Chapitre 4 [2]

À genoux devant Zed, Raise laissa couler les larmes sur ses joues. Elle ne pouvait tolérer d'être séparer de l'homme qu'elle aimait pour le restant de ses jours. Ça pouvait paraitre fou, mais elle voulait le marier, avoir des enfants avec lui... Bon, peut-être pas d'enfants, ça dépendrait. Mais de toute façon, rien de cela n'allait arriver. Car ils étaient séparés, pour toujours et à jamais. À cause de Zed. 

- Laisses-moi te changer les idées, ma douce, ma tendre Raise, susurra Zed en passant les mains dans la crinière rousse de la jeune femme. 

Depuis qu'elle avait sa chambre, elle avait aussi accès à une salle de bain connexe. Elle était donc plus soignée qu'il y a trois jours lorsqu'elle avait vu Nash. Zed tira les cheveux de la jeune femme vers l'arrière, lui exposant son cou qu'il se mit délicatement à embrasser après s'être agenouiller à son tour. Raise serra les poings pour contenir ses pulsions meurtrières. Elle avait horreur de laisser Zed la toucher, mais elle n'avait pas le choix. Au moindre mouvement de résistance, il ferait souffrir Nash. Elle pensa à l'homme qu'elle aimait pour tenter d'oublier le contacte terrifiant de Zed. Ce n'était pas profondément désagréable, il ne la frappait pas, il était même plutôt doux, mais elle ne voulait pas. Et cela rendait ses caresses aussi pénibles que des coups de fouets. 

- Tu es mienne maintenant, ne rend pas la chose pénible, fais juste t'abandonner à moi et profiter, murmura Zed à son oreille. 

Raise fut tentée d'obéir, de simplement se laisser faire et d'essayer d'apprécier, mais tout son être se rebellait contre cette idée. Lorsque Zed lui enleva son débardeur, son cœur se mis à battre à mille à l'heure, elle paniquait, peinant à reprendre son souffle. 

- Chut... murmura-t-il. Tout vas bien, je vais prendre soin de toi. 

Ses paroles ne rassurèrent pas du tout la jeune femme. Il du la soulever pour l'installer sur le lit tellement elle était figée. À califourchon sur elle, Zed l'embrassa. Son baiser était relativement tendre et Raise ferma les yeux, tentant d'imaginer que c'était Nash qui la touchait, Nash qui l'embrassait. Elle tenta de se rappeler des moments de sa première fois avec l'homme qu'elle aimait. Après le sublime rendez-vous qu'il lui avait préparé dans la salle de musique. Là où ils avaient dansé sur une des chansons de son band. Elle parvint presque à oublier que Zed était en train de la toucher, de l'embrasser. Presque.

- Arrête! s'écria-t-elle soudainement. 

Le jeune homme s'arrêta, surpris et haussa les sourcils. Raise ouvrit les yeux et répéta plus doucement: 

- Arrête, je t'en supplies, je ne peux pas... Pas maintenant... 

- Pourquoi je devrais arrêter? 

- On est pas encore marié, je ne t'appartiens pas encore. 

- Mauvaise réponse. 

- S'il te plait... 

Zed se mis à rire. 

- Tu sais pourtant très bien que je n'ai pas de cœur. Un petit «s'il te plait» ne va pas m'empêcher de faire ce que je veux. 

Raise se mis à paniquer. Elle ne savait plus quoi dire, quoi faire pour échapper à cette horrible situation. 

- Tu n'oserais tout de même pas me violer. 

- J'en ai rien à foutre. 

Le pouls de Raise s'accéléra et elle se mis à se débattre, complètement paniquée. Mais Zed était lourd et elle n'arriva pas à se dégager de sous lui. C'est un garde, cognant à la porte qui le fit se lever et libérer Raise. 

- Chef, on a fait un avancement avec Nash Stone. Le bracelet est fait, on vous attends pour les tests.

- Nash J. Stone, grogna Raise. 

Le garde l'ignora se doutant que s'il corrigeait il mettrait le chef aux yeux fous en colère, ce qui était une très mauvaise idée. 

- Je te suis, répliqua Zed. On va voir ça.  

Il se retourna vers Raise et dit: 

- Tu veux venir? Ça peut être intéressant. 

Raise devina qu'elle n'avait pas trop le choix. Elle se leva alors du lit, remit son débardeur et suivit les deux jeunes hommes. Le garde les dirigea jusqu'à une salle avec plusieurs hommes et femmes qui s'affairaient sur des machines devant un énorme cube en vitre au centre duquel Nash était endormi contre le sol. Cassandra vint rejoindre Zed. Elle lui donna un bracelet qu'il mit à son poignet.

- Il suffit d'appuyer sur le bouton ici pour que Nash reçoive une décharge électrique. Exactement comme demandé, dit la Defendor. 

Zed lui sourit, visiblement très satisfait. 

- Je vais bientôt te rendre ton fiancé, dit-il. Désolé pour l'attente, mais tu comprends que c'était une précaution nécessaire.  

- Oui, je comprends parfaitement. Il a faillit me tuer sur le champ de bataille. Il était dangereux pour moi aussi. 

- Euhm... Chef... Votre fiancée... les interrompit un garde.

Zed et Cassandra se retournèrent vers Raise qui s'était précipitée contre le cube de vers. Le chef aux yeux fous envoya alors une décharge électrique à Nash. Le jeune homme se réveilla alors et se mis instantanément à paniquer. Il vit d'abord Zed qui le regardait avec un sourire mauvais, puis Cassandra à ses côtés qui avait toujours cet air fermé. Son regard descendit enfin vers Raise. Elle était à quelques pas de lui. Il se précipita vers elle, mais se rendit bien vite compte qu'une paroi de verre les séparaient. Il vit Raise qui avait les yeux rouges et bouffis et qui pleurait encore. Le cœur en mille morceau, il fit le geste le plus cliché du monde. Il posa sa main sur le verre et elle fit de même. Après un certain temps, il remarqua un suçon à moitié caché par le col du débardeur de Raise. Son cœur manqua un battement. Ses yeux bouffis, le suçon dans son cou... Nash se mis à imaginer les pires scénario. 

- Ça va commencer, s'exclama Zed. 

Nash se leva d'un bond et voulut faire sortir son ombre, mais rien ne se passa. Il se mis à paniquer, essaya et réessaya, sans succès. Il se mis alors à frapper sur la paroi de verre, hurlant des insultes et menaces de morts que personnes n'entendit. Raise se leva pour se mettre face à lui. Il détourna le regard, les images que Zed avait créé lui revenant constamment. Cela s'était-il vraiment réalisé? Il n'était pas certain de vouloir savoir. La jeune femme frappa sur le verre pour attirer son attention. Il vit ses lèvres bouger, mais n'entendit rien. 

- What? demanda-t-il, perdu. 

Ses pouvoirs ne marchaient plus. Il était torse nu dans un cube de verre, totalement impuissant. Cette situation lui rappela d'horribles souvenirs. Il se mis à trembler et serra les poings. Sa respiration se fit saccadée, l'air peinait à entrer dans ses poumons. Il paniquait. Ses jambes cédèrent sous son poids tandis qu'il tentait désespérément de se calmer. Il ferma les yeux et chanta dans sa tête sa chanson: «I Am Insane». Lorsqu'il ouvrit les yeux, il fixa son tatouage y faisant référence. Puis son regard dériva vers un autre. «Don't forget to smile». Il releva un regard déterminé vers Raise. Se mettant en angle pour que Raise le cache aux yeux des Zed et Cassandra, il souffla dans la vitre, l'embuant. Il traça alors rapidement: 

«Kill him». 

Raise le regarda, l'air de dire que c'était impossible. Mais voyant le regard de Nash alors qu'il effaçait le message elle finit par hocher la tête. 

- Je t'aime, murmura-t-elle. 

Nash le lut sur ses lèvres et lui répondit:

- Moi aussi. 

Zed finit par se lasser de ce spectacle de plus en plus insatisfaisant. Il appuya sur son bracelet et Nash s'écroula en convulsant, victime d'une terrible décharge électrique. Il était encore dans les vapes lorsqu'il vit Zed attraper Raise, qui se débattait, pour l'attirer loin de lui. Il tendit faiblement la main vers elle, mais elle s'éloignait toujours contre sa volonté. Jusqu'à ce qu'elle disparaisse finalement de son champ de vision. Il laissa alors retomber sa main et se recroquevilla contre lui même en sanglotant.  

- Nash... 

Il ne se retourna pas vers Cassandra qui était entrée dans le cube, ne voulant pas la voir. Il la sentit s'agenouiller près de lui et passer une main dans ses cheveux, les caressant. Ce geste restait étrangement familier, naturel, même après six ans. Ses larmes se tarirent tranquillement sous les caresses délicates de sa fiancée. Il se demanda s'il allait vraiment devoir la marier. Ne fallait-il pas son consentement pour cela? Zed étant le roi du nouveau monde, Nash se doutait que les lois n'était plus vraiment applicables. 

- Tu veux rentrer? Tu pourras prendre une douche et... 

- T'as décidé de ne pas me tuer finalement? Why? demanda Nash d'un ton froid.

- Parce qu'au fond je n'ai pas vraiment changé et que j'ai toujours espoir pour nous. 

Nash rit jaune. 

- Ça fait six ans que c'est fini entre nous. Après toi il y a eut Lilas, puis Raise qui, of that I'm sure, est l'amour de ma vie. 

Il se retourna vers Cassandra pour voir avec satisfaction sa mine décomposée. Il ne savait pas pourquoi il retirait autant de plaisir à la faire souffrir. Peut-être parce qu'il la haïssait, parce qu'elle le séparait de celle qu'il aimait. 

- Et bien... elle ne sera jamais ta femme alors que moi si. 

Nash serra les dents et se leva. 

- Tu n'obtiendras rien de plus de moi que de la haine. 

- On verra, la dernière fois tu as fini par m'aimer. 

- No, je t'ai jamais aimé. Never

Cassandra ne montra aucune émotion. Cela effraya légèrement Nash. Il revoyait la Cassandra sans cœur du champ de bataille. Cela ne présageait rien de bon. 

- S'il faut qu'on te rende comme ta mère pour que tu m'aimes, on le fera. Maintenant viens, tu as une chambre dans mes appartements. 

Nash se résigna à la suivre, malgré l'horreur que cela lui procurait. Cassandra le conduisit à ses appartement. Elle lui donna des vêtements et l'envoya se doucher. Lorsqu'il sortit après de longues minutes, Cassandra était assise sur le canapé, lisant un livre. 

- Tu as toujours adoré prendre des douches terriblement longues, dit-elle d'une voix douce. 

- Peut-être parce que ça me manquait à cause des années d'emprisonnement, répondit-il d'un ton accusateur. 

- Ne me parle pas comme ça, je suis celle qui t'a fait libérer, pas celle qui t'as mis en cage. 

- Peu importe le confort de la cage, ça reste une cage. You didn't free me

Cassandra soupira et retourna à sa lecture. Nash erra un peu dans les appartements de la jeune femme. Ce n'était pas les mêmes que lorsqu'il vivait avec elle. Évidemment puisqu'ils n'étaient plus au même endroit. Il remarqua qu'elle ne vivait plus avec ses parents. C'était plutôt bien décoré. Beaucoup de couleurs, mais choisies et harmonisées avec goût. Il y avait une énorme baie vitrée donnant sur la ville en ruine et faisant entrer la lumière. Il y avait beaucoup de plantes qui ajoutait un côté presque féérique aux appartements. Cet endroit relaxant et sincèrement magnifique apaisa un peu la haine du jeune homme. 

- Tu as finalement eut les appartements de tes rêves, murmura-t-il d'une voix plus tendre. 

- Oui, il manque simplement le mari parfait, mon prince charmant, qui, j'ai toujours cru, serait toi. Et peut-être deux ou trois enfants dans le futur. 

Nash rit, mais cette fois son rire était bon enfant. 

- Je suis loin, très loin du prince charmant. 

Cassandra déposa son livre et se tourna vers lui. 

- Tu crois vraiment ça? Pourtant tu es talentueux, loyal, tendre et aimant... bon tu l'es un peu moins avec moi maintenant, mais je ne peux pas t'en vouloir. Dès que je t'ai vu, j'ai su que tu serais un mari idéal, bien sur il y aurait des haut et des bas, mais tu prendrais soin de ta femme et tu en serais gaga. Et j'ai toujours prié pour que ce soit moi cette femme. Malheureusement, c'est à elle que tu donnes tout ça. Et pour ne pas te mentir, j'en suis terriblement jalouse. 

- Tu m'idéalise, Cass. Je suis instable, j'ai un comportement autodestructeur, provocateur, froid et arrogant. Je conteste chaque ordre qu'on me donne et je ne sais pas avoir quelqu'un dans ma vie sans la blesser profondément. Raise en a subit beaucoup à cause de moi et je me demande même pourquoi elle est encore là. Je l'ai tellement blessé déjà... Je foires tout le temps tout. 

- Arrêtes de te diaboliser. 

- Je ne me diabolise pas, je nuance tes paroles. Je ne sais pas pourquoi tu t'accroche autant à moi, tu mériterais mieux que ça. Il y a probablement plein de gars qui te traiteraient bien mieux que moi. 

- Non... tu as toujours été le seul à me voir comme si j'étais spéciale, comme si je valais quelque chose. J'ai l'impression que les autres s'en fiche totalement de qui je suis, de ce que je ressens. Ils veulent juste être avec moi pour ma proximité avec Zed et ainsi avoir des privilèges. 

- Tes parents doivent être fiers. Tu es devenue une guerrière exemplaire, tellement que ça t'a rapproché de votre psychopathe de chef. 

- Ils le sont. Et c'est grâce à toi. Parce que tu as trouvé Raise. Et puisque c'est moi qui t'aies convaincu de nous rejoindre, il me considère responsable d'un certain sens. Et parles pas ainsi de lui. Tu lui dois le respect comme nous tous. Il est notre roi. 

- Il est fou. Il m'a volé la femme de ma vie. Mon respect il peut se le mettre où j'pense. This motherfucker... 

- Nash! 

Le jeune homme soupira rageusement. Cassandra changea alors de sujet: 

- Je vais mettre un film, tu veux l'écouter avec moi?

Nash haussa les épaules et s'assit sur le canapé à distance raisonnable de la jeune femme. Il se sentait propulsé dans le passé et il ne savait pas trop quoi en penser. 


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I'm back!!! 

On dirait que ça fait un millénaire que j'ai pas poster. Et avec l'avance que j'ai pris.... Je recommence à poster deux chapitre par semaine

C'était la deuxième partie du chapitre 4 (on le voit en haut alors je sais pas pourquoi je précise XD). Au fait, si vous vous demandez comment je décide qu'un chapitre sera la deuxième partie d'un autre ou simplement le chapitre suivant, c'est simple: Si je comptais continuer à écrire avant de me rendre compte que j'avais beaucoup trop de mot, ce sera une deuxième partie (celui d'après). Si je mets une fin volontaire et que c'était là que je voulais arrêter mon chapitre, alors ce sera le prochain (celui d'après) 

Vous avez pensé quoi du chapitre?

Cette nda est beaucoup trop longue alors à dimanche les chèvres! (ps: je pars samedi pour Londres! J'ai trop hâte!)

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