Raise avait fini par pardonner Nym au vu de ce qui s'était passer avec Nash à son réveille. Elle se sentait d'ailleurs un peu mal d'avoir laissé le jeune homme à l'infirmerie. Elle aurait du l'aider, mais il ne lui facilitait pas la tâche. Il n'avait visiblement pas l'intention d'arrêter de fumer.

Raise s'assis sur le lit de Nym, désespérée. Ça faisait déjà deux jours qu'elle avait abandonné Nash.

- Je te l'avais dit fRaiseinette, dit simplement le jeune homme.

- S'il-te-plait Nym, épargnes-moi tes réprimandes.

Le jeune homme se redressa dans son lit et prit Raise dans ses bras.

- Désolé Raise, mais tu sais que j'ai raison. Tu devrais me faire un peu plus confiance à l'avenir.

La jeune femme grogna, mécontente d'admettre qu'au fond il avait peut-être raison. Elle resta entre les bras de son grand-frère de cœur et ferma les yeux.

- Comment je vais faire?... souffla-t-elle. Je me suis tellement attachée à lui...

- Oublies-le.

- Plus facile à dire qu'à faire...

- Peut-être, mais tu en es capable, je le sais.

Raise poussa un énième soupir.

- Je devrais retourner à ma chambre, dit-elle.

- Ouais, on est pas en congé demain.

- Malheureusement...

Nym la serra un peu plus fort contre lui et lui fit un petit bisou sur le front.

- Allez, tu vas t'en sortir fRaiseinette. Rappelles-toi juste de ne pas avoir pitié ou être trop gentille. N'essaies pas de l'aider: il ne veut pas de ton aide. Au lieu de ça, reste loin de lui.

Raise hocha la tête avant de se lever et de repartir à sa chambre. Elle resta longuement allongée à fixer le plafond avant de réussir à s'endormir.

°°°

Thomas était brisé. Ça faisait plus d'une semaine qu'Aiden était venu le voir et l'avait embrassé et depuis tout ce temps, il l'évitait. Le jeune homme savait qu'il s'était foutu de lui, qu'il jouait avec ses sentiments. Il tentait de continuer à travailler normalement, mais c'était dur. 

Ce matin là, il alla au réfectoire même s'il n'avait nullement faim. Au fond de lui, il espérait confronter Aiden. Il s'assis donc avec son plateau rempli du moins de chose possible. Il n'y avait presque personne au réfectoire. Il attendit un moment avant de voir Aiden entrer. Dès que celui-ci remarqua sa présence, il tenta de faire demi-tour, mais Thomas, sa colère réveillant son courage, se leva d'un bond et le rattrapa. Il se mis à lui hurler:

- Pourquoi tu m'évite comme ça? Oh, je sais! Parce que t'es un putain d'homophobe qui voulait juste se foutre de ma gueule parce que j'ai des sentiments pour un gars. T'es qu'un connard! Oui, j'ai des sentiments pour toi, mais t'es obligé de me ridiculiser pour ça! T'es vraiment une merde! Aussi pitoyable que Daron!

Aiden écarquilla les yeux.

- Attends... quoi? Tu viens réellement de dire que t'as des sentiments pour moi?

- Arrête! Je sais que t'es encore en train de te foutre de...

Thomas ne pu terminer sa phrase, interrompu par les lèvres d'Aiden qui s'était brusquement retrouvées plaquées contre les siennes. Il resta figé, trop choqué pour réagir. Aiden se détacha de lui, un grand sourire aux lèvres.

- Je crois que c'est le plus beau jour de ma vie! Jamais j'aurais pu croire que tu m'aimais! J'étais tellement honteux de t'avoir embrassé l'autre jour, j'étais sûr que tu ne partageais pas mes sentiments...

Thomas était sous le choc. Aiden se rapprocha de lui et le serra dans ses bras. Puis il l'embrassa à nouveau, doucement, et Thomas répondit à ce baiser. 

Au même moment, Raise entra dans la cafétéria, parlant d'une voix assez forte et mécontente. 

- Mais t'es vraiment con en fait! Pourquoi tu viens me voir? Tu viens me supplier de manger avec toi, de ne pas te laisser seul, de te pardonner, mais tu refuse strictement que je t'aides avec tes problèmes! Ça marche pas!

Nash pénétra à son tour dans les réfectoire. Il ne semblait pas en très bon état. Il avait maigri - déjà qu'il était mince, ça le rendait maigre - et avait les yeux cernés. Il ne restait sur lui aucune trace de ce qui lui était arrivé, mais il semblait faible.

- Raise... Je veux juste pas que tu te mêles de ça... C'est compliqué, c'est dangereux et c'est dur... Je n'arrêterai pas, mais je ne te referai plus jamais quelque chose comme l'autre jour à l'infirmerie. Je te le promets, tu auras même pas conscience que j'en prends encore.

Raise partit d'un rire jaune.

- Tu crois vraiment à ça? Cette merde va terriblement affecter ta vie et ton entourage. Ne crois pas que tu pourras avoir le contrôle; tu l'as déjà perdu. 

- Raise... S'il-te-plait... je peux y arriver...

- Non. On se reparlera quand tu seras clean.

Elle s'éloigna vers la table des Dreamers, le coeur gros. Étrangement, Nash était une des seules personnes avec qui elle était capable d'être dure, de ne pas avoir pitié. Elle s'assis à la table sa table en poussant un soupir. Il y avait uniquement Aiden et Thomas. Elle ne les avait même pas remarqués, trop absorbée par les absurdités de Nash.

- Salut les gars, soupira-t-elle.

- Salut Raise, lui répondit Aiden. Ça a pas l'air d'aller.

- Ouais... C'est compliqué. Vous, ça va?

 Aiden lui envoya un grand sourire et un clin d'oeil. Puis il regarda Thomas avant de dire:

- Merveilleusement bien!

Thomas eu un léger sourire gêné. Raise, elle, sourit et se mis à taper dans ses mains.

- Oh, je suis trop contente pour vous! s'exclama-t-elle.

Le sourire d'Aide s'agrandi tandis que Thomas baissait la tête pour cacher son visage qui rougissait légèrement.

Les autres commencèrent à arriver. Nym s'assis près de Raise tandis que Daron s'asseyait en face d'elle, la tête haute. Raise serra les poings. Elle n'arrivait pas à le voir sans éprouver un profond dégoût. Tous à table, ils se mirent à parler et à rigoler ensemble. Raise ne portait pas vraiment attention, elle tassait la nourriture dans son assiette sans grand appétit. Elle vit alors une troupe de Denfendors et de Métamorphes arriver dans le réfectoire. Ils étaient tous en amure. Les Métamorphes en avait une assez moulante et flexible qui devait les suivre dans leurs transformations, tandis que les Denfendors en avaient une plus robuste, protégeant bien les points vitaux du corps, mais n'étant pas trop encombrante non plus. Ils avaient aussi un casque sous le bras, contrairement aux Métamorphes. 

Raise les regarda, estomaqué par une telle prestance. Ils semblaient dégager une aura de puissance et de supériorité. Ils semblaient froid, imperturbables, alors que visiblement, ils s'en allait faire quelque chose de très dangereux. Mais le plus imposant et le plus majestueux de tous entra en dernier. Environ trois têtes de plus que Raise, une vrai armoire à glace, son casque sous l'épaule laissant voir son visage aux traits durs, ses cheveux bruns rasés et ses yeux mordorés. Ceux-ci se braquèrent sur Raise et il se dirigea vers elle.

- Raise, je peux te parler seul à seul? demanda-t-il.

- Oui, Aïdric, pas de problème.

Elle se leva et suivit l'homme hors de la cafétéria.

- Écoute, je sais que tu n'es pas en bons termes avec mon fils en ce moment et je ne doute pas que tu aie une bonne raison d'être fâchée contre lui. Mais je dois m'absenter pendant une durée indéterminée et Maëlle va être très occupé puisqu'elle va entraîner la partie de mes élèves qui ne viennent pas avec moi en plus de la partie des siens qui ne seront pas partis. Alors je te demanderais de veiller sur Nash, t'assurer qu'il ne fasse pas trop de merde, autant pour les autres que pour lui. S'il-te-plait.

- Je suis désolé Aïdric: Nash ne veut pas de mon aide. Il me l'a dit clairement. Alors je ne peux pas faire ça. 

- Je comprends... Pourrais-tu au moins jeter un coup d'oeil de loin? 

- Je vais essayer... mais pourquoi vous partez?

- On a découvert une des entrées de Zed. Je vais m'infiltrer dans son repère avec une partie de l'élite des Defendors et des Métamorphes. 

- Pourquoi pas Nash?

- Il sort tout juste de coma et n'a pas retrouver toutes ses forces, ce serait l'envoyer à l'abattoir. 

- Et pourquoi ne pas amener des Dreamers? 

- Trop dangereux. Vous n'êtes pas encore prêts et on ne peut pas risquer de vous perdre. 

- Mais vous êtes aussi importants que nous! Des membres de l'élite et toi, un instructeur, un général!

- Moi j'ai ma raison d'y aller, Raise.

- ...Vivianna?... murmura-t-elle. 

Aïdric parut surpris, voir totalement choqué. 

- Tu as été bien plus près de mon fils que je le pensais.

Raise baissa la tête.

- Ne le laisses pas tomber, murmura Aïdric.

- Je ne le laisserai jamais tomber... J'en serais incapable. 

Elle repartit sur ses mots à l'intérieur du réfectoire. Elle se rassis près de Nym et repoussa son plateau au centre de la table. Elle remarqua qu'Aïdric entra de nouveau dans le réfectoire et alla parler à son fils. Ils se mirent rapidement à s'engueuler. Elle pu entendre Nash exprimer fortement qu'il n'était pas d'accord et qu'il voulait partir avec son père. Tandis que celui-ci lui disait qu'il n'était pas rétabli et qu'il risquait uniquement la mort s'il venait. Nash quitta le réfectoire en furie et Raise se retourna vers son assiette. Tous les autres Dreamers parlait comme si rien ne s'était passer et elle se demanda un moment si Nash existait aux yeux des autres. 

°°°

L'équipe d'Aïdric partit une heure plus tard, laissant Nash seul et en colère. Il se sentait trahi par son père qui allait tenter de secourir sa mère et de se venger de Zed, sans lui. Il était frustré, triste, il broyait du noir et une haine sans nom bouillait dans ses veines. Tout le monde le savait instable, il le savait lui-même. La seule qui ne semblait pas s'en rendre compte était Raise. Il poussa un soupir en pensant à elle. Il avait vraiment cru qu'il pourrait la garder près de lui, enfin ne plus être seul, mais il s'était totalement trompé. Il n'était pas fait pour laisser des gens entrer dans sa vie. Il ne faisait que les détruire. Il était misérable. 

Il se laissa tomber sur son lit, décidant de ne pas aller à ses entraînement. Au pire il dirait que c'était à cause qu'il n'était pas rétabli et blablabla. Il fixait le plafond et décida de mettre ses écouteurs et d'occulter tout bruit grâce à la musique. Celle-ci était une partie essentiel de sa vie. Elle l'aidait à tenir bon, à évacuer sa frustration. Sa mère lui avait transmis l'amour de la musique, sous toutes ses formes. Il ferma les yeux, se concentrant sur les notes, la voix mélodieuse et la musique légèrement agressive. 

Il resta un long moment ainsi, puis sortit une de ses «cigarettes». Il l'alluma et se mis à fumer pour se détendre. La musique était la seule chose qu'il entendait et il en était heureux. Il voulait faire taire les voix de sa conscience lui répétant qu'il était misérable, bon à rien et qu'il devrait mettre fin à ses jours. Il voulait faire taire ses souvenirs lui recrachant toutes les paroles moralisatrices ou accusatrices des gens autour de lui. Les insultes, les commentaires dégradants. Sur le moment, il se concentrait sur la musique et tout le reste disparaissait. 

°°°

Trois-mille-cinq-cent-quatre-ving-dix-huit.

Trois-mille-cinq-cent-quatre-vingt-dix-neuf.

Trois-mille-six-cent.

- C'est bon pour ce cours, on se revoit plus tard, dit Robert.

Raise se leva d'un bond, prête à sortir en courant. Elle n'avait rien écouter du cours, elle comptait les secondes avant de pouvoir sortir de la classe. Mais c'était sans compter Robert qui lui demanda de rester un moment.

Lorsque tout le monde fut sortit de la classe, il s'approcha d'elle.

- Est-ce que tout va bien? demanda-t-il.

- Ouais.

- Je sais bien que c'est faux.

- Alors pourquoi poser la question?

Robert sourit. 

- Dis-moi ce qu'il y a, Raise.

- C'est compliqué.

- Ça ne peut pas l'être tant que ça. 

- C'est rien de bien grave... pour moi...

- C'est grave pour quelqu'un d'autre?

Raise soupira.

- Écoute ma petite, je sais que Nash n'est pas quelqu'un de facile. Depuis ce qui lui est arrivé, il y a plusieurs années, il est devenu instable et renfermé. Mais il est fort, il va s'en sortir. Il a vécu bien pire. 

La jeune femme se demanda comment Robert pouvait lire dans ses pensées de la sorte.

- Sais-tu ce qui lui arrive en ce moment? demanda Raise, perplexe. 

- Je sais certaines choses.

Raise fronça les sourcils. 

- Comme?

Le vieil homme lui répondit par un simple clin d'oeil. Une question vint alors en tête à la jeune femme.

- Est-ce qu'il y a des gens un peu louche à l'intérieur du clan?

- Comme partout. 

- Est-ce qu'il y a de la drogue qui circule?

- Tu ne devrais pas t'intéresser à ça Raise. C'est plus que mauvais pour toi, tu devrais le savoir.

- Oui, je sais. Tu sais qui en deal?

- Il ne doit pas en avoir beaucoup et ils sont discrets. Je n'ai encore trouvé aucun de mes élèves drogué. Ni dans les Métamorphes, ni dans les Defendors, ni dans les Dreamers. Alors j'ose espéré qu'il n'y en a pas du tout, mais ça m'étonnerait grandement, puisque l'on ne peut être parfait. 

Raise soupira. Elle avait espéré pouvoir trouver le dealer de Nash et régler le problème à la base. Oui, il lui avait demander de rester hors de ça, mais elle ne pouvait s'empêcher de vouloir l'aider.

- En tout cas... je vais aller me reposer un peu.

- Bonne idée. Il faut que tu sois en forme si jamais on découvre un nouvel Éveillé.

Raise s'éloigna en direction de sa chambre, le coeur plombé. 

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Voili voilà! une autre petit chapitre (que j'ai pas eu le temps de relire vu mon horaire plutôt bordélique).

Laissez-moi votre avis!