Je vous conseille d'écouter la musique en même temps de lire le chapitre.

Les rêves de Mark s'étaient arrêtés, ceux de Youngjae aussi.
Les projecteurs les éblouissaient.
Les fans hurlaient leur nom.

« Pourquoi n'es-tu pas là toi aussi ? Auprès de moi...?

Je ne sais même plus à quoi tu ressembles.

Pourquoi n'es-tu pas venu ?

Jackson ?

Pourquoi n'es-tu pas venu ?

Jinyoung est venu lui.

Je lui ai dit la même chose qu'à toi.

— Écoute Jinyoung, quand tu différencieras le rêve de la réalité comme moi... Viens me voir à la JYP, je t'y attendrai.

Il est venu lui.

Il m'a dit qu'il ne t'avait plus revu depuis le rêve du parc aquatique.

Es-tu bloqué là-bas ?

Jackson ? »

Mark se posait sans arrêt les mêmes questions.
Yugyeom, Jaebum, Youngjae et Jinyoung aussi.
Où se trouvait Jackson ? Allait-il bien ? Qui était-il ?
Et Kunpimook ?
Pourquoi n'avait-il jamais rêvé ? Pourquoi était-il aussi distant avec Mark ?
Comptait-il revenir en Corée un jour ? Comptait-il revoir Mark ?
Mark avait besoin de Kunpimook en ce moment.

Pourquoi ?

Trop de questions.

Les jours passèrent, les performances, les fansign, les émissions, les photoshoot. Six semaines s'étaient écoulées pour être plus exact. Mais Jackson n'était toujours pas venu, et Mark ne rêvait toujours plus. Son beau blond lui manquait terriblement. Comme toujours finalement. Un vide immense s'était emparé de lui depuis le premier soir où il avait cessé de rêver. Comme si on lui avait arraché la seule chose qui le faisait vivre.

Mais Mark se tenait toujours debout sur cette scène immense, le chant de Youngjae chatouillant ses oreilles. Les lumières des lightsticks qui faisaient briller la salle bougeaient dans tous les sens en rythme avec la musique. Mark dansait comme un ivrogne, enivré d'une passion nouvelle. La scène était devenue sa seule échappatoire désormais. Dans cet océan parsemé d'étoiles, il gesticulait, frappait du pieds sur le sol noir, claquait des doigts, tournoyait, courbait son dos, ne clignait plus des yeux. Les projecteurs lui tenaient chaud. Une flamme brûlante le consumait. Sa tête tournait. Il ne voyait plus que Jackson dont il avait oublié le visage. Pourquoi ? Il tournoyait encore et encore. Youngjae s'inquiéta. Les fans hurlaient toujours. Mark courait, sautait, hurlait, pleurait. Ses rêves ne s'étaient jamais arrêtés, et ils n'avaient jamais commencés non plus. Il n'y avait jamais eu de début ni de fin. Ses rêves avaient toujours étaient là. Sa vie était son rêve. Et Jackson aussi.

Mark vivait un rêve depuis toujours.

Il sourit.

Les hurlements des fans étaient devenus sourds.

La danse était sa vraie passion, sa vie, son rêve.

La danse lui offrait tant de sensations, tant d'émotions. Où serait-il demain ? Sur scène ? Dans un nouveau rêve ? Ou dans la réalité ?

Mark était un garçon complexe qui aimait se torturer l'esprit.

Ses parents ne l'avaient jamais vraiment compris.

Et toi cher lecteur, tu ne l'as jamais vraiment compris non plus, n'est-ce pas ?

Jackson Wang était son idéal. Son idole. Celui qu'il ne rencontrerait jamais ailleurs que dans ses rêves.

Des applaudissements se firent entendre. Non.

En fait, il n'y avait personne.

Seulement Mark, debout face à son miroir, essoufflé par la danse qu'il venait de faire.

Il ne s'échappait qu'à travers la danse. Il ne se torturait qu'à travers la danse. Il ne rêvait qu'à travers la danse.

— Mark, à table ! Hurla sa mère depuis la cuisine.

— J'arrive !!

Il essuya ses larmes rapidement et descendit les marches une par une, se remémorant doucement la torture qu'il s'était infligé quelques secondes plutôt.

Dans sa chambre, son poster favori se détacha du mur et tomba au sol. C'était un poster du célèbre chanteur de KPOP Jackson Wang.

Mark avait 17 ans et était passionné de danse.

Il aimait s'imaginer tous pleins de choses, belles ou tristes. Ses rêves le faisaient sourire et parfois pleurer, et tournaient toujours autour de la même personne.

— Maman, Papa, je dois vous avouer quelque chose...

Du silence.

— Je suis gay.

Peut-être était-ce pour se punir ? Ou juste pour être sûr de ne pas endurer pire ?

Car il devait maintenant affronter le regard des autres.

Fin.