Paris
Je m'appelle Marine et je suis actuellement en troisième dans une petite ville près de Metz. C'était un jour comme les autres et je me rendais au collège pour assister à mes premiers cours de la journée. J'avais hâte d'y arriver pour voir Léa car je me souviens que la veille, elle était partie en précipitation pour prendre son bus mais m'avait dit qu'elle avait quelque chose d'important à me demander. Puisque je mets quinze minutes pour arriver au collège en m'y rendant à pied, j'y réfléchis longuement mais je ne parvins pas à trouver qu'est ce qui pouvait autant l'exciter. J'arrivais donc en haut de la côte, perdue dans mes pensées. Je passais le portail en cherchant mes amis du regard. Soudain, je les aperçus au loin et les rejoignis en accélérant le pas. Arrivée à leur hauteur, je leur dis bonjour puis leur demandais si Léa était déjà arrivée. Ils me désignèrent le milieu de la cour, j'allais donc à sa rencontre. Lorsqu'elle me vit, un grand sourire se dessina aussitôt sur son visage. Malheureusement la sonnerie retentit mais elle me promit de tout me raconter à la récréation. Je crois que ce fût les deux heures les plus longues de ma vie. En plus j'étais assise derrière elle et je la voyais qui me jetait des regards insistants mais remplis de joie. Enfin, la fin des deux heures de maths se fit entendre. Je n'ai jamais rangé mes affaires aussi rapidement. Léa me rejoignit devant la salle et nous descendîmes les escaliers. Arrivées dans la cour, on s'assit sur un banc et elle commença à m'expliquer son projet.
« Bon alors je te fais pas attendre plus longtemps. Mon rêve c'est d'aller à Paris et je sais que c'est également le tien. J'en ai parlé à mes parents et ils sont d'accord pour qu'on y aille ensemble ce week-end ! Tu te rends compte, c'est incroyable j'ai tellement hâte. En plus, ils ont appelé les tiens et c'est OK de leur côté aussi. Tu n'as plus le choix tu viens avec moi.
-Tu n'es pas sérieuse quand même ?
-Si je t'assure ! Donc rendez-vous samedi matin à la gare, les billets de train sont déjà réservés, tu t'occupes juste de préparer ta valise. »
Paris. La ville lumière. Mon rêve de petite fille allait enfin se réaliser. La semaine passa donc et vendredi soir arriva. Je rentrais à la maison et trouvais ma maman avec mes affaires et une valise. Je l'aidais à la préparer. Après le dîner, j'étais si fatiguée que je me couchais tout de suite. Ce fût une nuit agitée comme à chaque fois que je stresse à l'idée d'être loin de mes parents. Samedi matin, quai de la gare de Metz, voie 6. J'attendais patiemment avec mes parents et Léa arriva avec les siens. Après un au revoir, nous montâmes dans le train avec nos valises, le sourire aux lèvres. Le départ était prévu pour dix heures et quart. Une heure trente plus tard et nous voilà à Paris. C'était magnifique. Nous nous installâmes dans notre hôtel. Puis quatorze heure arriva et nous nous rendîmes sur les Champs-Elysées. C'était si grand à côté de ce que l'on voyait tous les jours dans notre petite ville à côté de Metz. L'après-midi passa tranquillement, après les Champs-Elysées, ce fût la Tour Eiffel. Elle était gigantesque et tellement belle. Puis, le soir vînt et il était donc temps de rentrer à l'hôtel. Mais le pire arriva, avec toute cette foule Léa et moi fûmes séparées. Je tentais désespérément de la retrouver au milieu de tout ce monde mais en vain... Et d'un coup, je reçus un coup sur la tête et ce fût le noir complet.
Je me réveillais mais j'avais terriblement mal à la tête. Et puis, j'avais les mains attachées et j'étais allongée sur un sol froid et humide. C'était vraiment angoissant. Il y avait très peu de lumière, on aurait dit comme un souterrain. Je réussis à défaire mes liens car ils avaient l'air usés et n'était pas trop serrés. Je me levais avec des courbatures dans tous les membres. Combien de temps s'était écoulé depuis que j'avais perdue Léa, quelques heures ou même une journée entière ? Impossible de le savoir... Je décidais donc d'explorer l'endroit où je me trouvais. Après quelques minutes, j'entendis des plaintes déchirantes. Ce n'était pas humain alors que faire... Je m'y rendis tout de même en prenant mon courage à deux mains. J'avais parcouru jusque-là de simples couloirs humides mais j'arrivais dans un endroit qui s'agrandissait au fur et à mesure. Puis je le vis. C'était un magnifique falabella de couleur champagne. Il gémissait et ça me faisait vraiment mal au cœur. Je m'approchais donc avec précaution afin de ne pas lui faire peur. Lorsque je fus assez près, je pus remarquer qu'il était blessé à une de ses pattes arrière. Je le rassurai calmement en lui parlant et en lui caressant doucement l'encolure. Je sentis qu'il s'apaisait au fur et à mesure que le temps passait. Il était si petit et si mignon. Il avait dû être abandonné à son sort le pauvre. Après observation de ce qui nous entourait, je devinais que l'on se trouvait dans les égouts de Paris. Je n'imaginais pas mon magnifique voyage dans la capitale finir ici. Il fallait tout de même que je me décide à sortir d'ici, ça devenait vraiment flippant. Le petit avait l'air de me faire confiance, je décidai donc d'essayer de le porter en faisant attention à sa patte. Il se laissa faire et j'arrivai à le prendre dans mes bras sans problème. Je marchai à l'opposé du couloir par lequel j'étais arrivée. Plus le temps passait et plus les bruits que j'entendais devenaient bizarres. J'avais l'impression d'entendre des sortes de grognements. J'accélérais le pas mais rien à faire, je continuai de les entendre. Le couloir commençai à s'élargir comme lorsque j'avais trouvé mon petit compagnon. Et je les vis... J'avais devant moi trois énormes alligators. Il fallait faire demi-tour et vite avant qu'ils se rendent compte que leur repas leur avait échappé. Mon répit fut de courte durée. L'un d'eux m'avait vu ou senti je ne sais pas, mais il se dirigea vers moi. Tant pis je n'avais pas le choix, il fallait courir. Je m'excusai intérieurement auprès de mon ami qui allait sûrement souffrir mais je n'avais pas le choix. Pour leur échapper et sortir d'ici, c'était le seul moyen que je voyais et qui pouvait marcher. Mon périple dans les égouts de Paris continua donc, moi avec mon falabella dans les bras et trois alligators à mes trousses puisque, évidemment, le premier m'ayant remarqué, il avait trouvé le moyen d'alerter les deux autres. La sortie. Cela devenait indispensable à présent. Je ne sais pas combien de temps j'ai dû courir ni où j'ai trouvé la force de le faire. En fait si, Karaibe, j'avais décidé de nommer mon petit animal ainsi, me regardais avec tant de tendresse et de douleur que je me devais de nous sauver tous les deux. Des heures passèrent mais je finis par trouver des barreaux formant un escalier. Monter avec un seul bras est une épreuve mais je réussis à grimper jusqu'en haut et à échapper aux trois alligators affamés qui grognait en bas. Sauvé.
Prochaine étape : trouver un vétérinaire. En arrivant à la surface, je pus voir un magnifique levé de soleil au-dessus de la Tour Eiffel, de quoi nous apaiser, Karaibe et moi, après cette nuit d'enfer. Le vétérinaire le soigna sans problème et me dit même que je pouvais le garder avec moi car il n'avait été déclaré par personne. J'avais écouté tout ce qu'elle avait dit avec attention, vétérinaire est vraiment un magnifique métier. C'est décidé, je veux faire ça plus tard. En sortant, j'étais exténuée et sur le point de tomber dans les pommes. J'étais moi aussi blessée et je saignais à plusieurs endroits sur les bras. A présent direction l'hôtel pour prévenir Léa que tout allait bien. Je la trouvai en larmes auprès de policiers qui, apparemment, s'apprêtaient à partir à nouveau à ma recherche. J'eus à peine le temps d'arriver dans la chambre que je m'effondrais, de fatigue et de douleur. Je me réveillai à l'hôpital avec Léa et deux policiers à mes côtés ainsi que Karaibe qui avait sa tête posée à proximité de ma main. J'ai tout raconté aux policiers et ils ont également accepté que je garde Karaibe pour rentrer après beaucoup d'insistance de ma part. C'est dimanche après-midi et il est temps de reprendre le train malgré mes blessures et la présence de mon petit protégé. Metz finit par arriver et avec, les parents de Léa et moi, rongés par l'inquiétude à cause du coup de téléphone reçut quelques heures plus tôt de la police de Paris. Mais tout est rentré dans l'ordre et j'ai pu retourner au collège après une semaine de repos forcé à la maison auprès de Karaibe, qui est devenue ami avec ma golden retriever, Lana, qui semble l'adorer elle-aussi. Je suis comme une star survivante à présent mais je ne me lasse pas de raconter cette histoire extraordinaire à qui veut l'entendre. Une magnifique histoire qui permet le début d'une belle amitié entre un petit cheval et une jeune fille de quinze ans.
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