.

Elle avait sortit cela comme si c'était une évidence, le visage neutre. Saeko plaqua sa main sur son visage. Voici l'un des défauts de sa meilleure et proche amie jamais eu ; la stupidité de Akanne. On se demandait laquelle des deux était la plus mature ! Sachant qu'elles avaient au moins trois ans d'écarts !

Ce léger silence fut rapidement interrompu par l'arrivé du boss, qui sortait des couloirs en refermant la porte derrière lui. C'était un garçon de l'âge de Saeko, ses cheveux étaient d'un bleu métallique, dans tous les sens, son visage caché par une main artificielle. Sur ses épaules, il y en avaient également. Vêtu d'un haut manche long moulant noir, d'un pantalon et de chaussures rouge, il prit place sur le tabouret, face au comptoir de briques. Shigaraki Tomura était quelqu'un de mystérieux, effrayant et à la fois fascinant aux yeux de la rousse aux couettes. Avec un petit sourire, l'adolescente marcha jusqu'à son boss, en sortant de nul part un pain à la crème qu'elle avait gardé dans son tissu – où bien sûr, elle rangeait quelques trucs utiles.

Akanne dramatisa en écartant ses jambes, les pliant, les mains écartées.

- Nan mais sérieux ! Tu lui en donne et pas à moi ??!!

Ignorant cette femme-signe – car elle était une « adulte » - , Saeko posa la pâtisserie devant Shigaraki. Ce dernier porta son attention à ce qu'elle lui offrait de ses yeux rouge. Il pivota sa tête, en quête d'une réponse à sa question. La rousse croisa ses bras derrière son crâne et lui sourit jusqu'aux dents.

- Pour toi boss ! Tu as bien besoin d'un petit réconfortant !

- ...Tu n'as pas mieux à faire que d'acheter des bêtises ? Lança t-il un peu sèchement.

- Euh..je..

Indignée face à ce manque de délicatesse, Akanne voulut engueuler son supérieur.

Sauf que ce ne fut pas elle.

- Déjà je t'emmerde, bouffe et si tu veux pas, pas grave, je le passerais à Twice, il est en manque de vitamine !

Le concerné, qui venait d'être arrivé avec Toga, cligna des yeux et croisa ses bras en acquiesçant.

- Tout à fait, j'ai besoin de- DE QUOI ?

- Oooooh~ Du bon pain ! Je peux le prendre ? Dîtes, je peux???~ S'enthousiasma Toga en agitant ses poings, les joues rosies. Bien que la pâtisserie ne valait pas autant que le sang de Izuku qui l'excitait.

Intérieurement, Saeko rageait. Elle l'avait gardé pour lui. Pour ses efforts, son travail. Et ça lui aurait permit de discuter avec lui. Sous l'énervement, elle serra ses poings, le visage sombre, ses mèches cachant légèrement son visage. Ses dents serraient tandis que son coeur battait violemment contre sa poitrine. N'étant pas du genre à tout garder sur elle, mais plus du genre à exploser ses sentiments et son avis, pour la première fois, la rousse se tut.

Une combinaison vert kaki se défila sous ses yeux. Elle releva sa tête, constatant que sa grande sœur de coeur avait volé la pâtisserie et le goba sans gêne devant tous. La rousse aux cheveux courts avala, et leva un de ses doigts face aux groupes, le sourire espiègle aux lèvres.

- Tsk, tas de merde, il était pour moi. Et en plus vous vous ne bagarrez pas pour la bouffe, c'est trop minable ! Ahaha ! Se vanta t-elle.

- Akanneeeee !!! Voleuse ! S'agita Toga, les sourcils froncés.

- Et range ce doigt, tu es plus jeune que moi ! Lui répliqua Twice, outré.

Avec un grand sourire moqueur, Akanne leva son autre doigt de son autre main et les agitaient devant lui, le provoquant.

- Fuck you, le Twix~

- C-Comment oses-tu !

- Akanne, pourrais-tu te comporter comme une adulte ? Soupira Black Mist, las de son comportement enfantin.

- Ta gueule Daddy, je lui apprend juste que c'était pour moi la bouffe ! Hein Saeko ??!

L'une des erreurs. Saeko avait prit une chaise de bois et le levait près de la rousse, ses yeux brillant d'une lueur folle. Le grand sourire affiché sur son visage sombre, elle craqua la chaise violemment contre le sol, sous la surprise de tous. La rousse aux couettes bascula son corps en arrière en riant comme une cinglée et recommença en engueulant tout le monde avec mille insultes, suscitant chez Akanne, de la peur. La pauvre, sauta sur le comptoir avec ses bottes noire et se planqua derrière, les sourcils froncés. Avec elle, les autres.

- Capitaine, elle est devenue parano ! On fait quoi ?! S'exclama Twice, la voix étranglée.

- Que personne ne l'approche, cette espèce doit être en train d'invoquer Satan ! Déclara Akanne, d'un air imperturbable et sérieuse.

- Euuh... C'est pas plutôt qu'elle est en fait amoureuse nan ? Si elle donnait le pain de crème au boss. Commenta Toga, agacée.

- Saeko ? Amoureuse ? C'est pas étonnant, c'est encore une gosse.

- Akanne, tu sais, t'es encore célibataire à dix-neuf ans, tu n'as aucune expérience, il serait temps de_

- Ta gueule Twice, jamais je serais en couple et amoureuse ! Quand les poules auront des nageoires, appelle-moi ! Exagéra Akanne en grommelant.

Etrangement, le boucan qu'avait provoqué Saeko s'était dissipé. Prudents, le trio relevait leur tête pour vérifier si elle s'était calmée. Or, elle n'était pas dans la pièce. Un soupir de soulagement s'échappa des lèvres de la rousse. Soudain, une main se posa sur son épaule. Un frisson lui parcourut tout son corps et lentement, sentant la sueur dégouliner sur son visage, Akanne se tourna vers la personne. Qui avait une aura sombre.

- Euuuh... Tu vas me tuer pourquoi ?

- A ton avis !!? Lui vociféra Saeko en craquant des poings.

Ce fut éprouvant par la suite. Tout le long, seuls Shigaraki et Black Mist tentaient d'ignorer ces gamineries. Bien que c'était vraiment insupportable à la longue !

Après tout ces événements, la rousse s'achemina dans le couloir, éclairé par les bougies, qui donnait un air lugubre. A ses pas, le sol grinça et résonnaient dans la pièce. Ses couettes suivaient ses mouvements traînés par derrière, comme son nœud vert qui les tenaient gigotaient. Au bout d'un moment, l'adolescente s'arrêta devant une porte, qu'elle ouvrit avec le trousseau de clé qu'elle avait récupéré auprès de Black Mist – alias le gardien des clés pour Saeko – et inséra le cuivre dans la serrure puis ouvrit la porte.

A l'intérieur, les murs étaient en pierres. Des étagères suspendues en noir étaient situés sur sa droite, en dessous, un bureau de même couleur, avec trois écrans d'ordinateur qui prenait la place. Un grand clavier de couleur changeaient sans arrêt, comme sa souris sous un tapis de souris basique. Une grande chaise à roulette confortable lui servait pour user la technologie. En face, un lit simple, les draps en soie rouge. Quelques posters étaient accrochés par ci et par là, une étagère possédant pas mal de livres, de peluches, de figurines. Un grand placard imposant coulissant au fond. Au milieu de la pièce, un grand tapis de poil animal. La rousse alluma la lumière, lui permettant de mieux voir. Après tout, il n'y avait même pas de fenêtre. De ses yeux vairons, elle jeta un coup d'oeil à son calendrier animal à sa gauche. Il était septembre. A coté, plusieurs photos d'elle avec Akanne, de quelques gens et certaines qu'elle avait déchiré afin d'oublier l'existence de l'individu.

Saeko attrapa une bouteille de oasis par terre et se posa convenablement sur son siège, allumant ses ordinateurs. L'un, avait le contrôle de toute les caméras du secteur, tandis que le milieu ne faisait rien, le dernier divulguait plusieurs chiffres successivement de couleur rouge sur un fond noir. Se penchant en arrière, tournant le bouchon de son doigt, elle ouvrit son oasis et bu un coup avant de soupirer. Ses yeux vides fixant le plafond. Elle aurait aimé que son chef mange sa gourmandise. Discuter sérieusement avec lui. Apprendre plus sur lui. Il la fascinait comme elle l'admirait énormément, pour une raison qu'elle ne savait même pas.

- Putain, j'ai quoi ? Ca ne me ressemble pas. En plus il était énervé du boucan que je foutais... Se reprocha t-elle en se maudissant, sa main couvrant ses yeux.

Une mise en point était nécessaire. Cependant, la rousse aux couettes avait beau de creuser les méninges, elle ne trouva pas de réponse. Optant sur laisser ces questions derrière elle, Saeko se pencha près de ses ordinateurs, le coude s'appuyant sur son bureau, las. Elle surveillait les environs en sortant son portable, s'amusant à aller sur des réseaux sociaux pour passer le temps.

Quand soudain, sa porte s'ouvrit dans un fracas violent, se cognant contre le mur. Akanne avait donné un coup de pied dedans, ses mains dans sa combinaison, le sourire espiègle. Elle reposa sa botte noire et rouge sur le sol.

- Yosh soeurette, t'a une mission du boss ! Lui annonça t-elle.

- Toquer aux portes c'est pas compliqué. Tiqua Saeko en roulant des yeux, exaspérée.

- Nan, j'suis allergique. Se moqua l'autre rousse en dévoilant ses dents avec son sourire. Bref, lève ton cul, ton chéri veut te voir.

Comment ça son chéri ? Saeko fronça des sourcils, la scruta comme si c'était du pain qui pouvait être moisie. Akanne cligna des yeux.

- Ben quoi ?

- Ce n'est pas mon chéri.

- Mais ouais, je te crois. Tu le regarde comme si c'était du gâteau aux fraises à déguster.

- N'importe quoi ! Arrête de te faire des films ! Soupira Saeko en quittant son siège.

Passant à coté d'elle, la rousse aux couettes ajouta d'une voix sévère et à la fois glaciale :

- Et toi tu devrais sortir de ton cadre d'innocente, ça me gonfle que tu refuses de regarder du yaoi hard avec moi.

- P-P-P-Pour ma défense, j'ai d'autre occupations !! Se défendit Akanne, les yeux ronds, les joues en feux.

- Ah ouais ? Comme quoi ? Lui réclama sa sœur de coeur en plissant des yeux. Elle se permit de rester sur place pour attendre sa réponse.

Akanne leva sa tête en fermant ses yeux, croisant ses bras sous sa poitrine assez volumineuse. Lorsqu'elle trouva l'idée, limite une ampoule brilla au-dessus de sa tête. Fièrement, elle leva son pouce en souriant.

- Je lance la guerre contre les araignées. Il y en a trop ici, au point que je vais en mourir ! Je prépare des pièges !

- Hier, tu as hurlé de terreur et tu es venu dans mes bras en chialant comme une gosse, me suppliant de retirer l'araignée au-dessus de ton bureau hier. Lui exposa Saeko comme si c'était une habitude.

- C'est fauuuuux !!! Cria t-elle d'une voix fébrile et toute à fait convaincante.

Jésus, qu'elle était conne et bornée, songea Saeko en soupirant. Aussitôt, suivit de sa « grande » sœur de coeur, elle se dirigea vers la pièce principale. Tout le monde était enfin réunis, Mr.Compress, Dabi, Spinner. Les regards se sont rivés sur les dernières arrivées. Saeko, aussi sans gêne que Akanne, croisa ses bras sous sa grosse poitrine, nettement plus imposante que celle de l'autre rousse.

- Quoi ? Vous voulez notre photo ? Rouspéta t-elle.

- Calme-toi Saeko-san, alias Toxic Water. Lui lança d'une voix calme l'homme masqué, apportant sa main sur son torse. Nous aurons besoins de tes précieux services.

- Quel service ?

Le tabouret se crissa quand Shigaraki se tourna vers ses alliés. Il se leva nonchalamment, marcha pour être assez près des autres pour qu'ils puissent écouter son plan.

- Nous allons attaquer une grande agence qui nous met des bâtons dans les roues. Ils ont un informateur qui a beaucoup de ressources.

- Cela peut être très problématique, effectivement. Souligna Mr.Compress en portant sa main près de son masque.

- J'aime pas les fouilleurs. Râla Toga qui prit un air sérieux et sombre. Cette agence m'avait déjà posée des ennuis quand j'étais seule.

Le simple fait de s'en rappeler énerva plus qu'autre chose la dangereuse blonde, qui ne voulait qu'être libre de tuer pour le plaisir et suivre ses envies. Etant assez connue dans la société, l'agence de recherche & d'informations lui mettait souvent des bâtons dans les roues. Un sourire psychopathe apparut sur ses lèvres et elle posa ses mains sur ses joues, à présent jubile en songeant à les tuer horriblement.

Le boss se tourna vers Saeko, la transperçant de son œil rouge.

- Et toi, essaye de pirater leurs réseaux.

- Pirater...leurs réseaux ?

Ses yeux vairons s'écarquillaient. Son coeur manqua un battement et ses mains devinrent moites.

- Tu peux le faire, non ?

Ce n'était même pas une question. Au contraire, il savait déjà que Saeko était capable de cela. La rousse était souvent sur son portable, sur ses ordinateurs. Plus, elle arrivait à se débarrasser comme si rien n'était des virus ou logiciels espions. La rousse se contenta de lui sourire, déterminée. Alors comme ça, Shigaraki la connaissait bien ? Bonne nouvelle... ou pas.

Après une rapide réunion de stratagème, tous se congédièrent. Excepté l'adolescent qui interpella Saeko, lui ordonnant de rester un instant ici ce qui troubla cette dernière. Le garçon se posa près du comptoir et posa sa main gauche sur l'autre chaise, l'incitant à s'asseoir à coté de lui. Ce qu'elle fit sans tarder, le coeur battant. Tous deux, seuls. Ici, ensemble, sans personne. Que voulait-il lui dire ? Bien qu'elle espérait des milliers de scénarios possibles dans sa tête, bien avant que Shigaraki ne commence, comme une petite folle, l'adolescente rit bêtement sous le coup de la nervosité, passant sa main sur son crâne.

- Ahahahaha ! Désolé, je ne bois pas comparé à Akanne ! Je reste sage ! Enfin, si on veut ! Mais si tu veux que je bois, je le ferais hein !

- ...De quoi tu parles ? S'innocenta son boss derrière la main artificielle.

- ...De mon fantasme avec la saga Harry Potter.

Putain, voilà l'excuse que pourrait sortir Akanne. Elle la contaminait avec ses idées de bidons. Si elle pouvait, Saeko pourrait s'enterrer sous terre, se cacher et ne plus exister pour...quelques mois tiens. Juste le temps d'obtenir des sorties de mangas, de doujinshi ou encore de nouveaux yaoi. Parce que oui, la rousse était une grande fujoshi – et elle évitait de le dévoiler à Shigaraki. Qui sait, sa réaction serait le dégoût ? En tout cas, là, l'adolescente venait de signer son arrêt de mort par honte et humiliation. Sa conscience l'applaudissait pour son exploit.

Préférant oublier cet incident de sa part, Shigaraki entama la discussion, sur un ton sérieux comme à son habitude.

- Sais-tu jouer au Shogi ? S'enquit-il.

- Pas vraiment. Répondit-elle facilement en le regardant bizarrement. Moi et les jeux hors vidéos, c'est pas mon truc.

- Pourtant tu devrais. Tu serais plus stratégique.

Elle rêvait ou il l'insultait d'idiote et pas intelligente ? Aie, son égo venait de prendre un couteau. Sa conscience riait et se foutait d'elle. Bon bah, elle ira creuser sa tombe demain après la mission, tiens.

- Bon. Supposons que tu te trouves seule dans un immeuble infesté de héros. Quelle est ta réaction ?

Ou il la testait ? Après deux mois de fidélité ? Saeko, fronça des sourcils, fouillant dans ses pensées en mettant cette image dans son cerveau. En visualisant cette scène, la rousse croisa ses bras en semblant faire un long « mmmh... » de réflexion avant de lui répondre clairement :

- Ben j'tape dans le tas.

- Les possibilités pour que tu te fasses attraper sont supérieures à la moyenne. Lui gronda Shigaraki.

- Alors plan B, euh... je me planque ?

- Négatif. Tu ne prendrais pas les héros pour des idiots ?

Ben justement si, lui clarifia sa conscience. Saeko gonfla ses joues et lui tourna la tête, comme une enfant vexée. Le garçon gratta frénétiquement sa carotide, maintenant son sang froid. Il fallait qu'il la prépare mentalement pour le jour J. Entre tous, c'était elle qui avait une faible constitution et qui était aussi inconsciente que Toga. Même si sa puissance dépassait largement cette psychopathe blonde assoiffée de sang.

- Tu n'as pas d'autre plans ? Lui questionna t-il.

- Mon plan C est de choper un ennemi, me déguiser en lui. Bougonna Saeko.

- Pas mal. Mais ils remarqueront assez vite la tricherie.

Son petit jeu commença à l'agacer. Elle y va directement mettre un terme à tout ça.

- Raaaahh okay, je suis conne ! C'est ce que tu voulais entendre !?

- Je n'ai pas envie que tu crèves trop vite. Expliqua t-il en s'accoudant contre le comptoir, la scrutant du regard.

- Parce que mes compétences pour le piratage est important pour toi, pas vrai ? Devina Saeko.

Bien sur, elle savait être très maline. Après tout, son boss était en quête d'une profonde vengeance, mais aussi avait déclaré la guerre aux héros. Depuis que All For One a été attrapé, il avait encore plus sombré et songé plusieurs plan, en plus de mûrir davantage. Shigaraki avait besoin d'hommes à son service. De compétences, d'intelligence, de force. Cet adolescent était le maître des échecs en ce moment. Il avait préparé son terrain, placé ses pions dans les cases, attendant que son adversaire face de même.

Il ne pensait pas à autre chose ? Quelque chose qui pourrait lui donner le sourire ? Une petite passion, une gourmandise, un passe-temps agréable ? Etait-il simplement une coquille vide ? Les poings serrés, le ton de Saeko se changea subitement avant de lui demander :

- Boss. Vous ne connaissez pas le bonheur ?

- C'est quoi cette question ? S'étonna t-il.

- Répondez-moi honnêtement.

Une voix douce et calme se répétait successivement dans sa tête. Tout son corps frissonnait à cette voix qu'elle qui l'apaisait durant son enfance.

- Ma chérie, tout le monde à le droit au bonheur.

Une frêle main se posa sur la poitrine inexistante de la petite fille qui leva ses yeux vairons sur le visage de sa mère, constitué d'un simple cercle noir, comme si tout son esprit cherchait à la faire disparaître de sa vie.

- Maman, tu es dans le bonheur ?

- On ne le formule pas vraiment comme ça... Gloussa t-elle en douceur. Mais oui, mon bonheur c'est toi. Tu me rend heureuse, ma petite Saeko.

- Alors pourquoi tu pleures tous les soirs ?

Le sourire de sa mère se crispa à ce que lui avait souligner son enfant. La petite rousse aux couettes était au courant d'une partie de la vérité. Un peu hésitante, elle posa ses petites mains sur les joues creuses de la femme qui tremblait légèrement.

- Pourquoi j'ai le droit de parler et être folle dehors ? Et être silencieuse à la maison et faire le moins de bruit dans ma chambre ? C'est à cause de papa ? Papa te fais pleurer ?

Etait-elle coupable de leur relation un peu ambiguë ? Saeko n'avait jamais réellement conversé avec son père. Jamais ils mangeaient tous ensemble. Elle pouvait simplement entendre sa voix depuis sa chambre et encore, il y avait toujours du bruit. La petite fille relâcha sa mère quand elle se leva, lui tournant dos, sa longue jupe suivant son mouvement. Le devoir d'une mère était de protéger son enfant, qu'importe le prix qu'il en coûtait. Elle devait garder son innocence, ne pas savoir la véritable raison de la source de sa tristesse. La femme tendit sa main vers elle en souriant.

- Allez, rentrons. Je vais faire des bonnes crêpes, comme nous avons trouvés ton trèfle à quatre feuilles !

- Ouaiis ! Sourit Saeko, focalisée sur son futur repas qui finirait dans son estomac.

Shigaraki fronça des sourcils.

- Quelque chose qui me rend content ?

- Ouais.

- Ton silence et ton obéissance.

- Autre chose ?

- Saeko, tu commences sérieusement à m'énerver !

Son sang-froid s'était envolé face à son arrogance, qu'elle lui tenait tête lui insupportait. Violemment, de son poing, il cogna le comptoir, faisant sursauter l'adolescente qui eut les yeux ronds, son coeur venant manquer un battement. La gorge nouée, elle quitta sa chaise, lui tourna le dos, allant vers la porte.

N'étant malgré tout, pas aussi effrayée qu'il puisse croire, elle ajouta sur un ton sec :

- Ce n'était même pas empoissonné le pain à la crème. Il était destiné pour toi. J'avais envie de te faire plaisir un peu. A plus, monsieur égoïste.

Sur ces paroles, elle claqua la porte derrière elle et fonça jusqu'à sa chambre, se mordit les lèvres, ses yeux s'humidifiaient. Une fois dans sa chambre, elle frappa violemment le mur de son poing, sa respiration devenant sifflante, ses épaules montaient et descendaient. Les joues rouge de colère, elle recommença à cogner le mur, comme s'il était son ennemi en jurant, insultant Tomura de tous les noms possibles et imaginables.

Il était complètement débile, égoïste, arrogant, sadique et ne pensait qu'à sa pomme. Avec un effort, l'adolescente se calma et marcha d'un pas lent jusqu'à son lit, s'abandonnant à un sommeil profond. Or, ses souvenirs l'en empêchait.

- Comment ça, tu n'as plus d'argent pour du whisky ?! Vociféra une voix d'homme, saoul.

- Essaye de comprendre... j'ai perdu mon emploi... Et le reste de l'argent sert pour l'école de notre fille...

- Je n'ai pas de fille ! Grogna l'homme en attrapant un bol et le jetant violemment contre le carrelage, provoquant un éclat de verre.

Lâchant un hoquet, apeurée, la femme recula de quelques pas, ses mains joints près de sa poitrine comme si elle priait. L'homme auquel elle avait confié sa vie, sa virginité, avait fondé une famille avec... était devenu un véritable monstre, pitoyable et qui la maltraitait, crachant tout son venin sur elle. A l'écoute derrière la porte de sa chambre, Saeko plissa ses yeux, le coeur lourd. Ils se disputaient encore.

Encore.

Encore, et encore.

Puis se suivit une gifle monumentale et un cri. La rousse frémit, serrant sa peluche préférée contre elle. Plus ça allait, plus cela devenait violent. Personne ne pouvait aider. Les voisins ne savaient rien et Saeko était trop jeune et avait prêté le serment à sa mère de ne rien dévoiler aux autres. Alors que tout fut soudain calme, la poignée de la porte s'abaissa, un homme rouge pénétrant dans sa chambre.

Face à face, ils se regardaient. Pendant un court moment, c'était comme si le cours du temps s'était estompé. Avec un large sourire qui donnait des frissons dans le dos, l'homme s'accroupit face à sa fille.

- Saeko, tu es une vraie gêne ici. Tu le savais ?

- Comme toi.

Ne s'y attendant absolument pas à cette réplique, il parut étonné. La rousse craqua et se défendit à son tour, outré, écoeurée, méprisante.

- Tu perturbes maman ! Tu détruits notre bonheur ! Espèce de fou ! Mes copines avaient raisons, un taré comme toi doit être en prison !!

Sous prétexte que ce n'était qu'une histoire, ses amies à l'école avaient données leurs opinions. Même Saeko pensait comme elles. Si elles savaient que c'était ses parents... La rumeur serait propagée et ça aurait été pire. Une main rencontra sa joue, lui laissant une marque rouge dessus.

Puis l'adulte irresponsable sortit, laissant sa fille derrière lui. Elle devrait s'estimer chanceuse qu'il lui ait parlé en face, même si c'était pour lui faire comprendre qu'il l'aimait pas. Enragée, la petite rousse vint se détendre sur son ordinateur.

A l'école, pendant le sport, lorsque Saeko se faisait aider pour un étirement avec son amie, elle entendit des gloussements derrière son dos. En effet, un groupe de filles se moquaient de la rousse aux couettes, l'une étant blonde avec un serre tête en nœud rouge. En se redressant légèrement, la petite fille sourcilla en demandant à sa camarade :

- Elles ont quoi à rire comme des mouettes ? Critiqua t-elle.

- Aucune idée... Mais je sais que Haru-chan n'arrête pas de te regarder bizarrement... Lui admit son amie avec une petite moue.

Une brune aux cheveux courts ondulés et au front de visible s'approcha du duo, fixant pendant un moment les groupies avant de s'exprimer auprès de ses deux amies :

- Saeko, ignore-les, elles veulent juste de l'attention et se croient intelligentes !

- Mais j'ai fais quoi pour qu'elles rient de moi ? Questionna innocemment la rousse.

- Je n'en sais rien. Lui répondit la brune en posant ses mains sur son short fournit par l'école élémentaire. Si tu veux mon avis, ne vas pas les voir, elles ne méritent pas qu'on s'occupe d'elles.

- Si c'est par méchanceté...

Saeko esquissa un sourire mauvais ce qui surprit ses deux amies qui étaient au courant de son alter qui était bien plus classe et utile qu'elles. Voulant l'empêcher de faire une bêtise, elles n'y arrivèrent pas. La rousse aux couettes marcha jusqu'au groupe et avec un grand sourire, elle leur adressa la parole, jouant la comédie :

- Ehhh, dîtes, pourquoi vous riiez comme ça?~

- On avait vu une série très drôle. Lui mentit la blonde avec un sourire.

- Je peux savoir ce que c'est?~

- Non. Et puis c'est pas tes affaires !

Avec sa main derrière son dos, Saeko utilisait son alter. Leur terrain était a coté d'une piscine protégée par des grillages. En prenant un tiers de l'eau, qui était formé en bulle, suspendue dans les airs, la rousse continua son manège en riant innocemment sous les regards horrifiées de ses copines derrières elle. Une fois que la bulle d'eau était bien arrivée au-dessus de la petite peste, la petite fille ricana alors que sa professeur s'aperçut que trop tardivement son plan malsain.

- Ahha ! Au fait Haruna, je ne t'aime pas. Ne recommence même pas ce que t'as fait. J'ai horreur des personnes comme toi qui se croient trop importantes. Ce qui t'attend n'est qu'un amer goût.

- De quoi tu- KYYYYYAAAAAAAAAA !!!

La bulle d'eau explosa dès que Saeko s'écarta en claquant dans ses mains avec un grand sourire diabolique et victorieuse. N'étant pas touchée par l'eau comme ses amies, ça l'amusait de voir ces groupies gesticuler, se plaignant, toutes trempées de tête au pied. La rousse explosa de rire en se tenant le ventre.

Soudain, son oreille gauche fut tirée vers le haut, la faisant grimacer.

- Senseiii ! Lâchez-moi, elles le méritaient!! Se défendit Saeko en les pointant du doigt.

- Dans mon bureau. MAINTENANT !

- Pff...

Ah, si l'enfant avait le droit d'utiliser son alter n'importe quand, elle s'en aurait fait une joie. Attend quoi ? Bien sur que oui elle va le faire. C'est elle la juste. C'était les autres qui étaient en tords, pas elle. Saeko était juste, pas elles.

Après une convocation de dernière minute, la rousse était sortie toute en colère. Contrairement à d'autres enfants qui se faisaient ramener par leurs parents, la petite fille rentrait chez elle, serrant fermement les bretelles son sac à dos. A quelques pas de sa maison, elle vit sa mère. Avec un grand sourire, Saeko voulut lui sauter dans ses bras. Or, elle se stoppa en voyant la peste de son école dans ses bras, un homme d'affaire en face, tout aussi souriant.

Il y avait défaut. Une erreur, c'était une hallucination, ce n'était pas possible. C'était dégoûtant. Abominable. Une véritable trahison. Vraiment à bout de nerf, Saeko passa devant eux, les dévisageaient avant de rentrer chez elle en claquant la porte derrière elle. Quant à la suite... tout ce qu'elle préparait n'augurait rien de bon.

Le désespoir se nourrissait par le mensonge. Et la folie naissait à par le désespoir.

- Saeko, bouge-toi.

De retour à la réalité, Saeko lâcha un grognement sourd et sentit quelque chose de glacial asperger son visage. Encore un sale coup de Akanne ! Par un réveil aussi brutal que celui-ci, la rousse se réveilla de mauvais poil. Des morceaux de glaçons glissaient à coté d'elle, humidifiant ses draps et coussins. La victime foudroya du regard la criminelle qui lui souriait naturellement, tenant un sceau.

- Yo belle au bois dormant ! Belle matinée nah ?

- Va te faire foutre Onee-chan.

- Ahahah. Toi aussi.

Sur cette réponse tout à fait admirable, la rousse aux cheveux courts sortit en croisant ses mains derrière son crâne en fredonnant sa musique favorite du groupe Three Day Grace. La porte bien ouverte, ce qui saoulait fortement Saeko, la força à quitter son lit pour refermer en soupirant. Il était temps de se préparer pour la mission.

Après avoir récupéré ce dont elle avait besoin, s'être douché, l'adolescente rejoignit le groupe des vilains au bar. Sa conversation la veille avec Tomura lui était restée à travers la gorge. Bon sang, pourquoi était-elle si faible à son égard ? Elle voulait être félicitée, aimée. ...Aimée ? Ah, ce terme lui paraissait complètement euphorique. Mensongère aussi. La rousse avait déjà trouvé son bonheur ; sa passion. Cependant, il lui manquait quelque chose. Non pas un objet personnel... ni abstrait. Ce sentiment de vide était toujours présent, malgré qu'elle avait une meilleure amie à ses cotés.

C'était pénible d'y songer. Saeko poussa un soupir et suivit le plan, se concentrant plutôt à ce qui l'attendait. Foutre la pagaille dehors était nettement plus agréable et moins prise de tête que de comprendre ses propres sentiments.

Après s'être déplacés, ils se trouvaient devant l'agence en question. Camouflée par une grande cape, Saeko et ses camarades étaient bien inconnuto avec leur tenue. L'agence mesurait au moins la taille d'une grande école. Après une rapide analyse, Dabi leva sa main, sa peau à moitié cousue par une couleur violette.

- Je brûle ?

- Seulement au niveau des poubelles. Lui conseilla son boss.

- Moi je pourrais tout faire exploser de l'intérieur.

Akanne souriait sadiquement, sa tête cachée avec une capuche noire. Son Alter était la combustion. Il suffisait d'aspirer des molécules afin de provoquer une explosion avec. Elle pouvait changer à sa guise toute molécules et atomes selon ses désirs. Tomura lui récapitula brièvement le plan, ce qui fit bougonner la rousse qui tapa son pied dans un caillou en pestant, visiblement impatiente.

Le chef des vilains se tourna vers Saeko.

- Allez Saeko, commence le protocole.

- Je sais..

Elle sortit son portable et tapota dessus avec son pouce, concentrée pour le hacking. Plusieurs caractères étranges défilaient frénétiquement sur son écran. La rousse sursauta en entendant le petit cri de sa meilleure amie qui avait la bouche grande ouverte après avoir aperçut un drôle de type en noir sortir de l'agence.

- Eraserhead ! Qu'il est trop classe... j'ai hâte de l'affronter un jour.

- Calme tes hormones, on sait tous que tu le kiff et que tu veux t'unir avec lui. Lui taquina Saeko en replongeant ses yeux sur son portable.

- C'est faux ! J'aime juste sa manière d'être... Et il serait vachement plus badass en vilain avec nous.. Fantasma Akanne en soupirant.

Le protocole fut enclenché. Saeko agita son portable devant Tomura avec un sourire victorieuse.

- C'est bon ! Qui est la meilleure hein ?!

- Dabi, lance l'opération.

- Comprit.

C'était elle ou bien il l'avait.. royalement ignoré ?

Enervée comme au pas possible, Saeko retira sa cape et entra dans l'agence sous l'attention de tous, hébétés. Elle allait commettre une connerie ! Akanne se demanda si elle avait ses règles pour faire l'idiote à l'occasion avant de voir filer Mr.Compress suivit de Tomura. La rousse à la combinaison kaki cligna des yeux et sourcilla en croisant ses bras, fixant Dabi.

- Dis...

- Non, elle n'a pas prit de mojito.

- Alors-

- Non, elle n'a pas touché de bière avant de partir.

- Ou..-

- Elle n'a pas chanté avant de partir. Trancha t-il d'une voix nonchalante.

Akanne fit un mouvement de recul en plaçant son bras devant elle, effrayée.

- MEC ARRÊTE DE LIRE DANS MES PENSEES, TU ME FAIS GRAVE FLIPPER !

- Tu poses toujours les même questions. Lui exposa t-il.

- ...Oh.

A l'intérieur, plusieurs employés et personnels paniquaient, cherchaient à fuir leur agence. La fumée rendait l'oxygène irrespirable et tout a été verrouillé partout avec l'aide de Twice et de Toga. Si quelqu'un réussissait à fuir, il se fera tuer par les vilains. Il n'y avait aucun échappatoire – mis à part la porte d'entrée, même si Akanne surveillait par là.

Ils pouvaient bien tuer ce qu'ils voulaient, mais Saeko voulait attraper le traître et le torturer, afin d'obtenir les informations. C'était le seul moyen pour attirer l'attention de son boss. Pour qu'il retire tout les propos désobligent envers elle. En trafiquant tout le réseau ici, personne ne pouvait appeler de l'aide, ni même utiliser son portable.

Sa robe verte suivit le rythme de ses mouvements, jusqu'elle s'arrête en voyant une silhouette qui lui était familière qui se relevait de sa cachette de son bureau, avec une collègue. De longs cheveux soyeux, lisses, d'un rouge profond. Lorsque leur orbes verts se croisèrent, c'était comme si le temps s'était arrêté.

Elle avait inondé sa propre maison. Son père était mort, noyé à l'intérieur. Et sa mère... Elle l'avait attaqué de distance par des fouets d'eaux. Ce jour là, Saeko avait complètement perdu raison. Trahit, mentit, dupée, elle avait tout eux de scandaleux. Depuis son assassinat, la rousse avait tout fuit. Tout laissé derrière elle. Cependant, la fillette avait su s'en sortir en ville, avait grandi, avait rencontré Akanne. Puis à présent la Ligue des Vilains.

Et sa mère pendant tout ce temps là, avait réussi à vivre, en la laissant de derrière ? Comme si son propre enfant n'avait jamais existé ? Son bonheur n'était qu'une illusion. Son trèfle à quatre feuilles qu'elle avait ramassé, qui avait étrangement disparut, lui a été retiré. Tout son bonheur. Par cette femme.

- Saeko... C-C'est toi ? S'étonna la femme, les yeux écarquillés.

- Nan. C'est la fille d'Hitler que tu as en face de toi.

La rousse aux couettes pencha sa tête sur le coté, son visage assombrit par la rancune qu'elle éprouvait envers son ex-mère. Ses yeux, rongés par une profonde folie. Elle imaginait déjà mille scénarios possibles pour la torturer, d'une façon inimaginable. Pire que le traître qui était quelque part dans cette agence.

Et sa mère travaillait dans cette agence de recherches, qui fournissait tout renseignement pour l'État et les Héros de la société. Quelle bonne blague. De quel droit prétendait-elle à ce poste ? Alors que non seulement elle l'avait trompé son père, l'avait trahis pour être heureuse dans une autre famille ? 

- Saeko ! Tu reviens ici, c'est un ordre ! Lui engueula Tomura, derrière elle, avec Mr.Compress.

- J'ai attrapé le traître. Lui renseigna l'homme masqué en sortant une bille bleu entre ses doigts gantées.

Aveuglée par la colère, Saeko avança jusqu'à sa mère, formant en utilisant ses gourdes d'eaux une épée en liquide, assez solide. Elle s'élança jusqu'à la personne qui hantait ses pensées depuis hier. Etait-ce un signe ? Aucune idée. Mais ce qui lui occupait le plus son esprit était cette femme.

Elle devait payer pour ses crimes. Au contact de son épée, sa mère fut protégée d'une bulle d'eau. Son alter était seulement défensif et ne durait que seulement deux minutes. Les autres collègues prenaient la fuite, mais furent tuées par Mr.Compress qui veilla à ne laisser personne fuir. Du sang gicla dans les airs, avant de retomber sur le sol avec le corps inerte.

D'un rythme acharné et frénétique, Saeko donnait les coups de la lame contre cette barrière qui finira par fléchir à un moment donné. Intérieurement, ton son âme pleurait de rage, tandis qu'à l'extérieur, la jeune fille hurlait comme une barbare, libérant tout son fardeau. Elle devait avoir l'air pitoyable dans cet état là. Elle n'avait jamais pu découvrir le véritable bonheur qu'elle recherchait tant pendant son enfance.

Quelle était la signification du bonheur ? Une question certes, philosophique mais importante pour elle. Depuis sa naissance, tout à été de travers. A croire que son existence était tordu. Tomura l'observait silencieusement, d'un regard critique aussi. Saeko avait toujours été une folle, souriante et tarée. Là, ce n'était pas le cas. Il venait de découvrir un nouvel aspect. Et étrangement, il voyait en elle, son lui du passé. Abandonné, qui luttait en crachant la faute sur tous. Avant qu'un homme en costard ne lui tende sa main, lui offrant une opportunité d'ouvrir une porte : celui de la vengeance et du mal. Pour faire payer et regretter cette société qui l'avait mit dans une mauvaise position.

« Et toi, c'est quoi ton bonheur ? »

Il n'en avait pas. Sa peau était sèche, abîmée, comme ses lèvres. Il avait beaucoup de cernes sous ses yeux. Des cicatrices, il était extrêmement maigre, presque un tas d'os. Tout ça parce qu'il n'avait pas eu une vie normale avec sa mère, qui était en réalité une Héroïne. Tomura avait été abandonné. Personne n'avait été là excepté All For One qui lui avait tout apprit. Son maître adoré, les pions qu'il lui avait donné, l'ancien QG... Ses connaissances, sa force, cet homme lui avait tout enseigné. Jusqu'il fut arrêté par All Might. Jamais le garçon aux cheveux désordonnés avait aussi bouleversé et enragé.

La réponse était simple. Son admiration, son respect envers All For One était son tout. Son bonheur, peut-être ? Non, probablement pas. Il était son pansement au coeur. Toutefois, depuis que le groupe avait commencé à s'agrandir, l'ambiance était plus dynamique, plein de rebondissement. Pour être franc, tout le monde le gonflait énormément. Tomura n'assumerait même pas qu'ils étaient un peu devenus ses camarades, de bons alliés. Même s'ils étaient ses pions.

Ah, et quant à la petite rousse complètement barjot et toujours à lui lancer des regards, à essayer de cacher sa passion pour le yaoi dès qu'il est dans le coin, c'était le plus grand cas. Kurogiri lui avait balancé qu'elle l'aimait – même si au début, Saeko ne savait absolument pas que c'était le cas - . Cela l'avait choqué. Et puis sérieusement, lui avec cette folle ? Impossible. Et l'amour ? Ce terme n'était plus dans ses coordonnés.

Peut-être bien que hier le chef des vilains avait été cru dans ses paroles envers Saeko. Mais il fallait le comprendre. C'était une véritable gamine quand elle s'y mettait, parfois pire que Akanne ! Il était temps qu'elle mûrisse.

« Tu es aussi gamin qu'elle Tomura. Tu es capricieux et extrêmement borné. »

Quand Black Mist l'avait jugé, la première impression de Tomura était de vouloir exploser son corps, le réduire en poussière avec son alter destructeur. Or, cela n'aurait eu pas autant d'effet contre cet homme à la fumée noire. Il paraissait trop sage, trop soucieux et réfléchit. Et ça le gavait. En revanche, le barman n'avait pas tord là-dessus. En effet, il avait même raison.

Alors l'adolescent exploiterait d'avantage Saeko pour ses projets. Il la formerait, elle deviendra plus forte, plus posée. Le temps était précieux. Tomura pourrait inconsciemment lui faire croire qu'il avait des sentiments envers elle, pour qu'elle puisse être plus sage. Mais depuis son engueulade de hier, le garçon s'était remit en question. La jeune fille et lui étaient en quête de la même chose : du bonheur. Créer un monde meilleur.

- Pourquoi tu m'as lâché ??! Je t'aimais ! S'époumona Saeko, continuant d'affronter sa mère, qui n'avait pas moyen de fuir.

Et la femme avait peur de finir comme les autres. Elle chercha à répliquer, la recadrer, pour fuir dès qu'elle sera sous le choc.

- Parce que tu étais schizophrène ! J'ai fais de mon mieux pour t'aimer ! Que tu sois normale ! J'AI TOUT ESSAYE, SAEKO !

- Tu mens.

- Je te jure ! Tu devenais une autre personne ! Tu avais brûlé mon argent ! ET ceux de ton père !

Saeko était atteinte d'une maladie du cerveau ? Elle avait des troubles cognitifs ? Elle avait des hallucinations ? Des délires ? Impossible.

On avait trouvé cela étrange qu'elle avait un œil rouge. Pourtant ils l'avaient aimés. Quand elle avait apprit à marcher, à parler, tout avait changé. Hyperactive, toujours en train de bouger, bavarde, Saeko n'arrêtait pas. Une vraie pile électrique. A l'école, la fillette avait pas mal de problèmes de concentration et papotait, dessinait, et parfois répondait à son professeur. Elle ne tenait jamais en place. Ne supportait pas le silence qui lui était malaisant.

Problèmes de sommeil, la nuit elle dessinait sur les murs, sur les portes. Généralement, ce fut son père qui l'engueulait et elle riait aux éclats. La gifle arrivait et rien ne changeait. L'homme a commencé à croire que sa fille était folle. Il avait été au courant de l'infidélité de sa femme. Au boulot, il y avait beaucoup de pressions, pas mal de soucis entre ses collègues. Et l'argent manquait de plus en plus, engouffrant la famille avec. Seul le néant prédominait chez eux.

L'homme avait cessé de vouloir voir son enfant. Quant à sa femme, il devait la garder. Suite à cette accumulation, il avait fini par sombrer dans l'alcool. Battre sa femme, ignorer sa propre fille, voici son quotidien. La femme, désespérée, avait déjà emmené sa fille voir un docteur. Un psychologue... Les médicaments à la maison disparaissaient toujours. Saeko était instable. Tantôt normale, tantôt complètement cinglée. La petite rousse avait arraché les feuilles de son petit trésor, en chantonnant une conte en agitant sa tête.

Quoi qu'on y fasse, on ne pourrait pas la soigner. C'était une cause perdue.

- Je ne me souviens de rien... S'étrangla la fille en sentant toutes ses forces s'épuiser.

- Tu as fini de te plaindre ? S'imposa Tomura, derrière elle. Tu crois qu'on est emmerdés par ta façon d'être ? Si t'es pas contente, crève ici avec cette femme incapable.

Sa mauvaise habitude, sa froideur et pourtant, si franc et direct. Il avait raison. En le discernant parmi les flammes qui commençaient à assécher sa peau, donc à réduire sa puissance d'alter, Saeko esquissa un sourire reconnaissant. Putain, son boss tenait à elle. Et l'adolescent venait de l'encourager à sa façon – maladroite et certainement très brutalement dans ses paroles – mais cela avait donné chaud au coeur de la rousse.

On venait de lui exposer la vérité ; qu'elle était schizophrène, qu'elle avait balayé son bonheur familial. Qu'elle était la cause même de son malheur. On l'avait même rejeté pour ça. Excepté la ligue des vilains. Un recruteur aux lunettes lui avait tendu sa main. Sa rencontre avec les autres avait été l'une des plus belles journées de sa vie. Plus avec Shigaraki Tomura. Cela avait été son coup de foudre.

Tout le monde était agréable. Tous étaient comme elle ; rejetés de la société des héros. La jeune fille lui tourna le dos et lui répondit avec un doigt d'honneur gaucher.

Hé bah franchement, heureusement qu'il l'appréciait – un peu – sinon sa mort aurait été très vite annoncée en peu de temps par son chef !

- S-Saeko...

- Merci de m'avoir fait naître. Allez, salut Satan pour moi.

- Qu-

D'un simple coup tranchant, sa lame finit par atteindre sa mère, les yeux exorbités. Ses pupilles se dilatèrent et montaient vers le ciel, son organe vital s'arrêtant. Son corps tomba lourdement sur le carrelage de l'agence. Le sang coulant jusqu'aux pieds de son assassin qui regardait la femme, impassible. A vrai dire, c'était comme si elle venait réellement de renaître.

Saeko avait toujours aimé clasher, battre les mauvaises personnes et les remettre à leur place. Et sérieusement, en toute honnêteté, elle s'adorait. Elle était une perfection. Sur ces pensées encourageantes, plus courageuse, la rousse se tourna vers Tomura, lui retira la main artificielle qui lui servait de barrière entre lui et les autres. Cette fois-ci, ce n'était pas un prince qui avait sauvé sa princesse. Mais un dragon.

Ses lèvres rosées s'écrasèrent sur les lèvres asséchées du garçon, qui était sous le choc. C'était un baiser timide, maladroit pour une première fois. Toutefois, Saeko ne regrettait pas son geste. Parfois, il fallait prendre les devant ! Subitement, ce fut ensuite le noir le plus complet. L'adolescente, fut rattrapée dans les bras du garçon, encore un peu dans un état second. Elle était restée trop longtemps dans les flammes. Par conséquent, la rousse avait fait un malaise.

- Putain, qu'elle est têtue... Râla Tomura en la portant dans ses bras.

°°

Les paupières lourdes, ayant du mal à se réveiller, Saeko pouvait entre ses oreilles bourdonner légèrement. Son corps était complètement paralysé et en plus, elle pouvait sentir une forte chaleur l'envelopper. Probablement une couverture...

- Putain ! Toga, j'ai dit de l'alcool ! PAS DU LAIT DE CHEVRE !

- Mais tu parles de chèvres sans arrêt, je me suis dit que ça pouvait te faire plaisir~

- Va te faire...

A ces voix, c'était Akanne avec Toga. Alors comme ça, elle était de retour au QG ? Combien de temps avait-elle dormi ? En grognant légèrement, avec un mal de tête, Saeko réussit enfin à ouvrir ses yeux. Il lui fallut un petit moment avant de s'habituer aux lumières LED au plafond. Puis, elle se redressa sur les coudes, ses mèches rebelles caressant ses joues.

- J'ai pioncé longtemps ? Demanda t-elle aux filles à sa droite.

- BOIS TON LAIT DE CHEVRE , CONNASSE !

- Parle-moi autrement~ Je pourrais te planter tu sais?~ Lui provoqua la blonde avec un sourire de fou.

En les dévisageant, pour avoir toute l'attention sur elle, la rousse aux couettes cogna son poing au mur, faisant sursauter les deux vilains à l'unisson. Akanne lui sourit jusqu'aux dents et posa ses mains sur ses hanches.

- Yo pionceuse ! Ton mec t'a embrassé au front et est en train de pisser j'crois !

- ...Il quoi ?

- Pisse. Fait caca quoi, sa vessie, avec sa prostate quoi...

- Mais t'es vierge, alors ta gueule avec ton vocabulaire Onee-chan.

Bam, voilà le clash. Toga pouffa de rire à coté de la rousse qui rougit violemment, tapant du pied la table basse du rez-de-chaussé sous l'humiliation.

- MAIS TA GUEULE ! TOI AUSSI !

- Moins que toi, vu que j'ai embrassé. Tu oublies notre écart d'âge, la vieille ? Lui nargua sa sœur de coeur.

- ... Je te hais.

- Bref, réponds à ma question, s-t-p.

Son alliée souffla lourdement, passant une main dans ses cheveux. Toga répondit à sa place en agitant ses poings fermés.

- Deux heures ! Le boss t'a posé et s'est barré. On l'a taquiné dès qu'il était tout mielleux d'un coup, il s'est énervé, a cassé la cafetière et il est parti !

Sa colère était vraiment à contrôler. Mais c'est ce qu'il faisait son charme. Saeko la remercia et se leva directement, sortit en ignorant les autres. Le courant d'air frais lui faisait un bien fou. Sans trop s'attarder, la rousse avança dans la sombre ruelle et monta les escaliers de secours extérieurs, pour arriver jusqu'au toit d'un appartement. Seul, Shigraraki Tomura. Le ciel était teinté d'orangé et le coucher du soleil était visible sur l'horizon, descendant lentement derrière plusieurs gratte-ciel.

Eh merde, voilà sa nervosité qui remontait à la surface. Son coeur battait à la chamade contre sa cage thoracique et ses joues s'empourprèrent. Saeko osa tout de même de l'interpeller.

- Euh...

- Ca y est, t'es réveillé ? Dit-il, un peu froidement, sans se retourner.

- Comme tu peux le voir, Sherlock.

Elle regrettait ses paroles là. Tomura lui fit volte-face, ses chaussures rouge s'arrêtait à quelques mètres des chaussures de la jeune fille, qui était à présent, intimidée par la présence du garçon. Leurs cheveux se faisaient porter par le vent.

- H-Hum... pardon, ça m'a lâché.

- Venons au fait du baiser. Lui brusqua t-il.

C'était du rapide ! Songea Saeko, presque affolée.

- Ben... j'ai le droit. Nan ?

- Non.

- Ah bah c'est con, j'ai fais.

- Saeko... Soupira t-il péniblement.

- Mais j'ai vraiment des sentiments. J'embrasserais pas non plus une flûte.

Devait-il s'en réjouir à cette déclaration ? En inspirant un grand coup, Saeko arriva à se confesser, rouge.

- Je t'aime vraiment Tomura-kun. Je suis dévouée à toi ! Et au yaoi , lui chuchota sa conscience, mais elle ignora et poursuivit. Je t'aime énormément ! Et je ne regrette pas de t'avoir volé ce baiser ! Tu es ma définition du bonheur avec les autres, et ce depuis que vous m'aviez gardés !

Caché derrière sa main, l'adolescent maigre rougit légèrement et serra des dents. Il lui ébourriffa les cheveux de son amante et se retira.

- Eh ! Dis que tu m'aimes ! S'indigna la rousse.

- Non.

- Je t'harcelerais !

- Tu vas mourir....

- De toute façon, j'suis immortelle~

- La ferme.

Il la coupa en écartant sa main de son père pour plaquer ses lèvres contre les siennes avec vivacité. Il se retira, après avoir vu le visage rouge pivoine de sa petite-amie. Le boss des vilains la laissa de derrière, descendant des escaliers, les mains aux poches de son pantalon noir.

Un jour, il arrivera à lui souffler un « Je t'aime ». Pour l'instant, sa fierté et dignité étant trop forte, Tomura gardait cela pour lui. Et l'amour attendra longtemps. Finalement, ce n'était pas si désagréable d'être aimé au retour...

Ca doit être ça « Le bonheur » ? Mais seulement une petite partie, car ses ambitions étaient beaucoup plus importantes pour l'adolescent...

° THE END °

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