J'appelais le lendemain. Je m'étais souvenu du numéro. La voix de Jay sonnait un peu différemment au téléphone - un peu plus âgée. J'avais un stylo et un bloc-notes prêts à noter les directions. Ma main tremblait d'excitation et je pouvais à peine lire ma propre écriture : Jay Eppley, chemin St. Martin's, Piper (N.J.)

Désormais, je ne la perdrais plus jamais !

« Donne-moi des indications à partir de Philadelphie », dis-je.

Elle me donna des indications jusqu'à un certain point, après lequel je serais " hors carte ", devrais suivre ses repères et surveiller mon compteur kilométrique. Elle me précisa qu'il n'y avait pas de signalisation dans sa région et qu'il fallait que je vienne de jour sinon je ne la trouverais jamais.

Il n'y avait que deux maisons sur le chemin de St. Martin. La première que je verrais aurait une boîte aux lettres avec un dessin figurant trois pies. Après cela, je devrais rouler exactement 1,4 miles et regarder à droite. Sa maison serait située en retrait d'une centaine de pieds de la route, avec une entrée étroite pouvant à peine laisser passer une voiture.

Je me suis dit que ce serait un voyage d'environ trois heures. Nous nous étions accordés sur le fait que je viendrais le samedi suivant. Rien n'avait été convenu à propos de mon séjour chez Jay. J'avais oublié de demander.

Quand j'eus reposé le téléphone, je sentis que tout était parfait. Le problème était résolu. Nous étions maintenant sur terre, pas dans quelque pays rêvé où les réunions étaient imprévisibles et incontrôlables.

Ce samedi-là le ciel était couvert, la pluie menaçait de tomber, et il faisait assez froid pour qu'un manteau épais soit nécessaire. Pas inhabituel pour un début avril. Je n'avais pas bien dormi la nuit précédente et je ne me sentais pas au mieux de ma forme. Je commençais à m'inquiéter. Allais-je me perdre ? La visite allait-elle bien se passer ?

Quand je démarrais ma vieille voiture, je dis : « Contente-toi de m'amener là-bas, espèce de tas de ferraille. »