« Nous ne nous réveillerions pas exactement au même moment, si ? Après tout, nous ne dormons pas dans le même lit, n'est-ce pas ? »

« Non. »

« Je me réveille quand je me réveille, tu te réveilles quand tu te réveilles. Et c'est une chose sur laquelle nous n'avons aucun contrôle - à moins que tu n'aies programmé une alarme, ce que je ne fais jamais. »

« Et ensuite que se passe-t-il ? Est-ce que le rêve se termine, par exemple ? »

« L'un de nous se réveille en premier et quitte le rêve. C'est tout. »

« Je suppose que c'est logique. » Cette femme était beaucoup plus maligne que moi. Je l'appréciais de plus en plus. Je ne voulais pas la perdre. Je pensais : je ne veux pas me réveiller.

« Je veux te montrer la maison », dit-elle.

« Il y a une maison ? »

« Oui, mais elle est vide. »

« Tu veux dire qu'il y a d'autres personnes, par ici ? »

Elle se retourna à mi-chemin et haussa les épaules. « Je ne sais pas. »

La maison n'était pas bien loin. Elle paraissait très simple -un chalet en bois d'un étage. La peinture blanche s'écaillait. Le toit de chaume se prolongeait par une petite cheminée. Il y avait deux fenêtres. Aucun jardin ne l'entourait, et nul chemin ne menait à la porte d'entrée. À proximité se trouvait un arbre d'un genre qui m'était inconnu.

La porte n'avait pas de serrure. Jay l'ouvrit et me conduisit à l'intérieur.

Il n'y avait aucune cloison, juste quelques poutres de bois verticales supportant le toit. Il n'y avait pas de porte arrière, ni de meubles. La petite cheminée semblait inutilisée. Le sol était de bois brut.

« Tu remarqueras qu'il n'y a de poussière nulle part », déclara Jay.

C'était vrai. La maison était parfaitement propre, comme si elle n'avait jamais été habitée. J'en fis le tour et en touchai les surfaces. Je pouvais voir les clous de la menuiserie.C'était tout à fait normal. « Je ne comprends pas », dis-je.

« C'est plutôt mystérieux, non ? »

« Oui. je trouve aussi. »

Nous retournâmes dehors.

« Maintenant, je veux te montrer l'arbre », déclara Jay.