13

PDV - Clara

L'entrée de la grotte était juste devant nous. A l'intérieur, il faisait froid et humide.

- Ça me rappelle les catacombes, marmonnais-je.

Nous progressions dans un silence pesant. L'obscurité ambiante de la caverne donnait une sensation désagréable d'oppression.

Alors que le tunnel étroit dans lequel nous avancions s'élargissait enfin, une main se posa sur mon épaule et me jeta contre un mur.

Je sentis mes dents s'entrechoquer et une vive douleur à l'arrière de ma tête me saisit.

C'était une première. Je n'avais jamais été blessée lorsque je voyageais avec le Docteur.

Je glissais sur le sol, abasourdie.

Mon ami s'approcha de moi et me releva. Il me caressa les cheveux et je lui fis signifier que j'allais bien.

Alors que des torches s'allumaient, je vis Sam se précipiter sur celui qui m'avait frappé. Ils échangèrent quelques coup, mais le Winchester avait clairement le dessus. Il lui fit percuter le mur et l'homme tomba au sol, évanoui.

Deux autres arrivèrent. Après s'être consulter du regard, les Winchester froncèrent sur eux. Le Docteur se plaça devant moi en position défensive, et du coin de l'œil je vis John et Sherlock se rapprocher.

Celui que Sam attaquait était très vite allez rejoindre l'autre au sol, mais Dean, lui, était penché au dessus de son opposant. Il le tenait par le col.

- Où est elle ? cria-t-il.

Chacun de ses mots étaient ponctués d'un coup. Son attitude, même si, heureusement, elle n'était pas dirigée contre moi, me terrorisait.

C'était un tout autre Dean. Violent, menaçant, protecteur, prêt à tout pour retrouver Nath.

L'autre, peu désireux de renouveler une bagarre avec l'aîné Winchester, se ratatina sur lui-même avant de pointer un couloir du doigt. Sans perdre de temps, il se précipita dans cette direction, non sans avoir assommé l'homme.

Je soupirai, me rendant compte que j'avais retenu ma respiration. Je courus à mon tour vers le tunnel. Au moment où j'allais déboucher dans une sorte de salle, je vis Dean ressortir, Nathalia dans les bras.

- Que lui est-il arrivé ? m'exclamais-je affolée.

- Elle a été visiblement torturée, murmura Sherlock.

- Emmenons la au TARDIS, décrèta le Docteur.

Au même moment, Nathalia reprit connaissance. Elle nous observa,puis regarda les hommes inconscients. Elle se débattit dans les bras de Dean.

- Où est-il ? s'exclama-t-elle, au bord des larmes.

- Qui ? demanda Sam.

- L'homme qui m'a...

La fin de sa phrase mourut dans sa gorge.

- Qui ou quoi que ce soit, lâcha Dean, c'est un homme mort.

Le Docteur fronça les sourcils.

- Non ! s'écria-t-elle, la voix rocailleuse. Vous ne comprenez pas c'est... Il s'est enfui ! Il ne doit pas...

- Calmes toi, Nath, la rassura John, on le trouvera.

Nath soupira, appuya sa tête sur l'épaule de son porteur, et sombra à nouveau dans l'obscurité.

Le docteur John Watson était en pleine action. Il profitait du fait que Nath était inconsciente pour manipuler son bras droit, alors qu'elle reposait sur son lit. Il fronça les sourcils.

- Il est cassé, annonça-t-il. Vous n'auriez pas de quoi faire un plâtre, à tout hasard ?

Le Docteur hocha la tête avant de quitter la pièce. Dean, qui jusque là était resté silencieux, prit la parole.

- Est-ce que ses coupures ont besoin de points de sutures ?

Le médecin secoua la tête, l'air concentré.

- Certaines sont plus profondes que d'autres, et la plupart nécessitent une intervention. Comme elles sont nombreuses, c'est sans doute la perte d'une grande quantité de sang qui l'a fait s'évanouir. Ce salopard l'a tellement saignée, que c'est de cela qu'elle a failli mourir.

Je pouvais voir une colère froide danser dans les prunelles vertes de Dean. Derrière cette rage, je distinguais aussi de la culpabilité.

- Nous allons trouver celui qui a fait ça, assura Sam.

Son frère hocha la tête.

- Et je le tuerai, déclara-t-il.

Je déglutis difficilement. Dean pouvait avoir l'air menaçant quand il le voulait.

Le Docteur entra dans la pièce, muni du matériel pour poser le plâtre.

Quelques instants plus tard, celui-ci était placé.

- Elle va s'en remettre, n'est ce pas ? m'inquiétais-je subitement.

- Oui, répondit le médecin. Elle s'en remettra physiquement. Mais mentalement...

Un lourd silence flotta, tous les regards dirigés vers la jeune fille blonde.

- On sera là pour elle, assurai-je.

Ils hochèrent tous solennellement la tête. Sherlock posa la main sur mon épaule.

- Évidemment qu'on sera là.

Nous sortîmes alors, pour laisser le médecin exercer son métier.

☆ PDV - Nathalia

Je me réveillai sur une surface moelleuse, avec la désagréable sensation d'être observée, qui souleva mes poils sur la nuque.

En ouvrant les yeux, je vis Sam au pied de mon lit, dos à moi. Je toussotais et grimaçai en sentant la douleur dans ma gorge.

- Salut, marmonnai-je, la voix rauque.

Il se retourna en sursautant. En même temps, vu la voix que je venais d'avoir, je le comprenais.

Il vint s'asseoir près de moi.

- Comment tu te sens ? demanda-t-il.

- Comme si on avait essayé de me passer à la râpe à fromage.

Il pouffa légèrement. J'observais mes bras. Le gauche était couvert de pansements et de bandage, sous lesquels je sentais des points de sutures, et le droit était entouré par un plâtre.

En soulevant les couvertures, je vis que mon corps étaient recouvert de bandages.

Je soupirai.

- On dirait une momie, me plaignis-je.

- Ça pourrait être pire.

Je lui donnais raison en hochant la tête. Il y eut un court silence durant lequel je me demandais pourquoi il n'allait pas prévenir les autres de mon réveil.

Il devait avoir à me demander quelque chose.

- Comment c'est de tout savoir ? demanda-t-il enfin. Tout ce pouvoir ne te monte pas à la tête ?

Je réfléchis quelques instants, ne sachant quoi répondre. Je fis le lien dans ma tête avec ses pouvoirs.

- Eh bien... ce n'est pas vraiment un pouvoir, juste de la connaissance. Connaître tout de vos vies est assez effrayant quand on y réfléchit. Et je dois toujours faire attention à ce que je dis pour ne pas en dévoiler trop. Je connais les douleurs qui vous attendent, et celles que vous avez déjà connues. Ma connaissance n'est pas un don. C'est une malédiction.

Il médita quelques instants mes paroles.

- Quand tu dis que tu sais tout... commença-t-il.

- Je sais que tu devrais dire à Dean pour le sang de démon, dis-je presque craintivement.

Il laissa planer un silence. Puis il se releva en soupirant.

- Je viens de le retrouver, dit-il. Il a déjà assez peur à cause de mes pouvoirs, je ne vais pas lui rajouter ça en plus. Tous les secrets, tous les mensonges, c'est juste pour la protéger.

Je hochais la tête, pour lui signifier que je comprenais son point de vue. Il se dirigea vers la porte, me dit qu'il allait prévenir les autres, puis me laissa seule dans la chambre.

Je me redressais si soudainement que ma tête tourna. Je me frappais le front.

Malgré les protestations de mon corps, je retirai les couvertures et me dirigeai, pieds nus et vêtu de ma chemise de nuit, vers la salle de la console.

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