16
☆ PDV - Dean
La voix de Nathalia s'éteignit, et la fin de sa phrase se perdit. Ses yeux se fermèrent. Je la secouais.
- Raiponce ?
Pas de réponse.
Mes mains tremblaient. Je savais ce que je devais faire, mais j'avais trop peur de ce que j'allais découvrir.
Je pris son pouls et vérifiais son souffle. Rien.
Je sentis la panique monter en moi et des larmes me brouillèrent la vue.
- Réveilles toi Nath.
Elle ne fit aucun mouvement, et sa tête roula en arrière sous mes secousses.
Son corps était immobile et mou, comme une poupée.
Une larme coula sur ma joue, atterrissant sur la sienne.
- Ne meurs pas. S'il te plaît, ne meurs pas.
Je pris son visage entre mes mains et caressais ses joues froides. Je posais mon front sur le sien.
Pourquoi, alors que c'était elle qui avait été poignardée, avais-je l'impression d'avoir un trou béant dans la poitrine ?
- Ne me quittes pas Nathalia. N'oses même pas me quitter.
Le bruit du TARDIS retentit, peu de temps avant qu'il ne se matérialise autour de nous. Tous le monde arriva dans la salle de la console en même temps.
J'entendis, comme à travers un voile étouffant les sons, des hoquets de surprise au moment où tout le monde réalisait la quantité de sang sur la chemise de nuit de la jeune femme.
La blessure était trop sanguinolente, trop profonde pour ne pas avoir laisser de séquelles.
Et le pouls et le souffle inexistant étaient des séquelles irréversibles.
Mais j'avais le don de faire changer les choses.
☼
☆ PDV - Extérieur
Elle était allongée dans un lit, les yeux clos et le visage paisible.
Si sa respiration avait soulevé les draps qui la couvraient, on aurait pu croire qu'elle dormait.
Ses longs cheveux blonds et bouclés étaient épars sur l'oreiller. Sa peau, naturellement blanche, était plus pâle que d'habitude, presque translucide.
Autour d'elle, ses amis, ses héros de fiction la regardait, la peine dans les yeux. Clara sanglotait dans les bras du Docteur, dont les joues étaient striées de larmes. Sherlock, d'habitude si impassible, avait le menton tremblant et les yeux rougis, perdus dans le vide. John baissait la tête, tentant de cacher ses pleurs. Sam se tenait près de son frère, des perles roulant silencieusement sur ses joues.
Mais le pire de tous était Dean.
Il ne pleurait pas, contrairement aux autres. Il était assis sur une chaise près d'elle. Il avait le regard terne, l'air d'avoir vécu milles souffrances. Malgré le pouls inexistant, malgré la respiration qui avait cessé, il la regardait, dans l'attente. Il gardait espoir. Et quelque part, c'était encore plus triste.
Il regarda les regard défaits de ses amis.
- Elle va revenir, assura-t-il.
- Dean... murmura son frère.
Il secoua la tête. Elle ne pouvait pas être... immobile ainsi.
- Tu ne comprends pas, continua-t-il. Elle doit revenir. Je n'ai pas eu le temps de lui dire.
Tout le monde savait très bien ce qu'il devait lui dire. Ce qu'il aurait dû lui avoir dit.
- Elle n'a plus de pouls, dit Sherlock. Elle est...
Dean se leva et empoigna le détective par le col.
- Ne le dites pas ! Elle ne l'est pas !
Sam dégagea son frère qui se rassit en silence.
- Je ne l'accepterai pas, marmonna l'aîné Winchester. Elle est déjà partie et elle est revenue. Elle recommencera. Elle est forte.
- Ce n'était pas les mêmes conditions, tenta le Docteur.
- La ferme. Elle reviendra.
Ils se regardèrent tous. Clara lâcha le voyageur du temps et s'approcha de Dean.
- C'était ma meilleure amie, dit-elle.
Sa voix était chargée, et la boule qui lui obstruait la gorge l'empêchait presque de parler. Elle toussota, tentant vainement de la chasser.
- Elle était belle, brillante et puissante. Quand elle avait une idée en tête, rien ne pouvait l'arrêter.
- Oui elle l'est.
L'emploi du présent fendit le coeur de tous le monde, et Sam s'approcha de son frère, posant une main sur son épaule.
- Elle était têtue et bornée, et on l'aimait pour ça. Nous l'aimions tous. Tu n'es pas le seul à être triste, Dean.
- Je ne suis pas triste.
Les autres réfléchirent à ces paroles avant de se rendre compte qu'il disait vrai. Dean Winchester n'était pas triste, il avait le coeur brisé.
- Elle n'aurait pas voulu que tu sois comme ça, continua la jeune femme.
Il renifla ironiquement.
- Non, sans doute pas.
- Ce que je veux dire, c'est que... tu dois la laisser partir.
Dean se contracta. Il serra les poings et tourna la tête vers Clara.
- Je ne peux pas. Je ne peux pas la laisser. J'ai promis d'être là. Je trouverais quelque chose. Elle ne peut pas, c'est tout.
Personne n'osa lui répondre.
Quelques minutes après, il était exclu de la conversation.
Même si il n'était plus lui même, il n'était pas stupide. Il savait très bien que les autres étaient entrain de parler de la façon de l'enterrer.
Il serra sa main, espérant que ce geste lui insuffle de la force.
Sam vint vers Dean pour lui annoncer qu'ils partaient pour le laisser seul avec elle. À peine étaient-ils seuls que les larmes coulèrent librement sur ses joues.
- Tu dois te réveiller. Tu ne peux pas me laisser. Tu as juste à ouvrir les yeux, prétendre qu'il ne s'était rien passé, et que tous retourne à la normal. Que je te fasse croire que je joue avec toi, que tu me repousses sans ménagement lorsque je vais trop loin. J'ai besoin de te voir, pieds nus tous les matins, râlant que Sherlock ait bu tout le café. J'ai besoin d'entendre ton rire, quand je fais une blague nulle. J'ai besoin de te voir vivre. J'ai besoin de toi, tu comprends ? T'y as pensé à ça ? Je sais que c'est le cas, te connaissant. Qu'est-ce que je fais sans toi, hein ? Je jure que je vais trouver un moyen. Je ne peux pas faire autrement. Et puis, tu as une phrase à finir. C'est cruel de me laisser sur ça, tu sais ? Alors, tu me dois bien ça. Juste... ouvres les yeux, Raiponce. S'il te plaît.
Il ne savait pas lui même à quoi il s'attendait.
L'espoir déserta peu à peu son visage, tandis que la réalité s'imprimait dans son esprit. C'était comme un vaccin, lorsque le liquide brûlait les veines. Comme un coup en plein visage. La dure réalité s'imposa à lui, installa un poids dans son estomac.
Nathalia Dreamy était morte.
Incapable de supporter la vue de la blonde allongée sans bouger, il sortit en claquant la porte.
Seule, le corps sans vie de la jeune femme était dans cette pièce.
Elle ne souffrait plus, à croire que la douleur qu'elle avait ressenti s'était transmise à ses amis.
Soudain, une lumière diffuse transperça la couette, au niveau de son ventre. L'éclat rassurant augmenta, jusqu'à briller si intensément que toute personnes dans la pièce aurait dû fermer les yeux.
Alors, comme par miracle, son visage se tordit quelque peu, et elle fronça les sourcils.
☼
☆ PDV - Clara
Dean nous rejoignit dans la salle de la console. Lorsqu'il entra, un silence se fit. Il nous regarda un à un, les yeux gonflés et rougis.
- Elle ne reviendra pas, dit-il.
Les larmes me remontèrent aussitôt aux yeux. Tout le monde étaient chamboulés.
Nous ne voulions qu'une chose, que Nathalia revienne avec sa bonne humeur habituelle.
Qu'elle se fasse laminer aux échecs par Sam, qu'elle apprenne à faire naviguer le TARDIS avec le Docteur, qu'elle écoute John raconter ses enquêtes, qu'elle s'entraîne à déduire avec Sherlock, qu'elle flirte avec Dean et qu'elle rit avec moi.
Les larmes dévalèrent mes joues.
Elle ne reviendrait pas.
Soudain, une sorte d'alarme retentit, et l'écran afficha des formes circulaires que j'identifiais comme du Gallifreyens.
- Il y a une nouvelle forme de vie dans la chambre de Nath ! s'écria le Docteur.
Tous le monde se précipita vers la pièce. Un puissant rai de lumière passait en dessous de la porte lorsque nous arrivions. Dean ouvrit le battant en grand, et je n'en crus pas mes yeux.
Elle se tenait là, bien droite, assise sur son lit et les cheveux en bataille.
- Hé bien ça, c'était étrange ! s'exclama-t-elle.
Nous regardions tous la jeune fille sur le matelas.
Aucun doute, c'était bien Nathalia.
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