Chapitre 7
Réalisant qu'elle s'était trahie, Maëlle commença à paniquer. Elle n'avait jamais parlé de cette histoire. Toujours garder ses sentiments pour elle, laisser Aïdric et Vivianna être heureux. Ne jamais se mettre en travers de leur route, ne jamais briser l'image que Nash se faisait de sa mère. Emporter son secret dans sa tombe. C'était ce qu'elle s'était promis. Elle n'avait aucune idée comment réagir maintenant qu'elle l'avait brisée. Paniquée, elle se leva et dit simplement d'un ton froid:
- Non, c'est absurde! Je vois pas de quoi tu parles.
- Ma'... dit Nash, tentant de la retenir.
Mais elle tourna les talons et partit d'un pas rapide jusqu'à tourner au coin de la rue et qu'il la perde de vue. La femme serra les poings. Elle sentait la douleur remonter en elle. Cette tonne de sentiments qu'elle avait enfouie au plus profond d'elle pour tenter de les étouffer. Elle échappa un sanglot et des larmes incontrôlable se mirent à couler sur ses joues. Elle les essuya rageusement se sermonnant mentalement:
«Voyons Maëlle! Tu es une adulte! Cesse de pleurer comme une adolescente! Tu t'es promis! Plus jamais!»
Elle n'y arrivait pourtant pas. Poussant un cri de frustration, elle se mis à courir. Courir plus vite que n'importe quel être humain. Courir à une vitesse quasi irréaliste. Lorsqu'elle était petite, elle aimait isoler se gêne de vitesse et faire la course contre des voitures. Aujourd'hui, elle avait une destination en tête. Elle courut pendant près d'une heure sans ralentir, le vent sécha ses larmes et elle finit par arriver devant le parc qu'elle voulait. Elle cessa de courir et se traîna, épuisée jusqu'à la statue de sa sœur. Elle vida son estomac peu remplis dans un buisson et s'écroula au pied de la statue. Ils étaient là, figé dans la pierre, leur amour éternel. Enlacés, on pouvait lire la tendresse dans leurs yeux. Le sculpteur avait énormément de talent et le dessin de Nym sur lequel il s'était basé était magnifique. Maëlle avait l'impression que la statue allait s'animer pour qu'ils s'embrassent sous ses yeux. Elle se mis à pleurer, incapable de se retenir plus longtemps. Elle hurla de frustration, trouva dans la haine le pouvoir de se lever et de s'écrier à la statue:
- Pourquoi? Dis-moi Vivi?! Pourquoi je suis incapable de te pardonner?! Tu es morte et cette rancœur empoisonne toujours mon cœur! Je croyais avoir réussi à m'en débarrasser au bord du bûcher! Je t'aime, tu es ma grande sœur et j'aurais tout donné pour toi... mais je te déteste de ne rien avoir remarqué! Je déteste le fait que tu sois complètement innocente! Et je déteste le fait que t'aies toujours su comment te mettre un homme dans la poche! Tu es partie avec le seul que j'aie jamais aimé! Et je te déteste pour ça! Mais je n'ai pas le droit! J'ai pas le droit de détester ma défunte sœur autant que je l'aime, hein? Je suis monstrueuse, hein? Et c'est pour ça que je ne serai jamais heureuse, hein? Ton fils, je m'en suis occupé comme s'il était le mien! Et je déteste qu'il ne le soit pas! Je suis celle qui me suis rongée les sangs pendant des années, qui ait tout tenter pour le protéger sans jamais réellement y arriver! Et maintenant je viens de détruire tout ce en quoi j'ai mis le plus d'énergie depuis que tu m'as pris l'homme de ma vie! Il sait. Ton fils sait. Et je ne sais pas si je devrais tout lui raconter, tenter de lui faire comprendre ce qu'il s'est passé, ou continuer sur ma lancée et emmener cette histoire dans ma tombe. Cette histoire que même toi tu ne connais pas réellement...
La Métamorphe s'écoula à nouveau et se contenta de sangloter en regardant les deux personnes les plus chères à son cœur qui s'élevait au-dessus d'elle.
- Si vous étiez encore là, ce serait plus simple... soupira-t-elle. Avez vous déjà raconté l'histoire de votre rencontre à Nash? Probablement pas... Et c'est moi qui doit faire ça? Je n'ai pas envie de détruite l'image qu'il se fait de toi, Vivi. Il t'idéalise plus que n'importe qui. Tu es sa déesse... je ne peux pas...
La femme ne savais plus du tout que penser... elle resta effondrée au sol, vidant son corps de ces larmes qu'elle retenait depuis près de vingt ans.
°°°
Raise entra dans la maison qu'ils avait louée, la boule au ventre. Elle était allée prendre une marche très tôt le matin, après avoir passée une nuit blanche, trop tracassée par sa vision et la réaction de Nash. Elle croyait que prendre un peu d'air lui ferait du bien, mais elle ne cessait de voir Zed à chaque coin de rue, en train de l'observer d'un œil mauvais. Il était toujours exactement comme elle l'avait vu pour la dernière fois. Elle l'avait même vu à moins d'un mètre d'elle, du sang tachant ses vêtements à l'endroit où elle l'avait poignardé. Il en avait aussi sur ses mains et un filet au coin des lèvres. Son regard était vide, sa peau d'une pâleur cadavérique, ses lèvres bleuies. Il était mort. Du moins jusqu'à ce qu'un sourire démoniaque étire ses lèvres.
Elle était en train de devenir folle. Son syndrome post traumatique semblait pire que jamais. Habituellement, Nash s'en rendait compte et dès qu'il arrivait, les hallucinations s'effaçaient et elle pouvait reprendre contenance. Sauf qu'elle n'avait pas Nash près d'elle cette fois.
La jeune femme était livide, elle tremblait comme une feuille, regardant nerveusement autour d'elle, s'attendant à voir Zed apparaître quelque part comme il le faisait toujours.
- He's not here... it's in your head, souffla la voix de Nash à son oreille.
Il posa doucement ses mains sur les épaules de la jeune femme. Il était énormément troublé par sa conversation avec sa tante qui avait eut lieu une demi heure plus tôt. Il avait pensé à ce qu'il dirait à Raise lorsqu'elle arriverait. Qu'elle agissait vraiment mal avec lui. Et qu'il ne pouvait pas enduré ça. Que si elle voulait vraiment le quitter le coup serait moins dure si elle le faisait directement, sans attendre. Mais lorsqu'elle était entrée, il l'avait vue et avait directement remarqué qu'elle n'allait pas bien. Évidemment, il reconnaissait le problème. Alors il avait décidé d'ignorer les siens pour un moment et de simplement tenter de s'occuper d'elle et de la soulager un peu de ce fardeau qu'elle portait depuis la fin de la guerre.
La jeune femme se sentit immédiatement soulagée. Elle ferma les yeux et se blottie contre Nash, laissant couler quelque larmes dans le creux de son épaule. Il lui caressa les cheveux, la serrant contre lui, prêt à être son pilier pour le moment. Elle le rendait fort; lui donnait la motivation de se tenir droit et de ne pas s'effondrer, pour elle. Parce qu'elle avait besoin de lui, même si elle tentait de le cacher.
Entre ses bras, Raise se sentait à sa place. Elle réalisa alors que jamais elle ne serait en mesure de le quitter. Elle avait autant besoin de lui que lui d'elle. De toute façon, elle n'était même pas sûre que sa vision en était réellement une. Alors elle prit la décision de faire comme si ce n'était qu'un mauvais rêve. Et si Zed resurgissait, elle verrait à ce moment là qu'est-ce qu'elle ferait.
Alors elle redressa son visage ruisselant de larmes vers lui et lui dit d'une voix tremblante:
- Je t'aime... et j'ai besoin de toi...
Il posa la main avec laquelle il caressait ses cheveux sur sa joue et essuya les larmes sur celle-ci avec son pousse. Il garda l'autre dans le bas de son dos. La tendresse dans ses yeux d'argent réchauffa le cœur de Raise. Elle ne l'avait pas perdu. Malgré la façon dont elle l'avait traité, il était toujours là.
- I'll always be there for you... I love you so god damn much.
Leurs lèvres se joignirent instinctivement. Nash sourit contre les lèvres de la Dreamer, terriblement soulagé. Elle fit de même, posant son front contre celui du jeune homme.
- That felt right, didn't it? souffla-t-il.
- J'avais peur que tu ne veuilles plus de moi après comment je t'ai traité pendant ces quatre derniers jours.
Nash poussa un rire ahurit.
- Tu te fou de ma gueule? Raise... j'ai tellement fait d'erreur depuis le début de notre relation, j'ai été infâme parfois et tu es toujours restée là. Comment pourrais-je te laisser tomber pour ça alors que j'ai fais pire?
- J'avais l'impression d'être de retour avec Zed, quand je suis devenue une horrible connasse et que je t'ai fais souffrir.
Ils refusaient de mentionner le fait que c'était lorsqu'elle était enceinte de Caleb. C'était encore beaucoup trop douloureux. Nash lui sourit tendrement et lui caressa le visage.
- T'égales tout de même pas toutes les conneries que j'ai fais.
Il passa une main dans ses longs cheveux noirs, embarrassé. Raise décida de le taquiner gentiment.
- J'avoue que de conneries, ça, t'en a fait des tonnes. Maintenant que j'y pense, pourquoi je suis toujours avec toi?
Nash roula des yeux, sachant très bien qu'elle plaisantait. Elle lui envoya un grand sourire en rigolant et dit:
- Je me fous de ta gueule. Tu sais que je t'aime.
- I know, souffla-t-il en lui envoyant un nouveau sourire tendre.
Ils s'embrassèrent tendrement. Malory et Nym qui venait d'entrer dans la pièce virent cela et se tapèrent dans la main. Raise s'en rendit compte et éclata de rire en disant:
- Vous auto-congratulez pas trop. C'est aucunement à cause de vous.
- Ouais, ouais, continue de dire ça, répliqua Malory.
Raise roula des yeux et se dirigea vers eux, tenant la main de Nash.
°°°
La veille de Noël était enfin là. Raise avait gentiment éloigné Nash des fourneaux pour éviter qu'il ne fasse flamber la maison entière et avait passer une journée entière à cuisiner avec Aiden, Thomas, son père, Angel et Sméralda. Parfois, son petit ami passait pour aller chercher quelque chose et lui posait un chaste baiser sur la joue ou sur la tempe au passage. Ça la faisait sourire à chaque fois.
Paradise avait décidé d'initier Sean au combat. Elle restait des heures avec lui dehors à tout simplement lui botter le cul. Mais il ne se plaignait pas, parce que c'était elle et qu'il ne voulait pas qu'elle le prenne pour un gros bébé, même si c'était déjà un peu le temps. La petite fille ne voulait pas l'admettre, mais elle aimait bien ce gros bébé-là.
Ceux qui ne participaient pas à la cuisine ou à l'entraînement de Paradise allèrent marcher, puis décidèrent de jouer à des jeux de sociétés. Laurie les adoraient. Elle en avait amener plein. Ils décidèrent de jouer à Code Name. Le but du jeu était de faire deviner les mots qui était attribués à l'équipe à son partenaire avec un seul mot. Il fallait donc des références en commun ou une façon de penser similaire. Au premier tour, Malory et Nash jouèrent contre Laurie et Daron. Nym était l'arbitre. La Defendor était particulièrement compétitive, mais ça rendait le tout très drôle. Les tours s'alternèrent et Nash finit par jouer en équipe avec Nym. La pire équipe possible. Ils ne pensait pas du tout de la même manière. Malory et Laurie les plantèrent, mais tout le monde rit et passa un très bon moment.
Lorsque le soir fut tombé, Paradise et Sean entrèrent enfin et Sméralda leur donna secrètement des biscuits de Noël qu'ils dévorèrent avec appétit. La bonne humeur régnait sur le groupe et Nash en avait carrément oublié sa tante, absente, et ses révélations troublantes.
Lorsque l'on cogna à la porte, il alla répondre, puisqu'il était l'arbitre: membre non essentiel du jeu. Son cœur arrêta littéralement de battre lorsque se yeux entrechoquèrent ces grandes iris mordorés à l'éclat entre la tristesse et la gêne. La Métamorphe lui fit un sourire piteux et hésitant, lui tendant un boite en carton.
- J'ai acheté des cupcakes...
Elle n'avait aucune idée comment Nash allait réagir. Elle ne lui avait pas laisser le temps d'exprimer son ressentit face à ses révélations. Un soulagement intense l'envahit lorsque Nash prit la boîte de ses mains et lui sourit tendrement.
- Allez entre, t'as manqué une sacré journée aujourd'hui.
Avant qu'il n'entre dans le salon elle lui dit:
- Nash... Si tu le veux, je vais tout t'expliquer lorsqu'on rentrera à la maison.
Le jeune hocha la tête avec un petit sourire crispé.
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Hey!
Vous avez pensé quoi du chapitre?
Je vous avouerai que, même en vacances, j'ai pas écrit un mot.. 😅 mais j'avais pris un peu d'avance donc voilà.
Bonne fin de semaine les chèvres!
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