Les aiguilles de la montre n'avaient toujours pas bougées. Il la tenait dans sa main, l'observant, perdu dans ses pensées. Si seulement le temps pouvait s'arrêter. Il aurait voulut que Brendon entre dans sa tête et y implante l'illusion que le temps ne s'écoulait plus. Il leva les yeux vers le magnifique champ verdoyant où poussaient plein de fleurs de toutes les couleurs. C'était tout autour de lui, mais ce n'était pas vivant. C'était figé, comme un film sur pause. Soupirant, il fit disparaitre l'illusion de son propre esprit pour laisser réapparaître le paysage désolant de l'Ancien Londres.

Andy se leva du toit où il s'était assis, pas loin du bunker. Il tenait toujours la montre dans sa main. Montre brisée qui avait une si belle histoire. Une histoire qui désormais semblait si triste. Auparavant l'histoire de son premier amour. Désormais l'histoire de son cœur irrémédiablement brisé. Il la serra dans son poing et, poussant un cri de rage, fit un mouvement pour la lancer, mais il se bloqua à la dernière minute. Son poing ne s'ouvrit pas pour libérer l'objet. Il baissa la tête, poussa un long soupir, caressa de son pouce la vitre de la montre avec tendresse et la remis à son poignet. Il était incapable de s'en départir. Elle était un symbole de l'amour qu'Aiden lui avait autrefois porté. Et qu'il donnait aujourd'hui à un autre.

Thomas Harris... Il semblait si désagréable. Comment quelqu'un d'aussi gentil et sympathique qu'Aiden pouvait aimer un gars si froid et incommode? Il était plutôt mignon, ça, il devait l'admettre. Et si Aiden était en couple avec lui, ce devait forcément être une personne extraordinaire. Parce qu'Aiden était extraordinaire et ne s'entourait pas de mauvaises personnes... contrairement à lui.

«Dans quoi je me suis fourré, moi?!» pensa le jeune homme, désespéré. Il était sous les ordres de Zed, obligé de mettre en action un plan horrible qu'il aurait peut-être été capable d'accomplir si c'était contre de parfaits inconnus. C'était peut-être horrible à dire, mais c'était humain. La mort de quelqu'un qu'on ne connait pas nous affecte à peine, contrairement à celle d'un proche. Peut-être que sauter en bas du toit était la solution. La hauteur le tuerait probablement. Ainsi il serait délivré cette horrible situation. Il avait plusieurs fois pensé à la mort depuis que Zed avait envahit les États-Unis et réduit Stowe à néant. Andy avait tant bien que mal tenté de se défendre tandis qu'il voyait ses amis tomber comme des mouches. Jordan... Veronica... Des dommages collatéraux dirait Zed et pendant des mois, il l'avait cru. Il l'avait aveuglément suivit parce que Brendon lui avait expliqué la situation dans un angle sous lequel Zed semblait être le gentil de l'histoire. Aujourd'hui, en voyant Aiden et son clan, il se demanda comment Brendon avait put ne serait-ce que trouver un angle où Zed était le bon gars. Sauf qu'il était trop tard. Il ne pouvait plus reculer. Brendon ne le laisserait pas. Andy refusait de croire que Brendon pouvait être mal intentionné, mais... il se repassa toutes les horreurs que Zed leur avait fait faire ces derniers mois.

Il eut soudain une illumination. La professeure de musique qui était «partie» et dont Aiden lui avait tant parlé d'un air si triste. Est-ce que ça pourrait être... Vivianna Jack? La femme sans émotion et totalement sous le contrôle de Zed qu'il avait vu au palais? Il avait parlé avec Samantha, une fille ignoble, qui lui avait expliqué qu'elle avait été kidnappée il y a huit ans de ça avec son fils Nash et qu'ils lui avaient lavé le cerveau puisque c'était une guerrière exceptionnelle et le point faible d'un des piliers du clan ennemi, Aïdric Stone.

Merde.

Si c'était ça... Nash, le garçon qu'il avait enfermé, avec l'aide de Brendon, dans une illusion pour que les équipes de Zed puissent trouver un moyen de l'empêcher d'utiliser ses pouvoirs, était le fils du géant qui dirigeait le clan avec... Maëlle Jack... la sœur de Vivianna Jack.

Et ils le croyaient mort! Il devait les prévenir qu'il était vivant et marié avec Cassandra Anikanov, ce qui lui assurait une certaine protection puisque Zed adorait cette jeune femme.

- N'y pense même pas, Andy.

Il se retourna d'un bond vers Brendon qui l'avait rejoint sur le toit de cet immeuble qui tenait encore debout, un des rares.

- Il faut leur dire. Ce Nash, Aiden m'en a parlé de lui et de sa mère. C'était son ami d'enfance!

- Tu vas griller notre couverture! Écoute, je vais demander à Aubrey d'avoir un entretient avec Aiden. Elle va certainement lui parler de Nash.

Andy eut un rire jaune.

- Tu crois vraiment qu'Aubrey va t'aider dans le plan sadique de Zed? Tu te fourre un doigt dans l'œil, mon frère. Elle est loyale à Raise plus que tout et a un grand code d'honneur.

- Et elle veut à tout prix se protéger et protéger les personnes près d'elle. La mort de la copine de Jason l'a effondré, elle voudrait pas perdre Freya.

- T'es un véritable trou de cul.

Brendon fut blessé par cette pique de son frère. C'était vraiment ainsi qu'Andy le percevait maintenant? Une partie de lui se disait que c'était tant mieux. Peut-être que ce l'était.

- Je n'ai aucune intention de faire du mal à Freya, évidemment. Cette petite servante est assez sympathique, ce serait dommage qu'il lui arrive quelque chose. Mais juste mentionner Freya de façon subjective fera en sorte qu'Aubrey nous aidera. En plus, elle va dire les vrais informations à Aiden. Juste... rien sur nous.

Andy ne répondit pas, continuant à fixer devant lui la ville dévastée.

- J'en ai marre Brendon. Pourquoi on fait ça? Tu vas pas me dire que t'es d'accord avec le plan de Zed.

Brendon soupira. Il n'était pas d'accord avec ce plan, encore moins depuis qu'il savait qu'Aiden était là, mais il n'avait pas le choix. Andy passait toujours en premier.

- On a pas le choix. Soit ils meurent soit on meure. Zed ne nous laissera pas nous en tirer si on le trahi, il nous traquera et nous tuera.

«Il n'aura même pas besoin de faire tous ces efforts...»

- Mais si on s'allie avec eux, ils vont nous aider! On va vaincre Zed et retourner à notre vie d'avant! Comme si rien ne s'était passé...

Brendon baissa la tête fuyant le regard de son frère. Il se retourna pour être dos à lui et lui dit, brisant tous ses espoirs:

- C'est pas si simple que ça Andy. Ils ont déjà perdu contre Zed au summum de leurs forces... ils n'ont aucune chance de s'en sortir.

Sur ces mots, il quitta l'endroit.

°°°

Le clan de Robert adorait les Hell. Brendon avait toutes les filles à ses pieds et tous les gars comme meilleurs amis. Andy était le chouchou de tous, avec son sourire innocent complètement craquant. Ils étaient sympathique, toujours prêts à aider, intelligents, beaux à se damner... les frères Hell étaient de véritables héros pour les gens du clan. Même Aïdric et Maëlle, moins enclins à faire confiance aux inconnus les adoraient désormais.

Thomas les avait pris en grippe. Et son hostilité ne s'était pas amoindrie depuis leur arrivée, une semaine auparavant. C'était d'ailleurs la source de plusieurs disputes avec Aiden. Le jeune asiatique trouvait l'attitude de son petit ami complètement puérile et immature. Ce qui ne faisait que pousser Aiden plus vers Andy, puisqu'il restait très poli, gentil et mature, malgré l'attitude de Thomas envers lui.

Laurie était en train d'aider les cuisinières à préparer un repas avec le peu de nourriture qu'ils avaient réussi à récolter grâce à Sean. Elle partit dans la lune en exécutant sa tâche répétitive. Elle réfléchissait à tout ce qui s'était passé en moins de quelques années, depuis que son frère était partit avec Zed. Elle aurait tout donné pour revenir à sa vie d'avant. Lorsqu'ils étaient soudés et se protégeaient mutuellement. C'était eux contre le reste du monde. Désormais, ils étaient ennemis. Tout ça à cause de ce connard de John. Cet horrible monstre qui avait endoctriné Damon. Elle se jurait qu'un jour elle le tuerait.

- Woah... t'as pas l'air dans ton assiette.

La jeune femme sursauta et passa près d'échapper la patate qu'elle était en train d'éplucher. Sean connaissait des gens qui survivaient tant bien que mal au régime de Zed et lui fournissait quelques légumes de leurs potagers. Laurie prit une grande inspiration pour calmer les battements effrénés de son cœur.

- Je suis désolé, je voulais pas te faire peur.

Elle releva les yeux vers Daron qui laissa échappé un rire gêné.

- C'est pas grave, j'étais juste perdu dans mes pensées.

- Tu pensais à massacrer quelqu'un? Parce que t'avais l'air en colère.

- John.

- Ah! Je vais te le laisser dans ce cas. Par contre, assures-moi de lui donner une mort longue et douloureuse.

Laurie n'était pas sûre si c'était une blague ou s'il était sérieux. Probablement un peu des deux. Elle fit un petit sourire crispé. Elle en avait vu de toutes sortes venant de Daron et se méfiait un peu. En même temps, il l'avait vraiment aidé quand ils étaient arrivés, même s'il n'en avait probablement pas conscience. Daron lui prit la patate des mains et continua à l'éplucher en s'assoyant face à elle.

- Tu dois penser que je suis un connard, dit-il les yeux fixés sur la patate.

Il n'y avait pas d'émotions dans sa voix permettant à Laurie de comprendre ce qu'il en pensait.

- Pas de la classe de John.

Daron eut un bref rire jaune.

- Wow, quel soulagement.

Laurie haussa les épaules et dit:

- Honnêtement, t'as fais des choses sacrément connes dans le peu de temps que je t'ai connu. Et t'es clairement un coureur de jupon. Mais je crois que t'as un bon fond. Sinon, t'aurais pas attraper la main de Raise pour la soustraire à la prise de Samantha. Tu ne m'aurais pas non plus rassurée à l'entrée du bunker l'autre jour. En fait, t'aurais tout simplement pas suivit Robert. Tu serais aller avec Zed.

Daron ne répondit pas, réfléchissant visiblement à ce que la jeune femme venait de lui dire.

- Honnêtement, ma sœur est celle qui m'a fait rejoindre le clan de Robert. Sans elle j'aurais peut-être accepter l'offre alléchante de Zed, sans me rendre compte d'à quel point c'était un être horrible. J'étais plus jeune, et tu vas peut-être trouver ça impossible, mais plus con.

En l'entendant parler de cette façon si honnête et consciente de son comportement, elle comprit que quelque chose avait drastiquement changé en lui. Leur dernière bataille contre Zed les avaient tous durement affectée, mais elle semblait avoir particulièrement changé Daron. Comme s'il avait prit conscience du ridicule de son comportement dans ce monde où déjà tant de conflits les déchiraient. Laurie préférait ce Daron là, même s'il semblait plus triste.

- Je suis heureuse que tu sois pas allé avec lui. J'aurais pas aimé me battre contre toi. Et... Zed a déjà séparé assez de frères et sœurs.

- Ouais... Ça doit être dur.

- Terriblement. J'ai pensé un moment que... je pourrais rejoindre Zed juste pour être avec lui. Mais.... je suis incapable de le supporter. Il m'énerve profondément avec son narcissisme mégalomaniaque. Chaque fois que je le vois, j'ai envie de le castrer et de lui faire manger ses couilles pour qu'il ne puisse pas nous servir un de ses insupportables monologues.

Daron ne put s'empêcher d'éclater de rire. Cela arracha un sourire à Laurie.

- Quoi? C'est vrai! s'exclama-t-elle.

- Je sais. C'est juste la façon dont tu l'a dit, réussi à dire Daron à travers son fou-rire.

La jeune femme joignit son rire. Elle n'aurait jamais cru qu'elle se retrouverait un jour à éplucher des patates dans un bunker en riant avec Daron Dever. Suite à leur fou-rire, ils continuèrent leur tâche en silence, mais pas un silence lourd. C'était comme s'ils avaient énormément à se dire, mais souhaitaient en garder pour plus tard, comme si le moment n'était pas vraiment approprié.

Angel, le bras passé autour des épaules de Victoria, observa son frère et dit à sa petite amie:

- Il est sur la bonne voie. Enfin.

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Hello!!! CHAPITRE SURPRISE! Parce que c'est le 18 mai, la fête de Raise (et ma fête, mais ça on s'en fou)! Le chapitre et la nda ont été écrit il y a quelques semaines.

Alors cette semaine, (celle du 20 avril, parce que j'ai un peu d'avance) j'ai découvert le groupe juste EXTRAORDINAIRE que j'ai mis en média: VoicePlay. Des fois j'ai l'impression que les groupes a cappella peuvent sonner un peu vide, mais là pas du tout. Déjà parce que Layne fait un travail extraordinaire au beatbox et leurs harmonies sont juste parfaites. Et Geoff... OH MY FREAKING GOD! J'ai toujours eus un faible pour les voix grave et la sienne est juste magnifique (sans parler de son range de 4 octave, des E1 subharmoniques qui ont l'air genre easy et juste de genre... comment on peut chanter aussi grave?!)

Les connaissiez-vous?

ANYWAY! J'arrête mon blabla de fan de musique, mais sérieusement, écoutez la tune en média (c'est pas pour rien que je les mets en média, c'est pour vous les faire découvrir si vous connaissez pas)!

Comment vous avez trouvé le chapitre?

Le retour au présent était à la hauteur?

Daron?

À plus les chèvres! (Écoutez de la musique!)