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PDV - Nathalia

Je sortais de la salle de bain du TARDIS. Cela faisait deux semaines que les événements de Trenzalore étaient arrivés, et depuis, le Docteur travaillait assidûment pour nous ramener dans nos univers respectifs.

Bon, je devais avouer, je n'avais pas vraiment envie de rentrer. Il n'y avait rien pour moi, à l'endroit d'où je venais. Peut-être que les soirées devant la télé me manquerait un peu, mais ce n'était rien comparé au fait de voir les étoiles, résoudre des enquêtes, et chasser des monstres.

L'émerveillement que je ressentais en parcourant les couloirs du TARDIS était toujours présent, et je ressentais la même chose en regardant les héros de séries avec lesquels je passais mes journées.

Sherlock était moins sérieux et tendu, il ne quittait pas beaucoup John, mais il parlait de plus en plus.

Clara était resté avec nous, et n'était pas rentrée chez elle.

Les Winchester, quant à eux, étaient assez méfiants, même si ils ne le montraient pas. Qui pourrait les blâmer ? Ils avaient connus assez de de trahisons pour se méfier sans qu'on puisse leur en vouloir.

Même si ce séjour dans le TARDIS était très agréable, je commençais à rester sur ma faim. Je veux dire, j'étais dans le TARDIS. Pourtant, nous n'avions pas fait de voyage. Aussi, une fois habillée - avec le seul jean que j'avais trouvé dans les affaires de Clara - je me rendis dans la salle de la console. Le Docteur et son amie était en bas, Sam et John jouaient aux cartes, Sherlock était assis et observait en silence, pendant que Dean nettoyait ses armes, ce qui lui valut des regards peu amène du Gallifreyen. Je descendis.

- Docteur ?

Il releva la tête de l'enchevêtrement de fils qu'il inspectait.

- Oui ?

Je me triturais les mains, un peu nerveuse.

- Je me disais... comme ça fait deux semaines que nous sommes ici et que nous n'avons rien fait, peut être que nous pourrions... voyager ?

- Je dois trouver un moyen de tous vous faire rentrer, s'excusa-t-il.

- Oh Docteur ! s'exclama Clara. S'il vous plaît, ça fait deux semaines que nous sommes coincés ici. Juste un voyage pour nous changer les esprits !

Il sembla réfléchir quelques instants, inspectant nos visages implorants.

- D'accord.

Je tapais dans les mains de Clara en poussant un cri de joie, et me dépêchais de remonter.

- On part pour une aventure ! m'exclamais-je.

Ils relevèrent tous la tête.

- Et où allons-nous, Bilbo Sacquet ? demanda Sam.

Je lui tirais la langue. Quel comique.

- Très drôle. Que diriez vous de remonter dans le temps ?

- Oh oui ! s'exclama Dean.

- Ce serait intéressant, convint Sherlock.

- Nous sommes d'accord alors, conclut Clara.

- Et que dites vous du Far West ?

L'aîné des Winchester sauta sur ses pieds.

- Putain, oui !

J'eus un rire.

- Pourquoi pas ? dit John.

- Ça va à tout le monde alors ? demandai-je.

Ils hochèrent tous la tête.

- Dans ce cas, dit le Docteur en remontant, il faut vous habiller.

- Nous habiller ? demanda Sherlock avec une pointe de panique dans la voix.

Je trouvais cela très amusant.

Ce n'était pas amusant du tout. Je commençais à sérieusement regretter ma proposition.

- Je ne peux pas m'habiller comme un garçon ? demandai-je pour la énième fois à Clara.

- Non ! Je tiens à te voir en robe.

Je levais les yeux au ciel. Ma tenue, une robe vert émeraude très cintré à la taille et assez décolté, à la mode des années 1890, me gênait au plus haut point.

- Je ne peux pas lever la jambe et mes doigts de pieds sont comprimés dans ces bottines, me plaignais-je.

- Arrête de faire l'enfant !

Clara portait une robe jumelle à la mienne, à l'exception qu'elle était rouge rubis. Elle était aussi belle que je me trouvais ridicule. Autant dire qu'elle resplendissait. Elle approcha un pinceau de mon visage.

- Hé ! Qu'est-ce que tu fais ? demandai-je.

Elle eut un rire.

- Je te maquille Nath. Laisses toi faire.

Je fermais les yeux et la sentis appliquer toutes sortes de produits sur ma peau. Une fois qu'elle eut terminé, elle saisit mes cheveux et les lissa.

- N'ouvre pas les yeux, m'ordonna-t-elle.

Elle me conduisit devant ce que je supposais être un miroir.

- Maintenant ouvre les.

J'obtempèrais. Je me regardais avec attention. Clara avait vraiment fait du bon travail. Je n'avais plus rien d'une jeune fille du 21e siècle.

- Pas mal, dis-je.

- Pas mal ? Tu es magnifique, oui ! Ne sous-estime pas mon travaille !

Je ris de bon cœur. Nous étions vraiment devenues proches, elle et moi. Nous retournâmes dans la salle de contrôle.

Les garçons étaient déjà tous prêts. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, les vêtements style Western allaient plutôt bien à tout le monde. Même si Sherlock donnait l'impression qu'il avait un balai dans le...

- Je ne vois pas pourquoi vous ne changez pas de vêtements, dit Dean au Docteur. Vous êtes habillé comme mon grand-père avec votre noeud.

- Parce que je suis très bien comme ça. Et les noeuds-papillons c'est cool.

Ils se turent en nous voyant entrer.

- Wow. Les filles, dit Sam.

Je regardais Clara, qui était aussi rouge que moi. Le Docteur la dévisageais avec attention. J'eus un sourire en coin en le remarquant.

- Qui êtes vous et qu'avez vous fait de ma Raiponce ? plaisanta Dean.

- A-ha, fis-je. Déjà, je ne suis pas ta Raiponce. Jolie couverture au fait.

Il baissa les yeux vers ce qui ressemblait à un poncho et le retira, agacé.

- J'ai compris, marmonna-t-il.

Son frère pouffa. Le Docteur retira ses yeux de la jeune fille avant de virevolter autour de la console, comme à son habitude.

- Geronimo ! s'exclama-t-il.

Et le TARDIS s'envola.

Je fus la première à sortir. Je passais d'abord ma tête avant de quitter le vaisseau.

- Il fait nuit, annonçai-je.

- Oui ! s'exclama Docteur. Nous nous rendons à un bal !

Tous le monde se regarda.

- Je ne sais pas danser ! s'écria Clara.

- Moi non plus ! s'enthousiasma son ami.

Que dieu nous vienne en aide.

Nous entrâmes dans un bâtiment. L'intérieur était absolument magnifique.

Je me grisais à l'idée que j'étais réellement à une autre époque. J'étais extatique.

Nous trouvâmes une table un peu à l'écart de la piste de danse.

Après avoir parlé et nous être émerveillés de la situation et du décor, le Docteur, qui regardait Clara depuis un moment déjà, prit la parole.

- Clara ? Vous voulez danser ?

Elle haussa les sourcils et rougit de plaisir.

- Oui ! Je veux dire, oui.

Je me retins de rire. Je les regardai partir en souriant.

La fangirl en moi fit une petite danse de la joie. Clara était un peu maladroite, mais le Docteur menait avec aisance et assurance. A croire qu'il avait fait ça toutes ses vies.

Je me demandais quand ils allaient enfin s'embrasser, certaine que, pour le coup, ce serait la jeune femme qui mènerait.

- Tu veux danser ? demanda Dean.

J'avalais ma boisson de travers.

- Pardon ?

Je devais me faire déboucher les oreilles, ou avais-je bien entendu ?

- Est-ce que tu veux danser, Raiponce ?

Sam lançait des regards étonnés à son frère.

- Je... hum... oui d'accord.

Oh, la honte. Je balbutiais comme une collégienne.

Je me levai et acceptais la main qu'il me tendait.

Une fois sur la piste, je plaçais mes mains sur son cou et lui dans mon dos. Nous n'allions tout de même pas exécuter la chorégraphie.

Je mis du temps à contrôler ma respiration, qui était irrégulière. Une petite voix dans mon cerveau hurlait « Tu danses avec Dean Winchester ! Le personnage pour qui tu as le plus gros coup de cœur ! Oh mon dieu ! ».

Mon cœur voletait si fort dans ma poitrine, que je crus qu'il allait en sortir pour s'envoler.

- Il n'est pas censée y avoir une chorégraphie ? demandai-je pour faire la conversation.

- J'espère que non, rigola Dean.

J'eus un sourire. Mon regard se posa sur la table où nous étions. Je vis Sam et Sherlock en grande conversation, alors que John observait le détective, les yeux mi-clos.

- Quand est-ce qu'ils vont s'avouer qu'ils sont amoureux l'un de l'autre ? s'interrogea Dean.

Il avait les yeux tourner au même endroit que moi. J'avais oublié que Dean était autant un fanboy que moi j'étais une fangirl.

- J'attends ce moment depuis la saison 1 ! m'exclamai-je. Et je me pose la même question pour eux.

Je désignais Clara et le Docteur du menton, qui se dévoraient des yeux.

- Ils sont fait l'un pour l'autre, affirma-t-il. Pourquoi ne le voient ils pas ?

Je secouais la tête pour montrer mon ignorance.

Je tournais la tête vers Dean. Mon regard rencontra le sien et s'y accrocha.

Je le sentis pencher la tête en avant pour m'embrasser.

Je posais mes doigts sur ses lèvres. Il ouvrit grands les yeux.

- Tu oublies que je sais qui tu es, Dean Winchester, lui dis-je. Je ne veux pas être un trophée de plus à ton tableau de chasse.

Je me reculai et me dégageai de son étreinte.

Mon cœur se coupa en pleine envol et s'écrasa sur le sol.

- Je vais prendre l'air, annonçai-je.

- Nath...

Je ne répondis pas et sortis à l'air libre.

Si j'avais répondu, je n'aurais pas tenu la fin de la conversation avant de l'embrasser. Je ne savais même pas ce qu'il m'avait pris de le repousser. Si, je le savais. Je commençais à m'attacher, et il était hors de question qu'il se serve de moi comme d'un jouet.

Deux hommes assez louches s'approchèrent de moi. Je commençais à sérieusement regretter de ne pas pouvoir lever la jambe.

- Bonjour toi... dit le premier.

Plus pervers que ça comme voix, tu meurs.

La peur me saisit. Je me mis à reculer. Mon dos rencontra bien assez tôt un mur, et je me retrouvais acculée, sans possibilité de fuite.

- Tu connais le Docteur ? demanda l'autre.

Je me figeais. La rage avait bien vite remplacé la peur.

- Qu'est-ce que vous lui voulez ? dis-je.

Le premier hocha la tête, et avant que j'eus pu faire un mouvement, un coup s'abattit sur ma tête, je poussais un hurlement et je tombais, inconsciente.

☆ PDV - Extérieur

Dean Winchester retourna à sa table d'un pas traînant.

- Qu'est ce que tu fais là ? demanda son frère.

- Je viens t'aider à tenir la chandelle, répondit-il.

John Watson rougit jusqu'à la racine des cheveux. Clara Oswald et le Docteur revinrent à leur tour en riant.

- Où est Nath ? demanda la jeune femme.

- Partie prendre l'air, marmonna amèrement Dean.

Soudain, il y eut un hurlement et la salle de figea. Un murmure grandissant se transforma en brouhaha.

Le petit groupe se regarda avant de se précipiter dehors.

Les rues étaient vides, il n'y avait aucune trace d'elle, ou d'une personne blessée.

- Nath ! appela Sam.

Pas de réponse.

- Là ! s'écria Sherlock. C'est sa chaussure.

Ils échangèrent tous un regard avant de se rendre à l'évidence. Leur amie avait été enlevée.

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