Kassis X OC
Jeu-vidéo: Pokemon Violet/Ecarlate (les DLC notamment)
Titre: Un voeu lunaire
Auteur: Lily Sawaka
Couple: Kassis X OC (féminin)
Date: 13/10/2024
Nombre total de mots: 48.442
Thèmes: Drame - Dépression - Romance
Notes de l'auteur: ...J'avais acheté le jeu un bail pour mon frère sauf que lui et moi, on a complètement arrêté la saga depuis... Soleil & Lune. (En vrai j'avais testé Epée et Bouclier et laissez tomber, l'histoire m'avait ennuyé, j'ai perdu goût mais d'une force mdr.). Sauf que pour ma Tsuki (TsumiKoori), fan de Pokemon qu'elle est, elle a adoré le Violet/Ecarlate, les DLC avec. Et elle a craqué pour Kassis. Alors voilà un cadeau pour toi! (Ca date un One Shot pour toi depuis ceux de Shota Aizawa mdr. J'espère que cet OS sera à ton goût ma très chère pouffsouffle adorée! :)).
...D'ailleurs j'avoue que comme je ne connaissais rien du jeu, des personnages, j'ai fait de mon mieux avec les infos qu'elle m'a donné (+ mon ami wikipédia, + des let's play sans commentaires en FR ou anglais jpp-). Kassis est super intéressant en vrai et j'ai apprit à l'aimer (c'est un amour qui mérite beaucoup de considération). Il est devenu mon ENORME coup de coeur en personnage dans Pokemon!! :')
L'OC de Tsuki vraiment était un sacré challenge. En fait, j'ai eu beaucoup plus de mal à écrire Victoria (la belle gothique) que Kassis. (désolé de t'avoir constamment embêté avec mes questions Tsuki, j'espère avoir su réussir ton personnage!). Cet OS aura été très long si je n'avais pas fait des ellipses et roh, vraiment, un sacré challenge cet OS, MAIS j'ai adoré l'écrire malgré la difficulté. Kassis est trop un amourrrrrrr!!
Anyways, j'espère que t'aimera (je t'enverrais aussi par e-mail car je sais que t'aime bien avoir version solo hehe) ainsi que d'autres lecteurs! Enjoy! Mon prochain OS je ne sais pas trop lequel faire, je verrais bien! :)
Au passage, j'admet que je ne me suis pas relue comme d'hab'. Et il se peut fortement que j'ai inversé les noms des lieux (entre les traductions française - anglaise, au bout d'un moment je me suis paumé). Alors merci aux courageux qui me corrigent! (ou qui me lisent/suivent toujours ce livre spécialisé dans les OS aka écrit par une autrice qui écrit des loooongues histoires ahah!) Ah oui avant que je vous laisses tranquille, pour ceux/celles qui ne connaissent par ou n'ont pas vu Pokémon Violet/Ecarlate (les DLC ou le jeu standard) je pense pas que vous serez gênés. J'ai fait de mon mieux pour que tout soit compréhensif, j'ai modifié des parties à ma sauce et j'ai réécrit tout les dlc (les 2 + épilogue) sooo... ça devrait le faire. J'espère en tout cas. Allez, je retourne disparaitre!
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L'académie Raisin. Une école privée formant des jeunes dresseurs Pokemon, située dans la région Paldea. Dans le cadre des études, il y avait sept enseignements différents ; la biologie, les mathématiques, l'histoire, les langues, le combat Pokemon, les beaux-arts et l'éducation domestique. En dehors de ces cours, tout élève devait participer à un projet extrascolaire intitulé « la Chasse au Trésor ». Ceci consistait à explorer la région, à la recherche d'un trésor. Et il fallait faire un choix entre trois voies principales ; la Voie du Maître, Un parfum de légende ou l'Objection Stardust.
Le lieu était si immense, occupait de nombreux hectares. En dehors de quelques enseignants qui, n'avaient pas l'air de savoir comment gérer un pokemon – ou un groupe d'adolescents bien surexcités –, les cours étaient bien intéressants. L'endroit était bien positionné ; avec des plaines, la plage, avec des pokemon sauvages un peu partout.
— Victoriaaaa ?? Où t'es ???
Niveau discipline ? À revoir. Les adultes laissaient couler certaines choses. Et la surveillance en dehors des cours, n'était pas leur tasse de thé – d'autant plus que hors de l'école, les adolescents étaient livrés à eux-même –.
Cela faisait à présent quatre mois que Victoria était arrivée ici. Elle avait emménagée récemment et sa mère l'avait d'office pré-inscrite à l'avance pour cette académie de renommée. Le directeur Clavel de l'école était même venu jusqu'à la maison de la jeune fille, lui avait laissé le choix entre trois pokemon, qui deviendrait sien : Poussacha, Chochodile, Coiffeton.
Et l'adolescente avait vite fait son choix ; Poussacha. Comment ne pouvait-elle pas craquer pour cet adorable créature de forme de chat vert ? Il était si adorable parmi les fleurs, de plus, il sentait si bon ! Ses miaulements et ses caresses faisaient fondre le coeur de l'apprentie dresseuse.
Bien vite intégrée, elle s'était faite des amis et rivaux. Parmi eux, une sortait du lot : Menzi. Cette adolescente, pleine d'énergie et compétitive, harcelait chaque jours Victoria pour un duel. Jusqu'à présent, Menzi avait toujours perdu le combat. Cependant, sa détermination inébranlable la poussait toujours à se surpasser, à réclamer constamment d'autres matchs. Cette jeune fille à la haute queue de cheval revenait au galop, ce qui poussait à croire qu'elle ne vivait que pour les combats pokemon.
Et pourtant, Victoria pouvait sentir en elle, une peur de l'abandon. Au cours de son année scolaire, la noiraude avait apprit par son amie qu'elle vivait dans une famille aisée, avait des parents absents, avait une réputation de « surdouée » qui faisait fuir quiconque qu'elle voulait défier. Menzi était l'une des rares dresseuses a avoir atteint le rang Maître.
Assise littéralement sur une branche d'un arbre, son Matourgeon contre sa poitrine, avec une expression blasée, Victoria n'avait qu'une hâte ; aller explorer les environs, découvrir des nouveaux pokemons, remplir son pokédex.
— Victoriiiiiia ???
Agacée, la noiraude souffla par le nez, fronça des sourcils et bascula sa tête vers l'arrière, s'appuyait contre l'arbre. Ses longues mèches noires comme de l'ébène se faisaient porter par le vent passager. Ses orbes violettes, qui avaient un bel éclat tel de l'améthyste scrutaient très attentivement sa rivale – et déléguée des élèves de l'académie.
Une fois que cette camarade bruyante eut disparue de son champ de vision, la dresseuse pokemon exhala un soupir de soulagement. Enfin du calme ! Pas de grosse agitation à l'horizon, elle pouvait enfin décompresser. L'adolescente profita de ce silence pour n'écouter seulement la nature autour d'elle. Des pokemon du type vol, chantonnaient depuis les cieux, les feuillages des arbres émettaient une douce mélodie qui aidait la noiraude à se débarrasser de tout ses tracas. Son pokemon, partageant cette sérénité, ferma ses yeux, s'autorisa pour une petite sieste, avec son dresseur, son dos légèrement courbé contre la poitrine de sa maîtresse.
Une heure plus tard, pour une annonce qui avait été énoncé plus tôt dans la matinée, Victoria avait dû à contrecoeur, quitter son petit spot pour se diriger vers une salle de classe.
— Menzi te cherchait partout, où tu étais ? L'interrogea Pania, une amie et camarade de classe.
— J'ai simplement trouvé l'emplacement parfait.
Non pas que Victoria n'avait pas confiance, il s'agissait simplement qu'elle tenait à garder pour secret l'endroit où elle s'était posée. Et encore, la noiraude évitait de mentionner qu'elle s'était râpée le genou en grimpant sur l'arbre tandis que son Matourgeon avait effectuait un saut, suffisamment haut pour se trouver à la bonne hauteur. Heureusement prévoyante, l'adolescente avait dans son sac à dos gothique noir avec des ailes démoniaques en guise d'effet personnalisé, un kit de soin, avec des potions, ...
— AHA ! T'es là !
Menzi sauta sur sa rivale favorite, toute souriante. Les bras autour de son cou, Victoria échappa un soupir, exaspérée. Cette fille était une véritable pot de colle. Évidemment, tout de ses gestes étaient affectifs, simplement, la déléguée ne prenait pas forcément en compte à quel point ses actions pouvaient s'avérer être... étouffants. Oui, Menzi était gentille, mais très pompeuse d'énergie.
Légèrement amusée malgré tout de sa remarque, la noiraude lui pointa que quand il y avait des annonces importantes, il fallait être présent. Son explication fit rire Menzi.
Installées en salle de classe, un vieil professeur entra, joignit ses mains, attira l'attention des jeunes qui s'interrogeaient sur ce qui pouvait les attendre. Un nouveau projet, peut-être ? En tout cas, Victoria était curieuse et était impatiente à l'idée de voyager plus longtemps, librement, avec ses pokemon.
— Nous allons organiser une course d'orientation avec les originaires de Septentria. Et cela durera pour au moins une semaine !
Des messes basses se propageaient dans les rangs. Tout élève était déjà excité d'aller se rendre aussi loin! Qui disait nouvel endroit, disait de nouveaux pokemon ! Après une longue liste sur ce qu'ils devaient faire, de quels passages où se rendre, de paroles bien soporifiques, les adolescents quittèrent la salle de classe avec beaucoup d'entrain.
Jusqu'au soir, tous ne parlaient que de ce nouveau projet. Dans sa chambre attribuée, en kigurumi de Zorua, Victoria préparait tranquillement et sans pression son gros sac de camping. Bien enroulé, sa tente violette était attachée par des sangles. Quant au reste, il y avait bien entendu son kit de soin – pour elle et ses pokemon ; potions, antidotes, sprays anti-paralysies, ... -, deux gourdes d'eau, un mini sac où était rangé des produits pour maintenir un bon hygiène, une petite serviette avec des designs de Noctali, quelques vêtements de rechanges...
— Hmm. Je sais qu'il me manque des éléments. Dit Victoria en posant ses mains sur ses hanches. J'ai mon stock de pokeball, mais ensuite...
— Mia. Commenta Matourgeon a coté d'elle, couché sur le lit, sa petite queue fouettait l'air.
La dresseuse esquissa un sourire amusé en le regardant. Depuis qu'il avait évolué il y a deux semaines, il avait grandi. Il faisait presque sa taille ! Son lit ne pourrait bientôt plus l'autoriser à dormir avec elle. Déjà que de base, c'était un simple et pas un double... Mais recevoir des câlins par une créature aussi adorable, ça ne se refuse pas !
Très vite, la noiraude capta ce qui lui manquait ; le fameux pique-nique ! Elle prépara au mieux ses petites rations, sous le regard gourmand de son pokemon qui l'observait très attentivement. Une fois ceci de fait, l'adolescente plaça dans son panier à linge, l'uniforme scolaire. Dès demain, Victoria allait pouvoir se mettre un quelque chose de plus agréable, à son goût. En effet ; la dresseuse adorait le style gothique. D'ailleurs, sa tenue était prête, plié sur le dossier de sa chaise face au bureau. Ses hautes bottes noires avec des ailes de chauves-souris étaient juste à coté.
Après une bonne nuit de sommeil, une douche rapide, s'être mit du fard à paupière d'un violet assez sombre, un coup de eyeliner noir au niveau de ses cils, s'être arrangé sa frange, la jeune fille enfila l'une de ses tenues favorites. Composé de collants en résine, avec quelques symboles de roses violettes, d'une jupe noire avec une ceinture violette pour maintenir comme il faut, d'un long tee-shirt qui partageait les même couleur, de quelques accessoires gothiques, Victoria se sentait prête.
Ses affaires également prêts, la dresseuse quitta sa chambre dès l'aube. Tellement qu'elle était pressée, elle se mettait à courir. Ses bottines claquaient sur le sol, ce qui pouvait très bien réveiller certaines personnes. Évidemment, la noiraude s'en fichait. Son Matourgeon le suivait de très prêt. Éloignés des dortoirs, Victoria descendit prudemment des escaliers, faisait attention à ne pas glisser et tomber de façon hilarante. Dans la pièce centrale, il s'agissait d'une immense bibliothèque, remplit d'archives sur l'histoire, des patrimoines, des pokémon... Sauf que à cette heure-ci, tout était éteint. Même des vitrines exposant de vieux fossiles, tout comme ces piliers faits de marbre, sur lesquels, étaient sculpté des pokéballs. L'adolescente finissait par pousser les doubles grandes portes en bois.
Avec la présence immédiate de l'air matinal, Victoria prit une inspiration et ferma ses yeux, un sourire aux lèvres. Elle s'apprêtait à faire appel à Miraidon que soudain, elle fut interpellée par une voix familière. En se tournant dans cette direction, la gothique aperçut un de ses professeurs, l'un des meilleurs selon elle. Sans savoir pourquoi il était déjà dehors, de bonne heure, elle sentit ses joues chauffer.
Certes, cet homme était déjà marié, toutefois, son physique tout comme sa personnalité l'avait profondément marqué dès le premier jour. Dieu savait à quel point Victoria aimait être félicité et complimenté par Salvio. Non pas qu'elle excellait à son cours de communication et langue, cependant, la noiraude travaillait dur pour recevoir quelques éloges de la bouche de cet homme à la peau sombre. Il était si droit, si bienveillant, avec un grand coeur.
— Eh bien, tu es bien matinale.
Amusé, Salvio toisait sa jeune élève, qui n'avait pas particulièrement l'air d'apprécier la tenue de l'académie. Et ce, depuis son entrée ici. Ce qui était certain, c'était que la noiraude sortait du lot. Normalement, cette règle était inscrite ; tout étudiant devait garder leur uniforme. Le directeur tenait à ce que ce soit respecté, en dépit d'être sévèrement réprimandé où mal perçu.
Après tout, il y avait eu des incidents avec la Team Star. D'une certaine façon, ceci était plus facile de identifier ceux qui étaient louches. Fort heureusement, avec l'aide de Pania, les origines du groupe avait été révélé au directeur Clavel. En guise de sanction, ces personnes furent contraint de s'occuper de la propreté de l'école. Bien qu'il avait laissé filé, l'adulte avait beaucoup de mal à accepter des tenues vestimentaires autres que ce qu'il avait imposé.
De toute façon, Pania s'en fichait. Elle n'était pas constamment en cours, alors la bicolore passait outre des remarques tandis que Victoria... Eh bien, pour la tranquillité...
— Et à ce que je vois, tu as opté pour un autre style.
— Je me suis un peu permise de customiser mon uniforme. Expliqua doucement Victoria, avec un sourire, elle attrapait l'une de ses mèches, les frictionnaient entre ses doigts.
Un rire bienveillant traversa les lèvres du professeur. La réponse de la gothique était si franc, si détaché qu'il ne put se retenir. Il vint croiser ses bras, après s'être remit de son petit fou de rire, qui n'avait rien de méchant, et ça, Victoria le savait très bien.
Cet homme ne critiquait jamais, ne prenait jamais quiconque de haut et sa légèreté, sa gentillesse et empathie étaient si agréables chez lui. Sa femme devait être comblée. Bien que un peu envieuse pour une personne qu'elle n'avait jamais rencontré de sa vie, Victoria restait un minimum lucide et consciente qu'il ne s'agissait simplement d'un petit crush passager. Que avec le temps, elle ses sentiments basculeront, changeront. Il n'y avait rien de malsain à tout cela. Un amour enfantin, interdit, absolument pas réciproque et ceci restait secret, enfouit, dans une boite de pandore.
— On peut dire que tu as complètement costumé ! Lui rattrapa Salvio. Mais je vais faire comme si rien n'était. Après tout, tu vas te rendre à Septentria. Tu te sens comment ?
— J'ai assez hâte de m'y rendre.
— Ce qui explique pourquoi tu quittes de si tôt l'académie, avant tes autres petits camarades.
Très futé, l'homme à la peau sombre avait comme déjà calculé les réponses de la jeune fille, pour conclure sur quelque chose de si évident. Victoria rougissait légèrement et finissait par relâcher sa mèche, agitait sa bottine noire, ses yeux, se baissèrent, de sorte à trouver un point plus fascinant que ce son professeur favoris. Encore une fois, normalement, la jeune fille devrait attendre les autres, pour quitter l'enceinte de l'établissement scolaire.
Enfreindre les règles n'étaient pas sa vocation. Cependant, lutter contre son désir de partir à l'exploration, solidifier son amitié avec ses pokemon était bien trop fort pour elle. Qu'aurait-elle fait en restant plus longtemps sur place ? Rouler sur son lit ? Grogner ? Déjà que la nuit était agitée, la noiraude débordait tellement d'énergie qu'elle était prête à bondir sur Miraidon pour aller s'éclater au-delà des murs !
Pour sûr, si on faisait l'appel général, elle serait absente. Et peut-être même que les autres paniqueraient – tandis que Menzi, en la connaissant, aurait hurlé que sa rivale avait prit les devants...
Salvio remarqua la petite moue suppliante de son élève et vint lâcher un soupir, ses mains sur ses hanches. Il secouait sa tête, toujours avec un sourire. Comment pouvait-il refuser à son appel alors qu'elle trépignait tant d'aller partir à l'aventure ? Son Matourgeon abordait aussi une petite moue, imitant sa dresseuse à la perfection.
Le soleil se levait à l'horizon, élevant sa lumière au préau extérieur, éclaircissant les visages des seuls personnes exposés dans la cour. Une partie des ombres persistaient, étaient cachées derrière des piliers de marbre, maintenant la toiture.
— Je te laisserai filer, si tu réponds à une question, de mon cours, bien entendu.
Attentive, Victoria hochait la tête. Sur un autre accent, d'une langue étrangère, il vint l'interroger ;
— How do you spell « good luck » in spanish ?
Concentrée, la gothique fronça des sourcils, dirigea son doigt sur ses lèvres, et, une fois s'être rappelé de ses révisions, elle épela à voix haute, confiante :
— Buena suerte !
— Très bien ! Lui félicita Salvio avec un sourire rayonnant. Allez, va, je dirais au directeur que tu as prit les devants.
Savoir qu'il la couvrait et l'encourageait, faisait grossir son coeur. Cet homme était tellement adorable ! Victoria s'inclina vivement, le remercia puis, se mit à sauter vers la cour, siffla. Aussitôt, un immense pokémon violet apparu. Matourgeon rentra dans sa pokéball sous les ordres de son dresseur puis, sans tarder d'avantage, Victoria enfourcha Miraidon. Le pokémon légendaire leva sa tête, attendit l'approbation de son maître pour prendre son envol, et ce, sous une autre forme.
Le seul moyen de locomotion ; un pokémon. Un genre bien unique, qu'elle avait rencontré à sa rentrée, à la plage, suite à un léger accident. Épuisé et ayant l'air affamé, Victoria lui avait offert son sandwich pour le remettre sur pied. Depuis, il s'était attaché à elle.
Après avoir plané un moment dans les airs, Victoria finissait par atterrir non loin de l'aéroport de Paldea. Lieu de rendez-vous, pour aller se rendre sur une autre île voisine. Le temps de patienter, la jeune fille entraîna ses pokémon contre ceux sauvages, dans les hautes herbes. Une fois que les autres camarades de classe – ils étaient une dizaine et ses amis ne figuraient pas sur la liste de ceux qui devaient partir à Septentria.
Pour Victoria, cela faisait la deuxième fois dans sa vie qu'elle prenait l'avion. Cette fois-ci, elle le prenait seule, sans aucun adulte, aucun parent avec elle. Heureusement, rien n'était trop compliqué et si on se perdait, du personnel se montrait à l'écoute et donnaient des bonnes indications. Le décollage provoquait toujours une certaine excitation chez la dresseuse. Tout l'intérieur de l'avion était légèrement dirigé vers le haut. Et, quand le moteur était actionné, quand les passagers étaient bien attachés sur leur siège, la gravitation les faisaient clouer contre leur dossier. Une fois au-dessus des nuages, que l'avion s'était stabilisé horizontalement, tous purent se détacher et s'occuper, le temps de atterrir à leur prochaine destination.
Arrivés à l'aéroport de Septentria, être sortis de l'avion, les adolescents furent immédiatement salués par une femme à la silhouette fine, des courts cheveux et avec des boucles d'oreilles très grosses et avec une couleur qui ne laissait pas aperçue. Avec un grand sourire, elle vint se rapprocher, ses chaussures de cuir faisaient presque plus d'échos que des inconnus qui se dispersaient dans l'aéroport.
— Bonjour à vous ! Je suis Madame Bria. Je suis celle qui va s'occuper de votre sortie scolaire. Votre professeur Jacq m'a envoyé vous rejoindre ici. Le voyage n'était pas trop éprouvant ?
— Oh si ! J'ai mal aux fesses ! Geint un étudiant plus jeune que le reste du groupe, ses mains sur son postérieur. Certains gloussèrent à sa remarque, y comprit la femme.
— Eh bien mes pauvres, vous allez en plus devoir emprunter le bus pour aller jusqu'au village.
Ahuris, certains se décomposèrent et poussèrent un soupir désespéré. Le voyage allait encore être long ? Ils avaient tellement envie de se dégourdir les jambes. L'enseignante fit un signe de tête, de sorte qu'on la suive. Après avoir traversé les portes automatiques, elle zieuta vers la noiraude, qui abordait un look des plus particuliers qui soit.
— Je n'étais pas au courant que les élèves de Paldea pouvaient porter une tenue aussi... Extravagante.
Victoria releva la remarque de l'enseignante issue d'une autre académie. Elle avait la sensation d'être jugée par ses propres goûts. Et absolument pas gêné et prête à répliquer, la gothique se défendit, très sérieuse.
— J'ai eu l'autorisation.
— Oh mais ne le prend pas mal, lui souffla la femme en levant ses mains, avec un sourire légèrement hypocrite aux yeux de Victoria, rassure-toi je ne juge pas tes goûts. C'est simplement que de loin, je ne t'aurais pas prise pour une élève...
Une brise légère se mit à souffler, souleva quelques mèches noires de l'adolescente qui gardait un œil sur cette enseignante qui lui tournait le dos, adressait un sourire affectueux aux autres. Cette femme rejoignit ses mains, leur précisait à tous tout en marchant jusqu'à la station de bus qu'elle-même ne s'était jamais aventuré par ici. Que seul, un objectif l'avait poussé à venir ici et non ses collègues.
Enfin bon, de toute façon, Victoria se fichait de cette personne. Tout ce qu'on pouvait déblatérer, la noiraude allait ignorer. Pourquoi perdre son temps avec des individus comme elle ? À première impression qu'elle donnait, était une image d'une enseignante irresponsable, dans son monde et sur qui on ne pouvait pas compter en cas de pétrin.
Plus intrigué sur l'environnement, la dresseuse jeta des coups d'oeil furtifs autour d'elle. Comparé à Paldea, on ressentait clairement une grande liberté. La campagne, avec des montagnes qui s'élevaient à l'horizon, ces dernières, étaient un peu camouflées par des épais nuages. Les champs s'éternisaient à s'en perdre la vue. Il y avait peu de circulation. L'abri était construit en bois et même le petit panneau, affichant les horaires de bus était si ancien, mais encore résistant. Les originaires de Septentria préservaient au mieux leur patrimoine, ce qui donnait un charme.
— Au fait, en quoi consiste la course d'orientation ? Demanda un étudiant à la peau sombre, curieux. Le professeur nous a expliqué que c'est pour connaître l'histoire de cette ville ?
— Disons simplement qu'il vous faudra prendre des.. photos et... Oh, et puis vous verrez avec le doyen ! Gloussa Bria.
Victoria roula des yeux. Sans surprise, cette enseignante allait les laisser se débrouiller. Très sincèrement, la gothique croisait les doigts pour ne pas se taper cette femme pendant une semaine entière.
Fort heureusement, le bus finissait par arriver en temps et en heure. À l'arrêt, un long « pssch » s'échappait du moteur à l'arrière et le peu de passagers descendirent tandis que Madame Bria présenta des tickets et laissa les élèves de l'académie Raisin prendre une place. Victoria piocha un siège bien à l'arrière, en espérant être tranquille. Visiblement, le garçon qui avait posé la question à l'enseignante, partageait son avis et faisait de même. Tous deux se lancèrent un regard blasé, ce qui confirmait l'hypothèse de la noiraude. Dès que le chauffeur démarra, le moyen de locomotion se mit à vrombir et à bouger systématiquement. La femme, sortit son téléphone motisma. Elle restait debout, marchait, en s'aidant des dossiers des sièges pour garder son équilibre. Elle listait le nom des étudiants, jusqu'à elle arrive sur la dresseuse.
— Ton nom est Victoria donc ? Et tu as en main plus de trois badges ?
— ...Oui.
Jusqu'où allaient les données personnelles ? La noiraude croisa ses bras, jaugeait en silence Madame Bria.
— Surprenant ! S'exclama la femme en adressant un grand sourire. Il te manque encore quelques uns avant de pouvoir affronter le maître ? Tu dois êtres sacrément forte avec tes pokémon !
— Il me reste encore beaucoup à faire. Répliqua doucement Victoria, parfaitement humble. J'avance avec mon équipe doucement.
— C'est bon d'être jeune ! Vois-tu, je n'ai aucun pokémon et pourtant, leur histoire est intéressante.. Mais moins que sur le phénomène de Téracristallisation !
Décidée de partir sur un sujet qui la passionnait, Madame Bria poursuivit. La dresseuse fit la sourde oreille, ne se voyant pas être curieuse du discours de cette femme. À travers la vitre du bus, en dehors de son reflet et ceux des autres, la gothique remarqua que son camarade de classe recherchait activement dans son sac quelque chose. Un casque sans fil en fut ressortit. Explicitement, cela signifiait beaucoup, ce qui amusa intérieurement Victoria.
Après quelques minutes, le bus s'arrêta enfin. L'enseignante ainsi que les élèves de l'académie Raisin descendirent. L'un d'entre eux, bien pâle, se maintenait le ventre, plié en deux. Madame Bria se pencha, nota que l'un des adolescents ne semblait pas l'air bien. Elle se mit à sa hauteur, ses mains sur ses genoux.
— Eh bien, qu'est-ce que tu as ? Demanda t-elle, concernée.
— M-Mal... Balbutia l'enfant, une main sur sa bouche, les yeux larmoyant.
— Mal ? C'est à dire ? Lâcha t-elle, naïve.
Victoria roula des yeux avec son autre camarade de classe à la peau sombre. Ce dernier, prit les devants, croisa ses bras.
— Il a le mal des transports. Tout le long, il se tenait le ventre et avait la main sur sa bouche ! À l'avion, il est souvent allé aux toilettes ! Vous n'avez pas remarqué, Madame ? Lui questionna l'élève.
— Oh ! S'exclama t-elle, surprise de ce qu'elle avait pu manquer. Elle regarda de nouveau l'enfant malade. Un vilain mal de transport... Respire de l'air, ça ira mieux après !
Toujours en retrait, la noiraude passa une main discrètement sur son visage. Le besoin de se masser les tempes devenait urgent. Dès lors qu'elle compressa ses doigts sur la zone douloureuse, elle fit des légers mouvements avec ses doigts, en espérant que cela passe avec le temps. La gothique sursauta lorsqu'on l'appelait. De ses orbes violettes, la dresseuse considéra l'adulte, qui lui adressait un regard très sérieux.
— Victoria ? Pourrais-tu aller chercher le doyen du village Septentria et lui dire où nous sommes? Ce n'est que à quelques mètres d'ici...
Accroupie, ses mains étaient posées sur les genoux de l'enfant malade. Ce dernier, se leva d'un bond, se tourna vers la végétation derrière la station de bus et, libéra toute la bile jusqu'à présent, retenue depuis le trajet. Des Ratatas se dispersaient, horripilés de cette vision, absolument pas censurée par des paillettes ni des couleurs très joyeuses sortant de la cavité buccale de l'adolescent. Un des élèves, blême, vint venir frotter le dos de son ami, le soutenant durant cette rude épreuve.
L'enseignante lança un appel d'aide à Victoria. De toute manière, sous ce regard intense, qui ne laissait aucune place à une protestation, la dresseuse se retenait du mieux qu'elle pouvait de faire une remarque. Restant un minimum bien éduquée, elle hocha la tête.
— Je vais voir ce que je peux faire.
Le coté positif étant qu'elle serait tranquille pour se dégourdir les jambes. Victoria ne perdit pas une seconde pour aller en direction du village, qui était visible au loin. En longeant le chemin rocailleux, la noiraude nota que de l'autre coté, goudronné, menait vers un endroit précis. La circulation était étonnamment rare, sur cette île. Même dans le bus, elle était certaine n'avoir croisé que une seule voiture, et peut-être deux tracteurs avec des pokémon accompagnant leur maître.
Une fois avoir remonté une pente, qui avait réussi à faire essouffler la jeune fille, elle aperçut une pancarte, avec le nom du village : Jaderaude. Avec un sourire satisfait, la gothique admira l'entré du village. La structure était ancienne, et pourtant, en bon état. On pouvait repérer une épicerie locale, la mairie, un office de tourisme et...
— Tiens ?
Sortit de sa transe, Victoria considéra non pas un couple de retraité qui avait le dos tourné, mais une adolescente s'approcher d'elle, suivit d'une autre personne derrière. De longs cheveux noirs avec des mèches rouge écarlate descendaient jusqu'au bassin. Avec une frange assez volumineuse. Un bandana jaune maintenait le reste de sa belle chevelure. Les cils de cette inconnue étaient si fins et longs, ses yeux, dorés étaient si intenses et froids à la fois. Rien que à son expression, la gothique s'interrogea si elle n'avait pas un problème. En terminant de la jauger, la dresseuse nota que cette personne avait un grain de beauté sous l'oeil gauche et capta que l'uniforme que portait cette fille était bleu, avec un gant en cuir rouge, où quelques doigts étaient à l'air libre.
Autrement dit, une étudiante, probablement de l'Institut Myrtille, ou quelque chose du genre. Du peu que Victoria s'était renseignée, ils avaient tous soit un uniforme bleu foncé, violet et blanc. Et que là-bas, il s'agissait d'une école spécialisée dans le combat pokémon, situé au large des côtés d'Unys. Un gigantesque dôme sous-marin comportant différents biotopes, y abritant des espèces rares : l'institut Myrtille est une école d'élite pour les élites.
L'inconnue se rapprocha, mit une main sur sa hanche, elle dévisageait de haut en bas l'étrangère.
— Tu n'es pas du coin toi. Sûrement que tu viens de Paldea ? Supposa t-elle. Je ne peux pas laisser un inconnu entrer dans mon village. Pas de bol, hein ? Chantonna t-elle avec un sourire des plus hautins.
Derrière elle, une silhouette se pencha sur le coté, se révélant aux yeux intrigués de Victoria. Cette fois-ci, c'était un garçon. Assez petit comparé à l'autre personne. Vêtu d'un uniforme blanc, d'un short, lui aussi, avait un air de ressemblance à cette originaire de Septentria ; des cheveux volumineux noirs avec des mèches violettes, avec un bandeau identique à sa soeur. La même couleur des yeux. Et on pouvait remarquer un grain de beauté à son cou. Ses pupilles se dilatèrent, brillèrent légèrement tandis que ses joues prirent une teinture plus écarlate que sa peau blanche.
— Trop cool... Souffla t-il, admiratif.
Sans trop savoir de quoi il faisait allusion, Victoria souriait gentiment tandis que, la grande-sœur, siffla, le fusilla du regard, le gronda sévèrement publiquement. Apparemment, le commentaire du garçon avait brisé toute l'atmosphère qu'elle cherchait à rendre oppressante.
— Kassis ! Chute !
Le garçon eut l'air étonné et réprimanda une moue désolée, se terra derrière elle, n'osa plus intervenir, de crainte d'être grondé encore une fois. Victoria comprit très vite et, instantanément, elle fronça des sourcils pour dévisager cette fille qui n'avait aucune honte de commander. Bien que la dresseuse de Paldea manquait d'informations à leur sujet, elle n'appréciait guère l'attitude de cette inconnue vis à vis de ce Kassis.
Absolument pas intimidé par le regard sombre de Victoria, l'autre noiraude sortit de sa sacoche jaune, une pokéball. Elle le tendit en face de son adversaire. Très confiante en ses capacités, elle vint défier.
— Moi c'est Roseille. Retiens-le bien avant de te prendre une bonne raclée !
— Je suis Victoria. Et merci de ne pas me sous-estimer. Répondit calmement la gothique en plissant ses paupières.
Kassis reculait, de sorte à laisser de l'espace pour les deux dresseuses. Il contemplait Victoria, tout nerveux et à la fois fasciné par la force de celle-ci. Elle ne se laissait pas être effrayée et gardait une posture droite, son calme olympien lui faisait tout drôle, encore plus que son look qui la rendait très attrayante.
Cette fille, n'avait rien de semblable à toutes celles de cette île. Elle dégageait un charisme incroyable qui l'envoûtait. Son coeur se mit à battre à la chamade. Le jeune dresseur vint serrer son sac à banane en plus d'une partie de sa veste blanche. Impossible de ne pas observer ce combat se lancer sous ses yeux émerveillés. Sa sœur, Roseille invoquait un Medhyèna en premier lieu tandis que Victoria lança à son tour sa pokéball dans les airs, faisant ainsi sortir un Forgella.
Un sourire confiant s'élargissait sur les lèvres de Roseille, qu'elle effaça tantôt lorsqu'elle dicta à son pokémon de lancer une attaque : « Morsure ». Concentrée, Victoria ordonna à son petit pokémon de type fée et acier de esquiver, ce qui fonctionna, sous l'étonnement de son adversaire. Fière de l'accomplissement de son compagnon rose, la gothique le félicita et commanda. Librement, elle choisit une attaque : « câlinerie » ce qui toucha de plein fouet le pokémon adversaire. Ce dernier, tellement qu'il était de faible niveau, fut mit KO en un coup.
Dépitée par cette démonstration, Roseille fit rappel à son pokémon, appuya sur sa pokéball. Un filament lumineux se dirigea automatiquement vers la créature à terre, l'enferma dans la boule. Furieuse de cette première défaite, la noiraude serra sa pokéball, la rangea et opta pour son second : Goupix. Elle le lança et surprit Victoria imiter, et lança un Zapétrel sur le terrain.
— Crois-moi, j'étais gentille sur le premier coup. Cette fois-ci, je vais jouer plus sérieusement ! Proclama Roseille, très sérieuse.
— Très bien.
Toujours pas impressionné ni dans la provocation, Victoria restait sur ses positions. Elle souriait gentiment à son pokémon qui battait ses ailes, lançait un regard inquisiteur vers elle. Dans sa liste, elle avait cinq pokémon. Et aucun n'avait une capacité très efficace contre un type feu. Il n'y avait que lui, qui pourrait faire l'affaire et la dresseuse avait confiance en ses compétences.
Kassis avait les étoiles aux yeux. Ce combat était si palpitant ! Et cette étrangère était si cool !
— Goupix ! Flammèche ! Ordonna Roseille.
— Zapétrel ! Acrobatie !
L'attaque du petit Goupix ne put atteindre le pokémon du type vol. Celui-ci dans les airs, se déplaçait si facilement que d'un coup, il se volatilisait sous les yeux de son adversaire. Le vent se coupait dans tous les sens, jusqu'à, la petite créature à quatre pattes se prit la technique de l'oiseau. Il gémissait de douleur, reculait, secouait vivement sa tête et se mit à grogner furieusement. Prêt à charger, à contre-attaquer, il bondissait dès que sa dresseuse lui commanda la vive-attaque.
Un sourire triomphant apparu sur les lèvres du Goupix dès lors qu'il toucha l'oiseau. Zapétrel recula, secoua sa tête et retrouva l'équilibre en battant ses ailes. La noiraude plissa ses yeux, considéra son pokémon pour savoir s'il était toujours en bon état pour poursuivre le combat. D'un air approbateur, dans la communication et la confidence, Victoria comprit le message et sourit. Elle ordonna ensuite « éclair », qui sut mettre rapidement KO le Goupix, qui échappa un cri de douleur, avant que son corps ne s'écrase lourdement sur le sol gravillonné.
— Incroyable... ! S'exclama ensuite Kassis, qui leva son poing en l'air.
— Ne l'encourage pas ! Vociféra sa sœur, mécontente et à la fois vexée qu'il prenne l'autre partie. À toi de jouer, Poltchageist !
Roseille envoya son dernier pokémon et Victoria échangea le sien contre un Charbambin.
— Ah... ! Eh bien, on a apprit quelles sont les faiblesses des types pokémon, hein ? Lança sèchement son adversaire, avec un sourire très mal à l'aise.
— Mhm. Sourit gentiment Victoria, qui laissait planer le doute entre si elle avait juste envie de finir au plus vite le combat ou bien qu'elle était légèrement sadique et calculatrice niveau stratégie pokémon.
Dans tout les cas, ce combat était perdu d'avance. Il suffisait d'un simple « Nitrocharge » pour mettre définitivement un terme à leur duel. Dégoûtée et totalement offusquée, Roseille grinça des dents et s'indigna. Cette défaite lui laissait clairement un goût amer dans sa bouche.
— Mais comment t'as fait pour me vaincre !? T'es aussi forte que ça ?!
— Je passe mon temps à devoir affronter une accroc des combats pokémon, qui me saute dessus dès qu'elle me voit. Déclara simplement Victoria avec un sourire fatigué rien qu'en repensant à une certaine personne qu'elle mentionnait.
—Ce n'est pas croyable ! Impossible ! Tu_...
— Quel est ce boucan ?! Hurla une autre personne, qui surgissait de derrière les adolescents.
Tous considéraient un homme âgé, qui dévisageait sévèrement les jeunes. Il se rapprochait à son rythme, ses mains joints dans son dos. Sans même laisser le temps d'être sermonné, Roseille appela son frère, en prenant ses jambes à son cou. L'innocent, ne sut où se placer, que finalement, il s'inclina respectueusement auprès de Victoria avant de poursuivre la noiraude.
L'adulte exhala un soupir, secoua doucement sa tête, se massa les paupières closes.
— Ces deux-là... Grogna t-il plus à lui-même que à l'étrangère. Il se redressa et adressa un sourire chaleureux. Bienvenue à Jaderaude, petite. Que me vaux de ta visite ?
— J'allais voir le doyen du village, de la part de madame Bria.
— Ah ! Une élève de Paldea, c'est bien ça ?
Il soupira, gêné.
— Je m'excuse pour ces deux petits qui sont venus t'embêter...
— Ils ne m'ont pas embêté.
Intérieurement, la gothique parlait plus pour Kassis. Sa sœur en revanche, devrait peut-être moins se montrer odieuse avec les étrangers. Ce n'était pas comme si elle allait mettre le bazar ou saccager des patrimoines ici... Sans laisser la colère prendre le dessus, Victoria mettait derrière elle, ces émotions un peu trop basses. Soulagé, le vieil homme eut une expression rayonnante. À supposer qu'il s'inquiétait surtout que cet accueil pouvait lui faire perdre de la visite extérieure.
Attentif, il prit au mot l'adolescente et lui indiqua que si elle souhaitait, elle pouvait déposer ses bagages dans la chambre d'hôtel. Victoria acquiesça, se rendit vers la zone qu'il lui avait indiqué. Les portes étaient automatiques et le rez-de-chaussée très aéré et colorée. La réceptionniste prit son nom, lui confia les clés et l'accompagna dans le couloir, désigna une porte avec un numéro dessus, avant de laisser sa cliente tranquille. Victoria inséra la clé dans la serrure, au déclic mécanique, elle put rentrer.
L'intérieur était petit, toutefois, avec le strict nécessaire. Elle put déposer son gros sac à dos, réajuster sa frange avec un miroir, et, sortit avec un sac à bandoulière de cuir, avec des badges pokémon, tête-de-mort, roses, ... Prête à sortir, Victoria quitta sa chambre, referma derrière elle.
— Merci beaucoup pour votre aide. Dit Madame Bria en s'inclinant devant l'homme âgé.
— Je vous en prie. Déjà avec un peu de repos, cet enfant se portera mieux !
Savoir qu'un adulte responsable était là, rassurait un peu la noiraude. Au moins, il savait quoi faire vis à vis d'un malade. L'enseignante aperçu la gothique et vint se rapprocher. Immédiatement, l'adolescente tenta de rester indifférente. Si jamais elle se laissait être expressive... ou bien qu'elle venait à échapper un mot, ce ne serait pas très joyeux.
En tout cas, pas avec elle. Une femme aussi... absente, inconsciente, n'augurait rien de bon.
— Tu as mit un peu de temps, mais je suis contente que tu aies transmit le message ! Nous avons pus tous arriver ici sans problème.
— Excusez-moi d'avoir été embêté pour un combat de pokémon avant de rencontrer le doyen.
Surprise, l'enseignante passa une main pour couvrir sa bouche qui formait un gros « o ». Elle gloussa et passa à autre chose. Une main sur son col roulé noir, elle tirait extérieurement son habit. Sans doute, avait-elle chaud ? La blonde ferma ses paupières.
— C'est donc pour ça ? Eh bien, cet accueil est formidable !
Très sincèrement, Victoria s'interrogeait si ce terme était bien utile. Venir provoquer et lancer un duel lors d'une visite dans un village était qualifié comme formidable ou chouette ? La noiraude haussa un sourcil, perplexe. Était-ce elle ou bien cette femme lui manquait une case ?
Le soleil se couchait à l'horizon et ceci impactait la luminosité dans la pièce. Une lueur ambrée s'ajoutait dans le rez-de-chaussée, éblouissait un peu le visage de l'adolescente qui ferma un œil, un peu aveuglée. Madame Bria nota ce changement et vint joindre ses mains.
— Eh bien les enfants, comme c'est la fin de journée, vous avez quartier libre ! N'oubliez pas que le couvre-feu est à vingt et une heure !
— Ouiiii. Répondirent en choeur les étudiants, enfin soulagés de pouvoir faire ce qu'ils souhaitaient.
Victoria tourna les talons. Maintenant qu'elle était tranquille, elle voudrait visiter un peu le coin. Il commençait à faire un peu plus frais et un voile orangé et rosé s'étendait à l'horizon. Les montagnes absorbaient ces couleurs, et quelques pokemon roucoulaient en volant depuis les airs.
Enthousiaste et curieuse, la dresseuse explora les environs en souriant. Une petite échoppe touristique n'était pas très loin. La porte en bois était grande ouverte et un carillon de bois émettait un son mélodieux dès que le vent passait. Un stand exposait à l'extérieur, un ensemble de cartes de l'île, des journaux locaux, des magazines. Juste à coté, un Simularbre.
— Coucou, toi ! Reconnaissait Victoria, en voyant le pokémon qui devait probablement veiller à ce qu'il n'y ait aucun vol au stand.
Le pokemon semblant à un arbre remua joyeusement. Soudain, une autre créature s'identifia. Celui-ci, battait ses ailes et, posa ses serres sur un des livres, jaugeant l'inconnue avec ses gros yeux. Émerveillée, Victoria se pencha vers l'avant, utilisa son pokédex. L'instrument clignota puis une voix robotisée donna toutes les indications à savoir :
— Pijako, le pokémon de type normal et vol ! Ils possèdent un grand talent pour imiter le langage humain. On dit que les Pijako plus âgés et expérimentés peuvent même comprendre les mots qu'ils prononcent.
— Vraiment !? Incroyable ! C'est vrai ? Tu comprends ce que je dis ?
— Pliuuh ! S'exclama le pokemon, sa queue remuait en même temps qu'il prenait parole.
Victoria gloussa.
— J'l'ai jamais vu par ici, lui !
Surprise, la noiraude se retourna et reconnu le garçon plus tôt. Tout fasciné, ses orbes ambrés brillaient et il s'était penché pour observer. Sans savoir depuis combien de temps il était ici, Victoria n'eut le temps de lui poser la question, que, le propriétaire de l'échoppe sortit, souriait gentiment.
— Vous parlez de Pijako ? Il est arrivé hier ! Je lui donne des baies et depuis, il ne me lâche plus !
— Baies ! Répéta joyeusement le pokémon en se dandinant, les yeux fermés, il comprenait parfaitement ce mot.
— Ooooohhh !! Lâchèrent en choeur Victoria et Kassis, impressionnés.
Chacun se redressèrent. Ils échangèrent un regard et, gêné, le garçon passa une main dans ses cheveux noirs et violets.
— D'solé, c'est juste que... Je t'ai aperçu au loin et...
— Ne t'excuse pas, tu n'as rien fait de mal. Lui rassura gentiment la gothique.
— O-Ouais. Je ne me suis pas présenté... je m'appelle Kassis.
— Moi c'est Victoria !
Amicalement, la jeune fille tendit sa main vers lui. Étonné, nerveux et à la fois content, le dresseur lui serra à son tour la main, scellant à compter de ce jour, un début pour leur amitié. Avec un grand sourire rayonnant, Kassis avouait, plus léger :
— Tu es super cool.
— Hein ? Pourquoi ?
— Parce que t'es forte, et tu n'as pas peur ! J'veux être pareil...
— Tu y arriveras, j'en suis sûre !
Les joues du garçon rougissaient. Il nota que la nouvelle frémissait un peu. Elle était très jolie, toutefois, pas très couverte. En dépit de leur différence de taille, Kassis ôta sa veste blanche et le tendit à la noiraude, très sérieux et concerné. Stupéfaite, Victoria eut les yeux ronds et jongla entre ce qu'il lui tendait avec insistance et ce regard si intense qui parvenait à lui faire chavirer un peu son coeur.
Un véritable petit gentleman, bien mignon.
— Tiens, met-le. Tu dois avoir froid, non ? Garde-le. Tu m'le rendras demain.
— Merci. C'est gentil.
— Ehm... Kassis rougissait et souriait timidement, après qu'elle ait frôlé ses doigts. Euh... Je dois y aller ou ma sœur va s'inquiéter. À... à plus !!
— A plus !
Sur ses paroles, aussitôt, le jeune garçon s'éloignait, en sprintant dans la direction opposée de la dresseuse qui enfila assez vite la veste de l'Institut Myrtille. Étonnée, elle remarqua qu'ils avaient la même taille niveau vestimentaire. C'était chaud, et l'attention qu'il avait apporté à son égard la touchait. Bêtement, Victoria souriait.
Une délicieuse odeur à la lavande chatouillait ses narines. La noiraude huma doucement, en venant étirer légèrement la veste de Kassis. Ce parfum-là, elle adorait. C'était apaisant, naturel.
Le reste de la soirée, Victoria faisait un petit détour dans le village, retourna à l'hôtel pour manger le repas et aller dormir. Au lendemain, de bonne heure, après s'être préparé, avoir mangé avec les autres, la jeune fille rejoignit ses camarades et Madame Bria en direction de la mairie. Là-bas, le doyen était sur place, avec d'autres élèves vêtus de leur uniforme de l'Institut Myrtille. Et évidemment, Roseille et Kassis s'y trouvaient, avaient l'air de se disputer.
— Mais enfin, pourquoi tu ne veux pas me dire où se trouve ton gilet ?!
— Cela ne te regarde pas. Souffla son frère, les sourcils froncés, la tête baissée.
— Comment ça ?! S'indigna Roseille, elle grinça des dents et serra ses poings. Kassis ! On ne t'a tout de même pas racketté ?!
Agacé par sa sœur, Kassis soupira plus longtemps. Alors qu'il cherchait un point fixe qui pourrait l'aider à se concentrer sur autre chose, il aperçut la gothique approcher, avec un sourire des plus naturels. Aussitôt, les joues du garçon chauffèrent et il se raidit. À coté de lui, Roseille haussa un sourcil, se tourna dans sa direction et comprit très vite ce qui se tramait. Avec le gilet de l'Institut de Myrtille dans le bras de Victoria, il ne fallut pas plus pour que la noiraude esquisse un sourire rassuré et à la fois amusée.
Dans une circonstance qui lui était inconnu, apparemment, son très cher frère avait retrouvé Victoria et lui avait prêté son gilet. Il s'agissait d'un geste très doux et bienveillant. Surtout que, Kassis n'aurait jamais prit ce genre d'initiative avec quiconque. Rien que à ce détail, Roseille avait des suspicions. Et avec la réaction du concerné, ceci la faisait un peu plisser ses paupières.
Qu'est-ce que chez Victoria attirait chez son précieux petit-frère ? Elle n'était simplement qu'une adoratrice du gothique – et peut-être même de lolita ? De plus, cette parfaite inconnue n'avait pas du tout l'air bavarde. Non, cette dresseuse avait une personnalité des plus fades, presque ennuyeuse. À croire qu'elle n'exprimait que très rarement ses émotions.
— Oh, ouais. Je vois... Hm.
Roseille glissa un de ses doigts sous ses mèches noires et écarlates. Kassis se mordit les lèvres et n'osait répondre à cette remarque. Victoria, quant à elle, n'avait l'air de se soucier des opinions extérieurs. Elle tendit sa main, avec le gilet tout tiède du garçon.
— Merci beaucoup pour hier.
— J-Je t'en prie. Bégaya timidement Kassis en reprenant son affaire.
Le coeur battant, il eut un sourire béat qui n'échappa pas au regard de sa sœur. Elle ne put contenir un petit gloussement, ce qui fit sourciller Victoria.
— En quoi c'est drôle ? Voulut savoir la dresseuse de Paldea.
— Oh, ce n'est rien ! Assura Roseille en remuant doucement ses mains, toute amusée de la tournure des événements.
Pendant que le maire et Madame Bria expliquaient le déroulement de cette sortie scolaire, certains élèves distraits s'amusaient et riaient dans les rangs. Très vite, ils eurent comme seule règle d'aller se mettre en binôme entre élèves de différentes académies. Roseille, profita de cette situation pour prendre Victoria par le bras. Avec un immense sourire, elle l'invita – ou plutôt l'obligea – à se mettre en duo avec Kassis.
— Il n'arrêtait pas de parler de toi hier soir. Même à la maison ! Vraiment, je n'ai pas su le faire taire. Se justifia t-elle, hilare.
Ce dernier, rougissait énormément, ne sut où se mettre après ce que sa sœur imposait à la dresseuse de Paldea. Le pire étant, qu'elle le caftait ? Offensé, il grinça des dents, la dévisageait.
— Quoi ?! Qu'est-ce que tu lui racontes, idiote ?!
— Hey ! Surveille ton langage ! Qui tu traites d'idiote ?! Tu sais ce que je fais !
— ...Urgh.
Défaitiste, il lui tourna le dos, soupira, mal à l'aise. Le dresseur originaire de Septentria se doutait que sa sœur avait l'intention de le mettre en binôme avec Victoria, mais de là à révéler quelque chose d'embarrassant ? Il voulait aller se cacher. Roseille retrouva le sourire expliqua simplement à l'arrivante que son frère était très timide, qu'il avait un peu de mal à échanger. Cependant, faire groupe avec lui le rendrait très heureux.
La gothique cligna des yeux et ne trouva rien à contredire. Satisfaite, Roseille s'éloigna, après avoir lancé un clin d'oeil à son cher frère.
— Quelle mouche l'a piqué ? Demanda Victoria.
— Je... Aucune idée.
Presque ennuyé, Kassis plissa ses paupières, serra ses poings et grinça des dents. Son visage, s'assombrissait, la lueur dans ses orbes ambrés s'éteignait également. Le timbre de sa voix devenait plus grave, bien qu'il murmurait plus à lui-même.
— De quoi elle se mêle ? Comme si je n'étais pas capable d'aller lui demander directement... à ce rythme, elle va croire que je suis pathétique...
— Kassis ?
— A-Ah ! O-Oui ?
Très vite sortit de sa transe, Kassis se redressait, surprit. La gothique lui adressait un sourire, aimable.
— Les adultes ont fini leur discours. On doit trouver trois pancartes disséminées aux quatre coins de Septentria. Il faut toutes les lire, puis nous prendre en photo devant ces pancartes.
— Ah, oui. C'est vrai.
La noiraude haussa un sourcil, concerné.
— Est-ce que tout va bien ? Tu me sembles... tendu. Constata t-elle.
— Ouais. Tout va bien. Bref, suis-moi, on va commencer par emprunter ce chemin !
Avec un sourire plus naturel, ayant également retrouvé une lueur dans son regard, il bondissait, se mit à courir, ce qui étonna l'adolescente. Bien qu'il avait l'air un peu plus petit qu'elle en taille, ce garçon avait de l'énergie à revendre ! Dans le cas de Victoria, les efforts physiques n'étaient pas sa tasse de thé. Non pas qu'elle était médiocre, elle n'aimait tout simplement pas s'épuiser trop vite.
De plus, le soleil s'élevait un peu plus radieusement dans les cieux. Tout était dégagé, ce qui poussait à croire qu'il allait faire chaud cet après-midi. Ou peut-être même avant. Les autres étudiants s'étaient dispersés, laissant quartier libre, jusqu'à les retrouvailles à l'hôtel, avant le couvre-feu imposé par Bria.
Après de longues minutes de marche, de remontés au pied d'une montagne, d'être encouragé par Kassis, Victoria parvint à apercevoir un grand tableau d'affichage extérieur en bois. Surlequel, était inscrit un conte. Le dresseur de Septentria était de dos, plongé dans la lecture, avec un regard et sourire rêveur qui surprit la noiraude. Ses iris violets jonglaient entre lui et ce récit.
« Un monstre semait la terreur à Septentria il y a fort longtemps. Il vivait dans la montagne derrière le village et effrayait quiconque pénétrait sur son territoire. Un jour le Monstre fut pris d'une fureur sauvage et s'attaqua au village, Trois Pokémon surgirent alors pour s'opposer à lui, Félicanis, Fortusimia et Favianos. Ils parvinrent à repousser le Monstre vers la montagne, mais ce fut au péril de leur vie. Pour honorer leur courage, trois statuettes furent érigées à l'endroit où l'on inhuma leur dépouille, les statuettes Adorami. »
Fascinée et à la fois impressionnée, la dresseuse eut des yeux ronds. Qui aurait cru qu'une telle histoire si intense résidait sur cette île ? Intriguée sur les raisons pour lesquelles ce monstre avait attaqué le village, Victoria plia son index près de ses lèvres, se pencha vers l'avant, en relisant attentivement ce conte. Derrière elle, Kassis gloussait et elle se retourna vivement, confuse.
— P-Pardon, c'était déplacé. C'est juste que... Tu as l'air très intéressé.
— Je le suis. Sourit-elle en se redressant.
Le jeune dresseur lui rendit son sourire et se plaça à coté d'elle. De sa main droite, il effleura la grande pancarte en bois ancien, avec un air nostalgique. Finalement, le noiraud aux mèches violettes se confia, après quelques secondes de silence.
— T'sais... Tout le monde au village a peur du monstre. Révéla t-il sans grande surprise pour la gothique. Mais moi, je l'aime beaucoup. Il est tellement fort qu'il se fiche que tout l'monde le rejette ! Il est vraiment trop cool, j'l'ai toujours aimé pour ça.
Il recula de quelques mètres, ferma ses paupières, poursuivit ensuite son monologue.
— Même depuis tout petit moi aussi je veux devenir aussi cool. T'sais... Même à l'école, c'est Roseille qui s'occupe de tout pour moi. Avoua Kassis avec un sourire peiné, ce qui attristait Victoria en le voyant dans cet état. C'est pour ça que j'veux devenir fort et indépendant et d'm'occuper de mes amis, seul.
Le dresseur releva sa tête, observa l'horizon, songeur. Le soleil était à son zénith. Les deux adolescents avaient en vue sur un des champs, où, des agriculteurs récoltaient des melons, avec des pokémon en soutien. Et tout ce passait, dans la plus grande sérénité et coopération. Victoria nota que Kassis serrait ses poings, venait régulièrement amener sa main droite sur sa hanche, la faisant rebondir.
Un étrange tic nerveux chez lui, sans doute ? La gothique releva ses yeux vers lui et vint poser sa main sur l'épaule de l'étudiant de l'Institut de Myrtille. Étonné, il se tourna, l'écouta attentivement.
— J'imagine que cela devait être étouffant pour toi... Qu'on soit constamment derrière ton dos, à te surveiller ou à faire le travail pour toi.
— Clairement.
Un grognement presque irritable quittait sa gorge. Compatissante, Victoria retira sa main de lui, leva son index, chercha une solution à son problème. Dans la bienveillance et le soutien, elle lui partagea son point de vue. Et si jamais elle venait à se tromper, elle s'excusera.
— Tu en as parlé à Roseille, de ce que tu ressens véritablement ? Tu sais, c'est important de échanger à coeur ouvert. Rien ne se règle si on garde le silence.
— J'essaye.. Souffla Kassis, déjà abattu en imaginant une réaction excessive de sa sœur.
— N'abandonne pas ! Tu sais, être honnête avec soi-même, je trouve ça très cool et courageux. Je suis certaine que tu l'es. Tu dois juste avoir plus confiance en toi !
Avec un sourire rayonnant, Victoria toucha le coeur de Kassis. Ce dernier, sentit son organe vital battre à tout rompre et ses joues chauffer à grande vitesse. Ses pupilles se dilatèrent et, avait l'impression qu'elle venait de lui lancer une attaque très efficace contre lui. Cette fille était si adorable, si posée, si douce. Lorsque le vent passait, ses longues mèches lisses noires avec des effets violets furent portées vers l'arrière.
Elle était beaucoup trop magnifique aux yeux de Kassis. Elle était si précieuse. Un véritable trésor, tel une pierre étincelante introuvable nul part ailleurs.
Tellement qu'il était éblouit par elle, le jeune garçon détourna son regard d'elle tenta de se reprendre. Des légers spasmes le prenait de partout, l'adrénaline pulsait dans ses veines et il se sentait tout drôle, il n'arrivait pas à comprendre cette étrange sensation qui le saisissait principalement à son coeur.
— Euhm, e-et si.. Ouais, ça... T'ennuierais que on se fasse un combat de pokémon ?
— Je veux bien t'affronter.
— Cool ! S'enthousiasma aussitôt le garçon, avec des yeux brillant.
Il s'écarta de sa camarade, sortit rapidement une de ses pokéball et vint lancer dans un premier temps un Fouinar. Son premier pokémon dandinait sur place, prêt à en découdre. Victoria souriait, invoqua son Matourgeon.
Kassis inspira et expira. Il se tenait droit, déterminé. Aussitôt, il donna l'ordre à son pokémon de utiliser « souplesse ». Ce dernier exécuta sans broncher, parvint à toucher la créature de Victoria. Celle-ci gardait le sourire, analysait la situation d'un œil vif. Vint ensuite son tour, où la noiraude commanda son Matourgeon d'utiliser « magie florale ». Puissant et direct, le pokémon adverse fut mit KO. Le jeune dresseur le rappela, ahuri.
— Yanma, à toi de jouer !
Victoria fit rappel de son pokémon, échangea avec son Charbambin, et ce, au même moment que le Yanma fit apparition. Évidemment, la jeune fille tirait profit des avantages avec le type feu contre un type insecte.
— Sans pitié, hein... Murmura Kassis, qui retenait au mieux le stratagème de Victoria.
— C'est une base, dans le combat. Expliqua sa camarade sans se vanter.
— Et juste par le nom du pokémon tu as comprit ?
— Je complète mon pokédex.
Le jeune garçon plissa ses paupières, prit notes. Il avait visiblement, encore beaucoup à apprendre d'elle. Et pas que. Il devait aussi faire plus d'efforts de son coté.
Pour être le meilleur. Comme le monstre de son histoire favorite.
— Lame d'air !
Le pokémon de Kassis réagissait tantôt. Il réalisait l'attaque tandis que le Charbambin de Victoria esquiva sans aucune difficulté. Restant pieds à terre, le pokémon de type feu se mit à contourner la créature volante, bien qu'il tentait de l'atteindre, sans suivre les ordres de sa maîtresse.
Victoria soupira devant l'entêté de son pokémon et elle leva son bras, décida de mettre vite un terme au combat avec un « nitrocharge ». Très efficace, le pokémon de type insecte et vol tomba après avoir lâché un gémissement agonisant.
Décidé à ne donner aucun signe, le noiraud aux mèches violettes rappela son pokémon puis, utilisa son dernier atout ; Têtarte. Étonnée, Victoria laissa faire et se positionna, avec un rictus amusé et joueuse. Cette fois-ci, la gothique était prête à faire l'effort de l'affronter sans tricherie.
Concentré et ambitieux, Kassis ordonna un « hydrocanon ». L'attaque de type eau, fut projeté de plein fouet sur le Charbambin. Ce dernier, perdait l'équilibre, était étourdit. Victoria l'encouragea à rester debout, à ne pas se laisser faire. Toutefois, son adversaire, bien enflammé, en avait décidé autrement ; son Têtarte obéissait, acheva sa cible avec un « telluriforce ».
— Pas mal ! Lui complimenta Victoria, après avoir rappelé son pokémon mit sévèrement KO.
— Hm.. Merci.
Un énorme sourire emplit de fierté illuminait son visage. Son coeur battait à la chamade. Il se sentait si... vivant, si satisfait. Kassis attendait patiemment la suite. Il remarqua la gothique glisser son doigt sous ses lèvres vernis de violet tandis que de son autre main, elle choisissait minutieusement lequel de ses compagnons elle allait envoyer.
Son air si sérieux, soucieux fit rougir légèrement Kassis.
Elle est magnifique.
— Zapétrel, à toi !
Elle vint envoyer sa pokéball dans les airs. Sa créature volante apparut et déploya ses ailes tout en poussant son cri qui n'intimidait personne – bien qu'il saurait utiliser une technique de type électrique, ce qui représentait une menace pour le pokémon du garçon.
— Etincelle ! Dicta la noiraude en pointant du doigt le pokémon adverse.
Zapétrel s'élança et utilisa sa technique qui fit grimacer le Têtarte. Cependant, celui-ci, ne posa qu'un genou au sol. Suivant les encouragement de son dresseur, le pokémon de type eau se redressa, déterminé à ne pas être mit à terre si vite.
— C'est bien ! Ne lâche rien ! Lui hurla Kassis, optimiste. Contre attaque avec plaquage !
— Ne lui laisse pas sa chance ! Réutilise étincelle ! S'affirma Victoria.
Les deux pokémon ne traînèrent pas et simultanément, attaquèrent. Malheureusement, la victoire fut remportée par le Zapétrel, ce qui ne choqua pas du tout Kassis. Tout cela n'était qu'une question de logique et bien que son coeur avait un léger pincement, il restait toutefois admiratif.
— Ouah. T'es trop forte... Souffla Kassis, époustouflé.
Cette démonstration de puissance, de stratégie, de confiance l'avait impressionné. Son coeur martelait bruyamment dans sa cage thoracique. Coupé du monde extérieur, son esprit était ailleurs, absent. Face à lui, cette merveilleuse dresseuse qui l'avait vaincu. Elle brillait. Développait une aura écrasante. Ce genre de chose, était tellement... classe. Un modèle pour lui.
Très sincèrement, le garçon voulait être pareil. En mieux.
Et s'il pouvait aussi, lui procurer ce même ressentit qu'il avait envers elle...
— Je suis sûre que si tu t'entraînes dur, toi aussi, tu peux devenir aussi fort !
Sous ce conseil avisé de la gothique, Kassis eut les yeux ronds. Ces paroles ricochaient dans sa tête. Il la laissait féliciter son oiseau avant de le renfermer dans sa pokéball. Elle tendit sa main vers lui, toute rayonnante.
— Tu t'es très bien débrouillé! Merci pour ce combat.
Sa politesse et sa douceur le faisait rougir. Il ne put contenir un sourire maladroit alors qu'il vint lui serrer la main.
D'autre part, son esprit était de nouveau focus sur sa remarque plus tôt. Le dresseur avait bien conscience qu'il allait s'isoler et travailler plus dur.
— Ah ! C'est quoi ?
Victoria s'exclamait, émerveillée. Elle se mit aussitôt à foncer vers les hautes herbes qui étaient à quelques pas de l'entrée de la montagne. Surprit, Kassis la suivait à la trace. Quand la gothique s'accroupissait, il l'imitait. À quelques mètres d'eux, un pokémon sauvage, posé et calme. Debout sur ses deux pattes, il se déplaçait en pas croisé avec grâce et élégance.
— Je ne connais pas ce pokémon. C'est quoi ? Chuchota Kassis, intrigué.
— Hmm. Un Kirlia. Lui répondit Victoria qui utilisait son pokédex afin de identifier la créature.
La dresseuse de Paldea leva ses yeux avec un sourire.
— Je le veux dans mon équipe.
— Tu vas le capturer maintenant ? Capta le jeune garçon, de suite très intéressé.
— Oui. Mais je dois l'affaiblir avant, pour augmenter mes chances de réussite.
— Avec ton Charbambin ? Supposa le noiraud en portant sa main sur son menton.
Sa déduction fit sourire sa partenaire. Il avait vu juste.
— Oui.
— Tu as combien de pokémon dans ton équipe ? Voulut savoir Kassis, bien qu'il se rappelait de l'essentiel.
— Cinq. Avec lui, ça me fera six !
Kassis lui rendit le sourire et se mit à l'encourager dans sa manœuvre. L'affrontement se déroulait sans accroc et triomphante, après avoir lancé sa pokéball sur le Kirlia, Victoria récupéra son nouveau compagnon de route.
— Bien joué !!
— Regarde ! Regarde !
La gothique se mit à coté de lui, son épaule effleura le sien ce qui le fit rougir à ce contact et cette proximité. Kassis s'efforça de paraître un minimum naturel et considéra le pokédex de Victoria, qui détaillait le Kirlia plus en approfondit.
— Tu en penses quoi ? Lui demanda t-elle avec des yeux brillant, les joues rosies.
— ...Qu'il te correspond bien ! Répondit sincèrement Kassis entre des gloussements, le sourire jusqu'aux dents.
Après ce moment de distraction, les adolescents se dépêchèrent de prendre en photo le tableau qui contait l'histoire des lieux. Ils en profitèrent ensuite pour pique-niquer avec leur pokémon – Miraidon quant à lui, ne s'était pas privé pour réclamer un sandwich à Victoria sous l'air ahuri de Kassis. Qui aurait cru qu'un pokémon dit légendaire serait aussi gourmand ?
La balade dans les environs leur avait prit tout leur après-midi. Assis sur une terrasse au coucher du soleil, à un stand de glace, Kassis revint avec deux petits pots de glaces et offrit le parfum que lui avait demandé sa nouvelle amie. Tous deux, avaient prit le temps de se connaître. Et le fait que Victoria l'ait désigné comme étant son ami devant un villageois qui les avaient salué, avait rendu le jeune garçon si heureux qu'il voulait fêter ça.
— Et ta glace à la menthe.
— Merci... Et encore une fois, tu n'étais pas obligé de me le payer, tu sais, j'ai ce qu'il me faut...
— J'insiste ! Lui sourit Kassis, qui vint à son tour s'asseoir en face d'elle, sur le banc en bambou.
Il utilisa sa cuillère en bois jetable pour manger sa part. Son parfum choisit était d'un violet prononcé, ce qui n'avait pas échappé à la gothique. Elle trouvait ceci amusant mais ne commentait pas sur ce détail. Une drôle de coïncidence ; s'appeler Kassis et aimer le parfum cassis. Plutôt discrète, et ne souhaitant pas venir le taquiner sur cela, la noiraude dégusta sa glace.
Cet artisan local, faisait de très bonnes glaces. Une excellente qualité. Ce goût unique et frais, repoussait tout les efforts et cette chaleur étouffante qui avait eu lieu cet après-midi.
— Dis-moi Victoria, je me demandais..
— Oui ?
— Tu penses quoi du monstre ? Sur l'histoire de notre île...
Kassis s'arrêtait de manger pour regarder très sérieusement la dresseuse de Paldea. Ses orbes dorés scrutaient la moindre expression de celle-ci, recherchant à obtenir son jugement vis à vis de son histoire préféré.
— Je le trouve cool. Dit-elle sincèrement en baissant ses yeux sur sa glace verte. C'est intéressant. Mais.. S'il est venu attaqué, c'est qu'il devait avoir une raison derrière cela. Non ?
Doucement, elle glissait ses doigts sur le pot plastifié qu'elle tenait. Perdue dans ses songes, Victoria se contenta de lui répondre avec sagesse.
— Ce que je cherche à dire... c'est que, personne n'agit aussi impulsivement. Prononça t-elle calmement. La colère est une émotion très forte, engendré par un facteur extérieur.
— Je suis tout à fait d'accord avec toi.
Le dresseur originaire de Septentria lui adressa un regard remplit de gratitude. À ses yeux, être à ses côtés lui apportait beaucoup de bien. Et surtout, il avait l'impression d'être comprit. Écouté. Être traité normalement. Jusqu'ici, personne ne l'avait mit dans cet état. Seule Victoria en était capable et il voulait rester plus souvent avec elle. Apprendre plus, à devenir plus fort. Être son confident avec.
Tous deux terminèrent leur glace avant de se séparer.
Au lendemain, il y avait un peu de vent, c'était nuageux. Et ce n'était pas à cause du temps que Kassis se sentait mal à l'aise. Non. Aujourd'hui, Victoria portait une sublime robe noire – toujours en style gothique – avec des manches longs transparents avec des motifs de roses. Le bas de sa robe flottait et il craignait, en vue du dessous, qu'il ne voit trop. Avec ses longs cheveux lisses noirs avec des mèches violettes attachés en une haute queue de cheval, elle donnait l'air d'être une vraie mannequin qu'on pourrait admirer dans des magazines.
— J'ai bien fait de m'être attaché les cheveux. Dit-elle à voix haute, en passant une main sur sa mèche rebelle. J'aurais été toute décoiffée !
Victoria prenait son temps pour monter sur le long de la montagne. Nerveux et rouge, Kassis ne répondit rien. Il déglutissait sa propre salive, ses yeux, fuyaient au mieux sa camarade. Bon Dieu, ses fines jambes étaient si parfaites, avec ses longs collants en résilles noires...
— Kassis ? L'appela son amie, innocente.
— O-Oui ?
— Tu es très silencieux depuis qu'on a commencé notre marche à pied. Tout va bien ?
— Ca va.
Évidemment, de là à esquiver ses questions par des réponses courtes, ne devaient que la rendre inquiète. Et pourtant, Victoria respectait son choix et lui laissa un peu de liberté, de tranquillité. Kassis lâcha un soupir, ferma ses paupières, soulagé qu'elle n'insiste absolument pas.
De toute façon, comment aurait-elle réagit s'il venait à lui pointer du doigt qu'elle ne devrait pas porter une tenue aussi... légère ici ? Avec beaucoup de vent ? Sérieusement, heureusement qu'il n'y avait personne pour la regarder bizarrement. Sa peau laiteuse avait l'air si douce à toucher, sa beauté était incomparable avec les autres filles qu'il avait connu ou aperçu jusqu'ici. Et puis, que penserait-elle si elle apprenait qu'il était tout gêné et attiré par elle ? Après tout, il était un garçon ! Il ne pouvait pas rester insensible !
— Wouah !
Le vent soufflait brusquement si fort que tous deux se couvrirent avec leur bras. Kassis fronça aussitôt des sourcils dès que sa frange se soulevait et, il regarda dans la direction de son amie, craignant qu'elle ne perde l'équilibre avec ses bottines noires.
Et là, toutes ses suppositions obscènes plus tôt, s'évaporèrent dès qu'il entrevu non pas, un sous-vêtement, mais un court leggins noir.
— Eh, tu ne voudrais pas qu'on appelle Miraidon ? On pourrait grimper sur son dos, et gagner du temps... et quelque part, ce serait moins risqué que...
Alors que Victoria suggérait quelque chose à Kassis, elle nota qu'il avait le dos tourné, une main sur son visage. Il tremblait un peu.
— K-Kassis ?
Le dresseur originaire de Septentria se mordit les lèvres, le visage rouge cramoisie. Comment avait-il pu croire une seconde que Victoria se baladerait insouciamment sans rien sous sa robe ? Surtout pour une randonnée ? Évidemment qu'elle portait un court leggins ! C'est logique ! À quel point aurait-il cru être pervers ? Il se sentait si honteux ! Il ne méritait pas d'être son ami !
— Tu as mal quelque part ? Ou... Tu t'es bagarré avec Roseille ? S'inquiéta sérieusement Victoria.
— D'solé, c'est juste que... J'me suis prit une mèche dans l'œil, prétexta t-il pour éviter d'autres confusions.
— Oh.
Patiemment, toujours en lui laissant un peu d'espace, la jeune fille attendit que Kassis soit de nouveau opérationnel pour reprendre leurs déplacements.
Ayant grimpés plus haut sur la montagne, et ce, en étant sur le dos de Miraidon, Victoria lisait la nouvelle pancarte.
« Le Monstre avait en sa possession quatre masques brillants nimbés de mystère. Chaque masque semblait donner un pouvoir différent à son arme semblable à une massue. Le masque turquoise lui permettait de redonner vie à la végétation. Le masque rouge pouvait changer la flamme d'une chandelle en brasier ardent. Le masque bleu permettait d'arrêter le cours des rivières. Et le masque cendré lui donnait la force de briser la roche la plus dure. Avant de périr, les Adoramis s'emparèrent de trois des masques, ce qui affaiblit le Monstre. »
La jeune fille utilisa son motismart pour se prendre une photo d'elle et de Kassis devant la vieille pancarte. Elle souffla, absolument pas motivé de faire un compte-rendu de tout cela pour finaliser son devoir. Alors qu'elle réfléchissait à comment faire sa thèse sur papier, Miraidon leva sa tête, fixa un arbre.
— Agias ? Dit-il, soucieux.
— Tu as vu quelque chose ? L'interrogea Kassis, en regardant dans sa direction.
Il n'y avait rien. En dépit des buissons ou feuilles d'arbres se faisant porter par le vent. Le dresseur originaire de Septentria plissa ses yeux et vint frictionner nerveusement sa mèche. Il trépignait un peu, en voulant faire quelque chose. Son tic revenait, son pied droit tressautait du sol rocailleux et il remuait son poing. Le noiraud aux mèches violettes prit une grande inspiration et virevolta, fit un grand effort pour proposer quelque chose à son amie, toujours en transe.
— Victoria ?
— Hmmm ?
— Savais-tu que... le monstre se cachait dans cet antre ?
Il désigna l'entrée d'une grotte. Où, une vieille pancarte était placée juste devant. Sur lequel, y était inscrit « INTERDIT ». La gothique arqua un sourcil et considéra son camarade.
— Est-ce que... ça te tenterait d'y aller ? On pourrait p'tête le croiser, t'vois...
— Pourquoi pas. Sourit-elle.
Après avoir rappelé Miraidon dans sa pokéball, Victoria laissa Kassis emboîter le pas. L'antre interdit était si sombre, que n'importe quel claustrophobe voudrait s'éloigner. L'intérieur contrastait complètement avec l'extérieur. C'était humide. À chaque pas entamé, faisait écho à l'intérieur.
Pour un lieu d'habitat, ce monstre devait probablement vivre étouffé, être rongé par la solitude. Victoria plissa ses yeux, avait tellement du mal à voir correctement qu'elle avait dû utiliser l'option lampe torche de son motismart pour bien analyser les environs.
— Depuis tout p'tit, je m'y rendais souvent, dans l'espoir de le rencontrer... Confia t-il, nostalgique. Aujourd'hui, peut-être que ça changera.
— Qu'est-ce qui te fait croire ça ?
— L'intuition... quelque chose du genre.
Il se tourna, avec un air sérieux.
— Dis. Ça te brancherait de faire un p'tit combat, là ? On pourrait attirer l'attention du monstre.
— Si c'est ce que tu veux... D'accord !
— Prépare-toi à être surprise. Je me suis entraîné dur hier soir !
Kassis lui sourit en retour, déterminé. Tous deux entamèrent un combat de pokémon. Et comme l'avait mentionné l'adolescent, il y avait eu du progrès par rapport à leur premier échange. Toutefois, cela ne suffisait pas pour vaincre Victoria.
Tout espoir s'envolait alors qu'ils attendaient quelques minutes une apparition surprenante. Rien n'avait eu lieu. Presque abattu, Kassis soupira et remercia la patience et gentillesse de son amie d'être resté avec lui et d'avoir accepté sa caprice. La noiraude secoua sa tête, lui affirma que ceci n'avait rien d'égoïste.
Tandis qu'ils quittèrent la grotte, se préparaient à descendre de la montagne, tous deux ne se doutèrent absolument pas que quelqu'un les observaient à distance.
Leur après-midi passait de nouveau très rapidement. Chacun venait s'entraîner dans les hautes herbes, échangèrent leur passion. Jusqu'à, Victoria ne vienne faire un peu de lèche-vitrine, dans des boutiques de vêtements. Face à des bijoux fantaisies, ses orbes améthystes brillèrent.
— Oh ! Ce collier est super original !
— Tu.... Trouves ?
Victoria eut un sourire désolé. Toujours penchée vers l'avant, devant une petite vitrine d'exposition, elle fixa son camarade.
— Tu n'étais pas obligé de m'accompagner ici. Je... je peux traîner assez longtemps pour du shopping, tu sais. Avoua t-elle, presque embarrassé qu'il reste avec elle.
— Si ça peut me permettre de rester plus longtemps avec toi, ainsi soit-il.
Spontanément, il venait de répondre ceci. Et, très vite, il tilta ce qu'il venait de lui balancer et il rougit violemment. Il tourna sa tête, gêné. Est-ce que... ça ne paraissait pas lourd ? Ou au contraire, déplacé ? Son coeur s'affolait et Kassis avait désormais peur qu'elle ne le rejette.
— C'est... eh bien, du moment que tu ne t'ennuies pas... ni te force... S'étonna t-elle.
Kassis ferma ses yeux, honteux. Il se mit à bredouiller tout seul.
— Tu es tellement stylé que, j'me disais peut-être que... j'ne sais pas... Je pourrais... apprendre à être plus.. confiant ? Je sais que... j'ai l'air un peu gringalet comme ça.
— Hein ? Tu es tout sauf un gringalet Kassis ! S'exclama vivement Victoria, choquée qu'il se voit tel quel. Tu es très mignon.
Surprit, le jeune dresseur se mordit les lèvres et frictionna sa frange noire, son visage se rembrunit un peu. Le timbre de sa voix, se modifiait un peu.
— ...Mignon, hein. C'est comme ça elle me voit ?
Il soupira, peiné.
— Bof, je trouve que mes cheveux me gênent un peu.
— Tu peux couper un peu. Ou bien les attacher. Lui conseilla Victoria gentiment. Et tu es très bien comme tu es. J'insiste.
— Les attacher ?
Kassis se redressa, retira son bandeau jaune, et, amena sa frange et reste de cheveux vers l'arrière. Avec son accessoire, il les attachaient. Son front plus visible, on pouvait désormais plus remarquer que ses cheveux étaient violets, à l'exception d'une mèche rebelle noire.
— Comme ça ?
— Oui.
Ce changement impressionnait un peu Victoria. Malgré ça, elle restait interdite. La gothique restait un minimum neutre et elle acquiesça avec un sourire attendrissant. Doucement, elle lui demanda avant, sa permission si elle pouvait faire des retouches. Le garçon opina, se laissa faire.
Ils étaient si proches. Concentrée, la noiraude vint lui retirer une autre mèche de son élastique jaune. À présent avec deux mèches à l'extrémité de sa tête, elle eut un sourire satisfait.
— Mieux. Souffla t-elle.
Kassis rougissait de plus belle. Il se mit à reculer, à couvrir un peu son visage avec sa main gantée rouge.
— EUH ! Euhm... Ce soir, il y a une fête au village, tu veux t'y rendre avec moi...?
— Ah oui ? Quelle genre de fête, exactement ? Voulut-elle savoir.
— C'est un festival d'été, lui expliqua doucement son ami, en se reprenant. Le festival des masques. Je... Si tu veux bien... on... on pourrait y aller ensemble, enfin, si t'veux...
— Complètement !
Enthousiaste à l'idée de participer à ce genre de festivité qui n'avait pas lieu à Paldea, Victoria était très curieuse de découvrir cela. Ravi, Kassis lui souriait et l'invita à le rejoindre chez ses grands-parents. Il lui donna l'adresse, puis, s'excusa, sortit en courant hors du magasin.
Une vendeuse, témoins de l'échange, se mit à glousser doucement. Elle commenta ceci à voix basse, à sa collègue, ce qui n'échappa pas à la gothique.
— T'as vu ça ? Ils sont trop mignons ces deux-là.
— Tu penses qu'ils sont ensemble ?
La dresseuse de Paldea fit une moue discrète et lissa sa robe, perdue dans ses pensées.
— Kassis et moi ? Hmm... Je ne sais pas. Il est juste très gentil.
À la tombée de nuit, comme convenu, la jeune fille se rendit jusqu'à la maison de Kassis. Dès son arrivé, Kassis était déjà changé, avec une tenue festive blanc. Il avait les cheveux détachés et, dès qu'il aperçut Victoria, son expression s'illuminait. Un homme âgé, derrière lui, se rapprochait, avec sa femme, leurs mains, joints dans leur dos.
— Oho ! Tu nous ramènes ton amie, Kassis ?
— Ou bien future belle petite-fille ? Rajouta la grand-mère, taquine.
Kassis rougissait violemment et la corrigea. Victoria s'inclina respectueusement, se présenta. Surprise, la grand-mère vint lui prendre le bras, la conduisit à l'intérieur de la maison pour lui offrir une tenue plus adéquate. Les deux garçons, surprit, attendirent sagement à l'extérieur.
Enfin prête et changée, Victoria sortit de la maison, avec un uniforme violet qui cordonnait avec ses mèches et yeux. Ses cheveux, étaient en tresse de couronne.
— Je... n'ai pas l'habitude de ça. Avoua Victoria, avec un sourire gêné et timide.
Dès qu'elle croisait le regard de Kassis, elle nota qu'il était complètement en admiration, sans voix, un peu rouge. Aucun son n'osait se daigner de sa bouche, tellement qu'il était époustouflé.
— Tiens ? Victoria ? Que... Pourquoi t'es là ?
Une voix familière se manifestait derrière la dresseuse de Paldea. Elle se retourna et fit face à Roseille, aussi changée, elle venait tout juste d'entrer dans le petit jardin. Cette dernière, était surprise et la dévisageait, plaça une main sur sa hanche.
— Je sais bien que tu t'entends bien avec mon frère, mais que fais-tu ici ? Chez moi ? Grommela t-elle, froidement.
— Il m'a invité.
— Pas moi.
En ouvrant ses lèvres, prête à contrer, Victoria fut dépassé par Kassis qui se mit devant elle, en tendant son bras gauche, protecteur. À son tour, il tiqua sa langue sur son palais, prenait sa défense.
— Et MOI je l'ai invité à me rejoindre.
— Hein ? Kass' ? T'es sérieux ?
— Oui, Victoria m'a promit de m'accompagner au festival. Et toi ? Que fais-tu là ? Lui retourna t-il.
Roseille semblait surprise, frictionna distraitement sa frange, détourna son regard de lui. Elle s'écartait un peu.
— Je vois. Elle se calma après son explication. Et... Mamie, je cherchais un masque, je ne le trouve pas.
La senior réfléchissait. Elle creusait ses méninges, en grimaçant.
—Le masque ? Il droit être dans le cabanon... il doit en avoir trois, normalement !
— OK ! J'y vais, le dernier est une poule mouillée !
Aussitôt, la jeune fille se mit à courir, très vite suivie par son petit-frère.
— Hey attends soeurette tu triches !
— Désolé, ils sont un peu excités...
Avec un sourire rassurant, Victoria répliqua gentiment à la bonne femme que ceci ne la dérangeait absolument pas. La noiraude se déplaça, suivit tardivement les deux autres. Depuis le cabanon de bois, elle crut entendre comme un énorme vacarme. Des crissements, des affaires balancés. Et même un ballon de plage venait de sortir, Kassis, ayant tout juste esquivé, évitant de se le prendre en pleine face.
— Rahhhh je ne le trouve pas ! ... S'emporta Roseille, avec une énorme déception.
— Vous n'avez pas trouvé ? Questionna Victoria.
Elle nota que Kassis avait le sien dans sa main. Très vite, Roseille ressortit avec un autre, soupira, et, dès qu'elle croisa les yeux de Victoria, se redressa et passa une main dans sa chevelure qu'elle amenait vers l'arrière. Son expression changeait subitement et elle abordait un sourire moqueur.
— Eh bien, il n'y en a que deux, dommage pour toi !
Étrangement, Victoria avait comme l'impression que compte tenu du boucan précédent, Roseille était probablement, désespéramment, en train de chercher un troisième masque. Sans se laisser aller dans des suppositions un peu loufoques, la gothique adressa un sourire sincère, ne rentra pas dans les détails.
— Ce n'est pas grave.
— Je peux te passer le mien, si tu le veux_...
— SÛREMENT PAS ! Objecta violemment la grande-sœur en fusillant du regard Kassis. Ce masque est ton préféré !
Très vite, la noiraude aux mèches écarlates soupira et se ravisa. Elle considéra son invitée.
— Hmmm. Mais on peut régler ça en combat ! Style festival !
— Tu exagères... Commenta son frère, blasé.
— On ne t'a pas sonné ! Siffla sa sœur.
— Je peux venir au festival sans masque...
Roseille grimaça et aborda une moue vexée. Bien têtue, elle espérait vraiment avoir un combat pokémon. Et forcément, Victoria céda à son caprice. Kassis soupira à son tour, mais se contenta de observer en silence, jusqu'à la fin. La victoire fut décrochée haut-la-main par la gothique, sans grande surprise. Très contente de leur petit échange, l'étudiante de l'Institut de Myrtille félicita son adversaire et lui indiqua son envie d'aller au festival des masques.
Partie en avance, laissant derrière elle les deux autres, Kassis se rapprocha de son amie.
— D'solé, tu sais, au fond elle n'est pas méchante... T'sais, elle était vraiment ennuyée de ne pas t'avoir trouvé de masque. Lui révéla Kassis.
— C'est gentil de sa part. Même si elle a... une drôle façon de l'exprimer.
— Je l'admet.
Tous deux se souriaient simultanément.
— Le festival se déroule à Septemplion. Nous devrions y aller.
— Je te suis.
Après quelques minutes de marche, de galère pour Victoria avec les sandales, les adolescents arrivèrent enfin à destination. Beaucoup de lanternes étaient suspendues depuis des cordes, allumées. De nombreux stands étaient exposés ; de nourriture, pour jouer, ... Une musique locale et traditionnelle se jouait dans l'air, avec des taiko disposés sur un grand podium. De nombreux villageois comme des voyageurs portaient une tenue très festive, beaucoup, avaient sur leur tête, un masque – souvent, représentaient soit un genre d'oiseau, gorille ou singe. Victoria supposa qu'il s'agissait des Adoramis. Et quant au masque de Kassis, sans doute celui du monstre sur lequel, il admirait.
Éclairés par des lampadaires qui longeaient le chemin dallé, en plus des lanternes, les deux dresseurs aperçurent Roseille attendre patiemment en haut des escaliers. Dès qu'elle les aperçut, elle leur adressa un sourire rayonnant.
— Vous voilà ! Vous m'avez fait attendre ! Alors Victoria ? Que penses-tu de notre festival ?
— Ca me semble chouette.
Roseille cligna des yeux et eut un sourire presque désolée.
— A Paldea, vous n'avez rien de tel, hm ?
— En effet.
— Allez, profite et découvre ! C'est ta première fois !
Sa concertation toucha la noiraude aux mèches violettes. Elle acquiesça, la remercia et, se tourna vers Kassis qui lui souriait gentiment avant d'aller foncer vers un stand.
Après avoir prit soin d'observer un peu autour d'elle, Victoria finissait par rejoindre son camarade, qui, se retournait tout juste, avec en main, des pommes d'amour. Surprise qu'il lui offre un, Victoria le remercia, voulu insister pour le rembourser, ce qu'il refusa catégoriquement. Il se justifiait qu'il s'agissait simplement de l'argent de poche offert par ses grands-parents et qu'il tenait à faire profiter ses amis de petits cadeaux. La gothique gloussa et croqua dans la confiserie. Elle crut distinguer un sourire attendrissant sur le visage de son ami, qui vint à son tour manger son achat. Tous deux marchèrent, profitèrent de la fête.
Au centre d'une foule, des danseuses. Celles-ci, effectuaient en parfaite synchro une danse traditionnelle, avec leur pokémon, ce qui rendit ceci très mémorable et féerique. Plus loin, après avoir jeté le bâtonnet vide de sa pomme d'amour dans une poubelle à l'air libre, Kassis et Victoria faisaient quelques jeux standard et enfantin : tir sur des cibles, attraper des lucioles avec un bocal... Un peu plus tard, Roseille s'incrusta, les menaient à un jeu « la chasse aux monstres ».
— Kassis est nuuuuuul à la chasse aux monstres, genre, zéro talent le frérot ! Se moqua t-elle ouvertement, ce qui blessa le concerné.
— Eh bien, il a su faire une belle démonstration en tir. Pas vrai ? Rebondit Victoria qui lança un sourire fier vers Kassis.
Le jeune garçon rougissait et sentit son coeur grossir avec ce compliment. Dès lors que les deux filles partirent dans une longue conversation, Kassis baissa sa tête et vint serrer sa chemise. Sa respiration devenait saccadée et ses yeux s'humidifiaient. Depuis le début, son amie croyait en lui, le soutenait et jamais, pas une seule fois, l'avait rabaissé.
Elle croyait en lui. Et elle était tellement merveilleuse à ses yeux. Ses rires représentaient une douce mélodie à ses oreilles. Ses sourires étaient si contagieux et sa curiosité était tellement attendrissant. Comment ne pouvait-il pas craquer pour elle ?
— Mon chou ! Je t'aime !
— Roooh, arrête avec ce surnom, tu me fais rougir ! Moi aussi je t'aime, idiot !
Surprenant une conversation entre deux amoureux, Kassis observa discrètement. Ces deux individus riaient niaisement, mais tous deux fous l'un de l'autre. Chacun, se tenait la main et la fille déposa un baiser sur la joue de son petit-ami.
Ce genre de relation, jamais il n'y avait réellement songé. Après tout, Kassis était toujours seul. Dès qu'on lui adressait la parole, on le regardait de bas, on le percevait comme un petit minable. Et quand sa sœur prenait sa défense, il se sentait en sécurité et à la fois... embarrassé. Il devait apprendre à être plus indépendant. À s'exprimer davantage. Trouver cet équilibre était compliqué pour lui. Son coeur vacillait entre la crainte d'être rejeté ou bien d'être écrasé et être humilié par les autres.
Sa rencontre avec Victoria avait repeint sa vie. De nouvelles couleurs, tout comme un nouveau goût à la vie lui était dévoilé. Discrètement, de ses orbes ambrés, il vint admirer Victoria rire joyeusement avec Roseille. Doucement mais sûrement, toutes deux sympathisaient. Et le jeune dresseur en était heureux.
Victoria était tellement parfaite. Kassis avait peur de ne pas être à la hauteur de ses estimations. Et... Peut-être avait-elle déjà quelqu'un dans sa vie ? Pour la première fois de sa vie, le noiraud aux mèches violettes, venait de tomber amoureux.
Explorant cette fois-ci seule, Victoria avait laissé les deux semblables discuter entre eux. La dresseuse de Paldea se balada tranquillement, admira les étoiles scintiller depuis ce voile noir. La fraîcheur nocturne la faisait légèrement frissonner. De nature pas frileuse en général, l'adolescente supposa qu'il s'agissait probablement de sa tenue empruntée. Elle soupira et, aperçut une silhouette dandiner sur place, éloigné des autres enfants qui s'amusaient à jouer aux billes.
Dès qu'il partit, dès qu'il croisa son regard, Victoria haussa un sourcil et vint le suivre. L'inconnu vint remonter le long d'un escalier de pierre.
— Victoria ! Pourquoi t'es ici, reviens_... Oh, t'es avec un petit ?
Roseille se rapprocha en souriant et considéra l'individu.
— Eh, fais attention à toi petit ! Lui prévint-elle à voix haute. Ce n'est pas un coin où il faut jouer, vers la montagne !
— Je... le trouve un peu spécial, pour un simple enfant. Commenta Victoria, soucieuse.
Elle plissait ses yeux, tenta de mieux voir le visage de ce dernier, caché derrière un masque. Soudain, l'inconnu perdit son masque. Son accessoire roulait, descendit le long des marches. Victoria s'accroupissait pour le ramasser puis, fronça des sourcils. Au toucher, on aurait dit pas un masque identique à celui de Kassis. Non, il semblait être fabriqué très minutieusement. Des reliefs verdoyant et doré impressionnaient la noiraude.
Alors qu'elle était prête à lui rendre, la gothique écarquilla ses yeux, aperçut un visage jaune, que l'individu voulut se cacher avec sa sorte de longue veste noire. Puis, sans prévenir, prit fuite.
— Hé, revient ! Qu'est-ce qu'il est étrange... Souffla Roseille, perplexe.
— ...Je crois que c'était un pokémon.
— Hein !? Tu veux dire que... C'était le... monstre_
— Ah ! Vous êtes là !
Toutes les deux sursautèrent lorsqu'elles entendirent Kassis derrière elles. Simultanément, elles se retournèrent alors qu'il commentait sur le masque que tenait Victoria, le trouvant très réaliste. Ne désirant pas lui cacher quoi que ce soit, Victoria ouvrit sa bouche et commença.
— En fait, nous avons vu_...
— OOUUUUUAHHHH !!!! Il se fait tard ! Hein ?! Et si on allait dîner à la maison ? HEIN ? N'est-ce pas Victoria ?
— Hein ? Lâcha Victoria, avec des yeux ronds, très surprise d'avoir été interrompue et aussi brusquement par Roseille.
— Vous avez vu quoi ? Voulut savoir Kassis en penchant innocemment sa tête sur le coté.
— Oh toi ! Ça ne te regarde pas ! C'est juste entre Victoria et moi ! Fiches-nous la paix, OK ?
Sur la défensive et très sèchement, Roseille le rejetait. Kassis et Victoria écarquillèrent leurs yeux, ne sachant où se positionner. La dresseuse originaire de Septentria s'efforça à rire, plaça ses mains sur les épaules de la noiraude.
— Après tout, Victoria et moi nous sommes devenues de TRES bonnes amies, n'est ce pas ?
— Je...
— Euhm... Cela m'a tout l'air d'être plus...que... une simple discussion... banale... Lui pointa nerveusement Kassis, soudain pas très à l'aise avec l'attitude de sa sœur.
Roseille fronça des sourcils, s'emporta.
— Ce qu'on a vu, ce qu'on a discuté, ne regarde que nous. Entre filles. Insista lourdement Roseille avec un sourire qui se traduisait par un « joue le jeu. ». Alors vraiment, mêle-toi de tes affaires, Kass' ! Tu devrais aller partir en premier rejoindre papy et mamie, on arrive pour le dîner !
Victoria se pinça les lèvres et hocha la tête, se retint de s'énerver contre elle. Comment pouvait-elle se montrer aussi ignoble vis à vis de Kassis ? Le rejeter ?
Roseille souriait, ravie qu'elle la suive dans ses idées. Malgré cela, un seul n'avait pas l'air d'être content. Parce que à cet instant précis, on le mettait à l'écart. On lui cachait quelque chose et le noiraud l'avait bien ressentit. En général, sa grande-sœur n'agirait pas de la sorte. Et le masque que tenait Victoria...
Le coeur lourd, avec le visage assombrit, d'une petite voix emplit de déception, il tourna les talons, enfouissait ses mains dans les poches de son short. "Ok. Amusez-vous bien. A plus. ". Son ombre s'élargissait tandis qu'il s'éloignait des deux filles. La dresseuse de Paldea écarquilla ses yeux et eut comme un pincement à son coeur. Une fois seules, le souffle tiède de la noiraude se rapprocha de l'oreille droite de la gothique.
— On ne peut pas se permettre de lui dire que nous avons vu le monstre.
— ...Pourquoi lui cacher ça ? Il ne mérite pas d'être écarté de la sorte. Lui souligna Victoria, blessée pour lui.
— Réfléchis un peu. Kassis adore le monstre. À ton avis, que pensera t-il s'il apprenait que nous l'avons vu et pas lui ? Alors que ça fait des années entières qu'il cherchait à le voir de ses propres yeux ?
La gorge de l'adolescente se resserra douloureusement, en apprenant cela. Il était évident que Roseille voulut préserver son petit frère. Et qu'elle se sentirait affligée de le voir aussi jaloux et vexé. Sur ce point là, Victoria pouvait la comprendre. Toutefois... Une partie d'elle, voulait transmettre la vérité. Lui cacher quelque chose d'aussi profond, ne pourrait que le blesser davantage.
— S'il te plaît Victoria. Garde le silence. Ce sera notre secret, d'accord ? Lui supplia Roseille, très sérieuse et à la fois anxieuse qu'on lui refuse une telle demande.
— ... Toi, tu devrais SERIEUSEMENT réfléchir à la manière dont tu lui causes ! Putain, tu pouvais pas être plus... douce dans tes propos ?! Tu n'as pas vu à quel point ça lui a fendu le coeur ?
— C'est pour son bien. Se contenta de lui répondre la noiraude aux mèches écarlates, en restant sur ses positions.
Bien que la remarque de Victoria l'avait un peu offensé, bien que c'était aussi réel et sincère, Roseille garda la tête haute. Elle devait assumer. Plus tard, elle verra pour parler avec son frère, s'excuser de s'être montré violente avec lui. Mais... pas ce soir.
Sans laisser le choix à Victoria, Roseille lui tapota l'épaule et rapidement, la laissa derrière elle. La dresseuse originaire de Septentria espérait au moins terminer le festival en bons termes. Et passer un excellent dîner sans aucune prise de tête. Tout le long, Kassis et Victoria ne décrochait pas un seul mot. Seule Roseille ou les grands-parents mettaient une ambiance chaleureuse et conviviale.
Récupéré à la sortie de l'hôtel au lendemain matin, presque traîné par le bras, Victoria soupirait. Son sommeil n'était pas léger et elle se sentait un peu fatiguée. Amené jusqu'à la maison de Roseille. Le grand-père était assit sur le plancher abrité par la toiture. Dès qu'il aperçut les filles venir, un sourire attendrissant apparaissait sur son visage épuisé par le temps et formé par des rides.
— Bonjour Victoria. Roseille m'a dit que tu voulais me montrer quelque chose ?
La gothique se pinça les lèvres. Alors qu'elle ouvrit ses lèvres, la porte d'entrée s'ouvrit, avec Kassis qui sortait. Dès qu'il vit son amie, il écarquilla ses yeux et lui adressait un sourire s'illuminait. Ce petit changement fit fondre le coeur de la dresseuse de Paldea. Après la fête, elle l'avait sentit renfermé sur lui.
Comment pouvait-elle lui en vouloir ? Sa sœur l'avait salement repoussé et mal parlé. Il y avait de quoi être braqué, tracassé. Avec un sourire chaleureux, Victoria le salua également, avant même de n'être offensé par ce que venait de lâcher Roseille.
— Tsk. Il est réveillé.
Elle claquait sa langue sur son palais, dévisageait son innocent petit-frère, qui, voulut se rapprocher, discuter.
— Au fait, hier dans l'après-midi, j'ai..._
— Kass' ! Va jouer ailleurs ! Je suis occupé avec Vic' !
En dehors du grand-père, les deux autres eurent des yeux ronds. Au même moment, le ciel se couvrait un peu plus par des épais nuages gris. Une brise légère souffla, fit jouer le feuillage des arbres à proximité. Ahuri par le surnom que lui avait donné Roseille, Kassis eut un sourire presque nerveux. Il cherchait à comprendre la situation, à espérer que son amie ne lui cachait rien.
— H-Hein ? Balbutia Kassis. Tu... Moi aussi, je peux vous rejoindre. Victoria... est mon amie et...
— Elle est venue ME voir et pas toi ! Tonna plus sévèrement sa grande-sœur en grinçant des dents.
Un craquement interne. Kassis perdit immédiatement son sourire. Son visage s'assombrissait et d'une voix plus grave, il murmura bien audiblement :
— T'es injuste... Tu la gardes que pour toi ? Tu es vraiment stupide.
— Répète ça !? S'indigna Roseille en serrant ses poings.
Avant de quitter son domicile, Kassis lança un regard brisé vers Victoria et s'éloignait aussitôt, sous les yeux horripilés de la gothique. Le voir dans cet était la mettait terriblement mal. Et surtout, sous l'indignation, elle déversa toute l'injustice auprès de la responsable.
— Roseille ! Comment tu peux être aussi cruelle ?!
— C'est quoi son problème, il ne m'a jamais parlé comme ça ! Geint la noiraude aux mèches écarlates, qui n'en faisait que à sa tête. Et ce n'est pas cruel ! Je... Je lui faisais juste comprendre qu'il nous freinais !
— Ca suffit, Roseille ! Intervint le grand-père d'une voix forte, aussi affligé par ce qu'il venait d'assister. Sois plus gentille avec ton frère !
— J'étais gentille ! Se vexa t-elle. Ce n'est pas comme si je l'avais frappé ou un truc du genre !
Victoria prit longuement et péniblement une grande inspiration par le nez. Ses nerfs étaient presque à bout et elle ne voulait surtout pas se laisser être emporté par une vague d'émotion, qui pourrait être aussi tranchant que cruel. À quoi se résumait-il de ne rien dévoiler à Kassis ? Et pourquoi le traiter aussi... méchamment ? La fierté de Roseille devait sérieusement être revue. Qu'elle prenne plus conscience du mal qu'elle faisait autour d'elle.
Passant outre cette scène, Roseille poussa Victoria à montrer le masque du monstre à son grand-père. Ce dernier, d'un œil très avisé, su le reconnaître. À la question de sa petite-fille, il lui révéla alors une histoire ; la vraie histoire de ce pokémon isolé.
Ogerpon et son ami humain étaient arrivés dans le village. Toutefois, comme ils étaient des étrangers, ils ont été rejetés et ce sont réfugiés dans la montagne. Le faiseur de masques a eu de la compassion et leur a fait 4 masques magnifiques qui leur permettaient de se déguiser pour assister à la fête du village tous les ans et tout le monde admirait les beaux masques.
Les trois pokémons adoramis en ont entendu parler et ont voulu les masques, mais l'humain a tout fait pour protéger et réussi à en sauver un. Quand Ogerpon est rentrée, elle a retrouvé son ami humain mort, épuisé et le dernier masque. Sous le coup de la colère, Ogerpon était partie à la recherche des trois pokémons et les a tabassé à mort.
Apercevant ceci, les villageois ont cru que le monstre était dangereux et que les adoramis étaient morts en se sacrifiant pour protéger le village. Alors ils ont chassé le monstre et gardé les trois masques volés, ils ont aussi enterré les trois pokemons et mit un sanctuaire avec leur statue au-dessus. Le seul qui a su la vérité c'est le fabricant de masque mais personne l'a cru alors il a été obligé de se taire pour protéger sa famille.
Complètement choquées par cette histoire, Victoria baissa les yeux et Roseille s'emporta, furieuse.
— C'est terrible ! Ogerpon ne mérite pas ça ! Et les trois autres... sont les pires ! L'histoire que tout le monde raconte est tout le contraire ! Il faut leur dire !
— Calme-toi Roseille ! Si je t'ai dit cela, c'est parce que ce sont nos ancêtres... Et à ton avis, que se passera t-il si tu avoues tout aux autres ?
Plus réfléchie, la jeune fille soupira, grimaça.
— ...Ils seront en colère...
— Et ne croiront pas. Ajouta faiblement Victoria, attristée pour le Ogerpon. Le grand-père acquiesça, compatissant.
— Et Kass' ? Il est au courant ?... Il est tellement fan de lui que, apprendre tout ça, lui ferait un tel choc.. !
— Je ne pense pas... du moins je ne lui en ai pas parlé.
La gothique fixa le grand-père très sérieusement, puis Roseille.
— Vous devez lui en parler. Si vous traîner d'avantage... Il sera encore plus malheureux.
— Il attendra. C'est un grand garçon. Soupira Roseille, qui prenait fermement les décisions ici. Le grand-père posa ses yeux sur le masque brillant et fronça du nez.
— Oh et la gemme est fissuré. Remarqua t-il. Je pourrais essayer de le réparer.
— Quelle bonne idée ! S'enthousiasma subitement Roseille en rejoignant ses mains. Et on pourra lui rendre à mains propres, hein, Vic' ?
Très vite, son sourire se figea dès qu'elle vit le regard dur de la dresseuse Paldea.
— ...Victoria ?
— Je ne te pensais pas aussi irréfléchie, Roseille. Tu me déçois.
Sur ces paroles cinglantes, la noiraude aux mèches violettes tourna ses talons. L'adolescente espérait que ceci, puisse lui déclencher une prise de conscience.
Là, tout ce qu'elle voulait, tout de suite et maintenant, c'était de retrouver Kassis, le réconforter. Lui décrocher son sourire et aller s'amuser tranquillement ensemble, jusqu'à Roseille prenne les devants et parle à coeur ouvert à son frère. Que tout les trois, ils aillent retrouver Ogerpon.
Après avoir reconnu une silhouette devant un stand de snacks, Victoria se mit à courir, après avoir descendu de Miraidon. Ses cheveux détachés flottaient derrière elle, en plus de sa robe.
— D'solé, je ne t'accompagnerais pas jusqu'à la dernière pancarte que tu dois compléter.
— Comment ça, tu ne veux pas ? Répéta Victoria, comme si ceci avait un goût fade dans sa bouche.
Littéralement stupéfaite, Victoria avait l'impression que son poids avait triplé. Bien évidemment, la gothique ne comptait pas le forcer à la suivre... Toutefois, elle ressentait comme une petite déception. Habituellement, ce garçon était si bienveillant, curieux et doux. Là, il lui paraissait si distant. Et son sourire qui lui lançait, sonnait faux.
— Je... Je ne t'y oblige pas.
— Demande à ma sœur. Elle se fera une joie de t'accompagner. Glissa sèchement Kassis.
— Tu m'en veux ?
C'était plus fort qu'elle. Son anxiété avait prit le dessus sur la raison. Et intérieurement, Victoria voulait se gifler pour cette stupidité, ce coté enfantin. Tout ce qu'elle désirait... C'était que leur amitié ne se termine pas avec cette note. Elle ne voulait pas être détestée par lui.
Kassis eut des yeux ronds. Lui non plus, ne s'attendait pas à cette répartie. Il entrouvrit ses lèvres, hésita, se lança finalement après.
Avec un faible espoir.
— ...T'sais, je connais ma sœur. Elle paniquait. Je veux savoir. Qu'est-ce que vous avez véritablement vus ?
— Kassis...
La demande de Roseille lui revint à l'esprit. Elle lui avait supplié hier soir. Et là, le message était passé. C'était à elle, de lui affirmer de vive voix cette histoire.
— Je suis désolé, je... Ce n'est pas moi qui doit.. enfin, nous_... Se pressa Victoria de lui répondre, perdant un peu son sang-froid, chose qui ne lui était jamais arrivé.
— J'pige pas. Pourquoi me mettre à l'écart ?
Dans un murmure désemparé, Kassis grimaçait. Avec tout les signes, il était convaincu qu'il y avait eu quelque chose. Surtout qu'il avait tout écouté, dos au mur, à la maison. Le jeune garçon avait apprit au sujet de Ogerpon.
Tout ce qu'il désirait, c'était d'entendre de vive voix la confession de Victoria. Elle était la seule en qui, il voulait avoir le plus confiance en dehors de sa sœur. Or, là, elle lui refusait de admettre la vérité. Et rien que ça, ça le brisait. Toute la nuit, il n'avait su trouver le sommeil. Toutes ses pensées étaient redirigées sur ces cachotteries. Malgré tout, le noiraud aux mèches violettes voulait croire en la gothique. Espérait qu'elle lui explique tout. Sa présence devant sa maison, l'avait rassuré.
Jusqu'à on lui dise de partir. Qu'on cherche à lui retirer la seule personne qui lui apportait de la douceur, du réconfort. Du soutien.
Or, ce n'était pas le cas. Aujourd'hui, Victoria venait de le trahir. Tourné le dos. Et elle osait jouer la carte du pardon ? À quoi ça lui servirait ? N'était-elle pas quelqu'un de mature, posée et consciencieuse ? Pourquoi se comporter comme une lâche ? Non. Kassis comprit à cet instant, que sa belle étoile avait eu assez de lui. Le percevait comme un faible. Comme sa sœur.
Un moins que rien. Un incapable.
En surmontant son flux d'émotion négatif, son envie de perdre des larmes, Kassis indiqua le chemin à Victoria et lui offrit un sourire forcé.
— Pourquoi tu me mens ?... Toi aussi... tu me vois comme faible ? Murmura t-il seulement quand Victoria s'était éloignée de lui, à dos sur Miraidon.
Il serra ses poings, baissa sa tête. Les sourcils froncés, il était déterminé à s'entraîner plus longtemps et plus durement avec ses pokémons. Il devait faire ses preuves. Être à la hauteur.
Arrivé en haut de la montagne, après être descendu de son pokémon, Victoria grimaça. Son coeur lui faisait terriblement mal. Plusieurs racines piquantes l'enveloppaient, la faisait saigner. En défiant ces terribles sensations, la noiraude posa son front sur la patte de Miraidon qui l'observait, étonné.
Est-ce que ne pas prendre parole, était signe de trahison ? Ce n'était pas à elle de lui expliquer quoique ce soit. C'était à Roseille. Après tout, elle était contre tout ça, et quelque part, ne lui avait pas laissé le choix.
Dans ce cas, est-ce que Victoria était aussi une menteuse ?
Ou alors fuyait-elle un jugement trop lourd à porter ?
L'adolescente était encore jeune. Elle n'était pas à l'abri de commettre des erreurs. Après tout, c'était humain. Ses parents l'avaient élevé avec amour, lui ont apprit à rester raisonnable, à prendre du recul sur beaucoup de chose et de réfléchir avec sagesse. Là, la gothique ne savait plus du tout quoi faire et cette prise de tête l'épuisait mentalement.
— Agias ?
— Tout va bien mon grand. Lui rassura doucement Victoria, qui vint lui faire une petite caresse sur son museau.
Elle ferma ses paupières. Ses pokémons étaient sensibles aussi aux émotions de leur dresseur, surtout si leur lien était puissant. Pour ne pas les perturber, Victoria garda la tête haute, alla jusqu'à la dernière pancarte.
« À quiconque s'aventure hors du village au crépuscule : prenez garde ! Si vous apercevrez une ombre, cachez vite votre visage derrière un masque. Est-ce le Monstre ou un être humain ? Qu'importe. Vos visages dissimulés, vous vous croiserez sans avoir à vous soucier de vos identités respectives. Si vous n'avez pas de masque, alors priez que l'ombre ne soit pas en réalité le Monstre. Un simple être humain passera son chemin, et vous saurez qu'il ne faut plus oublier votre masque ! Mais s'il s'agit du Monstre, il vous fera subir le sort réservé à quiconque croise son regard... Il aspirera votre âme et plus jamais vous ne reverrez les lumières du village. »
Quelque part, à lire ceci, retournait l'estomac de la dresseuse Paldea. Maintenant qu'elle savait pour Ogerpon et...
— Victoria. L'appela une voix qu'elle ne connaissait que trop bien.
Surprise, elle se retourna, ses longues mèches suivant le mouvement. Une bourrasque de vent surgissait en plus que quelques gouttes d'eau vinrent tomber sur le sol rocailleux. L'une d'elles, vint même échouer sur le bout du nez de la jeune fille, qui gardait ses paupières grandes ouvertes.
— K-Kassis ? Depuis quand tu es là ?
Elle remarqua qu'il avait quelques écorchures aux genoux. Son visage avait tout aussi l'air sombre. Son ami eut un sourire sinistre, toutefois, il ne bougeait pas du tout de son emplacement.
— Que penses-tu de l'histoire du monstre ? Lui questionna t-il.
— Je..._
— Il a dû se sentir terriblement seul depuis longtemps. Rejeté par les autres. Et pourtant, il garde la tête haute. Et il est fort.
— C'est vrai. Je suis d'accord.
Le sourire du garçon s'élargissait et il penchait sa tête sur le coté. Depuis ses orbes dorés, on n'y décelait aucune lueur. Il souffla à voix basse :
— Tu le penses aussi, hein...
— Kassis. Tu... as l'air différent, d'un coup. Lui pointa Victoria, très sérieuse.
La pluie s'abattait sur eux. Kassis inspira et expira, sortit de sa sacoche, une pokéball. D'une voix ferme et autoritaire, il vint la jeter dans les airs, la rattrapait avec beaucoup de facilité. Toute gestualité, était complètement différente aux autres fois. Complètement, presque totalement, on aurait dit une autre facette du garçon.
— Victoria. Affronte-moi. Maintenant. Ordonna t-il.
— Tu es certain ? Demanda t-elle, soucieuse.
Il hocha la tête et Victoria grimaça. Elle ne pouvait pas lui refuser.
Durant ce combat, Kassis se montrait plus acharné. Envoyait des encouragements plus intensément à ses pokémon. D'ailleurs, celui-ci avait eu des nouveaux pokémon dans sa team : Pomdramour et Nigosier. La gothique tilta que c'était sûrement que c'était le sujet dont il voulait lui faire part plus tôt.
Toutefois, les pokémon de Victoria surent bien mettre la raclée à Kassis. Elle avait en sa possession ; Miascarade, Charbambin, Forgella, Zapétrel, Terraiste et Kirlia.
— Non ! Je...Je... je suis encore faible....
La tête baissée, les mains appuyés sur sa tête, le jeune garçon grinça des dents. Il fulminait de sa défaite cuisante. Très inquiète, Victoria voulut se rapprocher avec son Kirlia qui suivait timidement derrière elle.
— Kassis ? Eh... Tu sais, tu t'es surpassé, tu as progressé, j'ai eu un moment de réflexion en plus pour_...
— J'ai pas besoin de ta pitié ! Lui cracha violemment Kassis, d'une voix si forte que la gothique tressaillit, eut ses pupilles qui rétrécissaient sous le choc.
En constatant ce détail, Kassis grinça des dents, lui tourna le dos. Aussitôt, il s'éloignait d'elle.
— A plus.
— Kassis ! Écoute-moi ! Insista t-elle en refusant de le laisser partir dans cet état.
Ses vêtements, comme cheveux étaient mouillés. Le sol était devenu plus humide et ses pas, s'entrechoquaient contre une flaque qui éclaboussait ses bottines noires.
— Je ne veux rien te cacher. Poursuivit-elle, en devinant très bien qu'il l'écoutait. Mais... il faut que tu ailles directement voir Roseille et_...
— Ah. C'est facile de accuser quelqu'un d'autre alors que tu es aussi responsable. C'est quoi ton problème, aussi ? L'interrogea froidement Kassis.
Dans l'incompréhension mais aussi dans l'écoute, Victoria le jaugea intensément. Ses paires de yeux dorés fouillaient en elle. La dresseuse de Paldea évita de se laisser faire. Elle voulut simplement désamorcer toute ambigüité entre eux. Mais comment s'y prendre ? De quelle manière ?
— Tu te sens supérieure, hein ? Parce que tu me bats facilement en plus de ma sœur ? Tu te sens comme une diva, intouchable et imperturbable ? Que tes pokémon sont les meilleurs et tu te prends un malin plaisir de admirer ma défaite ? De me piétiner ? Je suis à ce point faible et un imbécile à tes yeux, ce qui explique pourquoi tu m'écartes d'une affaire importante ?
— Non ! je...
— J'chui occupé là.
Ne lui laissant pas l'opportunité de s'expliquer plus loin, Kassis descendit prudemment de la pente. Victoria se mit à bouger, nerveuse. Elle perdit son sac qui entra en collision avec de la gadoue et, maladroitement, oubliant où elle se risquait, glissa et tomba lourdement sur le sol. Inquiets, Kirlia et Miraidon se rapprochèrent d'elle, examinaient leur dresseuse avec anxiété.
Kassis avait entendu la chute de son amie. Il grimaça, serra ses poings. Son coeur était amplement déchiré, qu'il ne voyait aucune raison d'aller à sa rencontre. Il descendit, se prépara à aller soigner ses pokémons, pour ensuite, entamer d'autres captures et entraînements plus intenses que plus tôt.
Il devait surmonter cette douleur. Après tout, Ogerpon l'avait aussi vécu, pas vrai ?
**
*
— Victoria ? Ohé ! Sors de ta chambre !
Un livre de psychologie en main, Victoria leva son nez de sa lecture et plissa ses paupières. Après son accident, Miraidon l'avait ramené à l'hôtel. Madame Bria lui avait apporté les soins sur ses genoux. Elle s'était salement égratignée mais rien de trop grave. La jeune fille avait prit une douche bien chaude et s'était contentée d'aller finir ses devoirs à l'écrit, pour ensuite se tourner dans la bibliothèque locale, où elle a pu dénicher un documentaire qui l'appelait.
Elle avait besoin de comprendre les réactions de son amie. Après son regard... ses paroles aussi cruelles... La noiraude avait bien comprit qu'il avait été atteint. Toutefois, il devait avoir un moyen de l'aider. De le dissuader de commettre l'irréparable. Et surtout, l'aider à prendre confiance en lui et aux autres.
On continuait de toquer intentionnellement à sa porte à plusieurs reprises, ce qui la fit soupirer. La gothique céda, se leva de son lit, abaissa la poignée de porte et fit face à Roseille, qui abordait un sourire plus doux.
— Devine quoi ? Le masque est presque réparé ! On doit par contre récupérer un truc dans les montagnes de_ !
— Et Kassis ? Demanda Victoria, allant droit au but.
La noiraude aux mèches écarlates écarquilla ses yeux et, distante, frotta nerveusement sa frange entre ses doigts.
— Je... Il était bizarre hier. Mais eh, ça doit être juste temporaire. Je lui toucherais deux mots après avoir vu Ogerpon_
— Tu te fiches de moi ?
Un grognement lui échappa. C'était plus fort qu'elle. Victoria serra ses poings, regardait Roseille droit dans les yeux, presque implorante.
— Tu DOIS lui parler ! Sinon ce sera... trop tard.
— ...Eh, il t'est arrivé quoi ? L'interrogea Roseille qui remarqua les genoux de sa camarade, où, des pansements tout mignon et enfantins s'y trouvaient. Tu n'as pourtant pas l'air si maladroite.
Victoria baissa ses yeux, ne répondit pas. Roseille repéra derrière elle, sur le lit, à la couverture du livre « psychologie – émotions humaines, comment les comprendre ».
— Il s'est passé quoi avec Kass' ? Voulut savoir la noiraude aux mèches écarlates, sur un ton inquiet. Vic'. Dis-le moi.
Toujours sans réponse, Roseille se mordit les lèvres, souleva sa frange, dépassée. L'air devenait presque électrique et cela l'étouffait.
— Habille-toi. Je... Je te promet que je vais aller lui parler. Devant toi.
Quelques minutes après, les deux jeunes filles furent à dos de Miraidon qui escaladait le Mont Strueux. Celle-ci, était l'une des plus grandes de Septentria, où, résidait un grand lac cristallin, où, l'accès était interdit aux étrangers. C'était même, ici, où les ancêtres de Roseille y allaient pour récolter les ingrédients de fabrication des masques de Ogerpon. Pendant le trajet, la jeune fille était perdue dans ses pensées. Le silence avait duré un long moment, et ce, jusqu'à, la dresseuse originaire de Septentria prenne parole :
— Je suis désolé.
— Pourquoi ?
— ...J'ai merdé, hein ?
Toute sa fierté s'était évaporée dans l'air. Avec un sourire triste, ses mains autour de la taille de Victoria, elle plissait ses paupières.
— Je sais que je surprotège mon frère. Que... Qu'il est d'un maladif timide. Mais depuis petit, son obsession pour Ogerpon m'épuisait. Il t'a déjà raconté que à six ans, à lui seul, il a monté le long de la montagne pour entrer dans l'antre de ce pokémon ? Après cela, des gendarmes l'ont ramené à la maison. L'ont réprimandé. Et obstinément, il prenait défense de Ogerpon. En disant qu'il ne devait pas être si méchant. Qu'il avait le droit de le voir. En dehors de lui, il manque cruellement confiance en lui.
Elle prit un moment pour reprendre, d'une voix casée, coupable.
— Il aime les pokémon. Mais... Moi, on m'idolait à l'école. J'étais très débrouillarde et j'aimais être la petite leadeuse. Quand quelqu'un s'est prit à mon frère, j'ai vu rouge et je l'ai éjecté. On se moque souvent de lui. Il se retrouvait constamment derrière moi. Et je crois que j'aimais ça. Être son modèle en dehors de Ogerpon. Il n'avait que moi. C'est un petit rêveur et il est maladroit.
Les pattes de Miraidon firent tomber des morceaux de roches de la montagne qu'il remontait. Il continuait et Roseille ferma ses yeux, se confessa.
— Je... Quand on t'a rencontré, il était devenu tout admiratif. Il t'apprécie beaucoup, tu sais ça ? Ça m'agaçait un peu. Et pourtant, tu n'as jamais prit la grosse tête. Tu es restée toi-même. J'ai commencé à t'apprécier un peu, moi aussi. Mais... Après avoir vu Ogerpon, j'avais peur. Peur que Kassis s'éloigne. Soit en danger. Je sais qu'il est grand. Qu'il veut prendre son indépendance. J'ai bien vu que hier... Il s'entraînait contre des pokémons sauvages avec une telle ardeur que je n'ai jamais vu auparavant. Et pourtant, j'ai encore le sentiment qu'il soit déçu d'apprendre que Ogerpon s'est fait persécutée.
— Roseille...
— Je ne voulais pas lui faire du mal. Je veux juste le protéger. Et... En le voyant avec toi, il semble si joyeux, si heureux. Et j'ai bien vu qu'il change à tes cotés et pas avec moi.
Intérieurement, Victoria ne sut quoi répliquer à cela. D'une part, Kassis avait le droit de choisir ses fréquentations et qu'il avait raison de ne pas rester constamment avec sa sœur. Il était libre. De l'autre coté, ceci ne faisait que confirmer l'hypothèse que Roseille était de nature protectrice.
— Je suis désolé. Jamais je n'aurais cru que... Qu'il devienne aussi distant, si mauvais. Et j'imagine que tu t'es blessée en voulant le raisonner.
Touché.
Victoria baissa ses yeux. Elle revoyait parfaitement le schéma de hier et secoua sa tête, garda la tête haute. Elle travailla au mieux sa voix, de sorte qu'elle reste naturelle, malgré l'oppression sur son coeur.
— On ira lui parler. Et ensemble, nous irons rendre le masque à Ogerpon. Et il sera celui qui lui rendra à mains propres. Décréta la noiraude aux mèches violettes.
— Oui. Très bonne idée...
— Et pourquoi pas un câlin général ?
— En général j'évite d'être tactile avec des étrangers, mais si ça vient de toi, ça m'enchanterait ! Gloussa Roseille.
Arrivés au sommet, toutes deux se dépêchèrent d'aller jusqu'au lac. Ceci brillait, plusieurs éclats lumineux se reflétaient sur l'eau. Le ruissellement ajoutait une atmosphère apaisante. Tout ceci prit fin lorsqu'une fois que le cristal récupéré, les filles furent attaquées par un Milobellus. L'ayant vaincu sans grosse difficultés, toutes deux entendirent un hoquet de surprise.
Une silhouette familière firent de suite, grimacer les adolescentes. Madame Bria était sur place, avec un bloc-note en mains. Elle leur adressait un sourire rayonnant tandis que Roseille s'indigna.
— Que faites-vous ici ? Grogna t-elle. Vous n'êtes pas censée être ici sans l'accord d'un originaire de Septentria !
— Oh, mais j'ai eu l'accord. Chantonna la blonde.
Victoria plissa ses yeux. Cette adulte avait dû utiliser une ruse pour pouvoir monter jusqu'ici.
— Je suis ici pour étudier les propriétés du lac. Vous savez qu'il dégage une énergie similaire au phénomène Téracristal à Paldea ? S'enthousiasma la femme. Ceci expliquerait pour la téracristallisation est possible ici ! ...Cependant, quelque chose me chiffonne. Avec toute cette quantité d'eau... on pourrait exporter la téracristallisation au-delà des frontières de Paldea !...
— OK, c'est bon, elle m'a perdu. Déclara Roseille, blasée. Je vais la laisser dans son délire. Si elle a eu l'accord d'un intendant...
— De toute façon, elle peut prendre la fuite si un pokémon se rue sur elle.
La gothique haussa ses épaules, invoqua sa monture. Elle lui caressa la tête.
— C'est juste une adulte un peu trop passionnée et peu responsable. Songea t-elle.
Rapidement, les deux adolescentes repartirent vers Jaderaude, avec le morceau de crital récupéré, qui complétera ainsi le masque de Ogerpon. Toutefois, une fois arrivé sur place, un malheur s'était produit pendant leur absence. Le grand-père de Roseille leur avoua, tout déboussolé, que Kassis s'était emparé du masque et avait prit la fuite.
Choquées, les deux adolescentes recherchèrent dans tout le village, en espérant retrouver les traces de leur voleur. En questionnant les villageois, l'un d'entre eux pointa du doigt une direction. Il s'agissait du parc Adoramis.
Là-bas, près d'un autel dédié aux « héros de Septentria », elles aperçurent Kassis de dos, dans sa main droite gantée, le masque de Ogerpon. Il se retourna lentement, le visage sombre, le nez froncé et les sourcils aussi.
— Kass' ! S'affola Roseille. Mais qu'est-ce qui t'as prit de faire ça ??!
— Je vous retournes la question. Répliqua Kassis avec une telle froideur que les deux jeunes filles furent stupéfaites. Pourquoi m'avoir tout caché ? Sur Ogerpon ?
Victoria écarquilla ses yeux violets. Elle lança un regard en direction de la sœur de son amie qui était devenue livide. Ses lèvres tremblaient, elle craignait avoir atteint le point du non-retour. Elle devait choisir minutieusement ses propos, pour vite calmer l'ardeur de son frère. Ou bien ceci pouvait très mal se terminer.
— Je... je suis désolé. Dit-elle avec regret. Ce n'était pas contre toi, tu_...
— VOUS SAVIEZ A QUEL POINT OGERPON COMPTAIT POUR MOI ET VOUS M'AVEZ EJECTE DE VOTRE GROUPE ! Hurla furieusement Kassis, remonté.
Il serra ses poings et fusilla du regard Victoria qui tressaillit, eut les yeux ronds. Un haut-de-coeur surgit en elle et sa respiration se coupa net.
— Et TOI tu l'as encouragé et soutenue dans sa décision de ne me rien me dire.........
La dresseuse de Paldea fronça des sourcils, essaya de l'adoucir, de le raisonner. Elle travailla au mieux le ton de sa voix, de sorte qu'elle puisse paraître calme, réfléchie.
— Kassis, nous allions t'en parler.
— Ah ! Après lui avoir rendu à main propre son masque et le laisser repartir, hein ? Lança t-il cyniquement, un sourire mauvais. Il considéra l'objet qu'il tenait dans sa main. Comme ça, vous êtes toutes deux amies avec Ogerpon, et moi, je reste dans l'ombre, derrière vous, inexistant, hein ?
— Ce n'est pas ça !
— Victoria n'a cessé de remettre en cause mes choix ! Lui cria Roseille, une main sur sa poitrine. Écoute, je n'en ai fait que à ma tête ! Mais elle... Elle voulait à tout prix te mettre au courant !
Kassis leva ses yeux dorés vers les filles, dépourvu de toute sympathie.
— Et vous croyez que je vais gober un autre de vos mensonges ?
Victoria eut un frisson terrible qui lui traversa tout l'échine. Il s'enfonçait. Ça s'aggravait. Elle devait rapidement trouver une alternative. La tête haute, déterminée et refusant de se laisser abattre, elle effectua quelques pas, tandis que Kassis la dévisageait méchamment.
Le temps se couvrait de nouveau, le vent soufflait.
— Nous allions te parler une fois le masque réparé. Répéta t-elle avec sincérité. Roseille s'est montrée injuste envers toi, je l'admet que ça m'a rendu énervé. Tu ne mérite pas de ça. Rien de tout ça. C'est pour cette raison, qu'on voulait que tu sois celui qui donne le masque à Ogerpon.
— Epargne-moi un autre de tes discours. Soupira t-il. Tu... Tu es la dernière personne en qui j'aurai pensé qui m'aurait poignardé dans le dos.
Le timbre de sa voix était plus cassée, faible. À l'entendre prononcer cela, Victoria se sentit terriblement touchée. Ce n'était pas du tout ce qu'elle voulait. Elle ne voulait pas qu'il prenne les choses de cette manière.
— Je suis désolé Kassis. J'ai commis l'erreur de...
— Je l'ai forcé à garder le silence. Rappliqua Roseille, navrée.
Soudain, Kassis lança un regard noir à sa sœur. Sur un ton plus grave, colérique, il se déchaina sur elle.
— Pas étonnant. Tu veux tout contrôler.
— K-Kassis_...
— Ferme-la ! Toi et Victoria restez complices. Et Victoria, si elle tenait sincèrement à moi, elle aurait dû me faire part du secret et j'aurais peut-être fait l'effort de jouer le jeu !
— Tu... Ne l'aurais pas fait_...
— Peut-être. Mais ça, impossible de faire marche arrière. Vous avez agis comme bon vous semblez en me dégageant ! Putain, vous êtes toutes deux des égoïstes !! Proclama t-il, en serrant avec rage le masque dans sa main.
Roseille hoqueta, recula d'un pas, plaça ses mains sur sa bouche. Ses yeux devinrent larmoyant et rouges. C'était beaucoup trop à subir et là, impossible de encaisser en restant de marbre. Aussi la gorge nouée, Victoria ferma ses yeux, inspira et expira lentement. Puis, les joues rouges, les sourcils froncés, elle tendit sa main, signe qu'il devait lui rendre le masque.
Kassis ricana, passa une main sur son front, souleva sa frange, la regarda de travers.
— Non ! Si tu le veux... Tu devras le gagner.
— ...Tu en es certain ? Lui demanda Victoria, avec inquiétude.
— Oui. Sors tes pokémon.
Le jeune dresseur de l'Institut de Myrtille invoqua son Yanma dans un premier lieu. Victoria suivit le mouvement en envoyant son Charbambin. Comme la première fois, son pokémon n'eut aucune difficulté pour mettre KO son adversaire.
Elle nota après d'autres pokémon vaincu, un nouveau sur la liste de son ami ; un Scorplane. À cet instant précis, la noiraude aux mèches violettes se mordit les lèvres et fronça des sourcils. Il s'agissait d'un pokémon de type vol et sol. Les risques qu'il remporte le combat étaient gros. Alors qu'elle voulut rappeler son Zapétrel – qui était de type vol et électrique, donc peu de chance qu'il résiste – Kassis le devança en ordonnant à son Scorplane un « tomberoche ». Super efficace, le pokémon de Victoria poussa un piaillement agonisant avant d'être rappelé dans sa pokéball.
Un sourire triomphant, sombre et à la fois satisfait de Kassis se dessinait sur ses lèvres.
— Merde... Il a mit KO mon Zapétrel. Si je sors Charmbambin il sera aussi vaincu, Terraiste aussi. Matourgeon pourrait être aussi eu, et Kirlia... Kirlia débute, c'est son premier combat en duel en dehors d'un pokémon sauvage.
Victoria grimaça. Pour Kassis, il lui restait Scorplane et Pomdramour.
— Courage Victoria ! L'encouragea Roseille, de derrière.
Un petit sourire apparu sur le visage de la gothique. Elle acquiesça et se concentra de nouveau sur Kassis. Elle lança son Matourgeon.
— Esquive vite !
— Utilise double volée, Scorplane !
Les deux pokémon obéissaient sans broncher. De peu, Matourgeon avait pu échapper à une technique super efficace de l'adversaire. Le chat vert plissa ses yeux, se mit à feuler, atterrissait sur ses deux pattes. Avec la stratégie de Victoria, il se ruait immédiatement, utilisa une attaque peu utile sur le Scorplane.
Kassis plissait ses paupières et considéra Victoria. Pour lui, elle devait être en train de concocter un plan. Après tout, elle était très intelligente, maline que la sous-estimer serait au contraire de ses principes. Le noiraud aux mèches violettes encouragea son pokémon dans sa lancée, voulut abattre le Matourgeon. Toutefois, le pokémon se débattit du mieux qu'il le pouvait, en suivant le schéma de sa maîtresse. À bout de souffle, il pantelait, dévisageait le pokémon volant.
Lorsque soudain, une lumière jaillissait de lui.
— H-Hein ? S'étonna Kassis.
— Il... évolue... Souffla Victoria, aussi ahurie.
Sa morphologie changea, grandissait. Après quelques secondes qui semblaient perdurer dans le temps, la lumière disparue, laissant la nouvelle silhouette évolutive du pokémon ; Miascarade. La gothique eut les yeux brillant. Elle rejoignit ses mains, émerveillée.
Miascarade ressemblait à un chat vert bipède, avec un masque d'un vert très foncé sur le visage. Il portait également une cape, faite de feuilles, ce qui au final, avait été ajouté.
— Il a évolué ! Répéta vivement Victoria toute joyeuse.
Rapidement, elle sortit son pokédex, qui lui détailla sur son premier pokémon.
« Il détourne habilement l'attention de ses ennemis et disperse subrepticement des bombes florales bourrées de pollen qu'il fait ensuite exploser ! »
Toute impatiente de utiliser l'une de ses nouvelles capacités au combat, la dresseuse de Paldea leva sa main, encouragea son compagnon à mettre KO le Scorplane. Après une longue et intense lutte acharnée, en plus des cris encourageant des dresseurs, Miascarade remporta le combat.
Le Pomdramour ne tenait pas longtemps aussi contre un autre pokémon de Victoria. Et ceci, mit définitivement un terme au duel. Kassis, complètement atteint, recula, fit tomber le masque, porta ses mains sur son crâne.
Il refusait de croire qu'il avait encore perdu. Alors qu'il avait travaillé si dur pour trouver un Scorplane ? Entraîné les autres plus durement ? Il avait échoué. Et là, sa propre sœur et Victoria le regardait avec pitié, cet air qui signifiait « pardon ». Rien n'était plus humiliant de cette défaite. La noiraude aux mèches violettes récupéra le masque, se redressa pour le faire face.
— Kassis... tu...
— Salut Ogerpon de ma part.
Sèchement, il leur tournait le dos. Sa sœur se rapprochait aussitôt.
— Kass' ! Je m'excuse sincèrement, je ne voulais pas...
— Vous saviez qu'il était innocent. Que les Adoramis l'ont expulsé car c'était un étranger...
— O-Oh... tu... le savais... Balbutia Roseille, mal à l'aise.
— ET VOUS AVEZ AGIS DE LA MÊME MANIERE AVEC MOI! Vous... vous êtes comme les villageois d'avant...vous le saviez que j'aimais Ogerpon.. Vous avez agis comme si je ne savais rien et vous riiez derrière mon dos !
— Ce n'est pas du tout ce qu'il s'est passé ! Protesta vivement sa sœur, paniquée.
Kassis perdit tout sang froid et se mit à hurler, à frotter avec frénésie ses cheveux, la tête baissée.
— MENTEUSE ! VOUS N'ÊTES QUE DES PUTAINS DE MENTEUSES ! Explosa t-il à s'en casser les cordes vocales. Les filles eurent un mouvement de recul. AAAAGH POURQUOI J'SUIS PAS AUSSI FORT QUE VICTORIA ?!
Dans un élan de rage, il se retourna vers l'autel des Adoramis, cogna brutalement un des piliers en pierre, grimaça sous la douleur, grinça des dents et ignora les hoquets de surprises des deux filles derrière lui.
— T-Tu vas bien ? S'inquiéta sa sœur, d'une petite voix.
— S'il te plaît ! Viens avec nous. Nous allons voir Ogerpon... Tu es celui qui lui rendra le masque, c'est ce que nous voulons toutes les deux ! Kassis !... Voulut lui dissuader Victoria.
Malgré elle, ses orbes améthystes brillaient sous l'émotion. Ça lui faisait tellement de mal de le voir comme ça. Kassis la considéra, avec un air totalement dévasté.
— Ah ouais... Et tu continues de me dire ça... Parce que... tu me prend pour un faible. Un minable. T'es tellement supérieure que... Tu veux me prendre par la main, tu t'amuses de me voir comme ça, hein ?
— Pas du tout ! J'ai apprécié ce combat ! Même si... J'aurais aimé... Que tu ne sois pas... comme ça...
— Comme ça ? T'avais des espérances avec moi ? J't'ai déçu ? Lança t-il, sarcastique, un sourire blessé visible sur ses lèvres.
Victoria secoua vivement sa tête, serra la jupe de sa robe noire.
— Absolument pas ! Tu es très bien comme tu es ! Tu deviens fort et...
— Si c'est pour me ridiculiser, laisse tomber.
Un silence malaisant s'abattit sur dans le parc. Le vent soufflait plus fort.
— J'vais rentrer.
Alors que les filles allaient le retenir, le sol se mit subitement à trembler. Supposant qu'il s'agissait simplement un séisme, un autre bruit douteux surgit derrière elles. Surprises, les deux adolescentes virevoltaient et aperçurent l'autel briller, avec les trois statuettes des pokémons qui ont été massacré par Ogerpon. S'enchaînait ensuite, plusieurs craquement. Les statues se fissurèrent progressivement, jusqu'à, une grosse explosion retentissait dans l'air. De la fumée opaque se répandit dans tout le périmètre, et lorsque, ceci finissait enfin par se dissoudre, l'autel était complètement détruit. Sur lequel, trois silhouettes étaient apparus ; un oiseau, un gorille et un gros chat-loup.
— Uh ? Huh ?! Mais il se passe quoi là !? S'exclama Roseille avec confusion, n'en croyant pas ses yeux.
— C'est... les Adoramis ? Non ? En déduisit Victoria, aussi bluffée.
Les trois pokémon émirent chacun leur cri bestial, avant se descendre le long de la pente, en direction d'un endroit, qui fit de suite tilter les dresseuses.
— Ils vont voir Ogerpon !! S'écria Victoria, qui prit appuie sur les barres de limite du parc.
— Oh non... On doit se dépêcher avant qu'il ne soit trop tard ! S'affola Roseille.
Toutes deux synchros, elles montèrent sur Miraidon que la gothique avait sortit de sa pokéball. Le compte à rebours a été déclenché. En ignorant les questions de Kassis, Roseille attrapa par le col son frère et le força à les accompagner.
Devant l'antre de Ogerpon, cette dernière reculait, tandis que ses trois ennemis réssucités, s'avançaient, hilare et supérieurs. Maintenant qu'elle était affaiblie sans ses autres masques, elle était à leur merci. Rapidement, Victoria, suivit de Roseille et de Kassis descendirent de Miraidon, déterminés à empêcher que le mal soit fait. À trois, après que Kassis ait fait usage de rappels pour réanimer ses pokémons KO, ils confrontèrent les Adoramis. Ayant réussi le duel, leurs adversaires, couinaient, prirent la fuite en se séparant.
— Hé ! Revenez ! Lâches ! Leur hurla Roseille, furieuse.
— Laisse, on s'en occupera plus tard. La calma Victoria, très sérieuse, avant de sortir le masque de son sac. Kassis. À toi de jouer.
Stupéfait qu'elle soit réellement sincère, le dresseur lui prit des mains et surgit un flot d'émotions plus extrêmes que jamais. Il fit de son mieux pour ne pas craquer, et, déterminé, il effectua quelques pas vers Ogerpon.
— Ogerpon... Voici ton masque. Dit-il, d'une petite voix,
— Pon...
Le pokémon exprimait une grimace, effrayée, elle tournait sa tête, ses petites mains enveloppées dans une sorte de cape verdoyants venaient recouvrir sa bouche. Ses yeux dorés, étaient remplis de anxiété. Kassis écarquilla ses yeux et se figea sur place.
Pourquoi ? Pourquoi elle le repoussait ? De quoi avait-elle peur ? Il lui faisait peur ? Il dégageait une insécurité ? Ou bien... pouvait-elle savoir la noirceur de son âme ?
Faible. Inutile. Incapable. Encore une fois, il échouait sur quelque chose.
— Victoria ? Et si tu essayais ? Proposa Roseille, qui s'interrogeait pourquoi cette réaction aussi méfiante envers son frère.
Silencieusement, la noiraude aux mèches violettes récupéra le masque de la main de son ami qui n'osait plus du tout bouger un seul orteil. Ce qu'il vit ensuite, avait pour effet de boule de neige. Une avalanche. Gelé sur place, il assistait, sans louper un seul détail, Ogerpon se ressaisir, bondir joyeusement, reconnaissante. Son monstre préféré, mit son masque et exprimait sa gratitude. Sur ses deux pattes, elle dandinait, euphorique.
Cette personne si incroyable, belle, précieuse, intelligente et forte en combat, avait été accepté par Ogerpon. Et pas lui.
Victoria était arrivée ici depuis peu. Et tout le monde l'aimait. Allait vers elle. Et lui, dans tout ça ? Cette belle gothique lui enlevait tout ce qu'il désirait avec une telle facilité. Et ses beaux yeux améthystes, ses sourires trompeurs, sa beauté incomparable, venaient de lui apprendre la cruauté de la vie. Qu'il ne méritait pas au bonheur. Que s'il voulait plus, c'était à lui de changer.
— Ponio !
— Elle est trop mimi ! S'exclama Roseille, attendrit devant ce pokémon qui rangeait son seul masque sous... sa cape.
— Je suis contente pour toi ! Lui sourit gentiment Victoria, qui lui offrit une petite caresse sur la tête.
Elle avait le droit de la caresser. Et pas lui.
— U-Uh ? Qu'est-ce qu'il y a ?
La dresseuse de Paldea considéra Ogerpon qui toucha avec curiosité la robe noire courte à l'avant. Ogerpon penchait une partie de son corps sur la gauche, puis la droite, la bouche formant un « o » d'admiration.
— Elle te plaît ? Lui demanda innocemment la gothique.
— Il y a de fortes chances. Bref, revenons à nos Moumouton. Reprit Roseille qui lança un regard dur en direction de son frère. Et toi ? Tu ne nous dois pas des excuses ?
Kassis serra ses poings, baissa la tête. Pourquoi était-il venu ? Pour aider Ogerpon. Quand il avait frappé cet autel plus tôt, il était celui qui avait réssuscité les Adoramis. Et pour se corriger, il était OK de venir avec elles. Toutefois...
Son coeur se serrait douloureusement à sa poitrine. Une petite voix dans sa tête lui susurrait un « ne t'excuse pas. Elles sont toutes deux fautives. », et il grimaça, prolongeait son silence.
— N'insiste pas Roseille, l'arrêta Victoria, en posant une main sur son bras. S'il te plaît. Il... a besoin de digérer tout ça.
— Hmm. Bien. Alors viens nous aider Kassis. Je suis certaine que Ogerpon s'ouvrira un peu plus si tu lui montre ta sincérité !
Sur ces paroles, le jeune garçon acquiesça, releva sa tête, déterminé à faire aussi ses preuves devant la créature qu'il avait tant idolé depuis sa tendre enfance.
En direction de Jaderaude, le groupe avait noté que Ogerpon ne tenait pas à rentrer dans le village, préférant resté dans le périmètre. Les adolescents comprirent que ce pauvre pokémon, avait encore des mauvaises souvenirs, concernant son expulsion bien violente auparavant, ce qui lui laissait un traumatisme. Victoria conseilla au pokémon t'attendre sur place avec Kassis, le temps que elle et Roseille aille interroger des personnes, pour connaître les emplacements des Adoramis. De là, elles apprirent également que ces vauriens s'étaient emparés des autres masques de Ogerpon, sous l'accord des villageois, croyant dur comme fer qu'ils étaient leur héro d'antan.
À leur retour, toutes deux furent stupéfaites de voir Kassis à l'écart du Pokémon, l'air soucieux, assit sur un rocher, près d'une pancarte désignant le village. Hésitante, Victoria se rapprocha de lui.
— Kassis... ?
— Elle est méfiante. J'lui laisse un peu.. D'espace.
— ...Attend.
La noiraude se tourna en direction de Ogerpon. L'appela. Aussitôt, le pokémon se dirigea vers elle en sautillant joyeusement. Délicatement, chacun des deux cotés, elle s'empara des mains et vint les faire joindre. Bienveillante, douce et désirant vouloir apaiser toute tension qui était chargée dans l'air, elle prononça :
— Ogerpon, voici mon ami Kassis. Il t'aime et t'a toujours été fidèle depuis de nombreuses années. Il a fait une bêtise, mais veut t'aider.
— Po...yaa ? Demanda Ogerpon en levant ses yeux dorés vers Victoria qui hocha la tête avec un sourire rassurant.
— N'aies pas peur de lui. Il n'est pas méchant. Surenchérit-elle. Au contraire, il est une personne avec un grand coeur. Qui aura un bel avenir.
Les joues de Kassis s'empourprèrent face aux paroles de la dresseuse de Paldea. Dès qu'elle retira ses mains des leurs, un nouveau lien se formait et le jeune garçon se réjouissait de ceci. L'espoir renaissait. Il avait encore une chance. Peut-être que après tout ce malentendu... Il pouvait aussi changer ? Apprendre à aimer cette merveilleuse fille qui était à coté de lui ?
Un sourire soulagé et reconnaissant se dessinait sur ses lèvres. Il l'adressait principalement à Victoria, tout en ajoutant avec sincérité qu'il s'excusait de s'être emporté. De suite rassurée de retrouver le garçon qu'elle appréciait, la gothique accepta ses excuses, et se rapprocha de lui.
À trois, ils poursuivaient les Adoramis. Les mirent hors état de nuire. Et Ogerpon, joyeuse qu'on l'aide et lui redonne les masques, sautillait de joie. Au dernier pokémon à affronter, Kassis s'était excusé, s'était éclipsé pour faire quelque chose de urgent. Au retour des filles à Jaderaude, elles remarquèrent que le noiraud aux mèches violettes leur revenait, pantelant. Il tendit sa main, déterminé, vers son pokémon préféré.
Il assurait qu'elle pouvait entrer dans le village. Que tout le monde savait pour la vraie histoire. Que désormais, Ogerpon ne serrait plus expulsé. D'abord méfiante, le pokémon considéra Victoria, attrapa sa main puis celle de Kassis.
— Pon ! S'exclama le pokémon, tremblant et nerveux.
— Hein ? Tu veux... Qu'on t'accompagne comme ça ? Lui demanda Victoria, stupéfaite.
— V-Vraiment ? Balbutia Kassis, tout secoué.
— Ponio !
À son affirmation, Roseille se sentit toute émue et leva son poing vers le ciel, encouragea son petit groupe à rentrer dans le village. Kassis, tout souriant, emmenait le pokémon au même rythme de Victoria, tous deux penchés, tirant leur nouveau compagnon vers un nouveau départ.
Bien accueillit, excusé, tout les villageois promettaient de modifier l'histoire sur les pancartes. Que Ogerpon était le bienvenue chez eux. Qu'elle sera mieux traitée.
Le soleil se couchait à l'horizon, le halo venait aveugler Victoria qui venait malencontreusement regarder dans cette direction. Elle plissa ses yeux, son estomac grogna de famine. Toute cette agitation, lui avait donné faim – d'autant plus qu'elle n'avait pas pu pique-niquer ce midi. En remontant la montagne, Kassis lui offrit sa main, l'aida à continuer en la soutenant. Sa main était si chaude, du moins, son gant rouge en cuir l'était. Son pouce, à l'air libre, était tiède.
Sa présence était si apaisante. Du moins, Victoria n'avait plus cette inquiétude qui pesait dans son coeur, après qu'il ait explosé plus tôt. Le voir sombrer de cette manière... L'idée même qu'il puisse la détester... Ne veuille plus la revoir lui avait noué le ventre.
Une fois face à l'Antre du pokémon, Roseille joignit ses mains, déclara que leur mission de sauvetage était terminée, que Kassis avait fait un excellent boulot en réussissant à convaincre tout le village pour l'histoire de Ogerpon et que tout se terminait bien. Cependant, n'ayant aucune envie de rester seule, le pokémon bougea, se rapprocha de nouveau vers la gothique, sous les yeux ahuris du dresseur originaire de Septentria.
— Po-yaaa !!
— Eh bien ça, pour une surprise, glissa Roseille en gloussant doucement, je crois qu'elle t'aime beaucoup et veut rester avec toi !
— H-Hein ? Bégaya Victoria, abasourdie par cette décision.
Kassis grinça des dents. Pourquoi Ogerpon choisissait-elle Victoria et pas lui ? Ce n'était pas juste. Sa voix intérieure fulmina et, poussé par une nouvelle crise de colère, il désapprouva de vive voix. Toutes le regardaient, surprises et inquiètes qu'il hausse sa voix.
— Victoria ! Bats-toi comme moi ! Ici ! Le gagnant remporte Ogerpon ! Déclara t-il, sur un ton bien résolu.
— Quoi ?! Kass' ! S'indigna sa sœur.
— La ferme ! Lui gueula t-il à plein poumon. La mâchoire contractée, les poings serrés, les sourcils froncés, il respira fort et dévisagea Victoria. Et toi, ne refuse pas.
Un frisson traversa l'échine de la jeune fille qui se pinça les lèvres. Son coeur battait à la chamade, douloureusement dans sa cage thoracique. Sa respiration devenait elle même plus lourde. Elle avait eut beau avoir étudié le bouquin qu'elle avait emprunté à la bibliothèque, ceci n'avait en aucun cas, mentionné ce changement aussi étrange chez une personne.
Soit il était bipolaire. Soit il était sous l'emprise de quelque chose. Et très sincèrement, l'adolescente préférait la deuxième option. Les sourcils froncés, elle refusa, calmement. Avant même qu'il ne s'y oppose, elle s'expliqua.
— Le choix revient à Ogerpon. Et puis... C'est un peu... Abrupte comme approche, non ?
— En dehors de Ogerpon, tu es la seule pour qui je veux faire mes preuves. Avoua t-il avec un triste sourire, le désespoir se lisant depuis ses yeux.
Touchée et attristée, Victoria lui répondit vivement, emprunta le chemin de l'entente, de la raison.
— Vraiment, tu dois apprendre à te faire confiance Kassis. À être bien dans ta peau... Tu n'as pas besoin de faire tes preuves avec moi. Car... à mes yeux, tu les as déjà toutes faites ! Tu es quelqu'un de bien. Et je reste sur mes positions.
Roseille, restant à l'écart avec Ogerpon, suivait attentivement le fil de la conversation, le coeur lourd, affligée. Kassis secoua sa tête, avec un sourire consumé par le désespoir.
— Tu es une personne merveilleuse, forte, que tout le monde aime. Je.....et moi je...., il ravala sa salive, comme s'il se limitait à en dévoiler trop, il plongea ensuite ses orbes ambrés dans les yeux de son amie et rivale. Bats-toi. Je veux que Ogerpon soit avec moi.
À cette confession, Victoria écarquilla ses yeux et comprit qu'il re-chutait. Incapable de répliquer quoi que ce soit, en manque d'arguments, elle se contenta de hocher silencieusement, la gorge nouée. Son nez piquait, comme ses iris violets. Il avait déclenché quelque chose en elle.
Et dans son fort intérieur, la jeune fille avait cet étrange pressentiment, que à ce jour précis, marquera la fin de quelque chose entre eux. Et ça, elle priait que ça ne se termine pas ainsi.
Ils démarrèrent le combat. Et la dresseuse de Paldea remporta le match. Kassis, devenu de plus en plus fou avec une énième défaite cuisante, recula, porta ses mains sur ses cheveux. Il gémissait, finissait par se laisser tomber sur les genoux sur le sol rugueux. Prostré dans sa propre douleur interne, avec ses propres démons, les larmes lui venaient aux yeux et il hoquetait.
Roseille indiqua à Victoria qu'elle devrait capturer Ogerpon avec une de ses pokéball. Ce qu'elle fit, sans dire quoi que ce soit d'autre. Sa voix s'était perdue. Elle agissait mécaniquement, suivant les ordres. Tel un pantin guidé par les fils de son marionnettiste. Les deux autres l'encourageaient, étaient surpris qu'elle puisse si bien se débrouiller, jusqu'à elle ait attrapé ce pokémon.
— C'était incroyable, bien joué ! Sautilla Roseille.
— F....félicitations. Murmura Kassis, en frottant sa frange, la tête baissée.
— J'en prendrais grand soin Kassis. Lui assura Victoria, d'une voix cassée mais résolue.
Elle n'arrivait pas à se sentir fière, encore moins enthousiaste. Normalement, elle en serait heureuse. Toutefois...
— Pourquoi... Pourquoi je n'arrive pas à être comme toi...?
Dès lors que Kassis relevait sa tête, il confronta son amie qui avait presque les yeux larmoyant. Elle voulut lui dire quelque chose, bouger, l'enlacer, cependant, sa voix ne parvenait pas à franchir la barrière ses lèvres et ses jambes refusaient de fonctionner. Détruit, n'arrivant plus à rester sur place, il prit la fuite, voulant s'isoler.
Pleurer devant une fille... Il n'y avait pas plus humiliant pour lui.
Les deux filles s'échangèrent un regard. Le coeur lourd, se sentant coupable de l'avoir rendu malheureux à cause de sa défaite, Victoria serra ses poings. Elle fixait le sol, en se demandant si elle était responsable de tout ça. Qu'est-ce qu'elle aurait dû faire ? Aujourd'hui, la jeune fille avait l'impression d'avoir perdu un ami précieux.
Parce qu'elle était beaucoup trop forte en combat...
Son coeur martelait plus lourdement, difficilement. L'adolescente fixa ses bottines, le teint livide. Très vite, Roseille la raccompagna jusqu'à l'hôtel, insista pour qu'elle se repose. Qu'elle ne devait pas se prendre la tête avec tout ça. Que son frère viendra s'excuser demain, avant qu'elle ne rentre à Paldea. Du moins, c'est ce que toutes deux espéraient.
Seul, debout dans sa chambre, Kassis murmurait, se répétait, la tête baissée, les poings serrés. Enfermé entre ces quatre murs, il s'agissait du seul endroit auquel il pouvait se confier, se lâcher.
— J'dois devenir fort, j'dois devenir fort, j'dois devenir fort, fort, fort, fort, fort......
Après quelques secondes, un sourire naquit sur ses lèvres. Cette fille était partie de nouveau à Paldea. Ceci lui laissait le temps de s'améliorer. De évoluer. De devenir plus fort. Beaucoup plus fort. Et pour cela, il devait étudier, s'entraîner. Changer.
Et surtout, faire disparaître l'admiration, l'amour qu'il avait développé pour Victoria. Elle l'avait brisé. Le jeune garçon amena ses cheveux vers l'arrière, se rappelant de la fameuse coupe de cheveux qu'ils avaient discuté l'autre jour. Il se les attachaient.
« Attend-moi Victoria... On se reverra. »
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- Trois mois plus tard -
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Victoria avait obtenu tout ses badges et était devenue maître pokémon à Paldea.
Après sa rencontre avec Kassis, la jeune fille prêtait attention à son entourage. Bien plus que avant. Sur la façon comment elle leur parlait, réagissait pendant des combats de pokémon. Même Menzi, avait remarqué ses changements en plus de Pepper et de Pania. Chacun, tenaient à savoir pourquoi leur amie agissait différemment. Toutefois, la gothique leur assurait que tout allait bien, mais personne ne buvait ses paroles.
L'adolescente se noyait dans ses aventures, avec pokémon. Se aérait les pensées du mieux qu'elle le pouvait et parfois, on aurait dit qu'elle s'était guérie de ses mauvaises expériences. Malheureusement, on ne pouvait pas totalement guérir les maux de coeur.
L'épisode sur Kassis était encore tout clair dans sa mémoire ; son indignation, sa colère, son désespoir, sa lutte presque absurde contre elle, ses larmes. Tout ça était si marquant, que ceci soulignait la fin de leur relation. Il n'était même pas venu la saluer le jour de son départ alors que sa sœur, Roseille, était venue, avait même prit dans ses bras Victoria, en guise d'encouragements. Elle savait que ça l'avait complètement anéantie et mit un couteau au coeur, qu'elle voulait montrer son soutien à la dresseuse de Paldea.
Le monde de Kassis s'était écroulé après sa défaite contre elle. Qu'il avait perdu ses chances avec Ogerpon. Et rien que d'y repenser, nouait l'estomac de l'adolescente.
— Pon ? L'appela Ogerpon, qui la fit sortir de sa torpeur.
— Oui ?
Doucement, la noiraude aux mèches violettes caressa son pokemon – qui avait définitivement rejoint son équipe, la dresseuse avait dû échanger son Terraiste contre Ogerpon -. En dehors ce celle-ci et de sa monture – Miraidon – les autres avaient tous évolués. Déjà son Miascarade. Ensuite Charbambin était devenu Malvalame, Forgella en Forgelina, Zapétrel en Fulgulairo et son Kirlia qui avait une pierre aube, avait changé en Gallame.
Assise sur une nappe violette, placé sous un arbre, entre le soleil et l'ombre, tout ses compagnons manifestaient leur plaisir en goûtant bien goulûment leur pique-nique concocté par leur dresseuse. Miraidon était couché, sa queue replié touchait ses pattes à l'avant. Il émettait un genre de ronronnement dans sa petite sieste alors que Forgelina, sautillait, s'écartait du zone de confort pour aller vers un gros caillou. Lorsqu'elle levait sa tête, repérant un Corvaillus volant, l'espiègle pokemon ne perdit pas son temps. Avec son immense marteau pesant environ 100kg, elle se positionna, et, comme si elle humait un humain jouant au golf, elle vint cogner son arme contre le matériau. Aussitôt, propulsé dans les airs, avec une facilité déconcertante.
Ce petit jeu bien sadique, n'avait pas échappé à l'attention de Victoria qui grimaça et apostropha son pokemon qui levait sa tête, eut une moue déçue d'avoir raté sa cible volante, qui, le pauvre, affolé, prit la vite en battant ses ailes en toute panique.
— Forgelina ! Lui gronda sa dresseuse. On avait dit quoi au sujet de ton jeu dangereux ?!
Pas très loin, on pouvait entendre un atterrissage lourd et troublant. Signe que le rocher avait atterrit quelque part.
— Tu pourrais blesser des innocents ! Répéta t-elle, plus sévèrement, telle une mère réprimandant son enfant.
Son pokemon souffla, traînait du pied, revint vers elle sans grande envie, avec le poids de son marteau qui restait derrière elle. L'herbe fut en partie arrachée de la terre avec son arme lourd.
— Viens jouer avec moi ?
Dans la bienveillance, elle sortit de son sac en cuir, un plumet. Elle l'agitait doucement en gloussant, en observant Forgelina. Cette dernière, finissait par relâcher son marteau à coté de Miascarade. Le sol se déroba sous les pattes du chat magicien qu'il sursauta. Un peu jaloux que Victoria occupe quelqu'un d'autre que lui, le faisait grimacer sous son masque.
Ogerpon, partagea son avis et tous deux, vinrent se positionner entre la gothique qui cligna des yeux. Alors qu'elle les regardaient à tour de rôle, elle fut surprise de recevoir des câlins. Elle explosa de rire, les caressaient chacun.
Son moment de sérénité prit fin, suite à un appel d'un de ses professeurs. La jeune fille apprit que provisoirement, elle serait transférée à l'Institut de Myrtille, à Septentria. Et autrement dit, l'école où étudiait Roseille et Kassis. En dehors de la noiraude aux mèches écarlates... L'idée de revoir son ami la rendait toute nerveuse.
Et ceci était dû à sa renommée. Le proviseur de l'Institut Myrtille avait entendu que du bien sur elle, qu'il voulait procéder à un échange scolaire. Il tenait à ce que la jeune fille découvre le fonctionnement de cette école fraîchement construite il y a, à présent moins de cinq ans.
Ce garçon n'avait pas de motismart et une fois, Victoria lui avait écrit une lettre. Logiquement, les grands-parents ont dû le réceptionner. Et ensuite envoyé à Kassis. Sans retour. Les sourires timides et sincères de son ami manquaient terriblement à la jeune fille. Il y avait aussi ses rires, ses doux regards, ses rougeurs, sa curiosité...
Rien que devoir se rappeler de tout ça était si poignant, que Victoria cherchait à se convaincre que si Kassis n'avait pas répondu, c'était qu'il était probablement occupé. Oui, c'est ça. Il était concentré dans son école. Se retrouver lui fera une sacrée surprise et Victoria était résolue à l'aider et solidifier leur relation.
Après une nuit assez mouvementée, avec pleins de questionnements sur ce que le futur allait lui offrir, Victoria se leva de bonne heure pour prendre l'avion. À son arrivé à Septentria, Madame Bria était celle qui l'avait escorté jusqu'à l'Institut de Myrtille. L'académie formait un gigantesque dôme sur une île artificielle et s'étendait sous la mer. Contrairement à l'académie de Paldea, dotée d'une longue et riche histoire, l'Institut Myrtille était relativement jeune, et son programme était plus axée sur le combat des Pokémon. Sous l'institut, se trouvait le Terra-Dôme, un complexe servant de parc, et qui abritait de nombreuses espèces de Pokémon. Il était utilisé dans le cadre d'apprentissage des élèves de l'école. Chaque biome du parc est méticuleusement pensé pour reproduire fidèlement un écosystème approprié, permettant même à certaines formes régionales d'y vivre.
Du moins, c'était ce que la blonde avait expliqué.
Victoria admirait depuis la voiture, les montagnes à l'horizon. On pouvait apercevoir les sommets, en partie voilée par la brume matinale. De Paldea à Septentria, l'humidité s'est fait plus ressentir ici. Madame Bria lui parlait incessamment sur la Tétracristallisation et la jeune fille, roulait des yeux, s'enfonçait dans le cuir des sièges, son reflet dans le rétroviseur intérieur ne venait pas recouvrir son ennuie. Mais ceci n'arrêta pas la blonde.
— Au fait, on te fournira ton nouvel uniforme, se rappela madame Bria en souriant.
— D'accord.
Intérieurement, Victoria avait envie de cogner son front contre la vitre. Elle n'aimait pas les uniformes ! Elle aimait tellement porter des tenues plus originaux !
Accueillis à son arrivé par le directeur : Cyano, qui la confia ensuite à une élève du nom de Taro. Pour commencer en beauté, il demanda à ce que toutes deux fassent un combat de Pokemon. Toutes deux acceptèrent, se positionnèrent et démarrèrent leur duel. Qui se terminait très vite, avec comme gagnante ; Victoria. Suite à cela, la rose guida la nouvelle élève, présenta les lieux, lui révéla qu'elle faisait partie du conseil 4 – formant les plus forts dresseur de l'Institut, mais en-dessous du maître - et, lui passa un uniforme.
Se retrouvant avec un leggins bleu, des baskets au pied, d'une chemise blanche, Victoria soufflait, dépitée. Elle suivit Taro qui l'emmenait à suivre un cours, particulièrement peu changeant avec celui de Paldea. Après cela, libre, la noiraude aux mèches violettes prit ses aises et explora les environs – déjà les zones où des pokémon étaient libres - , puis les étages. Une pièce était particulièrement très lumineuse : on aurait dit des cases colorées multicolores, avec des sortes de box dispersés, où quelques élèves s'entraînaient avec un binôme, pour un duel. On pouvait trouver des vestiaires à proximité, des bancs, des distributeurs d'en-cas et des boissons.
Une silhouette familière attira de suite l'attention de Victoria. Elle remonta les escaliers, appela la personne, seulement après qu'une autre fille s'éloignait de son amie.
— Roseille !
— Hein ? Mais... C'est Victoria ! Quel plaisir de te voir ici ! Je t'ai manqué ?
Toute souriante, Roseille la salua.
— Cela fait longtemps ! Comment tu te portes ?
— Moi je vais bien. Lui répondit Victoria. Et toi ?
— La reprise m'a fait du bien. Lui confessa t-elle avec un doux sourire. J'ai commencé à pas mal aider Madame Bria pour des recherches et... Même s'il y a eu pas mal de changement, ici...
— Des changements ? Ça... ça a en rapport avec Kassis ? Se risqua de lui demander la noiraude aux mèches violettes.
Le coeur battant, quelque part, Victoria appréhendait la réaction de Roseille. Toutefois, à la grimace de la sœur, ceci ne faisait que confirmer ses inquiétudes. L'anxiété se multipliait et le visage effarée de la dresseuse donna le signal à la jeune fille au bandeau jaune à se rattraper.
Après ces incidents, elle ne voulait pas instaurer une quelconque souffrance supplémentaire. Elle remuait doucement ses mains, se contentait de lui confier que Kassis était devenu beaucoup plus fort depuis leur rencontre. Que aujourd'hui, il était beaucoup moins timide, plus confiant. Et surtout, qu'il avait en sa possession, de nouveaux pokemon. Et qu'il avait obtenu un statut très important dans l'Institut de Myrtille.
Intriguée, Victoria n'eut le temps de lui poser la question, qu'une exclamation retentit dans tout l'espace dédié aux combats de Pokemon. Très vite, le silence s'abattit, ne faisant que accroître l'électricité qui montait dans l'air, bien palpable. Les deux adolescentes avancèrent vers les barrières blanches qui délimitaient leur terrain. En vue de plongée, près de l'issue de sortie, elles aperçurent deux étudiants.
La dresseuse venant de Paldea entrouvrit ses lèvres et écarquilla ses orbes améthystes.
Kassis était là. Sa jambe droite tressautait, un tic démontrant une certaine nervosité, son poing avec. Il avait les cheveux attachés, tout son visage bien visible. Son uniforme était plus décontractée que la première fois qu'elle l'avait rencontré ; un tee-shirt rouge sans manche, sa veste blanche n'était pas bien mise sur ses épaules. On aurait dit qu'il aimait que ce soit délaissé comme tel. Une partie de ses épaules nues étaient visibles, comme son grain de beauté au cou.
Ce qui était le plus marquant, c'était la présence de cernes violacées sous ses yeux, privées de lumières. L'aura qu'il dégageait était changeante par rapport à la première fois.
— S-S'il te plaît Kassis ! Je ferais plus d'effort ! Lui implora un élève, d'une voix brisée, les mains joints entre eux.
— C'est trop dur pour toi, hein ? L'entraînement est trop compliqué à suivre ? J't'ai dit de faire cinq combats d'affiler, t'es pas fichu d'obéir ?
L'élève en face de lui baissa sa tête, était écrasé, intimidé. Son teint était livide et des sueurs froides dégoulinaient de son visage. Il secouait son visage, se justifia, en balbutiant une excuse bidon.
— C'est juste que... c'est compliqué en ce moment et... et... !
Kassis ferma ses yeux. Il secoua sa tête. Ne partageant aucune empathie pour cette personne, dès qu'il rouvrit ses yeux ambrés, il lui cracha, sur un ton emprunt de dédain :
— Ah j'vois. C'que t'essaies de me dires, c'est que t'es OK de rester un faible ? Hein ? J'ai bien pigé ?
— N-Non ! J-Je...
D'un coup, après avoir prit une inspiration par le nez, le noiraud aux mèches violettes sembla enfin calmer ses nerfs. Sa jambe cessait de tressauter. Il se recomposa, puis, calmement, avec froideur, il déclara :
— Puisque t'as l'air si préoccupé. J'vais te faire une faveur rien que pour toi. J'vais remplir ton formulaire de démission du club pour toi.
Le visage du dresseur se décomposa. Il tremblait, était horrifié par ces paroles aussi dépourvues de sympathies.
— Je n'ai pas besoin d'un type qui ne prend pas au sérieux les règles du club.
— Q-Quoi ?! Non ! Pitié !
L'ami de Victoria tourna les talons, quitta la pièce, sous les regards anxieux des autres membres du club. L'élève, abasourdit, s'empressa de suivre Kassis, essaya de le dissuader de cette décision cruciale et injuste.
— ...C'est Kassis ? Demanda Victoria, d'une petite voix, n'en croyant pas ses yeux.
Roseille baissa ses yeux.
— Depuis... Ton départ, il s'est isolé. Ne s'est focalisé que sur les combats de pokémon, rien que ça. Il... Il dort très peu, mange peu. Quand on a reprit l'école, il a foncé affronter les membres du conseil 4 et a ensuite, vaincu le maître.
— Alors...
— Oui. À titre d'aujourd'hui, il est le maître de l'institut toute entière.
Elle soupira, se frotta le bras. Tout ces changements ont eu un impact sur elle, mais également, sur le système de l'école. Avec un maigre sourire, Roseille ne pouvait s'empêcher de culpabiliser. Elle se sentait responsable de tout. Elle avait été certes, un peu trop dure avec lui depuis longtemps, toutefois, elle le faisait dans l'intérêt de protéger son petit-frère du mal extérieur. Aujourd'hui, il ne ressemblait en rien de ce petit garçon tout timide et adorable.
Contrairement à avant, où il l'écoutait un minimum, aujourd'hui, Kassis renvoyait sa sœur avec dédain. Son coeur était renfermé, il était enfermé dans une sphère emplit de haine, de détermination, d'envie d'être le meilleur partout. Et à présent qu'il était maître du club de ligue, il avait instauré une règle ; les membres devaient suivre un programme d'entraînement intensif. Quiconque n'arrivait pas à tenir ou n'arrivait pas à remonter ses scores pendant des combats de pokémon, serait renvoyé.
Victoria, promit à Roseille qu'elle ferait tout son possible pour discuter avec Kassis. Avec un sourire résolu, elle se mit en tête d'aller chercher son ami qui avait remprunté la mauvaise direction à prendre. Si sa sœur s'en voulait, se sentait coupable de son changement radical, la gothique était tout aussi impliquée dedans.
Traversant les portes qui s'ouvrirent automatiquement, elle fut happée par un inconnu. Celui-ci, était aussi grand qu'elle en taille, il avançait avec un grand sourire. Par dessus son uniforme, il avait une longue veste souple noire et dorée, et un long tissu violet qui descendait à ses tibias.
— Eh bien, eh bien.. C'était poignant de voir ça.
Les portes s'ouvrirent derrière Victoria. Elle entendit un « Urk ! » audible et elle devina que Roseille n'avait pas du tout l'air enjouée de voir ce type.
— C'est donc toi, la nouvelle élève, hein ? Celle qu'on raconte qui a une haute estime pour notre cher maître ?
— Quelle incroyable surprise, pile-poil la personne à éviter de fréquenter ! S'exclama théâtralement Roseille, une grimace bien visible et sa main devant sa bouche. Victoria, allons-nous en.
— Allons ! Laisse-moi me présenter ! Soupira l'inconnu, vexé.
La dresseuse de Paldea jongla des yeux entre eux, confuse. Elle laissa parler.
— C'est Irido. Et c'est le pire. Lui désigna Roseille de la main blasée. Il figure en tant que les meilleurs dresseurs de l'académie... et a été le maître du club de ligue. Plus maintenant.
En poursuivant les présentations, Roseille fixa Irido de travers. Sur la défensive, elle continua :
— Et elle, c'est Victoria. Elle vient de Paldea, pour un échange scolaire. Et elle est mon amie et_...
— Et Kassis ? Interrompit Irido, très sérieux. T'es amie avec lui ?
— Tout à fait. Pourquoi cette question ? Lui demanda en retour Victoria.
Le jeune dresseur croisa ses bras, plissa ses yeux et eut un sourire au coin de ses lèvres.
— Pour savoir. Dit-il, ce qui paraissait bien étrange pour la jeune fille et Roseille. Et si je te montrais un peu le fonctionnement d'ici ?
Aussitôt, Irido se déplaça et fit signe de le suivre. Victoria ne trouva rien à redire et écoutait ce garçon, bien que Roseille lui demandait d'être prudente avec lui. Et que si nécessaire, elle ne devait surtout pas hésiter à le gifler si besoin. La gothique acquiesça, considéra le conseil de son amie.
Si elle lui avait dit cela, ce n'était pas pour rien.
L'ancien maître de la ligue expliqua comment se déroulait le club. Pour l'adolescente, le principe était simple et absolument pas compliqué. Toutefois, comme avait énoncé Irido, le fait qu'elle soit une élève étrangère pourrait l'empêcher de s'inscrire dans leur système. Pour la noiraude aux mèches violettes, elle se fichait pas mal d'y être. Tout ce qu'elle voulait, c'était de parler à Kassis.
D'un œil très attentif et à la fois observateur de Irido, le jeune garçon esquissa un sourire, vu clair dans les pensées de la nouvelle. Il croisa ses bras derrière son crâne. Tout à l'aise, détendu, il l'invita à le rejoindre à la cantine, dans une vingtaine de minutes.
Pendant son temps libre, Victoria voulut chercher son ami, sans réel succès. Grâce à l'alarme de son motismart, elle se hâta ensuite pour rejoindre Irido. Elle n'avait pas une grande faim, toutefois, la dresseuse devait bien avouer que ce type était plutôt sympa, un peu trop relax à son goût, détaché de toute négativité. Après avoir emprunté l'ascenseur, elle finissait par arriver à la cafétéria. Les murs étaient en bois clair, comme les tables. À cette heure-ci, étonnamment, il y avait peu d'élèves. On pouvait seulement entendre les cuisiniers en train de s'atteler à leur tâche, préparant le repas du midi.
— Ah, te voilà. Viens, assieds-toi ici.
Avachit sur la table, les bras croisés, sa tête entre, Irido adressa un sourire amical à Victoria, qui lui rendit l'appareil. Elle s'exécuta, tira la chaise qui était à coté de lui et s'asseyait.
— Commande ce que tu veux, fais-toi plaisir !
— Mmh. Merci.
L'adolescente saisissait le menu qui était sous ses yeux. Il y avait une belle liste de pâtisseries, ou de boissons. Tout avait l'air succulent. Irido lui donnait quelques conseils et avis concernant des plats, lorsque soudain, la porte s'ouvrit, avec quatre personnes qui rentraient.
Victoria écarquilla ses yeux.
— Ouah ! L'élite 4 en complet ! Et le maître est aussi là ! S'époustoufla un élève.
— Kyaa ! Le plus beau jour de ma vie ! Rajouta une fille, au bord de l'évanouissement.
Sans remarquer qu'il y avait une nouvelle, Kassis dévisagea avec ennuie Irido, de l'autre bout de la table.
— Pourquoi faire appel à nous, ici ? T'as pas autre chose à foutre ? Comme je ne sais pas, t'entraîner ? C'est peut-être à cause de ça que tu as perdu contre moi. Lui critiqua Kassis, condescendant.
— Ouah. Calmos. J'avais simplement envie de vous inviter à manger un bout. Se défendit Irido, avec un rictus au coin de ses lèvres. Histoire de faire autre chose que des combats.
Un soupir irrité traversa les lèvres du maître de la ligue. Les sourcils froncés, il tiqua sa langue sur son palais.
— Quelle perte de temps. Tu me fais perdre de mon temps. Râla t-il.
— C'est relativement vexant pour ton amie. Hein, Victoria ?
Les yeux de Kassis s'arrondissaient automatiquement au nom qui venait d'être mentionné. Il releva vivement sa tête, et, enfin, réalisa qui était assise de son camarade du conseil 4. Elle était là, avec un sourire timide, mal à l'aise, qu'un inconnu vienne enrouler son bras autour de ses bras.
Habillée de l'uniforme de l'Institut de Myrtille, les cheveux détachés, avec une tresse qui reliait ses mèches à l'arrière, son maquillage violet et clair, elle avait toujours la peau blanche. Elle n'avait absolument pas changé depuis la dernière fois. Elle avait toujours son jolie minois, son sourire délicat et polie.
Le coeur du garçon battait à la chamade, tellement qu'il était stupéfait de la voir ici. Kassis eut un mouvement de recul, le timbre de sa voix, était légèrement suraiguë, tellement qu'il ne s'attendait pas à la voir dans son école.
— V-Victoria ?!
— Ca... fait longtemps, Kassis. Dit-elle doucement, avec un petit sourire.
Le maître de la ligue se mordit les lèvres, se repositionna et s'éclaircissait la gorge.
— Que fais-tu ici ? Voulut-il savoir.
— Un échange scolaire. Répondit-elle.
— Vraiment... ? Lança Kassis en direction de Taro.
Sa camarade hocha la tête. La rose lui confirma ceci, que c'était tout vu avec le directeur.
— Et donc, rebondissait vivement Irido, elle voudrait rejoindre le club.
— Pardon ? S'offusqua Taro en fronçant des sourcils. Ce n'est pas dans les règles ! Ce n'est pas une élève officielle chez nous !
— Ne sois pas si stricte, elle en a tellement envie. Insista Irido qui attrapa une des mèches noires et violettes de la nouvelle entre ses doigts.
Victoria fronça des sourcils en même temps que Kassis. Ce toucher était un peu de trop.
— S'il te plaît, ne me touche pas les cheveux. Lui commanda poliment Victoria. Et je n'ai jamais demandé à rejoindre votre club.
De ses yeux dorés, perçant tel un aigle, Irido jaugeait la jeune fille et son supérieur qui l'avait détrôné il y a quelques mois. Il esquissa un sourire au coin de ses lèvres et se redressa confortablement sur sa chaise, son dos contre le dossier.
— Tes cheveux sont si soyeux, Victoria. Et tu sens... hmmm. La lavande ? Ça y ressemble. C'est apaisant.
Kassis grinça des dents, se rapprocha un peu plus de la table et, plaqua brutalement sa main à plat contre. De suite, tous les regards se dirigèrent sur lui. Ses épaules montaient et descendaient à une allure peu régulière et sa respiration l'était aussi.
— Lâche-la. Respecte-la.
— Eh bien, pourquoi tu es si énervé ? Elle est mon amie. Lança Irido en masquant son amusement, alors qu'il plaça une main sur l'épaule de Victoria.
Elle soupira, lui retira la main d'elle.
— Deuxième fois, je te prierais de ne pas me toucher. Répéta t-elle, plus dans un soupir agacé.
— Tu es tendu. Fit remarquer l'argenté à son maître de ligue, toujours joueur et en ignorant Victoria.
Immédiatement, Kassis grinça des dents, se redressa, tenta de se canaliser un minimum alors que les trois autres à coté de lui le regardait, étonnés. Taro reprit la conversation sur le fait qu'elle était contre Victoria entre dans le club, que ceci n'était pas inscrit dans les règles. Irido lança alors un petit vote. Lui et un autre du membre était pour tandis que les deux filles étaient contres. Ce qui laissait le choix ultime à Kassis.
Ce dernier, fixait intensément Victoria. Et elle faisait de même, son coeur tambourinait anormalement dans sa poitrine.
— ...Peu importe qui j'affronte, car je ne perdrais pas.
— Et voilà ! Bienvenue Victoria. Chantonna Irido, satisfait.
Alors que Kassis se dirigeait vers les portes, il s'arrêta net en entendant un compliment adressé à son amie. Il pivota sa tête, observait par-dessus son épaule et ce qu'il vit, débloqua beaucoup de choses en lui.
De la colère. De la frustration. Mais en même temps, de la jalousie.
— Fais « aaah » ma mignonne. Dit Irido alors qu'il tendait une culière vers les lèvres de Victoria, comptant lui faire goûter quelque chose. Sans doute du yaourt.
Victoria reculait avec sa chaise, le dévisageait sévèrement et, soudainement prise par le bras, fut tirée, embarquée autre part, laissant tout les autres dans la cafétéria.
— Que... Kassis ?! S'écria Taro, ahurie.
— Ahhh. Je m'en doutais. Souriait Irido, très fier d'avoir réussi son petit manège.
Les portes se verrouillèrent et, aucun ne purent entendre autre chose. Kassis tirait Victoria par le bras, si fort, qu'il ignorait les protestations de la noiraude aux mèches violettes. Une fois dans un couloir vide, il vint la plaquer contre le mur, haletant. Les suspensions LED au-dessus d'eux étaient si aveuglant que, la jeune fille se força de regarder dans les yeux le dresseur originaire de Septentria.
Ce silence, suffoquant, elle n'en pouvait plus. De plus, il avait beau l'avoir collé dos au mur, sa main était chaude – dû moins, seul pouce hors du gant rouge. Il tremblait légèrement, et, sa jambe tressautait sous la nervosité. Inquiète, Victoria se risqua.
— Ka....ssis ?
Aucune réponse. Il desserrait lentement sa prise. La paume du garçon se glissait par-dessus les phalanges de la jeune fille, en une caresse douce et chaude. Ce geste, si affectif et très tactile fit rater un battement de coeur à Victoria.
Cette fois-ci, Kassis ancra ses orbes dorées dans ses iris violets. La respiration de la dresseuse devint lourde, chaude et irrégulière. Il était un peu plus petit qu'elle en taille et malgré ça, comparé à son ancien lui, son ami avait gagné en assurance. En confiance. Il avait changé. D'une part, il fallait l'avouer, elle lui faisait un mal de le voir aussi arrogant, agressif et d'une autre part...
— Victoria.
— Oui... ?
— Te laisse pas faire!
Il explosait. Il la fusillait du regard. Son cri la faisait tressaillir puis, sans prévenir, le dresseur originaire de Septentria vint placer ses mains sur les joues de son amie et rivale qu'il n'avait jamais cessé de penser depuis leur rencontre. De nouveau, le coeur de Victoria s'affolait et, d'un coup, elle pouvait sentir le sang lui monter.
— Personne ne doit te toucher ! J'aime pas ça, merde ! Et encore moins avec ce... Cet imbécile !
— De... de quoi tu parles ?
— De Irido ! Grogna t-il. Il n'avait aucun droit de te toucher !
Après cette confession, Victoria écarquilla ses yeux et ouvrit ses lèvres. Aucun son ne venait à sortir de sa bouche. Elle était stupéfaite. Sans voix. Et enfin, elle voyait clair.
Il était jaloux.
— Et tu es en train de me toucher, là. Dois-je t'interdire ?
En rentrant dans son jeu, elle vint placer ses mains sur les siennes, le faisant face. Et très vite, Kassis grimaça et à son tour, il rougissait violemment. Dans un élan précipité et presque affolé, il les retira, s'écarta d'elle, attrapa sa mèche et la frotta nerveusement entre ses doigts.
— J-Je... Ouais, je n'y ai pas le droit.
— Je ne te t'ai pas repoussé...
Un sourire au coin de ses lèvres, Kassis murmura faiblement, plus pour lui-même.
— Pourquoi ?... Parce que je suis différent ?
Il se redressa, passa une main sur sa hanche.
— Je ne suis plus ce garçon faible que tu as connu. Lui affirma Kassis, très sérieux.
— Oui. J'ai... J'ai remarqué.
— J'ai très envie de t'affronter de nouveau. Mais tu dois me promettre de ne pas perdre contre les autres avant notre match. Compris ?
Victoria esquissait un sourire déterminé. Elle leva sa main vers lui, acceptant de sceller leur promesse à travers ce geste.
— Compte sur moi.
Satisfait, Kassis lui rendit son sourire et serra leur main. Avant qu'ils ne se séparent, Victoria le retint par le bras.
— Quoi ?
— Je... Est-ce que je peux te demander une petite...faveur ?
Sa bouille suppliante le fit perdre son sang-froid. Kassis fronça des sourcils, rougissait et se demandait ce qui pouvait la mettre dans cet état-là. Bon sang. Alors qu'il avait la haine d'avoir perdu contre elle, qu'elle avait obtenu tout ce qu'il désirait, il n'arrivait pas du tout à rester indifférent.
Comment pouvait-il lui dire non, face à son jolie minois ? Elle n'avait pas changé. Victoria était et représentait toujours un trésor impossible à extraire de la terre. Elle était un véritable petit bijou dans cette société. Son coeur battait à tout rompre et bien qu'il ne pouvait ignorer le dilemme dans ses pensées, il ne pouvait pas oublier tout les bons moments passés avec elle.
En dépit de sa haine, il l'aimait toujours autant. Il voulait se montrer si fort. Être à la hauteur de ses estimations. Être imbattable. Lui être supérieur. Son coeur avait tellement noirci depuis sa défaite contre elle, contre Ogerpon. Si Victoria perdait contre lui, serait affligé, il rirait de la situation, lui tendrait sa main. Voudrait d'elle, la traiter avec douceur, lui faire comprendre qu'il était son petit Roi. Le meilleur dresseur du monde.
C'était impossible de la détester. Victoria était bien trop adorable.
— ...Et qu'est-ce que tu veux ? Lui questionna t-il, à l'écoute.
— euhm.. tu...vas trouver ça un peu.. absurde mais...
Elle soupira, serra sa chemise blanche. Elle le confronta.
— Est-ce que c'est possible que je ne porte pas d'uniforme ? Je ne me sens pas à l'aise dedans.
— ....................Rien que ça ?
— Oui.
— Tu veux porter tes robes que t'aimes tant ? Ici ?
— Oui.
— Tu ne plaisantes pas ?
— Non.
Un court silence s'abattit entre eux. Et après quelques secondes, Kassis pouffa, tourna sa tête, plaça sa main devant sa bouche, essaya de masquer son envie de rire de sa demande, plus que inattendue. Victoria gonflait ses joues, croisa ses bras, resta sur ses positions et grommela, très sérieuse.
— Ne te moque pas. C'est une VRAIE demande, Kassis !
— C'est juste que... C'est pas vraiment à moi de faire une telle recommandation au directeur. S'expliqua t-il, en retenant ses rires.
— Pff. C'est ennuyeux. J'aime pas ça. Mais bon, si c'est la règle...
Avec une mine vexée, Victoria fixait ses chaussures. Kassis le remarqua, grimaça, passa une main sur sa nuque, souffla.
Impossible de lui refuser quoi que ce soit. Et son petit démon lui susurrait qu'il devrait faire cet effort d'en discuter avec le directeur. Si elle était contrariée, elle pourrait mal se battre. Et peut-être même elle ne pourra pas l'affronter ou bien pas à fond. Et ça, ce serait dérangeant.
— J'vais voir avec lui. J'te tiendrais au courant.
— Vraiment ? S'étonna Victoria, surprise et ravie de sa décision.
— Ouais.
— Merci beaucoup Kassis, t'es le meilleur ! S'exclama la gothique, submergé par le bonheur.
Il rougissait, lui tournait le dos.
— Ne crois pas parce que c'est toi que je fais ce traitement de faveur. J'le fait uniquement parce que tu ne te donnera pas à fond pendant les combats de pokémon.
— Hmmmm. Se contenta de répondre Victoria, absolument pas d'accord avec cette justification.
— Et je ne le fais pas non plus juste parce que tu es adorable quand tu es contente.
Aussitôt, Victoria vint rougir. Elle observa Kassis s'éloigner en se tapant un sprint en la laissant derrière lui. Elle l'avait bien entendu ? Oui. Et la manière avec laquelle il est partit, laissait sous-entendre qu'il était bien embarrassé d'avoir prononcé ces choses à voix haute.
Bien au fond de lui, il n'avait pas totalement changé. Il y avait encore une partie de son ancien lui qui était caché. Et rien que de savoir ça, apaisait l'adolescente, qui put dormir tranquillement ce soir, l'esprit plus allégé.
Au lendemain matin, Roseille l'avait attendu, toutes deux avaient été déjeuner – sans Kassis. Irido était venu les voir, avait insisté à la nouvelle à le suivre, pour remplir son formulaire d'inscription du club. Alors qu'ensemble, ils se dirigeaient vers un comptoir administratif, la réceptionniste était ferme et autoritaire, leur refusait la demande, bien que Irido figurait parmi l'élite des 4.
— Allez, faites un effort. Pour moi. Insista l'argenté, qui prit appuie avec son coude sur le comptoir blanc.
— J'ai dit non.
Victoria soupira. Tous deux étaient têtus et n'allaient pas abandonner de si peu.
— Ils sont là.
Reconnaissant la voix de Roseille, la noiraude aux mèches violettes se tourna et aperçu avec son amie, Kassis. Il se rapprochait, les poings serrés. Très vite, Victoria comprit que sa sœur a été le prévenir du risque de refus. Et comme il était le maître du club de ligue... Cette femme n'aura pas son mot à dire s'il lui donnait un accord de vive voix.
Elle et l'adolescent s'échangèrent un regard. Et très vite, Victoria rougissait, en se rappelant de hier. De ses touchers si doux, du fait qu'il la trouvait mignonne. Et aujourd'hui, elle avait obtenu l'accord de porter des habits qui lui plaisait : une robe noire, avec des motifs de lune, des étoiles, des écritures qui laissaient croire à un sortilège de sorcière. Des manches longues, aérées. Des collants en résilles et ses bottines noires. L'adolescente glissa sa mèche rebelle derrière son oreille, en s'interrogeant s'il allait complimenter sa tenue.
Elle était toute récente. Une nouvelle acquisition. Dès que la gothique relevait ses yeux pour l'admirer, elle crut distinguer sur ses joues, une légère rougeur, qu'il essayait de se débarrasser, pour se concentrer à son échange avec l'adulte. Une fois que celle-ci obéissait, Irido ne put retenir de lancer une petite pique moqueuse.
— Eh bien, voici ton preux chevalier qui vient t'aider, pas vrai ?
Victoria lui lança un regard noir.
— C'est la moindre des choses qu'il soit venu donner son accord pour que je l'affronte.
— Et tu t'es faite toute belle, c'est pour quelle occasion ?
À force de venir empiéter sur sa zone intime, la dresseuse de Paldea roula des yeux, se contenta de lui répondre, en restant polie :
— J'ai eu la permission de m'habiller comme bon me semble.
— Oh ouais ? Par qui ?
— Par le directeur. Intervint Kassis, sèchement. T'as d'autres questions lourdes à lui poser ?
Irido eut des yeux ronds, se détacha du comptoir, enfouissait ses mains dans les poches de sa veste, se rapprocha de Kassis. Plus grand que lui en taille, dans la provocation, l'argenté lui balança :
— Tu sais, pas besoin de répondre pour elle, mon amie a une voix.
— Eh bien, tu ne la connais pas suffisamment pour savoir que tu la déranges. Fiches-lui la paix et va t'entraîner.
Avec un mordant sans pareille, Kassis le fusillait du regard. Si c'était possible, on aurait presque cru qu'il pouvait lui tirer dessus s'il avait une arme ou quelque chose. La pression redescendait très vite, après que Kassis lui tourna le dos.
— Sur ce, j'ai à faire.
— K-Kassis... L'appela sa sœur, mal à l'aise.
— La ferme.
Sans lui laisser une opportunité de parler, le jeune dresseur entreprit de s'éloigner que, Victoria le stoppa à son tour.
— Kassis !
Aussitôt, il s'arrêta, ce qui épata Roseille et Irido.
— Est-ce que... Ce midi... tu veux bien qu'on mange ensemble ? À la cafétéria ?
Irido et Roseille se regardèrent simultanément, bluffés et se tournèrent ensuite vers leur maître de la ligue, très intéressés par sa réponse. Ce dernier, se raidit et sans même se daigner à se retourner, il répondit machinalement :
— Non.
— Mais... ça me ferait plaisir de te parler. Surenchérit Victoria, attristée.
— Je n'ai pas le temps de manger. Ni de discuter.
— Hein ? S'étonna t-elle.
Maintenant qu'il lui mentionnait cela, elle devait bien avouer qu'il avait minci. Et ses cernes violacées... Il travaillait beaucoup trop, au point de négliger sa propre santé. Et ça, elle ne voulait pas que ça s'empire. Alors qu'elle voulait le forcer, la gothique constata qu'il n'en faisait que à sa tête et il partit en prétextant un « Si tu gagnes contre les autres, je verrais ça. ».
Décidé de vite boucler ses combats contre l'élite 4, Victoria se prépara mentalement à affronter les autres.
Ayant vaincu les deux premiers, Victoria se sentait épuisé. Ils étaient à deux lieux différents, la marche, les dresseurs qui la happait, tout ça était crevant. Le soleil se couchait à l'horizon. Alors que Victoria marchait avec son Miascarade, en direction des dortoirs, elle repéra quelqu'un boiter dans les couloirs.
Alors qu'elle voulut se rapprocher, elle écarquilla ses yeux en reconnaissant la silhouette. Seul, à affronter ses douleurs internes, Kassis s'appuyait contre le mur. Il transpirait excessivement, pantelait. Chaque pas qu'il effectuait, s'alourdissait et il avait le tournis.
— Kassis ?!
Il eut un rire affaibli. Il secouait sa tête. Perdu dans son propre monde, il fermait ses paupières.
— Putain... Et maintenant... J'hallucine qu'elle m'appelle...
— Kassis ! Hé !
Le sol se dérobait sous ses pieds. Le jeune garçon perdit l'équilibre. Son champ de vision devint de plus en plus flou et il n'arrivait plus à rester lucide. Victoria, dans la précipitation, rattrapa Kassis, lui évitant de tomber par terre. Paniquée, elle l'appelait, porta sa main sur le front de son ami et écarquilla ses yeux.
Il était brûlant. Fiévreux. Et sa respiration était de plus en plus lente, difficile.
— Tiens bon ! Je t'emmène dans ta chambre ! C'est laquelle ?
À moitié conscient, il lui donna le numéro, avant de perdre conscience.
Quelques minutes plus tard, il se réveilla. La pièce était plongée dans une lumière tamisée, et il pouvait sentir une chaleur maintenir sa main gauche. Difficilement, péniblement, il cligna des paupières et tourna sa tête. Étonné, il aperçut Victoria, à moitié endormie sur une chaise de son bureau. Son coeur rata un battement alors qu'il recherchait une explication.
Que faisait-elle ici ? Dans sa chambre ? À lui tenir la main ?
Alors qu'il recherchait des réponses, il eut subitement une migraine et il grommela, poussa un juron, ce qui fit immergée Victoria de son sommeil. Très vite, elle se ressaisissait et resserra de plus belle la main du dresseur originaire de Septentria.
— Tu es enfin réveillé ! Bon sang, tu m'as inquiété !
— ...
— L'infirmière m'a dit que tu étais en hypoglycémie ! Bordel, Kassis, tu n'as rien mangé ce midi !? S'emporta t-elle.
Prostré dans sa douleur, Kassis opta pour garder le silence. Il évitait de affronter le regard sérieux de Victoria.
— Tu vas me faire le plaisir de manger quelque chose de plus consistant avant de dormir. OK ?
— ...Non.
— Si ! Je ne veux pas te revoir dans cet état ! Sérieusement, pourquoi tu vas aussi loin ?!
Les sourcils froncés, Kassis retira violemment sa main de la sienne, ce qui la surprit.
— Si c'est pour m'faire des leçons, tu peux dégager ! Lui hurla t-il. J'ai pas besoin de toi comme infirmière !
— Et moi je ne veux pas te revoir dans cet état ! J'ai eu tellement peur pour toi ! Je veux savoir pourquoi tu_...
— Parce que ! Le temps est précieux ! J'dois rester fort ! Sinon ! Tout ce que j'ai fait jusqu'ici ! Tout mes putains d'efforts ne serviront à rien ! Éclata t-il.
Dans la frustration, Kassis frappa son poing contre le matelas. Victoria écarquilla ses yeux et considéra la réaction de son amie, choquée. Le maître de la ligue reprit difficilement son souffle, la regarda très sérieusement, les yeux presque larmoyant. Finalement, après quelques secondes, qui parurent longues, il ajouta :
— J'veux pas de ta pitié.
— Si...je m'inquiète pour toi... ce n'est pas de la pitié. C'est...parce que...je...tiens à toi.
Victoria baissa ses yeux, rougissait, se sentait honteuse que sa voix paraisse aussi faible. Son coeur battait à la chamade, et elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle se sentait aussi oppressée. Elle repensait à hier. Et aux autres fois. Chaque moments passés avec lui étaient si précieux, inoubliables.
— Tu... Ne m'as jamais répondu à mes lettres. Appuya t-elle. Et...pourtant.. tu les as gardés. Tu les as alignés. Sur ton bureau. Dans un coin. Avec tes... réponses...
Kassis écarquilla ses yeux. Instinctivement, ses yeux dorés se dirigeaient vers son bureau, bien en désordre, avec pleins de manuels sur les pokémons, sur les combats et stratégies. Et oui, comme elle avait mentionné, il y avait ses lettres. Et par dessus, des brouillons, lâchement abandonnés. Sa corbeille était remplis de papiers chiffonnés.
Un frisson d'embarras s'empara de lui. La crainte qu'elle ait osé lire ses brouillons le rendait tout étourdit. Comme si elle avait deviné le fond de ses pensées, elle eut un petit sourire désolé.
— Je n'ai lu qu'une ligne, et je me suis dit que c'est inapproprié que je fasse ça sans ton accord.
— ...Vic'...
— J'ai battu deux membres du conseil 4 aujourd'hui. Je terminerais les autres demain. Et... je te laisse tranquille, vu que tu n'as pas besoin de moi.
En camouflant sa peine, Victoria se leva. À peine eut-elle le temps de se tourner, qu'on venait lui saisir sa main. Surprise, la noiraude se retourna vivement, considéra son ami qui avait la tête baissée. D'une voix brisée, presque suppliante, il murmura faiblement.
— ...reste encore un peu. J'suis désolé de m'être emporté comme ça avec toi. C'est juste que... je... Je ne veux pas que tu t'inquiètes pour moi.
— C'est raté.
— ...Exceptionnellement... je t'accorde de manger avec moi ce soir.
Un sourire se dessinait sur les lèvres de Victoria.
— En tête à tête ?
— ...Qu'importe.
L'envie de le titiller lui venait à l'esprit. Elle aurait pu très bien dire « invitons Roseille et Irido », cependant, étant quelqu'un de raisonnable, et compte tenu de la situation, il serait plus favorable de ne pas le brusquer. Doucement, la gothique posa sa main sur la sienne, acquiesça.
— Je vais nous ramener quelque chose. Tu veux quoi ?
— Qu'importe.
— Tu ne m'aides pas. Tu n'as pas d'allergies ?
— Pas vraiment, non.
Un soupir s'échappa de ses lèvres. Elle retira doucement sa main de la sienne.
— Bon. Je vais voir ce que je peux faire...
— Attend...
La dresseuse de Paldea le regarda et, surprise, fut de nouveau prise par la main et ce qui se suivait, la prit au dépourvue. Avec une douceur innée, elle pouvait sentir une chaleur se poser directement sur le dos de sa main. Les lèvres de Kassis s'y étaient posées contre, les yeux fermés.
Son coeur martelait bruyamment dans sa poitrine et sans crier gare, ses joues s'empourprèrent. Victoria écarquillait ses yeux, le laissait faire. Une fois qu'il décollait ses lèvres de sa main, un sourire espiègle apparu sur ses lèvres et d'une voix, presque rauque et épuisée, il intima :
— Tu m'avais dit que tu ne m'avais pas repoussé hier. Ce genre de toucher, j'y ai le droit ?
— ...Tu...viens de le faire, sans...me demander... Balbutia t-elle, rouge pivoine.
— Je te l'ai dit, Victoria...
Je ne suis plus le garçon faible et timide que tu as connu.
Il n'y avait aucun autre échange pendant le repas. Simplement un « bon appétit », « merci », « bonne nuit ». Et pour Victoria, la nuit était très mouvementée. Elle n'avait cessé de cogiter dans son lit attribué. Elle rougissait constamment en repensant constamment à Kassis. Timidement, elle venait apporter la main qu'il avait embrassé plus tôt vers sa bouche et elle ferma ses yeux, en poussant un soupir embarrassé.
Impossible qu'il ne quitte ses pensées après ça. Comment pouvait-elle garder la tête haute, si elle le revoyait demain ? Elle espérait de tout coeur qu'après leur affrontement, il puisse retrouver son équilibre. Retrouver son sourire sincère, l'entendre de nouveau rire, être ouvert. Ne plus être arrogant. Parce que sa gentillesse, elle l'aimait plus que tout.
...Et peut-être aussi son coté entreprenant. Il y avait une dose de surprise qui avait su la charmer encore plus.
Comme convenu, la jeune fille quittait les dortoirs après son réveil. Après avoir suivi quelques cours obligatoires, l'adolescente se préparait à affronter les deux derniers membres du conseil 4 : Taro et Irido. Elle surprit une conversation entre des élèves qui parlaient de Kassis. Intriguée, elle dû ralentir ses pas pour tendre l'oreille.
— Ce type m'fous les jetons ! Tu sais qu'il a renvoyé Théo ? Jusque parce qu'il n'a pas fait cinq combats de pokémon dans le club ?
— Et ses discours à la noix sur « être fort », c'est du pipeau ! Rouspéta un garçon, qui se penchait pour récupérer une canette du distributeur. Il a prit la grosse tête. Déjà que je ne pouvais pas le blairer avant, alors là ? On lui fait une remarque, on est mort !
Attentive à leur conversation, tout en restant discrète, Victoria resta cachée derrière le mur qui séparait la partie des couloirs menant aux salles de classes, aux casiers et à la salle de repos. Un son métallique s'élevait dans l'air, dénonçant que l'adolescent venait d'ouvrir sa boisson. Il portait son jus à ses lèvres, laissant parler son camarade.
— Ca, tu l'as dit ! Avant, je m'amusais tellement à lui laisser des insultes sur papier dans son cahier ! Ou encore à taguer son casier !
— Merci de me rappeler la gifle monumentale de Roseille sur ma joue. Mauvais souvenirs. Souffla celui qui buvait.
C'était de trop. Apprendre que son ami avait été harcelé avant, la rendait complètement hors d'elle. La gothique se sépara du mur, avançait directement jusqu'à eux, la tête haute, prête à les sermonner. Personne ne devait subir un tel traitement juste parce qu'il était différent. C'était injuste, cruel.
Et rien que de savoir que Roseille a put les surprendre et leur avait foutu la trouille, faisait remonter l'estime que Victoria avait pour elle.
— Ca vous amuses ? Cracha Victoria, sur un ton sévère.
— Uh ? T'es qui toi ? Demanda l'élève qui était un peu plus rond que son camarade.
— La nouvelle, t'sais, celle qui participe à l'échange scolaire. Lui expliqua l'autre en abaissant sa boisson. Il la reluquait et eut un sourire au coin de ses lèvres, une lueur malicieuse et perverse animait dans son regard. Hé, t'es plutôt canon tu le sais ?
— Au lieu de râler dans vos coins en pestant sur Kassis, vous devriez plutôt vous excusez pour le mal que vous lui avez fait.
En l'espace de quelques secondes, les deux garçons éclatèrent de rire, ce qui résonnait dans les couloirs, attirant ainsi, l'attention de quelques passants, qui n'osaient venir intervenir.
— Ahaha ! Elle est bonne celle-la ! Nous excuser de quoi !?
— Tiens-moi ça. Commanda l'élève plus grand, en confiant sa boisson à son ami, il se rapprocha de Victoria. Tu peux répéter ma mignonne ? Ou t'as quoi ? T'es follement amoureuse de Kassis ou quoi ? T'sais, ce gars, il ne t'apportera rien. Et tu l'sais pourquoi ? Ahahah. Car c'est un putain de demeuré, là !
Violemment, se fichant de faire du mal à une fille, il la poussa, ce qui fit repousser vers l'arrière Victoria. Celle-ci, demeura impassible face à cette affirmation et resta sur ses positions, déterminée. Elle se répéta, plus fermement, ses yeux violets, menaçant d'aller étrangler ces harceleurs.
— Demeuré, t'as dit ? Souligna la dresseuse de Paldea en haussant un sourcil. Quoi ? T'assume pas qu'il te met une raclée dans un combat de pokémon ? Ou t'es complètement dégoûté qu'il t'ait surpassé dans un domaine que tu te pensais imbattable ?
— Putain, mais t'es une vraie garce toi !
— Je sais que la vérité peut blesser, mais de là à vivre dans le déni, tu me fais presque de la peine...
En se fichant éperdument de la réaction de se dernier – au contraire, elle avait déjà calculé qu'il craque et vienne s'en prendre à elle, Victoria recula sa jambe droite, pivota légèrement son corps sur le coté, prête à réceptionner ce poing qu'il préparait à lui lancer.
Mais qui fut soudainement stoppée par l'intervention de quelqu'un. Dos à elle, Victoria était surprise de constater que Kassis était là. À tenir fermement la main de son ex-harceleur. Ne pouvant apercevoir son visage, la gothique eut un léger frisson, ressentant toute la colère qu'il dégageait à cet instant précis. Sa voix, était bien plus grave, plus agressive.
— Tu oses lever ta main sur elle ?
Le teint livide, conscient qu'il avait été arrêté par quelqu'un de très important hiérarchiquement, l'adolescent eut sa voix qui devint chevrotante :
— K-K-Kassis ! C'est elle qui... Qui m'a cherché ! C'est une garce et_
— T'as dit quoi ?
Le visage de Kassis devint plus sombre, sa mâchoire se contractait et ses sourcils se froncèrent. Ses yeux révulsaient, il était furieux par ce qu'il venait d'entendre. Il serra plus fermement la main de l'élève de l'académie qui piaillait, gémissait, suppliait qu'il le relâche.
— Victoria est tout sauf une garce, grogna Kassis, avec une rage qu'il cherchait à contrôler. Et pour t'être montré aussi violent avec elle, j'imagine que tu ne vois aucun inconvénient à dégager d'ici pour violence envers les étudiants ?
— Hein ?! Je... Non !
Le dresseur aux cheveux attachés violet et noirs relâcha sa prise, soupira et dévisagea les garçon qui prirent immédiatement la fuite. Victoria fronça des sourcils en les observant faire.
— Ce sont les pires.
— ... Pourquoi tu... Commença doucement Kassis, qui zieuta vers elle, avant que quelqu'un n'applaudisse et les interrompes.
— Wouhou ! C'était légendaire ! Une véritable scène de chevalier avec sa princesse ! Chantonna Irido, tout impressionné.
Il se rapprocha et se mit entre eux deux.
— C'est certain que après ça, ta popularité va monter d'un cran, champion.
— ...Je me fiche de ça. Soupira Kassis en fermant ses yeux, pas gêné ni touché par ce compliment.
— Tu dois beaucoup tenir à ta Victoria pour avoir couru comme ça, en nous lâchant. Commenta Irido avec un sourire amusé.
À cette mention, Kassis serra ses poings, sa jambe gauche se mit à tressauter nerveusement. Il soupirait, fermait ses yeux, laissa ses camarades le rejoindre en courant, Taro, à bout de souffle, s'appuya sur ses cheveux.
— Pff...pfff... Pourquoi tu t'es mit à courir comme ça, Kassis ??? Il s'est passé quoi à la fin ? Voulut savoir la rose.
— Une dispute. Répondit sa camarade à la peau foncée, en réajustant ses lunettes.
— Il a foncé comme un fou ! Rajouta un avec une tenue de chef cuisinier, en plaçant sa poêle par-dessus son épaule.
Avec ces confirmations, Victoria rougissait énormément. Kassis l'avait vu en train de faire face à ses anciens harceleurs, et, par la panique ou l'indignation, il avait foncé pour la rejoindre ? Cette idée était complètement dingue et son coeur battait à la chamade. Son ami et maître de ligue se calma, se recomposa et lui lança un bref regard, qui ne laissait place à aucune douceur.
Chose qu'elle aurait aimé qu'il lui montre. Qu'il soit inquiet. Qu'il veuille s'assurer de son bien-être.
— Il te reste encore deux à affronter. Ne me fais pas attendre, depuis toute la nuit, je n'ai cessé à penser à notre match.
— Je... OK...
Incapable de prononcer autre chose, la noiraude aux mèches violettes baissa ses yeux et se motiva pour remporter ses autres combats. Elle devait faire vite.
Le temps lui était compté.
Après avoir vaincu Taro et Irido, la dresseuse dû se rendre vers la réception afin de s'inscrire pour affronter le maître de la ligue. Sur une grande plateforme à l'extérieur, la soleil se couchait à l'horizon et quelques gouttes de pluie tombait finement sur tout le périmètre. Quelques élèves s'installèrent dans les gradins, à l'abri du mauvais temps météorologique. Un « ding dong » résonnait depuis une enceinte, avertissant qu'un combat de pokémon contre le maître de la ligue allait débuter.
Ceci ne faisait que attirer plus de foule. Et enfin, Kassis débarquait, calmement, la tête haute. Il vint prendre place avec Victoria. Face à face, le dresseur sortit une de ses pokéballs, la faisait jongler avec la paume de sa main, avec une confiance aveugle en ses propres capacités. Les écrans suspendues par des barres en aciers, s'allumèrent toutes simultanément, zoomant sur les deux dresseurs, prêts à enregistrer et filmer toute la scène, et ce, en les diffusant dans toute l'Institut de Myrtille. Les membres du conseil 4 restèrent debout, encouragèrent la nouvelle, avec beaucoup d'entrain et de curiosité tandis que de son coté, Roseille était très anxieuse, observatrice.
— Je t'attendais.
Quand sa pokéball fut rattrapée, il la serra fermement dans sa main gantée.
— J'ai travaillé très, très dur pour te dépasser, Victoria. J'ai étudié à fond... Je me suis entraîné jour et nuit jusqu'à m'en rendre malade... J'ai écrasé le Conseil 4... Je suis devenu maître... Et pendant tout ce temps... Je n'avais qu'une chose en tête !
Victoria plissa ses yeux. Ses paroles ricochaient dans sa tête et l'adrénaline pulsait dans ses veines. La jeune fille resta forte et déterminée. Il se confessait, admettait tout ce qu'il avait fait pour parvenir jusqu'ici et elle devait répondre à son appel.
— Prendre ma revanche sur toi !
Résolu et ambitionné, le jeune garçon sortit une deuxième pokéball. Ses combats se faisaient avec deux pokémons, côte à côte et Victoria devait suivre dans sa démarche.
En gardant son sang-froid, la jeune fille se rappelait que en dehors de son obstination sur sa revanche sur elle, il restait un minimum bienveillant envers elle. Il n'avait pas perdu de sa douceur, loin de là. Tout simplement, il cherchait à supprimer son identité. D'une certaine façon. Et ça, elle ne voulait pas.
Le Kassis qu'elle aimait sincèrement, était quelqu'un d'adorable, de passionné, de curieux et fort. Pas animé par la vengeance ou la colère.
— Tarpaud et Dracolosse ; à vous de jouer !
Le jeune garçon fit craquer les articulations de son cou, calmement.
— J'sais que j'ai fait les bons choix ! Et j'vais te l'montrer !
— Forgelina et Fulgulairo! Go !
Très vite, les deux dresseurs étaient concentrés et déterminés.
— Dracolosse ! Utilise vent violent et Tarpaud ball'météo !
Simultanément, les deux pokémon attaquèrent, touchèrent les cibles. Victoria plissa ses paupières et leva sa main, commanda.
— Fulgulairo ! Utilise tonnerre sur Dracolosse ! Forgelina, câlinerie sur Tarpaud !
Une de ses cibles gémissait, affaibli par la technique de l'oiseau volant. Kassis esquissait un sourire au coin de ses lèvres et dénonça :
— Woh... T'as p'têt' le dessus en affinité de types, mais t'as pas encore gagné le combat ! Lui cria Kassis, très sérieux et enconfiant.
— Et tu n'as rien vu !
— Toi non plus !
Victoria souriait à sa réplique. Au fond, s'il prenait ce combat moins au sérieux.. Elle était certaine qu'il s'amuserait.
— Boule Elek, Fulgulairo !
— Fatal foudre, Dracolosse !
Malheureusement pour le dragon, trop lent, se mangea une attaque critique.
Quand son Dracolosse fut mit KO, très vite, Kassis le rappela et envoya un Félinferno sur le terrain. L'immense chat noir-rouge se tenait sur ses deux pattes, prêt à en découdre. Son dresseur ordonna à ce qu'il utilise un « Boutefeu » sur Fulgulairo et le pokémon volant se prit ensuite un « laser glace » de l'autre adversaire. Le pokémon volant perdit l'équilibre et chuta, avant d'être rappelé par sa dresseuse.
Quand son Tarpaud fut ensuite éliminé à cause de Forgelina, Kassis l'échangea avec un Angoliath.
— Ah ! Alors ? T'as vu comme j'me suis amélioré ? J'suis plus le même qu'à Septentria !
— J'ai vu. Souffla la noiraude aux mèches violettes, qui amena sa mèche derrière son oreille, les sourcils froncés, concentré et en train de calculer comment elle pouvait se libérer de cette situation avec ses pokémon.
Un sourire glorifiant venait se dessiner sur les lèvres de Kassis. Il avait enfin le dessus et il pouvait admirer sa rivale galérer. Sans lui laisser une seule chance de s'en sortir, il parvint à mettre KO Forglina avec « coup bas » de Angoliath.
Cependant, sa fierté prit un coup quand Victoria invoqua Ogerpon-eau et Miascarade, parvint à mettre à terre son Félinferno avec la technique « Massue Liane » de Ogerpon. Kassis tiqua sa langue sur son palais, remuait nerveusement sa jambe, s'époumona, agacé, et tilta très vite.
Instantanément, en apercevant Ogerpon, le visage de Kassis se décomposait. Il trouvait ceci cruel, que son amie et rivale ait ramené le pokémon qu'il avait tant admiré par le passé. Un tourbillon de frustration et d'indignation s'empara de lui.
— Tu oses... Tu oses ?! Utiliser le monstre face à...moi ?!
— Désolé, ce n'est pas contre toi, je ne voulais pas te blesser avec ça.. Mais elle fait partie de mon équipe.
Une flamme déterminante animait dans les yeux dorés du maître de la ligue Myrtille.
— Tu veux pas perdre, à la fin ?! Tu devrais déjà être à terre, là, après tout c'que j't'ai mit !
— Moi et mes pokémon on ne s'avouera jamais vaincu aussi vite ! Lui déclara vivement la gothique en levant son doigt vers lui, ce qui l'affecta. Allez, Miascarade, utilise magie florale sur Angoliath ! Maintenant !
Kassis dicta à son pokémon qu'il devaient esquiver, avec succès. Cependant, Victoria, très rapide et déterminée, elle ordonna à Ogerpon-eau de recommencer son attaque, avec Miascarade. En parfaite synchro, tous deux mirent KO le Angoliath.
Kassis grommelait, envoyait ses deux derniers compagnons : Porygon-Z et Pomdorochi.
— Le kassis d'avant était un minable ! J'ai changé ! Et regarde comment je fais changer mon pokémon !
Kassis inspira et expira un coup, éleva légèrement sa pokéball et activa la téracristallisation sur son Pomdorochi. Ce dernier, grandissait, fut enveloppé d'une lueur éclatante, tel un cristal.
— Laser glace, Porygon-Z sur Miascarade ! Pomdorochi, gyroballe sur Ogerpon !
Avec une grimace, la dresseuse de Paldea voulut assurer la sécurité à ses pokémon, en leur ordonnant de esquiver. Toutefois, aucun ne put s'échapper. Tous deux pris au piège, mit KO sévèrement. Le coeur battant, haletante, Victoria grinça des dents, ignora le regard satisfait de son adversaire, et envoya ses deux derniers pokémon :
— Gallame et Malvalame ! À vous de jouer ! Il est temps de mettre un terme !
— Je le remporterais ! Lui hurla Kassis, complètement obsédé par la victoire.
Victoria grinça des dents, puis prit un instant pour reprendre son souffle. En ayant retrouvé son sang-froid, avec un sourire encourageant, elle prit soin à son tour, de utiliser la téracristallisation sur son Gallame. Sans l'ombre d'un doute, avec une confiance aveugle en la capacité de ses pokémons, elle souleva sa main, attendit que son Gallame grandissait, puis dicta :
— Psycho ! Et lame en peine !
Instinctivement, ses deux compagnons captèrent et usèrent de leur technique, sur les cibles ordonnés par leur dresseuse. En seulement un coup, ils parvenaient à mettre KO les derniers pokemon adverses, laissant un Kassis totalement abasourdit.
— Q-Quoi ?... Non, non, non, non !
La vision de Kassis se floutait. Les observateurs soufflèrent, dépités qu'une nouvelle ait mit la raclée à leur champion. Nombreux déguerpissaient, ennuyés par cette fin décevante à leur yeux. Quelques uns commentèrent même sur le jeu de Kassis, en se moquant de lui. Des ricanements s'échappèrent de certains alors qu'ils partaient, quittaient le stade. Le soleil, couché, avait été remplacé par des nuages plus sombres, seule, une étoile venait apporter un peu d'espoir dans ce voile sombre.
Avec un haut-de-coeur, ne digérant pas cette défaite cuisante, Kassis perdit toute stabilité et vint tomber sur ses genoux. Très vite inquiète de son état, Victoria décolla immédiatement avec ses deux pokémon restant – son Gallame ayant retrouvé sa taille et apparence originale -. Malheureusement pour elle, encore une fois, on venait la déranger. Irido applaudissait, approchait avec un grand sourire.
— Bravo c'était un beau match !
Se retrouvant juste à coté du garçon aux cheveux attachés violets et noirs, il esquissa un sourire, moqueur.
— Ca va pas trop le seum, grand maître ? ...Ou devrais-je dire ex-maître ? Vint-il lui souffler près de l'oreille du perdant, qui frissonnait à ce terme employé.
Laissé dans un état second, submergé par des idées sombres, son complexe d'infériorité ne faisait que s'approfondir un peu plus après ce commentaire. Victoria grinça des dents, emboîta le pas, confronta Irido, avec irritation.
— S'il te plaît Irido. Laisse-lui le temps de digérer. Il a été formidable.
— Je n'ai pas dit le contraire. Sourit-il, avec une mine innocente.
Une expression qui déplaisait fortement à la gothique. Elle se demandait s'il aimait rabaisser Kassis ou bien, il était bienveillant... à sa façon. En revanche, si c'était ça, il n'employait pas les bonnes manières. Irido sortit de la poche de sa veste une master ball et l'offrit à la dresseuse de Paldea, lui avouant que c'était la tradition, que celui qui devenait le nouveau maître, avait la chance d'obtenir cette récompense. Silencieusement, Victoria hocha la tête et rangea le cadeau dans son sac en cuir.
— Kassis... Je sais que t'en as pas grand-chose à faire de ce que je pense, vu que tu m'as mit la misère, en combat la dernière fois.. Mais mec, je préférais quand tu ne te prenais pas autant la tête. S'affirma Irido qui se tournait vers Kassis, toujours à genoux. On s'amusait bien avant. Je comprends que t'aies la rage de vaincre. Après tout, tout le monde veut gagner. Mais tu te prends trop au sérieux ! À quoi ça sert si c'est pour finir comme ça, franchement ? La vérité frangin tu me fais la peine. Allez viens, on oublie tout ! On recommence comme avant, tous ensemble et.._?
Dans un murmure à peine audible, Kassis persévérait, les yeux fixés sur sa propre ombre qui s'élargissait au fur et à mesure que la lumière des projecteurs furent allumées.
— ...Perdre....
— Hein ?
— J'refuse de perdre la prochaine fois.. j'gagnerais.. j'gagnerais...
Las, Irido roula des yeux.
— Pff c'est un cas désespéré. Hein, Victoria ?
Cette fois-ci avec un sourire, il posa sa main sur l'épaule de la nouvelle. Et, automatiquement, Victoria posa sa main sur la sienne, avec un sourire très polie, ce qui étonna l'argenté. Alors qu'il comptait lui demander ce qui n'allait pas, ses pieds se dérobèrent du sol, son corps, fut subitement, projeté projeté vers l'arrière et sa main, en partie plié avec une clé très bien manipulée, le dresseur du conseil 4 se retrouva à terre.
Sonné, il procéda à plusieurs clignotement des yeux, tandis que les autres se rapprochèrent, choqués.
— Victoria ?! Mais qu'est-ce qui t'as prit ?! S'écria Taro, outrée.
— Ouah ! Super prise de judo ! Lui complimenta le garçon avec sa poêle, émerveillé.
— En effet. Appuya la noire.
— Ne la félicitez pas !
Un gloussement surgissait de derrière Victoria.
— Je valide ce coup, bien mérité. Se manifesta Roseille, qui ne retenait pas son rire.
— Je ne savais pas que t'étais aussi balèze. Admit Irido, qui fixait Victoria, toujours couché sur le sol.
— Je t'avais prévenu, ne me touche pas.
La gothique leva ses yeux, remarqua que Kassis était tout aussi bluffé par ce qu'il venait d'assister. Avec un petit sourire, elle glissa timidement une main sur sa nuque, fuit son regard.
— ...Il n'y a un seul, qui a le droit. Termina t-elle, d'une petite voix.
— Hein ? Qui ça ? Tu as un copain ? S'étonna Roseille, très intéressée.
— Qu'importe. Ce n'est pas possible que Victoria devienne notre nouveau maître ! Rebondissait la rose avec un signe de non avec ses mains croisés en un X. Elle n'est seulement là pour une courte durée, un échange scolaire !
— Ah. Pas faux. Marmonna Irido, qui avait oublié ce détail l'autre jour.
— Tu vas rester encore combien de temps couché, toi ? Lui questionna Roseille en croisant ses bras.
— Eh bien. Il s'avère que c'est agréable de se prélasser regardant le ciel. Tu devrais essayer.
— Avec toi ? Dans tes rêves !
Alors que le groupe discutait entre eux, Victoria rappela ses pokémon dans sa pokéball et se rapprocha de Kassis. En se mettant à sa hauteur, en veillant à ne pas salir sa robe, nerveusement, avec ses doigts tremblant, elle vint effleurer la joue de son ami.
Dès qu'il posait ses yeux ambrés sur elle, la noiraude aux mèches violettes eut un léger frisson. Elle se mordit les lèvres et, concernée, lui demanda, d'une petite voix :
— ...Je suis désolé, je ne t'ai pas déçu ?
— ...Déçu de quoi ? L'interrogea t-il avec confusion.
Les yeux de Victoria brûlaient. Elle se faisait violence pour ne pas céder à un début de larmes. Elle les ravalaient, restait forte pour lui. Kassis était bien le seul à réussir à la mettre dans cet état. La jeune fille baissa pitoyablement ses yeux, fixa un point vide entre eux, se confessa.
— Je... je me suis donné à fond contre toi. Et... Je t'ai blessé en gagnant. À quoi bon ça rime, de gagner et de te voir comme ça ? Je... je n'aime pas gagner. De blesser ceux que j'aime. Je ne veux pas que tu t'éloignes à cause de moi.
Mal, elle rajouta :
— C'est à cause de ça, hein ? C'est à cause de mes victoires que tu n'as pas eu la force de me répondre à mes lettres ? Je... tu me détestes ?
— N-Non, ce n'est pas ça. Pas du tout !
Soudainement emplit de culpabilité, Kassis puisa dans ses dernières forces pour se rapprocher d'elle et venir la prendre dans ses bras. À ce contact, il put entendre un hoquet de surprise et, très rapidement, la gothique lui rendit son étreinte. Toute tremblante, l'adolescent pouvait se rendre compte à quel point elle était fragile et sensible, derrière son masque de jeune fille mature et posée.
Elle aussi, avait ses faiblesses. Et pendant tout ce temps, la noiraude aux mèches violettes craignait d'être rejeté. Par lui. Kassis grimaçait. Son coeur se serrait si douloureusement dans sa poitrine, qu'il ne savait presque plus comment réagir. Quoi faire. Il voulait encore faire ses preuves. La surpasser. Être digne d'elle. Avoir aussi, du succès avec des pokémon. Être aimé.
Et pourtant, malgré sa dérivation, Victoria ne le rejetait pas. Au contraire, elle recherchait pendant tout ce temps, sa main ; son coeur. Il se faisait violence pour ne pas craquer. Il l'aimait tellement. Elle lui était si précieuse. Et le fait qu'elle veuille que lui... et n'accepte que ses touchers ?
Elle sentait si bon. Son parfum rien qu'à elle. Si apaisant.
Pour ne pas qu'elle repousse à l'avenir, lui aussi, devrait s'excuser. Kassis s'entreprit à formuler sa phrase, que, une voix robotique annonça dans l'air : « Victoria, Kassis, Roseille et Irido sont demandés dans la classe 3-A. Je répète, (...). ». Surpris, les concernés s'échangèrent un regard, avant de devoir se diriger vers l'endroit où on les appelaient.
Une fois de plus, on est venu déranger Victoria dans sa tentative de discuter avec Kassis. Elle voulait lui tenir la main, le temps de se rendre à leur rendez-vous. Toutefois, l'adolescente se retenait. Premièrement, faire ça pourrait l'embarrasser, le bloquer. Deuxièmement, faire ça était plus réservé aux couples, ce qu'ils ne sont pas. Après tout, il fallait rester lucide ; comment Kassis pourrait-il l'aimer ? La dresseuse lui avait caché quelque chose de très important avec sa sœur. Lui avait prit Ogerpon. Et maintenant, elle l'avait détrôné de son titre de maître de ligue !
Victoria n'avait rien gagné. Tout ce qu'elle avait pu obtenir jusqu'ici, n'était que la jalousie, l'indignation et la frustration du garçon qu'elle aimait. Tout ce qu'il avait fait avec elle, ici, n'était qu'une part de sa gentillesse. De la politesse. Il n'y avait rien de spécial... Kassis devait impérativement se retrouver, et pour cela, il devait prendre son temps, du recul. Réapprendre à faire confiance.
Le coeur lourd et plein de regrets, Victoria s'interrogeait sur de quelle façon elle pouvait faire accélérer les choses. Sans le froisser d'avantage. Elle tenait à lui. Roseille remarqua sa petite mine et opta sur l'idée de l'aider.
— J'aime beaucoup ta robe, au fait ! Tu as toujours eu un si beau style, hein, Kass'_...
— C'est vrai, coupa Irido qui n'avait pas comprit le plan de sa camarade de classe, tu envisagerais de devenir mannequin ?
— U-Uh ?
Surprise, Victoria les considéraient et vint passer une main dans ses cheveux lisses noirs avec des mèches aux reflets violettes.
— Je n'ai pas réfléchi à l'avenir, je dois l'avouer. C'est juste que... j'aime bien ce qui touche la mode. En fait, il m'arrive parfois de gribouiller des petits concepts...
— Vraiment ?! S'enthousiasma Roseille, très intéressée. Tu ne me l'as jamais dit, ça ! Tu voudras bien me montrer ?
— Ah ouais ? S'étonna Irido. Il esquissa un sourire au coin de ses lèvres et la fixa intensément, ce que Kassis nota. Tu ne veux pas devenir la maître ultime en étant une belle mannequin ? Tu serais bien plus bluffante et respectée avec tout ça et_..
— C'n'est pas ce qu'elle veut.
La réplique de Kassis était une telle vague inattendue que tous le regardait, ahuris. L'argenté croisa ensuite ses bras derrière son crâne, ralentissait ses pas pour se retrouver à coté du dresseur aux cheveux attachés.
— Et tu pourrais m'expliquer pourquoi tu as dit ça, ex-maître ? Lui demanda t-il avec curiosité, en ne négligeant pas de lui lancer une piqûre de rappel d'où était désormais sa place.
Kassis soutenait son regard, restait impassible en dépit de ce détail très provocateur.
— Elle ne recherche pas la gloire et encore moins de l'attention dans ce sens là. Victoria est pure, créative et passionnée. D'ailleurs, elle préfère d'loin être tranquille et éviter les conflits. Et j'pense aussi, paradoxalement, qu'elle adore apprendre des pokémons.
Impressionnée de savoir qu'il maîtrise aussi bien le sujet sur elle, la concernée rougissait, était touchée. Pour confirmer ses dires dès qu'il posait ses yeux ambrés sur elle, Victoria acquiesçait. Aucun n'osait rajouter quoi que ce soit d'autre, même si Irido était désireux de les titiller.
Arrivés à la salle demandée, Madame Bria, toute souriante, les accueillaient, les invitaient à prendre place puis, ne manqua pas de féliciter la victoire imminente de Victoria contre Kassis.
— ...Ce n'était que de la chance. Répondit simplement Victoria, qui ne partageait pas la bonne humeur de l'enseignante de l'Institut de Myrtille.
— Ne sois pas si modeste ! On raconte que tu l'as ratatiné !
— Hum...
Roseille grimaça à son tour, après avoir lancé un regard en direction de son frère, qui baissait honteusement sa tête avec les poings serrés.
— Pourrions-nous passer à un autre sujet ?
La professeure survola l'expression renfrognée de Kassis et passa sur un sujet qui lui était bien plus important que tout le reste. D'un geste de main, elle invita les derniers à s'asseoir, ce qu'ils firent. Madame Bria mentionnait devant le tableau blanc, encore une fois de plus, sur le phénomène de Tétracristallisation. Qu'il y a eu récemment, une découverte sur un pokémon légendaire : Térapagos. Ce dernier, se situait dans la Zone Zéro, ensommeillé au fin fond de cette zone spéciale et mystérieuse. À cette mention, Kassis fut tout de suite intéressé et il écouta plus attentivement la suite.
Obstinée à faire ses recherches là-bas, en désignant ceci comme le plus beau trésor du coin, la blonde voulait mener une expédition là-bas et bien évidemment, cet endroit regorgeait de pokémon et de mystères encore inconnus. Il fallait des dresseurs compétents. Et ces jeunes, étaient les meilleurs de l'académie pour Madame Bria – et évidemment, ils ne coûtaient rien ! Pas besoin de les rémunérer !
— Victoria, veux-tu venir ?
— J'ai déjà visité la Zone Zéro il y a deux mois... Révéla t-elle platement. Mais je n'ai jamais rencontré ce pokémon, alors je viendrais.
— Kassis ?
— J'viens avec. J'veux voir ce pokémon légendaire, qu'importe ce qu'il en coûte !
— Roseille ?
— Evidemment que je viens avec vous. Sourit-elle doucement.
— Je te remercie pour ta loyauté ! Jubila l'enseignante. Et toi Irido ?
Complètement avachis contre une table random, le concerné étouffa un bâillement avec la paume de sa main.
— J'ai pas le temps. Je dois gérer le club, et puis, j'ai Aqua-Ponyta...
— Ou autrement dit que t'as la flemme. Lança sèchement Roseille qui le dévisagea depuis sa place.
— Héhé. On peut rien te cacher. Gloussa t-il, amusé qu'elle ait vu clair dans son jeu. Roseille roula des yeux, blasée.
— Quand s'y rend-t'on ? Interrogea Kassis, impatient.
Irido regarda son ex-maître qui était de dos à lui. Sans mâcher ses mots, il lui sortit tout naturellement :
— Ah. Matez-moi ça. Notre ex-maître est chaud bouillant.
— Arrête de le provoquer. Lui commanda Victoria, très agacée, elle se retournait de sa chaise.
— Avoue que c'est vexant qu'il s'enflamme plus sur un pokémon que toi ?
Instantanément, les joues de la dresseuse de Paldea chauffèrent. Elle grinça des dents, refusa de céder à l'indignation.
— Tu veux que je te refasse une prise comme tout à l'heure ? Lui intimida t-elle.
— C'est possible que tu le balances par la fenêtre plutôt ? Lui suggéra Roseille avec un grand sourire.
Leur complicité réussissait à faire décrocher un sourire à Kassis. Néanmoins, il voulut rester discret et imperturbable. Madame Bria, très satisfaite, rejoignit ses mains, ignora qu'un seul élève ne veuille pas participer à son projet.
— Parfait ! Demain pour quatorze heures, nous nous rejoignons à la sortie de l'école !
Les adolescents commençaient à sortir de la salle de classe, se séparèrent de Irido qui partit dans une direction opposée. Dans les couloirs, toutes les suspensions en LED étaient allumées.
— Cette expédition pourrait devenir dangereuse. Il faudra rester vigilent. Leur annonça Roseille. Qui sait sur ce qu'on pourrait tomber...
— C'est bon, pas besoin d'nous le dire, on n'allait pas courir et toucher n'importe quoi. Grogna Kassis, les nerfs à vif depuis qu'ils sont sortis.
— Mais je... Je voulais simplement prévenir.
— On n'est pas des gamins. Railla son frère qui venait enfouir ses mains dans les poches de sa veste.
La noiraude aux mèches écarlates grimaça, baissa ses iris dorés, blessée qu'il se montre aussi distant et froid avec elle. Elle voulait bien faire les choses et voilà ce qu'il advenait. La fraternité était tangible, instable.
— ...Et tu disais, rebondissait ensuite Roseille sur un ton se voulant joyeux mais qui ne fonctionnait pas sur Victoria, que tu as déjà été à la Zone Zéro ?
— En effet. Mais c'est une longue histoire...
— Tu vis vraiment des choses incroyables ! N'est-ce pas Kass' ?
Dans l'idée de le faire participer à la conversation, la dresseuse originaire de Septentria adressa un sourire encourageant. De son coté, surprit, le frère de Roseille eut des yeux ronds. Il détourna très vite son regard de celui de Victoria, ne souhaitant maintenir plus de une minute un contact visuel avec elle.
— Oh. Euh. Ouais.
— Je serais très heureuse d'apprendre tout ça. Si tu veux bien.
— Ce n'est pas une histoire gaie.. Admit Victoria avec un sourire désolé. C'était assez éprouvant.
Compréhensive, Roseille acquiesça et zieuta ensuite vers son frère. Celui-ci s'éloignait, filait vers sa chambre, en laissant derrière lui les filles, qui grimacèrent. Elles se mirent d'accord qu'elles en parleront que seulement il sera avec elles.
Il devait guérir. Et pour y contribuer, elles ne devaient en aucun cas l'exclure.
Derrière lui, il claqua sa porte. Kassis avança dans le noir complet dans sa chambre, la tête baissée. Il serrait ses poings et se mordit les lèvres. Il se sentait plus épuisé que jamais. Sa migraine s'était accrue pendant son combat contre Victoria et s'était empirée. Il avait beau essayé de rester fort, imperturbable, toutefois, tout devait exploser. Et seulement seul.
Ses jambes flageolaient, et, finissaient par céder sous son poids. Lourdement, le jeune garçon se laissa retomber sur les genoux. Sa température corporelle avait considérablement chuté, il avait froid. Il frissonnait, son visage pâlissait et il voyait trouble. La respiration saccadée, les larmes lui montaient très vite à ses yeux. Son nez était prit, et cette fois-ci, Kassis laissa échapper sa crise de nerf. Personne ne serait au courant. Caché entre ces quatre murs, avec une excellente isolation, dans les ténèbres, il criait, pleurait, se laissait aller. Sous la frustration, il martela le lino avec son poing, à plusieurs reprises.
Comment avait-il pu perdre face à Victoria ? Il avait tout donné ! Il avait tellement étudié, jours et nuits. C'était entraîné jours et nuits ! Il avait choisit minutieusement son équipe, de sorte qu'ils soient utiles en types stratégiquement ! Kassis avait beau mit KO quelques pokémon qui appartenaient à Victoria, ce n'était pas assez suffisant pour lui.
Tout le monde avait perdu leur admiration à son égard. On lui avait tourné le dos. En dehors de sa propre sœur, des membres du conseil 4, c'était plus la réaction de Victoria qui l'avait profondément rendu malade.
Elle avait eu l'air tellement effrayée, paniquée. Pleins de regrets.
Et sa douce étreinte. Son parfum si délicat, apaisant. Sa chaleur, les battements de son coeur... Kassis aurait tellement aimé qu'ils ne se séparent pas. Il aurait aimé la tenir contre lui. La préserver des autres. Tout comme il était l'auteur de sa tristesse. Il ne pouvait pas la mérité. De plus, elle avait tout ce que lui voulait. Rongé par le remord, conscient qu'il n'avait aucune chance de se rattraper, le jeune dresseur n'avait pas la chance de repentir.
Son seul espoir... était Terapagos. Dès qu'il obtiendra ce pokémon légendaire, il pourra enfin être au même niveau que Victoria. L'écraser. Et de là, il pourra enfin se sentir supérieur. Admiré. Être aimé par la fille qu'il aimait.
Un haut-de-coeur surgit de lui, le poussant à plaquer sa main sur sa bouche. De tout son être, il retenait de laisser cracher de la bile. Il ne se sentait pas bien. Une partie de lui, ne voulait plus chercher à faire du mal tandis que de l'autre, il voulait encore se battre pour décrocher l'étoile ; la gloire.
On venait toquer à sa porte.
— C'est moi... L'appela une petite voix bien distincte.
Kassis tressaillit, reconnaissant entre plusieurs de qui il s'agissait.
— Tu m'veux quoi ? Demanda t-il assez fort, mais d'une voix rauque.
— Euh... Tu viens manger avec moi et Roseille ?
L'adolescent écarquilla ses yeux et regarda l'état de ses phalanges. Ce qui ne fonctionnait pas trop dans le noir. Toutefois, il était certain qu'ils devaient être bien rouges. Parce que ça lui brûlait un peu.
— J'me douche et j'vous rejoins.
— D'accord... A plus.
Le bruit des pas de Victoria s'éloignait et une fois que Kassis estima qu'elle était suffisamment loin, il passa sa paume en coupe sur son visage. Il espérait qu'elle n'avait rien entendu de sa crise précédente. Sa conscience soufflait, tristement qu'il aurait aimé qu'elle s'introduise dans sa chambre de nouveau et lui faire un câlin.
Connaissant par coeur les dispositions de ses meubles, il se tourna vers son bureau, en repensant à ses lettres abandonnées. Il avait voulu lui parler. Et il avait bien conservé celles que lui avait envoyé Victoria. Malgré tout ça, malgré sa méchanceté, sa folle détermination, elle voulait l'atteindre. Le guérir. Bon Dieu. Il ne la méritait tellement pas.
— ...J'chuis le pire. Murmura t-il avec un sourire brisé.
Au lendemain, après avoir prit l'avion et s'être dirigés vers la Zone Zéro, après empruntés un ascenseur, qui les dirigeaient vers cet endroit mystique. Dès que les portes magnétiques s'ouvrirent, tous sortirent, notèrent la présence de lianes qui s'étaient installées et développées sur les murs. Les adolescents et l'enseignante purent admirer l'environnement qui différenciait complètement avec leur coin. C'était si vaste, des cascades étaient visibles à l'horizon, de la brume s'élevait d'en bas, accompagnait un long ruisseau. La végétation était dense et plusieurs roches pouvaient s'élever jusqu'à plus de cinq mètres de haut. Des pokemon volant planaient insouciamment dans les airs, disparaissaient sous d'épaisses nuages grisâtres.
Toute émue, Madame Bria s'avançait jusqu'aux limites placées par des poteaux et une corde usée par le temps. Kassis et Roseille la suivait, eux aussi, émerveillés.
— Nous y sommes... J'y suis... La Zone Zéro ! Ce lieu que j'ai rêvé depuis plusieurs années !
— Wouah... Incroyable... Souffla Roseille.
— Dingue... Ajouta Kassis, aussi époustouflé, ce qui surprit sa sœur et Victoria qui restait à l'écart du groupe.
Dès qu'il remarqua le sourire lumineux de sa sœur ainsi que Victoria, il leur tourna le dos en rougissant, ignora les gloussement satisfaits de Roseille.
— Et sinon, Victoria, t'avais pas dit... Que tu es déjà venu ici ?
— Si. Avec mes amis.
— Amis_...
Il n'eut le temps de poursuivre que, soudainement, Miraidon sortit de sa pokéball et poussa un cri joyeux, ce qui surprit les autres.
— Agias !
— Hé ! On a dit tu ne sors pas comme ça ! Lui gronda gentiment la gothique en croisant ses bras.
— Eeek ! Tu m'as fait peur ! T'as pas à faire ça ! Tu es grand, tu pourrais effrayer n'importe qui ! Woo.. ! Lui sermonna Roseille en grinçant des dents.
— Agias ? Lâcha naïvement Miraidon qui pencha sa tête sur le coté, dubitatif.
— Alors tu es venu aussi ici avec Victoria, uh. Devina Kassis, qui se reprit très vite en parlant à Miraidon.
— Agias !!
Madame Bria contourna le pokémon avec un sourire.
— C'est donc lui, le premier spécimen de la zone zéro... Bien que je veuille étudier sur lui, je ne suis pas venu pour ça ! Nous devons aller plus profond.
— Plus profond que le laboratoire Zéro ? Lui questionna Victoria qui glissa sa main sous son menton. C'est possible ?
— En effet...
En sortant un livre de son sac, l'enseignante fouillait, marmonnait toute seule pendant que Roseille donna une petite caresse à Miraidon avec Kassis. Victoria gloussait doucement en les laissant faire, avant de reprendre leur marche.
Après quelques minutes, le groupe arrivait devant un immense portail clos, l'architecture, était façonné de cristal. Alors qu'ils essayaient pour certains de savoir comment ouvrir, Victoria les arrêta en pointant du doigt un genre de spot où une machine était installée. Elle leur expliqua qu'il fallait déverrouiller avec un code spécial.
— Et tu le connais ? Supposa Roseille.
— Oui.
— Dingue... C'est exactement comme un film d'espionnage ou d'action...trop cool ! S'excita Kassis, avec une petite lueur dans ses yeux, un sourire visible sur son visage.
Les filles le regardait, avec un sourire. Très vite embarrassé et dans le déni, le garçon se reprit et fuyait leur regard.
— Quoi ? J'n'ai rien dit.
— Hihi... Rit doucement sa sœur, très contente de retrouver peu à peu son frère.
— Bien, bien, on compte sur toi Victoria. Sourit Bria.
Après avoir procédé au bon code, le portail s'ouvrit dans un grincement lourd. Le groupe entrèrent, dans un sorte de conduit sombre, jusqu'ils n'aperçoivent une lumière. Pénétrant ensuite dans un sorte de mini-laboratoire, bien en pagaille, il y avait peu de luminosité émise par des spots en led discrets au sol. Un lit négligé était sur leur droite, avec beaucoup de machines qui échappaient des sons irritables et lents. Plusieurs papiers comme carnets étaient éparpillés sur le sol.
En faisant bien attention où ils marchaient, Victoria et Kassis restaient côte à côte en scannant les environs. Roseille, surexcitée de toutes ces découvertes, fonçait droit devant elle, et se prit un mur. L'écho fit sursauter les deux autres.
— Il fait trop sombre ! On n'y voit rien ! Se plaignit-elle en massant son front endoloris.
— C'est parce que tu cours partout et que tu ne regardes pas où tu vas ! Soupira excessivement son frère, presque agacée par le coté aussi distrait de sa sœur.
— Ehe... On dirait que je retrouve mon frère qui sort de son coté rebelle... Lança t-elle avec un gloussement.
Étonné, Kassis écarquilla ses yeux et pesta en pivotant sa tête.
— La ferme...
— C'est mignon et admirable que tu t'inquiètes pour elle. Commenta Victoria avec un sourire sincère.
Le dresseur originaire de Septentria fronça des sourcils et sentit ses joues chauffer à ce compliment.
— Si tu l'dis...
— D'ailleurs, j'ai trouvé un ascenseur. On devrait l'utiliser, madame ? Questionna Roseille à la seule adulte ici présente, qui fouillait dans le bureau inoccupé ou abandonné depuis des années.
— Quoi ?! On y va ! Allons-y !
La blonde fonça, les étoiles aux yeux. Les adolescents soupiraient, en se demandant à quel point elle était énergique.
À l'intérieur de l'ascenseur, le silence était à son comble. Nerveux, Kassis serra son poing et l'agitait contre sa taille, lança des coups d'oeil furtif vers Victoria qui triturait sa jupe noire en dentelle. Finalement, il se risqua, en ignorant la discussion entre sa sœur et l'enseignante derrière lui.
— Dîtes, ce n'est mentionné nul part... où on va. Où on descend, à quelle profondeur.
— C'est vrai. Admit Roseille qui se tourna vers Bria.
— Hohoho. Où on va, je me le demande aussi...
Son air enjoué ne rassura absolument pas les adolescents. Ils s'échangèrent tous un regard assez perturbés par la situation, bien que l'excitation animait leur coeur.
Soudain, une secousse les prirent de court et chacun tanguèrent sur place. Victoria tituba, faillit tomber. Kassis le remarqua, et, s'élança vers elle pour la rattraper. Lorsque l'intérieur se stabilisa quelques secondes après, Roseille fut surprise d'apercevoir son frère, au-dessus de Victoria. Sa main, maintenait le creux de son dos et sa main gauche était à plat par terre, tout près de sa tête. Un genou au sol, entre les cuisses de la noiraude aux mèches violettes.
Tous deux rougissaient énormément avec cette position que, Kassis, se redressait, l'aidait à se relever en la tirant vers lui.
— M-merci. Balbutia Victoria, rouge.
— F-Fais attention à toi.
— Oui... Désolé...
— T'excuse pas, tu n'as rien fait d'mal..
Amusée par leur réaction, Roseille comprit très vite à quel point tous deux s'aimaient.
Enfin, le groupe purent sortir de l'ascenseur après qu'un « ding » audible retentit et que les portes s'ouvrirent. Un courant d'air frais caressait leur visage, alors qu'ils mirent leurs pieds à l'extérieur. Ils se trouvaient dans une sorte de grotte immense, recouverte de pierres précieuses et de cristaux, qui pouvaient aussi grandir depuis le plafond au sol. Kassis faisait remarquer à sa professeur que sur leur gauche, il y avait un bureau. Avec plusieurs papiers contenant des informations concernant le Terapagos.
Encore plus pressé de rencontrer ce pokémon légendaire – et ce trésor caché de la Zone Zéro, Kassis pressa le groupe à avancer. Ils continuèrent d'emprunter le seul chemin qui les guidaient jusqu'à une énorme pétale de cristal qui bloquait leur progression.
Victoria examinait ceci, apercevait son propre reflet à travers.
— Tu penses que en utilisant ton Miraidon, on pourrait le détruire ? Demanda Roseille.
— J'ai des doutes.. Lui confia Victoria, peu certaine qu'il ait cette puissance.
Elle tâtonna le cristal. La jeune fille plissait ses paupières. Il y avait comme des légers spasmes qui la poussait à reculer. De l'énergie circulait depuis ce cristal.
— On est coincé, alors ? Questionna Kassis, ennuyé, il considéra la seule adulte ici présente, dans l'espoir qu'elle trouve une alternative à leur problème.
— Laissez-moi réfléchir.. Hmmm...Hmmm ?
Bria entendit un petit bruit suspicieux sur sa gauche et aperçu un pokémon qu'elle n'avait jamais rencontré jusqu'à présent. Ce dernier, flottait dans les airs, scintillait. Il ressemblait à une étrange fleur sans queue. Alors que la blonde voulut s'y approcher, elle fut de suite rappelée à l'ordre par Roseille qui lui criait dessus.
— N'y allez pas ! Vous êtes sans défense !
— C'est vrai. Appuya Kassis. Vous n'avez aucun pokémon.
— Laissez faire Kass_ Non, Victoria !
Roseille adressa un sourire et fit signe de la tête. Victoria passa une main dans ses cheveux et fixa Kassis.
— Hm... Va s'y ?
— Hein ?
— Eh bien... Je préfère que tu le fasses.
Étonné qu'elle le recommande, Kassis n'objecta pas. Il avança vers cet étrange pokémon, utilisa son Félinferno contre ce nouveau spécimen. Ce dernier, usa de la tétracristallisation, devint plus imposant, plus puissant. Cependant, il ne put faire long feu après que le noiraud aux mèches violettes le mit KO.
Automatiquement, la barrière cristallisée se brisa, disparu en poussière, sous l'étonnement des autres.
— Oui... C'est donc ça... C'est exactement comme dans le rapport que avait écrit cet homme... Marmonna la femme, perdue dans ses pensées.
— Mais de quoi vous parlez ? S'inquiéta sérieusement Roseille. C'était quoi CE pokémon ?
— C'était lui qui a diffusé cette énergie et bloqué le passage.... Expliqua Victoria, soucieuse. Il y en aura d'autres... ?
— Peut-être. Lui répondit Kassis en la regardant.
Bria posa une main sur sa hanche.
— Et Terapagos serait un type... solaire... ou un type bien plus puissant que nous n'avons jamais rencontré.
— Pardon ? S'étonna Roseille.
Kassis dévisagea sa sœur. Son sang bouillait, cogitait. Et son impatience devenait de plus en plus instable. Il lui fallait ce pokémon rare. Il pourra changer son future. Changer la vision des autres sur lui. Faire ses preuves à Victoria.
— Traînons pas. Dit-il, déterminé.
Comme redoutait Victoria, il y avait d'autres à vaincre pour progresser. Elle et Kassis faisaient le travail et les autres les appeler pour poursuivre.
La dernière ligne droite était à leur portée. Et Kassis courait, se précipitait vers l'intérieur, suivit de Bria qui était tout aussi excitée. En venant les rejoindre, les deux autres étaient bluffées. Ils étaient dans la dernière zone, au plus profond de la Zone Zéro. Plusieurs piliers de cristaux étaient disposés un peu partout. Il faisait beaucoup plus froid et l'air était comme lourd, électrique.
— Où est le trésor caché ?! S'impatienta Kassis qui fouillait de fond en comble l'endroit, ce qui stressait sa sœur et Victoria.
— Là, Kassis ! Entre les piliers ! Lui indiqua Bria.
Tous deux foncèrent. Il y avait une pierre luisante, brillante qui se distinguait de tout le reste, enfoncée dans un bloc de cristal. Le coeur battant, les yeux rivés sur cette pierre, Kassis tendit ses mains alors que l'adulte sortit son livre, fouillant et voulant s'assurer qu'elle ne se trompait pas dans ses déductions.
— C'est donc ça... Si je l'ai, je pourrais enfin vaincre Victoria !!!
— Mais... De quoi est-ce que tu parles, Kassis !? S'écria Roseille, confuse de ce qu'elle venait d'entendre.
Cherchant à extraire la pierre - ou plutôt ce pokémon ensommeillé, par tout les moyens possible, à la force brute, Kassis explosa.
— La ferme grande-sœur ! Victoria a toujours eu tout ce que je voulais ! Elle a des pokémon puissant ! Elle et libre avec ses amis, j'ai aimé Opergon depuis toujours et il l'a choisi et non moi! Hurla t-il avec rage.
— Mais... tu as fait de ton mieux ! Lui assura Roseille, paniquée.
— Même toi ! Tu étais aussi lourde avec elle et boom ! Vous êtes devenues des meilleures amies ! Tu me l'as enlevé !... Je n'ai rien... j'ai travaillé tellement dur ...et tout ça pour quoi?! Pour perdre encore !? C'est tout ce qui me reste pour que je change! JE DOIS LE RECUPERER ! IL EST A MOI !
Coupée de tout le reste, la blonde rangea son livre, souriait.
— Oui ! C'est ce qu'on cherchait ! Va s'y Kassis sors le cristal, sors ce trésor caché de la zone zéro ! L'encouragea t-elle. Oui ce cristal est le Terapagos !!
— Mais vous êtes inconsciente ! Hurla Victoria. Arrêtez ! S'il dort ici, est sous cette forme... C'est que... !
Plusieurs hypothèses traversaient l'esprit de Victoria. Et l'anxiété de savoir ce qui pourrait advenir si on le réveillait la rassurait pas tellement.
— Kassis ! Je t'en prie ! Arrête ! Si ce pokémon dort, c'est qu'il y a une raison ! Surtout pour être enfermé ici, avec autant de sécurité !
— Ne me donne pas des ordres Victoria ! POURQUOI TU VEUX ME PRIVER DE LA SEULE CHANCE QUI ME RESTE DE TE VAINCRE?!
Victoria eut un hoquet et se figea. Roseille eut la même réaction.
La pierre céda après autant de pression. Retiré du bloc, elle glissa des mains de Kassis et retomba derrière lui. Très vite, le dresseur aux cheveux attachés se dépêcha de la récupérer. Aussitôt, la pierre précieuse se mit à briller, à flotter dans les airs. Il eut un léger craquement puis, une silhouette distincte se forma, retomba sur le sol. Un nouveau pokémon, brillant apparut. De petite taille, ce dernier, aperçut Victoria. Sa première réaction, fut de marcher vers elle.
— Non ! Tu es mien ! S'égosilla Kassis.
Il avait bien comprit le message. Et la panique et la jalousie le submergeait, le poussait à envoyer une master ball dans sa direction. Après trois légers roulements, la pokéball se stabilisa, annonçant que la capture a été un succès.
Stupéfaites, les filles se rapprochèrent.
— Tu... tu l'as eu ? Demanda Roseille, toute secouée.
— ...Ouais. Confirma t-il en récupérant sa master ball du sol.
— C'est merveilleux Kassis ! J'aimerais beaucoup l'étudier ! Et si tu faisais une démonstration de sa puissance ici-même ? Lui proposa l'enseignante, toute joyeuse.
Pas pour, Victoria la dévisagea. Kassis soupira et fixa sa rivale.
— Tu as entendu. Et puis ça tombe bien, j'en avais envie. Contre toi.
— ...Je ne veux pas. Souffla la gothique en secouant sa tête. À quoi ça rime ?
— Ne te défile pas !
— Je ne veux pas !
— Quoi ?! Tu t'avoues vaincue parce que je l'ai attrapé et pas toi ? Lança Kassis, hilare. Il glissa sa main sur son front, alors qu'il faisait tressauter sa jambe avec impatience. Allez Victoria, tu vaux plus que ça ! Maintenant, nous sommes égaux ! Je veux te battre ! Là ! J'te promet que tu ne le regretteras pas !
Toujours sur ses positions, Victoria secoua sa tête, les yeux fermés. Non pas qu'elle était mal à l'aise pour ce nouveau pokémon que son ami avait attrapé... Mais la situation était beaucoup trop pesante pour elle. De plus, elle n'avait aucune envie. Son coeur battait si vite, si douloureusement que ça la rendait nauséeuse.
— ...S'te plaît. Pour moi. Lui supplia Kassis avec une grimace. J'sais que je vais gagner. T'sais à quel point ça compte pour moi...
— ...
Et il savait qu'il avait touché le coeur de son amie et rivale. Elle dû accepter. Tous deux se mirent en position. Le Terapagos changea de forme aussitôt que le combat commençait. Pour l'instant encore faible, ce pokémon légendaire pu tenir tête à quelques pokémon de Victoria.
Grâce à Forgelina, le Terapagos se retrouva à terre, à bout de force, ce qui choqua Kassis. Il grimaça, se questionna sur le pourquoi il n'avait pas réussi son coup. Évidemment, il pensait qu'il échouait encore. Qu'il n'y avait rien qui pouvait vaincre Victoria.
— Attendez. Il n'est pas dans sa forme complète. Intervint Bria, très sérieuse. Ce pokémon a besoin de l'énergie de la tétracristallisation. Utilise ça Kassis, et tu pourras voir l'étanchéité de sa puissance !
— Vous... pensez ? Dit-il, peu convaincu.
— Oui !
Kassis soupira. Il n'y avait pas beaucoup d'autre alternative. Il exécuta. Aussitôt, le pokémon légendaire se métamorphosait, devenait plus énorme, plus imposant. Il absorbait plus d'énergie et une grande secousse eut lieu dans toute la pièce. Des vaisseaux lumineux se dégageaient depuis cette créature, aveuglant les dresseurs sur place. Roseille surprit des fissures se créer depuis le sol. Les murs tremblaient et des morceaux de roches chutèrent aléatoirement et brutalement par terre.
— C'est beaucoup trop dangereux ! Hurla t-elle. Kassis ! Fais rentrer ce pokémon dans ta pokéball, MAINTENANT !
— A ce rythme tout va s'écrouler ! Paniqua Victoria, qui perdit tout son sang froid. Fais quelque chose ! Arrête-le !
En suivant immédiatement le conseil des filles, Kassis procéda sur le rappel. Toutefois, par la puissance démusurée de ce pokémon, dans la manipulation, la master ball fut violemment expulsée de sa main, se brisa en deux, roula sur le sol qui reflétait les multiples lumières colorées. Abasourdit, le jeune garçon écarquilla ses yeux et se sentit figé sur place.
Sa pokéball avait été détruite.
Alors qu'il se retournait pour faire face au monstre, il aperçut un vaisseau brillant se diriger vers lui, près à le transpercer. L'attaque fut bloquée par l'apparition de Miraidon, qui se mit entre l'humain et le pokémon.
— Agias ! Dit-il, en grognant.
Kassis virevolta et remarqua Victoria, le bras tendu, avec la pokéball de Miraidon. Haletante, le teint livide, elle tremblait. La panique l'avait fait réagir au quart tour pour le sauver.
Totalement incontrôlable, le Terapagos rugissait. Le plafond menaçait de s'effondrer à n'importe quel instant. Victoria suivit de Roseille envoyèrent leur pokémon au combat, dans l'optique de mettre au plus vite hors de nuire la menace.
— Il va tout détruire ! S'exclama Bria, sous le choc. Désolé les enfants... Vous devez vous en charger !
— Sans blague ! Grommela Victoria, les nerfs à vif.
— On lui fera la morale plus tard ! Répliqua Roseille, aussi nerveuse que son amie.
Toutes deux chargèrent en commandant leur pokémon. Toutefois, le Terapagos était bien plus puissant de tout ce qu'elles avaient rencontrés jusqu'à présent. Protégé par une barrière cristallisée, c'était comme si sa défense était plus renforcée que jamais. En suivant les conseils de Bria, Victoria faisait tétracristalliser son Ogerpon. Toutefois, toute l'énergie venait d'être absorbée.
— Impossible... ! Souffla la gothique, époustouflée.
— Kassis ! Tu dois nous aider ! Implora Roseille à son frère.
Dans un état de choc et second, Kassis secouait sa tête. Tout était de sa faute. S'il avait écouté Victoria plus tôt... S'il n'avait pas été obsédé par la vengeance, rien de tout ceci ne se serait produit.
Son égoïsme les avaient menés au danger.
— NON ! Mes pokémon sont tous KO !!! S'affola Roseille. KASSIS ! PITIE !
Kassis secoua sa tête de nouveau. D'une voix cassée, la gorge nouée, il déclarait ne pas pouvoir faire le poids contre cet ennemi. Soudain, un cri agonisant le fit de suite relever sa tête. Une lance venait de transpercer son coeur sur la scène qu'il venait d'assister sous ses orbes dorées ; Victoria avait reçu une attaque sur sa jambe droite. Pliée en deux, elle appliquait ses mains sur son genou.
Plic ploc.
Des gouttes de sang se déversèrent sur le sol. Kassis écarquilla ses yeux, aperçut Miraidon se tenir aux côtés de sa dresseuse, en panique.
— Kassis ! Aide-moi.... ! J'ai besoin de ton aide ! L'appela Victoria, le timbre de sa voix bien différente et moins assurée.
Résolu à la sortir de ce pétrin, ne pouvant supporter qu'on lui fasse du mal, Kassis emboîta le pas. Les poings serrés, il sortit de sa sacoche jaune autour de sa taille une de ses pokéballs. Une lueur brûlante et déterminée venait réanimer dans ses yeux larmoyant.
Il devait faire abstraction de tout ce qu'il avait fait de travers. Il devait réparer tout les dégâts qu'il avait lui même causer. Il devait secourir cette fille qui ne demandait qu'à être aidée, à vivre en paix.
Un Pomdorochi lancé sur le terrain, Kassis posa une main rassurante sur l'épaule de Victoria et hocha la tête avec un sourire remplit d'espoir et de détermination. Ce geste si bienveillant, et son regard fit baume au coeur de la dresseuse de Paldea. Ayant vite retrouvé le sourire, tous deux, côte à côte, affrontèrent le Terapagos. Dégoulinant de sueurs, haletant, à en perdre leur souffle, ils donnèrent tout avec leur compagnon d'aventure.
Affaibli, le Terapagos luttait malgré tout contre les dresseurs face à lui. Avec le soutien des autres – et celui de Kassis – Victoria envoya une master-ball sur ce pokémon. En l'espace de quelques secondes, la capture fut un succès et instantanément, les secousses prirent fin. À bout de souffle, Victoria se laissa tomber par terre. Inquiet, le noiraud aux mèches violets lui prit la main.
— Victoria ! Tout va bien ?!
— C'est...enfin...fini... Souriait-elle. Cette fois-ci, elle pouvait reprendre son souffle, récupérer.
— Ouais... Sourit-il en retour.
L'adolescente serra doucement sa main, ignora les autres les rejoindre sur place. N'osant pas regarder Kassis en face, elle baissa ses yeux violets par terre, sans pour autant retirer sa main de la sienne. Tout son corps était aussi épuisé et elle avait grand besoin de réconfort après toutes ces agitations.
— Mes enfants... Je suis tellement désolé ! À cause de mes recherches, je vous ais conduit au danger...
— Ah ça, oui, vous pouvez vous excuser !!!! Lui gronda sévèrement Roseille. Vous êtes complètement irresponsable !
— Et moi aussi.. J'vous dois des excuses. Je me suis comporté comme un imbécile et... je vous ais mis toutes en danger. Je suis désolé. Avoua Kassis en baissant ses yeux.
Pleins de regrets, il ferma ses yeux. Un flot d'émotion menaçait de lui échapper. Ses yeux piquaient.
— Finalement... J'peux pas être comme toi, Victoria... J'ai tout fait foiré...
— Ne dis pas ça...
— Si... Je suis complètement inutile...
— C'est faux ! Tu es aussi très cool et tu m'as aidé à vaincre le Terapagos ! Insista t-elle.
Bien trop gêné de la regarder en face, le dresseur faisait de son mieux pour le faire malgré tout. Dans un effort victorieux, il se confessa, avoua ce qui le rongeait, bien plus que tout le reste.
— Je... je suis tellement désolé pour le mal... que je t'ai fait Victoria... Je... je comprendrais... que... T'veuilles plus d'moi...
— Et moi... Je pensais que tu me détestais... Murmura t-elle, les yeux aussi larmoyant.
Surprit, il la considéra droit dans les yeux.
— Je... à cause de la force de mes pokémons... J'étais persuadé que tu me repousses... Ou même avec ce pokémon légendaire... que si tu le remportais... Tu me laisses de coté...
— Huh ?! Jamais ! S'écria t-il d'une voix cassée. Il attira la main de son amie contre son torse, où se situait précisément son coeur. Comment t'veux que j't'abandonne ?! Tu n'as jamais cessé être dans mes pensées ! Si je me suis battu tout le long, c'est pour toi ! À cause de toi ! Parce que... J'voulais que tu sois aussi impressionné par moi ! Que... tu m'lâches pas non plus !
Victoria eut un hoquet de surprise. En même temps que lui, des larmes vinrent perler sur leurs joues.
— Oh... Pardon... à cause de moi... Vous deux... Je vous ais...fait aussi beaucoup de mal... J'en ai aussi fait que à ma tête... Se manifesta Roseille. Elle craqua à son tour, se mit à leur hauteur et les enlaça, en pleurant avec eux.
Désolée et attendrit devant ces pauvres adolescents tiraillés par des remords, Bria les laissaient tranquille un bon moment, jusqu'ils soient prêts pour rentrer chez eux.
Soignée dans l'avion, Victoria se laissait être traitée par une hôtesse de l'air qui ramenait un kit de soin. En se retrouvant avec un bandage sur sa jambe, la gothique ne répondait à aucune question à l'adulte, qui finissait par sermonner Madame Bria. Épuisée, la dresseuse dodelinait de la tête et finissait par retomber sur une épaule chaleureuse. L'odeur à la cassis lui chatouillait les narines et elle n'en faisait rien. Elle avait besoin de récupérer.
Et pendant tout le long, elle avait l'impression qu'on lui caressait les cheveux. Ce qui n'était absolument pas désagréable.
Atterrissant à l'Institut de Myrtille, Victoria étouffa un bâillement en descendant prudemment de l'avion avec l'aide de Roseille. À l'horizon, le ciel était devenu rose, le soleil se couchait à l'horizon et une brise légère indiquait que la nuit serait bien fraîche. Alors que les adolescents avançaient, la dresseuse de Paldea fut appelée. Elle se tourna et observa Kassis, qui s'était arrêté, avait la tête baissée. À l'écoute, elle attendit patiemment qu'il prenne parole.
— J'sais... que c'est prétentieux et égoïste mais... Tu... penses que tu veux bien me pardonner pour tout ce que j'ai fait ? Je veux me racheter. J'te promet que je ne recommencerais plus ! Tu... tu veux bien qu'on reprenne à zéro ? Nous deux ?
Victoria se rapprocha aussitôt de lui. Avec un sourire reconnaissant, elle le laissa l'admirer.
— Je te pardonne car tu m'as aussi sauvé la vie. Nous sommes quittes. Et puis... je ne veux pas recommencer tout à zéro avec toi. Je.. Pour moi, tu es toujours quelqu'un de très important à mes yeux. Expliqua t-elle en détournant son regard de lui, les joues rouges, elle frotta nerveusement son bras gauche.
Tout ému, Kassis rougissait et eut un sourire radieux.
— C'est pareil pour moi !
Victoria ferma ses paupières.
— Sauf que... Moi... Je pense que c'est bien plus que de l'amitié. Je ne veux pas risquer de le perdre avec ça. Quoi qu'il en soit, j'accepterais ses choix...
Un peu plus léger, il attrapa la main de son amie qui sursauta à ce contact mais ne dégageait pas. Il était un peu plus tactile, elle l'avait bien remarqué. Et cela ne lui déplaisait pas du tout.
— Allons manger. Et nous reposer. Nous en avons bien besoin. Lui sourit gentiment Kassis. Et tu dois récupérer, tu dois avoir mal à ta jambe.
— C'est supportable. Ce n'est qu'une vilaine éraflure...
— J'insiste Victoria. Même ton collant s'est déchirée !
Un petit rire échappa les lèvres de Victoria. Son attention la touchait.
— Eh bien... j'irais voir pour des cours de couture. Remarque, ce serait bien intéressant et utile...
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- Deux mois plus tard -
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Après cet incident avec le Terapagos, tout était redevenu normal. Kassis avait fait des efforts pour redevenir ce qu'il était avant. Au début, retrouver ses vieilles habitudes l'avaient rendu malade. Le jeune garçon avait dans un premier temps fait en sorte de retrouver une alimentation saine. Se forcer à manger l'avait souvent conduit à tout recracher dans les toilettes. Ses sommeils étaient encore bien agités et il transpirait souvent dans la nuit.
Avec le soutien de Victoria, de sa sœur – et même de Irido et des autres membres du conseil 4 – Kassis s'était rapidement redressé. Des élèves du club de la ligue n'étaient spécialement pas ravis de retrouver leur maître. À vrai dire, peu étaient prêts à pardonner Kassis pour leur avoir mit de la pression les autres fois. Bien que ce dernier s'était excusé publiquement, avait affirmé vouloir se racheter, il fallait encore laisser un peu de temps pour certains de passer à autre chose.
Le sourire de Kassis était revenu, plus naturel, mais toujours timide et ceci n'était adressé le plus souvent à ses proches. Ayant enfin prit du recul sur tout ces événements passés, il s'était rendu compte qu'il y avait quelque chose de bien plus important que de décrocher la victoire : veiller sur ses proches. Partager ses repas avec eux, discuter de tout et de rien, jouer avec eux et leurs pokémons... Le noiraud aux mèches violettes apprenait à s'ouvrir à plusieurs opportunités. Et à tomber de plus en plus amoureux des facettes de Victoria. Ses sourires étaient si précieux, ses rires étaient une telle mélodie qui pouvait l'aider à se décompresser de tout.
Son monde avait retrouvé ses couleurs. Et quand elle avait dû repartir à Paldea, ils s'étaient promis de rester en contact. De son coté, Kassis avait demandé quelques jours de repos chez lui, estimant qu'il avait besoin de changer d'air. Et une fois chez ses grands-parents avec sa sœur, il avait trouvé le courage d'inviter Victoria à le rejoindre – et si elle avait envie, elle pouvait ramener ses amis.
Chose qu'elle avait fait. Revenir à Septentria était pour elle, une claque. Elle pouvait se rappeler de tout ; de sa rencontre avec Kassis et Roseille. De la formation de leur amitié, la rencontre avec Ogerpon, la dispute, ... Et tout ceci, était désormais derrière elle. En quittant avec ses amis l'aéroport, elle guida ses amis jusqu'à Kitakami, le village où vivait son ami. Ils furent accueillis par le doyen, qui leur présenta le petit hôtel au groupe, leur assura qu'ils pourraient se reposer là-bas tranquillement.
Menzi, toute excitée de rencontrer l'ami de Victoria, l'interrogea où il se trouvait, si elle pouvait le mettre en contact.
— J'imagine qu'il doit être chez lui. Répondit-elle. Il n'a pas de téléphone.
— I-Il n'a pas quoi ?! Comment il fait pour vivre !? Scandalisa Pania qui eut un mouvement de recul, outrée.
— Alors allons chez lui. Sourit Menzi.
En invitant ses amis à monter sur Miraidon, ils furent emmenés directement jusqu'à la maison de Kassis. Celle-ci, était toujours située en hauteur, avec une grande maison traditionnelle. Des Hoothoots se trouvaient en haut des tuiles en ardoise, près d'une antenne. En descendant de sa monture avec les autres, Victoria avait un immense sourire collé sur ses lèvres. Son coeur battait à la chamade. Elle entra en première dans le jardin ouvert, et, repéra aussitôt une silhouette familière, se tenant debout, l'air soucieux.
Très vite, noiraude aux mèches violettes fut de suite saluée chaleureusement par le garçon qu'elle aimait.
Il n'avait absolument pas changé. Il portait toujours son uniforme de l'Institut de Myrtille, sa veste étant mal mise, mettait en avant ses épaules nues – qui avaient un peu gagnées en muscles – et son doux sourire devint aussitôt gêné. Il pivotait sur le coté, frictionnait sa seule mèche qui n'était pas attachée.
— Je suis vraiment heureux que tu sois venu. Je.. Je suis désolé, je n'ai pas pu t'accueillir à l'aéroport... J'avais des problèmes ici.
— Il n'y a aucun problème Kassis. Lui rassura t-elle avec douceur.
— Merci...
Le dresseur nota qu'elle était seule pour l'instant. Des rougeurs apparurent sur son visage et timidement, il s'enquit. Des pensées venaient s'embrouiller dans sa tête et il ne voulait surtout pas faire des faux-espoirs.
— Tu... Tu es venue seule ?
— Eh bien...
Le sourire de Kassis s'effaça relativement vite dès qu'il aperçut des nouvelles têtes rejoindre la gothique. Parmi eux, une se rua vers lui, ce qui le fit reculer, placer ses bras devant lui, dans un geste de défense.
— Kassis, je te présente Menzi. Ma rivale et championne de Paldea_...
— Saluuuut ! Enfin je te rencontre ! Depuis qu'elle me parlait de toi, je mourais d'envie de t'affronter !! Elle m'a raconté à quel point t'es ultra balèze !! S'exclama joyeusement la noiraude à la mèche verte, le sourire jusqu'aux dents.
Peu habitué à ce genre de présentation enflammé, Kassis déglutissait, détourna son regard de cette fille très extravertie. Bien que mentalement, il était sur la voie de guérison, le fait d'entendre d'une autre bouche qu'il était fort en combat de pokémon, le rendait relativement nerveux et un sentiment d'anxiété refaisait surface.
— E-Eh bien.. Je ne.. J'sais pas trop..
— Arrête abrutie, tu l'effraies ! ...Contrairement à elle, moi ça me va de prendre mon temps à faire connaissance. Murmura l'autre fille aux lunettes rondes.
— Elle c'est Pania, poursuivit Victoria en désignant son amie aux cheveux bicolores, avec un sourire, reconnaissante que sa camarade soit plus posée que Menzi.
Menzi roula des yeux.
— Moi c'est Pepper. Et JE suis le meilleur ami de Victoria !!
— Eh ! JE suis sa meilleure amie ! S'emporta Menzi qui virevolta vers lui en pointant du pouce sa propre personne.
Blasée, Victoria des yeux. Ils étaient tellement bruyant et le commentaire de Pepper était assez... possessif et vantard. Pania secoua sa tête en soupirant, ne mâcha pas ses mots en le trouvant très irritable avec ça. Kassis eut un petit sourire gêné, survola ce détail et se présenta à son tour.
— Moi c'est Kassis. J'ai rencontré Victoria suite à un échange scolaire quand elle s'est arrêtée ici et c'est de là que nous sommes devenus amis. Que dire de plus.. Hm... Sa nervosité le poussa à serrer son poing et l'agiter près de sa taille tandis que son autre main se glissa sous son menton, ah, j'suis aussi élève à l'Institut de Myrtille.. Er, je veux dire, j'étais, j'suis en pause là...
— Wouah ! C'était pareil pour moi ! Je comprends ça ! S'écria Pania, ahurie.
— Pania ! Ne sympathise pas avec l'ennemi ! S'offusqua Pepper en la dévisageant.
Victoria inspira très fort par le nez et tourna sa tête, envoya des éclairs depuis ses yeux violets vers ce garçon qui se montrait vraiment odieux avec sa jalousie. Elle ne voulait surtout pas qu'il mette mal à l'aise Kassis. Et s'il allait trop loin, l'adolescente n'hésitera pas à lui faire comprendre qu'il ne faut pas s'aventurer trop loin.
— Eh bien, tes amis sont très animés... comme toi Victoria. Ses amis sont mes amis ! Soyez le bienvenue à Septentria ! Sourit gentiment Kassis.
— Tu ne restes que son ami, moi je suis son meilleur ami. Rebondissait Pepper avec vantardise, ses mains sur ses hanches.
En une fraction de seconde, les traits jusqu'à présent doux de Kassis se durcissaient. Les sourcils froncés, avec un sourire forcé, le jeune dresseur répliqua, tout en essayant de maintenir un ton sympathique :
— Ah, vraiment ? C'est curieux. J'ai plus entendu le nom de Menzi que le tien quand elle était avec moi à l'Institut de Myrtille....
— Hein ? C'est vrai ? Lança vivement la noiraude à la mèche verte à la concernée.
— ...On peut passer à la suite ?
— Pania aussi elle m'a rapporté qu'elle est étonnante. En rajouta Kassis.
— Oh. Ehheh... Je... Rougit cette dernière dès qu'elle fut mentionnée, elle jouait avec les fils de son sweat.
Le visage rouge, Pepper grinça des dents, avait très envie de se prononcer.
— Ah ouais ? Eh bien j'ai voyagé avec elle !
— Une courte période, glissa Victoria.
— Et elle m'a parlé souvent à vous ? Vraiment ?
La question rhétorique de Kassis fit bouillir le sang de Pepper. Le dresseur originaire de Septentria avait un sourire triomphant collé sur ses lèvres, avait penché légèrement sa tête sur le coté. On pouvait y lire de la malice. Ce garçon savait ce qu'il faisait et disait et jouissait ce moment opportun. Il écrasait de loin un adversaire dans son propre jeu.
Et de ce fait, Pepper prenait connaissance qu'il y avait sûrement quelque chose entre lui et la gothique.
Victoria rougissait légèrement, voulut à tout prix changer de sujet, que, Menzi rechargeait, pointa du doigt Kassis.
— Bien ! Affrontons-nous ! Ici c'est trop serré ! Allons à la place près de la mairie ! Allez viens !
Sur ces paroles, Menzi fila en courant, ne laissant pas le temps à Kassis de répondre positivement ou non à sa requête. Kassis soupira, passa une main dans ses cheveux attachés, secoué.
— ...Elle veut vraiment faire un combat ? Maintenant ?
— Ouais... Amusez-vous bien. Gloussa doucement Victoria à Kassis.
— Rah... elle est aussi lourde que ma sœur... Mais en plus différent...
Dépité et résigné, le jeune garçon quitta son domicile, suivant avec un train de retard Menzi.
— ......Je crois que j'ai fait une erreur !
Les deux filles considérèrent Pepper, en haussant un sourcil.
— En fait, c'est un bon gars ce Kassis !
Simultanément, momentanément, Pania et Victoria s'échangèrent un regard blasé.
Quelques minutes plus tard, après avoir assisté au combat des deux dresseurs, Menzi avait remporté le match. Toute fière et les yeux brillant, elle couvrit d'éloges Kassis en insistant bien sur le fait qu'il était bien balèze, que leur pokémon s'étaient bien battus et que c'était très amusant. Le jeune garçon rougissait, admettait que c'était en effet très enrichissant. Qu'il avait encore à apprendre des tas de choses pour être à son niveau et celui de Victoria.
Dès qu'il posa ses yeux sur elle, la noiraude aux mèches violettes rougissait et tripota timidement sa jupe tartan violet et noir. Ses bottines noires remuaient un peu la surface goudronnée du sol et zieuta finalement une dernière fois vers Kassis. Son sourire chaleureux fit battre son coeur à tout rompre.
— Il faudrait vraiment que tu arrêtes de forcer n'importe qui pour un combat. Lui souligna Pepper à Menzi.
— Eh ! Y a rien de mal à cela ! Se vexa t-elle.
Menzi cligna des yeux, fit une personne se rapprocher machinalement et s'arrêter derrière Pepper. Lorsque celui-ci se tourna, il sursauta, cria.
— Wouah ?! C'est qui elle ?
— Grande-sœur !? S'écria Kassis avec des yeux ronds.
Le sourire figé, les yeux légèrement plissés, elle se mit à bouger et à parler de façon très bizarre et perturbante. Les bras repliés, les mains sous les aisselles, elle se mit à remuer, comme une imitation d'un animal volant.
— MOCHI ! MOCHI !
— R-Roseille ? L'appela Victoria, choquée.
D'abord, elle aurait cru à une blague. Néanmoins, le tempérament de Roseille n'était pas axé sur ce genre d'humour... inquiète, la noiraude aux mèches violettes considéra Kassis grimacer, se rapprocher d'elle, tenta de retenir la danse de folie de sa sœur.
— J'suis désolé ! Vous pourriez m'aider à la ramener à la maison ? Depuis avant-hier, elle agit bizarrement !
— Eh bien... OK. Accepta Pepper, troublé.
Par sa grande taille, doucement mais sûrement, Pepper aida Kassis à ramener Roseille jusqu'à son domicile. À l'intérieur de la maison, après avoir réussi à coucher la noiraude aux mèches écarlates – qui continuait à chantonner ses « mochi, mochi » dans sa chambre, le dresseur de Paldea rejoignit les filles dehors. Très vite, l'adolescent aux cheveux attachés revint avec un plateau composé de verres et du jus de fruit. Avec leur accord, il se mit à verser le liquide dans les verres.
Rompant ce long silence, Pania prit parole, en observant attentivement Kassis offrir les verres remplit à chacun d'entre eux.
— Elle est souvent comme ça ?
— Non. Jamais.
— C'est rassurant.
La bicolore aux mèches rouge-bleu bu un coup.
— Tu as bien dit que c'est avant-hier qu'elle est dans cet état ? Reprit Victoria en fixant Kassis qui se mettait dos à elle.
Elle remarqua que sa nervosité remontait en flèche. Son tic avec son bras recommençait. Soucieux, il finissait par éclaircir :
— Oui... Je ne sais pas comment, mais elle s'est mise à danser comme ça, bizarrement, tout en répétant ces « mochi mochi »... J'ne pige pas pourquoi. Je... Je demande vraiment si c'est la malédiction dont parle les villageois.
Pania manqua d'avaler de travers. Prise d'une quinte de toux, elle rebondissait là-dessus, affolée.
— Malédiction ?! Répéta t-elle. Attend, tu veux dire que ce village est hantée ?! On est arrivé dans un film d'horreur ou quoi ?!
— Soit disant cette malédiction, il y aurait un lien avec une autre légende ou quelque chose du genre ? Interrogea très sérieusement Menzi, qui se rappelait de l'histoire que lui a raconté Victoria.
— J'sais pas... Victoria a déjà gérer avec Ogerpon et les Adoramis. Lui répondit honnêtement Kassis, perplexe.
— Toujours dans des événements spéciaux. Souffla Pepper avec un sourire amusé.
Victoria eut un sourire gênée. Il fallait bien l'avouer, où qu'elle allait, il y avait toujours quelque chose qui sortait de l'ordinaire.
— J'aimerais vraiment qu'elle redevienne normale. Soupira Kassis, abattu.
— Si y a quelque chose qu'on peut faire, dit-le nous ! Lui lança Pepper, avec un sourire amical qui surprit Kassis.
— Huh_ ?
— C'est clair, on va t'aider ! De plus, je n'y crois pas au trucs d'horreurs comme les malédictions ! S'ajouta Pania en souriant gentiment.
— Ouais carrément ! S'enflamma Menzi. Si je peux battre contre les malédictions, je le ferais !!
Très touché par leur solidarité, Kassis ne put s'empêcher de leur sourire. Il acquiesça, mais supposa simplement que sa sœur redeviendrait normale d'ici demain. Après que tous ont bu, il retourna à l'intérieur de la maison, laissa le tout dans l'évier, rejoignit ses nouveaux amis et les invitaient à aller à l'hôtel qui a été en partie réservé pour eux.
Bien décidés à se détendre un peu, sachant que la nuit n'allait plus tarder à tomber, le groupe avançait. Victoria se sentit observé et zieuta en direction de Kassis, qui lui adressait toujours un sourire attendrissant. Les joues de la gothique se mirent à chauffer et vint lui demander comment lui allait depuis la dernière fois. Étonné, il lui répondit tout en regardant devant lui.
— Je vais bien mieux. Merci.
— Plus de cauchemars ?
Elle se rappelait qu'il lui avait dit revoir dans la nuit, un autre lui. Avec une personnalité agressive, obsédée par la victoire. Qu'il voulait écraser n'importe qui et faisant du mal à ses proches. Presque en larmes un matin, il avait même révélé avoir rêvé que son autre lui avait étranglé Victoria. Que oser imaginer ceci le rendait terriblement mal et effrayé. En échange d'une longue étreinte, il avait réussi à calmer sa crise d'angoisse.
Quelque part, Kassis rêvait sûrement de son double qui l'avait enduit en erreur. Et toujours à culpabiliser par rapport au passé, son fantôme revenait le hanter, en quête de le détruire psychologiquement. Finalement, il surmontait petit à petit ces cauchemars.
— Moins fréquents, depuis le médicament que j'ai prit. Depuis une semaine j'ai arrêté d'en prendre, et ça semble aller.
— Tant mieux...
Kassis la jaugeait.
— Et... C'est vrai ?
— De quoi ?
— ...Pepper est ton meilleur ami ? Se risqua t-il de lui demander à voix basse, en espérant ne pas être entendu.
— Il est juste un ami. Sourit-elle.
— Hmmm... Et moi ? J'suis quoi pour toi ?
Cette question la prit au dépourvue. De suite, le visage de Victoria devint presque écarlate.
— Tu...es toi.
— T'veux bien développer pour moi ? Réclama t-il avec douceur.
— ...Tu... Tu es fidèle, cool, fort, adorable à la fois... Marmonna t-elle à voix basse, toute embarrassée de prononcer ces termes de vive voix.
Aussitôt, le visage de Kassis rougissait à son tour et il écarquillait ses yeux. Son coeur battait bien plus vite que normalement et la température de son corps avait fléché. Il serra son poing dominant, la remuait légèrement, avec un sourire tout timide et à la fois heureux. Son ombre et celui de Victoria s'unissait avec le jeu de lumière derrière eux. Éclairés par le peu de réverbère qui ont été activé après que le soleil s'est couché, le jeune dresseur ne put s'empêcher de se poser d'autres questions.
La retrouver lui faisait beaucoup de bien. De plus, encore une fois, il pouvait contempler la beauté de Victoria. Son style si unique, si particulier, son maquillage discret mais qui mettait en valeur sa peau blanche, elle était tellement magnifique, précieuse. Ses beaux orbes violets brillaient tel un améthyste. Et ses rougeurs visibles sur ses joues ne faisaient que le pousser à aller de l'avant. Depuis cette affreuse expérience à la Zone Zéro, tous deux s'étaient rapprochés.
La preuve étant qu'elle venait l'enlacer quand il était pas bien. Ou quand elle était troublée, il était le seul à le remarquer et venir lui prendre la main. Quand quelqu'un osait la contempler, Kassis était éprit d'une possessivité qui le conduisait à fusiller du regard quiconque qui osait approcher sa bien-aimée. Personne ne devait lui faire du mal. Et encore moins la faire pleurer. Victoria méritait beaucoup d'amour et de bonheur et il était prêt à décrocher la lune s'il le fallait.
Il tritura la poche de son short blanc et bleu, l'air soucieux. Avant son arrivé, profitant que ses grands-parents ont veillé sur sa sœur, Kassis avait été se rendre dans une boutique de bijou, avait prit soin de choisir un cadeau pour Victoria. Il ne s'y connaissait pas beaucoup en matière de la mode – chose que la gothique suivait de près, toutefois, après avoir réfléchi à plusieurs fois, il avait finalement posé une commande au vendeur. Et ceci avait été livré dans les temps, lui laissant l'opportunité de l'acheter avant l'arrivé de la noiraude.
— Et toi ? T'veux pas savoir ce que je pense de toi ?
Au silence de Victoria, en dépit de son expression toute embarrassée, Kassis capta très vite que au fond d'elle, un tourbillon de curiosité et de timidité menaçait de sortir. Cependant, son amie tenait à rester mature, posée, ne voulant pas se montrer trop désireuse ou candide. En prenant les devants, l'adolescent lista, avec un sourire remplit d'amour et de sincérité :
— T'es magnifique. Brillante, forte, impressionnante_...
— S-Stop...
Rouge écrevisse, elle le fixait, avec une lueur remplit de fascination et d'intérêt pour lui. Son rythme cardiaque continuait de s'enflammer, menaçant de sortir de sa cage thoracique. La jeune fille respirait fort, lentement, en quête de retrouver son souffle. Ses doigts vinrent se crisper sur l'ourlet de sa jupe. Le vent se mit à souffler, emportant non seulement le chant mélodieux des feuillages des arbres, mais aussi les longues mèches noires aux reflets violets de l'adolescente.
— Pourquoi ? Tu ne veux pas entendre la suite ?
— ...C'est...juste que..
Victoria baissa sa tête, s'arrêta dans sa marche et fit fixette sur ses chaussures. Kassis s'arrêta à coté d'elle, lui laissa le temps de s'expliquer sans la brusquer.
— A tes yeux, je suis peut-être comme ça. Mais la vérité c'est que, je suis aussi pas si incroyable que ça. J'ai aussi un peu... des parties sombres.
— Tu n'as pas repoussé les miens.
— C'est parce que je t'ai amené à cette dérivation.
— Victoria, ce qu'il s'est passé, tu n'en es pas la cause. Lui clarifia très sérieusement Kassis en fronçant des sourcils. C'est moi qui cherchait à me justifier, c'est d'ma faute si j'me suis mal comporté. Je fuyais la réalité, en voulant me trouver une raison sur qui j'étais. Au final, j'ai perdu ma propre identité en allant dans le mauvais sens.
La gothique se mordit les lèvres inférieures, répliqua à cela.
— Même. J'aurais dû revenir te voir plus tôt. Je suis fautive sur ce qu'il s'est passé. Et... tu voulais gagner. Je t'ai blessé.
— C'est fini tout ça.
— Si j'étais plus intelligente que ça, j'aurai pu empêcher tout ça. Non, je n'en ai fait que à ma tête. Je suis resté sur mes positions et_...
Une chaleur inhabituelle vint se poser sur sa joue droite. Surprise, Victoria releva sa tête et se stoppa dans son discours. Tout près d'elle, avec ce parfum de romarin qui flottait, les beaux yeux ambrés du garçon qu'elle aimait n'étaient à quelques centimètres d'elle. Leur bout du nez étaient touchés, et elle pouvait sentir son souffle tout chaud qui contrastait à la fraîcheur nocturne. La main gantée de Kassis était toujours sur sa peau. Seul son pouce étant mit à nu, il la caressa avec une douceur innée.
Sa voix, douce et apaisante, lui répéta que ce n'était pas de sa faute. Que tout était oublié pour lui, qu'il avait tourné la page. Qu'il faisait de son mieux pour devenir une meilleure personne. Étonnamment, avec un sourire qui faisait fondre le coeur de la jeune fille, le dresseur de Septentria réduisit un peu plus leur distance de l'un à l'autre.
Leur front collé l'un à l'autre, il lui souffla :
— Tu es ma plus belle rencontre, Victoria. Ne te rabaisse pas comme ça, ça ne te ressemble pas.
Continuellement, il poursuivait ses caresses sur la joue de la gothique qui retenait difficilement un hoquet de surprise.
— Merci pour tout ce que t'as fait pour moi. J'suis sincère. Et souris. J'aime ton sourire plus que tout.
Enfermé dans leur bulle imaginaire, Victoria entrouvrit ses lèvres et était encore plus tiraillée. Elle ne voulait pas l'embarrasser davantage en lui sortant tout ce qu'elle avait sur le coeur. D'une autre part, la jeune fille ne voyait pas d'autre opportunité pour le faire. Sa douceur, son sourire, sa gentillesse, rien ni personne ne pouvait le défier là-dessus.
Surtout qu'il était incroyablement adorable à se mettre sur la pointe des pieds pour être à sa hauteur. Il devait se faire violence pour ne pas grommeler à cause de leur différence de taille. D'ailleurs, Roseille avait mentionné dans une lettre que Kassis buvait plus régulièrement du lait et de la soupe. Juste à cause de trois-quatre centimètres en moins d'elle, il complexait pour ce détail si peu important aux yeux de la jeune fille.
— ...Mon coeur va exploser, si tu continues. Dit-elle, d'une petite voix fluette qui sortait de ses habitudes.
— Tu te rappelles ? De cette première nuit où tu m'as emmené dans ma chambre quand j'étais en hypoglycémie ?
— O-Oui ?
— C'est toujours d'actualité.
« Je ne suis plus le garçon faible et timide que tu as connu. » Autrement dit, il la prévenait qu'il pourrait tenter quelque chose avec elle. En rougissant encore plus, Victoria ancra ses yeux dans les siens, ne put s'empêcher d'être attiré par ça. Des papillons invisibles se baladaient dans le creux de son ventre et un tourbillon d'appréhension s'installait dans son coeur.
— Tu veux.. me toucher ? Supposa t-elle timidement.
— J'le fais déjà. Mais je peux aller plus loin.
— Et tu as toute mon autorisation.
Kassis se mit à rougir et à froncer des sourcils. Cette fille le rendait complètement dingue et il se maîtrisait au mieux au risque de faire basculer leur amitié.
— Et Pepper y a le droit ? Lui questionna subitement Kassis, sur une légère pointe de jalousie.
— Tu es le seul.
— Victoria... souffla t-il en fermant ses yeux. Sa main se décollait de la joue de celle-ci et se glissa dans ses longs et soyeux cheveux qui dégageaient une forte odeur à la lavande qu'il aimait tant.
— O-oui... ?
— J'veux y toucher...
Impatiente, le coeur toujours aussi bruyant dans sa poitrine, son ouïe se limitait presque que au rythme de ses battements cardiaques et à cette voix si envoûtante de Kassis. Dès qu'il rouvrit ses yeux, un voile de désir animait dans son regard.
— J'veux toucher à tes lèv_...
— OOOOOHEEEEEEEE !!! Vous fichez quoi ?! On vous attends nous ! Leur hurla Menzi, qui se trouvait à l'entrée de l'hôtel, sa forte voix parvint à les faire sortir de leur transe.
Bien rouges, tous deux s'écartèrent aussitôt. Kassis répondit aussitôt à cet appel qu'ils arrivaient et zieuta rapidement la fille qui aimait qui était toute gênée, rouge, les yeux brillant. À cette vue, le coeur du jeune garçon reçut une flèche de Cupidon. Instinctivement, il attrapa la main de Victoria et lui adressa un sourire encourageant et attendrissant.
— Allez viens, ils nous attendent.
Intérieurement, Victoria mourait d'envie de étriper Menzi pour être venu foutre en l'air ce moment si précieux.
À l'intérieur de l'hôtel, les adolescents purent discuter tranquillement sur un canapé libre. Menzi revenait avec des sodas, toute contente. Elle expliqua même à Pania qu'il y avait plusieurs snacks disponibles mais que la réceptionniste était absente et que par conséquent, elle se sentait un peu mal de devoir laissé la monnaie sur le comptoir vide. Alors que Pepper fixait la télévision, qui diffusait des lieux touristiques de Septentria, Kassis s'interrogea où était la télécommande.
Très vite ayant une idée de lancer un pari, où le gagnant ferait ce qu'il voudra des autres avec la télécommande, les autres suivirent le mouvement. Victoria, amusé par ce jeu, prit soin de fouiller sous la table basse, puis au niveau des pots de fleurs. Pas loin de Kassis, elle l'entendit l'appeler. Dès qu'elle se rapprochait de lui, la noiraude aux mèches violettes rougissait quand il lui faisait un signe de tête, en ouvrant les portes qui menaient aux escaliers et non à l'ascenseur.
En le suivant, dès qu'il refermait la porte derrière lui, se retrouvant de nouveau seul à seul, la jeune fille saisissait sa seule et unique chance.
— Kassis, je... Je pense que je te... te..
La nervosité grimpait en elle et elle triturait sa jupe.
— Je...
— Je t'aime.
Surprise, Victoria releva vivement sa tête en admirant le visage sérieux mais rouge de Kassis. Il restait à quelques mètres d'elle et sa jambe tressauta, tandis qu'il détournait son regard d'elle en frottant sa mèche. Il balbutia timidement.
— D'solé, je... je suis complètement à fond sur toi. Depuis longtemps. Et t'entendre me dire que tu es okay que je te touche, ça me rend encore plus... dingue...
— Moi aussi... je t'aime Kassis. Répliqua au plus vite Victoria, avec un sourire timide.
Tout stupéfait, comme s'il assistait à un rêve éphémère, Kassis eut des yeux ronds et ouvrit grand sa bouche.
— Attend, t'es... sérieuse ? T'es sûre ? J'veux dire, après tout ce que j'ai fait, je...
— C'est toi que je veux. Répéta t-elle, directe.
Ceci n'avait rien à voir avec un simple crush qu'elle avait eu avec son professeur. Maintenant, Victoria était plus que certaine que ses sentiments pour lui étaient net, précis. Il n'y avait plus aucun doute. De plus, ses touchers, sa façon d'être l'avait totalement envoûté.
Un flot d'émotion surgissait chez le jeune garçon. Ému, touché, il ne put contenir un petit rire heureux, retenait ses larmes, se rapprocha de sa petite-amie et posa de nouveau sa main sur sa joue. Victoria plaça la sienne par-dessus les phalanges du garçon qu'elle aimait. Leur coeur battait à l'unisson, et désormais, plus rien ne pouvait les atteindre, maintenant qu'ils avaient mit au clair leur sentiment.
Coupés de nouveau du reste, ils se perdirent dans leur regard de l'autre, avec un sourire épanouie, avec un amour tout innocent et merveilleux.
— Tu voulais toucher quoi ? Demanda t-elle, en remettant à table leur discussion interrompue plus tôt.
— Tes lèvres... Murmura t-il, plissant ses yeux.
— Fonce.
Avec un sourire amusé, Kassis retira sa main de la joue de sa petite-amie, les posèrent sur ses hanches et la guida vers l'arrière. Avec précision et bienveillance, il l'aida à s'installer sur l'une des marches des escaliers. Il n'y avait absolument personne, on ne pouvait encore seulement les échos de l'autre coté de la porte, avec des résidus de la télévision ou bien les râlements de leurs amis qui n'avaient toujours pas retrouver la télécommande.
Plongés dans une lueur tamisée émise par la seule ampoule au plafond, les deux adolescents furent tranquilles, laissés à leur petite activité intime. Au-dessus d'elle, Kassis vint poser son genou à coté de la taille de son amoureuse et, après une petite hésitation, scella ses lèvres contre celles de Victoria. Court, maladroit et délicat, elle put relâcher un petit gémissement de satisfaction. Leur corps frémissait simultanément et la jeune fille remonta ses mains sur les épaules du noiraud aux mèches violettes.
— Encore, quémanda t-elle, d'une petite voix suppliante, les étoiles aux yeux.
Kassis ne se faisait pas prier. Un peu plus confiant cette fois-ci, il revint à la charge et écrasa ses lèvres contre celles de son amoureuse. Ses mains vinrent attraper les mèches de Victoria et cette dernière, gémissait de plaisir puis enroula aussitôt ses bras autour du cou de son petit-ami. Ils découvraient ce nouveau sentiment qui les submergeaient dans un autre monde.
Meneur, prenant goût au baiser, le dresseur originaire de Septentria fit remuer leurs lèvres, guida sa petite-amie sur comment doser leur petit plaisir. Les paupières closes comme celles de la noiraude aux mèches violettes, il ne pouvait pas mieux rêver. C'était tellement parfait. Même dans ses rêves les plus fous, il n'aurait jamais songé à ce que ceci devienne réalité.
Leur souffle se mélangeait et leurs lèvres s'humifiaient petit à petit. Tellement qu'ils étaient concentrés dans leur manœuvre, l'oxygène leur manquait, les obligeant à rompre leur baiser.
— Encore. Redemanda Victoria, après avoir récupéré son souffle.
— Hmm.. Tu es gourmande. Remarqua t-il avec un sourire épanoui.
Victoria rougissait à ce commentaire. Elle lui adressa une moue embarrassée, toutefois, elle ne dénia pas cette constatation.
— Un peu.
— Juste un peu ? Rit-il en collant son front au sien. T'es si mignonne.
— Et toi on dirait que tu veux me dévorer.
Touché. Kassis ferma ses yeux, riait doucement.
— T'es si délicieuse.
— Mon rouge à lèvre ou mes lèvres ? Lui taquina soudainement Victoria avec un regard plein d'amour.
Surprit par sa petite blague qui sortait de l'ordinaire, le jeune garçon haussa ses sourcils. Très vite, il se reprit, son visage s'adoucissait, devenait plus séduisante d'un coup. Il se laissa s'asseoir à coté d'elle, attrapa sa joue, la dirigea vers lui et l'embrassa avec plus d'intensité.
— Ahm!
Étonnée, Victoria rougissait et fermait très vite ses yeux. Ce baiser était bien plus passionné, et lorsque qu'il sortit sa langue pour caresser l'entrée, la jeune fille tressaillit, ouvrit sa cavité buccale pour lui donner accès à plus. Très vite étourdie par cette nouveauté, leur petit muscle se rejoignaient, se caressaient l'un à l'autre avec une telle ardeur qu'elle n'arrivait presque plus à rester droite. Maintenue par la main de son amoureux à l'arrière de son crâne, la gothique se laissa être de nouveau portée par le plaisir.
Langoureusement, ils enroulaient leur langue, leur salive se bataillait aussi, ce qui faisait échapper des petits sons fluides et gluant. Victoria s'accrochait au mieux à Kassis, tout en gémissant de plaisir. Son corps chauffait, sa poitrine se soulevait et redescendait à un rythme non soutenu et l'addiction de vouloir garder ce genre d'intimité brouillait ses esprits.
Respirer devenait compliqué en dépit de ce bonheur. Victoria gémissait presque sensuellement le nom de son petit-ami qui émit un léger grognement de satisfaction avant de rompre ce baiser brûlant de désir. À bout de souffle, tous deux se regardèrent intensément, rouges.
— J'ai trouvé la télécommande ! Annonça fièrement Pania de l'autre coté de la porte. J'ai gagné !
Kassis essuya du revers de sa main le filet translucide de sa propre salive qui avait coulé au coin de sa lèvre. Il prit une grande inspiration, se leva des marches des escaliers et offrit sa main à sa petite-amie. Victoria s'y agrippa, le suivit de près en retournant au rez-de-chaussée, aussi rouge que lui.
De là, il leur était impossible de fuir les remarques de leur amis.
— Il était où ? Demanda Kassis.
— Dans le pot de plante ! Va savoir pourquoi il y était___ Mais ? Pourquoi vous êtes rouges ? Il y avait un soucis avec un radiateur ou... Attendez...
— Où est Menzi ?
La question de Pepper permit d'offrir un échappatoire. Victoria saisissait cette opportunité et jeta un coup d'oeil rapide dans la pièce, aussi surprise de l'absence de sa camarade surexcitée. Pania tenta de l'appeler avec son motismart mais aucune réponse, ce qui commençait à inquiéter le groupe.
— Sortir la nuit à Kitakami quand on ne connaît pas les environs n'est pas rassurant. Affirma Kassis.
— Dans ce cas, on doit la chercher ! S'exclama Pepper.
— Avec Victoria, nous y allons.
— On vient avec vous !
Bien que l'intention de Pania était bienveillant, le dresseur originaire de Septentria secoua sa tête.
— Non. Réfléchissez. Si elle revient ici, elle sera p'têt rassurée de vous voir ici.
— On ne sera pas long. Leur promit Victoria.
Sur ses paroles, le duo sortit de l'hôtel. La nuit était tombée et quelques étoiles étaient venues remplir ce voile sombre. Sans repérer leur amie, ils se dirigeaient vers deux adultes, voulant les interroger. Leur mutisme inquiéta les adolescents qui s'échangèrent un regard confus. Soudain, l'homme et la femme se tournèrent vers eux, effectuaient une danse folle en criant des « mochi mochi ! » ce qui effraya Kassis et Victoria. Sans prévenir, les deux adultes envoyèrent leur pokémon au combat. N'ayant que d'autre choix de répliquer, les jeunes se préparent au duel en binôme.
Après les avoir vaincus, Kassis s'interrogeait vraiment sur ce qu'il se tramait ici. Nerveux, il remuait son poing.
— Trop bizarre... Ils n'étaient pas comme ça hier.
— Ils réagissaient pareil que Roseille. Lui fit remarquer la gothique.
— Pas faux... J'me demande vraiment où est Menzi... C'est pas rassurant cette histoire.
Alors qu'il parlait d'elle, Victoria aperçut la silhouette de son amie au loin, en train de courir, traversant un pont en pierre. Elle le désigna du doigt et avec Kassis, ils foncèrent la poursuivre dans la nature, jusqu'ils arrivent vers la montagne, où, un long escalier se tenait devant eux, avec les grands-parents du dresseur de Septentria.
Étonné et à la fois inquiet qu'ils soient ici en laissant derrière eux sa sœur sans surveillance, Kassis questionna son grand-père. Quand celui-ci le rassura que Roseille était au lit, sûrement en train de dormir, l'adolescent exhala un soupir de soulagement. Victoria lui souriait tendrement. Son attention envers sa sœur était très touchant et adorable. Il veillait à son bien-être.
— Au fait, vous n'aurez pas vu une fille foncer ici ? Elle_...
— Chéri. Coupa soudainement la grand-mère dans l'élan de son petit-fils. Mochi ?
Sa grand-mère tendait un plat garnis de mochi violet. À force de insister à son mari, ce dernier soupira et céda pour lui faire plaisir. Après avoir tout engloutit, il fut crispé, et, ouvrit grand ses yeux.
— Euh... Grand-père ?
— ...MOCHI ! MOCHI !
— HUUUHHH ???!!! Scandalisa Kassis avec Victoria, tous deux eurent un mouvement de recul.
Dans la même reproduction des précédents adultes, les deux grands-parents envoyèrent leur pokémon sur le terrain, forçant les adolescents à faire de même. Avec son Pomdorochi, Kassis parvenait à mettre KO le Smogogo de son grand-père Aubin et le Gallame de Victoria abattit sans grosse difficulté le Lugulabre de la grand-mère Neva.
Envoûtés par une sorte de malédiction, les deux adultes restaient de marbre, marmonnait des « mo....chi ? » après avoir été battus. Sur le moment, prenant conscience qu'une bonne partie de son village et de ses proches étaient possédés, Kassis perdit ses moyens. Les mains sur sa tête, la lueur disparaissant de ses yeux, il paniqua.
— Putain, ce n'est qu'une question de temps... que moi aussi j'devienne comme eux ! On va tous être fous !
— Kassis ! Reprends-toi ! S'alarma Victoria en posant ses mains sur les épaules de son petit-ami. Nous, nous sommes pas touchés ! Il doit avoir un moyen d'arrêter tout ça !
Encourageante, n'ayant pas perdu espoir, la noiraude aux mèches violettes fronça des sourcils, sérieuse. Ses doigts étaient crispés et tremblaient légèrement sur le tissu du garçon, qui se reprit très vite. Il soupira, acquiesça et apporta sa main en coupe sur son visage. Il grimaça.
— Pardon. J'ai... paniqué.
— Je sais...
— On va s'en sortir. Dit-il, résolu, en posant sa main sur celle de la gothique qui adressait un sourire rassurant.
Plus lucide, Kassis analysa la situation et commença déjà à résoudre un puzzle dans sa tête. Pour lui, son grand-père était encore normal avant qu'il n'ait mangé ce mochi. Alors qu'il faisait part de ses soupçons à sa copine, un appel téléphonique le coupa dans sa déduction. Pepper était en train de transmettre ses inquiétudes, que des choses complètement fous se produisaient. Soudain, au cri de Pania, il eut un gros brouhaha et la communication fut suspendue.
Inquiets, Victoria appela Miraidon et le chevaucha avec Kassis, en direction de Jaderaude. Sur la place, ils rejoignirent Pepper et Pania, tous deux devant une échoppe abandonnée, mais encore ouverte, compte rendu des lumières encore allumées. Pepper expliqua à ses amis que les gens étaient devenus fous et que Pania avait paniqué et s'était cogné quelque part, ce qui avait causé la fin de l'appel.
Alors que Kassis se préparait à leur faire part de ses suspicions, Pepper le coupa de court en poussant un cri, en pointant du doigt dans les airs une étrange créature violette flottante. Pania, dubitative, réajusta ses lunettes, chercha à analyser cette chose, lorsque soudain, l'individu éjecta des mochis violets depuis les airs.
La bouche ouverte alors qu'ils parlaient, Pepper et Pania accueillaient dans leur cavité buccale la pâtisserie tandis que Victoria esquiva ceci sans aucune difficulté. Pour Kassis, mal ciblé, reçu le mochi qui entra en collision avec son front : « bonk ! ». La gourmandise rebondissait, tomba lourdement par terre, laissant le garçon légèrement sonné, avant qu'il ne se reprenne.
— Huh ? C'était quoi ? Se demanda Pepper, troublé, en haussant un sourcil, après avoir avalé le gâteau.
— C'est sucré... Décrivit Pania en battant des cils.
— Que... S'étonna Kassis, qui comprit vite la tournure de la situation. Il se mit alors à leur hurler après, bien que ceci était trop tard. NE MANGEZ PAS CA !!!!
Confus, les deux autres le regardèrent puis, eurent les même réactions que le grand-père de Kassis. Tous deux se mirent à danser simultanément.
— Non ! Pania ! Pepper ! S'écria Victoria.
— ...Chii... Parvint à échapper Pepper, qui dansait différemment, comme s'il avait très honte de faire ça.
— Merde. Pas le choix. On doit les battre. Cette créature les utilises comme bouclier... Grogna Kassis qui sortit sa pokéball de sa sacoche jaune.
— On va réussir, ensemble. Lui confia Victoria, déterminée aussi à faire cesser toute cette folie.
Il ne leur fallut pas moins de trois minutes pour vaincre le duo en face d'eux. La créature, choquée, tenta de s'éclipser discrètement, ce qui n'échappa pas à Kassis. D'un regard sévère, les traits durcis et d'une voix plus menaçante que jamais, il l'intimida.
— T'files où comme ça toi ? Reviens ici !!!!
Alors que le pokémon prenait la fuite, Kassis se mit à le poursuivre, emporté dans un élan de colère. Victoria, à la traîne, et moins endurante que le garçon – sans compter que sa tenue ne lui permettait pas de courir aisément – les suivaient.
Se retrouvant au parc où se situait l'autel des Adoramis, Victoria pantelait, était en sueurs. Ses jambes flageolaient et elle en avait plus que assez de courir partout et de s'inquiéter. Après avoir remonté les derniers marches des escaliers, elle aperçut au loin Kassis figé sur place.
La panique la submergea. S'il était lui aussi, à son tour envoûté par cette foutue malédiction... Elle ne se le pardonnerait pas.
— Kassis !!!
— Victoria !
Dès qu'il se retournait vers elle, un énorme soupir de soulagement échappa la jeune fille. Bien que ses muscles étaient endoloris après tant d'efforts, elle se rapprocha de son amoureux, l'enlaça par derrière, ce qui le fit légèrement sursauter et rougir, n'ayant pas vu venir ce geste si attentionné.
— J'ai eu peur que toi aussi tu...
— J'vais bien Vic'. Lui confirma en douceur le garçon qui lui caressa les cheveux.
Si la situation n'était pas aussi désespérée, elle aurait voulu qu'il continue de la caresser comme ça. C'était si agréable. Et ce surnom ? Elle l'adorait. En se reprenant à son tour, en mettant de coté ses envies, la gothique fronça des sourcils et finissait par apercevoir la créature au-dessus d'une silhouette familière qui n'était autre que Menzi.
— Mochi ! Mochi !
— On aurait dû s'en douter... Grommela Victoria.
— Mochi combat !!!
Un silence mutuel et le regard vide était parfaitement visible sur le couple. En dépit de toute cette tension palpable dans l'air, l'affirmation de Menzi avait jeté un froid du coté des survivants.
Il fallait croire que son obsession pour les combats résistait au maléfice du pokemon flottant. Des pas se rapprochaient derrière les adolescents et dès qu'ils se retournaient, ils sursautèrent. Face à eux ; tout les villageois avec Roseille, Pepper et Pania étaient toujours possédés, envoyaient tous leur pokémon à l'attaque.
Désavantagés par cette effectif, Victoria grinça des dents, serra ses poings et lança un regard déterminé vers son petit-ami qui lui rendit l'appareil.
— J'm'occupe d'eux ! Occupe-toi de Menzi et de ce foutu pokémon !
— Merci Kassis, je compte sur toi pour veiller mes arrières !
Avec un sourire confiant et résolu, Kassis acquiesça et s'écarta. De son coté, pour la première fois de sa vie, il vint sortir ses six pokémon et les commandaient à tour de rôle, tout en analysant les attaques adverses. Il y avait beaucoup à gérer, cependant, il avait confiance aux capacités de sa petite-amie. Dès qu'elle en aura fini avec le coupable, tout redeviendrait à la normale.
Ce nuit était apocalyptique.
Réussissant à vaincre Menzi sans grosse difficulté, Victoria grommela et s'attaqua par la suite cet étrange pokémon qui était l'auteur de toute cette mascarade. Et il était résistant !
— Tu t'en sors ?! Lui hurla Kassis, à l'écart. Ça commence à se corser ici ! J'ai trois pokémon KO !
— Je vais de mon mieux !
— Fais vite ma déesse ! Je tiendrais pas longtemps !
Victoria marqua obligatoirement une pause après avoir entendu ce surnom affectif. Instantanément, son visage devint aussi rouge qu'un Léviator rouge. Elle pivota vivement sa tête, couina un :
— H-HUH ???!!
Elle distingua au loin qu'il rougissait énormément, preuve, même ses oreilles étaient devenues cramoisies ! Extrêmement embarrassée et à la fois heureuse qu'il la voit ainsi, elle détermina la fin du combat avec l'aide de Miascarade.
Parvenant à capturer ce pokémon, Victoria soupira et avec Kassis, ils purent observer tout le monde revenir à la normale, tous confus et sans aucun souvenir de ce qu'il s'est produit jusqu'à ils furent possédés. Ce fut le même cas pour Menzi. Roseille ordonna aussitôt à son frère d'avoir des explications et soupira, se sentant extrêmement épuisé.
Après tout ces agitations, tout le monde rentrait chez eux. Il faisait complètement nuit et perdus dans les ténèbres, quelques pokémon permettait à certain de les guider. Près de l'hôtel, Victoria attrapa la main de Kassis en rougissant.
— Tu as été trop incroyable d'avoir pu leur résister. J'aurai aimé voir ça.
Touché à ce compliment, le dresseur rougissait et eut un sourire timide.
— Oh, c'était rien comparé à toi. T'sais, tu es aussi forte...
— Hmmmm....
— Ne dis pas que c'est faux.
Avec une petite moue, la gothique entrelaça ses doigts aux siens. Kassis rougissait de plus belle et lançait parfois des regards anxieux ailleurs, en se demandant si quelqu'un allait leur crier dessus.
— Tu m'as dis... que je suis ta déesse ?
— O-Oui. Tu l'es.
— Ohh ? Lâcha t-elle avec un léger rictus.
Un air enjôleur se dessinait sur son visage et le garçon capta très vite.
— Et toi tu es mon chaton.
— H-Uhh ?!
— Mmhmm. Approuva t-elle en hochant la tête, taquine.
Kassis eut une moue renfrognée.
— Pourquoi chaton ? Voulut-il savoir.
— Tu me fais penser à un chat.
— Pourquoi avoir choisi chaton plutôt que chat ? Se vexa t-il. Je ne suis pas si... faible. Enfin, j'le suis plus quoi. Je n'ai pas l'air d'être un homme fort pour toi?...
En s'apitoyant ainsi, avec cette bouille irrésistible et offensée, toucha immédiatement le coeur de Victoria. Très vite, elle rebondissait là-dessus et dans une action désespérée, elle ne voulait surtout pas lui faire de la peine.
— Si ! Bien sûr que si ! Tu es très fort ! Pardon ! Tu es mon chat ! Voilà ! Se rattrapa t-elle.
— T'sais que je pourrais te surprendre encore.. Je peux devenir plus entreprenant, plus qu'un simple chaton.
Ses paroles ricochaient dans la tête de Victoria et cette fois-ci, elle fut surprise de constater qu'elle avait perdu à son jeu. Rougissant violemment, elle lui adressa une moue indignée ce qui fit rire gentiment Kassis.
— Au fait... Je me disais. Tu es OK pour un échange de pokémon ? Je voudrais te confier Ogerpon.
— O-Ogre ? S'étonna son petit-ami, touché. Je... non, elle semble aller très bien à tes cotés. Garde-la !
— J'insiste. Demain tu pourrais profiter un peu avec elle.
Profondément touché, Kassis déposa un baiser sur la joue de Victoria.
— Si j'peux en plus te câliner et déclarer aux autres que tu es mienne, je pense vivre ma plus belle journée...
— T-Tu peux.
— Super !
Tout enthousiaste, Kassis retira sa main de celle de sa copine, retira sa veste et vint la placer sur les épaules de son amoureuse. Surprise, se rappelant de ce geste dans le passé, Victoria rougissait de nouveau et son coeur s'emballa dès qu'il la rapprochait de lui, en lui susurrant à l'oreille :
— J'suis impatient d'être à demain. Tu n'imagines pas à quel point.
— Pareil... Avoua doucement Victoria, avec un sourire comblée.
Ils s'échangèrent un regard puis, en comprenant de suite ce que désirait l'autre, ils s'embrassèrent tendrement, sous ce ciel étoilé.
— Fais des beaux rêves ma Victoria, ma déesse. Sourit Kassis avec amour. Je t'aime.
— Toi aussi, fais de beaux rêves mon Kassis, mon chat. Je t'aime tout autant.
Avant de se séparer, Kassis sortit de la poche de son short une petite boite de velours. Surprise, Victoria l'ouvrit devant lui et écarquilla ses yeux. Il s'agissait d'un pendentif avec une pierre précieuse violette ; de l'améthyste.
Dès qu'elle relevait ses yeux vers lui, flattée par ce cadeau, son petit-ami souriait jusqu'aux dents, lui confia :
— Depuis tout ce temps, j'te comparais à une pierre précieuse. Et puis je me suis dit que tu aimerais ce cadeau. Tu le mérites.
— Kassis... Merci beaucoup. Vraiment.
Après l'avoir mit à son cou, elle avait un énorme sourire. Avant de se séparer de lui, elle n'hésita pas une seule seconde pour lui sauter au cou pour l'embrasser amoureusement, ce qu'il y répondit. Tous deux s'aimaient profondément et savaient qu'ils allaient rester en contact le plus souvent possible après qu'ils ne retournent à l'école.
Dès qu'ils se séparèrent, tous deux savaient ce qui les attendaient : un gros interrogatoire serait de mise de la part de leur proche, qui étaient témoins de toute la scène.
THE END
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