Princesse rebelle
Vous voyez Raiponce ? Et bien mon histoire est à peu près similaire, mais en version moderne. Laissez-moi vous la raconter.
Je m'appelle Luna et je suis une jeune femme de vingt ans. Je fais partie de ces jeunes filles qui restent enfermées à longueur de journée chez elles pour étudier et d'autres conneries en ce genre. Oui, cela m'exaspère au plus haut point car je n'ai aucun ami et je n'ai pas le droit de sortir de la propriété. Le seul contact humain que j'ai est les gardes qui passent leur journée à me surveiller. Au moins, j'ai de la compagnie avec ma petite Lana. Vous vous demandez sûrement qui est-ce non ? Eh bien, c'est ma chienne, une petite golden retriever que mes parents m'ont offert pour mes dix-huit ans. Ah mes parents. Que vais-je bien pouvoir vous dire à part qu'ils ne sont jamais là et que les seules choses qui les importent sont que je réussisse dans mes études et qu'en aucun cas je ne sorte. Mais tout ça va changer.
Même si je n'ai pas de contact extérieur, j'arrive à parler avec des jeunes de mon âge. Merci Internet je vous le dis. Enfin bref, mes amis virtuels, si je puis dire, savent que j'ai mon anniversaire aujourd'hui et veulent absolument me faire sortir. Je ne vous ai pas dit mais, en plus de mes études, je fais beaucoup de sport dans cette propriété : course, tir à l'arc, natation, escrime et j'en passe. Mais tout cela me permet d'avoir beaucoup d'endurance et de mettre en place mon plan d'évasion.
Je passe ma tête à travers l'entrebâillement de la porte pour vérifier que les couloirs sont vides. Le silence en deviendrait flippant si je n'en avais pas l'habitude à longueur de journée. Pour moi, il est synonyme de liberté à ce moment précis. Je sors donc doucement de ma chambre, faisant signe à Lana de me suivre. Ben oui, ma chienne viendra avec moi aussi. Je me mets à courir lorsqu'un bruit se fait entendre. Les bruits de pas se rapprochent. Merde, je suis repérée. J'accélère donc ma course, slalomant dans le labyrinthe qui me sert de maison et que je connais comme ma poche. Cependant, je crois que cette fois la technologie n'est pas de mon côté. Ces fichus gardes ont tous un téléphone et peuvent se tenir au courant de mes agissements assez rapidement. Lana court un peu devant mais je vois au loin des gardes venant vers nous.
« Lana ! Demi-tour ! »
Ma chienne se retourne alors vers moi pour me rejoindre. L'avantage est qu'elle m'écoute au doigt et à l'œil et qu'elle ne porte pas ces gardes dans son cœur. Comme moi en fait. Nous repartons donc dans l'autre sens mais je me rends vite compte que nous sommes encerclées. Lana se met à grogner alors que je me pose sur mes appuis, prête à en découdre pour me barrer au plus vite.
« Voyons princesse, soyez raisonnable.
- Pitié, arrêtez avec ça. Je n'ai rien d'une princesse. Je suis juste une fille de bourges qui ne s'occupent pas de leur progéniture, préférant leur travail. La preuve, ils engagent des domestiques pour s'occuper de moi alors qu'à vingt ans je suis parfaitement capable de me débrouiller, leur criais-je.
- S'il vous plaît. Suivez-nous jusqu'à votre chambre.
- Sinon quoi ? Vous allez appeler vos maîtres qui sont censés me servir de parents c'est ça ?
- Cela suffit ! Saisissez-là, je n'en peux plus de ses gamineries.
- Mes gamineries ? Vous rigolez j'espère ?! Je suis enfermée ici depuis vingt putains d'années ! Vous n'allez pas me reprocher de vouloir savoir à quoi ressemble le soleil quand même ?! »
Certains se sont approchés de moi pendant que leur chef se retournait vers la direction de ma chambre. Ils m'ont pris les bras, me forçant à avancer alors que certains essayaient de passer un collier autour du cou de Lana, sans succès.
« Déjà que vous emprisonnez la maîtresse, je vous prierai de la laisser tranquille. A moins que vous ne vouliez finir à l'infirmerie. »
Ils ont préféré abandonner et Lana se met à trottiner doucement à côté de moi. Nous arrivons devant la porte de ma chambre et ils me poussent sans ménagement à l'intérieur. Je trébuche et tombe sur le tapis. Je peste alors que le chef des gardes sourit de satisfaction.
« Bien. Si mademoiselle veut bien rester son cul dans sa chambre avant sa leçon de l'après-midi.
- Dans tes rêves, chuchotais-je.
- Pardon ?
- Non, rien. Dégagez de ma chambre avant de rendre l'air irrespirable. »
Je l'ai vu lever les yeux au ciel avant de se diriger vers la porte. Je tends l'oreille mais je n'entends aucun coup de clé. Bizarre. Je me rends alors compte que Lana n'est plus à mes côtés. Ils vont me payer ça très cher. Je ne teste même pas la porte, trop évident. Je m'approche alors de la fenêtre qui donne sur mon grand jardin pour évaluer la distance. Je suis au premier étage en sachant qu'il y a une sorte de toit juste en dessous. J'ouvre ma fenêtre et passe mes jambes au-dessus. Heureusement que je n'ai pas le vertige moi je vous le dis. Avec une impulsion, je saute et atterris sur le toit avant de sauter à nouveau et atterrir cette fois-ci sur l'herbe de mon jardin... juste devant mes chers gardes.
« Elle est vraiment passée par la fenêtre ? »
Je me retourne vers eux et leur sourit méchamment avant de m'approcher, déterminée à retrouver ma Lana.
« Où est-elle ?
- Loin de vous, cela vaut mieux. Elle va partir loin de cette maison dès demain.
- Rendez-la-moi ! Elle ne vous appartient pas ! »
Cet espèce d'idiot me regarde en souriant. Je bouille de l'intérieur et sors l'épée du fourreau du garde le plus proche de moi. Oui, ils ont encore des épées, ne me demandez pas pourquoi. Je me mets en garde et, cette fois, il a l'air surpris. Cependant, il sort son épée à son tour alors que ses pions le regardent, effarés.
« Chef ! Vous n'allez pas vous battre contre la fille du boss ?
- Ne vous occupez pas de ça. Cette gamine a besoin d'une correction. »
Une correction ? C'est moi qui vais lui mettre. Je l'attaque de front mais il pare et m'envoie à son tour un coup que j'évite sans problème. Nos coups s'enchaînent et aucun ne prend le dessus sur l'autre. Je sens qu'il perd patience et il commence à faire des erreurs. J'en profite pour le désarmer et le faire tomber, mon épée sous son cou.
« Je répète ma question pour la dernière fois : où est Lana ?
- Tu n'oseras rien faire sale petite peste. »
Je lève mon épée et l'abat sur son bras où il y a maintenant une blessure juste assez profonde pour le faire hurler et m'insulter. Je me tourne alors vers les autres.
« D'autres amateurs ? Allez me chercher Lana tout de suite ou c'est une autre partie de son corps que je vais entailler. »
J'en vois quelques-uns partir et revenir quelques minutes plus tard avec ma petite golden retriever, plus énervée que jamais. Il n'arrive même pas à la retenir et elle court vers moi. Je lui enlève l'espèce de chaîne qu'elle a autour du cou avant de me mettre à sa hauteur pour la prendre dans mes bras et la calmer. Mon épée toujours en main, je me dirige alors vers la grande porte d'entrée. Lorsque je l'ouvre, je peux voir cinq jeunes de mon âge qui m'attendent, le sourire aux lèvres.
« Eh bien, il faut croire que la princesse s'est sortie toute seule de son château. Même pas besoin de prince charmant. »
Je ris avant de balancer l'épée au sol et courir les rejoindre. C'est parti, allons découvrir le monde extérieur. Vous venez ?
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