Chapitre 35
La jeune femme avançait en titubant, peinant à tenir debout. Elle sentait une douleur horrible dans son abdomen, elle était étrangement épuisée et terriblement faible. Lorsqu'elle entra dans le bunker il n'y avait que de jeunes enfants, des vieillards et des blessés. Que des gens inaptes au combat. Des innocents. En fait non, il y avait Victoria qui était restée pour protéger ces pauvres gens. Camille s'effondra une fois entrée. La Métamorphe poussa un hurlement horrifié et se jeta vers elle.
- Camille! Bon sang! Ça va?
Camille secoua la tête, incapable de parler. Une grande femme qui devait être une bonne guerrière avant de se faire presque arracher la jambe s'avança vers elle. Les quelques jeunes enfants, il y en avait peu, la suivirent et se regroupèrent autour de la jeune femme malade. La grande femme prit Camille des bras de Victoria et lui dit:
- Vas chercher de l'aide. Aiden, il pourra peut-être la soigner.
Victoria hocha la tête, mais semblait tout de même réticente à l'idée de laisser Camille. Alors la femme posa une main sur son épaule. Elle était une Métamorphe et s'était entrainée quelque fois avec Victoria.
- Ne t'inquiètes pas Vic, elle est entre de bonnes mains.
- Merci Marie, dit la jeune femme avant de quitter l'endroit en courant pour aller chercher Aiden.
Lorsqu'elle déboula en trombe, Nash était en train de faire un discours, expliquant que le pouvoir de Zed sur ses troupes était faible, puisque créé par la peur. Qu'il suffisait qu'on leur démontre qu'il existait plus fort que lui pour que ses troupes humaines se retournent contre lui. Victoria s'approcha discrètement du jeune asiatique et lui murmura la situation. Ils s'éclipsèrent doucement, tentant de ne pas déranger la réunion. Un homme demanda à Nash:
- Comment on leur montre que Zed n'est pas le plus fort? Parce qu'on a personne d'aussi puissant que lui.
Un sourire étira les lèvres de Daron.
- Faux, dit-il simplement en se tournant vers Nash.
Le jeune homme garda la tête haute en une position digne et forte. Un sourire en coin étira ses lèvres. Tous étaient pendus à ses lèvres, attendant qu'il leur explique son plan. Il débordait de charisme à cet instant. Il l'avait toujours été, mais c'était seulement à cet instant que les autres semblaient s'en rendre compte.
- Le truc dans le ciel l'autre fois? C'était moi. Je suis pas parfaitement sûr de pouvoir le contrôler, mais il faut tenter.
- Mais même avec les humains de notre côté, on ne fait pas le poids contre une armée de Defendors et de Métamorphes. Les humains vont juste se faire massacrer, répliqua Maëlle.
Elle avait confiance en le plan de Nash, mais souhaitait simplement qu'il ait pensé à tout et qu'il n'y ait pas de détails oubliés qui pourraient tous les mener à leur perte.
- Pas si on arrive à leur donner temporairement une force supérieure à celle d'un Defendor, dit Nash avec un petit sourire énygmatique.
- Impossible! s'indigna un Defendor.
Nash fit apparaître son ombre. Tous se reculèrent légèrement, méfiants. Ils connaissaient les pouvoirs étranges de Nash sans nécessairement avoir confiance en eux. Le jeune homme remarqua le petit humain qui avait accompagné Paradise, même s'il n'avait rien à faire ici. Il était parfait pour sa démonstration. Son ombre fit non de la tête, il la regarda en voulant dire:
«Pourquoi tu fais chier maintenant?»
Mais il crut comprendre que son ombre était plus forte que celles qu'il avait fait apparaitre dans la chambre de la maison abandonnée. C'était une bonne pratique pour vérifier leur puissance ainsi que sa capacité à les invoquer. Alors il fit sortir une deuxième ombre. Elle n'était pas exactement comme son ombre habituelle. Elle était légèrement plus petite et à peine plus pâle. Probablement que les autres ne se rendraient pas compte de la différence de teinte, mais Nash lui, oui. Il demanda au compagnon de s'avancer. Les jeune garçon semblait intimidé autant par Nash que par les ombres.
- C'est quoi ton nom? demanda gentiment Nash en s'accroupissant devant le garçon.
- Sean.
Bien que le jeune garçon avec ses boucles blond vénitien et ses yeux bruns tirant sur le vert ne ressemblait nullement à Raise ni à Nash, le jeune homme se mis à imaginer Caleb. Son cœur se déchira à nouveau, mais il parvint à garder la tête froide et même à envoyer un petit sourire rassurant au petit.
- Moi c'est Nash. Et le grand monsieur intimidant là-bas, dit-il en pointant Aïdric, c'est mon père.
Sean hocha la tête. Il était hypnotisé par la beauté et le charisme de Nash. Une force terrible se dégageait de lui, mélangée à une terrible douleur.
- Ça te dirait de faire le bras de fer contre lui?
- Mais je vais perdre! s'exclama Sean.
- Essaie une fois et si tu perds, je te donnerai un avantage pour ta revanche. Ok?
- D'accord.
Aïdric regardait son fils avec une fierté que tout le monde pouvait sentir. Il fit un premier bras de fer contre Sean qu'il gagna sans même forcer. Ensuite Nash fit signe à la plus petite des deux ombre de fusionner avec l'enfant. Entièrement couvert de noir, ses iris brun-vert étant la seule part de couleur restante sur lui le jeune tourna sur lui-même, se demandant ce qui se passait. Nash l'envoya refaire le bras de fer contre Aïdric. Les muscles impressionnants de l'homme se bandèrent et l'effort se trahit sur son visage. Cependant il n'arriva pas à faire bouger le bras de Sean d'un poil. Le petit garçon se lassa finalement de jouer et abattit rapidement le poing du Defendor contre le sol. Tous semblait complètement éberlué par cette victoire, même Paradise.
Le jeune garçon se leva et fit une danse de la joie en s'exclamant:
- Ouah! C'est trop cool! Je peux la garder?
- Malheureusement non, répliqua Nash en faisant disparaitre les deux ombres.
Sean retourna auprès de Paradise qui n'en croyait pas ses yeux. Il lui murmura:
- Il est trop cool ce mec!
- C'est ce que ma sœur disait aussi, répondit-elle. Je commence à comprendre pourquoi.
°°°
Aiden tentait de comprendre ce qui arrivait à Camille, sans grand succès. Elle se plaignait de douleur dans son ventre, son visage était rouge et couvert de larmes, elle commençait soudainement à hurler sans avertissement et cessait tout aussi abruptement. Elle suait à grosse goutes. Tout cela inquiétait beaucoup Aiden. Il avait beau utiliser son pouvoir pour tenter de détecter une quelconque plaie ou maladie, il ne trouvait rien. Ce n'était pas quelque chose du genre. Il détecta enfin que quelque chose clochait... à l'intérieur de son estomac. Il n'avait aucune idée de ce que ça pouvait être par contre. La jeune femme tremblait et disait qu'elle avait froid alors Victoria lui apporta des couvertures. Mais elle suait tellement qu'Aiden les lui enleva peu de temps après. La grande porte blindée du bunker restait ouverte.
Andy et Brendon attendaient, sur le toit où ils aimaient s'isoler. Les deux tremblaient, le cœur brisés, se retenant l'un l'autre d'aller se jeter dans le bunker pour tenter d'en sauver les innocents le peuplant.
- C'est trop tard pour Camille de toute façon, dit Andy.
- Il reste combien de temps avant que son estomac ne dissout la capsule protectrice?
- Cinq minutes. Prépares-toi. Dans cinq minutes, on va être des meurtriers.
- On l'est déjà Andy. On l'est déjà.
Alors le plus jeune eut comme une intuition, son cœur se serra, tout son corps se tendit. Il attendit une minute, espérant que ce mauvais sentiment passe, mais il ne fit que se clarifier.
- Aiden est là-dedans! Je peux pas le laisser! Je dois aller le sauver!
Andy se leva d'un bond. Brendon l'imita et tenta de le retenir en lui disant:
- Tu n'arriveras jamais à t'y rendre en quatre minutes! Au mieux tu arrivera au moment où la bombe va exploser! Tu n'arriveras qu'à te tuer!
- Pas si je pique le plus grand sprint de ma vie.
Andy se mis à courir, plus rapidement que jamais. Plus rapidement que lorsqu'il tenait Aiden inconscient dans ses bras. Parce que la vie de ce jeune homme qu'il aimait plus que tout était en jeu. Il courut si rapidement qu'en arrivant dans le bunker, il faillit vomir ses tripes au pied d'Aiden. Celui-ci se retourna en entendant du bruit derrière lui. Il vit Andy qui semblait paniqué.
- Qu'est-ce que tu fais ici! Sors Aiden! Vite! s'écria Andy.
- Non! Pas tant que tu ne m'expliquera pas ce qu'il se passe! répondit Aiden.
- Sors, merde! Sors! On va faire sauter le bunker!
- Il faut sauver les autres!
Il regarda son clan, tous ces gens inaptes à se battre qui n'avait rien demander. Andy savait qu'ils n'avaient pas le temps de les faire évacuer. Il serra les dents et se jeta sur Aiden. Il le poussa brutalement et l'expulsa hors du bunker avant de fermer la porte blindée. Aiden eut le temps de voir une dernière fois son visage et de l'entendre lui dire ses derniers mots avant que la porte ne se referme.
- Je suis désolé Aiden. Je n'ai jamais voulu te blesser. Je t'aime.
Il y eut plusieurs cris de panique qui furent enterrés quand Aiden hurla en entendant un bruit légèrement étouffé d'explosion et vit le métal de la porte blindée se plier vers lui, comme enfoncée de l'autre côté par un bélier.
Il s'écroula au sol. Cette vision. Cette vision qu'il avait fait trois ans auparavant venait-elle vraiment de se réaliser. Non. Impossible. Il devait rêver. Pourtant, la douleur était réelle, la porte d'un bunker était bien fermée et enfoncée dans sa direction. Il se mis à hurler de nouveau, désespéré.
- Non! Non! Andy! Camille! Victoria! hurla-t-il à s'en déchirer la voix.
Il poussa un hurlement à déchirer les cœurs de désespoir. Alors, Brendon débarqua en trombe. Il s'écroula quelques mètres derrière Aiden.
- Non... non, non, non... souffla-t-il.
Toutes les horreurs qu'il avait fait, tuer, faire sauter ce bunker, sacrifier son petit soleil... il l'avait fait pour son frère, pour ne pas le perdre. Et il l'avait quand-même perdu. Il fondit en larme, son cœur semblait avoir été arraché de sa poitrine puis piétiner à maintes reprises. Il ne savait plus quoi faire. Son frère, son petit frère qu'il avait presque élevé puisque leurs parents étaient tellement absents...
Aiden se tourna vers lui et hurla:
- Pourquoi? On vous a accueillit à bras ouvert! Je vous ai toujours défendu! Pourquoi nous trahir ainsi?
Jamais Brendon n'avait vu tant de haine se dégager d'Aiden. Il avait toujours été calme, rationnel, mais maintenant cette horreur avait réussi à le... briser.
- C'était mes amis là-dedans! Des innocents! Ce n'étaient même pas des guerriers! C'était des enfants! Des blessés! Comment avez-vous pu! hurla-t-il à nouveau.
Brendon ne répondait pas. Les larmes dévalaient son visage, il ne regardait même pas Aiden. Il fit apparaitre une dague de lumière dans sa main. À quoi bon vivre sans son frère et sans Camille. Il n'avait plus rien. Zed lui avait tout prit, même de désir de se venger. Alors Brendon planta la lame dans son cœur, les yeux fixants toujours le vide. L'arme disparut aussitôt, mais pas la plaie. Aiden, sa haine éclipsée par une terreur intense, se jeta vers celui qu'il avait considéré comme un grand-frère.
- Brendon! hurla-t-il.
Il guérit la plaie, mais il était déjà trop tard, Brendon était déjà mort. Aiden éclata en sanglots. Peu de temps après, Nash débarqua en trombe avec les guerriers de clan, alertés par le bruit de l'explosion et des cris d'Aiden. Ce fut instantanément le chaos. Plusieurs avaient de la famille à l'intérieur du bunker.
Angel s'écroula, détruite. Elle hurla et hurla, maudissant le Dieu que celle qu'elle aimait vénérait de ne pas avoir fait quelque chose pour la sauver. Daron s'agenouilla près d'elle et la serra dans ses bras. Le visage déformé par la douleur, luisant de larmes de sa sœur lui déchira le cœur.
Laurie pleurait elle aussi, promettant qu'elle massacrerait Zed pour cette horreur, pour lui avoir enlevé Camille et Victoria, deux de ses plus grandes amies. Des jeunes femmes innocentes, gentilles et pures qui ne méritaient absolument pas ça. C'était un véritable massacre d'une horreur sans précédent. Même avec tout ce qu'ils avaient déjà vécus, c'était trop.
Nash regarda les gens autour de lui, effondrés, reconnu en leur douleur celle qu'il avait ressentit à la mort de son fils. Il resta debout à regarder la porte enfoncée du bunker, pensant à tout ceux qu'ils avaient perdus. Tous ceux que Zed leur avait prit. Il ne pleura pas, il en avait marre de pleurer. Il serra les poings et se promit que le roi aux yeux fous allait souffrir pour tout ce qu'il leur avait fait.
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Hey... ouais... je suis désolée.
Vous me détestez?
Vous voulez voir Zed payer?
Pardonnez-vous les frères Hell ou vous les détestez?
À plus les chèvres!
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