Chapitre 36
- T'es complètement malade! Non! C'est hors de question!
Malory se laissa tomber sur le dos en travers du lit en soupirant.
- Sérieux Thom! Pour une fois que quelqu'un veut faire un pique nique avec moi!
- C'est pas quelqu'un, c'est Nym! C'est CLAIREMENT PAS une bonne idée! Je vais pas te laisser sortir du repère seule avec lui!
- Come on! Il est devenu vraiment sweet. Il me fera pas de mal.
- Bon, tu te mets à parlé à moitié anglais comme Nash... D'ailleurs, Nash serait pas du tout d'accord!
- Mais il est pas là merde! Il nous a abandonné sans un regard en arrière! Alors qu'il ne vienne pas me dire qui j'ai le droit de fréquenter ou pas!
Thomas soupira, désespéré.
- Tu connais Nash, il a toujours ses raisons. Il agit pas pour rien.
- Arrête de le défendre! Quand il sort dans des bars juste pour se faire casser la gueule, tu vas me dire qu'il a des bonnes raisons?
- Peut-être, couina Thomas d'une petite voix incertaine.
Malory lui envoya un regard assassin et il s'enfonça dans son siège. La jeune femme se redressa et s'exclama:
- De toute façon, je n'ai pas besoin de ton autorisation, ni de celle de notre supposé grand frère!
Sa sœur s'en alla en claquant la porte. Le jeune homme prit sa tête entre ses mains et, alors qu'il passait la main sous son matelas pour y prendre la lame de rasoir qui y était caché, quelqu'un ouvrit la porte. Thomas aurait eu envie de gueuler qu'il fallait frapper avant d'entrer, mais il n'osa pas.
- Ça va, mon amour? Je viens de croiser Malory qui avait l'air vraiment fâchée.
Thomas mis ses mains dans ses poches tandis qu'Aiden s'approchait de lui.
- Ouais... J'ai hâte que Nash revienne. C'est toujours lui qui la gérait d'habitude.
Aiden rigola et s'assis aux côtés de Thomas sur le lit, là où était Malory quelques minutes plus tôt.
- Qu'est-ce qu'elle a?
- Elle s'est mis en tête l'idée totalement débile d'aller faire un pique nique hors du repère, seule avec Nym.
- Et..?
- Mais c'est totalement con! Je t'ai pourtant raconté ce que Nym nous a fait! Je peux pas la laisser sortir avec lui! Nash s'y serait opposé de toute son âme!
Aiden posa la main sur la cuisse de Thomas pour qu'il le regarde dans les yeux.
- Peut-être qu'on devrait leur laisser une chance, non? Peut-être qu'ils seraient heureux ensemble.
Thomas le regarda comme s'il venait de dire la connerie du siècle.
- Aiden, t'es mon copain, tu devrais être de mon bord! Pas de celui de ma sœur!
Le jeune asiatique haussa les épaules.
- Désolé, mais là... Je fais juste dire que Nash, il a détesté que Nym l'empêche d'être avec Raise. Et t'as vu où ça les a menés. Alors peut-être qu'on devrait laisser couler pour Malory et si elle n'est pas bien avec Nym, elle le quittera, point.
Thomas soupira.
- Je serai jamais ami avec Nym.
- Rien ne t'y force non plus.
Le jeune homme hocha la tête et l'asiatique le prit dans ses bras. Ils échangèrent un doux baiser et Aiden passa les mains sous le chandail à manche longue de Thomas. Il le releva un peu pour que le jeune homme le retire, mais celui-ci le repoussa en redescendant son chandail.
- Qu'est-ce qu'il y a Thom? Tu vas peut-être trouvé ça con, mais ça fait déjà plus de trois mois qu'on est ensemble et je ne t'ai jamais vu ne serait-ce que torse nu! Je comprends que tu veuilles prendre ton temps, mais parle-moi au moins! Dis-moi ce que je peux faire pour te rendre à l'aise! C'est à cause des cicatrices des coups de fouets que t'es gêné?
Thomas le regarda, surpris.
- Ça t'étonneras peut-être, mais j'ai déjà vu Nash torse nu. Et Malory a la très mauvaise habitude de passer de la salle de bain des filles à sa chambre en serviette. Et elle se presse pas, je te dirais. En tout cas, j'ai vu le dos des deux et j'en ai déduis que tu devais les avoir aussi. Est-ce que c'est ça qui te gêne?
Le jeune homme aux yeux verts réfléchit à toute vitesse. Est-ce qu'il devait lui mentir en lui disant que c'était ça ou lui dire la vérité et lui montrer ses bras?
- Je... Je suis juste pas à l'aise avec mon corps.
Il eut envie de se frapper. C'était probablement la pire chose qu'il aurait pu dire. Aiden lui caressa doucement le visage avant dire lui dire avec tendresse:
- T'as pas à être mal à l'aise avec moi. Je l'aime ton corps, comme il est.
Thomas hocha la tête, cherchant une excuse pour ne pas avoir à retirer son chandail. Jamais.
- J'ai encore besoin de temps, désolé, Aiden.
Le jeune homme hocha la tête et se contenta de prendre Thomas dans ses bras, sans rien chercher de plus qu'une étreinte.
°°°
Les yeux perdus dans le vague, Raise tenait entre ses mains tremblantes la lettre d'amour que Nash lui avait écrite il y a quelques mois. Elle l'avait lu cent fois dans la dernière heure pour tenter de se convaincre qu'il l'aimait assez pour revenir.
Elle prit son cellulaire et lui écrivit: «Où es-tu? Pourquoi es-tu parti? J'ai besoin de toi! Malory et Thomas aussi!»
Presque immédiatement après avoir appuyé sur la touche «envoyer», elle reçut une notification signalant l'échec de l'envoi du message. Elle décida alors de l'appeler sur son cellulaire, mais ce fut une voix enregistré qui lui répondit que ce numéro était indisponible. Jetant son téléphone à travers la pièce, la jeune femme éclata en sanglots. C'est alors qu'elle sentit des bras s'entourer autour d'elle et elle fut plaquée contre un torse. Elle se réfugia dans cette étreinte, pleurant à chaudes larmes.
- Il a véritablement coupé les ponts. Il a changé de numéro. Et je le mérites. J'ai été odieuse avec lui!
- Arrête fRaiseinette, c'est faux. Tu lui as sauvé la vie. Tu as prit un coup de poignard pour lui. T'aurais pas du.
- Il l'aurait fait pour moi si les rôles étaient inversé, Nym. Même si tu es persuadé du contraire.
Nym soupira et serra un peu plus sa sœur contre lui.
- Tu sais quoi? Je pense que c'est une bonne chose qu'il soit partit.
- Je m'en doute, tu le déteste.
- C'est pas pour ça. Je pense juste qu'il avait besoin de s'éloigner de tout, de se remettre en question et de méditer sur sa vie. Et quand il reviendra, parce que je sais qu'il reviendra, il sera plus heureux et ça te rendra plus heureuse.
Raise regarda son frère, surprise.
- Je ne m'attendais pas à ça.
- Je m'en doute, tu ne me crois pas capable de compassion envers lui. Bon, je t'avouerai que c'est dur, même très dur, mais je crois que mettre ma haine de côté fera du bien à tout le monde. Et que si j'arrête de m'interposer entre vous, il s'interposera pas entre moi et Malo.
- Malo? Tu l'appelles par son surnom maintenant? Dis-moi tout!
- Je sais pas trop quoi te dire. Je lui ai fais part de mes regrets et tout et... elle a accepté de faire un pique nique avec moi. Mais je me suis pris un vent quand j'ai essayé de l'embrasser.
- Normal! Prends ton temps et surtout laisse lui du temps. Elle doit être totalement perdue dans ses sentiments la pauvre.
Nym hocha la tête. Raise lui fit un petit sourire et le serra dans ses bras.
- Je suis contente pour toi. Et merci d'accepter pour moi et Nash... peu importe ce qu'il y a.
- Ouais... Mais pas nécessaire de me prévenir que vous avez couché ensemble. Genre vraiment pas.
Raise éclata de rire.
- J'aurais pas eu l'intention de te le dire, rassure-toi.
Nym joint son rire et Raise se sentit bien. Elle avait confiance en Nym et elle croyait qu'il avait raison. Nash reviendrait. Et alors, ce serait mieux pour tout le monde. Le plus dur, c'était d'attendre.
°°°
Il avait tout. Deux sacs d'épicerie totalement remplis dans les bras, il n'attendait plus que la chose indispensable à la réussite de l'événement. Malory arriva enfin, les cheveux bruns attachés en chignon lâche, les yeux bruns pétillants. À ce moment, il n'y eut pas de ralentit, pas de jeux de lumière. Elle n'envoya pas ses cheveux valser sur le côté. Mais pour Nym, ce moment était parfait. Elle était juste là, le sourire aux lèvres et il ressentit que c'était tout ce qu'il désirait.
«Merde j'suis vraiment amoureux», pensa-t-il.
Il fit un sourire à la jeune femme et d'un signe de tête, l'invita à le suivre.
- Rome ou Paris? demanda-t-il.
- Rome!
Ils passèrent ensemble l'Entrée et commencèrent à marcher un peu dans la ville pour trouver un endroit pour pique niquer. Ils arrivèrent sur une petite place et s'installèrent au sol. Les passant les regardait avec ce petit sourire de «ils sont trop mignon». Nym avait amené beaucoup de choses. Notamment plusieurs pots de fruits frais et des noix. Il avait aussi des charcuteries et du fromage, même s'il n'en était, personnellement, pas fan. Il saisit une cerise noire, fruit qu'il adorait. Malory avait déjà une poignée de bleuets dans la bouche ce qui le fit rire. Elle lui envoya un regard mauvais, ce qui ne fit qu'accentuer son hilarité.
- T'es vraiment trop mignonne, rigola-t-il.
- Ta gueule.
- Allez, ris un peu, Malo!
Elle fit semblant de bouder et Nym roula des yeux avant d'ajouter:
- Bon, je vais garder le chocolat que pour moi alors!
- T'as pas intérêt! s'écria la jeune femme.
Nym éclata à nouveau de rire et cette fois la jeune femme le joignit dans son hilarité. Être désagréable avec Nym se révélait finalement plus désagréable et épuisant que de simplement sourire avec lui. Et cela lui fit légèrement peur. Elle se tenait toujours un peu sur ses gardes, même si elle voyait bien que le jeune homme n'avait aucune intention de lui faire du mal.
Ils avaient mangé la totalité des charcuteries, des fruits et des noix. Cependant il restait un peu de fromage puisque Nym n'en avait pas mangé. Malory s'en chargea alors et il ne resta plus rien. Le jeune homme sortit le chocolat et la jeune femme lui fit un grand sourire.
- Comment tu fais pour manger autant? demanda-t-il avec un petit rire.
- Six ans à manger que de la bouillie infecte une fois par jour.
Visiblement mal à l'aise, Nym passa la main sur sa nuque.
- Ton frère est un vrai connard. Sérieusement, c'est lui qui m'infligeait la pire torture. T'es petits coups à côté de la terrible torture que de ne pas avoir de bonne bouffe, c'était rien!
La tentative d'humour noir de Malory fit légèrement sourire Nym, adoucissant le malaise. La jeune femme faisait au moins un effort pour déculpabiliser le jeune homme, ce qui lui faisait plaisir. Elle ne le tenait plus responsable de tous les malheur du monde et c'était très touchant pour lui.
Alors qu'ils allaient entamer le chocolat, un éclaire noir zébra le ciel. Il s'abattit sur un bâtiment près d'eux qui prit immédiatement feu. Ils se levèrent d'un bond en voyant cela et se mirent à observer toutes les rues menant à la place. Rien. C'est alors qu'ils virent un énorme nuage noir assombrit le ciel. Des guerriers en armure se mirent à surgir de partout, envahissant la place, tuants les habitants n'ayant pas le temps de fuir et détruisant les commerces alentour. Un autre éclaire noir fendit le ciel de la même couleur et Nym plaqua Malory au sol, lui évitant d'être foudroyée. Ils se relevèrent le plus rapidement possible et partirent en courant, abandonnant toutes leurs choses. Alors qu'ils allaient quitter la place pour s'enfoncer dans les rues de la ville, ils firent un face à face avec John. Le sourire carnassier qu'il leur envoya les fit frissonner. Nym poussa immédiatement Malory vers l'arrière, faisant barrière de son corps. S'en suivit une bataille de flashs noirs et dorés qui termina lorsque Malory plaqua John au sol. Elle lui écrasa l'entre jambe avec son pied tandis qu'il était au sol, puis lui envoya un coup de pied au visage. Elle se retourna d'un bond pour parer le coup qu'un Defendor ennemi tentait de lui asséner dans l'espoir de sauver son supérieur.
- Malo! Viens! hurla Nym qui faisait grossir entre ses mains une boule d'énergie dorée.
La jeune femme envoya un coup de poing dans le ventre du Defendor, coup qui le projeta contre un mur à quelques mètre de là, puis, se dirigea vers Nym. Celui-ci relâcha la boule d'énergie qui réduit littéralement en cendre tous ceux se trouvant sur son chemin. Il se mis ensuite à courir dans le couloir qu'il venait de créer. Malory ramassa deux dagues qui étaient tombées au sol avant de le suivre. Elle du poignarder plusieurs guerriers, des Métamorphes aussi, mais en moins grande quantité, pour se libérer le passage. Nym la sauva à plusieurs reprise en parant le coup d'un adversaire à l'aide d'un mini bouclier doré.
Ils finirent enfin par atteindre l'Entrée. Ils entrèrent le plus rapidement possible puisque des ennemis les suivaient.
- Détruisez l'Entrée! hurla Nym, paniqué.
- Tu n'as pas le pouvoir de demander une telle chose, répondit le responsable.
Aïdric débarqua dans le hall et s'exclama:
- Faites ce qu'il dit!
L'Entrée fut détruite et Nym pu enfin souffler. Il passa les mains dans ses longs cheveux en pensant au désastre qui venait de survenir. Il retourna un regard inquiet vers Malory. Celle-ci lui envoya un grand sourire en s'exclamant:
- Wouah! Je me suis jamais sentie aussi vivante! C'était... malade! Par contre ils m'ont pas laisser manger mon chocolat, ces conards!
_____
Allo!!!
Vous avez pensé quoi de ce chapitre?
Malory est vraiment badass non?
Bye les chèvres!
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