Tezcat (Shuu) X OC (PART.1)

Movie: Inazuma Eleven GO

Titre: Une rencontre inattendue 

Auteur : Lily Sawaka

Couple : Shuu X OC

Date: 16/10/2019

Note de l'auteur: L'OC est féminin.

Alooooooors......comment dire... j'y suis depuis 3 mois. Et au final, verdict; J'AI PAS AIME. Nan, j'ai pas du toooout aimé l'écrire. Au début, ça allait, mon inspiration/ce que j'avais visualisé, était au top, j'étais même hyper déterminé et en l'écrivant ben non, ça m'a déçu, j'ai pas du tout aimé, c'était même super décevant. Tellement DECEVANT que je n'ai même pas voulu rajouter un "lemon". Oui. Sincèrement désolé -_Mlle_Sucrerie_-, je sais ce que tu voulais vraiment le "lemon", mais là, je ne voyais pas du tout l'intérêt dedans. 

Le pire c'est que mon imagination, m'a littéralement poussé à en faire un Two-Shot. Honte à moi même, seigneur. Peut-être que tu aimeras, peut-être que ça te décevra mais bon... Je pose ça ici quand même. Mais j'ai vraiment travaillé dur ces 3 mois pour faire un truc quand même potable. (33 pages, pour + de 15 000 caractères...) J'ai même essayé de travailler sur le mythe aztèque comme je l'ai pu. Mais honnêtement, j'ai l'impression de n'avoir fait que de ... la merde? ^^' Ce qui a bloqué était ton OC. (En même temps, je pense l'avoir mal représenté, malgré son "développement" dans mon Two-Shot....) J'ai même pas utilisé mon humour à moi (sauf à une scène que tu verras.) Mais bon, en espérant que malgré tout, ça te plaise quand même..

C'est plus dans la partie II où je ne suis pas fière. La partie I devrait passer. xD Et si tu y tiens tant à ton lemon, je ferais un gros lemon mais que de lemon, sans trop d'histoire avec, sinon je n'aurais pas le courage. Sur ce, ben, je l'ai posté avant ton anniversaire, déjà un exploit... Alors autant le dire en avance: BON ANNIVERSAIRE. (^^)

Pour le prochain OS, (jugez pas, tapez-moi c'est mieux- NAN JE SUIS PAS MASO!) c'est sur MHA puis je m'attaque au Yuuichi Kyousuke x OC drama... j'essaye de suivre comme je le peux... 

Sujets à avertir aux lecteurs: Drame - Romance

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PARTIE I


« Fais-moi une promesse... Celui de ne pas te faire dévorer par les démons. »


Portant son stylo près de ses lèvres rosées, penseuse, une adolescente était distraite pendant son cours. De ses yeux marron, elle fixait sans réellement lire son exercice de chimie devant elle. Un soupir franchit la barrière de ses lèvres. Doucement, de sa main valide, elle passa un coup dans ses cheveux brun, redressant au passage une de ses mèches rebelles, de son visage, la plaçant derrière son oreille.

Elle ne comprenait pas ces paroles. Pourquoi lui avait-on dit ça ? Les questions lui embrouillait l'esprit, jusque la sonnerie vienne intervenir, la libérant de ses tourments. Tous se levèrent et un brouhaha débuta, supprimant ce long moment de silence.


« - Enola ! Hé, ma grande bosseuse ! »


Le sourire aux lèvres, une noiraude vint attraper la jeune fille dans ses bras, lui imposant sa poitrine en guise de coussin. C'était son amie, Jasmine. Toutes deux camarades de classe et depuis la sixième, toutes deux étaient inséparables. La dénommée Enola laissa échapper un petit gloussement amusé, ses mains sur son bureau.


Qu'est-ce que tu as ?

Tu ne devineras jamais, s'enthousiasma t-elle, j'ai réussi mon exercice ! Moi qui ne pige à rien sur ce calcul avec la dissolution...

C'est un bon progrès.

N'est-ce pas !


La voir aussi heureuse lui fit complètement oublier ses songes. La brune se dégagea doucement de son étreinte, veillant à ranger ses affaires dans son sac puis se leva doucement, portant son accessoire sur son épaule, aussi souriante. Ensemble, elles quittèrent la salle de classe tout en papotant.


Alors dis-moi, comment ça se passe avec ton copain ? L'aborda directement Enola.

Hein ? S'étonna Jasmine avec des yeux ronds. Plutôt bien pour l'instant. Le grand amour quoi !

C'est pratique d'être dans le même club, manageuse de basket..

Héhé ! J'en tire des beaux gosses, hein ! C'est le troisième, en espérant qu'il ne soit pas comme les deux autres ex ! Se vanta la noiraude en gonflant fièrement sa poitrine, le sourire exagéré.


C'était son amie. Extrêmement extravertie, a une énorme confiance en elle et savait se mettre en avant. Tout le contraire de la brune. Malgré leur différent, toutes deux étaient proches, et ne pouvaient que se compléter.


Toi ma chère, il est grand temps que tu t'intéresses chez les hommes !

Oh..euh..

A force d'être un rat de bibliothèque et à fantasmer sur ton monde imaginaire, tu ne vas pas pouvoir te trouver quelqu'un. Et surtout sans être dans un club...

Je te l'ai déjà dis... Soupira doucement Enola, ce n'est pas le cadet de mes soucis.

Même, bouge-toi un peu.


Toujours aussi pressée pour qu'elle soit en couple ! L'un des défauts de Jasmine, son impatience. Enola roula des yeux, exaspérée. Elle sortit de son sac un grand livre, abîmée, avec des étranges symboles dessus. Un petit sourire ornait ses lèvres et son regard s'adoucit en tenant cette merveille.

Elle et son amie s'arrêtèrent au milieu du couloir, près des fenêtres qui longeaient le mur verticalement. Ignorant les passants et ces gens bruyant, la collégienne énuméra devant sa camarade :


« - Charmant, mystérieux et doux. Ce sont les qualités qui me plaisent chez un garçon. Mais personne ne convient comme ce que je veux. Et puis, je ne vis que pour mes passions, je suis prête à en mourir pour sauver tout ça... »


Doucement, elle porta son livre près de sa poitrine.


Pff... La famille Ostria, ou plutôt la famille aveuglée par des sectes chelous.

Ce n'est pas une secte ! Lui gronda Enola en haussant le ton de sa voix, révoltée. La mythologie aztèque n'est pas une vulgaire secte non plus !

Oui, bon c'est bon hein...

Au contraire, ils mènent une vie paisible, ils font de leur mieux pour protéger leur environnement...

Oui j'ai dis-

Plus encore leurs Dieux ! Eux veillent à leur sécurité, à leur bien-être et inversement ! Sans parler du respect mutuel envers les autres êtres-humains !


Passionné par cette culture, Enola lui balança tout son savoir, comme si tout était une chose important dans la place de l'histoire. Continuant à radoter son savoir, sa camarade soupira. Une fois que son amie était lancée, il était quasiment impossible de l'arrêter.

Sa journée monotone s'arrêta enfin après son cours de mathématiques. Son sac à son dos, la collégienne sortit de son collège avec sa meilleure amie, finissant par se séparer en chemin à un carrefour. Observant son ombre sous ses pieds, la brune plissa des cils avant de reprendre son chemin, ses pas devenant plus lents et incertains. Ce qui l'attendait là-bas n'avait rien de glorieux ni de joyeux ; juste une ambiance pas très sereine. Franchissant un portail métallique avec ses clés dans la serrure, la brune entra dans son jardin. Spacieux, bien entretenu avec plein d'arbres coupés, formant de magnifiques spirales. Effectivement, depuis que son beau père était décédé, son remplaçant avait su donner une joie à sa mère, naïve et aveuglée par l'argent.

Et malgré le décès de son beau-père, ils avaient gardés son grand trésor : le musée. Exposé à coté de la maison, mise en évidence, afin de pouvoir y aller en cas de cambriolage ou autre soucis. Mais attention, ce n'était pas un simple musée qui présentait tout ; surtout le thème aztèque. D'où la passion que Enola vouait pour cette culture, que son père lui avait transmit.

Ce que sa famille actuelle ne partageait pas.


« - Je suis de retour... »


Sa voix était base et peu enthousiaste. A peine eut-elle le temps de se déchausser que sa mère sortit du salon, avec une sublime robe luxueuse. Ses traits se durcissaient en la voyant toujours à la porte d'entrée. D'elle à l'horloge au mur, on pouvait sentir son agacement.


Enola. Tu n'as pas cours de patinage ce soir ??

Si, mère. Je viens tout juste de rentrer. Lui affirma calmement la brune, les yeux baissés. J'allais me préparer pour repartir.


Depuis second mariage, elle avait complètement changée. Autrefois douce, bienveillante, toujours à l'encourager et à souhaiter son bonheur ; la femme âgée de la quarantaine d'année était à présent devenue plus stressée, critiquant sans arrêt les autres, à vouloir plein de chose et à toujours se mettre sur la défense, jugeant que les autres ont tords sauf elle. D'une sévérité maladive, elle désirait que sa fille soit plus resplendissante, se mette en avant et qu'elle cessait d'avoir ses manques de confiance en soi. Son coté introvertie la dérangeait. Toujours occupée, elle avait rarement de pause avec son époux, ce qui apportait une atmosphère pesante. Quand lui et elle étaient en repos, l'ambiance était tout sauf chaleureuse.

C'était étouffant et même triste en y repensant. Enola n'était pas du genre à jouer les héroïnes dramatique et se renfermait sur elle même, bien que son coeur lui faisait terriblement mal. Une fois dans ses appartements, après avoir monté les escaliers de bois, qui grinçait sous son poids, la brune attrapa ses affaires dans son armoire. Molle et pas du tout motivée pour aller à son sport qui l'attendait, l'adolescente poussa un soupir.

Un jour, elle sera libre. Libre de cette maison. Libre de cette famille qui la faisait tant souffrir. Apprendre à devenir autonome et dépendante que de soi-même était une tâche un peu difficile. Surtout pour une fille de quatorze ans qui approchait du lycée dans quelques mois.


Pardon pour l'attente mère. On peut y aller...

Tu as faillis me faire attendre ! Se plaignit sa mère, en lui lançant un regard dédaigneux sur sa fille, qui baissa ses yeux à sa remarque.

Pardon.


Son rituel de tout les jours ; s'excuser auprès d'elle ou l'autre homme. En revanche, Enola ne se sentait pas du tout accablé ou vexé de répéter ça sans arrêt. Tant qu'on ne lui retirait pas ses biens, tout ira bien. N'est-ce pas ? La collégienne partait dans cette optique là.

Du coté passagère, elle boucla sa ceinture puis porta son regard sur la route, entendant le clé sur le contact. La voiture vrombissait avant de rouler, sa mère au volant, un de ses doigts tâtonnant ce qui lui permettait de bien maintenir la direction du moyen de transport. Afin de briser la glace, la femme commença. Ses yeux marron ne quittaient cependant pas sa route.


Enola, j'aimerais te prévenir quelque chose. Demain, on a une chance inouïe d'accueillir de grands architectes ! Ils viendront évaluer les états des lieux du musée en plus, des reporters viendront ! Nous allons passer à la télé !

Ca va nous rendre encore plus chanceux d'être cambriolé oui... Se morfondit Enola, en poussant un soupir.


Ca lui avait lâché. Cette franchise qui était sien était presque surprenant. Cela sortait quand ça voulait, plus un mauvais défaut qu'une qualité chez elle. Visiblement, ce qu'elle avait répondu froissa sa mère. Son ton et ses traits se durcissaient.


Je t'arrête tout de suite, insolente, avant que ça n'aille trop loin. Comme je te l'ai déjà dit, c'est une chance. Plus, cela va nous ouvrir des portes et permettre de agrandir nos finances !

Tu t'occupes plus des finances que moi ?! S'indigna sa fille, d'une voix presque désespérée.


L'amour, c'était ce dont elle avait le plus besoin. L'amour d'une mère, de sa génitrice, celle qui l'avait mise au monde. Mais il y avait cette foutue barrière qui les séparaient, divisant leurs opinions et idéologies. Enola était encore mineure et elle était le type de fille à apprécier la chaleur humaine, notamment des câlins.

Inutile de débattre d'avantage avec elle. La femme était rouge, ses doigts crispés sur le volant, sa respiration irrégulière. Visiblement, elle était enragée et contenait comme elle pouvait sa colère.

Stationné au parking, devant un grand gymnase bien entretenu, les deux personnes quittèrent le véhicule, pour se rendre dans l'enceinte de la structure. Enola prit directement le chemin opposé de sa mère pour entrer dans les vestiaires, le coeur lourd. Le patinage et sa passion pour la religion aztèque l'apaisait. Mis à part sa mère qui la regarderait, l'adolescente fera un vide dans son esprit.

Doucement, elle se déshabilla. Pour sortir de son sac, une magnifique robe de patinage de velours, à manches longues style princesse. Il était réalisé en velours extensible bleu marine et en voile blanc pailletés. Enola mit ensuite une paire de collant puis, se coiffa correctement à l'aide d'un miroir de poche et du matériel restant dans son sac plutôt gonflé.

Un coup de make-up, un léger coup de mascara, du rouge à lèvre pas trop voyant, Enola réajusta son chignon parfaitement bien fait. Pas de mèche rebelle, parfait. Un soupir franchit la barrière de ses lèvres lorsqu'elle rangea ses affaires. Il va falloir tout donner à cette séance, après tout, dans trois mois, il y aura son championnat départemental sur le patinage ! La collégienne se motiva, avant de se chausser de ses patins de glace et prit la sortie pour se diriger au centre du gymnase. Tout était spacieux, des gradins étaient disponibles pour les visiteurs, les parents ou reporteurs. Sans jeter un coup d'oeil au-dessus d'elle, Enola ignora sa mère pour rejoindre le groupe se trouvant sur la glace.

Composé d'une adulte, sublimement magnifique, couverte de paillette et de maquillage, elle n'avait pas l'air d'avoir au-dessus de la quarantaine à vue d'oeil. Cet apparence était trompeur. Incroyablement fine, blanche, de magnifique cheveux blond, des yeux bleu ciel, on pouvait facilement deviner qu'elle était une métis. D'une voix calme et posée, cette dernière aperçut son élève la rejoindre. Toujours aussi intimidée face à sa beauté divine. Sans plaisanter, Enola rêvait de lui ressembler à l'avenir. Devenir si épanouie, si charmante et confiance en ses prouesses.

En plus d'être une mère, elle élevait ses élèves comme si c'était ses propres enfants. En bref, une femme digne de ce nom, sur qui on pouvait compter et soutenir dans ses projets.


« - Pardon pour mon retard Madame Usagiri, j'ai manqué de quelques minutes avec mon chignon...

- Ce n'est pas un soucis Enola. Lui rassura t-elle doucement, un sourire sincère planant sur ses lèvres. Et puis, il nous manque juste Isamu, comme toujours, en retard...

- Sa ponctualité aura raison d'elle un jour... Gloussa gentiment Enola. »


Amusé par sa remarque, Usagiri croisa ses bras sous sa poitrine, esquissant un sourire moqueur. Prenant par à son jeu, elle lui sortit naturellement :


« - Mais oui Enola. Toi il serait peut-être grand temps de te trouver un copain.

- Ah ? Aucune chance que cela n'arrive. Je ne suis pas du tout attirante. Je suis très bien comme je suis en ce moment...

- Bientôt tu comprendras rapidement quels sont tes atouts, petit moineau... »


Elle appuya doucement son doigt sur le nez de la brune qui fit une moue. C'était beau d'espérer. Mais la vie n'est pas un conte merveilleux. Les princes, ça n'existent pas ! Après cinq minutes d'attentes, l'enseignante décida de commencer l'échauffement. Enola suivit le groupe, pour contourner le terrain. Ses orbes marron quittèrent les autres pour se poser sur la métis. Elle portait une robe de patinage qu'elle s'était elle-même confectionnée il y a dix ans de cela. Un bleu-gris lycra et maille nue, une jupe en mousseline de soie gris-bleu et blanc. Orné de cristaux dessus, ce qui la mettait vraiment en valeur. Tout son cou était dissimulé avec sa robe et ses bras étaient nues, comme si elle n'avait pas du tout froid. Parce que oui, ici, il n'y avait pas de chauffage. Après tout, la glace était fragile, malgré plusieurs technologies qui servaient à contenir le terrain le plus longtemps possible.

Un jour, si possible, elle deviendra comme elle en plus de travailler dans une Ehpad. Après tout, prendre soin des autres était plaisant. Probablement son avenir en plus de visiter un jour des temples sur les aztèque ? Ce serait le comble. Par contre, bonjour le fric qui volera après plusieurs petits jobs !

La vie est injuste.


« - Enola ??! »


La malheureuse avait glissée, se cognant contre la glace. Ses camarades riaient de sa maladresse, aucune d'entre elles venant lui tendre la main pour l'aider. L'enseignante soupira, sa main sur son front. Leur soutien était joli à voir...


« - Tu te casses déjà la gueule, eh ben, tu brilles sous les projecteurs dès que j'arrive.

- Isamu ! Lui gronda Enola, rouge d'embarras en s'efforçant à se relever. »


Sa camarade l'attrapa par le bras, la mit debout. Isamu était une lycéenne, les raisons de ses retards toujours aussi fréquents étaient son rôle de déléguée de classe et en plus, elle faisait le code. Alors forcément, ses nombreux retards étaient à cause de cela. En plus, souvent, elle se plaignait que son moniteur lui mettait la pression et lui rabâchait sans cesse ses défauts pour ne pas réussir à faire des créneaux.

Ca lui prenait tellement la tête qu'elle se permettait de fumer avant de faire du sport, histoire de décompresser avant de dépenser le reste de son énergie pour son corps. Enola la toisa du regard, en distinguant une paire de cernes assez visible sous les yeux marron de son amie. Suspicieuse, elle lui demanda :


« - Tout va bien ? Tu as pleuré ? Supposa t-elle.

- Tu t'inventes des scénarios. Soupira la lycéenne en posant ses mains sur ses hanches.

- Je suis sérieuse.

- Et moi je te dis de éviter de parler, si tu veux pas avoir la tête explosé entre deux murs. Lui conseilla t-elle un peu sèchement, ses yeux lui faisant bien comprendre que la mère de la brune les épiaient.

- ...Je sais bien me porter Isamu. »


La retardataire haussa ses épaules. Côte à côte, elles reprirent leur échauffement, afin de bien réveiller les muscles de leurs jambes. Pendant ce temps-là, Isamu lui admit :


« - Mon moniteur m'a traité de conne car j'avais pas vu un sens interdit et du coup il a dû freiner. Ensuite je m'étais arrêté pour laissé un piéton traverser sauf que celui-ci était sur son portable et s'en foutait et 'l'autre me sort que j'ai perdu du temps précieux pour ça et que ça se voyait qu'il ne voulait pas passer. Quelle journée de merde...

- Et moi l'année prochaine je commence le code... Lui sourit faiblement Enola, pas très excité à l'idée de tomber sur un moniteur aussi sévère que le sien.

- Si tu as pas de difficulté pour apprendre et tomber dans des pièges fourbes, tu vas t'en sortir.

- Oui... »


Le temps passa. Entre plusieurs échauffement, Enola dût répéter plusieurs actions tels que un saut de lapin, un saut de trois, un demi-flip... Les plus durs à effectuer pour elle était un Lutz. Cela consistait un saut en contre-rotation, piqué du pied droit. La réception après son envol était le plus dur. Seulement les personnes plus âgées qu'elle ou ceux qui avaient plus d'expérience qu'elle y arrivaient, mais pas à la perfection non plus.

Après plusieurs échecs, Enola réussit à en faire un. Ses yeux pétillaient et un large sourire ornait sur son visage illuminé. Elle avait enfin réussit ! Comme quoi, il fallait continuer et tout donner, sans jamais abandonner !

A la fin du cours, toutes se saluèrent pour aller se changer aux vestiaires. Rhabillé et quasiment exténuée, Enola bâilla et se tourna vers Isamu qui sortait une cigarette du paquet, le mettant entre ses fines lèvres rouge. Celle-ci la considéra un bref instant et retira son joint entre ses deux doigts.


« - Quoi ?

- C'est mal de fumer... ça pourrit tes poumons. Lui informa Enola, plus inquiète pour sa santé.

- Hé, je ne suis pas un bébé. Je sais m'auto-gérer petite folle.

- Oui mais...

- Sans déc', tu as besoin de décompresser un peu toi. Et tu n'aurais pas un peu maigri ? J'espère que tu ne fais pas abstraction à tes repas juste parce que tu ne supporte pas manger avec tes parents. »


En plein dans le mille. Enola se renfrogna et lui dénia cela en lui répondant qu'elle faisait des cours de sport en extra. Pas du tout convaincu, Isamu lui tira son oreille, la grondant, comme si c'était sa petite sœur. Parmi toutes les autres en patinage, elle était la seule plus naturelle et calme d'entre toutes. Et sa mère avait toujours un visage froid en la regardant. Evidemment, c'était facile à deviner comment cela se passait avec la famille.

Quoi qu'elle fasse, Enola refusera de l'aide. Elle était comme ça. Têtue et bornée jusqu'à la fin. Isamu la salua puis sortit. La brune ne tarda pas à son tour. Après tout, sa mère l'attendait...

Au chemin de retour, pas de question, ni de remarque, ni de félicitation. C'était froid et distant, comme toujours. Ce traitement de faveur était monotone à chaque fois qu'elle sortait de sport. Enola appuya sa tête contre la vitre et ferma doucement ses yeux. Si son père était encore là... Ils auraient sûrement une vraie discussion digne de ce nom, dans la joie et la rigolade.

Les jours s'écoulèrent. Rien de nouveau jusqu'à cette fameuse journée. Pour être présentable, Enola mit un jean propre, une belle chemise et des chaussures propres. Ses cheveux en chignon, après avoir arrangé quelques défauts sur elle, la jeune fille descendit à contrecoeur de sa chambre, avec son sac qui pendouillait sur sa hanche gauche, la bretelle sur son épaule droite. Il contenait son porte-feuille, son précieux ouvrage, des mouchoirs, une bouteille d'eau et son portable. En avance comparé à sa mère qui se parfumait, la collégienne soupira et croisa ses bras, attendant patiemment qu'elle finisse de se préparer.

En plus elle fredonnait une chanson. Insupportable. Et dire que aujourd'hui c'était le week-end et Enola avait envie de se balader dehors pour faire un peu de shopping ou quelque chose de ce genre. Elle était contrainte d'accompagner ses parents pour cette « visite » auprès des invités qui allaient les rendre populaires. Ca ne l'enchantait pas du tout !

Les architectes étaient déjà en train d'évaluer les œuvres, commentant auprès des reporteurs, Madame Ostrian placé en second plan avec son mari. Enola restait en retrait, préférant l'anonymat. Qui d'autre voudrait être vu passé à la télévision ? Ridicule. En plus elle ferait tâche.

Ils touchaient aux trésors de son père. Ce qu'il avait lui-même collectionné, gardé en sécurité et en plus..


« - Je vous propose même d'acheter ce musée, pour le renchérir. A à un prix énorme !

- ...Oh ! »


Ca y est, ça partait trop loin. Sa mère était devenue littéralement une sangsue, prête à tout obtenir en contrepartie. En plus, ce musée préservait le nom de la famille... Son fiancé n'était pas contre aussi. Après tout, ce musée perdait des clients et ne pas avoir assez de vigiles et de personnels pour cadrer ce lieu était plus inquiétant. Financièrement, devoir payer en plus ce musée sans avoir assez de revenue était une perte de temps, évidemment.


« - Oh ! Une photo prise sur la déesse Coyolxauhqui, la déesse de la lune ! Il s'est déplacé pour prendre en vrai une photo du reste...

- NE TOUCHE PAS CETTE PHOTO, C'EST MARQUE PARTOUT DE NE RIEN TOUCHER ! VOUS N'ÊTES PAS AVEUGLE ! ÔTEZ VOS DOIGTS SALES DU TRAVAIL DE MON PERE !!!! »


C'était de trop. Enola avait carrément interrompu l'interview, révoltée et indignée qu'ils fassent cela. Bien sûr, ils étaient autorisés à faire cela, mais de son point de vue, non. Tous se tournèrent vers l'adolescente, choqués. La première à réagir était évidemment sa mère, qui devint rouge.


« - Enola !! Excuse-toi !

- Non ! Vend ce musée si tu veux, mais laisse-moi la collection de papa ! C'est mon seul souvenir de lui !

- Arrête tes caprices ! Ca sert à rien de garder des trucs comme ça ! Ca prend trop de place et c'est flippant !

- Tu n'as pas le droit ! Lui cria Enola, déchirée, les yeux larmoyant. »


Ils allaient tomber entre de mauvaises mains. Toutes les recherches, tout ce que son père avait put récolter depuis toutes ces années... Hors de question de tout abandonner, comme s'il n'avait jamais existé. Elle criait ses injures, ignorant tous les autres. Enola avait besoin de se lâcher. De crier ses peines, ses douleurs, son malheur et sa détresse. Il n'y avait pas d'autre choix. Des larmes coulaient sur ses joues, à bout de tout ça. Elle suffoquait totalement.

Soudain, la lumière grisaillait puis, une coupure de courant. Tous dans le noir, une vague de panique fit écho dans le musée. Alors que Enola attrapa la photo, la collant contre sa poitrine, les yeux fermés, les dents serrées, la jeune fille se laissa tomber sur les genoux. Protectrice envers le trésor de son père, elle était prête à tout pour préserver tout ce musée. Au péril de sa vie. Puis, quelque chose heurta sa nuque. Rapidement, elle sombra dans l'inconscience.

Peut-être que c'était un rêve ? Elle ouït les vagues. Une odeur de sel chatouillait ses narines. Le vent soufflait, emportant ses cheveux détachés sur son chemin. Frais et pas trop violent. Puis, le chant des mouettes dans le ciel. C'était agréable.

Puis, un sorte de splash. La sensation de l'eau ni chaude ni froide. Une baignade ? Ce n'était pas encore la saison enfin... Etrangement, dans son rêve, elle n'arrivait pas à respirer sous l'eau. Attend. La sensation que ses bronches la brûlait, l'incapacité de respirer... Et de bouger. Aussitôt, Enola ouvrit grand ses yeux et vit le reflet de l'eau au-dessus d'elle ; la surface. Ses mains étaient fermement ligotées. Apeurée, ses neurones se mirent vite en route ; lui faisant comprendre qu'on l'avait kidnappé et jeté en mer pour qu'elle meure ?!

La brune se tortilla dans tous les sens, sentant s'engouffrer de plus en plus dans l'eau. Impossible de se libérer de ses liens derrière elle. Allait-elle mourir ? Se débattant le plus possible contre ce cruel destin, refusant d'immerger plus loin, la jeune fille luttait comme elle le pouvait contre la gravité. Mais rien ne se fit.

« Quelqu'un. Par pitié, à l'aide.... »

Faite que ce soit qu'un simple cauchemar ! Priait-elle dans ses pensées, laissant ses larmes fusionner avec l'océan, formant des minuscules bulles avant de disparaître. Pour couronner le tout, rester en apnée plus de une minute et dix secondes était impossible pour la collégienne. Se noyant pour de bon, ses lèvres se décollèrent d'elles-même, laissant échapper son dernier souffle qui formait des bulles d'air, remontant péniblement vers la surface. Les cheveux brun de la jeune fille lui caressaient la joue, sa tête basculant vers l'arrière.

Sa prière fut entendue. Quelqu'un plongea, nagea pour la rattraper le plus vite possible. La personne attrapa un de ses bras, l'attirant vers le haut, avant de l'extirper des abysses. Remontant à la surface avec elle, deux têtes émergèrent de l'eau. Echappant un grand souffle, pour reprendre de l'oxygène, le sauveur haleta, colla la jeune fille contre lui. Ses cheveux étaient aplatis à cause de l'eau, des gouttes ruisselaient dessus, en plus de sa peau bronzée. De ses yeux noir, obscurs mais pourtant, ayant une petite lueur d'espoir à travers, il nagea en emportant la victime jusqu'à la terre la plus proche.

Emergeant de l'océan, en sortant avant lui la noyée, il s'appuya sur des rochers, pour pouvoir se poser sur l'herbe. Il lui fallut un moment pour reprendre son souffle, l'adrénaline ayant trop cogiter dans ses veines. Une fois ceci de fait, l'inconnu considéra la brune, inconsciente. Inquiet, il se pencha vers sa poitrine, une oreille à l'écoute du battement de coeur et fronça des sourcils.


« Pas bon. A ce rythme là, elle va mourir. » Songea t-il.


Sans tarder d'avantage, le jeune garçon posa ses deux mains sur la poitrine de la jeune fille puis ferma ses yeux. Une étrange lumière noire se dessina autour de ses mains, pour ensuite, entendre une forte toux de la brune, recrachant de l'eau de mer de sa bouche. Son coeur revint à vie et sa poitrine gonflait puis dégonflait. Les yeux exorbités, après cette terrible expérience, Enola avait le souffle saccadé et était encore traumatisé après cet événement.


« - Ahhhh non !! J-Je ne veux pas mourir !

- Calme-toi. C'est fini. »


A cette voix rassurante, Enola se tourna lentement vers l'inconnu, les yeux ronds. Ses épaules montaient puis descendaient, encore sous l'effet de la peur. Apeuré, elle se redressa en vitesse, tremblante, elle recula, après s'être rendu compte qu'elle était encore ligotée.

Et où se trouvait-elle ? Une forêt ? En effet, plusieurs arbres étaient situés par ci et par là, quelques lianes étaient suspendues et de loin, elle pouvait discerner des rochers et des sortes... de représentations ? Enola cligna des yeux à plusieurs reprises, confuse. C'était le paradis ? Non, enfin, ça serait stupide, sinon elle ne serait pas attaché et ne se sentirait toujours pas mouillée...

Le garçon leva doucement sa main vers elle. Avec un sourire se voulant toujours rassurant, en plus de sa façon de parler, calme et reposante.


« - Détends-toi. Tu es sauve. Tu te trouve sur l'île du Cinquième Secteur... Enfin...si on peut le dire de cette façon. Admit-il calmement.

- ...Tu es celui qui m'a sauvé la vie ? Comprit-elle enfin, en le fixant innocemment.

- Oui. J'ai entendu le vent et l'océan m'appeler. J'ai fais le plus vite possible. »


Le vent et l'océan ? Il avait une case en moins ? Enola sourcilla, tout en l'examinant. C'est vrai que physiquement parlant, il ne ressemblait à personne de la capitale... Une peau bronzé, de beaux cheveux ébène en bol, avec deux plumes sur ses mèches, une tunique sombre. Bon, certes, trempé jusqu'aux os, mais il semblait... littéralement différent de tous ceux qu'Enola avait connu ou rencontré jusqu'à présent. Un léger frisson lui parcourut l'échine et elle détourna son regard, les joues un peu rosies.


« - Eh bien merci de ton aide. Inconnu...

- Appelle-moi Tezcat. Quel est ton nom ? Sourit-il doucement.

- Enola... Et... »


Un drôle de nom. Ca lui rappelait vaguement quelque chose qui se rapprochait des aztèques... peut-être qu'elle délirait simplement. Mettant cette pensée de coté, la brune lui tourna le dos pour lui mettre en évidence ses mains. En priorité, la libérer serait plus sage.


« - Tezcat, pourrais-tu m'aider à retirer ces liens, s'il te plaît ? Lui demanda t-elle poliment.

- Oui, je m'en occupe. »


Doucement, avec ses doigts agiles et expertes, il sut rapidement lui retirer ces liens. Il plissa doucement ses yeux, réfléchissant à quelque chose alors que l'adolescente frottait ses poignées en soupirant de soulagement. Malheureusement, marquée aux poignées. En effet, c'était rouge et encore endoloris. Elle grimaça, commençant à s'interroger à voix haute.


« - Je ne comprends pas. Qui a fait ça ? Et pourquoi nous tuer ? ... Qu'est-ce que je fais ici, si loin de la capitale ? Pourquoi me jeter en mer ? Qu'ai-je fais de mal ?...

- J'ai mon idée. Souffla Tezcat à voix basse. »


Sidérée, Enola le considéra. Il était la lumière, la vérité elle-même. Il ne pouvait que lui dire les raisons et qui sait, peut-être savait-il où se trouvaient ses parents ? Elle ne pouvait pas être la seule survivante !


« - Dis-le moi !! Pourquoi ?! S'impatienta t-elle en s'agrippant à ses épaules.

- Oh..euh... »


Evasif, Tezcat détourna son regard du sien. Pas habitué non plus à un tel contact humain et approche... Du moins, cela datait de la venue de Arion et de ses camarades pour le football. Un peu gêné de cette proximité entre eux, il finit par lui répondre honnêtement :


« - Peut-être que tu étais une menace pour eux ? Et qu'ils cherchent à détruire ces lieux...

- Hein ? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a si de spécial ? Lui demanda innocemment Enola, étonné.

- C'est un lieu sacré. Se contenta t-il d'ajouter, énigmatique. »


Perdue, Enola cligna doucement des yeux, perplexe. Le garçon changea radicalement de sujet avec un petit rire, doux et pas moqueur. Etrangement, en entendant cela, la brune s'empourpra. Qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Elle posa sa main sur sa poitrine, encore plus secouée.


« - Et si on allait se sécher ? Ce serait fâcheux d'attraper froid.

- Bonne idée... Murmura t-elle, d'une voix timide. »


Lorsque Tezcat arpenta entre les arbres, la collégienne s'empressa de le suivre, n'ayant aucune envie de le perdre de vue. Des palmiers étaient aussi plantés dans cette forêt, ce qui lui donnait un aspect exotique. En effet, avec des fougères, des plantes n'appréciant que le climat tropical... un petit ruisseau d'eau, avec de l'eau non plus mais plutôt verte traçait son chemin. Quant au bruit, on pouvait entendre ceux des oiseaux qui chantonnaient, des biches fuyaient leur présence, leur pas écrasant des petites brindilles de bois. Le cliquetis de l'eau, des cigales qui faisaient du bruit.

Probablement des moustiques qui cherchaient de la fraîcheur près de l'eau aussi tiens. Des poissons qui jouaient dans leur environnement natal. Le vent quant à lui, était quasi inexistant. Cette île était probablement, un lieu parfait pour attirer des touristes. Curieuse, Enola apostropha Tezcat en souriant.


« - Tu vis ici avec ta famille ?

- Oh ? ...Si on veut. »


Il lui souriait. Toutefois, sa réponse semblait peu convaincante. Enola fronça des sourcils, suspicieuse.


« - Si on veut ? Cita t-elle.

- On y arrive presque. Encore un effort ! »


Son encouragement la fit soupirer. Ce garçon était vraiment étrange... Evitant de traîner trop longtemps, la jeune fille s'efforça de le suivre. Ils finirent par débarquer sur un site. Des temples formaient un cercle. Ils donnaient un air de maya. Hébété, Enola avança vers l'une d'entre elles, comme si on l'appelait. C'était bizarre cette sensation. L'atmosphère elle-même paraissait être magique. Ses orbes marron devinrent brumeux.

Ses pas furent interrompus, son bras gauche fermement retenu par une main chaude. Lentement, la brune se tourna, voyant un Tezcat avec un air sévère.


« - N'entre pas dans ce sanctuaire pour satisfaire ses désirs charnels. Il ne cherche que ça.

- ...De quoi tu parles ?

- N'entre pas. C'est tout. »


Son visage s'assombrit. A cet instant, Enola sentit un malaise s'immiscer entre eux. Elle se reprit rapidement et s'excusa. Mieux vaut s'abstenir. Après tout il était là pour la guider en plus de lui avoir sauvé la vie. Elle lui était redevable. Après avoir entendu cela, Tezcat se détendit, soulagé. Il lui aborda un doux sourire.

Une silhouette se rapprocha de la jeune fille puis posa une main sur son épaule, ce qui lui valut un sursaut de surprise. C'était une femme âgée, avec plusieurs rides, un sourire illumineux sur ses lèvres, ses yeux clos. Son dos était encourbé et elle portait une longue robe.


« - Bonjour jeune fille.

- B-Bonjour madame !!

- Suis-moi, je vais t'offrir d'autres vêtements, mon enfant... »


Souriante, Enola lui adressa un sourire.


« - C'était ta mère ? Ou ta grand-mère ? »


Encore une question innocente. C'était mignon chez elle. Tezcat esquissa un sourire mystérieux et lui fit signe de rejoindre cette bonne femme. Opinant de la tête, la brune courut après la personne âgée, en laissant derrière elle le garçon.

Son sourire s'effaça. Il leva ses yeux noir vers le ciel qui devint doucement gris. Un vent léger souffla sur ses cheveux et plumes. Les sourcils froncés, il murmura :


« - ...Ils cherchent le secret de l'immortalité. Comment connaissent-ils l'existence de ceci ? »


Sur ses gardes, le gardien de cette île tourna sa tête en direction du Nord. Même de loin, il pouvait sentir la réelle menace qui se rapprochait de son territoire. Les Dieux étaient anxieux des événements qui allaient se suivre, raison pour laquelle il était revenu ici, avec la même apparence lorsqu'il avait fait la connaissance de Arion. Son rôle était de protéger cette île. C'était la mission qu'on lui avait confié, afin d'éradiquer ses crimes, ses péchés. Les poings serrés, déterminé à faire repartir ces personnes malsaines, Tezcat réfléchissait déjà à un plan.

Sous une sorte de tente fait de toile, Enola portait une sublime tenue confectionnée à base de coton et de plante. En bref, une sublime robe, s'arrêtant à ses genoux, qui lui rappelait l'empire aztèque. Ses cheveux en queue de cheval, avec un collier avec un cercle et des bouts de fils suspendues, elle contemplait avec euphorie sa nouvelle tenue. C'était beige et marron clair, un joli ensemble, simple, avec des formes de demi-cercle au bout de sa robe. Des sandales au pieds. La brune n'arrêtait pas de gigoter, comme une petite fille ayant reçu un cadeau du père noël.


« - Je l'adore ! Elle me va comme un gant ! S'exclama joyeusement Enola.

- Ravie que cela te plaise... Commenta la vieille femme, toujours souriante. »


La tente était un peu étroite, mais suffisante pour y loger deux personnes. Enola admira la tapisserie sous ses pieds, admirative. Elle se permit en s'accroupissant de toucher du bout de ses doigts cette fabrication, pas vraiment trouvable à la capitale.


« - C'est sublime... Vous l'avez confectionné par vous même ? S'enquit-elle doucement.

- Oui.. Mes ancêtres m'ont tout enseigné.

- Vous pensez que vous pourrez m'apprendre ? Voulut savoir l'adolescente, ses yeux pétillants.

- Malheureusement.. Non... »


La désapprobation de la femme interloqua Enola. Surprise, elle la fixa, en quête d'une réponse à cela. C'était comme si on lui interdisait les coutumes par ici. Alors que la brunette avait envie de se rapprocher de leurs valeurs.

C'était aussi à ce moment qu'elle tilta quelque chose. Pas de maison, pas le moindre signe de vie. Excepté elle et Tezcat. Plusieurs temples encore intacts mais recouvert de végétation, quelques fissures par ci ou par là, une odeur de poussière et d'ancienneté... Son pouls s'accéléra alors que ses pupilles marron se dilataient lentement. Sa gorge se noua, commençant à rassembler les morceaux de puzzles éparpillés, qui l'emmènera vers la vérité.
Ses lèvres étaient devenues pâteuses, secouée après cette découverte.


"... Cette île... il n'y a personne. Est-ce que cela veut dire... que vous êtes... un esprit ?"


Un sourire triste se dessina sur le visage de la vieille femme, désolé pour elle.


" Oui. Je suis venue ici sous l'ordre du protecteur.
- Le protecteur ?.... Répéta la jeune fille en haussant un sourcil.
- En effet. Le garçon que tu as rencontré. Lui confirma t-elle."


Ce fut comme une douche froide pour la brune. Enola était littéralement sous le choc. Ce n'était pas du tout une blague. Un peu estomaqué après cela, la vieille femme reprit la conversation calmement, douce. Ses doigts fragiles caressant un bout de la tapisserie, comme si c'était une merveille.


"- Tu n'es pas des nôtres. Et tant que tu ne fais pas partie de notre lignée, je ne peux t'enseigner mon savoir.
- C'est dommage... Comment je pourrais vous rejoindre alors ?
- C'est impossible voyons. Tu n'es pas une aztèque comme nous. Et encore moins de notre système de vie."


Les sourcils froncés, les rides plus appuyés sous l'effort de sa grimace, elle l'interrogea, soudainement méfiante:


"- Pour quoi ? Quel est ton but Enola Ostria ?
- C-Comment savez-vous mon nom-
- Je pose les questions ici insolente. Lui trancha sèchement la vieille femme, comme si c'était devenue une autre personne. Pourquoi vouloir nous imiter ? C'est afin de manipuler le prince des ombres, notre gardien qui a souffert depuis des années pour obtenir la richesse ? Ou le pouvoir ? Tu cherches à créer un monde où la terreur régnera ? Qui es-tu ? Te laisseras-tu manger par tes démons ? "


Cette accumulation la déstabilisa. Suivit un haut de coeur, non pas au point de vouloir vomir, mais dans le sens que diverses sentiments lui remontaient. Submergé par ses émotions, la brune balbutia lamentablement des excuses, cherchant à lui prouver qu'elle avait tord. Qu'elle ne leur voulait aucun mal. Jusque une voix vienne lui souffler à l'oreille, la rendant pâle : « Je te surveillerais. Chaque choix que tu feras auront de lourdes conséquences, Enola Ostria. Prouve-moi si tu es digne de tes paroles douteuses. »

En un battement de cils, la brunette remarquait que la vieille dame avait subitement disparut. Elle tressaillit.


« - Enola ? Tu es ici ? Je peux entrer ? Lui demanda poliment Teacat de l'autre coté de l'abri. »


Aucune réponse. Tezcat pencha sa tête sur le coté, laissant son visage naturellement serein place à de l'inquiétude.


« - Eno...

- Je veux quitter cet endroit !!! »


Stupéfait, le garçon regarda la jeune fille sortir, rouge, les yeux larmoyant. Son corps tremblait de tout son être tandis qu'elle abaissait sa tête, refusant tout contact visuel avec le gardien de cette île. Sa respiration était sifflante, ses épaules montaient puis descendaient. Oui, Enola en était à bout. Ca faisait trop de choses à digérer pour une journée ! Alors que le noiraud s'apprêtait à prendre parole, l'adolescente le prit de court :


« - Je veux rentrer chez moi !

- Tu le veux ?

- OUI ! Je veux revoir ma mère ! Ma famille ! MAINTENANT ! Vociféra t-elle, relâchant toute sa peine sur le premier venu. »


Elle serra sa robe au niveau de sa poitrine, brisée. Le pire, fut quand Tezcat baissa légèrement sa tête, détournant son regard d'elle. Sa réponse était tout sauf ce qu'elle s'attendait.


« - Ce n'est pas possible.

- P-Pourquoi ?...

- Ils te verront et voudront te tuer...

- Mais c'est pas vrai à la fin ! S'égosilla Enola. J'ai fais quoi pour qu'on veuille me tuer ?! »


Les lèvres entre-ouvertes, Tezcat ne sut prononcer une seule syllabe. Bien sûr, cela poussa la collégienne à lui tourner le dos, rongée par le désespoir et la tristesse qui la submergeait. Emporté par ce flux émotionnel, celle-ci sprinta dans la forêt. Son nez la piquait, autant que ses yeux, qui s'humidifiaient encore plus. Ses poumons étaient comme en difficulté, l'empêchant de respirer convenablement. A force de courir, ses jambes devenaient lourdes et flageolaient. Au bout d'un certain temps, maladroite, Enola chuta, se prenant une racine d'un arbre.

Sanglotant, hoquetant, elle ne trouvait aucune force à puiser en elle pour se relever. Ses cheveux, cachaient son visage. La pauvre fille se maudissait. En quoi était-elle une erreur ? Qu'est-ce qui avait provoqué tout ça ? Comment vaincre l'élément perturbateur dans sa vie ? Pourquoi n'était-elle tout simplement pas comme les autres ?

Sous l'épuisement, ses paupières se referment délicatement.


« - Enola. Repose moi cet accessoire !

- Regarde père, je suis Ahuitzotl Le chef de la tribu !

- Oui j'ai vu. Maintenant repose-moi ça tout de suite, ce n'est pas un jouet ! »


Dans un fou de rire incontrôlable, plongé dans l'innocence absolue, Enola se marrait devant son père, qui la poursuivait, exaspéré. Le tempérament de sa fille était tout simplement épuisant. Une vraie boule d'énergie, ne s'arrêtant pas de jouer à tout et à n'importe quoi, dans l'insouciance.

Ces jours-là, étaient les meilleurs de sa vie.

Jusqu'il ne tombe.
Les feuilles ambré tombaient une à une. Détachées de l'union entre l'arbre de cette dernière, tournoyant, emportées par le mouvement du vent, qui celui-ci jouait une mélodie lors de son enterrement. La petite fille sanglotait, dans les bras de sa mère, qui noyait son chagrin avec les couleurs triste de l'automne. Tout était si sombre, moins animé, moins joyeux comparé à avant. La vie de la brunette avait changé à partir de là.

Aller de l'avant n'était pas une mince affaire. Encore moins quand on apprend que c'était un assassinat, avec du poison, un jour pendant une exposition.

...Une exposition ?


- Père... !


Réveillée, en sueurs, Enola se redressa vivement sur ses coudes, les yeux ronds, haletante. Elle avait revisionné son passé et pas n'importe lequel. Comme si on cherchait à lui transmettre un message capital. Il lui avait fallu un certain moment pour qu'elle puisse se mettre à jour dans ses soupçons. Ses orbes marron s'écarquillaient sous la révélation. Il y avait un lien dans tout ce qu'il venait de se produire. Son coeur battait de nouveau à la chamade.

De nouveau en forme, relevé et prête à affronter son destin, Enola fronça des sourcils, ses cheveux et sa robe offerte portés par la brise légère qui s'abattait sur elle, comme si, le vent partageait sa résolution. La collégienne venait de renaître de ses cendres ; à présent plus certaine d'elle.

Qui était-elle ? Juste la fille de son père, une sorte d'archéologue passionnée des mythes aztèques, ne voulant que préserver leur souvenir, quitte à se lier d'amitié avec eux. Et surtout, arrêter ceux qui ont tué son père, qui l'ont kidnappé et qui ont sans doute, volé ce qui était dangereux ici. Qui saurait réveiller un Dieu, pour obtenir un pouvoir immortel, tout en détruisant des vies à coté. Tout en marmonnant, zigzaguant entre les arbres et sapins dans le but de retrouver Tezcat, dans la matinée, Enola récapitula. La photo de Coyolxauhqui, la déesse de la lune, prise par son père. Il y avait des inscriptions au mur, citant comment l'invoquer. Les sourcils froncés, la brune se mordit les lèvres inférieures. Si cela venait à se produire, une vague catastrophe pourrait exploser à tout instant.

Or, l'avantage que possédait Enola, était qu'elle connaissait les sites. Après tout, son père en avait raconté, en plus des livres. A l'aveugle, sans avoir un point repère, l'adolescente s'aventura dans la forêt. La faim commençait à se faire entendre en plus que son estomac lui donnait raison. Le soupir quittant ses lèvres, la jeune fille s'acquitta de sa mission, pour se concentrer sur un éventuel festin. Ou un petit quelque chose pour grignoter. Quant à sa soif, il y avait suffisamment d'eau ruisselant dans le coin pour l'aider.


- Je pourrais aussi bien me laver... Et récupérer du poisson. Ca ne doit pas être trop compliqué, j'ai vu ce genre de pratique dans un film. Se motiva la brune en souriant naïvement. Allez ! Je ne dois plus fléchir face à un obstacle ! Pour que je sois aussi forte que mon père ! Pour lui faire honneur !


Toutefois, jamais elle n'avait pratiqué cette méthode de sa vie. Jamais de situation digne d'un survival ne lui avait été ouvert à son quotidien monotone. En se déshabillant, supposant être seule, Enola se laissa glisser dans l'étang qu'elle avait découvert depuis quelques minutes. Ses affaires délaissés sur l'herbe, à l'abri du soleil. L'eau, fraîche et non polluée lui fit frémir sur le coup. Elle était étonnamment claire et transparente.

Pas très loin d'elle, l'eau cogitait. En plissant ses yeux pour mieux observer ce qu'il s'y trouvait, un sourire déjà victorieux s'afficha sur son visage illuminé. Prédatrice, Enola se rapprocha en pas discret avant de s'y jeter en criant comme une barbare. A son plongeons, le poisson s'échappa. Sans abandonner, elle répéta la même chose pendant un certain bout de temps, changeant entre temps de tactique. L'eau l'éclaboussait et le bruitage résonnait suffisamment sur tout l'étang, preuve qu'une amatrice de chasse ratait ses tentatives.

L'agacement montait d'un cran, la poussant à rester sur place, la joue gonflée, debout, nue, l'eau s'arrêtant à sa taille. Le liquide ruisselait sur chaque parcelle de sa peau blanche, ainsi que ses cheveux aplatis, trempés.


- Mais c'est pas vrai.. Il faut que j'aille me faire une arme préhistorien pour le chopper ? Grommela t-elle, exaspérée. J'étais pourtant sûre être capable de l'attraper à main nue, comme dans des films...


Son ventre grogna de famine. Les mains dessus, Enola grimaça. Peut-être devrait-elle lâcher l'affaire et se concentrer sur sa mission... En général, l'Homme pouvait survivre près de une semaine sans manger... Être à jeun n'allait pas être facile, surtout que hier, la pauvre adolescente n'avait rien mit sous la dent. Le pire, était la solitude. La tête baissée, sentant les larmes lui monter aux yeux, une voix vint subitement lui redonner espoir.

... Mais pas d'une façon qu'elle l'aurait imaginé.


- Enola ? Je me suis dis que tu avais faim et euh... J-Je te dépose les fruits près de tes vêtements d'accord ? Lui prévint Tezcat, d'une voix timide.


Béat, Enola se retourna, les joues en feux. Elle était nue, il venait de franchir son espace personnel.


- ESPECE DE PERVERS !

- J-JE TE JURE, JE N'AI RIEN VU ! J-JUSTE ENTENDU !

- ET TU VAS ME FAIRE CROIRE QUE LES LAPINS VOLENT AUSSI?! SORS DE MON ESPACE PERSONNEL ! ON VA CAUSER APRES !


Répétant en boucle les « espèce de pervers », « gardien obsédé », « harceleur mignon », Enola grommelait en sortant de l'eau, se rhabillant en vitesse. Une fois prête, elle lui accorda la permission de revenir auprès d'elle. Se privant pas de la nourriture offerte par le gardien des ténèbres, Enola croqua dans la juteuse pomme. Sucrée et bien entretenu. Elle en fut même étonnée que ce fut un délice. Tezcat l'observait manger, avec un sourire attendrit et bienveillant planant sur ses fines lèvres.


- Je me suis douté que tu avais faim... Après tout, ta journée avait été mouvementée hier.


Sans blague, ironisa t-elle intérieurement en roulant des yeux, exaspérée. Enola fixa le noiraud, se tenant sagement près d'elle, les mains jointes derrière son dos, toujours avec son sourire naïf et innocent. Malgré tout intrigué par ce Tezcat, qui possédait en lui un degré de mystère en lui, l'adolescente s'enquit.


- Dis, pourquoi tu es si gentil alors que je t'ai sortit de sales choses en plus d'avoir dit que je voulais partir ?

- Hein ?

- S'il te plaît, sois honnête avec moi. J'ai besoin de ça...


Tezcat lisait en elle en silence. Après avoir prit soin de vérifier ses sentiments, sa sincérité, le garçon lui répondit :


- Parce que tu es une fille. Et tu as été en panique, effrayé. C'est absolument normal.

- ...Ahhhh ? Lâcha malencontreusement Enola en tirant une grimace, ne comprenant pas du tout ce raisonnement.

- C'est normal de vouloir aider ses proches ! Non ? Sourit-il, les yeux fermés.

- ...Ca dépend qui... Se contenta de lui répondre la brune, pas du tout emballé.

- Ne sois pas si négative enfin ! C'est rare d'avoir une présence humaine par ici !


Tezcat avait déballé le grand jeu. Enola soupira lourdement. Ce type était incroyable. Etait-il si naïf et stupide ? Un jour si on le trahira, le noiraud se sentirait très vexé. Enfin bon, cet aspect là, son innocence, sa joie de vivre et sa simplicité en plus de son aura mystérieux formaient une qualité pour elle. Ce garçon était tout simplement étrange et pourtant si agréable. La collégienne se sentait mal de l'avoir rejeté hier, alors qu'il voulait probablement, que sa sécurité et son bien.

Ce qu'elle ne savait pas, c'était que Tezcat la surveillait de près. C'était le gardien des ombres ici, un prince et un sorte de Dieu rejeté auprès de sa civilisation. Se maudissant, se haïssant du plus profond de son coeur, il avait été puni par les siens, afin qu'il puisse repentir à ses péchés. Bien que Arion l'avait aidé, en plus de calmer le coté hautin de Bailong, les voici partis en bon termes. Toutefois, de nouveau éveillé par la nouvelle menace, le jeune garçon aux yeux noir fut condamné à rester encore un bon moment ici.

Méfiant envers tout intrus, il comptait bien prendre son temps pour surveiller qui que ce soit. La grand-mère, lui avait susurré tout ce qu'il s'était passé avant sa fuite. Ce qui avait suscité chez lui, de l'intérêt. Pourquoi avoir autant envie de les rejoindre ? Pourquoi vouloir imiter leur normes ? Et surtout, d'où connaissait-elle tout son savoir ? Parce que oui, Tezcat avait lu en elle, un bon nombre de savoir sur sa civilisation. Or, tout cela devait rester vague auprès des gens de la capitale. Même de simples historiens ne savaient pas autant qu'elle.


- Tezcat... Je peux te poser une question ?

- Oui ? Quoi donc ? Sourit-il.

- Je sais que ça peut paraître... pas très respectueux...


Ce début l'interloqua.


- Pourrais-tu me guider jusqu'au tombeau de la déesse de la lune ?


Enola le regardait sérieusement, droite, lui faisant face. Tezcat se figea, les yeux ronds. Tout ce qu'il ne put lui répondre était un simple :


Pourquoi ?

Il ne faut pas que ces types qui m'ont fait du mal détruise ce site ! Il faut tout laisser ici, ne rien déplacer ou retirer ! Au risque de nombreux dangers !


Subitement, le visage du garçon se dépita. Son visage s'assombrissait. Sa gorge fut nouée et il détourna son regard du sien. C'était avec difficulté qu'il s'exprima :


Enola. Je me doute bien que tu es victime de tout cela... Mais laisse-moi gérer. Je sais comment procéder.

Quoi ?! Tout seul ?! Hors de question ! Protesta la brune en haussant le ton de sa voix. Sa main vint s'agripper à la tunique noire du jeune homme. A deux on sera plus efficace !

J'insiste. Fais moi confiance. Lui sourit doucement Tezcat en posant sa main sur les cheveux de l'adolescente.


« Grand frère ! »

Il lui avait aussi fait ce genre de traitement avant sa mort, songea le gardien de l'île, en plissant ses yeux. Donner autant d'affection pour une autre personne que sa petite sœur, toujours joyeuse, souriante et pleine d'énergie... Etait si lointain à ses yeux, à son coeur. Cessant de lui caresser les cheveux – qu'il faisait inconsciemment - , Tezcat lui adressa de nouveau un sourire réconfortant avant de s'éloigner.

Tandis que la fille de l'archéologue l'appelait, le pourchassant, une main rivée devant elle, comme pour l'atteindre, aussitôt, Enola comprit qu'il avait disparu dans la forêt. Aucun signe de vie, comme s'il venait de se volatiliser. Une joue gonflée, la brune râla. Ce qu'il était trop solitaire ! Certes, c'était avec une bonne intention, mais tout de même !


Quel idiot... Bougonna Enola en posant ses mains sur ses hanches. C'est à moi de réparer mes erreurs en plus de ralentir ces rats ! Comment je pourrais faire honneur à mon père si je joue la princesse à protéger ?! Raah... Pas possible...


Seule pendant un court instant, soudain, Enola sentit un courant d'air froid derrière elle. Parcouru d'un frisson lui parcourant tout l'échine, la jeune fille se débattit dans ses pensées pour oser tourner sa tête. Il devait avoir une présence derrière elle. Et ce qu'il y avait confirmait bien ses songes et sens ; une petite fille, s'arrêtant à ses genoux en taille. Une queue de cheval, la peau aussi bronzée que le garçon partit, ses magnifiques orbes onyx. Une légère robe, semblable à ce que Enola portait actuellement et des sandales. Avec un large sourire, la fillette pencha sa tête sur le coté, comme joueuse.


...Tu...es perdue ? L'interrogea doucement Enola en souriant.


Ne se doutant absolument pas que ce soit un esprit, aimante des enfants, la brune s'accroupit pour être à sa taille. Attendrit et bienveillante, elle enchaîna ses questions, puisque la noiraude ne répondait à aucune de ses questions.


Je peux t'aider ? Je suis Enola, enchanté...


La petite fille opina de la tête, toute sourire avant de tournoyer autour d'elle même, de passer à coté d'elle, franchissant un rocher plutôt épais avec une agilité déconcertante. En pointant du doigt une direction, elle lui indiqua :


Par ici !

Comment ? Beugla Enola, déconcertée, se relevant doucement.

Par ici ! Répéta la fillette avant de descendre de l'autre coté du rocher, plus visible aux yeux de l'adolescente.

Q-Quoi ? Mais attend ! S'esclaffa la brune, en quête de la suivre.


Embarqué dans une course effrénée, Enola haleta, concentrant sa vue afin de ne pas la perdre. De base endurante, elle pouvait rapidement sentir la douleur s'immiscer dans ses cuisses. Sa gorge la brûlait tandis que sa respiration était saccadé. En plus en sandales au lieu des baskets, les conditions pour courir étaient pas terribles. Après une longue séance de poursuite, sous les gloussement de la fillette, alors que Enola commençait à perdre patience, elle finit par la rattraper.

Le souffle court, appuyé sur ses genoux, plié en deux, Enola se sentait comme si elle venait de courir pour sa vie. Elle transpirait, ses mains étaient moites et ses lèvres étaient pâteuses. Difficilement, elle leva ses yeux. Le soleil l'agressait de plein fouet, l'aveuglant. S'abritant avec son bras gauche, l'adolescente tenta de se repérer avant de distinguer une silhouette non loin. Celui de la fillette, devant un grand temple, les mains toujours joints derrière son dos.


Mais... Où diable m'as-tu emmené petite ?

Par ici.


De nouveau en train de pointer une direction, Enola grommela.


Non, je n'ai pas envie de jouer ! Je veux une réponse !

La noiraude fit une petite moue attristée. Ce qui serait faire le fondre le coeur de n'importe qui.

Les réponses sont là-bas...

Les.. réponses ?


Légèrement troublé par ses paroles, Enola la considéra. Après l'avoir examiné avec attention, en plus du temple sous ses yeux, elle finit par opter à son option de la croire. Pénétrant dans l'enceinte du temple, elle écarquilla ses yeux. Malgré la faible luminosité qu'offrait le soleil à l'intérieur, la brune devina assez vite où elle se trouvait. Comparant la photo avec les symboles dans ses souvenirs, l'adolescente se rapprocha. Ses pas, faisant écho dans la pièce. Ses mains, se baladaient sur le mur garnie de pierre, constitué de plusieurs dessins, traduisant une histoire. Que la civilisation azthèque avait retranscrit à travers ces roches. Poussiéreux, légèrement fissurées à quelques endroits, la collégienne était bluffée.

C'était impressionnant. Prenant le temps pour reculer, afin d'admirer ce sanctuaire, qui était consacré à la déesse de la lune, Enola se rapprocha de nouveau du mur, les sourcils froncés, déterminée. Elle devait retrouver la scène de résurrection. Afin d'empêcher le mal que commettre l'irréparable. Mais avec quoi ? Retrouvant ce qu'elle cherchait, elle se creusa les méninges sans quitter son point de ses yeux.

De la peinture. Ou quelque chose pour effacer sans détruire la roche. Afin de respecter un minimum le travail des autres. C'était probablement fou, cependant, Enola n'avait qu'une cette idée en tête : du sang. Lentement, ses yeux se baissaient sur sa main droite. Ou gauche. Ca risquait d'être suicidaire, douloureux. Jamais elle ne s'était coupée, encore moins volontairement ! Ravalant difficilement sa salive, Enola essaya de se motiver.

Ca ne sera qu'une simple coupure... C'était pas comme si elle faisait un don du sang... Si ? Non ? Tremblante malgré elle, Enola se mordit les lèvres, un peu terrifié par la suite. Une coupure n'allait pas la tuer... ni lui transmettre une maladie contagieuse. Non ? Si ? Et si jamais elle se loupait et qu'elle se coupait une veine ?


Tout va bien ? Lui questionna une douce voix, qu'était celle de la fillette, derrière elle.

O-Oui. Je réfléchissais simplement ! Tu n'as pas à t'en faire ! Et ça sera rapide. Mieux vaut que tu ne regardes pas et te bouche les oreilles... Lui conseilla Enola avec un sourire forcé, dans l'objectif de ne pas la faire paniquer.

Hmm...


La fillette la jaugea avant de prendre un caillou à l'entrée du sanctuaire avant de se rapprocher. Les rayons du soleil s'infiltraient dans le temple, comme si, elles cherchaient à illuminer la fillette. A travers ses yeux onyx, on pouvait déceler une once d'espoir. Enola se figea légèrement, apercevant que les vaisseaux de lumières la traversait complètement.


C'est ça ce que tu cherches ?

At...

Une aiguille peut-être ? Rajouta innocemment la fillette.

T-Tu es morte ?


Une petite fille si jeune ? Comment ça se faisait-il ? Enola sentit son coeur se serrer. Même des offrandes pour un Dieu, un sacrifice aussi...


Oui. Mon frère m'a sacrifié. Lui répondit-elle doucement en souriant.


Qu'il était ignoble. Songea Enola, dégoûté.


Mais je ne lui en veux pas. C'était notre tradition et puis..


Elle trifouilla ses doigts timidement, jouant avec le caillou, qui lui échappa des mains, à présent à moitié transparente. Des larmes ruisselaient sur ses joues rosies. Lentement, la noiraude releva sa tête, la voix étouffée par ses sanglots. Face à son désarroi, Enola ne put contenir ses larmes à son tour. Sensible aussi avec les sentiments des autres.


Et puis, je peux le voir que de courte durée... Et lui ne peut pas me voir... Il est puni...

P-Pourquoi ça ? Voulut savoir la brune.

Parce qu'il est de la lignée du Dieu... Il a son sang... Et pour la protection de tous, il a dû me sacrifier... Et il s'en ait terriblement voulu qu'il s'est auto-affligé une partie de la malédiction...


Enola écarquilla ses yeux, dépassé. Son frère, s'en était voulu à mort pour ce qu'il lui ait arrivé, à cette pauvre petite. Il était probablement condamné à une profonde solitude...


Et... Qui est-ce ?...

Tu le connais déjà...

...Tezcat ?...

Mmhm... Prend soin de mon grand frère. Sourit-elle doucement. Il a besoin de ta lumière. Tu me le promet ?


Rapidement, Enola acquiesça, accourant vers elle, se jetant à ses bras. Elle ne pouvait pas exactement la toucher. Mais cette imitation lui suffisait. Autant pour elle que pour la défunte. En reniflant, l'adolescente lui promettait qu'elle l'aiderait à passer le cap. Qu'elle le jurait sur l'honneur de son père. La fillette la sourit, posant sa main sur les cheveux de Enola.

Comme elle l'avait fait des décennies pour son grand frère quand il n'allait pas bien. Le noiraude gloussa, les larmes aux coins de ses yeux. La pauvre, avait usé de son peu d'énergie pour pouvoir communiquer avec cette mortelle, qu'elle avait senti être une personne de bien. En fermant ses yeux, elle disparut subitement.


Enola ? Qu'est-ce que tu fais par terre ?


A la voix de Tezcat, Enola leva ses yeux larmoyant vers lui. La gorge nouée, elle lui adressa malgré tout un sourire.


...Rien, je priais pour votre bonheur.

Hein ? Lâcha t-il en sourcillant, confus. Et pourquoi tu me vouvoies ? C'est gênant...

Parce que on a pas le même âge ? Ironisa t-elle, en essayant de remonter tant bien que de mal.

Hé ?


Sérieuse, la jeune fille se redressa, le faisant face.


Je sais quel est ton véritable identité... Tezcat. Ou devrais-je dire...


« Tezcatlipocat. Le Dieu aztèque de la nuit, de la mort et protecteur des confréries de sorciers et du jaguar. »

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