Chapitre 23

Suite à la visite de Malory, il avait fallut à Raise près d'une heure pour aller voir Nash dans sa chambre. Il n'y était pas. Elle alla donc directement à sa deuxième idée. La salle de musique. Elle le trouva là, en train d'écrire sur une feuille, assis au milieu de la grande salle vide. Il s'arrêta un moment pour prendre une gorgée d'une bière à ses côtés. Puis il se reconcentra sur son papier. Il continua à écrire sans même remarquer que Raise l'observait.

Malgré tout, sa maigreur, ses yeux cernés et son teint grisâtre, il gardait une certaine beauté qu'on ne pouvait lui enlever. Surtout qu'à cet instant il n'avait l'ai sous l'emprise de la drogue. Elle l'observa encore un peu avant de s'avancer et de demander doucement:

- Qu'est-ce que tu fais?

Il releva la tête vers elle, surpris.

- Raise? Qu'est-ce que tu fais ici?

- Je... J'ai parlé avec Malory tantôt et j'ai réfléchi. Je veux bien rester avec toi, je veux bien te soutenir... à condition que tu acceptes mon aide. Tu avais réussi à l'accepter avant ton coma. Puis... on est revenu à la case départ.

Nash baissa les yeux.

- C'est dur... Je veux pas arrêter, c'est la seule chose qui m'empêche de virer fou... c'est la seule chose qui anesthésie la douleur et fais taire mes tourments... je peux pas... C'est trop dur.

- Je vais être avec toi, Nash. Malory et Thomas aussi. Je ne sais pas trop ce qui te lie à eux... mais je peux t'assurer qu'ils vont être là. Tu n'es pas seul, Nash. Ensemble, on va y arriver.

Il poussa un soupir et se leva en prenant une gorgée de bière.

- Tu comptais pas te saouler, j'espère, dit Raise.

- J'en ai juste pris une, t'inquiète. Une bière de temps en temps, ça fait pas de mal.

Raise hocha la tête.

- J'ai jamais vraiment aimé la bière, dit-elle.

- Moi non plus, jusqu'à mes seize ans. J'ai redécouvert.

La jeune femme pris la bouteille et senti le liquide. Elle fit une petite grimace avant de prendre une gorgée. Elle lui redonna la bouteille en grimaçant.

- Ça passe...

- Ça a pas l'air, rigola-t-il.

Il lui sourit et Raise retrouva dans ses yeux cette petite étincelle de joie qu'elle désespérait de revoir. Cette lueur qui rendait ses grands yeux gris encore plus magnifique. La jeune femme repéra une radio sur laquelle elle pouvait brancher son tout nouveau cellulaire. Ce fut donc ce qu'elle fit et elle mis, sur Youtube, Apples de The Seasons.

Le rythme lui rentra immédiatement dans la peau et elle se mis à doucement danser. Elle s'approcha de Nash et lui attrapa la main pour qu'il se joigne à elle. Il était réticent au début, mais il se laissa emporter par la musique lui-aussi. Ils dansaient et riaient. Raise se sentait bien, terriblement bien. La jeune femme chantait avec la chanson en dansant.

Ce fut uniquement lorsque la chanson prit fin qu'ils sortirent de cette... bulle de bonheur. Nash caressa doucement de la main le visage de Raise.

- Ça m'avait tellement manqué. Tu m'avait tellement manqué.

Il insista sur le «tu». La jeune femme lui sourit et se mordit la lèvre. Le jeune homme attrapa son piercing entre ses dents. Puis, il passa une main dans le bas du dos de la jeune femme et l'autre derrière sa tête. Le cœur de la jeune femme se mis à battre la chamade. Sa respiration s'accéléra. Elle passa ses mains autour du cou de Nash et il la plaqua contre lui. Elle attendait avec impatience de sentir à nouveau les lèvres du jeune homme sur les siennes. Il était sobre, totalement maitre de ses pensés. Cela fit gonfler de bonheur le cœur de la jeune femme. Et lorsque les lèvres du jeune homme se posèrent sur les siennes, elle répondit avec fougue à son baiser. C'était la première fois qu'ils avaient un baiser aussi fougueux alors qu'il n'était pas sous l'emprise de la drogue.

Entre deux baisers, alors que Nash observait la jeune femme, il murmura:

- Je te promets. Je te promets que je vais arrêter, si tu m'aides.

La jeune femme, terriblement heureuse, se jeta à nouveau sur les lèvre du jeune homme. Il l'assis sur l'abattant fermé du piano à queue. Dans cette position, Raise était plus grande que Nash. Elle devait se pencher un peu pour garder contact avec ses lèvres. Elle avait les mains dans ses magnifiques cheveux noirs. Elle les déplaça de façon à dégager son visage de la mèche en recouvrant constamment la moitié. Elle l'observa un moment. Il était vraiment beau. Malgré tout, il le resterait toujours. Il lui sourit doucement. Ce sourire absolument craquant qui lui donnait l'air d'être plus jeune et candide. Pas ce sourire narquois qu'il aimait afficher devant le monde, non. Ce vrai sourire que Raise se sentait privilégiée de pouvoir voir.

Il saisit à nouveau ses lèvres et passa doucement ses mains sous le chandail de la jeune femme. Celle-ci frémis et mis plus d'ardeur dans ce baiser.

- Ouach! Qu'est-ce que vous faites! C'est même pas une chambre!

Raise repoussa brusquement Nash en entendant la voix de Paradise.

- Hey, Paradise... qu'est-ce que tu fais là? demanda Raise, gênée.

Ses cheveux devaient partir dans tous les sens, son chandail était encore un peu retroussé, elle était haletante et ses joues étaient rouges. Elle avait une tête de coupable. Mais que Paradise la voit dans cette position, c'était gênant, mais ça passait. Par contre, que Nym, positionné juste derrière la fillette, lui, les voit. C'était clairement l'horreur.

Nym s'avança vers Nash d'un air menaçant. Il le saisit par le col et approcha son visage du sien. Nash était étrangement décontracté. Probablement du à l'habitude.

- Alors tu veux te taper ma sœur? demanda Nym d'un ton menaçant.

- Un, c'est pas ta sœur. Deux, de toute façon, c'est pas de tes affaires, répondit Nash avec arrogance.

Nym murmura entre ses dents, pour que Raise ne l'entende pas:

- Ne me provoque pas, Stone. Tu sais de quoi je suis capable.

- Oh, tu ne va pas prendre le risque que Raise voit les monstre que tu es en réalité.

- Et toi, tu prendrais vraiment la chance que je rende visite à ta chère Malory? Je ne toucherais pas Thomas, évidemment, ça me créerait trop d'ennemi et il a su fermer sa gueule sur ce que j'ai fais alors... Mais Malory Rand, elle... Personne ne lui fait confiance.

Nash serra les dents.

- Tu t'en prends à eux t'es mort! s'exclama-t-il.

Raise aurait du l'entendre. Nash espérait qu'elle les entende, mais elle était en train de s'occuper de Paradise qui l'occupait totalement, même si Raise tentait visiblement de venir aider le jeune homme.

- Alors tu ferme ta gueule et tu tiens loin d'elle, conclu Nym. Compris?

- Je crois que j'ai compris ouais... En fait, si tu veux pas que je m'approche de ta «sœur», c'est parce que tu ne veux pas qu'elle sache ce que tu m'as fais. J'ai pas raison?

Le visage de Nym se ferma complètement. Il lâcha Nash qui s'éloigna un peu en lui faisant un sourire narquois.

- Bienvenu dans la nouvelle guerre froide! Tu fais quoi que ce soit, je balance tout, dit-il.

- Et si tu balance quoi que ce soit, je te le ferai payer.

- Tu sais, tout fini par se savoir. Et ce ne sera pas nécessairement de ma faute. Maintenant, fou le camp. Tu profane un territoire sacré.

Nym serra les dents et attrapa Raise par le bras avant de la tirer hors de la pièce.

- Mais qu'est-ce qui te prends? s'écria-t-elle. Je sais pas c'est quoi ton problème avec Nash, mais ma vie, c'est ma vie, j'en fais ce que je veux. Si je veux être avec Nash, si je veux coucher avec lui, tu ne m'en empêchera pas.

Cette dernière phrase était destiné à provoquer plus qu'à autre chose. Raise était en colère. Elle se détacha de son «grand-frère» et s'éloigna vers sa chambre.

Une fois dans sa chambre, elle se rendit compte qu'il ne lui restait que quelques heures avant le souper. Elle s'installa donc avec son cellulaire et la première chose qu'elle pensa à faire fut d'appeler Larra pour lui raconter à quel point sa vie était folle. Un trou béant se créa immédiatement dans sa poitrine. Des larmes s'échappèrent de ses yeux. Elle donnerait n'importe quoi pour effacer ces derniers mois. Même si elle n'aurait pas rencontrer Nash et plein d'autres personnes formidables, au moins, elle aurait encore Larra et sa mère. Elle ne serait pas cloitré dans un repère duquel elle ne pouvait pas sortir. Elle ne pouvait même plus sentir les rayons du soleil sur sa peau. Tout avait changé. Il n'y avait plus d'endroit sécuritaire pour elle. Ses larmes se muèrent en sanglots. Elle se recroquevilla en boule dans son lit. Elle regarda les photos qu'elle avait prises avec Nash à Los Angeles. Ils avaient presque l'air d'un couple normal. Et bien d'un couple, oui. Nash, bien qu'il ne l'aurait pas avouer si ouvertement, aimait bien prendre des photos. Sur tous ces clichés, il était radieux. Sa peau était pâle, mais ça avait un charme, il n'avait pas de cernes et surtout il souriait. Il avait un si beau sourire. Avec ses lunettes fumées, dans le décor d'Hollywood, il avait l'air d'une star. Raise ne pu s'empêcher de penser, encore une fois, qu'il était forcément née pour en être une.

Pourtant, même regarder ces clichés ne lui remonta pas le moral. Elle se sentait seule, terriblement seule. Raise sortit donc de sa chambre, le cœur gros. Elle pensa à aller voir Nym, mais se souvint de son attitude et l'envie s'envola. Elle n'avait personne à aller voir. Errant, elle se dirigea vers le réfectoire, sans s'en rendre compte. Une fois rendue là-bas, elle entendit des voix discuter. Elle reconnue Malory en train de, visiblement, négocier avec une cuisinière. La jeune femme semblait réellement vouloir ce qu'elle demandait. Raise s'approcha donc tranquillement.

- Allez, s'il-vous-plait! Je viens de faire une découverte horrible et j'ai besoin d'un remontant...

La cuisinière sembla hésiter.

- Je peux pas te donner ce que tu veux, mais j'ai des trucs semblables.

- Ça me va!

La cuisinière s'éclipsa dans la cuisine un moment et Raise en profita pour se précipiter vers Malory.

- Qu'est-ce que tu fou? Qu'est-ce qu'elle te vend? s'exclama Raise.

- Calmos Fifi Cerise, répliqua Malory.

Raise fut surprise. Elle avait compris la référence au surnom que lui donnait Nym «FRaiseinette», mais elle ne savait pas que Malory l'avait déjà entendu. Après un moment d'arrêt du à la surprise, elle répliqua:

- Je vais pas me calmer! T'es louche et j'ai pas l'intention de te laisser t'en sortir.

- Chut! Crie pas! Ils vont t'entendre et tu vas me mettre dans la merde! murmura Malory en plaquant sa main sur la bouche de Raise.

- Merde, mais lâche-moi! T'es folle ou quoi? s'écria Raise. C'est fou, t'es tellement louche qu'il est impossible de croire que tu sois une espionne de Zed! T'es tellement pas subtile qu'on se dit qu'il faudrait qu'il soit vraiment con pour t'envoyer.

- Merci du compliment, répondit la jeune femme aux cheveux bruns en lâchant Raise.

Cette dernière était désespéré. Malory l'énervait un peu, en quelque sorte, parce qu'elle n'était jamais vraiment sérieuse. Mais d'un autre côté, elle aimait bien cette désinvolture et ce sarcasme abondant.

Raise poussa un profond soupir.

- Qu'est-ce que tu lui achetais? demanda-t-elle.

- Je lui ai rien acheté. Je lui ai demandé de m'en donner. Nuance.

- Arrête te de foutre de ma gueule...

Malory haussa les épaules.

- Je fais juste dire la vérité.

Le désespoir de Raise s'accentua.

- Sérieusement. C'est quoi?

- Qu'est-ce que tu veux savoir? demanda Malory avant de prendre une pause, ayant visiblement une illumination. Ooooh! Je comprends! Tu veux savoir si je viens chercher la drogue de ton copain pour la lui fournir!

Raise se rembrunit. La jeune femme avait raison.

- J'irais jamais chercher ça pour lui. Il a qu'à bouger son cul. Je viendrais plus en chercher pour moi.

C'est alors que la cuisinière revint avec deux grands paquets de chips.

- Voilà, ma petite. Reviens me voir quand tu veux, mais pas trop souvent quand même, dit la femme avec un clin d'œil.

Malory sourit et la remercia. Puis elle s'en alla en disant à Raise:

- Mais je suis pas comme Nash.

Puis elle s'en alla sans se retourner.


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Je vous aime les chèvres

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