Raise prit une grande inspiration pour tenter de conserver son calme. Elle était escortée par des gardes en direction de la salle du trône puisqu'elle avait demandé une audience avec Zed. Elle trouvait ça absolument ridicule. Il aurait pu simplement venir à sa chambre comme il le faisait toujours. Lorsqu'elle entra, elle le vit, assis nonchalamment sur son siège. Elle du admettre qu'il avait beaucoup de charisme et que sa présence était imposante, intimidante, particulièrement sur ce trône.

- Ma chère Raise! À quoi dois-je le plaisir?

- Je voudrais aller voir Nash à sa cellule. Je dois lui parler.

Zed haussa les sourcils.

- Pourquoi?

- Ça ne te concerne pas.

- Dans ce cas je refuse.

Raise soupira. Elle n'avait pas le moins du monde envie d'étaler sa vie privée devant Zed, mais elle supposa qu'elle n'avait pas le choix.

- C'est au sujet de ce que tu m'as montré hier.

Un sourire démoniaque étira les lèvres de Zed.

- Permission accordée.

°°°

Ses servantes avaient insisté pour qu'elle se lave et se mette belle avant d'aller voir Nash. Étonnamment, elle n'avait que de jolies robes comme vêtements, ce qui l'énervait de temps en temps, mais elles étaient tellement belles qu'elle ne se plaignait pas. Une fois suffisamment prête selon les servantes, Raise put se diriger, accompagnée d'un garde, vers la cellule dans laquelle Nash avait passé la nuit. Devant celle-ci elle demanda à entrer seule. Le garde sembla réticent, mais accepta tout de même.

Lorsqu'elle entra, Nash, qui était assis, se leva d'un bond. Son soulagement de voir Raise descendit lorsqu'il la vit, froide, droite et absolument magnifique dans ses vêtements de luxe. Elle avait l'air d'une reine, de la futur épouse de Zed.

- Raise, murmura-t-il.

Il voulut s'approcher d'elle mais elle leva la main pour lui faire signe de ne pas bouger. Il baissa la tête, comprenant qu'elle avait tout appris de la bouche d'un autre.

- Tu sais... souffla-t-il.

- Zed m'a dit. Il fallait s'y attendre, il veut que je te déteste.

- Raise, je... I'm an arsehole, okay? I know.... Tu dois m'en vouloir à mort, c'est impardonnable, je...

- Je penses que tu t'en veux plus que n'importe qui. Même moi, répondit Raise toujours d'un ton froid.

Nash fit un pas en avant et le mouvement de recul de la femme qu'il aimait fut comme un poignard en plein cœur.

- Je t'aime tellement, darling... Je n'ai pas d'excuses, je m'en veux terriblement. Saches juste que je n'aurais jamais fais ça dans mon état normal... I should stop drinking...

- Nash... Tu as eu de gros problèmes d'addictions et sincèrement, je suis d'accord. Tu devrais devenir sobre. Tu vois où tout ça te mène. J'étais au moins aussi saoule que toi et tu seras soulager d'apprendre que je n'ai pas couché avec Zed.

Et elle murmura de façon presque inaudible:

- Pour l'instant.

Nash la regarda d'un air désespéré.

- Je te jure, je vais devenir sobre pour toi. J'ai arrêté la drogue pour toi, je pourrais tout faire. Je... Pardonnes-moi, je t'en supplie.

Raise baissa les yeux et hocha la tête.

- Tu es pardonné... mais il faut que ça s'arrête.

- Plus jamais je ne le ferai, je te le promets. Je n'avais pas l'intention de recommencer...

- Je ne te parles pas de Cassandra.

- L'alcool alors? Je vais arrêter, je te l'ai déjà dis.

Raise secoua la tête.

- Nous. Il faut que ça s'arrête.

Le visage de Nash se décomposa. Son cœur se retrouva broyé par la douleur et le désespoir. Il ne pouvait pas y croire, il ne voulait pas. Emprisonné dans cette cellule, déjà au bord de la panique, il sentait qu'il allait sombrer dans la folie si elle le laissait.

- Are you breaking up with me? souffla Nash, redoutant la réponse.

Raise prit une grande inspiration et releva la tête, se tenant droite, insensible.

- C'est mieux. Pour nous deux.

Nash sentit tout son monde s'effondrer, le sol sembla se dérober sous ses pieds et il eut l'impression de tomber du paradis à l'enfer. Paniqué, les yeux embués, il s'avança vers Raise qui se retrouva prise entre la porte et lui.

- Non, non, non! Tu ne peux pas me faire ça... Je, je suis prêt à tout! Tu as dit que tu me pardonnais! Darling...

Il vit la lèvre inférieure de Raise trembler, signe que tout ça l'atteignait bien et qu'elle n'était pas aussi insensible qu'elle voulait le laisser croire. Il planta ses yeux gris embués de larmes dans ceux de Raise. Elle était à deux doigts de craquer. Il posa sa main sur la joue de la jeune femme, caressant de son pouce ses lèvres tremblantes.

- Nash, souffla-t-elle d'une voix étranglée.

Il secoua la tête.

- Je ne vais pas te laisser partir comme ça.

- Ne rends pas la tâche plus dure qu'elle ne l'est déjà.

Il ne répondit pas se contentant d'observer le visage de la jeune femme. Il prit une grande inspiration et se pencha doucement vers elle. Raise savait qu'elle devrait tourner la tête, l'empêcher de les faire souffrir encore plus, mais le regard fixé sur les lèvres du jeune hommes qui se rapprochaient dangereusement elle se figea. Il était pour elle la représentation même de la tentation. Elle ne put résister à l'attrait de sa peau et caressa de ses mains son dos nu couturé de cicatrices. Nash ferma les yeux tandis qu'un frisson le traversait entièrement, puis il plaqua ses lèvres contre celle de Raise sachant qu'elle lui répondrait. Elle tira sur ses cheveux noirs pour qu'il lui offre son cou et le mordit. Elle n'avait jamais autant éprouvé le besoin de se défouler, de faire du mal à quelqu'un. Cela lui fit peur, mais sentant Nash l'attraper brutalement pour la serrer contre lui, elle se dit que s'était peut-être ce qu'il leur fallait. Se défouler.

Aucun d'entre eux ne parla tandis qu'ils se caressaient, qu'ils se mordaient, qu'ils se brisaient. Ce fut uniquement lorsqu'ils tombèrent, terrassés, dans les bras l'un de l'autre que Nash murmura:

- Tu m'as dit que tu m'aimerais toujours...

- Et je n'ai pas menti.

- Alors pourquoi tu me laisse? I love you, you love me... why?

- C'est la meilleure chose à faire... pour nous deux. Je ne sais pas pour combien de temps j'arriverai à tenir Zed loin de moi... Si on continu à se retenir... on va simplement se faire souffrir. Tu m'as fais réaliser qu'on ne pouvait pas être en couple tant qu'on serait ici. Maintenant, si tu couche avec Cassandra ou moi avec Zed... ce ne sera pas grave, ce ne sera pas tromper l'autre.

- S'il te touche, je vais le tuer.

Raise se leva en réajustant sa robe et recoiffant ses cheveux.

- Tu n'as plus ce droit là. Tu n'est plus mon copain.

- Raise, don't...

- Au revoir, Nash.

- No! Don't leave me here! Raise!

La jeune femme cogna à la porte de la cellule pour que le garde lui ouvre. Celui-ci le fit et la regarda avec des yeux ronds. Elle l'ignora: elle savait très bien qu'elle avait une tête de coupable avec sa robe froissée et ses cheveux dépeignés, et elle savait aussi que tout cela allait lui retomber dessus, mais elle s'en fichait.

Dès qu'elle eut dépassé le garde, elle laissa libre cours à ses larmes, retournant à sa chambre, le cœur en miette.

Lorsqu'elle entra dans sa chambre, ses trois servantes la regardèrent, choquées. Et c'est lorsqu'elle se vit dans le miroir qu'elle comprit. Elle avait une morsure au sang dans le trapèze ainsi que plusieurs suçons.

- Qu'est-ce que vous avez fais...? souffla Aubrey.

- Il se peut qu'on ait couché ensemble... dit Raise, un peu gênée.

Les trois servantes avaient les yeux ronds, fixés sur la morsure sanglante dans son trapèze.

- Et c'était peut-être un peu violant... Parce que je venais de le laisser.

L'attention des servantes fut immédiatement redirigée vers la rupture de la jeune femme.

- Quoi? T'as pas fais ça! Pauvre petit! s'exclama Freya.

Aubrey lui envoya un coup de coude.

- Vous allez bien? Ça a du être dur, dit-elle avec compréhension.

Elsie baissa les yeux visiblement triste.

- Qu'est-ce qu'il y a, Elsie? demanda Raise.

- Je.. je croyais que vous alliez lui laisser une deuxième chance.

- Je l'ai pardonné, c'est juste que... tant qu'on sera ici, être en couple nous fera plus de mal qu'autre chose. Après tout, si j'ai couché avec lui, il fallait bien que je l'aies pardonner.

Elsie sembla rassurée.

- Allez-vous céder à Zed? demanda Aubrey, inquiète.

- Probablement, ce n'est qu'une question de temps. D'ailleurs il ne devrait pas tarder à venir vu l'état dans lequel j'ai traversé le palais.

Les servantes parurent instantanément très anxieuse.

- J'espère qu'il ne va pas s'en prendre à toi, soupira Freya.

- Il y a de grandes chances qu'il le fasse, mais je sais me défendre.

C'était un mensonge. Sans ses pouvoirs, elle ne faisait pas le poids contre Zed. Les servantes hochèrent la tête et s'affairèrent à désinfecter et panser la blessure de la jeune femme. Elle ne ressentais pas véritablement de douleur, le souvenir du plaisir étant encore trop présent. Nash n'avait jamais été aussi déchaîné, aussi brutal. Ça la surprenait, mais étonnamment ça ne lui déplaisait pas, loin de là. En même temps, c'était elle qui avait commencé.

Elles avaient à peine terminé lorsque la porte s'ouvrit à la volée. Elles s'écartèrent rapidement en baissant la tête. Zed entra, en furie, et attrapa Raise par la gorge. Elsie releva la tête avec une expression inquiète et horrifiée. Zed les ignora royalement, trop concentré sur sa future épouse.

- Je crois que j'ai été trop doux avec toi, dit-il entre ses dents serrées.

Il la plaqua contre le lit, l'étranglant toujours, et Raise se mis à manquer d'air. Ses mains agrippèrent désespérément le poignet de Zed dans le but de retirer sa main, mais elle n'y arriva pas. La fureur dans les yeux fous de Zed lui fit terriblement peur. Il semblait déconnecté de la raison, ne voulant plus qu'apaiser cette colère brulante bouillant en lui.

- Arrêtez! Ne lui faites pas de mal! s'écria Elsie.

Relâchant Raise, il se retourna vers la servante. Il lui envoya une violante gifle du revers de la main. Elsie fut projeté au sol sous la violence du coup. Raise laissa échapper un cri choqué.

- Zed! Arrête! Laisses-les partir elles n'ont rien fait! C'est moi que tu veux! s'écria-t-elle.

Il se retourna vers elle et dit d'un ton sec:

- Partez.

Comprenant qu'il s'adressait à elles, les servantes prirent la fuite en aidant Elsie à les suivre. Raise fixait Zed droit dans les yeux.

- Comment as-tu pu oser faire ça, dit-il avec dégout.

- Je ne te dois rien Zed. Pour l'instant.

Son visage se plissa de mépris et il s'avança vers elle. Il arracha le pansement que ses servantes lui avaient appliqué et remarqua la morsure. Il haussa les sourcils avec un petit sourire.

- Il a été brutal à ce que je vois. Ça a fait mal?

- Pas vraiment, avoua franchement Raise.

- Tu as aimé?

- Je n'ai pas envie de te mentir Zed, alors je dois t'avouer que oui. Et ça me fait peur, parce que j'ai toujours été le bien incarné... et maintenant...

Au ton las de la jeune femme, Zed comprit qu'elle ne tentait pas de le provoquer. Il se calma un peu, mais s'approcha d'elle d'un air fou.

- Je dois te punir, tu comprends? Sinon, tu n'apprendras jamais.

Le ton totalement détraqué du jeune homme fit frissonner Raise. Elle hurla de douleur lorsqu'il enfonça ses doigts dans la morsure de Nash. Des larmes roulèrent sur ses joues pendant que Zed essuyait ses doigts sanglants sur les draps.

- Je l'ai laissé, murmura-t-elle d'une voix cassée.

Zed sembla extrêmement surpris.

- C'est pour ça qu'il a été aussi brutal, il avait besoin de se défouler, ajouta-t-elle. Et j'ai accepté cette... baise d'adieu.

Zed se calma doucement, jubilant visiblement de cette rupture. Un grand sourire étira son visage. Ses mains s'éclairèrent d'une douce lueur doré et il entreprit de guérir sa futur épouse. Une fois cela fait, il attrapa son visage entre ses mains et l'embrassa. La jeune femme se força à répondre à ce baiser, pensant à son plan.

- Je vais dire à Cassandra qu'elle peut récupérer Stone, dit Zed avec un grand sourire presque enfantin.

Raise hocha la tête sans laisser transparaitre que ça lui brisait le cœur.

Ce cœur qui, elle le sentait, allait finir par être irréparable.

_____
Surprise!!!
Je poste aujourd'hui puisque je ne pourrai pas dimanche et que, sincèrement, je ne pouvais pas attendre de voir vos réactions.

Votre avis sur le chapitre?

Satisfait(e)s de la réaction de Raise?

Nash et Raise séparés?

Que pensez-vous qu'il va se passer?

À jeudi les chèvres!