21
☆ PDV - Nathalia
Nous allons y arriver.
J'essayais de me rentrer ces mots dans le crâne, mais impossible de chasser l'angoisse qui s'installait.
Clara passa un bras autour de mes épaules, et je me reconcentrais pour trouver l'endroit où l'autre se trouvait. Je fronçais les sourcils, et le point brillant réapparut.
- Attends ! Je vais essayer quelque chose, s'écria le Docteur.
Il m'agrippa et me tira vers l'écran. Il y avait un planisphère.
- Je ne sais pas si ça marchera, dis-je.
- On sait jamais.
Je répétais l'opération, et celle-ci se révéla fructueuse.
Nous pûmes déterminer jusqu'au bâtiment dans lequel il se trouvait. En réalisant cela, j'inspirais difficilement. Le moment était proche.
Nous allons y arriver.
Ce qui était plus ou moins utile, dans tout ça, c'est que j'en appris plus sur moi.
Par exemple, je savais que les plans stratégiques m'étaient incompréhensibles. Je ne saisis que la moitié des grandes lignes.
Le Docteur, Clara et Sherlock seraient derrière, Dean, Sam et John devant, et moi au centre. Ma magie n'avait rien d'offensive, après l'incident avec mes parents, cette partie la s'était bloqué d'elle-même. Je n'y avais plus accès. Je ne suis pas pour la violence, mais ça nous aurait sans doute servit.
Une fois que le plan était mis au point, ils partirent tous se préparer. Je me contentais d'enfiler un t-shirt, une veste en cuir et un jean. Je relevais mes cheveux en retournant dans la salle principale.
Tous le monde se regardait sans rien dire, l'air anxieux. Dean s'approcha et me serra discrètement la main. Je fis pressions sur ses doigts pour lui rendre la pareille. Sherlock et John ne se quittaient pas du regard, Sam restait près de son frère et de moi, Clara triturait ses doigts sous le regard protecteur du Docteur. Celui-ci releva la tête. Il nous observa, jaugeant notre état. Pour ma part, j'étais à deux doigts de rendre mon petit déjeuner.
Je voyais dans leurs yeux, ce que leurs lèvres taisaient. Leur manière d'agir, de se regarder, les petites attentions. Clara qui serrait le nœud-papillon du Docteur, John qui remontait le col de Sherl, Sam qui donnait son arme à Dean, qui lui-même ne me lâchait pas la main.
On se disait tous adieu.
- Vous êtes prêts ? dit-il.
Non. Nous étions loin d'être prêt. Pourtant, nous hochâmes tous la tête.
Nous allons y arriver.
❃
Le TARDIS atterrit dans sa secousse habituelle. Je ne pus m'empêcher de penser que, peut-être, je ne ressentirais plus jamais l'ivresse d'être dans cette cabine bleue. Je me ressaisis. Aucune raison de douter.
Nous allons y arriver.
Nous avançâmes vers un vieil entrepôt. Nous nous étions placé comme prévu, et je regrettais un peu de n'avoir personne près de moi. Sam poussa la porte.
Une fumée noire, semblable à celle qui nous avait envoûtée, se leva. Mon instinct, sachant à quoi s'attendre, prit le dessus.
Je dressais une muraille lumineuse autour de nous. Les volutes sombres venaient lécher les parois du mur.
- Je ne tiendrais pas longtemps, je ne sais même pas comment j'ai atteins mes pouvoirs, prévins-je.
Nous avançâmes rapidement et finîmes par traversée l'épais nuage de fumée. Nous nous perdîmes presque dans le dédale de pièces qui se succédaient.
Je sentais l'anxiété me brûler le ventre, comme un tison. Je savais que cela ne tiendrait pas longtemps. J'allais finir par perdre mes forces.
- Peut-être pourrais-tu créer une sorte de chemin ? proposa Sherlock.
Ne connaissant l'étendue de mes pouvoirs, je haussais les épaules et me concentrais.
Une sorte de tapis de lumière se forma, et Dean se tourna vers moi en me faisant un clin d'oeil pour calmer ma panique.
- Tu es pleine de ressources, dit-il.
Je ne pus même pas sourire.
Nous arrivâmes dans une salle spacieuse, vide. J'abandonnais le bouclier, qui ne nous servait plus à rien. Au centre se trouvait un homme que je ne connaissais que trop bien. Il me souria et mon estomac se retourna. La bile me monta dans ma gorge, et je tentais désespérément de retenir ma peur qui menaçait de me renverser.
- Que de haine dans vos regards, lança-t-il.
Personne ne lui répondit. En même temps, nous n'allions pas l'accueillir les bras ouverts.
Une question me dansait sur la langue, et j'hésitais à la poser.
Perdue pour perdue...
- Qu'êtes-vous ? demandai-je de but en blanc.
Il se frappa dans les mains, un large sourire sur le visage. Il me répugnait.
- Quelle bonne question ! Vous brûleriez de savoir la réponse, n'est-ce pas ?
Je ne lui fis pas le plaisir de lui répondre.
- Je vous avais déjà vu, lâcha John.
- Moi aussi ! s'écria Clara.
Je me tournais vers eux, étonnée.
- C'est impossible, intervint Sherlock. Nous sommes dans des univers différents.
- À moins que... hésita le Docteur.
- Allez-y, Docteur, lança l'autre. Je suis sur que vous êtes sur la bonne voie.
Il y eut un silence, seulement interrompu par les innombrables injures que Dean marmonnait. Il pouvait avoir un language varié et étendu quand il le voulait.
- Je peux voyager entre les univers, tout comme notre chère Raiponce.
Il utilisa mon surnom en souriant.
Je grimaçai. Il me faisait vomir.
Dean trembla de tout son corps, et contrairement à moi, ce n'était pas de la peur.
- Ne l'appelles pas comme ça, lâcha Dean.
- Sinon quoi ?
Dean perdait le contrôle, je le sentais. Je devais essayer de garder le contrôle.
- Qu'êtes-vous ? répétais-je.
Il me regarda dans les yeux, tentant de me désarçonner.
- Je ne suis pas de cet univers. Vous non plus d'ailleurs.
- Je sais, merci, ironisai-je.
Waw, quel surprise d'entendre cela. Je ne m'y attendais pas.
- Tu ne viens pas non plus de celui auquel tu penses.
Là, pour le coup, j'étais surprise. Je sentis un poids s'installer dans mon estomac. Je savais que j'étais différente, juste pas à ce point. Ce n'était pas tous les jours que votre assassin vous disait que vous n'étiez pas de l'univers que vous croyiez.
- Je suis Skotadi, troisième du nom, Roi de l'ombre et Destructeur de Lumière. Et toi, tu viens du même endroit que moi.
La pulsion qui m'avait saisit à Trenzalore me reprit, et dans mon exaspération, je ne pus m'empêcher de me moquer.
J'allais causer ma propre perte.
- Je suis Daenerys de la maison Targaryen, Reine des Andals et des... ah non, désolée, mauvais univers.
Mes amis se crispèrent, ils se resserrèrent autour de moi, dans une position défensive.
Je regrettais instantanément mes paroles, à peine avait-elle traversée mes lèvres.
- Pas encore, marmonna Sherlock
- Tu penses être drôle ? écuma le dénommé Skotadi. Je vais te montrer ce qui est drôle.
J'interceptais la fumée du regard, et créais à nouveau le bouclier. Il me tenait, il le savait. Il savait que j'allais finir par m'épuiser.
- Merveilleux ! s'écria l'autre. Ça me rappelle la caverne !
La panique s'installa dans ma poitrine. La lumière vacilla quelque peu.
Dean voulut sortir du dôme pour aller le frapper, mais Sam l'arrêta à temps.
- Vous ne pouvez pas me battre, vous savez ? continua-t-il. Dès que Raiponce sera à bout de force, ma fumée prendra le contrôle de vos esprits, et vous serez sous mon commandement. Je contrôle les esprits et l'ombre. Je suis invincible.
Clara s'avança, bien droite. Elle se démarqua de nous, l'air sûre d'elle.
- Nous, de notre côté, avons un détective, un médecin, deux chasseurs, un alien, une jolie fille rêveuse, et une professeure humaine tout ce qu'il y a de plus normal. Et nous allons te botter l'arrière train.
Clara reprit sa place comme si de rien était.
- Vous pouvez parler mais l'heure tourne. Tu as légèrement flancher Raiponce.
Je sentis du sang s'écouler de mon nez.
Je ne tiendrais pas très longtemps. Je savais que si je lâchais tout, mes amis seraient à sa merci.
Je ne laisserais pas ça arriver.
Je saisis ma tête entre mes mains, et poussais un cri en redoublant d'effort pour chasser la douleur et la nausée. La panique m'obstruait l'esprit. Je devais rester concentrée.
Je sentais toutes mes forces m'abandonner petit à petit. Je tombais à genoux, mes amis me lançant des regards inquiets mais n'osant bouger.
Après un nouveau hurlement, Dean se précipita vers moi. Il ne me calma pas. Au contraire, je pensais à la fois où il m'avait dit qu'il jouait avec moi. Je le repoussais sans ménagement. Il se replaça loin de moi. Une douleur morale plus que physique s'ajouta au reste, et je sentis que je n'allais plus tenir longtemps.
La lumière réconfortante du bouclier clignotait comme une ampoule dont les piles avaient besoin d'être changées. Mes amis se lançaient des regards paniqués, alors que je sentais le contrôle m'échapper. Le sang coulait à flot sur mon visage. Je respirais difficilement. L'air était obstrué par la peur de faillir. Je tremblais, la situation coulait entre les doigts. Skotadi souriait grandement, sûr de sa victoire. Puis, dans un râle imprégné de douleur, le mur se brisa.
Nous n'allions pas y arriver.
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