Law X Chubby! Reader
Manga/Anime: One Piece
Titre : You are special.
Auteur : Lily Sawaka
Couple : Law X Chubby ! Reader
Date de publication: 01.12.2020
Notes à avertir le lecteur: Drame - Romance - Complexité du corps
N.A: Reader est féminin et a des formes. (Je trouve les chubby rares et je pense que j'en ferais souvent!)
Alors il est tard. 01:39 et euh, flemme de me reliiiire, donc n'hésitez pas à me corriger, j'aime bien. XD J'ai absolument voulu faire ce OS avant les autres. Parce qu'il est unique et on trouve très peu des Chubby Reader. Et j'ai voulu le rendre plus unique par rapport aux autres OS qui s'arrête sur du "Tu es ronde? Ne complexe pas tu es mignonnes, tiens un kissou~". Naaan je veux plus de description ect. Et la commande je l'ai trouvé extrêmement originale. (D'ailleurs, j'adore Law sauf que je connaissais peu ce perso et quand je me rends compte de mon premier qui date du lycée, que je respectais pas son coté froid/tsundere bahhhh....). Voilààà! J'ai fais de mon mieux pour cet OS! Certes, il est lent au début (moi? Aimer l'action? De quoi parlez-vous? XD).
....Oupsi, ai-je zappé de vous informer que j'ai voulu essayé de écrire à la première personne? Yolo. Enjoy, j'espère que ce sera à la hauteur! Sur ce, moi, go me coucher, et me préparer à écrire mon futur chap de ma fic MHA et réfléchir aux cadeaux de Noël...
(P.S; y a des OS que je vais finalement supprimer de mes commandes car je ne peux pas y arriver à quoi que ce soit. Et ça me stresse. Rassurez-vous, c'est juste 2-3. Rien de mal. XD C'est mis à jour. C'est surtout sur Magi (de base je voulais stopper) et un sur IEGO. Par contre je garde les OS sur Axel Blaze/Gouenji Shuuya car vous l'aimez trop. Sauuuuf que, avant de m'attaquer sur Danganronpa, j'ai un gros OS (Two-Shot avec lemon) à faire avant le nouvel an. Je sais pas si j'y arriverais mdr-. Allez, je vous laisses lire.
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Chubby signifie potelé. Grosse un peu. En fait, ce surnom là, me définie. Oui, les autres me caractérisent par mon physique. Je suis né comme ça et je me déteste. Je suis une boule de graisse et je le resterais.
À contrario de d'autres filles gâtées par mère nature, je suis tellement grosse, une intruse, une monstruosité. Toutes ont une belle silhouette, des seins plus ou moins visibles - et possèdent des lingeries mignons ou très attrayants -, pas de graisse, donc parfait pour s'enfiler n'importe quelle robe ou pantalon -, un ventre plat - donc ne ressemblent pas à une baleine pliée en deux si ça se montre en maillot de bain-, pas de vergetures, s'occupent parfaitement de leur épilation pour ne pas se montrer odieuse... et un maquillage parfait pour se rendre attirante.
Je n'ai aucun atout physique. Je le sais très bien et on me le fait constamment comprendre.
Mon nom est (T/P) (T/N). J'ai (20-26) ans. Et je travaille avec ma famille qui tient le Bar Hope. Sur notre petite île, Greenwaltz, nous sommes environs plus de cinq cents habitants. On est situé au milieu de l'océan. Sans doute vers l'équateur, qui sait. A vrai dire, je ne suis pas fan de la géographie. Tout ce qui me pousserait à apprendre, c'est en voyageant. Pas en étudiant dans sa chambre. Ah oui, j'ai oublié de le mentionner, là où je vis, nombreux poissons rôdent autour. Alors question commerce ; on est très convoité. Les marins ou pirates ne se privent jamais de venir nous voir pour se procurer de riches aliments rares. Les bourges aussi, mais comme notre île n'est pas à leur goût, ils préfèrent envoyer des larbins pour acheter ce qu'ils désirent.
A proximité de mon village, on a un volcan. Autrement dit, quelques uns des habitants prient leur Dieu pour qu'on ne subisse pas de punition divine. Après tout, si le volcan se réveille, son éruption engloberait tout notre île, nous emportant dans les plus profonds de l'abysse. Ca me donne des frissons, rien qu'en y pensant. Sinon, on est entouré de végétation, une plage commune et un grand port pour accueillir plusieurs bateaux ; pêcheurs, la Marine, les pirates ou encore ceux de voyageurs ou des bourgeois.
Greenwaltz est donc, l'île la plus paisible qui soit. Depuis que je suis né, il n'y a eu aucun accident que je puisse raconter.
Je lève mes yeux (C/Y) en direction du ciel. Dégagé, clair, le soleil atteignant son zénith, je me sens agressé par ses rayons en plein visage. Je grimace et m'abrite avec ma main, me faisant un peu d'ombre pour me protéger. Je tenais toujours à ma main, un panier en osier, remplit de mes courses faites il y a quelques minutes en sortant du marché. En cette saison, le climat tropical se fait facilement ressentir. Cependant, moi je portais un jean de couleur (couleur au choix), mes chaussures tongs, un T-shirt trop large pour moi de couleur (couleur au choix) sans dévoiler mon dégradé. Ah, et quelques accessoires comme bracelets en cuir et un avec des pierres. En langage de lithothérapie, je crois que ça se nomme Oeil de Tigre... Selon les explications des vendeurs, ça apporte la confiance en soi, de la force et de la protection contre la négativité. Est-ce que ça m'est utile ? Honnêtement, je trouve ça joli et oui, un peu, je trouve que ça me rend plus courageuse et forte mentalement.
Mais physiquement, cette pierre m'a pas aidé à perdre du poids. Ouais, ni même encouragé à perdre du poids, à commencer par réduire mon alimentation et bouger plus souvent. J'ai la flemme. Et j'aime manger moi... Les sucreries ou les délicieuses choses salées, je ne peux pas m'en empêcher ! Je ne sais pas comment font les autres avec leur régime. Ca me décourage.. Beaucoup réussissent mais moi... Impossible. Aussitôt qu'une femme n'a pas de rondeur et problème de eczéma... de boutons...
Bref, je me dirige vers mon chez moi. Les chiens domestiques aboient par ci ou par là, les oiseaux chantonnent depuis quelques arbres bien alignées le long du trottoir, des enfants qui hurlent en jouant je ne sais quel jeu avec leur bâton de bois...
— Prend ça !
— Ooouah !!!
Par la sainte divine des chèvres, pourquoi je me prend comme une putain de débile leur épée de bois dans la gueule ?!
— ...Oh. C'est Chubby... Me lâche un des enfants, celui-ci portant un petit heaume abîmé, sans doute récupéré dans un grenier.
— ...DITEEEEEES.
Je dois avoir l'air d'une monstre en rougissant de colère. Ou c'est peut-être ma gueule sous l'effet du courroux qui les font peurs. Ils deviennent blêmes et ils reculent lentement, comme des petits agneaux craignant que leur heure à sonné. Je brandis leur jouet, comme Zeus lève sa foudre sur les moins que rien.
— J'VAIS VOUS APPRENDRES MOI A BALANCER DES JOUETS SUR DES GENS !
— AHHHHHHH !!! FUIS, FUIS !!
La course commence. Et bien sûr, en l'espace de deux minutes, je m'effondre presque par terre, le souffle saccadé, rouge, presque couverte de sueurs et ma gorge me brûle avec mon nez et ma bouche est asséchée. Je peux entendre ces abrutis de gosses ricaner au loin, se moquant de moi et reprenant leur fuite. Malgré le bourdonnement aux oreilles, je pense déjà deviner ce qu'ils doivent se dire. Que je suis vraiment nulle, moche et grosse...
Putain, je HAIS les gosses ! Ils sont irrespectueux, crasseux et de vrais vauriens ! Ils n'ont qu'à rester dans leur coin à se curer leur nez et manger leur petite crotte dégueulasse ! Pfah !
De mauvaise humeur, après une quinte de toux passagère, je me relève péniblement, la douleur aux muscles m'assaillant sévèrement. Je me dépoussière et je récupère mon panier. Heureusement, mes courses ne sont pas tombés en chemin... Je renifle et me remet à marcher, le coeur battant encore, sous l'effet de l'adrénaline et de ma mauvaise humeur. Merci de me rappeler que je suis nulle...
Après avoir passé la poste et d'autres petits logements, je passe le seuil du bar, un plombier en train d'installer des charnières pour réparer la grande porte en pin. Je le salue, il me le renvoie et observe mon panier.
— (T/P), tu reviens des courses ? Comprend-il.
— Oui... Tu as pu réparer la fuite d'eau en cuisine ?
— Ouais ! Ta mère m'a demandé si je pouvais refixer la porte, comme elle était cassée.
J'opine doucement en lui souriant. C'est un ami proche à ma mère. Et aussi un de ses amis d'enfance. Il est un peu comme un tonton pour moi. En plus, Alexis fait partit des rares personnes qui ne critique pas mon apparence. Et je l'aime beaucoup. Avec ma meilleure amie. Je le laisse à son travail et je rentre. Pour l'instant, il y a quelques squatteurs pour prendre leur quatre heure ou pause café. Je m'enjambe jusqu'au fond, contourne le comptoir de bois et ouvre une porte menant à la cuisine, vide à cette heure-ci. Aussitôt, je range dans le frigo les courses et on m'appelle.
Ma mère est comme moi, ma corpulence, la même couleur de cheveux et a une poitrine plus imposante que moi. Contrairement à mes habitudes, elle n'a pas l'embarras de porter une robe. Elle me demande comment je vais. Je lui souris doucement et lui répond que tout roule. Soudain, elle me dévisage. Oh merde, c'est mauvais signe ça...
— Tout roule ? Tu as effrayé des enfants dans la rue !
Un verbe qui définit les enfants : cafter. Jouer la victime devant ses parents. Pour que les adultes puissent se plaindre ou gronder. De vrais manipulateurs, des diablotins ! Des démons sous une apparence innocente !
— Ils ont commencé.
— Ce ne sont que des enfants !
— Des enfants capables de te faire un doigt d'honneur ? Wah, même les mouettes sont plus tolérants qu'eux...
Ma mère fronce des sourcils. Des rides se forment tandis que des traits se durcissent. Ca y est, j'ai blessé son égo, elle va me faire la morale. Que je devrais me comporter plus en adulte, pardonner, commencer à faire mes économies et vivre toute seule sans elle et mon père, me trouver un autre job, me trouver un futur compagnon avec qui je ferais ma vie... A un moment, elle a même cité un nom d'un garçon qui me répugne. Déjà qu'il est insolent, ne se prive pas pour me sortir que je suis laide et ne me montre aucune tendresse... Sans façon ! En plus il a un rire de chimpanzé !
A bout de nerf, je claque la porte du frigo après avoir rangé les courses. Je l'ignore et je quitte la cuisine pour monter dans ma chambre. Les escaliers grincent quand mon poids est dessus. Une fois dans ma chambre, je me sens reposé et en sécurité. Il y avait quelques posters, des mémos en papiers colorées, un tableau suspendu sur mon mur de pierre, avec des photos Une étagère avec quelques comics, BD. Très peu de peluches et le strict minimum quoi, tout en bois. Je rêve d'un jour de tout changer et mettre un peu de nouveauté. Mais ça risque de attendre encore un moment. Déjà, le temps de me trouver un logement rien que pour moi, de payer des taxes pour les bourges... La vie d'adulte n'est pas de tout repos et pas facile. C'est vexant. Des fois, j'aimerais devenir une pirate ou être de la Marine, à voyager sur les mers, sans me soucier de mes problèmes de finances... Le seul problème, c'est que mon physique et mes capacités hors du commun pour être un peu longue à la détente est un frein.
Je me laisse m'asseoir sur lit, je soupire. Je suis encore un peu vexé à cause de ma mère. J'aurais très pu l'engueuler et râler sur le fait qu'elle ne veuille prendre ma partie. Non pas que je suis une fille rebelle et insolente, mais des fois, j'aimerais qu'on prenne en considération plus ce que je dis. Je n'ai jamais été odieuse envers la personne qui m'a mise au monde. Au contraire, je l'ai aimé, l'ai chéri, aidé... Mais bien sûr, à une étape de la vie, les parents veulent laisser partir leur enfant..
Je ne sais même pas si je suis prête. A vivre seule. Totalement seule. Depuis toute petite, après mainte insultes et moqueries, ma mère a été la seule à m'accueillir dans ses bras et à me réconforter. A me couvrir de câlins et de cadeaux. Je me suis attaché à elle. Au fil du temps, j'ai appris à ne plus me laisser faire, et je réplique. Parfois, c'est lourd d'avoir de la répartie. Ca use mentalement de devoir gâcher sa salive pour des abrutis.
Mes yeux (C/Y) se posent sur le miroir sur ma gauche, ovale. J'observe mon reflet et le compare avec les photos de moi plus petite. Je grimace. Je n'ai absolument pas changé, si on oublie mon double menton qui peut se dessiner si je m'amuse à tirer des gueules digne d'un gorille. Ca fait à présent deux ans que je me daigne à me maquiller – très légèrement pour rester un minimum naturelle – et à utiliser des produits de beauté pour faire disparaître mes problèmes de boutons et rougeurs. Depuis, au moins, ma tête a gagné des points. Par contre, mon corps de patate, c'est pas encore ça.
Je sursaute quand le téléphone escargot sonne. Je bondis du lit et je réponds, intriguée, le coeur battant après ce moment de frayeur. J'entends la voix de ma meilleure amie à l'autre bout du fil. Elle a le souffle coupée et me paraît toute surexcité.
— (T/P) ! Ramène-toi au port !
— Hein ? Pourquoi ? Je questionne en sourcillant.
— Un bateau ! Des pirates ! Ils vont embarquer !
— Sérieux ? Je m'exclame avec étonnement.
Ca fait des mois qu'on a pas eu de visiteurs en dehors des marchands ! C'est super ! Je m'empresse de lui répondre que j'arrive et je quitte ma chambre le plus vite possible. J'ignore les interrogations de ma mère qui doit se demander pourquoi mon agitation. Je trottine, pour éviter de trop m'épuiser, le long du trottoir. J'arrive même à dépasser quelques cyclistes, ce qui m'engorge de fierté. Je crois que mon impatience me permet de soulever des montagnes !
Après quinze minutes – un peu exténuant – à pieds, j'arrive enfin au port. Je distingue à l'horizon, sur l'océan, un bateau. Déjà pas mal de villageois sont en tain d'admirer leur arrivé. Les pêcheurs qui ont jeté l'ancre à l'eau, et qui étaient en train de enrouler la corde lié à ce poids autour d'un poteau, se figent à la scène, émerveillés. Petit à petit, ils se rapprochent et on discerne un logo de pirate sur le voile carré. Tous sont excités de les accueillir sur notre île Greenwaltz. Moi aussi. Soudain, une main se pose sur mon épaule et je me retourne, faisant face à ma meilleure amie, toute souriante.
— A ton avis, à quoi ils ressemblent ? Me demande t-elle, toute jubile, les yeux brillant.
— Aucune idée.
A l'opposé de moi, ma meilleure amie est du genre maigre. Une poitrine de taille moyenne, une coupe à la garçon manquée – donc rasé au bas et les cheveux un peu longs, dressés vers le ciel, maintenus par le gel –, un peu de mascara et des traits de crayons noir autour de ses yeux pour mieux ressortir ses orbes vertes, puis en plus d'un rouge à lèvre de couleur sombre, elle a mit du vernis à ongle noir. Toujours avec pleins d'accessoires, de bijoux argentés, cette femme a toujours eu son style bien à elle. Aujourd'hui, elle porte une salopette en jean dépravé, des tongs comme moi et un haut manches courts au col-V blanc. Son nom est Kurome. Elle a emménagé ici depuis quatre ans et elle et moi sommes inséparables. Avec son père qui a rejoint la Marine, elle et sa mère ont le meilleur poste pour voir l'océan, donc les premières à avertir le village à l'arrivé des visiteurs.
Kurome frictionne légèrement son piercing argenté à son oreille droite, plissant ses yeux, avec un large sourire. On dirait que ça l'amuse.
— Wesh, on dirait des poissons en train de se rassembler pour vénérer des requins ma parole !
— Calme, tu es la première surexcité dans cette histoire. Je lui fais remarquer, la taquinant.
— Ta gueule, je t'emmerde.
On se regarde et on rit comme deux fillettes se marrant à cette insulte. Ma meilleure amie, n'a jamais aimé différencier les pirates et de la Marine, contrairement à son père. Elle a toujours voulu d'une vie tranquille et paisible, de ce qu'elle m'a raconté. Avant de se trouver un job sur cette île, je me souviens qu'elle m'entraînait toujours partout, dans la petite forêt jusqu'au volcan, rien que pour explorer des endroits plus ou moins dangereux, comme une enfant découvrant un autre monde. Son esprit de petite fille la hante toujours, mais avec le temps, elle s'est assagie. Comme moi, elle est célibataire. Enfin, c'est un grand mot, car cette petite peste à trois prétendants !
Ses yeux verts s'écarquillent et son sourire s'élargit. Elle se met à sautiller et me secouer comme un prunier. Bordel, je suis pas un cocotier !
— Hé ! Regarde ! Ils jettent l'ancre !!!
— Arrête de me secouer !
— Tu crois qu'il y aura un beau gosse ? Dis ? Car ici, ce sont des poissons crasseux !
— Rêve pas qu'un pirate voudra vivre ici et s'accoupler avec toi...
— Me gâche pas mes rêves (T/P) !
— T'inquiète, je te passerais la carte des célibataires avec les vaches et chèvres !
— C'est pas drôle !
On finit par se taire dès que les pirates quittent leur navire. Ils ne sont pas très nombreux, mais impressionnant. Ils sont onze apparemment. Ah non, peut-être plus... Je n'arrive pas à le savoir, puisque j'entends les commentaires des autres. Fait chier, avec Kurome, on est mal placés devant la maison du maire ! Ensemble, on se bouge, on écarte les autres en ignorant leur injure sur nous. Maintenant dans le premier ou deuxième rang, on distingue mieux les nouveaux. Et là, mon coeur fait un bond et ma respiration se coupe.
Un homme mince de taille moyenne dirigeait son groupe, de marbre, sans sourire, en train de balayer du regards les habitants, comme s'il guettait nos moindres gestes douteux. Il a des cernes sous ses yeux et semble avoir des cheveux sombres – noir ou bleu foncé ? Qui sait, je ne saurais le décrire comme son chapeau nordique couvre tout son crâne. Le capitaine de l'équipage portait un long sweat tombant jusqu'à son tibia, ouvert, dévoilant à moitié sa chemise noire entre-ouverte, son torse musclé, bien entretenu après tant d'exercices et d'expériences dans sa vie en plus d'un tatouage plus que particulier ; un sorte coeur – enfin, je suppose, comme sa chemise m'empêche de voir entièrement la forme - de couleur noire, reliée à une tête de mort. Hé, attend, c'est le symbole sur leur voile...
Mais genre, matez-moi ces biceps. De vrais tablettes de chocolat. Juré, il a de quoi faire fantasmer n'importe quelle femme. Habituellement, je ne suis pas du genre à qualifier quelqu'un par le physique, mais lui, c'est un cas à part, une putain de perle rare !
Ses yeux noirs, tel une pierre précieuse comme l'obsidienne, il s'attardent sur moi. Sur ce faible contact visuel, je ressens des frissons parcourir tout mon corps, et je suis figé sur place. Ma respiration devient lourde, comme s'il m'avait jeté un sort quelconque. Je me sens comme écrasé par une forte pression, ou probablement son aura. Je ne saurais définir totalement ce que j'avais. Toutefois, ce n'était pas un mal être ou de la peur. Ni l'effet d'une flèche de Cupidon. Des décharges électriques m'assaillissent de partout, ce qui activa par la suite un autre sentiment désagréable : des fourmis aux pieds. Quelle horreur. Mes poils s'hérissent indéniablement sans aucune raison ! Juste pour un regard, je ressens un peu trop de choses. Pour amplifier mon embarras, il entre-ouvre sa bouche, parlant sans doute à la foule et non à moi directement.
— On est ici pour des provisions. On ne restera pas plus de trois jours.
Il a fait affirmer tout le monde. Tous se bousculent, cries, hurlent – voire hystériquement pour certaines jeunes femmes célibataires –, en proposant offrir gratuitement de la nourriture ou les conduire quelque part où les pirates pourront se loger en toute sérénité – voire les vénérer comme des Dieux –. Je grimace. C'est rare de les voir cogiter tels des bêtes de foire. C'est à peine à savoir s'ils ont été éduqués ! Ma meilleure amie les dévisages et râle dès qu'on nous pousses, plaçant son bras droit derrière ma nuque, pour me protéger de ces fous. Vraisemblablement, le noiraud ne semble approuver ce désordre. Il nous foudroie tous du regard, réussissant à calmer tout le monde en un instant.
Par contre, je ne sais pas qui est l'individu qui m'a poussé, qui m'a crut que j'étais un extraterrestre et que j'étais envisageable pour distraire, mais grâce à cette personne, je tombe par terre, sur les dalles chauffées par le soleil. Non pas que la chute m'ait fait le plus réagir, mais c'était surtout le fait que mes mains touchent la terre, qui était comparable à de l'eau brûlante sous la douche. Ca m'a fait arracher un petit cri de douleur en plus que du coup, mes paumes ont été un peu râpées et des cailloux qui jonchaient un peu le sol se sont incrustés dans ma peau. Le silence s'abattit dans le village, créant instantanément un malaise.
Je suis conne, je ne sais donc pas tenir sur mes deux jambes ou quoi ?! Je ne manque pas de me faire remarquer par des arrivants ! Avec une chute totalement idiote ! Fuck my life !
Honteuse, je n'ose pas lever mes yeux vers le capitaine pirate. Je discerne toutefois ses chaussures noires et jean bleu avec des motifs de léopard. J'ai une étrange impression qu'il vient réduire sa distance avec moi. Et là, je note qu'il a aussi des tatouages sur le dos de ses doigts, chacune : D, E, A,T, H. Une seconde, ça ne veut pas signifier « mort » ? Avec embarras, je me daigne enfin à lever mes yeux (C/Y) pour le faire face. Ses yeux me transperce, suscitant encore une fois, un frisson chez moi.
— Euh... Bienvenue sur Greenwaltz ? Je lui souris maladroitement, tentant vainement de changer de sujet à cause de ma chute.
Si ça se trouve, il doit croire que j'ai un peu trop picolé. Je crois que ses compagnons retiennent de pouffer alors que lui, ça ne l'amusait pas du tout ! Moi en attendant, je me sens vraiment comme une moins que rien. La honte... j'aimerais disparaître et me cacher dans ma chambre, à prier que tout ça n'était qu'un rêve.
— Je ne suis pas ici pour la détente.
— Oui, j'imagine, faut garder le tempo en mer, je suppose... Je commente.
Il me fixe un moment. Puis fini par me dévisager.
— Ecarte-toi.
J'écarquille mes yeux (C/Y) après avoir entendu son ordre sur un ton glacial et son regard intimidant. Là, je me sens totalement écrasé par sa présence. Je me mords les lèvres et sans répliquer quoi que ce soit, je m'exécute. Des gloussements me parvinrent assez vite jusqu'à mes oreilles. Je baisse ma tête, me réduisant très vite dans un silence pesant. Ma gorge se noue instantanément et je ressens des picotements désagréable se manifester par là. Mon coeur se serre lentement, blessé par les moqueries des autres. Sans même que je puisse m'en assurer à travers mes yeux, je peux le ressentir, tout ces regards posés sur moi. Espiègles, moqueurs, ennuyés. Ce genre d'émotion qu'on me lance depuis toujours...
Ca me brise, me fait rappeler sans cesse que je suis nulle, moche et grosse. Un poids, quelqu'un qui gêne et qui n'a pas de charme ni de qualité... Pour abréger ; une moins que rien. Bien sûr que oui, je meurs d'envie de hurler aux habitants un « Allez vous faire foutre » en leur faisant un doigt d'honneur. Que c'était de leur faute si je suis tombé comme une merde devant ce beau pirate.
Cependant, mon sentiment d'infériorité prend le dessus et je me tais. Il y a juste Kurome qui s'assure si je n'ai rien de cassé, elle, plus douce, attentionnée et concernée par moi. Quand quelqu'un ose faire une remarque déplacée à mon sujet ou sur elle, ma meilleure amie les foudroient sur regard, furieuse. Sa bonne humeur s'est très vite envolée...
J'entends vaguement le maire saluer respectueusement les arrivant, leur indiquant rapidement les lieux jugés les plus intéressant pour eux. En plus d'un mouvement précipité que je peux témoigner avec son ombre, sa voix me paraît trop mielleux que habituellement. Il ne pense qu'à la réputation de l'île depuis qu'il a prit le flambeau de ses parents retraités... il court après l'or. Avec leur bruit de pas qui s'éloigne, j'estime que c'est le bon moment pour relever ma tête. Quand même... les plus belles femme de l'île viennent les suivre, comme des animaux en chaleur. Voici des sangsues avec des jambes ! Une nouvelle espèce maritime !
Je suis déconcerté. Y a un ours polaire dans une combinaison qui porte un long nodachi, dans un fourreau décoré de croix et équipée d'une garde de main en forme d'oblongue couverte d'une fourrure blanche, avec un sorte de petit morceau de corde rouge liée à la base de sa poignée. Wow. Stylé...
On me pousse méchamment.
– Bravo pour nous avoir foutus la honte. Me crache-t-on.
Absurde. Ils sont ignobles à m'accuser de la sorte, juste parce que je ne suis pas à leur goût. Avec un élan de courage, et de rage qui bouillait en moi, je m'exprime en le dévisageant, ma voix tremblante disparaissant, ne laissant que de la froideur et un ton accusateur sur mon interlocuteur.
— A cause de qui aussi si je vous fous la honte ? A ce que je sache, je me tiens sur mes deux jambes.
Mon ton presque sarcastique ne semble pas lui faire plaisir. Sans doute l'injustice et que la présence et le soutien de ma meilleure amie m'aide à continuer sur ma lancée. Pas question que je me laisse piétiner comme ça. Je peux le faire. Je devais apprendre à me débrouiller toute seule, et faire disparaître ma timidité et mon infériorité.
— N'importe qui peut rester debout, même avec un peu de monde.
— Oï, ferme ta gueule. Mon amie n'est pas un vulgaire cochon ! Merde ! Gronde Kurome en lui lançant des éclairs depuis ses yeux, ses bras croisés.
— Entre une délinquante et une moins que rien, vous faites bonne paire. Peste l'homme en tournant des talons.
Ma pote lui tire la langue avec une grimace légère tout en lui faisant un doigt d'honneur. J'avoue que j'ai exactement la même réaction dans ma tête... Elle se tourne vers moi et m'adresse un sourire sincère, son visage s'adoucissant, un peu comme si j'étais l'élément qui rendait sa vie meilleure.
— Oublie ce connard. Il ne mérite pas ton attention. Et tu n'es pas une moins que rien. M'assure t-elle, pour me réconforter.
— Oui, sans doute...
Malgré ce qu'elle dit et mon ressentit, il y a un écart. Je ne peux pas m'empêcher de prendre en considération la remarque de cet homme. Cette sensibilité que j'ai, je l'ai depuis toute petite. Chaque constatation, chaque dires et regards, je les écoutes, encaisses et je me blesse intérieurement, rongé par mes défauts. Pas une seule fois, je me suis sentie belle. Même avec une coupe de cheveux, ou un petit maquillage pour me rendre plus femme. Je reste horrible, et le ce sentiment se multiplie à chaque fois que je vois mon reflet à travers le miroir.
J'imagine même que les pirates ont dû se moquer de mon existence aussi...
— Mon père serait vert, n'empêche...
J'attrape tardivement son monologue. Je bats des paupières.
— De quoi ?
— T'sais, mon père est de la Marine. Me rappelle t-elle en agitant son doigt. Ben, en plus de quelques cadeaux de sa part, j'ai été gâté d'avis de recherches sur les pirates.
— Que tu n'as pas éparpillés sur l'île. Je devine.
— Exact. Ben, je crois que la tête du type, le capitaine, si je me souviens bien, il coûte cher.
Surprise, je suis toute ouïe.
— Trafalgar Law. Quelque chose du genre... recherché pour au moins cinquante mille berry. Fin', ça me dépasse les prix.. Commente t-elle en balançant sa main vers l'arrière, signe qu'elle se fichait des détails.
— Il... a tué beaucoup de personnes ?
— Je ne saurais te répondre ma belle...
Dubitative, je me penche pas mal sur cette question. Pour moi, malgré sous ses airs indifférent et glacial, je suis presque convaincue qu'il a bon fond. Il a dû sûrement vivre de mauvaises choses jusqu'ici avant qu'il n'adopte cette attitude. Je ne pense pas avoir non plus une imagination à l'extrême, mais si ce dénommé Law avait un tatouage représentant un coeur... il devait bien y avoir une signification. Pas vrai ?
Je quitte mon amie une heure après, direction ma maison. J'ai le temps de me reposer au lit, à grignoter des gourmandises tout en lisant un bouquin... avant de travailler le soir en temps que serveuse mais aussi en tant que assistante du barman : mon père. En toute sincérité, je n'aime pas ce job. On me rabaisse constamment, on me critique, m'humilie publiquement, stigmatise, et on me râle dessus car les clients préféraient une autre serveuse plus jolie que moi et moins grosse. La première fois que j'ai travaillé, j'avais du mal à retenir mes larmes et j'explosais, j'abandonnais tout pour filer dans ma chambre et pleurer. Les méchancetés, je n'arrive jamais à faire abstraction.
Je ne m'assume pas. Je me sens mal comprise. Mal aimé. Pas désiré. Je suis juste une foutue Chubby, alias la fille baleine qui s'est échouée sur cette île et qui est une grosse bouffeuse. J'ai lu dans des articles que l'alimentation n'était pas le seul facteur que ce problème. Il y a le stress qui y est compté dans le lot, les fortes émotions ou une simple maladie génétique. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi on ne dit rien à ma mère mais moi si. Pourquoi ? Parce qu'elle est déjà fiancée et a plus d'années d'expériences que moi ? Parce qu'elle a moins poids que moi ? Une silhouette moins ronde que moi ?
La vie est tellement cruelle...
Soudain, je discerne du monde au niveau de ma maison. Je bats des cils, tellement je suis déconcerté par ce qu'il se passe. Une bagarre avec des types ivres ? Des ovnis ont envahis mon espace privé ? Mon délire partait loin, m'obligeant à écarter les passants et foule qui se tortillaient, tels des chenilles qui se déplacent, pour voir quelque chose dans le bar de Greenwaltz. Une fois à l'intérieur, mes yeux sortent de l'orbite, tellement que j'étais choqué. Enfin, je ne devrais pas l'être, c'est même logique mais...
Par la sainte des chèvres et Dieu de l'île, pourquoi ces pirates squattent déjà le Bar Hope?! Privilégiés, ils ont la plus grande table circulaire en bois. Les autres membres sont dispersés dans d'autres tables aussi grandes que l'une et l'autre. Tous ont chacun un verre de qualité, avec les meilleurs alcools offert – et une carafe d'eau fraîche avec – et des spécialités de l'île avant le plat de résistance : des olives, de la pistache, ... Je plisse mes yeux (C/Y) en observant tout l'équipage réunis, tous relativement calmes et posés. L'ours polaire me semble même très poli envers ma mère qui leur sourit en apportant un panier de pains tranchés. Le capitaine très tatoué se crispe et dévisage ce qu'elle est en train de poser sur leur table. Ses yeux si sombres me font frissonner...
— (T/P) ! Me crie ma mère en s'éloignant de la table, les sourcils froncés. Qu'est-ce que tu fous ?! Dépêche-toi de t'habiller, on a du pain sur la planche !
— Mais je commence à...
— Tu seras payé plus que habituellement ! Grouilles-toi maintenant !
En abréviation, ça veut dire « magne-toi ou je vais t'enculer mon enfant ». Adieu ma liberté...
Law me lance un regard, comme ma mère ne s'est pas privé de m'interpeller devant l'entrée. Je rougis de honte, baisse les yeux et monte les escaliers pour aller dans ma chambre, le coeur battant. J'aime ma mère. Mais des fois, qu'est-ce qu'elle peut être chiante... Je retire ma tenue pour enfiler l'uniforme du boulot. Contrairement aux attentes de ma mère, j'ai refusé la longue robe volumineuse. Je ne veux pas la ressembler. Alors je me suis contenté d'un jean et d'une chemise et tablier. J'enfile des chaussures toutes propres et attache mes cheveux (queue de cheval/tresse/chignon). J'attrape à la va-vite mon carnet de note et un stylo puis m'arrête en voyant mon reflet dans le miroir. Je grimace.
Mon reflet est affreux. Je suis moche. En plus, mon visage est rouge. Ca ne partira pas si vite avec mon embarras. Avec le débarquement soudain des pirates, mon niveau de stress est assez élevé. J'inspire toutefois une bouffée d'air, essaye de m'encourager et sort de mon confort pour affronter la réalité qui m'attendait à bras ouvert, sans issue de sortie.
Ce n'est même pas la nuit, que les membres de l'équipage animent la pièce. Rires et conversations fusent dans tout le bar. Le soleil se couche à peine à l'horizon à travers la fenêtre ronde sans rideaux sur ma gauche. Les rayons émettent une faible luminosité dans la pièce, nous rappelant qu'il faudrait allumer la lumière. Ce que je fis, en appuyant sur l'interrupteur. Personne ne le remarque. Alors que je descends, j'aide ma mère pour prendre les notes de ce que veulent les clients. Je m'arrête devant une table.
— On peut vous proposer notre spécialité de l'île si vous désirez..
— Hé, tu es la personne qui est tombé, non ? Constate un des hommes, avec un certain rictus.
Inutile de me rappeler, du con ! S'insurge ma conscience, vexée.
— C'est que vous avez une excellente mémoire ! Je réplique ironiquement avec un sourire qui sonnait faux. J'en déduis que je dois rajouter plus de carottes ?
— Répète ?! S'indigne t-il.
— C'est quoi la spécialité de l'île ? S'enquiert Law en me fixant, imperturbable, ignorant mon coté effronté.
Je soutiens son regard, la jouant pro.
— Salade composée, sandwichs poulet-..
— Je ne veux pas de pain. Me tranche-t-il sèchement.
— Ah ? Pourquoi ? Je questionne en sourcillant, ayant un doute sur ses goûts. N'aime t-il pas le pain ?
— Je n'aime pas le pain. Grogne t-il en me dévisageant.
— Ne soyez pas énervé. Je pense avoir trouvé la solution à tout vos maux.
Il m'arrive à être très taquine. Sans regret !
— Un hot-dog ! Qu'en pensez-vous ?!
Miracle ! J'ai fait rire ses camarades ! Je me félicite de cette blague avant que je ne ressente des éclairs qui me sont adressés, assez brutaux. Son sourire fier se fige. Pétrifiée et à la fois en sueurs, j'ose finalement rouvrir mes yeux pour faire face à mon client, qui lui, ne semblait pas apprécier cette rigolade... Involontairement, je me mets même à trembler.
— Oï, la boule, si j'étais toi, j'éviterais de me provoquer.
— Désolé, je ne cherchais pas à vous offusquez..
Je baisse la tête, gêné qu'il me réprimande aussi froidement. En plus, il m'a traité « la boule ». Je suis choqué, moi qui le voyait un peu moins hostile... J'ai eu tort. Mon coeur se serre instantanément, augmentant mon malaise. Je souris faiblement et m'éloigne de lui, la tête haute, gardant un minimum mon sérieux. Pas question de me mettre à genoux et recevoir des coups de pieds. Je ne veux plus subir ces atrocités.
Le service est long. Il m'arrive parfois à être demandé aux fourneaux. Les pirates ont un sacré festin. Chanceux qu'ils sont... tout ces petits plats qu'on leur fait, me donne l'eau à la bouche. Il me fallait une force impressionnante pour que je ne grignote pas quelque chose. De temps en temps, je jette un œil vers Law. A contrario de ses camarades, il ne sourit quasiment pas et ne cause pas beaucoup... C'est... troublant.
A la nuit tombée, quelques uns, après s'être bien rassasié et picolé, s'étaient endormis sur la table. Le peu de choppe que certains avaient étaient sur le sol, le reste du contenu salissant le sol en bois. En plus, non seulement certains bavaient, mais d'autres ronflaient ! Quels porcs ! C'est qui, qui va nettoyer tout ce bordel ? C'est bibi !
Je m'imagine très bien gifler tout ces cons et les jeter dehors, dans le tas d'immondice des animaux à élever tiens ! Ils seront plus conscient des conneries et des lourdes tâches qu'ils traînent aux travailleurs !
— Oï, cesse de râler dans ta barbe, la boule. Me lance le capitaine pirate encore éveillé.
— T'sais quoi ? La boule en a marre de tout nettoyer derrière tes hommes dégueulasses !
A travers son regard, je crois déceler de l'étonnement à ma réplique. Toutefois, il reste de marbre, indescriptible.
— Tu pouvais leur dire de faire moins de bordel. Me rétorque t-il, nonchalamment.
— Aux dernières nouvelles, je ne suis pas à l'aise avec tout ces hommes, en plus des pirates, et je tiens à ma peau.
— On ne mange pas.
— Ben de loin, si !
Il a un rictus qui se forme aux coins de ses lèvres, néanmoins son regard n'a aucun changement. Etait-il amusé ? Ca lui faisait marrer ? Il se foutait de moi ? Merde, c'est perturbant. Comment peut-il réussir à me faire frissonner ainsi ?
— Je suis docteur, je ne suis pas cannibale, la boule.
— Docteur ? Avec une arme ? Je me sens SUPER à l'aise, genre, je suis prête à me laisser toucher pour que tu soignes mes blessures !
— Tu exagères trop.
— Et je ne crois pas un mot. Un docteur qui est super tatoué, me paraît pas assez doux... ça ne me rassure pas. Je lui apprends sur un ton sec.
Ennuyé ou vexé, il plisse davantage ses yeux et ses sourcils se froncent un peu plus. Ses traits quant à eux, se durcissent, amplifiant son hostilité. Par pure précaution, je recule, déglutissant difficilement ma salive. Je ne me sens pas très bien en sa présence. Il est certes, très canon, à une voix très grave et son regard peut provoquer des spasmes... néanmoins, son attitude laisse à désirer ! On dirait qu'il est m'en foutiste et serait faire un doigt d'honneur à quiconque qui se dressait sur son champ de vision ! Je détourne mon regard, le coeur lourd, gonflant mes joues, comme une enfant mécontente.
Au passage, autant ajouter un autre point de vue !
— Et j'ai un nom. (T/P). Pas « la boule ».
Je peux sentir son regard intense me jauger. Je grimace et me mords les lèvres. Il me sonde un peu trop à mon goût, que ça en devient désagréable. Je lui tourne le dos.
— Alors pirate, j'espère que tu vas le retenir.
Sans réponse. Je m'en doutais ! Il s'en bat les couilles ! Où est le sécateur ???!
— Où est l'intérêt si on ne se voit plus ? M'interroge t-il.
Je sursaute. Je me retourne et le voit fixer un point vide, toujours en tenant son arme contre son omoplate. Oui, il n'avait pas tord sur ce point de vue... mais des fois, malgré la distance, on n'oublie jamais des moments marquant. Qu'ils soient bons ou mauvais. Je partais sur ce point de vue. Mais... mes lèvres ont bougés.
— Tu demandes à une femme si elle pourrait oublier un bel homme bien foutu ? C'est osé.
PUTAIN, MAIS JE DECONNE. DANS QUEL MERDIER JE ME SUIS IMPLIQUE ? FAUT QUE JE ME PRENNE UNE DOUCHE FROIDE !
— Dans le cas contraire, c'est à oublier.
— ...
Va s'y, je chiale. Mon âme chiale. Mon coté effronté chiale. Je chiale.
— N'empêche, cette île est à coté de la plaque. Note t-il en levant ses yeux, pour scruter le personnel mais aussi les décors. Vous êtes comme des êtres qui attendent des nouveaux venus pour faire une fête, et vous vous fichez si on peut réduire votre village sous esclavage, ou commettre des crimes. Et j'ai cru comprendre même que vous vénérez un Dieu qui vit dans le volcan. Et vous êtes trop naïfs.
— ...ouais et ?
— Il n'y a rien de fascinant dans le coin. C'est vide. Et trop paisible et vous vivez sous une utopie.
Wouah, le voilà en mode intello. Qu'on l'applaudisse. Du génie. Je suis toute admirative. Je bave devant ses analyses. Bien sûr, je suis ironique hein. Après tout, j'ai assez reçu des poids pour m'écraser sur le sol, sous la honte. Inutile de m'en rajouter, sinon je risque de rejoindre le noyau sous terre et cramer.
Je le laisse faire sa liste, en roulant des yeux et commence à ramasser les choppes et verres.
— Tu ne t'ennuies pas ici ?
— Si.
Je crois que je titille sa curiosité. Il prend un moment, sans doute pour hésiter à poursuivre cette conversation. Je me décide de le dévancer.
— Mais je ne peux pas partir. Que ce soit ici ou ailleurs, j'aurais du mal à trouver ma place. Et rien ne pourrait faire changer mon mode de vie. Après tout, tu m'as vue. Je suis grosse, pas endurante, je n'ai pas vraiment d'utilité et on se fout de moi sans cesse. Je n'ai pas de valeur. Je ne peux même pas changer. Bref, je suis nulle et moche.
— Je ne te trouve pas déroutante. Pour moi, tu es une femme parmi tant d'autre.
Je me fige et me retourne lentement pour le regarder, les yeux ronds. Quand je le vois, mon coeur bat à la chamade et je crois que mes pupilles sont dilatées, tellement que je suis stupéfaite. Il était sérieux ? C'est la première fois qu'un homme aussi charmant me fasse cette réflexion. Et ça me fait effet de baume au coeur. Je me sens émue. Prête à pleurer sous l'émotion. Mes iris (C/Y) brillent puis s'humidifient.
— Tu... les filles comme moi, ne te déplaisent pas ? Je me répète, pour être sure de n'avoir pas rêvé.
— Au cours de mes voyages, j'en ai vu des personnes, m'expose t-il calmement en me reluquant, sans aucune sévérité, et pour moi, ça m'importe peu. Mes critères ne se passent pas par le physique. Obèse, surpoids, maigre, rien ne change niveau du squelette. Et tu es un être humain.
Il penche sa tête sur son épaule gauche, détournant son regard du mien, ajoutant :
— La force se juge par le coeur. Ce qui serait idéal, c'est que tout le monde ait un objectif de vie. C'est tout. Et qu'on ignore et repousse nos faiblesses. Qu'on affronte nos peurs et qu'on avance pour réaliser nos rêves.
Son discours me rend toute chose. Dans un premier temps, je suis touché en plein coeur. Deuxièmement, il me fait comprendre que je suis comme tout le monde et que je devais penser plus à mon avenir que de freiner sur mon complexe. Et pour terminer, que je dois réaliser mes rêves. Car tout est possible. Malgré ses airs détachés, il sait trouver les bons mots. Et ça me réconforte.
Ca me fend le coeur de devoir nous séparer prochainement. Avec tout ça, je lui adresse un sourire sincère, ravie que Law soit en réalité, un homme de bon coeur. Il ne me fixe pas pour l'instant. Probablement que le capitaine est las de converser. Ou soit il veut me laisser finir le boulot.
Une fois avoir fini, avoir tout mit à la plonge en cuisine, j'aperçois cet homme qui a sut faire chavirer mon coeur se lever avec quelques uns de ses hommes encore debout. J'emboîte aussitôt le pas, ne voulant pas les abandonner dans le noir, surtout qu'ils ne connaissaient pas par coeur l'endroit... Je leur propose un hôtel le plus proche. Law obtempère avec les autres qui me remercie de les guider. Dehors, seuls quelques lampadaires éclairent les rues. Ne cherchant pas à trop taper la causette, me doutant qu'ils étaient fatigués, le trajet se fait donc dans le silence. Une fois devant une demeure, je m'incline, en leur souhaitant une bonne soirée. Bepo, l'ours polaire, me remercie gentiment. Il est trop mignon ! Je me demande comment il a été recruté par Law... lui aussi, a sûrement craqué pour cet animal, bien sûr, il devait être bon en matière de combat, je présume.
Le dernier du groupe à entrer, était le capitaine de l'équipage Heart. Il me scrute et je cligne des yeux. Avait-il quelque chose en particulier à me dire ? Peut-être un doux mot ? Me complimenter ? Me remercier pour mon aide ?
— C'est bon, tu peux disposer.
— ...Euh... oui... bonne nuit ?
Le pirate et docteur me tourne le dos sans répondre, claquant la porte derrière moi, me laissant en plan. Je fais une moue déçue. Il aurait pu me répondre... c'est la moindre des choses... non ? Je me sens blessé. Sérieusement, qu'est-ce que j'attendais ? Il partira vite après avoir prit le nécessaire pour son voyage et... il m'oubliera car je suis jugé pas importante ni mémorable. Je serre mes poings et me retourne, direction ma maison. C'était tellement calme dehors, frais. Aucun vent ni chat. Mes yeux sont dirigés vers mes chaussures, me sentant seule.
Cet homme, si distant et glacial, m'a profondément touché et affirmé que je n'étais pas moche. Je ne sais pas ce que j'ai cru, mais il m'avait réchauffé le coeur. J'ai dû me projeter loin avec lui. A me faire des sourires, à se montrer doux avec moi. Voire plus loin. Je sais que c'est parano. Cependant, jusqu'à présent, mis à part ma famille, Alexis et Kurome, c'est le seul homme qui a dans les alentours de mon âge, qui me trouve normale et m'apprécie à ma juste valeur. Enfin, non, il m'apprécie pas, car il m'a ignoré... Ah.. je ne sais plus !
Je pourrais presque m'arracher les cheveux à cause de lui ! Je suis exaspéré et je ne sais plus quoi en penser.
Enfin dans ma chambre, je m'effondre sur mon lit, après avoir détaché mes cheveux. Tout mon poids s'écrase contre le matelas qui se plie légèrement en deux, mais résiste tout de même. Ce doux parfum envoûtant à la lavande me met bien. J'ai bien fait de faire la lessive ce matin.. J'apprécie les bonnes odeurs... Je m'allonge et serre mon coussin contre moi en me repliant sur moi-même. Je ressens comme un vide maintenant. La solitude ? La déception ? Je ne sais pas ce qui me fait barrage. Mon ventre me fait terriblement mal. Je presse mon coussin contre moi.
Petite, je répétais sans cesse cette position, après de sales journées. A me morfondre, à exploser en sanglot. A me détester, moi, qui avait la corpulence d'une grosse boulette de riz. Aujourd'hui, je pense que c'est plus à cause des paroles de Law Trafalgar. Oui. Il ne restera pas longtemps ici. Il m'oubliera comme cette île entière. Et ça me brise le coeur. Il pourrait garder un souvenir ici, un petit quelque chose qu'il pourrait lui redonner envie de revenir ici à un moment donné ! Ou même pour envoyer une lettre ! Je n'en ai jamais reçu et Kurome le vit régulièrement ! Ou... juste garder un souvenir de moi. Il m'a marqué, m'a touché avec ses mots, qui m'ont valorisé. Et ça me détruit de savoir qu'il ne veut pas aider plus. Il est si distant. Détaché. Dénudé d'émotion. Mais je suis persuadé qu'il est quelqu'un de bien. D'appréciable. D'incroyable.
Je porte mes doigts vers mes lèvres et je prends une inspiration. Je me souviens de très bien sa silhouette de dos. Hors de porté, tenant son arme près de lui. Si loin, entouré de brume, comme s'il cherchait à partir définitivement de moi. Ou même à effacer mes souvenirs de lui. Je ne veux pas. J'ai envie qu'il connaisse plus sur les traditions de l'île Greenwaltz. Aucun marin ou autre pirate ne m'avait parlé comme il me l'avait fait. C'était peut-être égoïste, mais je voulais plus d'attention de sa part.
Je souhaite être traité avec tendresse et douceur. Qu'on me caresse les cheveux. Qu'on me rassure. Qu'on me sourit tendrement et amoureusement. Qu'on me gâte. Et qu'on me chérisse. Sur ces pensées, je m'abandonne aux bras de Morphée, épuisé.
— (T/P). Debout.
— Hmm... Encore cinq minutes papa... je ronchonne au lit, enveloppé dans mes draps en mode rouleau de printemps.
— Il ne restera plus de croissants, ta mère gobera tout. Me charrie mon père.
— M'enfou...
Mon père doit tirer une tête drôle. Sa respiration se coupe et il prend ma température avec sa main sur mon front.
— Tu es malade ?! Tu ne louperais pour rien au monde la nourriture !
— La bouffe est éternel... pas la chance...
Je serre mon coussin. Mon père plisse ses yeux et se met à mon niveau, sa main remontant jusqu'à mon crâne, tout en gardant entre ses grands doigts quelques mèches de mes cheveux. Je grimace, les yeux légèrement entre-ouvert. J'ai toujours la boule au ventre, c'est insupportable. Je dois être en sévère dépression là...
— Ma puce, pourquoi cette attitude ? Quelque chose s'est passé quand tu as ramené les pirates ? Ils t'ont menacé ? T'ont fait du mal ? S'inquiète t-il.
S'il apprenait tout ce que j'ai échangé avec Law et qu'il m'ait foutu un vent après l'avoir escorté jusqu'à l'hôtel, le connaissant, très rancunier qu'il était, mon père serait capable de le faire renvoyer du bar en lui balançant tout les couteaux de cuisine, et matériel en gueulant. Je secoue ma tête et lui adresse un amer sourire.
— Tu sais... à un moment... être seule... c'est pesant. Surtout que je suis grosse... Je lui confie.
— Encore ton problème de complexité ? Soupire mon père, las. Combien de fois avec ta mère on t'a dit que l'apparence n'est que secondaire et n'est pas la source de l'attirance...
— ...Je sais, vous avez mainte fois déclaré que je vais trouver quelqu'un. C'est faux !
— Sois patiente.
— J'en ai marre d'être patiente ! Vos histoires de prince charmant, c'est du pipeau ! J'en ai assez moi !
Je dégage la couverture de moi, et m'affesse au bord du lit, la tête baissée. Mon père épie mes réactions en silence et se lève doucement.
— (T/P). Ne baisse pas les bras. Il y a toujours espoir dans la vie. Tu es une jeune femme merveilleuse. Avec un grand coeur. Tu mérites que du bonheur. Tu es la plus belle chose qui m'est arrivé avec ta mère.
— ...Je sais...
— On sera toujours de ton coté. Et on t'aimera toujours. Tu es notre trésor. Tu prendras très vite ton envol et tu vas plus rayonner que jamais, une fois que tu t'exprimeras un peu plus.
Sans voix, touché par sa confession, je sens mes yeux s'humidifier. Je suis trop sensible. Je rends l'étreinte de mon père, ayant besoin d'un réconfort. Il a sans doute raison. Je devrais plus m'exprimer. Il y a toujours espoir. Je devrais persévérer au lieu de broyer du noir. Si je traîne Law du bras, en affrontant les autres femmes, pour lui montrer plus l'île, peut-être qu'il retirera ses mots concernant les souvenirs. Et peut-être qu'il pourrait un peu plus m'apprécier !
Après ce moment familial, je me change et me prépare pour la journée. Je met même un sac à dos au cas où et je sors en saluant mes parents et fonce en direction de l'hôtel. Le soleil s'est déjà levé et les personnes matinales sont déjà dehors, à faire quelques emplettes ou juste pour profiter d'une petite balade ou footing. Pendant ma course, je distingue au loin les pirates dévisager les femmes et hommes qui les encercles en leur « forçant » à visiter des endroits et plein d'autres encore. Law les dévisages, hautin. En temps normal, je resterais plutôt à l'affût de tout ce monde... toutefois, le contexte est différent. J'emboîte le pas, et me met à hurler, de sorte que tous entendes :
— INCROYABLE ! MOINS CINQUANTE POURCENT POUR UNE CHEVRE A VENDRE ! CHEZ JOSH, LE FERMIER !
J'ajoute, aussi pour les femmes :
— WOMAN'S HABIT A RECU LEUR DERNIERE COLLECTION, LIMITE ! PLUS TÔT QUE PREVU !
Tous se retournent en une seconde, leur visage assombrit, mais des étoiles aux yeux. C'est hallucinant comment tous ont décampés. Une sacrée folie. Je considère l'équipage Heart, leur souriant, leur faisant signe de me suivre pour qu'ils soient tranquilles et m'éloigne d'eux. Il leur fallut un moment avant qu'ils me suivent, après qu'ils entendent des râlements concernant mon mensonge. On s'enfonce tous derrière la ville. Je traverse la barrière barbelée, avant de pénétrer dans la forêt, désignée sacrée à notre Dieu. Je prends un temps pour souffler, la respiration sifflante, appuyée sur mes genoux. J'ai couru un marathon aujourd'hui, je m'estime fière.
Je regarde discrètement derrière moi, notant les présent. Tous sont là... tant mieux.
— Oï, tu nous cherches aussi des noises ? Se méfie Law.
— Tu crois sérieusement que je prendrais du plaisir à faire ça ?
Mon tutoiement le surprend avec ma réponse. Il plisse ses yeux et fronce des sourcils, tandis qu'il se décolle du tronc de l'arbre.
— On dirait bien que le fait d'aider, représente une fierté chez moi. Une bonne mémoire à ne pas oublier. Je lui souligne avec un sourire.
— Si ça te fait plaisir. Se contente Law de me répondre, détaché.
Je frôle une moue.
— J'ai le mérite d'avoir un remerciement peut-être ?
— Ah ? Tu t'es crus une super-héroïne ?
— Exactement. Comme dans les comics, ninjas ou germa 66_
— Ninjas... G...Germa 66 ?
J'opine. Il me semble connaître tout ça.. A peine que je pose entièrement la question, il me réplique spontanément :
— Bien sûr. Tout North Blue connaît !
...Dois-je en conclure qu'il a une admiration ? Je le scrute du regard et il grince des dents et tourne sa tête.
— Cesse de me regarder comme ça, chinchilla !
— Rassure-toi, je ne me moque pas de toi.. e-eh ? Chinchilla ???? Mais je m'appelle (T/P) ! Je m'indigne en me pointant du doigt.
En plus c'est trop mignon un chinchilla ! Je rougis à cette pensée. Cela veut-il dire qu'il me trouve mignonne ? Je suis en attente d'une explication de sa part mais rien ne se fit. Je grommelle et soupire, lasse de son attitude aussi détaché et consciencieux dans ses objectifs. Je pivote ma tête sur le coté. Comment pouvait-on se rapprocher de lui dans ces conditions ? Il me paraissait si compliqué... alors que j'avais un doute, comme quoi, on aurait quelques atomes crochues.
— Même les chèvres sont plus causantes que toi...
— Hein ?
— Rien...
Je dérive aussitôt, comme pour cacher ses soupçons.
— Je me demandais comment... tu peux avoir des amis facilement, sans vouloir être indiscrète ni désagréable. Juste par curiosité.
— Je n'en ai pas besoin. M'avoue t-il, direct.
— ...Mais et les autres ? Je demande, troublée pour ses camarades pirates.
— Ils sont juste des alliés.
Des frissons me traverse l'échine. Juste des alliés ? Rien de plus ? Il ne paniquerait pas en les voyant à deux doigts de la mort ? Ou bien se sentir mal en cas de trahison ? N'appréciait-il pas leur présence tout court ? C'est quoi cette connerie ?
Il examine attentivement chacune de mes mimiques faciales, pour m'étudier avec précision. Pour qui sait, me juger ? Je commence à trouver ça amusant de deviner ce qu'il pense. Enfin, amusant est un grand mot... Il est si compliqué à comprendre... Ses magnifiques iris noires me déshabillent du regard, me suscitant encore un frémissement des plus étranges qui soit. Personne ne m'avait jamais regardé de la sorte. Je veux apprendre à le connaître. A rester à ses cotés. J'ai envie de devenir quelqu'un d'important pour lui. Certes, c'est égoïste et insensé. Mais ma vie monotone changera avec lui. J'en suis convaincu. Et tout mon être désire plus que tout m'agripper à lui, lui suppliant qu'il me prête encore attention. Qu'il me valorise et m'adresse un sourire charmeur. Tout un tas de scénario ouvre ses portes devant moi, la lumière m'attirant tel un papillon vers une liberté en dehors de la toile araignée qui le retenait captif depuis tant d'années. Un monde utopique m'appelle et m'incite à suivre ce chemin.
Mais la réalité n'était pas toujours aussi gentille qu'il ne le paraît. Elle avait pour effet d'une claque monumentale.
— Pourquoi tu me tiens le bras ? Me gronde Law, sur un ton quelque peu agacé.
Je papillonne des yeux, remarquant qu'en effet, alors que j'étais dans ma transe, mes mains s'étaient cramponnées à son bras, lui suppliant de ne pas bouger. Mes joues commencent à chauffer et mon coeur se met à battre à la chamade. Gênée, je me retire, détournant mes yeux de lui. J'ai du le mettre mal à l'aise, ou peut-être m'a t-il confondu avec ses autres femmes qui se vautraient autour de lui... Je ne veux pas qu'il pense de moi ainsi. J'essaie de trouver une explication à mon geste, lorsqu'il me coupe la parole, sèchement, me dévisageant.
— Si tu crois te sentir importante parmi les autres, tu fais fausse route, chinchilla.
— Je ne..
— Tu es collante. Balance ce que tu as à me dire qu'on en termine. S'impatiente t-il.
Je serre mes poings. Ma conscience s'indigne et sous l'effet de l'émotion, je lève ma tête et lui fais face, le dévisageant à mon tour.
— Je veux devenir plus forte ! Ca te va ?! Je veux changer ! Je sais que tu peux m'aider ! Et..
— Tu crois sérieusement que tu vas y arriver ? Me stoppe t-il.
Je me fige. Mes pupilles rétrécissent après sa réponse tranchante et blessante. Mon coeur s'est aussi stoppé sur le coup et ma température corporelle a chuté. Law déplace son arme et le sort de son fourreau, plaçant avec précision la lame vers mon cou. Je demeure silencieuse, tandis que mes yeux s'humidifient petit à petit. Son regard sombre et dénué d'émotions et de compassions se dessinent à travers ses orbes. Je me rappelle alors des paroles de ma meilleure amie Kurome. Forcément.. un pirate a déjà tué... alors... je peux supposer qu'il ferait de même sur moi ?
— Je n'aide personne. J'ai autre chose à me préoccuper. Si tu me gêne, je ne me montrerais pas aussi patient.
Mes lèvres s'entre-ouvrent avant de se presser entre elle, suite à mon hésitation. Je commence à suer. Essayerait-il de m'intimider ? Et s'il m'évaluait pour tenir en compte mon degré de détermination ? Je nage dans la confusion. Mais si je ne réagis pas, est-ce que ça fait de moi une lâche ? Mon corps est affreux, je suis en putain de surpoids et je ne suis absolument pas attirante. Nul part on trouve des héroïnes rondes. A vrai dire, c'est presque hilarant si on en trouve une. Tous placent trop de critères pour une personne. C'est discriminatoire.
Malgré tout, pour lui, je veux me montrer courageuse. Ma main droite vient s'immiscer entre mon cou et la lame. Je presse doucement, n'échappant pas une grimace de douleur, quand j'arrive à sentir l'acier effleurer ma paume, la coupant, menaçante, parvenant à verser quelques gouttes chaudes depuis ma chair.
Il écarte très vite son nodachi, dans un élan de surprise.
— Bordel ! Qu'est-ce que tu fais ??! Tu es suicidaire ?!
— Hé ! Ce n'est pas moi qui me suis amusé à te menacer avec une arme, prêt à te décapiter ! Je proteste, pas en accord avec ce qu'il venait de me sortir.
— Tss... T'es inconsciente, ma parole... Me jure t-il, dans un sermon agacé.
Il m'attrape la main blessée, avec une grande douceur qui me surprend. Il examine attentivement, demandant à ses compagnons de sortir le nécessaire pour désinfecter la plaie. Abasourdie, je le laisse entretenir la conséquence de sa bêtise. Je le regarde intensément. J'ai comme un doute. Qu'il culpabilise. Sans doute.
— Voilà ma réponse... Je suis prête à me battre pour réaliser mes rêves aussi... Même si pour l'instant.. je doute en avoir les capacités physiques..
Law me sourcille.
— Moi aussi, je veux quitter cette île. Voyager. Explorer. Vivre des aventures aussi palpitantes que toi et les autres.
Je me met à le tutoyer, je m'en fou. J'ai besoin de tout évacuer. Par quelqu'un qui vit en dehors de Greenwaltz.
— On m'a toujours fait comprendre que j'étais trop nulle, moche, grosse, que je ne suis rien. Que je n'ai aucun atout et que je n'arriverais jamais à rien aussi bien professionnellement que socialement... Je suis incapable de perdre du poids, pas un jour je m'accepte. Je suis constamment en train de douter et je plane. Je suis à crans. Alors je fuis souvent avec ma meilleure amie..ici notamment.. pour parler d'autre chose..
— Tu n'as pas assez de cran pour te rebeller ? Me questionne le capitaine pirate.
— Dans ma tête si. Des fois, je m'imagine même danser la salsa sur une table juste pour faire chier ma mère...
Visiblement, à sa tête, mon exemple semble lui évoquer que de l'ennuie face à ma gaminerie. Très vite, je me rattrape, en lui parlant de mes rêves les plus dingues. Il commence enfin à décrocher un sourire, ce qui fait danser ma conscience dans mon cerveau, tout en criant un « alléluia ! ». Le noiraud place sa main en coupe sur son visage, alors qu'il confiait son arme à l'ours habillé, se tenant sur ses deux pattes.
— Tu pourrais faire une preuve, pour déjà, qu'on te respecte si tu veux ensuite partir sereinement..
— Hein ?
— Tu es spéciale, (T/P). Et contrairement à ce que tu penses, tu as du potentiel.
Sortez du vin ! Law Trafalgar m'a complimenté ! Je hurle de joie intérieurement ! Mon égo est pompé jusqu'à l'infini et je gonfle tellement que je suis heureuse !
Jubile, j'ai un immense sourire qui est affiché sur mon visage. Pour ne pas traîner davantage, je fais explorer l'île aux pirates, Law ne semble pas être intéressé sur quoi que ce soit, du moins, jusque je m'arrête devant les barrières, limitant le volcan de la forêt. Je reste un moment à contempler cette belle montagne, qui peut devenir aussi dangereuse si elle s'éveillait.
Nos ancêtres vivant ici, faisaient chaque année, un sacrifice. En jetant l'élu dans le cratère, dans ce trou immense et vide. Je n'ose imaginer la profondeur qu'il doit y avoir. Cette méthode a été abolit à la naissance de mon père. C'est assez récent. A la place, tout les trois mois, les habitants offrent de la nourriture comme offrande. C'est une religion qui est propre sur notre île. On est assez secret là-dessus. Perso, je n'osais jamais accompagner mes parents. Je ne sais pas pourquoi, ça me fout les jetons. Probablement avec la terrible histoire de ma mère, qui me racontait que si j'étais une mauvaise personne, Dieu me kidnappera et m'entraînera dans les Tréfonds avec lui. Puéril, mais bon, ça m'a bien tenu à carreau petite..
Plus tard, je libère l'équipage Heart. Après tout, ils n'ont pas besoin éternellement de ma précieuse compagnie. Je me rappelle de mon mensonge aux habitants. Je commence à stresser. Je n'espère pas qu'ils se montreront trop rudes à mon sujet... je sais que mentir et déformer la réalité n'est pas quelque chose d'appréciable. Toutefois, je l'ai fais pour le bien des pirates. Et je ne regrette pas mon geste. Parce que Law m'a sourit et complimenté. Je tente de optimiser. Ce qu'il y a eu entre nous suffit pour rendre ma journée plus cool.
Je suis très vite repérer. Quelques habitants me dévisagent et me pointent du doigt, m'exposant publiquement que j'abusais des invités. Que je leur devais à tous des excuses de les avoir fait tourner en bourrique. Que je ferais mieux de rester à bosser chez moi et que de toute façon, je ne plaisais à aucun garçon.
Alexis, qui passait par là, dévisage le marchand ambulant, tandis qu'il me fait éloigner en me poussant gentiment par les épaules.
— Tu n'as pas honte de t'en prendre à une femme ?
— Cette grosse vache nous a fait tourner en bourrique devant les pirates !
— Si elle a fait, ce n'est pas pour rien. Elle est unique et plus mature que certain. Me défend Alexis en grognant. Alors arrête de brailler, et comporte-toi comme un homme, merde !
En ronchonnant, l'homme qui m'a insulté retourne à son travail.
— Tout va bien, (T/P) ? Me demande Alexis, concerné, peiné.
— Oui, merci de ton aide...
— Ne fais pas attention à son humeur exécrable. Tout le mérite va à ta famille, qui gagne plus que lui sur l'île. Il est juste jaloux.
Je roule des yeux. Ouais, je le sais bien. D'ailleurs, son fils a pour don de m'humilier publiquement avec sa petite-amie. Avec le temps, j'ai appris à les ignorer. Mais cela restait néanmoins déplaisant. Cet homme devait croire que je lui vole sa nouvelle clientèle pour les attirer chez moi. Sauf que non, je ne me comporte pas ainsi. Ce n'est pas mon genre. Je respecte le travail de tous.
Par précaution, Alexis me raccompagne chez moi. Je le remercie et je le quitte pour aller dans ma chambre pour me reposer et faire le point sur tout ce qui est arrivé. Je m'écroule sur le lit, les bras accueillant automatiquement mes coussins. Je soupire. Mes pensées sont ravagés d'images de Law. Impossible de le retirer de ma tête !
J'espère qu'il n'entendra pas de sales choses sur moi avec les autres, qui ont une dent contre moi... Qu'est-ce que je raconte ? Il s'en fout des autres ! Il m'a même affirmé que j'étais spéciale ! Je trépigne et je roule sur mon lit, tellement que je me sens aimé et intéressé. Par un bel homme en plus ! J'ai l'impression d'être récompensé par mes efforts.
Plus tard, après une bonne douche méritée et une toilette rapide pour arranger mon visage, sans exagérer, tout en restant un minimum naturelle, je ressors, toute reposée. Je passe ensuite le reste de mon temps libre à me détendre et à penser à Law quand même. Il m'est aussi arrivé de l'imaginer me porter, sans être gêné par mon poids et ma corpulence.
On toque à ma porte dans les coups de dix-sept heures. Je bondis de mon lit et vois Kurome. Elle avance jusqu'à moi et se pose à coté, soupirant. Je la sens toute déboussolée d'un coup..
— Ca ne va pas ? Je l'interroge.
— Les gens sont surexcités comme jamais...
Elle s'allonge sur mon lit sans gêne. Nous avons toujours eu l'habitude de se mettre à l'aise chacune, l'une comme chez l'autre. Les bras croisés derrière son crâne, elle observe le plafond et me lâche un :
— Tu as côtoyé les pirates, je présume.
— Ouais. Ils ont la classe. Et le capitaine, Law, est tellement stylé et en plus, il m'a sortit que je suis spéciale ! Ca m'a toute chamboulée !
— T'es sérieuse ?! Une histoire d'amour se présente ! Me crie mon amie, les yeux ronds, sérieuse et à la fois heureuse pour moi.
Je rougis, mon coeur bat à tout rompre.
— T-T'es sûre ?...
— Mais carrément ! ENFIN, un vrai mec, bordel ! Alléluia !
Kurome est surexcitée, cogite trop, faisant bouger pas mal mon matelas. Je dois être rouge cramoisie avec son enthousiasme. J'avoue que j'ai moi aussi eu des images... mais c'est beaucoup trop tôt pour affirmer quoi que ce soit. Les histoires d'amour fonctionnent parfois suite à un élément déclencheur ou bien par un coup de foudre... est-ce que pour mon cas, ça va l'être ? Je me crois dans un compte de fée.
— Kurome, ne t'emballe pas..
— Putain de merde, OUIIIIIIIII !
— Doucement...
— Kurome ! Moins fort ! Hurle ma mère depuis le rez-de-chaussé, après avoir entendu ma meilleure amie.
— Oh, ça va ! Rétorque alors Kurome au même niveau de sonore que ma mère. C'était la radio qui a la même voix que moi !
A l'inverse de moi, Kurome est nettement plus directe et ne retient pas ses émotions. C'est pour ça que je l'admire et l'adore. Elle est libre de tout. On s'assemble bien je trouve. Et on ne s'ennuie jamais avec elle ! Ma mère des fois, me râle sur son comportement. Heureusement, elle m'autorise à rester avec elle. D'autres parents diront qu'elle n'est pas fréquentable voire devrait jamais pénétrer dans le foyer comme si rien n'était.
Nous avons discutés des heures, on a même fait quelques jeux et elle a même fini par insister pour rencontrer en personne mon « futur amant » comme elle l'a bien nominé. Quelques fois, Kurome est perverse et très taquine sur tout, ce qui avait pour don de me faire rougir. Je prie pour qu'elle ne me fasse pas honte devant les autres ce soir...
Le soleil remplacé par la lune, le bar est assez vite remplie. Les conversations fléchaient de partout, la pièce étant moins insonorisée que tout à l'heure, la rend plus animée. J'aide mes parents à leur boulot, laissant Kurome près du bar, avec un verre de rhum entre ses doigts – oui, elle est alcoolique, mais ne dose jamais trop, pour rester un minimum lucide –. Celle-ci, se contente de m'observer, attentive à tout, prête à rugir si on vient me déranger dans mon travail. Une fois, quelqu'un l'avait fait. Et ça s'est vite terminé en bagarre. Kurome a été « punie » par ma mère, obligé de rester cloîtrée dans ma chambre. Des fois, on se demande laquelle de nos mères est plus autoritaire.
La mienne bien sûr ! La sienne, c'est une ange, tout le contraire de sa fille ! Elle fait des excellents pains d'ailleurs, en plus des cookies... ah, ça donne l'eau à la bouche rien que d'y penser. La pauvre, je n'ose imaginer ce qu'elle doit ressentir quand son mari est absent, travaillant avec la Marine... sans revenir pendant des mois voire des années... Si Law éprouve quelque chose pour moi, est-ce que notre relation ressemblerait à ça ?
Faute d'inattention, je manque de bien marcher. Mes pieds s'emmêlent les pinceaux et la probabilité que un verre de vin chute droit sur le pire client... C'est le pire scénario ! L'homme se lève brusquement, la chaise de bois tombe vers l'arrière et il s'expose publiquement, avec son haut tâché en plus de son pantalon, bien situé à son entrejambe. Pour la première fois, j'ignore la douleur de ma chute et me redresse rapidement, ramassant les morceaux de verres éclatés au sol avec ma main nue, les yeux baissées. L'adrénaline monte très vite avec les accusations.
— Putain, Chubby, tu fais chier ! En plus d'être une grosse merde, tu m'as souillé ! Scandalise t-il, de sa voix rauque.
— ...Désolé. Je me contente de lui répondre, continuant de ramasser mon bazar.
— Désolé ? Me cite-il en haussant un sourcil.
Il écrase ma main sous sa chaussure. Je grimace de douleur en sentant le verre pénétrer dans ma main non doigt et je grince des dents sous son jugement. Tout les regards se rivent sur nous immédiatement.
— Je vais t'en coller une moi...
— Et moi je vais d'apprendre les règles de bienséance, enflure !
Oups. Il a réveillé le démon, ou plutôt mon garde du corps. Kurome lui met très vite une droite à peine qu'il se tourne pour la considérer. Elle le prend par le col, et par la puissance de son mouvement de hanche, elle le fait vite dégager de moi. Très vite, elle lui fait un doigt d'honneur, lui lançant un regard meurtrier.
— Retouche-la, je te dégomme la mâchoire ! Lui menace t-elle.
— Répète, pétasse...
— N-Ne vous battez pas ! J'ai moi-même pas fait..
— N'interviens pas (T/P). Me coupe Kurome, sans prendre le temps de me regarder.
La tension est palpable. Je m'efforce à parler et tire tout de même ma meilleure amie vers l'arrière. Je réussis à décrocher juste quelque chose :
— C'est pas de la peinture, ça ne restera pas à vie. Pas la peine de hurler comme une chèvre.
— Ou un porc. Rajoute sèchement Kurome.
D'un pas décisif, l'individu avance jusqu'à nous, les poings serrés, le visage rouge par la colère. Il a encore la marque sur sa joue et à peine qu'il s'approche de nous, mon père et Law, se placent au milieu. J'écarquille mes yeux. Lui aussi, était en train de surveiller si rien ne dégénère ? Je me sens en sécurité. Peut-être son esprit justicier ou il veut me mettre hors danger. L'homme peste, recule et sous ordre – voire, le ton de mon père peut s'avérer très effrayant – il sort du bar. Si c'était le beau noiraud, il aurait dégainé son nodachi, et fait fuir direct ce type !
Je les remercie en m'inclinant et mon père prend ma main, l'inspecte et appelle ma mère pour qu'elle me soigne direct. Très vite, je me suis fais emmené vers la salle de bain, me faisant vite traité contre ma blessure, ma mère, morte d'inquiétude. Elle me serre et embrasse mon front, me proposant de me reposer. Je secoue la tête. Pas besoin. Law est avec moi. Je ne veux pas jouer la princesse en détresse maintenant ni le décevoir. Je redescends pour reprendre là où je me suis arrêté. Mais avant, je vais vers la table des pirates. La même que avant-hier.
— Merci... Law.
Il me jauge, le regard toujours sombre. Il avait les bras croisés comme ses jambes.
— Tu ne pouvais pas gérer comme ton amie ?
— Euh.. je ne..
— ...Très bien.
Ca sonnait comme un reproche. Mais innocente, ou probablement sous mon insouciante, je n'y prête guère et je reprends mon travail. Une distance s'est étrangement immiscé entre nous.
Après le travail, je le raccompagne, lui et ses camarades. Le silence est toujours d'actualité, et je me mords les lèvres, pour éviter de gâcher quoi que ce soit. Ce soir, les étoiles sont éteintes, remplacées par des épais nuages sombres. J'essaye de me motiver. Kurome m'a souhaité bonne chance et m'a motivé à me confesser ce soir. Sinon ce serait trop tard. Mais je n'ai encore rien déterminé. Je suis encore troublé et je ne me sens pas en harmonie avec moi-même. Sauf que si je ne fais rien, c'est comme si il n'y a jamais rien eu entre nous. Enfin, si, c'est le cas, mais notre rencontre n'aurait rien changé dans l'histoire. Or, je veux que ce soit l'inverse. Qu'il y a eu un déclenchement. Si je n'agis pas, Law partira. Être indécis est si compliqué... et fait obstacle à tout.
Je refuse de gâcher ma chance. Kurome me soutien. Je dois affronter mes peurs. Law est le seul homme qui m'a valorisé. Qui m'a mise en valeur. Je le retiens juste avant qu'il ne pénètre dans le logement. Ses hommes sont tous absents, me laissant donc l'opportunité de me déclarer ouvertement. Argh, quelle poisse, mon coeur bat à la chamade et je dois être rouge comme une pivoine !
— Je... euh..
Mes orbes (c/y) sont portés vers le trottoir. Fascinant. Ca doit aimer être piétiner en plus de la route, sur ce goudron très costaud-
Bordel, (T/P), arrête de déconner et déclare-toi ! Je serre mes poings, me giflant intérieurement. Ce n'est pas comme ça que je vais parvenir à décrocher un mot ! Et grouille parce que je sens l'agacement de Law !
— Je...voulais... dire...que... heum...
Mes jambes sont engourdies. Mes épaules portent un lourd poids. Je me sens trop surchargé. Et ma gorge se noue. Mes mains sont moites et tremblantes. Je suis totalement prise au dépourvu. Je me sens pas capable de tout déballer. Ce n'est pas simple de avouer, contrairement à ce que pourrait penser quiconque. C'est naturel pour certains. Pas avec moi. Je bégaie. J'aimerais que le temps s'accélère comme se ralentisse, rien que pour que je puisse passer plus de temps avec lui.
Le capitaine me jauge et ne perd pas de temps avec moi :
— Tu as perdu ta langue ?
— C..C'est compliqué. J'admets, rouge.
— Comme toute cette île et leur patrimoine.
Un poignard s'enfonce dans mon coeur. Ca m'a refroidit son ton sec. Je relève ma tête, grimaçant.
— La délicatesse, tu connais, peut-être ? Je lui gronde.
— Pour quoi faire ? Me demande t-il en me lançant un regard insistant, pour que je puisse répondre.
Je serre mes poings. Je lui fais face.
— Par respect ! Tu ne sais même pas ce que j'allais te dire !
— De rester un peu plus longtemps. Me coupe t-il aussitôt en plissant ses yeux. Ce n'est pas parce que tu es différente et sympathique, qui m'obligera à rester. Nous partons demain de bonne heure. Inutile de me retenir.
J'écarquille mes yeux, stupéfaite. Mon coeur se serre et je me sens oppressé. Je libère donc tout ce qui me retenait jusqu'à présent.
— Eh bien, va ! Mais sache que si jamais tu te blessais, je viendrais te soigner ! Que si tu es en danger, je viendrais te sauver !
— Toi, me sauver ? Doute Law en haussant un sourcil, me tournant le dos, m'observant par dessus son épaule.
— Ouais, car malgré les paroles blessantes, je serais toujours là pour les personnes que j'affectionne... et encore plus celui dont je suis tombé amoureuse !
— Ce n'est pas réciproque.
Instantanément, je me fige, m'arrêtant dans mon discours.
Law disparaît de mon champ de vision. Je me retrouve seule. Abandonnée dans le noir, dans la rue. Je ne sais pas ce qui est le plus désagréable comme sentiment. La solitude. Ou ce refus. Ne pas être aimé en retour. Mes larmes coulent automatiquement, mon coeur, se serrant lentement et ma gorge me brûle avec mes yeux. Rapidement, je tourne les talons et m'éloigne de cet endroit pour rentrer chez moi. J'ai envie de hurler. De m'écrouler au beau milieu de nul part et éclater en sanglot. Pourquoi j'espérais qu'il y aurait un truc positif ? Un petit quelque chose ? Même un petit sourire ? Non, rien. Que de froideur et de lassitude dans son regard.
Qu'est-ce que j'espérais putain ? L'amour rend aveugle. Ouais, c'est exactement ça ! Et être à coté de la plaque, surtout ! J'étouffe un hoquet, tellement les larmes font ravages. Mon nez est bouché, et je place rapidement mes mains à mes yeux. Je pleure, seule, dans le noir, à l'extrémité des lampadaires, qui eux, émettent un peu de lumière, affrontant les ténèbres pour éclairer le chemin des personnes errant comme moi, en pleine nuit. Jusqu'à présent, je pleurais de mes malheurs. De ma différence. De mon harcèlement. De mon travail qui m'épuisait. Là ? C'est l'amour non réciproque.
Je n'arrive pas à me calmer, mais je m'efforce tout de même à rentrer chez moi. J'étais dans tout mes états, oubliant complètement que Kurome m'attendait dans ma chambre, croyant de tout son être que je finirais enfin par être avec quelqu'un. La déception comme l'inquiétude remplaçait très vite son visage en me voyant. Elle me tient compagnie, me console et me serre dans ses bras. Malheureusement, elle devait s'absenter chez sa mère. Je suppose qu'elle à dû prévenir mon état à ma mère pour qu'elle vienne ensuite.
Ma mère me chuchote des doux mots, me rassure, me console et me valorise tout en frottant mon dos et me caressant mes cheveux (c/c). Je ferme mes yeux, me laissant guider par ses paroles, me mouchant entre-temps, avant de m'assoupir dans ses bras, sous l'épuisement.
Le réveil était plus que difficile. Mes paupières étaient lourdes et mes yeux étaient encore rouge comme la veille. Je frotte mes yeux et me redresse doucement, m'immergeant de mon lit. Je me sens tellement déboussolée, triste et le coeur brisé encore. Je reste de longues minutes qui me paraissent infernales dans ma chambre. Jusqu'à je me décide de me changer. Une fois prête, je repense à Law. Je suppose qu'il est déjà en mer avec ses compagnons... A cette pensée, je renifle, râle et j'ai un rire nerveux et à la fois rauque. Je retourne au lit. Je ne me sens pas prête pour une nouvelle journée.
Comment une fille aussi ronde et moche que moi pourrait prétendre être en couple avec un beau mec, musclé et classe ? Faut que j'arrête de rêver. C'est futile. La réalité est ici, et elle me fait barrage à tout mes rêves. Je dois cesser de pleurer et me ressaisir. Je ne vais pas en mourir. De belles choses m'attendent, après tout ! Comme quoi ? Aucune idée. Là, je n'ai pas la force de me relever et jouer la sauvage avec Kurome. Là, je déprime. Et je suis crevé. Autant rester là un moment... Je suis condamné à rester comme ça toute ma vie. Sur le ventre, les bras enroulés avec mon coussin, je referme de nouveau mes yeux, épuisé.
...C'est la fête ou bien ? J'entends des cries et du bruit, comme des armes à feux. C'est la chasse ? Oh, bon. ...Quoi ? Des tirs ? Ce n'est pas habituel ! Je bondis du lit, m'approche de ma fenêtre et pose ma main sur le carreau et mes orbes (c/y) rétrécissent avec ce que je constate avec choc : une attaque. Des hommes costumés armés s'en prennent aux villageois, tirant sans pitié sur des innocents, enfants y comprit. Je lâche un hoquet de surprise et plaque mes mains sur mes lèvres. C'est quoi ce délire ?!
— (T/P) ! Me hurle ma mère en défonçant presque ma porte après avoir poussé avec son épaule. Ma chérie, vite, va te cacher ! On se fait attaquer !
— Maman ! Où est papa ?!
— A l'abri avec le maire et d'autres, conduisant au sous-sol ! Dépêche-toi, on doit s'y rendre !
Menant le chemin, je suis contrainte de la suivre. Les cries se font plus audibles et douloureux. Je tremble et mon coeur bat à la chamade. L'adrénaline pulse dans mes veines, tellement que je me sens en insécurité et en danger. Ma mère et moi ne sommes pas de grandes sportives. Toutefois, nous courons pour notre survie, et on fait de notre mieux, en ignorant nos poumons brûler et nos muscles nous tirer. Je panique tellement, encore plus lorsqu'on se retrouve obliger de enjamber par-dessus des cadavres, baignés dans une marre de sang, leur visage mortifié par la peur. L'odeur devient affecte dans l'air, se répandant un peu partout. Les tirs fusaient de partout, nous alertant encore plus.
Alors que nous continuons de courir, je pivote ma tête alors qu'on se dirige vers la mairie, près du port. Je distingue un autre bateau, plus sophistiqué que celui de l'équipage Heart. Qui sont ces gens ? Pourquoi s'en prendre à notre île ? Dans quel but ? Assaillis de questions, je tente de me repositionner. Puis, mes yeux s'attardent vers la maison de Kurome. Je reçois comme des frissons dans tout l'échine. Elle était sensée travailler comme tous les matins près du volcan ! Je stresse encore plus.
Alexis nous fait signe, en plus pour les autres pour indiquer la cachette. Je ralentis le pas. Hors de question que j'abandonne ma meilleure amie. Je ne veux pas prendre de risque qu'elle ait quoi que ce soit ! Je virevolte, écarte ceux qui fuient, désemparés. Une fois hors du troupeau, je reprends mon souffle, essuyant les gouttes de sueurs qui perlent et glissent jusqu'à mon menton. Je relève ma tête et repère les ennemis. Rapidement, je me faufile entre les ruelles et surveille à ma respiration tant bien que mal en plus du bruit de mes pas. Je me félicitais de ne pas m'être fait prendre, tandis que je m'enfonçais vers la forêt.
Des battements d'ailes me font sursauter. Maudits oiseaux de mes deux, ne me faites pas peur comme ça ! Je lève ma tête, cherchant le coupable des yeux, ignorant les rayons de soleil me frapper de plein fouet, malgré les feuilles des arbres qui font un peu d'ombre. Je m'avance, haletante, le rouge aux joues, la respiration sifflante et ma trachée me brûlant. Je suis complètement affaiblie, cependant, j'avance, même en marchant. C'est du temps déjà de gagné.
Ahuri, je me cache derrière un tronc d'arbre, en apercevant Kurome, se faire frapper par un des types au costume noir. Ce dernier, avait les cheveux plaqués vers l'arrière. Il la laisse tomber vers l'arrière et d'un air satisfait, claque des doigts pour qu'un de ses hommes lui ramène un manteau à fourrure. Je tressaille et grince des dents. Ce salaud, tabasse ma meilleure amie ! Impardonnable !
— Bien, maintenant, tu peux mourir.
Très vite, j'interviens, en hurlant de la laisser tranquille. C'était suicidaire, certes, mais quel autre choix avais-je ? Je voulais à tout prix la sauver. Je me rue vers le chef du groupe, qui a un rictus aux coins de ses lèvres, brandissant son arme vers moi, la doigt sur la gâchette. Je fais une croix avec mes bras, me protégeant le visage et vers ma poitrine, autrement dit, cachant mon organe le plus sensible qui cognait fort contre ma cage thoracique. Je hurle lorsque je reçois la balle sur ma jambe. Mon corps est déstabilisé. Se penche sur le coté. Mais, par la volonté de fer, je me redresse et leur crie comme une barbare. Je pousse l'homme, qui, surprit, grommelle.
Sous mon poids, il tombe en arrière et moi sur lui. Sous la colère, je lui met une gifle monumentale et ajoute des coups de poings sur son visage, au hasard, toujours en hurlant comme une sauvage, les yeux fermés. Je suis terrorisé. Mais à la fois, en colère. Je peux sentir la douleur à ma jambe et le sang y couler d'ici. Mes phalanges rougissent à chaque coups que je donne.
— Dégage !
Un de ses hommes sort son arme pour défendre celui que je frappe. Je me protège vite.
— Non !
La balle trace son chemin, depuis l'arme du tireur. Cette petite chose dangereuse me fait couper légèrement le bras droit et je tremble de peur. Le type sous moi se tortille et réussit à me repousser de lui, très vite, il se relève, haletant, me dévisageant, prêt à me tuer sur place.
Un pan résonne. Je m'attendais à subir pire, comme mes bras pliés ont baissés leur garde. Or, tout ce que j'entendis en dehors de l'absence de douleur, était un crissement. Intimidé, je n'ouvre qu'un œil et à la vision que j'ai, mes paupières s'ouvrent complètement.
Un long manteau volait vers l'arrière. Une main tatouée aux phalanges et au dos de la main se présentait à moi, un nodachi dressé vers le bas. En remontant vers le haut, je distingue des cheveux courts noirs flotter avant de se stabiliser. Non loin de lui, un chapeau blanc et noir. Mon coeur bat à tout rompre et j'écarquille mes yeux. Ma voix tremble, mais j'épelle le nom de mon sauveur.
— ...L...Law... ?
— Oooh ? Le Law Trafalgar ? De North Blue ? Sourit mesquinement l'adversaire, ayant un mouvement de recul. Impressionnant, tu as dévié en un coup ma balle...
Law dévisage sévèrement l'ennemi.
— Tu vas m'être très utile...
— Hein ?
— Tu es un pion de Doflamingo, il paraît ?
Un sourire se dessine sur ses lèvres, tandis qu'il lève son arme horizontalement.
— Ca tombe bien, j'ai besoin d'informations sur sa location.
— C-Comme si je te le dirais !!! Beugle l'ennemi en tirant à plusieurs reprise sur lui, dans l'espoir de l'abattre à un moment.
J'appuie sur ma blessure, tandis que j'appelle mon sauveur, inquiète pour lui, sans connaître réellement ses vraies capacités. Law déplace sa main et murmure :
— Shambles.
Une bulle émerge de nul part, emportant les balles. Pour ensuite, atterrir derrière l'adversaire, que se les prit en plein ventre. Celui-ci crache du sang, émettant un cri de surprise mêlé de douleur. Il titube et pose un genoux au sol. Ses hommes, eux, sourient.
— Ne crois pas être le seul détenteur d'un fruit du démon !
— Parce que nous aussi, on en a ! Complète fièrement un autre.
Fruit du démon ? Cette nomination me dit quelque chose... Ah mais oui ! Une seconde, Law en a mangé un ?! Bluffé et admirative, je suis à fond dans ce combat. Un a des oncles acérés très longs qui, manifestement, ressembles à des lames de rasoir et l'autre d'un claquement de doigt, envoie des lasers rouges. Law esquive tout sans aucune difficulté, le sourire moqueur aux lèvres.
...Dieu, il est canon quand il sourit. C'est pas bon pour mon coeur ça.
J'ai zappé ses techniques, cependant, il était totalement impressionnant. Je suis émerveillé par ses performances. Le pirate et docteur de son équipage met très vite KO ses adversaires en moins de cinq minutes. Soudain, je me sens plaquer vers l'arrière, le bout du pistolet sur ma tempe. Je me fige, coupe ma respiration, tellement que je suis surprise. Bordel, lui, je ne l'avais pas vu ramper pour venir jusqu'à moi, pour me faire une otage ! Law se tourne, et, en un coup, son visage se décompose et devient plus que effrayant. Un visage qui me fait frissonner de terreur. Je blêmis.
— Un pas de plus, j'explose sa cervelle. Menace l'ennemi, avec un rire.
Le regard noir et glacial de Law ne se détache pas du profiteur.
— Relâche-la tout de suite !
— Pourquoi devrais-je ? Cette salope m'a défiguré !
— Pauvre de vous, personne ne vous voudras dans ces conditions là. J'ironise, jouant avec ses sentiments.
Je me crispe quand il appuie son arme à ma tête.
— Ne joue pas les malines. Tu n'es pas en position de faire quoi que ce soit !
— ...Pas faux... mais...
Il sourcille à mon « mais ». Je lui offre mon plus beau sourire.
— Je trouve ça pas classe et vexant d'être en otage. Tu savais que j'ai la tête dure ?
— Hein ?
Sans lui laisser le temps, je lui met un gros coup de boule, lui cassant son nez maintenant. Il tire. Et soudain, je vois flou.
— (T/P) ! Hurle Law.
Il y a du mouvement, et j'entends un cri agonisant. Puis le noir.
Lorsque je rouvre mes yeux, je distingue le ciel. Dégagé. Et des limites bleu. Parallèles, bien centré... Je grimace de douleur et bouge légèrement. Je suis allongé et je me sens lourde.
— Ne bouge pas trop. Me conseille doucement Law.
— Je.. où suis-je... ? Je demande, un peu dans les vapes.
— Tu as reçu une balle dans ta tête. Cesse de bouger, je retire la balle.
Quoi ? Le sourcille. J'attends patiemment et je gémis de douleur, sentant quelque chose sortir de moi.
— C'est bon.
Je bats des cils, distinguant que nous sommes dans une sorte de chambre transparente, avec un dégradé de bleu. Sans doute son pouvoir. Et s'il sait où se trouve exactement la balle, sans doute un autre de son pouvoir..
— Où... est l'ennemi ?
— Mort.
— Hein ? Mais...
— On s'en fiche. J'aurais pu obtenir de précieuses informations sur Doflamingo... ça attendra. Soupire t-il.
Il pose son regard sur moi et ses traits devinrent sévères. Il se met à gueuler sur moi.
— Bordel, t'es complètement malade ! Je n'ai jamais vu un otage foutre un coup de boule comme si rien n'était sur son ennemi !
— ...Il l'a mérité.
— Tu sais bien que ce n'est pas ce que je veux dire ! Bien sûr qu'il le méritait ! Mais... argh !
Il passe une main dans ses cheveux. Il râle. Il est en conflit. Je souris faiblement et le regarde.
— Tu n'étais pas partit ?
— Si.
— Pourquoi ce retour ? J'ose lui demander.
Law soupire et détourne le regard.
— Je ne suis pas venu pour toi. Juste parce que j'ai trouvé ça louche qu'un bateau aille vers vous, avec des personnes louches.
— ...Merci.
Il niait ses vraies intentions. Mais je savais que au fond, il se doutait que quelque chose se tramait ici. Il me fixe et m'adresse un petit rictus avant de se redresser et me soulever avec mon bras. Il vacille subitement.
— Merde ! Tu es lourde !
— C'est équivaut à mon coup de boule !
— Sans blague... Soupire Law, ne captant pas à ma blague pourtant évidente.
Il m'a soigné et fait de même – du moins, le minimum – sur Kurome. On finit par tous rentrer vers le village. Les survivants sortent, rassurés, les membres de l'équipage Heart leur assurant qu'ils avaient exterminés les autres.
C'était difficile, mais après un grand nettoyage, et l'aide des pirates – sauf Law qui avait décrété que c'était mieux de rester dans son coin – tout est remit en ordre. Nous avons fait les funérailles pour nos congénères et vers la fin, mes parents organisent un festin pour tous. J'apporte le plat de Law jusqu'à lui, qui, depuis des heures, s'était isolé. Il était assit sur un rocher, observant l'océan, le mouvement des vagues et le coucher du soleil. Ses doigts sont entremêlés tandis que son regard fixe un point, quelque part, dans l'horizon.
— C'est pour toi.
Le noiraud lève ses yeux pour me regarder puis m'ignore. Je soupire.
— Si tu veux, je mange ta part ! Hein ! Je gâche pas la nourriture !
— ...Très bien.
Law prend le bol que je lui tends. Je lui adresse un sourire rassuré, tandis qu'il met en bouche un morceau de riz avec la culière. Je place mes mains derrière mon dos, humant l'odeur du sel émanant de l'océan. La brise légère qu'il y avait, ce qui est rare par ici, fait flotter mes cheveux.
— Au fait, merci d'être revenu, rien que pour nous sauver.
— Je t'ai dit_
— Vraiment, merci.
Je lui souris doucement, reconnaissante. Law me considère, surprit, puis détourne son regard.
— ...De rien.
— Je sais que tu n'éprouves pas les même sentiments que moi... mais... au moins, tu m'as redonné le sourire en te retrouvant. Je me sentais pas en forme.
— Désolé.
Surprise, je le regarde. Il s'est excusé ?! Le noiraud observe l'océan, en me confiant :
— Tu es quelqu'un de très courageuse, crois-moi. Je n'ai jamais connu une femme aussi courageuse et battante que toi. Surtout, qui ne s'est jamais révolté ni rien.
— C'est parce que je tiens énormément à ma meilleure amie... Je m'explique.
Je m'assieds à coté de lui, regardant l'horizon, souriant.
— Je ne veux pas la perdre. Alors j'ai foncé tête baissée.
— Tu es une battante. Et tu as prouvé que tu es quelqu'un de formidable, en dépit de ton physique. Tu peux être fière de toi. Me félicite t-il doucement en posant une main sur mes cheveux.
Mon coeur s'emballe et je le remercie timidement, en rougissant, le laissant manger tranquillement. Je l'aime vraiment. Ca me fait mal de devoir le laisser partir sans qu'on puisse rester plus longtemps ensemble. J'aimerais qu'il m'apprenne plus sur lui. Sur son passé. Sur son rêve. Ses aventures. Qu'il m'apprenne à me connaître.
J'esquisse un sourire. Mais il faut être réaliste. Ce n'est pas possible. Je devais l'accepter et plutôt l'encourager dans son rêve. Law Trafalgar est quelqu'un de formidable. Je l'admire et il est mon premier amour. Cependant, si je l'aime, je dois respecter ses désirs. Sinon, ce serait par pur égoïsme et il serait dégoûté.
En tant que amie, alliée, je me dois de l'encourager. Je lui fais une tape dans son dos, le faisant sursauter. Je lui fais un sourire jusqu'aux dents, les yeux fermés.
— J'espère que tu reviendras, pour me raconter tes aventures ! Hein !
Surprit, il me regarde. Puis me décroche un sourire.
— Quand j'aurais trouvé le One Piece... Probablement.
— C'est ça ton rêve ?
— ...Ouais, après retrouver Doflamingo. M'avoue t-il.
Attentive, et à la fois impressionné, je lui souris de nouveau, écoutant son récit, comme si j'étais devenu une amie. J'opine, donne mes avis et échange avec lui, rigolant de temps à autre. Law me supporte, souriant brièvement de temps en temps, restant toutefois fidèle à lui-même. Je crois que je vais rester dans sa mémoire.
A son départ, dans la nuit, je le salue de la main, avec les autres habitants, leur souhaitant un bon voyage, observant le bateau s'éloigner du port. Je porte ma main vers mon coeur, fermant mes yeux, gardant mon sourire. Une citation me vient en tête.
« Laissez partir ce qu'on aime dans la quiétude et le répit ».
Kurome s'approche de moi et pose sa main sur mon épaule. Je lui souris en la regardant avec ses bandages et pansements, comme moi, j'en ai. Je pense que cette journée nous a tous marqué. Et fait tourner une nouvelle page dans l'histoire.
Comme il m'a apprit à gagner doucement confiance en moi.
° The End °
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