Les minutes passèrent, sans nouvelles. Cela faisait près de trois heures maintenant que Colin et Ginnifer attendaient, assit sur les sièges de la salle d'attente. Le brun, coudes sur les genoux et tête dans les mains, ne cessait de stresser à l'idée du sort de Jennifer. Même si le chirurgien avait officialisé son état stable, il ne pouvait s'empêcher de penser au pire, mais surtout de penser « la faute à qui ». Il s'en voulait terriblement, comme jamais il ne s'en était voulu. Il ne pouvait plus tenir ; tout ça était de sa faute. S'il ne l'avait pas forcé à venir, rien ne se serait passé. Malgré les paroles de ses amis qu'ils espéraient réconfortantes, il ne pouvait pas penser à autre chose. Même s'ils disent que ce n'est pas sa faute mais celle de Sebastian, il était persuadé que c'était faux, que c'était lui le seul et unique fautif. D'ailleurs, pourquoi diable a-t-il fallu que Sebastian fasse ça ? Et pourquoi ils ne l'ont pas laissés lui faire payer ? Pourquoi l'ont-il arrêtés ? Il allait le « tuer » ; et alors, il le méritait non ?

Trop de questions sans réponses, trop de problèmes, il étouffait.

Il se leva soudainement, ce qui fit sursauter son amie, qui lui demanda ce qu'il faisait. Sans même prendre la peine de répondre, il se dirigea à grand pas vers l'accueil. Il demanda alors dans quelle chambre était Jennifer.

« — Jennifer Morrison... C'est la 304 monsieur, mais pourquoi ? Vous ne pouvez pas... »

Trop tard, Colin était déjà parti vers la dite chambre. Il entendait les appels des infirmiers et de Ginnifer derrière lui, mais tout sonné bizarre, lointain, comme un écho. Une seule envie ; voir Jennifer. Alors qu'il s'apprêtait à rentrer dans la chambre, une main vint le stopper dans son élan. En se tournant, il découvrit monsieur Palliez, un étrange mélange de colère et de tristesse dans les yeux.

« — Que faites-vous ?

— Je veux voir ma femme. »

Colin ne savait pas trop si son ton avait était dur ou suppliant ; il n'y faisait plus attention, il était perdu. Mais par un certain miracle, l'homme en blouse blanche sembla réfléchir tout en regardant autour de lui. Il gratta sa barbe de trois jours puis il souffla, déclarant avec une certaine empathie dans la voix.

« — Vous avez un quart d'heure, pas plus. »

Il lâcha la poignée, libérant au passage la main de Colin, qui après un hochement de tête en guise de remerciement, s'engouffra précipitamment dans la pièce. Mais à peine la porte refermée, il perdu toute son énergie. Tout s'évapora, et il se sentit tomber, vidé de toute détermination. Le temps semblait s'être arrêté, tout semblait s'être stoppé. Un coup de poignard en plein cœur ; voilà le sentiment qu'eut sur le coup Colin en voyant Jennifer. Un tube dans la bouche et dans le nez, des bandages au visage et à l'épaule ainsi que des coquards et autres bleus, ainsi était désormais l'état de la blonde. L'acteur sentit les larmes monter mais se fit violence afin de les retenir. Il s'avança lentement, comme s'il avait peur de brusquer ce moment, de tout casser, de tout gâcher encore un peu plus. Tremblant, il s'assit doucement sur la chaise et se pencha, attrapant la main de l'actrice. Il n'en revenait pas ; il priait pourtant chaque seconde pour qu'il se réveille de ce maudit cauchemar, mais rien n'en fit ; il restait toujours coincé là, à se morfondre sur lui même pour avoir fait du mal à Jennifer.

Bizarrement, il n'avait à présent plus besoin de cacher les larmes ; elles étaient parties. Seule la rage animait Colin à ce moment, mais épuisé de tout ça, il laissa tomber sa tête sur le lit. Après quelques minutes de réflexion, il se redressa et déclara, la voix tremblante et la gorge sèche.

« — Jen, je sais que c'est lâche de te dire tout ça quand tu es inconsciente, mais... Je n'aurai sûrement jamais la force de te le dire en face. Je suis désolé pour ce qui t'es arrivée.Tout est de ma faute, je n'aurais jamais dû te dire de venir, si je ne l'avais pas fais, tu... Tout irait bien et on ne serait pas là. Tu ne voulais pas venir et comme un con je t'ai forcé, en voici le résultat... J'ai tout gâché, tu ne me mérites pas, c'était une erreur. Je suis vraiment désolé, Jennifer. »

Il se pencha afin de l'embrasser délicatement, tel un baiser d'adieu, puis se releva légèrement et avant de se diriger vers la porte, il dit dans un chuchotement aux allures sacrées près de son oreille.

« — N'oublie jamais que je t'aime. »

Et alors qu'il s'en allait, au moment même où il ferma la porte de la chambre 304, un murmure retentit.

« — Colin... »

• UNE SEMAINE PLUS TARD •

« — Mademoiselle Morrison ! s'exclama le chirurgien, un dossier dans les mains. Vous voilà de nouveau en pleine forme, cela fait plaisir à voir. »

Il sourit, suivit de la blonde bien que le sien fut forcé. Elle était assise sur le bord du lit, Josh, Ginnifer et Lana à ses côtés. En face d'eux se trouvaient monsieur Palliez et Flora, chacun un paquet de feuilles entre leurs mains, les feuilletant tour à tour. Après quelques minutes de discussion, vint le moment décisif.

« — Bien. Maintenant que tout les papiers sont signés, vous pouvez sortir. Faites bien attention à vous et bonne continuation. »

Il serra la main aux quatre acteurs et s'en alla suivit de l'infirmière, laissant les quatre amis seuls dans la pièce.

Même si Jennifer souriait, c'était purement forcé ; cela faisait une semaine qu'elle était désormais sans émotions, sans sourire, sans étincelles dans les yeux. Vide de l'intérieur.

FLASHBACK

PDV JENNIFER (eh oui, c'est exceptionnel attention)

J'ai mal partout, et particulièrement aux côtes. Je ne sais pas ce que j'ai de cassé mais à en juger la douleur, pas mal de choses. Les tubes insérés dans ma gorge et mon nez me font mal mais bouger encore plus ; c'est horrible. Je fulmine intérieurement contre mon agresseur, je ne comprends pas pourquoi ; pourquoi a-t-il fait ça ? Mais soudain, je me souviens d'une chose, une chose précise qui ressort du lot ; une phrase. Une seule phrase que mon agresseur m'a glissé tout en me frappant.

FLASHBACK ²

Des coups, j'en reçois par dizaine. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, je n'ai pas eu le temps de réagir. Mon corps brûle de douleur, je commence à ne plus rien ressentir, je me sens tomber. J'ai l'impression que ça n'en finit plus, que cela fait des heures que l'on me frappe sans interruption. Soudain un coup de poing me fait relever la tête, et mes yeux croisent les siens, que je reconnais instantanément. Il se stoppe une nanoseconde, durant laquelle il me glisse quelques mots.

« — Tu n'aurais jamais dû sortir avec lui. »

Puis la torture recommence au quart de tour. Je me prends cette fois ci des coups de pieds, jusqu'à que tout s'arrête, jusqu'à ce que je tombe par terre. Juste avant de fermer les yeux, j'aperçois Colin le tenant fermement, puis il commença à le frapper, fort, tellement fort, d'une rage inconnue à Colin.

Il va tuer Sebastian si on ne l'arrête pas ; mais trop tard, mes yeux se ferment, et je m'endors.

FIN FLASHBACK ²

Tout me revient alors subitement ; la convention, les coups, ses yeux, Colin.

Colin.

Au même moment, j'entends des voix, puis la porte de ma chambre s'ouvre. Je sais que l'on m'a mise dans le coma ; je le sens. Je suis très fatiguée, incapable de bouger et je menace de m'endormir à nouveau à tout moment. J'essaie d'ouvrir ne serais-ce que les yeux, mais j'en suis incapable. Je sens alors une présence s'asseoir à ma droite et une main prendre la mienne ; tout de suite, je le reconnais.

De longues minutes s'écoulent sans qu'il ne bouge, sans aucun bruit, rien. Puis je sens qu'il se redresse, ma main toujours dans la sienne. Je l'entends avaler sa salive et me dire d'une voix tremblante.

« — Jen, je sais que c'est lâche de te dire tout ça quand tu es inconsciente, mais... Je n'aurai sûrement jamais la force de te le dire en face. Je suis désolée pour ce qui t'es arrivée.Tout est de ma faute, je n'aurais jamais dû te dire de venir, si je ne l'avais pas fais, tu... Tout irait bien. Tu ne voulais pas venir et comme un con je t'ai forcé, en voici le résultat... J'ai tout gâché, tu ne me mérites pas, c'était une erreur. Je suis vraiment désolée Jennifer. »

Mon cœur s'emballe et je veux bouger, mais il m'en est impossible, je ne peux rien faire. Je suis comme une âme vivante dans un corps mort. Il m'embrasse alors, d'une douceur et d'un calme effrayant. Il me glisse au creux de l'oreille une dernière phrase.

« — N'oublie jamais que je t'aime. »

Je sens les larmes monter et pourtant je ne peux toujours rien faire pour les retenir, je suis vide de toute force. Une larme coule le long de ma joue et j'espère qu'il puisse l'a remarquer, mais au même moment j'entends la porte se fermer. En même temps que mon cœur s'est brisé. Et je n'eus que l'infime force sur le coup d'émettre un faible murmure inaudible et inutile.

« — Colin... »

Mais il est parti.

FIN FLASHBACK

PDV EXTERNE

Ginnifer vint s'asseoir à côté de Jennifer et déposa sa main sur la sienne en guise de soutien. Un blanc tendu s'était installé, un silence que Josh rompu.

« — Toujours aucunes nouvelles de lui ? »

La réponse inexistante de la blonde répondit à sa question. En effet, cela faisait désormais près d'une semaine que Colin avait disparu des radars ; plus aucuns messages, plus aucunes visites, plus aucunes nouvelles. Jennifer avait déjà raconté à ses trois amis la phrase que Sebastian lui avait dîtes, et ce que Colin lui avait dit lui aussi durant son coma. Ses trois amis lui avait d'ailleurs informés qu'ils étaient allés porter plainte à la police pour agression, et que Sebastian Stan était désormais en garde à vue pour l'instant, le temps d'organiser le procès. Ils avaient au passage demandé si elle avait une idée de la raison de cette agression ; Jennifer avait répondu non.

Oui.

« — Je suis désolée d'ailleurs, nous allons avoir beaucoup de retard sur le tournage et je...

— JEN ! s'exclamèrent les trois amis au même moment qui se regardèrent, mi-amusés mi-énervés. Ce n'est pas ta faute, arrête tout de suite. Ce n'est pas grave, le tournage est bien moins important que ta santé enfin ! » renchérit Lana.

Elle les regarda un par un puis finit par tourner la tête, gênée. Alors qu'elle mettait sa veste et prenait son sac, vérifiant une énième fois son portable dans l'espoir de voir un nouveau message de Colin, Josh prit la main de Jennifer et la serra. Il lui chuchota à l'oreille d'une voix douce et protectrice.

« — Je ne sais pas ce qui lui prend, je t'assure. Je ne suis au courant de rien, il ne répond pas non plus à mes appels ni à mes messages, je... Je suis désolé, Jen, est-ce que ça va aller ? »

N'ayant aucune envie de parler, elle se contenta de hocher la tête en guise de réponse avec un faible sourire toujours aussi forcé. Faire croire que tout allait bien, que peu de choses l'atteignaient ; tel était son quotidien. Mais cette fois ci était différente ; il s'agissait de Colin, alors oui, ça l'atteignait.

Lorsqu'ils sortirent de l'hôpital, ils se dirigèrent vers la voiture et ils montèrent tout les quatre dans l'auto, direction leur hôtel. Durant le trajet, personne n'osa parler, car ils savaient tous très bien que les paroles ne servaient à rien dans cette situation. Ginnifer, Josh et Lana savaient très bien que quoi qu'ils disent, Jennifer n'imprimerait pas. Les « je suis désolé », elle les connaissaient bien, tout autant que les « ça va aller » qui sonnés tous aussi faux les uns que les autres. Elle n'avait nullement besoin d'entendre ça, elle le savait déjà, mais ne voulait plus y penser. Penser à tout ça, à ce qu'elle venait de subir, l'agression comme l'abandon de Colin, qui selon elle, faisait bien plus mal que les coups précédemment reçus. La douleur sentimentale est bien plus supérieure à celle physique, ça elle le savait déjà, mais elle venait d'en prendre réellement conscience seulement maintenant, à cet instant, à cause de lui.

Savez-vous ce qui est pire qu'être délaissé ?

Ne pas savoir pourquoi vous êtes délaissez.

Et ça, c'est horrible ; à en perdre la tête.

Alors, soudainement la tristesse s'évapora afin de laisser place à la déception et à la colère. Déçue d'avoir finalement vu la vraie face de Colin, et en colère d'y avoir cru. Avoir cru au bonheur ; avec lui. Au final il l'avait dit lui même, et il avait peut être finalement raison : « c'était une erreur », et plus jamais elle ne referait cette erreur ; quand bien même elle essaierait. Elle serra alors les poings et braqua son regard sur le paysage afin de ne laisser paraître aucunes émotions. Et ce jusqu'à l'arrivée.

« — Prends soin de toi, d'accord ? N'oublie pas qu'on est avec toi, sois forte. »

Lana prit Jennifer dans ses bras alors que cette dernière enfouis sa tête au creux de son cou en chuchotant un bref « merci ». Une fois la séance câlins terminée, ils se firent un dernier sourire d'au revoir et Jennifer n'attendit pas une seconde de plus pour se retourner et rentrer dans l'ascenseur, se dépêchant d'atteindre son étage et de rentrer dans sa suite au plus vite. Une seule envie ; se blottir dans ses draps et terminer cette journée afin de sceller cette semaine horrible. Dans l'ascenseur, elle jeta un coup d'œil à son téléphone lorsque son cœur s'accéléra ; un nouveau message venait d'arriver. Lorsqu'elle l'ouvrit avec appréhension, la tension redescendit en voyant que c'était un message d'Adam.

[20 : 23] Adam : Hey Jen. J'espère que tu vas bien, c'est pour te prévenir que nous attendrons tout le temps nécessaire pour que tu ailles mieux afin de rentrer à Vancouver, ne t'inquiète pas tout est sous contrôle. Nous sommes avec toi, bon courage, Adam & Eddy.

A peine finit-elle de lire le message que les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Elle rangea son téléphone en se promettant d'y répondre plus tard et avança avant de se figer devant la porte. Elle avait oublié une chose, une chose pourtant très importante ; elle était à Paris... Par conséquent, elle partageait sa suite avec Colin. Sa gorge devint sèche et elle pria aussitôt pour qu'il ne soit pas à l'intérieur.

Tous sauf ça, tous sauf lui, par pitié.

Après quelques secondes d'hésitation, elle prit son courage à deux mains et rentra la clé dans la serrure. Elle tourna délicatement la clé, suivit de la poignée, effrayée de ce qu'elle pouvait trouver à l'intérieur. Elle poussa la porte mais elle ne pu avancer que d'un pas seulement avant de se figer à nouveau, la main sur la bouche, choquée et soudainement les larmes aux yeux.

___________________

HELLOOOOO

Alors, ce chapitre vous a plus ? Il est peut être un peu court, j'en suis désolée, je l'ai fais en 3 jours seulement :v 

Bon... J'espère que vous ne m'en voulez pas trop ? ;w; 

Ne me frappez pas sans connaître la suite ! hehe...

Bref, en vérité, vous me connaissez maintenant, vous savez que je suis une grosse feignasse et que je mets biiien du temps avant de poster un chapitre, sauf que là du coup comme dis plus haut, je me suis magné le cul afin de vous pondre le 22ème chapitre parce que je pars chez mon père à la fin de la semaine pendant deux semaines et je savais pas si je pourrais écrire la-bas, donc j'ai préféré le sortir maintenant c:

Merci à tous de suivre cette histoire, nous sommes bientôt à 4k vues et c'est en vérité énorme, c'est un nombre que je ne pensais sérieusement pas atteindre, merci beaucoup. <3

• Vous avez une idée de la raison de l'agression ? (good luck mdr)

• Pourquoi Colin est parti comme ça ? Vous approuvez ou pas ?

• D'après vous, pourquoi Jen a réagit comme ça en ouvrant la porte ?

• Une idée de la suite ?

Bye <3