Chapitre 8

Ils étaient tous assis à table, partageant l'excellant souper de Noël préparé par Raise, Aiden, Thomas, Luke, Angel et Sméralda. La bonne humeur et l'odeur délicieux des plats embaumait l'air. C'était un temps dédié à l'amour, à l'amitié et à la famille. Cette grande famille qu'ils étaient devenus à cause des épreuves qu'ils avaient traversés. La majorité d'entre eux avaient en réalité perdus leurs réels parents ou ils leur en restait très peu. Angel et Daron étaient ensembles, mais n'avaient personne d'autre à qui ils étaient reliés par le sang. Nash et Maëlle étaient de la même famille. Raise avait toujours son père et le frère de Laurie, Damon, était quelque part, caché, probablement toujours avec Samantha et John. Même après la guerre, il n'avait pas tenté de la contacter. Et tous les autres étaient seuls. Certains avaient perdus tout lien avec leurs parents bien qu'ils soient toujours vivants, comme Aiden ou Malory. Les autres étaient morts. Majoritairement assassinés par Zed ou ses hommes. Malgré tout cela, ils avaient retrouvés une famille, ils étaient là les uns pour les autres. Les liens du cœur les reliais bien plus fortement que n'importe quel lien de sang. 

Les conversations allaient de bon train. Aiden et Thomas parlaient de leur travail et du bien que ça leur faisait d'utiliser leurs pouvoirs pour aider et guérir des gens. Nash parla de la situation avec son groupe et l'idée qu'il avait d'aller les rejoindre à New York après les vacances de Noël. Le visage de Luke se froissa d'un certain chagrin lorsque sa fille affirma qu'elle comptait suivre son petit ami là-bas. Elle le rassura cependant en lui assurant qu'elle le verrait aussi souvent que possible et qu'elle ne comptait pas du tout couper les ponts avec lui. Maëlle regardait son neveu avec une tendresse et admiration absolue. Le regard qu'une mère porterait sur son enfant. 

- Je suis contente que tu suives cette voie, dit-elle. Tu es né pour ça, on le sait tous. 

Tout autour de la table, leurs amis hochèrent la tête. Nash leur sourit, rougissant légèrement. Il serra la main de Raise sous la table et une sensation de chaleur envahit le cœur de la jeune femme. Pour la première fois depuis son rêve, elle était complètement détendue, heureuse, sans aucune ombre au tableau. Elle ne se préoccupait plus du possible retour de son ennemi juré, ni du gouvernement et la relation tendu qu'ils entretenaient avec celui-ci, ni même des groupes anti-extra-humains. Elle était simplement immergée dans l'atmosphère saine et rassurante de Noël en famille. Elle se rappela à quel point ses deux derniers Noëls n'avaient pas si bien été. Deux ans auparavant, elle avait dû endurer Nash qui s'amusait et flirtait avec Cassandra, juste après leur rupture, ce qui avait été horrible. Surtout qu'elle devait se coltiner Zed pendant ce temps! Et l'année dernière, les Dreamers du clan de Robert s'étaient réunis, mais l'ambiance était lourde, les blessures trop fraîche et, étonnamment, le fait de voir ces gens, qui pourtant étaient des bons amis, leur rappelaient tous cette période de leur vie qui s'affichait encore comme une plaie béante dans leur poitrine. Cette année, assez de temps avait passé pour qu'ils puissent être heureux et voir l'avenir en couleur. Après un an et demi, ils commençaient sérieusement à se dire que Zed ne reviendrait jamais. 

- Tu pourrais nous jouer une chanson? demanda Maëlle en regardant son neveu. 

Il allait ouvrir la bouche pour répondre quelque chose d'humble, mais Malory le coupa: 

- Oui! Ça fait des lustres que je t'ai pas entendu frèrot! 

Tous commencèrent renchérir et Nash se retourna avec un sourire gêné vers Raise. Elle le regarda avec un grand sourire et dit: 

- On a apporté ta guitare acoustique...

Le jeune musicien poussa un son humble, entre le rire et le soupire, en baissant la tête. 

- Fine. Since everyone seems okay with it... 

Ils sortirent tous de table et ceux qui n'avaient pas cuisiné firent la vaisselle. Ils décidèrent de manger le dessert plus tard en soirée. Ils se réunirent tous dans le salon et Nash alla chercher sa guitare. Il s'installa sur une chaise sans bras et prit quelques secondes pour s'accorder. Ses amis s'installèrent à leur tour confortablement. Maëlle le regarda avec énormément d'amour et de fierté dans les yeux. Raise le remarqua et se dit qu'elle aurait facilement pu passer pour la mère du jeune homme tant ils étaient proches. 

- Qu'est-ce que vous voulez entendre? demanda Nash. 

- N'importe quoi qui vient de toi, répondit Maëlle. 

Nash hocha la tête et pinça délicatement et rapidement les cordes de sa guitare, se mettant ensuite à chanter doucement: 

«It's raining outside, but I don't care 

I need to go out and get some air 

I am choking 

I am burning 

I think about you everyday 

And for a time I wanna pray 

But I don't 

Cause it won't 

Change a thing

It's too late to tell you those things now 

It's too late cause you're already gone 

You left us alone 

My light, when you came into my life 

You became my heart and soul 

My light, now that you're gone 

How am I supposed to find my way home.» 

Raise échappa un hoquet de surprise et ses yeux se remplirent d'eau. Jamais elle n'aurait pensée qu'il jouerait cette chanson. Celle qu'il avait composé des mois auparavant, mais qu'il n'avait jamais laissé personne l'écouter. Elle l'avait entendu uniquement parce qu'elle était dans la maison lorsqu'il la composait. 

«I thought you were a miracle 

My own piece of supernatural 

If I'd known 

What I'd've done

I could've hold you in my arms 

And witness all of your charms 

But I never got to 

Never even 

Saw you 

It's too late to tell you I love you 

It's too late to see you grow up too

I'll never get to 

My light, when you came into my life 

You became my heart and soul 

My light, now that you're gone 

How am I supposed to find my way home.»

Cette chanson, Nash l'avait composé pour Caleb. Parfois, il la jouait en observant la photo de l'échographie qu'il avait gardé. Raise l'entendait toujours pleurer quand il la finissait et ça lui brisait le cœur. Mais elle savait que ça l'aidait, que c'était un hommage qu'il rendait à son fils. Cette fois, c'était elle qui pleurait. Maëlle, qui était assise à côté d'elle et qui avait compris de quoi parlait la chanson posa une main légèrement hésitante sur l'épaule de Raise. La jeune femme se réfugia dans les bras de la Métamorphe et elle raffermit son étreinte autour de la Dreamer. 

Tous écoutaient Nash en silence. Certains avaient les larmes aux yeux, d'autres se recueillaient tranquillement. Lorsque la dernière note s'étouffa, Nash releva ses yeux pleins d'eau vers Raise et lui sourit. 

- J'aime penser que, s'il nous entend de peu importe où il est, en lui jouant cette chanson je lui montre qu'on ne l'oublie pas. He's with us, right now, in the happiest time of the year

Raise hocha la tête et se leva pour aller serrer Nash dans ses bras. Elle aimait ce jeune homme plus que tout au monde. Elle réalisait à quel point c'était ridicule de ne serait-ce qu'imaginer se séparer de lui et qu'elle ait tenté de le faire ces derniers-jours était incroyable. Elle se blottie contre lui et il dit: 

- Je suis désolé, je voulais pas casser l'ambiance. 

Ses amis le rassurèrent et lui dirent que ce n'était pas du tout ce qu'il avait fait. Malory, fidèle à elle même, dit: 

- On s'attendait à quelque chose de triste. T'as pas une seule composition joyeuse. 

- Eh! We Should All Say I Love You a un message positif! répliqua-t-il. 

- Oh oui! Tellement! «Never prayed for what I loved, until I lost it all»! Et «Now all I see is black, I know I can't get back, I know I will stay trapped»! Super positif! 

Nash du avouer qu'elle avait raison et la réplique de la jeune femme fit rigoler le groupe. Aiden proposa de faire l'échange de cadeau pour alléger l'atmosphère. Quelques semaines auparavant, il leur avait tous fait piger un nom. Ils devaient ainsi faire un cadeau à cette personne. 

Il se les donnèrent un à un, se remerciant, grands sourire aux lèvres. Raise avait pigée Nash et lui avait acheté un nouveau violon qui lui avait coûté un prix astronomique - nettement au-dessus du budget fixé pour l'échange de cadeau -, mais elle savait que personne à part son copain savait environ le prix d'un tel instrument. En le déballant, il écarquilla les yeux et la remercia mille fois, lui disant que c'était beaucoup trop. Il l'embrassa tendrement et lui murmura à l'oreille de venir avec lui dans la cuisine. Nash avait un cadeau spécial pour Raise qui ne faisait pas partie de l'échange, puisqu'il avait en réalité pigé Aiden. Ils s'éclipsèrent et il lui fit un grand sourire, ne pouvant attendre de voir la réaction de la jeune femme. Il lui tendit un petit écrin. Raise se dit que Nash n'était pas du genre à lui acheter une simple bague. Il la connaissait mieux que quiconque et lui faisait toujours des cadeaux qui tapaient en plein dans le mille pour la jeune femme. Et comme de fait, lorsqu'elle ouvrit la petite boite, elle vit une bague en argent avec visiblement des motifs gravés dessus. Raise sortit l'anneau de la boite pour mieux l'observer et réalisa que les gravures étaient en réalité les logos de ses groupes préférés. 

Elle se mis à rire, impressionnée par les efforts que Nash avait mis dans ce cadeau de Noël. 

- C'est le Merch ultime, rigola-t-elle. Wow... Tu es vraiment extraordinaire. 

Elle embrassa Nash qui lui sourit. Il lui mit la bague à l'annulaire et elle lui allait parfaitement. 

- Elle est unique. Je l'ai dessinée et faite faire par un bijoutier. 

Il posa un chaste baiser sur ses lèvres et se redressa. Il fit un mouvement pour l'entraîner dans le salon, retrouver les autres, mais elle tira sur son bras et l'attira contre elle pour l'embrasser. Il répondit avec son baiser, le cœur gonflé de joie et d'amour. Elle lui embrassa la mâchoire, remontant jusqu'à son oreille pour lui murmurer: 

- Tu es le meilleur petit ami qui puisse exister. 

Il rigola et répliqua: 

- Laisses-moi en douter. 

Raise plaqua un baiser sur sa joue et lui dit: 

- Tu peux en douter, moi je n'en doute pas. 

Ils échangèrent un grand sourire. 


°°°


Elle était cachée sous son lit, toute tremblante. Elle tentait de se convaincre que ce n'était qu'un cauchemar et qu'elle se réveillerait bientôt. Elle resta là, immobile, dans un silence de mort, espérant qu'il l'oublie et s'en aille simplement. Il n'y avait aucun bruit, que sa respiration tremblotante. Soudainement, le drap qui couvrait le bas du lit et dissimulait sa cachette disparut et, au même moment, une grande main couverte de sang se posa sur la sienne. Elle hurla tandis qu'il la tirait vers lui. Il arriva facilement à ramener le visage de la fillette face au sien. Ses cheveux blonds mi-longs étaient plein de sang, comme son visage, ses mains et ses vêtements. Ses yeux noirs brillaient d'une folie sans fond. 

La jeune fille pleura, hurla et se débattit en vain. Il la tira par les cheveux, descendant les escaliers dans lesquelles elle se fit mal à chaque marche, pour l'amener au salon. Là, une femme, retenue par des liens dorés, se mis à hurler: 

- Non! Sale monstre! Laisses-la tranquille! 

La petite fille gémit de peur: 

- Maman... 

Elle regarda autour d'elle, le sang... énormément de sang, et deux cadavres. Son petit frère Arthur, démembrés, et son père, le cœur sortit de la poitrine. 

- Lila... Lila regardes moi. Ne regardes pas autour... 

- Maman... Maman j'ai peur. 

Le rire diabolique de l'homme la fit se recroqueviller sur elle même. Elle se mis à pleurer. Il se pencha vers elle et lui dit d'un ton faussement rassurant: 

- Oh.. Shhhh, shhhh, ne pleures pas. Tu n'as pas à t'inquiéter, tu ne verras pas ta mère mourir. 

Se trouvant très drôle, il se mis à rire. Un song à glacer le sang. La jeune fille se mis à hurler de terreur. Et sa mère s'écria: 

- Arrête! Laisses-la partir! Je t'en supplies! 

- Oh, non. Ce serait bien trop dommage. 

- Qu'est-ce que tu veux? Que je te dise où est Raise? Je ne le sais pas! 

L'homme pencha la tête sur le côté, observant la femme devant lui, ses cheveux bruns en batailles, le sang sur son visage, ses grands yeux verts derrière ses lunettes. 

- Ce que je veux? 

Il se mis à rire. Puis soudainement aboya: 

- Vengeance! 

Il se calma tout aussi vite et reprit doucement: 

- Et toi et ta famille êtes le premier pas. 

- Pourquoi? Pourquoi nous?

Un sourire diabolique étira les lèvres de l'homme. Il se mis à réciter ironiquement: 

- Un an a passé depuis la bataille du palais des horreurs ayant eut lieu dans la nuit du huit au neuf juin à l'Ancien Londres. Un an depuis que des hommes et femmes extraordinaires nous ont tous réunis pour combattre un ennemi commun. Un an que nous avons obtenu la liberté à travers la sueur et le sang. Le tyran aux yeux fous à été défaits et nous le devons en grande partie à deux extraordinaires jeunes gens. Raise Steven, mariée de force au roi et couronnée reine, qui a profité d'un moment de chance pour commettre l'acte héroïque de le tuer. C'est une véritable héroïne et un modèle pour nous tous. Et Nash J. Stone, qui nous a tous réunis et a assuré la victoire grâce à sa puissance et son charisme. Un véritable général et un héros de guerre qui ne sera jamais oublié. Aujourd'hui, nous célébrons la liberté et le courage de ceux grâce à qui nous l'avons gagné. Bonne Fête Internationale de la Victoire! Signé Sophia Hardings, journaliste. 

- Mon article... souffla la femme, tremblante. Tout ça pour un article de journal. 

- Je suis très rancunier, dit-il avec un grand sourire fou. D'ailleurs, votre mort sera un avertissement. Mon grand retour! 

- Tu es véritablement un monstre. 

- Je n'ai jamais dis le contraire. Vois-tu, ma chère, ma tendre Raise m'a ouvert les yeux. Je tentais de bien faire, pour elle. Je me souciais de ce qu'elle pensait de moi. Et qu'est-ce que ça m'a apporté? Elle m'a LITTÉRALEMENT poignardée dans le dos! Visiblement, aucun de mes efforts n'a pu la faire changer d'avis sur ma monstruosité. Elle me considère comme un monstre? Et bien je serai le monstre le plus horrible qu'elle n'ait jamais vu! 

Sur ses mots, il égorgea la fillette qu'il tenait depuis le début de la conversation. Son sang gicla sur sa mère qui hurla et se mis à pleurer. 

- Oh... ma pauvre Sophia, ne pleures pas ainsi. Tu vas aller les retrouver très bientôt. 

La femme se mis à hurler, en panique. Elle ne voulait pas mourir à la main de cet être abject. Dire qu'elle l'avait laissé entrer chez elle, qu'elle l'avait hébergée! La dernière chose qu'elle vit avant de mourir fut ce regard fou accompagné d'un sourire sadique. 


°°°


L'homme, dans la salle de bain de cette maison où il venait de perpétrer un massacre, se regarda dans le miroir tandis que les horrible mèche qu'il avait décoloré tombait dans l'évier et par terre. 

Il laissa tomber le rasoir électrique dans l'évier et passa sa main pleine de sang sur son crâne rasé. Seule une fine pellicule de cheveux noirs restait. Il envoya un sourire fou à son reflet. 



_____

Hey! Comment changer le ton d'un chapitre en un claquement de doigt! 

Le grand retour de Zed!! J'ai découvert 8 Graves et leur chanson «Beast» cet été et ça m'a directement fait pensé à Zed. Donc... c'est sa tune! 

Vous avez aimé ce chapitre? 

La chanson de Nash pour bébé Caleb? Vous voulez que je la mette sur youtube? (version acoustique sinon ça va faire comme To The Fight que je procrastine le mixage depuis affreusement longtemps) (Faudrait déjà que j'arrive à régler le problème de ma carte de son...😅)

Hâte de voir la suite?

À plus les chèvres!

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top