Rendez-vous à Piper

Aller d'Allentown à Philadelphie fut facile. Traverser Philadelphie prit plus de temps, et je dus vérifier ma carte. Je n'avais jamais aimé Philly. Je la trouvais déprimante, tout particulièrement un jour comme aujourd'hui. Je pris l'autoroute 90, qui offrait une large vue sur Camden. À partir de là, je dus compter sur ma carte pour me rendre à Wharton State Forest, puis faire confiance aux directives de Jay.

Il pleuvait, et le voyage dura plus longtemps que ce que j'avais prévu. Je dus y aller doucement car j'avais peur de rater un virage.

En plein jour et par temps doux, les landes du New Jersey peuvent sembler belles à un amoureux de la nature, mais dans ces conditions, je les trouvais inquiétantes. Elles me firent penser au projet Blair Witch. Je me demande bien pourquoi quelqu'un de civilisé voudrait vivre dans un endroit pareil. Le qualifier de rural serait trop poli. C'était un coin complètement paumé. Vous n'auriez jamais pensé qu'une zone désolée aussi étendue puisse exister dans le New Jersey.

Il commençait à faire trop sombre, et je devenais nerveux. Si je me trompais de chemin, je me perdrais lamentablement.

Je trouvai la route de St. Martin, qui n'était pas signalée. C'était une route de gravier, probablement impraticable dans les pires conditions hivernales. J'ai roulé lentement et j'ai finalement repéré la boîte aux lettres avec les pies. Puis j'ai regardé mon compteur kilométrique et je l'ai laissé tourner d'exactement 1,4 miles. Là, à droite, j'ai vu sa maison.

C'était une petite maison singulière -pour partie en pierre, pour partie en bois, et n'appartenant à aucun style particulier. Elle était située dans un petit espace dégagé avec des arbres tout autour, à l'arrière et sur les côtés. Il n'y avait pas de dépendances. La seule décoration, c'était une clôture basse sur le devant, couverte de vignes, et un petit portillon qui n'arrivait pas plus haut que la ceinture. La porte était de bois brun et très abîmée par les intempéries. Il y avait une petite fenêtre dans la porte.

Il n'y avait pas de sonnette ou de heurtoir, alors je frappai juste avec ma main. La porte s'ouvrit, et une femme se tint là, souriante. Elle dit : « Bonjour, John. » Et je me demandais qui elle était. Elle ressemblait à Jay mais était beaucoup plus âgée et pas aussi belle.

« Jay est-elle là ? » demandais-je.

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