Chapitre 7
Raise avait toujours le regard rivée au plafond lorsque l'on cogna à sa porte.
— Entrez, dit-elle faiblement.
La porte s'ouvrit et une jeune femme à la peau brune et aux cheveux d'ébène entra.
— Salut, je suis Sméralda. Ou la pyromane si tu préfères.
La jeune femme vint s'assoir sur le lit de Raise.
— Tu broie du noir?
— Ouais...
Sméralda lui envoya un petit sourire.
— L'histoire de ma vie! Il faut dire qu'Angel aide pas.
Raise haussa les sourcils.
— Angel Dever. La sœur de Daron.
— Je l'ai rencontré lui.
— Ouais... il est chiant. Pardonne mon langage, mais il drague tout ce qui bouge, ça m'énerve.
— C'est sa grande sœur ou sa petite sœur.
— Sa jumelle. Ils sont identique... elle est comme lui, mais en fille. Et seulement physiquement, hein! Parce que même si elle peut parfois être une vrai garce, Angel a beaucoup plus de respect envers le monde que Daron.
Raise hocha la tête, ne sachant que dire.
— Pourquoi on t'appelle "la pyromane"? demanda-t-elle finalement.
— Ça vient de ma "catégorie". En fait, je suis une Guerrière Cast Offensive. Et comme tous les autres Dreamers, une Créatrice.
— C'est quoi ça? Robert ne m'en a pas parlé.
— C'est un don qu'on a tous. Pour certains, comme Daron, il est plus puissant. Ça nous permet de créer des objets ou des substances. Et moi, ma spécialité c'est le feu. Autant en temps que Guerrière Offensive, qu'en temps que Créatrice.
— Ah... moi tout ce que je sais faire, c'est de manquer tuer quelqu'un et briser un verrou...
— Un verrou?
— Il y avait un blocage dans les pouvoirs de Nym. Si je le détruisait, Il m'aidait à m'échapper et me ramenait ici. C'était le marché.
— Et le verrou, c'est Zed qui l'avait mis?
— Oui.
— Alors là c'est débile!!! Juste trop puissant!!!
— Ah...
Sméralda eut un petit sourire. Puis, elle regarda l'heure sur son portable et dis:
— Je vais être en retard. Je te laisse! À plus tard!
Suite à quoi elle s'enfuit rapidement.
«D'accord... au revoir...» pensa Raise.
Elle se leva et décida d'aller découvrir l'immense "repère".
Elle parcourut les couloirs un bon moment. Elle finit par entrer dans une salle d'entraînement et observa les jeunes hommes et femmes se battre.
Certains se transformaient, mais elle n'eut pas aussi peur que la dernière fois.
Après un moment, une femme dans la trentaine vint s'assir près d'elle.
— Il sont bon, non? dit-elle.
— C'en est effrayant.
— Je suis Maëlle Jack. Robert m'a parlé de toi.
La femme lui tendit la main et Raise la serra.
— Raise Steven. Même si vous devez déjà connaître mon nom.
— En effet.
La voix de la femme était à la fois très dur et tendre.
— Vous êtes une Métamorphe? demanda Raise.
— Oui. Et je m'occupe aussi beaucoup des Dreamers. Alors tu n'en as pas fini avec moi.
Raise sourit.
— Je me sens un peu perdue... je ne comprends pas comment ça marche ici.
— C'est simple. Robert, Aïdric Stone, un Defendors...
Raise hocha la tête. Elle savait qui était Aïdric.
— ...ainsi que moi-même dirigeons le clan entier et les élites de chaque... espèce, si je peux dire ça ainsi.
— Et ça, c'est l'élite des Métamorphes? demanda Raise en désignant le groupe devant eux du menton.
Soudain, une masse sombre attira son attention.
Quelqu'un venait de projeter une ombre sur une autre personne.
Et l'ombre semblait tangible, elle ruait l'adversaire de coups.
Prise d'un instinct étrange, Raise plissa les yeux. Une bulle de protection doré apparu autour de la victime.
Maëlle remarqua alors l'ombre et se leva furieuse.
— Nash!!!! hurla-t-elle. Tu sais parfaitement qu'il t'es interdit d'utiliser ces pouvoirs-là dans mes entraînements!
Raise fut soudain décontenancé. Nash faisait à la fois partie de l'élite des Defendors et des Métamorphes?
C'était possible?
Son regard se posa sur le jeune homme. Il ne répliqua rien, s'excusa même et alla s'assoir sur un banc à l'opposé de la salle.
Définitivement, Raise ne le cernait pas.
Maëlle vint se rassoir près d'elle et soupira.
— Désolé pour tout ça. Tu as eu un bon réflexe, au passage.
Sa voix était toujours dure, malgré ses paroles des plus gentilles.
— Nash n'était pas un Defendors?
Maëlle haussa les sourcils.
— Tu le connais?
— Un peu. On est allé le chercher hier, dans le groupe d'élite des Defendors. Le groupe d'Aïdric.
— Oui... en fait, c'est une longue histoire, mais Nash fait partie des deux groupes.
Vu son ton plus froid que d'habitude, Raise décida de ne pas insister pour en savoir plus.
Elle vit plusieurs personne pousser Nash, le regarder croche. Elle cru les entendre dire "weirdo" ou encore "le bizarroïde", "l'étrange" et bien d'autres encore pire.
Nash tentait de rester calme avec beaucoup de difficulté.
Mais il finit par craquer.
— Fermez-la, merde!!!! hurla-t-il.
Il se leva ensuite et s'éloigna vers la porte.
Raise le suivit des yeux et remarqua ce que les autres ne virent pas le moins du monde.
Ses mains tremblaient, beaucoup même. Il finit par les enfouir dans les poche de son uniforme, prit une grande inspiration, puis continua son chemin, la tête haute, malgré les insultes qui continuaient.
Raise avait envie d'aller l'aider. Elle n'avait jamais été dans cette situation, mais elle avait déjà aider d'autres à s'en sortir.
La discrimination était quelque chose qu'elle détestait, peut-être même plus que Zed.
Elle se leva donc, déterminé à aller l'aider.
Lorsqu'elle fut sortie de la salle elle n'eut aucune difficulté à retrouver, puis à suivre le jeune homme.
Il s'en allait vers l'aile "résidentiel" des gars.
Raise décida de l'attraper avant qu'il n'y parvienne.
— Nash! s'exclama-t-elle.
Le jeune homme se retourna, surpris.
Son regard se durcit lorsqu'il vit Raise.
— Alors, qu'est-ce qu'une petite prétentieuse de Dreamers vient demander au weirdo de service? De se jeter sous un train? Désolé mais non, j'en ai pas envie.
La jeune femme fut choquée.
— Je ne suis pas... prétentieuse... du moins, je ne crois pas...
— Vous êtes tous prétentieux, la coupa-t-il.
— Arrête de juger sans connaître!
— Ah, bon! Raise Steven, une Suprême, l'alter ego de Zed... ça ne peut rien donner de bon.
Raise bouillonnait.
— Ne me compare pas à Zed!!!!
— Je ne te compare pas à lui.
— Et bien n'évoque pas notre... lien!!!
— Au fond, j'avais raison. Dis-moi, qui es-tu pour me donner des ordres?
Raise revit enfin clair. Elle était venue l'aider, elle ne devait pas se laisser avoir.
— Personne, c'est juste que je n'aime pas qu'on en parle, dit-elle d'un ton calme.
Le jeune homme la toisa avec circonspection.
Ses dents allèrent capturer le piercing sur sa lèvre, avec lequel il commença à jouer.
Après un moment il dit.
— Alors, t'étais venue pour quoi?
— Je... je voulais... t'aider. Voir si tout allais bien?
Il eut un léger sourire narquois et retint un rire.
— Ça fait des années que c'est ainsi et jamais je n'ai eu d'aide, je m'en suis toujours sortis seul et je vais bien.
— Non, tu ne vas pas bien...
— Bon, tu es psychologue maintenant?
— Non, mais j'ai déjà aidé des personnes à s'en sortir.
— Je t'ai dis que j'allais bien, merde! Lâches-moi!
— Cette colère que tu rejette sur moi en est la preuve, Nash. Je n'ai rien fait pour la mériter. Tu tentes de défouler ta haine, ta rancœur sur quelque chose.
Il la regarda comme si c'était une folle échappée de l'asile.
— Tu me connais pas. Fous moi la paix.
Il s'éloigna d'un pas rapide, comme s'il la fuyait.
Raise soupira. Il ne voulait pas se faire aider? Alors elle ne l'aiderait pas. Tant pis pour lui.
Elle se retourna et partit vers sa chambre.
En chemin, tandis qu'elle fixait ses pieds, comme à son habitude, elle fonça dans quelqu'un.
— Aïe, merde Steven, fais plus attention.
Nym. Qui d'autre l'appelait par son nom de famille?
— Désolé.
— Alors, qu'y a-t-il? Tu as de la peine?
Son ton était à moitié moqueur... comme celui d'un grand frère.
Raise soupira.
— T'as déjà essayé d'aider une personne et qu'elle t'envoie promener?
— C'est ce que la majorité des gens font.
— Et que doit-on faire dans ce cas?
— Laisse-le, ou la, faire ce qu'il, ou elle, veut.
Raise hocha la tête.
— Pourquoi t'es gentil d'un coup?
— Avant, j'étais stressé, c'est tout.
Elle sourit.
— Ah! Voilà! C'est mieux! s'exclama-t-il.
Elle éclata de rire.
— Allez "fRaiseinette"! Tu veux manger? À dix-huit heure j'ai faim moi.
La jeune femme éclata de rire à l'entente de ce surnom.
Nym lui fit un sourire candide et elle le suivit jusqu'au réfectoire.
Ils allèrent s'assirent à une table où étaient déjà installés Daron, Sméralda, Aiden, Thomas, une jeune femme blonde que Raise supposa être Angel, la jumelle de Daron, ainsi qu'une jeune femme aux cheveux bruns qui semblait surexcité.
— Salut! Moi c'est Camille! s'exclama-t-elle dès qu'elle vit Raise.
— Euh, salut, moi c'est Raise, dit-elle un peu gênée par tous les regards rivés vers elle.
— On le sait!!! J'avais tellement hâte de te rencontrer!!!!
Nym soupira.
— L'Hyperactive, calme-toi. Tu vas lui faire peur.
Raise donna un coup de coude dans les côtés du jeune homme qui manqua s'étouffer avec la bouchée qu'il était entrain de prendre.
— Ok... désolé... dit-il à contrecœur.
Les adolescents écarquillèrent tous les yeux.
— Wow! S'exclama Angel. Nym qui s'excuse! C'est un événement!
— Il n'y aurait pas quelque chose entre vous? demanda Camille.
Nym retrouva son arrogance.
— Rêvez pas.
Raise éclata de rire.
— Tu veux bien ne pas les encourager fRaiseinette? s'exclama-t-il.
Les autres les regardaient, septiques.
— Vous êtes sûrs qu'il n'y a rien entre vous? demanda Aiden.
— À cent pour-cent! répondit Nym.
Les autres n'étaient visiblement pas convaincu, mais il s'en fichait.
— C'est quand qu'on commence à entraîner Raise? J'ai bien hâte de la voir se battre! déclara Camille.
— À partir de demain elle pourrait s'entraîner avec nous, proposa Aiden.
Raise hocha la tête pour signifier que ça lui plaisait.
Le regard de la jeune femme dévia vers Nym qui lui envoya un grand sourire tout en passant une main dans ses longs cheveux noirs.
— J'aurais le droit de te faire des tresses? demanda Raise.
Il la regarda, horrifié.
— Non!!!!!!!
Elle fit la moue tout en attrapant une des mèches du jeune homme.
— S'il-te-plaaaaaaiiiiiit!!!!!!
Il se passa une main dans le visage en soupirant puis dit:
— D'accord fRaiseinette, tu as gagné. Mais seulement une. Et pas avec des fleurs et tout! Juste. Une. Tresse. Nor-male!
À table tous éclatèrent de rire même le jeune homme lui-même.
•••
Le lendemain matin, la jeune femme se réveilla à temps pour le déjeuner au réfectoire.
Elle mangea avec les Dreamers, qu'elle commençait de plus en plus à connaitre et à apprécier. Elle ne comprenait définitivement pas Nash avec ses "tous les Dreamers sont prétentieux et se croient supérieurs".
D'ailleurs, elle avait décider de suivre le conseil de Nym et ne s'approcha pas de lui, même si elle le croisa souvent en peu de temps.
Elle arriva donc au cours que donnait Robert.
Il leur demanda de s'assoir, puis commença à expliquer des choses sur la concentration et l'origine de leur don, comment le pousser à se "réveiller" et l'utiliser.
Il leur demanda ensuite de créer quelque chose de simple grâce à leur don de créateur, que tous les Dreamers ont.
Raise observa les autres avant de se lancer.
Sméralda créa un petit dragon de feu. Camille fit apparaître une boîte, Aiden un pion d'échec, Thomas une balle de tennis et Angel un stylo plume. Nym, lui, se concentra à peine pour matérialiser une dague et Daron oublia totalement le "simple" dans la consigne. Il fit apparaître une petite statuette pleine de détails qui représentait Raise. La jeune femme devint rouge et détourna le regard quand il leva les yeux vers elle.
— Raise. Fais nous donc voir, toi aussi, dis Robert.
Elle tenta de plisser les yeux comme elle l'avait fait pour "sauver" l'autre jeune homme de l'ombre de Nash.
Pourquoi toujours Nash? Pourquoi tout la ramenait à lui?
Le fait que tu aies abandonner, tu déteste ça, lui souffla son subconscient.
Elle avait constamment l'impression d'un travail inachevé, d'être mauvaise, puisqu'elle ne l'aidait pas.
C'était pénible.
Elle finit donc par faire apparaître une rose noir, aux épines acérées.
Troublée, Raise l'observa un instant avant de la faire disparaître.
— Bravo à vous tous, déclara Robert. Passons au prochain exercice.
Il leur fit exercer chacun leur pouvoir sous le regard des autres.
Quelques heures plus tard, ils furent enfin libérés et allèrent manger tous ensemble.
Les conversations allaient de bon train entre les performances de chacun et les autres sujet n'ayant aucun rapport.
Jusqu'à ce que Nash entre dans le réfectoire. Encore lui!
Daron lui sourit de toutes ses dents.
Lorsque le jeune homme passa devant leur table, cet idiot lui fit une jambette. Nash tomba donc sur le sol, prenant une grande respiration pour rester calme.
Daron lui ébouriffa alors les cheveux, puis lui plaqua la tête sur le plancher. Tout le monde riait.
Raise était horrifiée. Elle comprenait, oui, elle comprenait enfin ce que Nash voulait dire. Pourquoi il les haïssait autant. Elle comprenait enfin l'ampleur de cette situation qu'elle avait décidé d'abandonner.
Les yeux fixés sur le jeune homme elle se déchaîna.
Tout le réfectoire s'emplit d'une lumière doré, suite à quoi tout le monde était figé. Elle se leva et tendit la main à Nash.
Il la fixa d'un air mauvais.
— Je t'ai dis que j'avais pas besoin de ton aide, merde!!!!!! hurla-t-il.
Il sortit ensuite du réfectoire, tel une furie, planta la jeune femme là, la main tendue.
C'est à ce moment là que le monde revint à la normale.
Tous s'entreregardait étrangement.
Angel lui envoya un regard étrange. Tandis que Nym lui chuchota à l'oreille:
— Je t'ai dis d'abandonner, fRaiseinette. Tu ne peux rien pour lui. Mais bravo, tu as utilisé un don d'influant sur un très grand nombre de personne!
Elle le regarda les sourcils froncés et les yeux pleins de déception et de tristesse.
— J'aimerais te parler tantôt, dit-elle simplement.
_____
Hey!!!
Je sais qu'il ne se passe pas grand chose niveau action pendant ce bout de l'histoire... ça vous plaît quand même?
Alors!
Daron est con, non? Est-il normal de détester son propre personnage?...
Je trouve Nym trop cute!!! C'est juste moi?
Une petite question à tout ceux qui ont aussi lu Enchaînée:
Dreamers ou Enchaînée?
Merci à tous ceux qui réponde à la question, je tiens vraiment à savoir!
Bye mes chèvres!!!
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