Chapitre 41

Pendant une bonne quinzaine de minutes après l'entraînement, Nash avait subit un interrogatoire dirigé par Malory qui voulait absolument comprendre comment il avait réussit à avoir autant de force.

Il n'avait pas répondu à toutes ses questions, prétextant qu'il avait absolument besoin d'une douche et, après avoir serré sa sœur dans ses bras et lui avoir dit qu'il l'aimait, il était retourné à sa chambre.

Dans la douche, il sentait l'eau couler sur son visage, ses épaules et son torse. Il la prenait brûlante, comme il l'avait toujours fais. Une boule d'angoisse commençait à se former dans son estomac. Thomas et Malory, il savait qu'ils allaient le pardonner, c'était ses frères et sœur et au fond, il ne les avait pas tant blessé. Mais Raise... Il avait peur d'avoir trop déconné. Elle l'avait ignoré toute la journée. Il lui avait envoyé un message avant d'aller se doucher l'invitant à le rejoindre dans la salle de musique après le souper. Pourtant, il n'avait toujours pas entendu son téléphone sonner.

Il se lava, puis sortit de la douche et s'habilla. Il mit simplement un chandail à capuchon noir sur lequel était imprimé le logo de son groupe «Broken, Burned, Reborn» et une autre paire de skini jeans trouées. Il alla ensuite à sa chambre et tenta de calmer sa nervosité en jouant un peu de guitare. Cette fois il n'hésita pas à saisir sa Fender Stratocaster. Au lieu de lui rappeler la disparitions de sa mère, elle lui rappelait désormais les bons moments qu'il avait eu avec celle-ci. Il se disait qu'elle serait fière de lui. Surtout qu'il ne comptait pas rester bien longtemps au repère. Seulement le temps de se débarrasser de Zed. Ensuite, il amènerait Raise, et ses frères et sœurs s'ils souhaitaient venir, à New York. Il retrouverait son band et irait voir une maison de disques.

Il passa une bonne quinzaine de minutes à shreder sur sa guitare. Puis il la déposa et se rendit au réfectoire. C'était désormais l'heure du souper et il était stressé à l'idée de voir à nouveau Raise l'ignorer. Lorsqu'il arriva à la table des Dreamers, Malory et Thomas lui firent une place près d'eux. Victoria lui adressa un doux sourire accueillant qu'il lui rendit. Daron visiblement plus à part avait l'air d'enragé, mais le fait qu'il ne soit plus le «chef» du groupe faisait que désormais ils étaient tous assez sympathiques avec lui. Notamment Camille qui battait des cils en lui faisant la moue ce qui fit rire le jeune homme. Jamais il ne s'était fait aborder de la sorte par une femme avant d'arriver à New York et de devenir le leader de son band. Il s'était difficilement habitué à voir des filles sortir les grands jeux de séductions. Ses amis lui demandaient constamment pourquoi il n'en profitait pas. Surtout qu'il n'était pas en couple. Il leur avait donc avoué qu'il était fou d'une fille qu'il avait quitté pour venir à New York, mais qu'il comptait bien retourner la chercher et la ramener avec lui. Depuis ils ne cessaient de le surnommer «the lover».

Nash se redressa sur sa chaise lorsqu'il vit Raise arriver avec Nym et Paradise. Le jeune homme aux longs cheveux noirs lui fit un léger signe de tête respectueux qui surpris grandement Nash. Les trois nouveaux venus s'installèrent avec leur plateau à table. Le jeune homme avait le regard fixé sur Raise. Elle lui semblait encore plus belle qu'avant. Peut-être parce qu'elle lui avait terriblement manqué. Ses cheveux roux ondulés faisaient ressortir ses grands yeux verts. Il attrapa son piercing sur la lèvre entre ses dents en la regardant. Il sentait son rythme cardiaque s'accélérer sous le stress. Elle ne lui jeta pas un seul regard. Elle ne viendrait pas. Il en était convaincu. Le sortant de ses pensées noires, Camille lui demanda:

- C'est quoi le logo sur ton chandail?

Un sourire étira les lèvres du jeune homme.

- C'est le logo de mon band. Il s'appel «Broken, Burned, Reborn». Il y a le bouclier brisé pour «Broken», les flammes pour «Burned» et le phœnix pour «Reborn».

- Tu fais partie d'un band? demanda Victoria. C'est super cool!

- Ouais on joue régulièrement dans les bars à New York. On commence à avoir une fanbase. Notre chaîne youtube avec nos single est en train d'exploser. Alors on pense à faire un démo et aller voir des maisons de disque. It's so fucking cool, you can't even imagine.

Raise redressa discrètement les yeux pour regarder le chandail de Nash. Le logo était vraiment magnifique.

- Et c'est qui qui a fait votre logo? demanda Aiden. Il est vraiment magnifique.

- Notre bassiste. Elle est vraiment douée en dessin et elle nous a sortit ça après notre brainstorming. Notre idiot de lead guitar sortait plein d'idée de noms totalement cons. Genre «Satan's Bitches» ou «Black Chihuahua». Don't ask me why! Il dit que les chihuahuas sont des créatures du Diable. Je pense que celui de sa sœur l'a traumatisé.

Tous se mirent à rire. Nash sourit, heureux de l'hilarité général. Mais surtout de fait que Raise l'avait rapidement joint.


°°°


À New York, Nash s'était lassé de certains de ses piercings. Il en avait donc enlevé plusieurs. Il lui en restait deux sur le sourcil gauche, celui à la lèvres et quelques uns aux oreilles, mais plus de chaines. Par contre, il s'était rajouté un anneau à la narine droite.

Après le souper, il s'était changé pour se mettre une chemise blanche et un pantalon noire. Il replaça ses cheveux devant le miroir, tentant de se donner contenance. Ses beaux yeux gris étaient emplis d'inquiétude et d'appréhension. Il tentait de se répéter mentalement qu'elle allait venir, au moins pour qu'ils s'expliquent. Pourtant il n'arrivait pas à s'en convaincre.

Il se rendit tout de même à la salle de musique et s'assura que tout était prêt. Il avait prit du temps pour préparer sa surprise, mais il voulait à tout prix regagner le cœur de sa belle. Il s'assis sur le banc du piano et se mis à jouer. Cette chanson, qu'il avait commencé il y avait un bon moment, avant de partir à New York, il ne l'avait jamais complété. Puis, avec ses amis, pendant ses remises en questions, il l'avait complété et souhaitait à tout prix la jouer à Raise. Il la pratiquait donc une dernière fois avant qu'elle n'arrive.

Une fois qu'il eut fini, il enchaîna sur une autre chanson qu'il aimait bien joué.

Puis une autre.

Après cinq, il soupira et referma le piano.

Il attendit. Une heure. Deux heures. Il se dit qu'il attendrait toute la nuit s'il le fallait.


°°°


La jeune femme soupira de frustration en faisant pour la huitième fois son trait d'eyeliner. Elle savait qu'elle était terriblement en retard. Le temps de se laver, se sécher les cheveux, se coiffer, se maquiller et mettre sa robe, tout ça avec le peu d'expérience qu'elle avait en la matière... c'était long. Très long.

Et depuis près de deux heures, depuis qu'elle était sortie de la douche, elle n'entendait plus Nash jouer. On pouvait aussi expliquer son retard grâce au long discours que lui avait fait son frère. Elle était presque sûre qu'il avait fait exprès.

Finissant enfin par réussir son trait malgré ses mains tremblantes, Raise poussa un cri victorieux. Elle se dépêcha à refaire l'ombre à paupière qu'elle avait abîmé en enlevant son eyeliner raté. Puis elle enfila la robe que Nash lui avait acheté. Il lui avait demandé dans son message de la mettre. Elle ne l'avait jamais sortie du sac avant ce soir-là. Elle était magnifique. Noire, avec seulement une manche courte, elle longeait sa silhouette jusqu'au sol. Avec une paire de talons hauts qu'elle avait timidement emprunté à Angel, elle ne marchait pas dessus, mais tout juste. Elle était fendue du côté droit jusqu'à la mi cuisse.

S'observant une dernière fois dans le miroir, elle souffla nerveusement, puis se mis en route vers la salle de musique. Elle était terriblement stressée. Elle ne savait pas comment ça allait se passer. Lorsqu'elle entra dans la grande pièce, Nash était dos à elle, à nouveau sur le piano. Il ne chantait pas, improvisant simplement une mélodie. La jeune femme regarda ses cheveux noirs dans lesquels elle aimait passer les doigts. Elle regarda les muscles de ses épaules bouger sous le tissu de sa chemise tandis que ses doigts se promenaient agilement sur les touches du clavier. Comme s'il avait soudainement senti sa présence, il arrêta de jouer, mais attendit un moment avant de se retourner.

Il la regarda avec des yeux brillants.

- T'es venu... «Well I never really thought that you'd come tonight», dit-il en souriant.

- «While the crown hangs heavy on either side», chantonna la jeune femme en souriant à son tour.

- «Give me one last kiss while we're far too young to die».

Raise s'approcha de ce jeune homme qui faisait battre son cœur et posa un rapide baiser sur sa joue. Le jeune homme se mis à rire.

- J'accepterai jamais que ce soit mon dernier baiser de ta part, dit-il.

- Alors va falloir que tu le mérite. Les références à Panic! suffisent pas à m'amadouer.

- «I need you to tell me everything will be alright, to chase away the voices in the night...», réessaya Nash.

- Ni à Black Veil Brides.

- Euhhhhhh... «Your smile, it eats me alive and I can't turn away any longer»?

- Pas plus Asking Alexandria.

- «Trapped in the dark you're my only light»...

- The Relentless marchera pas non plus.

- Shit y'en a dont ben des chanson d'amour dans les groupes hard rock. I should actually work on that.

La jeune femme se mis à rire devant la mine pensive de Nash.

- Bon bon bon! s'exclama-t-il. J'ai compris! Laisses-moi une dernière chance et je vais l'avoir.

- Essaies toujours.

- «I love you».

Le cœur de Raise s'arrêta de battre. Jamais elle n'aurait pensé qu'il le dirait. Surtout pas maintenant alors qu'il sortait des paroles de chansons depuis tout à l'heure.

- Ils viennent de qui ces mots? demanda Raise d'une voix presque qu'étranglée par l'émotion.

- Je crois qu'ils sont libre de droit.

Nash sourit à sa belle. Elle sentait son cœur battre si fort qu'elle pensait qu'il allait se briser en mille morceau contre sa cage thoracique. Le jeune homme s'installa au piano et commença à jouer une magnifique chanson. Avant de l'entamer il lui avait simplement dit son titre: «We should all say I love you». Les paroles, la musique, sa voix... tout s'harmonisait parfaitement bien pour chambouler Raise. Elle ressentait Nash dans chacun des mots, chacune des notes. C'était lui. C'était une partie de lui. C'était une composition.

Il finit enfin de jouer et se redressa en jouant avec le piercing à sa lèvres avec ses dents. Il appréhendais visiblement la réaction de la jeune femme. Elle tenta de se libérer de l'émotion afin de parler, mais sa gorge était bien trop nouée. Lorsqu'elle y arriva enfin elle dit difficilement:

- T'aurais pas du revenir.

Le visage du jeune homme se décomposa et il baissa les yeux. Voyant cela, Raise s'empressa de clarifier sa pensée.

- Je veux dire, reprit-elle, tu as tellement de tallent! Ta place est là-bas, sur une scène, à montrer à tous ce dont tu es capable.

Nash releva vivement la tête et attrapa les mains de la jeune femme.

- Ça ne vaut pas la peine d'être là-bas si tu n'y es pas avec moi. Surtout que Zed est en train d'envahir le monde. This psycho...

Raise sourit légèrement à Nash et murmura timidement:

- Il me semble que tu m'avais demandé une danse avec cette robe, non?

Nash lui rendit son sourire et alla mettre de la musique sur le haut parleur qu'il avait amené. Au même moment, le plafonnier s'éteint et plein de guirlandes de lumières s'allumèrent. Raise sourit, les yeux brillants. Le jeune homme s'était vraiment mis à fond pour qu'elle lui pardonne. Il se retourna vers elle et s'approcha sourire aux lèvres. Il la prit dans ses bras pour la faire danser au rythme de la musique. C'était un slow qu'elle ne connaissais pas. Après un certain temps, elle réalisa quelque chose qui la choqua.

- Mais c'est toi qui chante! s'exclama-t-elle.

Le jeune homme sourit à nouveau.

- «You broke me», composition de moi et Riley, notre bassiste. J'ai pas mal composé la musiques mais ce sont ses mots. Mais vu qu'elle chante comme une casserole... well we decided I would sing it.

- C'est magnifique. Dis, tu avais des jolies groupies?

Un petit sourire narquois étira les lèvres de Nash.

- Des tonnes. And more than pretty sometimes.

Raise lui envoya un regard assassin et le jeune homme se mis à rire.

- Mais elles se sont toutes fais dire que j'étais déjà pris. Alors mes amis m'ont demandé pourquoi je profitais pas... surtout que j'étais pas en couple. Je leur ai parlé de toi. Et maintenant, en plus de me surnommer «the lover», ils veulent tous te rencontrer.

Raise rougit. Nash lui caressa tendrement la joue avant de murmurer tout près de ses lèvres:

- Je suis entièrement à toi, darling. No one can change that.

- Je suis à toi aussi Nash. Jamais je ne pourrai te remplacer. Par rien ni personne. Je t'aime.

Nash n'attendit pas plus longtemps pour s'emparer des lèvres de la jeune femme. Il l'attira encore plus contre lui. C'était d'un tel soulagement de la toucher, de sentir son odeur l'entourer totalement, de l'embrasser enfin après tant de temps. Il était fou de cette jeune femme. Le baiser s'approfondit, leurs cœurs battant un rythme effréné, musique d'amour et de passion. Cette fois, ils étaient prêts. Ils étaient prêts à s'abandonner l'un à l'autre, à bâtir une vraie relation solide. Ça avait prit du temps, beaucoup de temps. Mais ça en valait la peine. Parce qu'ils savaient que ça ne foirerait pas. Pas cette fois.

Leurs lèvres se séparèrent finalement, les laissant, souffle court et cœur battant, se regardant dans les yeux. Raise soupira et dit:

- On pourrait mourir demain, Nash, tu le sais? Personne ne sait combien de temps ça prendra avant le dernier affrontement. Ça pourrait être dans un an. Ou ça pourrait être demain.

- Alors profitons du temps que nous avons.

Il plaqua à nouveau ses lèvres contre celles de la jeune femme. Cette fois, le baiser étaient encore plus passionné, plus enflammé, animé par la peur de mourir trop vite, de perdre l'autre. C'était une étreinte désespérés, ils s'accrochaient à l'autre pour ne pas se noyer. Ils avaient besoin de l'autre. Ils avaient besoin de ce baiser. C'était leur bouffée d'air frais, leur échappatoire à la vie et aux problèmes.

Ils ne se détachèrent que le temps de se rendre à la chambre du jeune homme. Raise ne voulait pas aller dans la sienne, de peur que Nym débarque ou pire, la petite et pas si innocente Paradise. Le cœur de Nash battait à tout rompre. Pour ne pas mentir, il avait peur. Aucun d'entre eux n'était vierge et pourtant, ils se sentaient aussi maladroits que si c'était leur première fois. À la différence que c'était mille fois mieux.

Ce n'était peut-être pas la première fois de leur corps, mais c'était celle de leur cœur.


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Hey!

Désolé du retard le wi-fi chez moi marchait pas hier soir.

J'espère que vous avez aimé le chapitre!

Des idées de ce que pourrait être la suite?

Bye les chèvres!

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