Chapitre 38

Le grand Defendor russe se trouvait avec sa femme dans ses appartements. Ils étaient en train de se préparer au combat. Leur fille était déjà avec la majorité des troupes, pour préparer la défense du palais. Ce que personne n'avait prévu, c'était que le clan de Robert et son armée entreraient si rapidement dans le bâtiment et que les humains s'étant joint à eux seraient si puissants grâce à l'aide de Nash. C'est ainsi que la famille Anikanov fut prise au dépourvu par l'arrivée de quatre hommes entourés d'ombres. 

- Rendez-vous et nous vous épargnerons! s'écria l'un d'eux. 

L'homme et sa femme levèrent les mains devant eux semblant dire: «C'est bon, on se calme.» Mais le Defendor, d'un mouvement terriblement rapide, sortit un couteau de lancer et l'envoya en direction de celui qui venait de parler. Il fut terriblement surpris de voir ce simple humain attraper le couteau au vol et l'observer un instant avant de dire fatalement: 

- Vous l'aurez voulu. 

Les quatre hommes attaquèrent simultanément les parents de Cassandra qui se défendirent comme ils le purent. Le Defendor arriva à neutraliser l'un des hommes, mais alors qu'il se redressait, il vit sa femmes se faire transpercer par l'un de ceux-ci. Il poussa un hurlement déchirant et se jeta sur le misérable humain qui venait de lui arracher sa femme. Cependant, celui qui avait parlé lui lança son propre couteau qui lui arriva en pleine poitrine. Il eut tout juste le temps de voir sa fille dans l'embrasure de la porte et de l'entendre hurler avant de définitivement quitter ce monde. 

Cassandra vit le corps de son père s'écraser lourdement au sol, près de celui de sa mère. Une rage terrible l'envahit. Elle s'élança vers les hommes, attrapa par le cou celui qui venait de tuer son père, et d'un terrible mouvement, le lui cassa. Les deux toujours debout se jetèrent sur elle. Elle sortit une épée, en transperça un en pleine gorge tandis qu'elle envoya un violent coup de coude au visage de l'autre. Elle dégagea son épée du corps du premier et du même mouvement, trancha la tête du deuxième. 

Elle regarda les cinq cadavres au sol. Des larmes roulaient sur ses joues et une haine sans précédent brûlait en elle. Elle vit les ombres se rétracter des corps des soldats comme de l'encre coulant au sol et disparaitre pour rejoindre leur créateur. 

- Nash, pesta la jeune Defendor. 

Il était responsable de la mort de ses parents et, bien qu'elle lui ait pardonné plusieurs choses dans la passé, elle ne pourrait lui pardonner cette dernière offense. Cette fois il allait payer. Elle ne cessait de lui sauver la vie et pour quoi? Qu'il prenne celle de ses parents! 

Cassandra se dirigea vers ceux-ci, leur ferma délicatement les yeux et posa un baiser sur leur front. Elle versa encore quelques larmes, effondrée au sol, avant de se lever et de sortir des appartements, dans le but de trouver Nash et de lui faire payer tout ce qu'il lui avait fait. 


°°°


Aïdric se retourna lentement, faisant dos au magnifique cul de sac et à ses impressionnants vitraux. Son cœur battait à tout rompre, il avait peur d'avoir imaginé cette voix, qu'il se retourne et ne voit rien. Mais il avait tout aussi peur qu'elle soit bien là et qu'il ne soit obligé de l'affronter. Il ne pourrait pas la combattre. Il ne supporterait pas de lui faire du mal. Alors il se retourna très lentement, rongé par l'appréhension. Lorsqu'il la vit, son coeur explosa de milles émotions contradictoires. 

Elle était terriblement belle, comme toujours. Ses longs cheveux noirs étaient tressé pour lui donner plus de liberté au combat, ses yeux gris brillaient dans la pénombre et il désespérait de voir ses belles lèvres s'étirer d'un de ses sourires chaleureux et bienveillants qu'elle portait tout le temps autrefois. Mais le visage de sa femme resta fermé. En la voyant comme ça, dans son armure noire, souple, idéale pour une Métamorphe, il réalisa à quel point leur fils lui ressemblait. À croire qu'il n'avait absolument rien hérité de son père, que de sa mère. Ils avaient la même carrure mince et élancé, bien que Nash soit un brin plus grand que Vivianna, les même cheveux de jais, les mêmes yeux d'argents, les mêmes traits fins d'une beauté hypnotique. Et le côté un peu androgyne du fils n'aidait pas à réduire la ressemblance. 

- Vivi... mon amour... souffla Aïdric en tendant la main vers elle. 

Mais elle leva son épée, se mettant en garde et dit: 

- Bats-toi. Je n'aimerais pas te tuer facilement. I know you can put up a good fight

- Pas contre toi, Vivi. «Jamais je ne te ferai du mal et si, par malheur, je brise cette promesse, que je sois damné pour l'éternité». Tu te souviens? 

Les lèvres de Vivianna tremblèrent et un éclair de lucidité passa dans ses yeux. Mais ce fut si court qu'Aïdric crut l'avoir rêvé. 

- Et bien tant pis. Tu mourras sans combattre. 

Elle se jeta sur son mari, levant son épée. Aïdric bloqua son coup, ils croisèrent le fer et leur visage se retrouvèrent à quelques centimètre l'un de l'autre. Le Defendor était résolu à retrouver sa femme, à la faire revenir. Il planta son regard dans celui de Vivianna et dit: 

- «And if ever I shall hurt you, I shall die of pain and have no rest, for I'd deserve none.»

La Métamorphe serra des dents et repoussa l'épée d'Aïdric avant de reculer de quelques pas et de dire: 

- I take it back.

- Tu ne peux pas, ma chérie. Tu es liée à moi, à la vie à la mort, «for better or for worst».

La femme poussa un cri de rage. Elle s'élança à nouveau vers son mari et balança son épée. Elle manquait de précision et de contrôle à cause de sa colère. Elle ne faisait pas le poids contre Aïdric... mais elle avait un avantage. Jamais il ne pourrait la blesser. Donc elle pouvait se jeter dans la bataille sans crainte. Évidemment Aïdric para son coup et dit: 

- Je t'aime Vivi. Reviens-moi. Au moins pour ton fils. Tu lui manques tant. 

- Il n'y a pas de retour possible! s'écria la femme avant de se mettre à hurler comme en proie à une terrible douleur. 

Elle se prit la tête entre les mains. Aïdric voyait que sa Vivianna tentait de refaire surface et il décida de l'encourager en continuant à lui parler de Nash. 

- Tu devrais voir notre fils récemment. Tu serais tellement fière. Il est devenu un véritable chef sur lequel on peut compter. Il a monté cette armée contre Zed, à qui il a survécu deux fois. Il a motivé tous les soldats. Avant la bataille, ils chantaient tous en cœur, un air que Nash a composé. 

Alors Aïdric, bien que piètre chanteur aux côtés de son fils ou de Vivianna, entama l'air de Nash. Le combat intérieur de Vivianna se poursuivit et elle finit par relever les yeux pour les planter dans ceux du Defendor. Il cessa de chanter, un sourire aux lèvres. Elle lui revenait! Le pouvoir de l'amour était plus fort que la corruption de Zed! 

Son souffle se stoppa lorsque la lame de Vivianna lui transperça le ventre. 


°°°


Nash parcourait les couloirs, tuant les quelques soldats qui croisaient sa route, à la recherche de Raise. Il comptait vérifier la chambre de Zed, pour commencer. Mais une intuition lui soufflait qu'elle n'y était pas. Alors il parcourait les couloirs, suivant son instinct qui le trompait rarement. Il ne sut pas trop combien de temps s'écoula, ni combien d'ennemis il tua pendant ses recherches. Ça lui parut terriblement long. Un de ses hommes, recouvert d'ombre, croisa sa route. Il inclina respectueusement la tête à la vue de son chef qui était reconnaissable notamment à son ombre plus foncée que les autres. Nash en profita pour pointer le couloir où il allait et d'où l'homme revenait. 

- Quelle est la situation là-bas? demanda-t-il. 

- Il y a trois personnes un peu bizarre qui sont arrivées et ont fait un massacre. 

- Qui? demanda Nash, l'espoir se trahissant dans sa voix. 

- Deux filles et un gars. Le gars et la rousse sont comme Zed, même que je crois que le gars c'est son frère. Ils se ressemble trop. 

Nash se mis à courir dans cette direction, plantant le garde là. Il courut, le cœur serré par l'appréhension. Et s'ils étaient partis? Ou pire, morts? Mais lorsqu'il arriva dans la grande salle de réception, au bout du couloir, ils étaient bien là, entourés d'un nombre exorbitant de cadavres. L'humain n'avait pas tord, ils avaient fait un massacre. Raise était dos à lui. Malory fut la première à le voir. Elle lui envoya un grand sourire et fit signe à sa belle-sœur de se retourner. Elle le fit lentement, ayant peur de rêver. Mais Nash se trouvait bien derrière elle. Dès qu'elle le vit, ses yeux s'emplirent de larmes et un sourire resplendissant étira ses lèvres. Elle s'élança en courant vers Nash, terriblement soulagée de le voir. Ils étaient enfin réunis. Ça semblait faire des mois... en fait, ça faisait des mois, puisqu'elle n'avait pas été elle-même depuis un bon moment. 

- Darling... souffla Nash en attrapant Raise et la serrant dans ses bras. 

Elle plaqua ses lèvres sur celle de jeune homme et ils échangèrent un baiser passionné. Il avait le goût du soulagement, du bonheur... de l'espoir. Lorsqu'ils se détachèrent, Nash caressa la joue de Raise en l'observant, un sourire tendre flottant sur ses lèvres. Il l'avait trouvée, c'était elle la femme qui le rendait aussi gaga que son père l'était de sa mère. C'était clair plus que jamais. Une larme roula sur la joue de Nash se perdant dans l'ombre la recouvrant. Raise l'observait aussi. Elle aurait voulut le voir sans cette ombre lui couvrant complètement ses traits. Le regard de Nash s'assombrit légèrement lorsqu'il tomba sur le ventre à nouveau plat de sa petite amie. Il y avait une chaise assez près d'eux et il la fit s'assoir sur celle-ci. 

Comprenant qu'ils allaient parler d'un sujet sérieux et personnel, Malory et Nym s'éclipsèrent. Ils savaient que Raise et Nash pouvait très bien se débrouiller seuls et ils avaient un carnage à continuer. Malory serra tout de même Nash dans ses bras et Nym lui fit une tape amicale et respectueuse sur l'épaule avant de partir. Une fois qu'ils eurent quittés les lieux, Raise demanda à Nash: 

- Qu'est-ce qu'il y a Nash? 

Elle était légèrement inquiète. L'homme qu'elle aimait semblait nerveux et triste. Elle devina sans grande difficulté qu'il allait lui parler de leur enfant. Elle voulu l'arrêter, lui dire que ce n'était pas le moment, mais elle voyait que Nash avait besoin de dire ce qu'il avait sur le cœur, alors elle l'écouta. 

- Je... Tu avais raison, darling. C'était un garçon. Little me, Caleb. Je... comment est-ce que je peux avoir aussi mal, tout en étant aussi... soulagé. Suis-je un monstre de me sentir soulagé dans cette situation horrible? I just... I can't live without you... 

Raise lui caressa le visage et lui dit: 

- Tu peux vivre sans moi. Je ne voudrais pas que tu en sois incapable... Mais je comprends. Je comprends ton soulagement, puisque j'éprouve le même. Il n'égale pas ma douleur par contre. 

- How can you be so strong? Tu me rassure, tu me soutiens... mais n'as-tu pas besoin de pleurer, d'hurler, de t'effondrer toi aussi? 

- Il y a un moment pour faire son deuil, et ce n'est pas maintenant. Je me permettrai de pleurer, d'hurler et de m'effondrer lorsque nous aurons gagné cette bataille. Lorsque nous serons hors de danger. 

Nash hocha la tête et ajouta: 

- Lorsque nous aurons tué Zed. 

Un petit sourire malicieux étira les lèvres de Raise. Il la regarda, se demandant ce qu'elle cachait. 

- J'ai poignardé Zed avec la dague qu'il m'a donné pour mon anniversaire. 

Un rire incrédule s'échappa des lèvres de Nash. 

- Pas sérieuse! s'exclama-t-il. 

Elle fit apparaitre une lame de lumière doré dans sa main. 

- J'ai mes pouvoirs. Nym aussi. Le verrou est brisé. Zed est mort. 

Nash serra à nouveau Raise dans ses bras et l'embrassa. Jusqu'à ce qu'elle ne se détache et dise: 

- On est quand même sur un champ de bataille. On devrait aller aider les autres. 

- Tu as totalement raison, répondit Nash. 

Ils s'éloignèrent dans les couloirs vers l'épicentre de la bataille dans le grand hall et la salle du trône. Mais, au milieu d'un couloir sombre, un spectre de haine leur bloqua le passage. 


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J'aime les cliffhangers, vous avez remarqué? 

Vous avez aimé le chapitre? Le prochain est le dernier avant l'épilogue!

Comment se passe votre rentrée avec le COVID? Personnellement je trouve ça nulle. C'est possible qu'on ait pas de bal et tous les spectacles sont annulés (ark).

Hâte de voir la fin de Dreamers 2?

Bye les chèvres!

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