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Cela faisait maintenant quelques heures que tout le monde attendait au poste de police. Ema se trouvait dans une des pièces, seule, en attendant qu'une personne veuille bien lui expliquer ce qui allait lui arriver. La pièce était tout ce qu'elle détestait : elle était blanche, vide et ressemblait étrangement à une chambre d'hôpital, sans vie. Ema détestait les hôpitaux.

Pendant ce temps-là, le reste du groupe attendait dans une salle non loin de celle où se trouvait Ema. Les garçons étaient au téléphone avec leur manager pour leur expliquer la situation actuelle et les deux autres filles s'occupaient sur leurs comptes Instagram. On entendait les fans arrivés de plus en plus nombreux à l'extérieur du bâtiment, les gendarmes s'affoler et surtout la jeune femme de l'hôtel crier.

A l'intérieur de sa pièce, Ema était coupée du monde extérieur. Elle avait peur et, même si elle ne pouvait l'admettre, elle mourait d'envie à ce moment-là d'être rejointe par les garçons. Elle ne voulait pas être seule. Alors qu'elle fermait les yeux pour éviter de pleurer, elle entendit la porte s'ouvrir. Sursautant, elle se retrouva face à face avec une femme, d'une quarantaine d'année, l'air sévère, plutôt fine et armée jusqu'au cou.

- Bonjour Ema.

La douce voix de la femme surprit la jeune femme. Cette dernière répondit faisant un rapide signe de la tête. La policière déposa alors des photos sur le bureau, en face d'Ema, montrant le message trouvé dans la chambre d'hôtel. « Tout cela est de ta faute Ema. Tu ne pourras pas m'esquiver toute ta vie. » Ema sentit les larmes montées mais se reprit, voulant à tout prix sortir de cette pièce.

- Tout d'abord, je tiens à vous préciser qu'une fois cet interrogatoire finit, vous pourrez sortir d'ici. Ema se surprit à esquisser un sourire, finalement soulagée. Alors, avez-vous une idée de l'auteur de ce message ?

« Une idée ? Non, une certitude ! » pensa Ema. A ce moment-là, elle hésita. Elle se demanda si elle devait dire la vérité ou, encore une fois, mentir. Une énorme partie d'elle voulait juste tout dire à cette femme, qu'il paye pour tout ce qui lui avait fait endurer. Mais, alors qu'elle ouvrait la bouche, elle changea d'avis.

- Je ne sais pas... Murmura Ema, en espérant être la plus convaincante possible.

La policière hocha la tête, visiblement déçue de cette réponse. Elle attrapa une photo, la regarda pendant ce qui semblait être une éternité pour Ema, haussa un sourcil puis reposa la photo. Elle fixa ensuite Ema dans les yeux, les bras croisés et avec un léger sourire.

- Vous êtes sure, mademoiselle ? Ema hésita mais finit par hocher la tête. D'accord, alors vous êtes libre.

Sans attendre, Ema se leva, dit au revoir à la femme et sortit. Sa première réaction fut d'inspirer profondément, sur le pas de la porte. La tête qui tourne, elle se rendit dans la sorte de salle d'attente et remarqua l'anxiété visible des garçons. Elle ressentit alors une chaleur se propager dans son corps, dans son cœur et sourit. Pendant de très longues minutes, elle les regarda, les observa et les admira.

- Ah bah enfin !

La voix reconnue, Ema ne put s'empêcher de lancer un regard noir à l'émetteur. Hailey. Elle retrouva rapidement son sourire quand les quatre garçons lui sautèrent dessus et la harcelèrent de questions. Louis, quant à lui, se tenait avec Hailey et Sweety, dans un coin de la pièce. Les deux filles, la main sur la hanche, discutaient, un air méprisant et hautain sur leurs visages.

- Stop ! Cria Liam, arrêtant toute action présente dans la pièce. Désolée Ema mais on doit se dépêcher, on a un concert dans cinq heures et tout a préparé.

Ema fit un sourire timide à Liam, afin de s'assurer qu'elle n'avait pas été blessé ou même touché par ses mots. Ils acquiescèrent alors tous et partirent, entre chahuts et rigolades. Harry en profita alors pour tout doucement glisser sa main dans le bas du dos d'Ema. Cette dernière n'était pas contre donc décida de ne rien faire paraître.

Une fois qu'ils eurent réussis à passer d'abord les médias, les journalistes puis ensuite les fans, ils se dépêchèrent de monter dans le van. Une fois assis, une forte expiration se fit entendre de la part des huit personnes. Ils partirent ensuite à la va-vite. Le trajet était décrit dans la tête de chaque comme long, silencieux mais agréable. La musique retentissait, certains chantonnaient, d'autres tapaient du pied ou encore sifflaient. L'ambiance n'était ni à son comble ni morose.

Le concert était dans une trentaine de minutes. Ils avaient tous passés une après-midi dans la joie de bonne humeur. Ils s'étaient tous énormément amusés mais le stress remplissait petit à petit tous les corps présents dans l'arène. Même ceux des filles, alors qu'elles allaient passer les prochaines heures en backstage.

Le concert commençait dans maintenant cinq minutes. Tout était fin prêt. Les fans criaient. Toute trace de stress s'était évaporée. L'impatience avait pris place. Les garçons étaient en train de finir les petits préparatifs, commençant à chahuter.

On entendit alors un décompte. Les garçons firent leur petit signe d'avant-concert et se lancèrent. Les trois jeunes femmes se dirigèrent pendant ce temps-là du côté des petites salles destinées au staff où une grande télévision était installée, dans le but de suivre le concert. Elles prirent chacune le siège correspond à leurs prénoms. « Que le spectacle commence... »

***

Non loin de là, dans le petit poste de police complètement retourné suite à la présence du petit groupe, tout le monde courait dans tous les sens, chacun une mission en tête. L'excitation du métier ainsi que la tension de l'enquête se mêlaient.

- Es-tu sûre de ce que tu avances ? Demanda le directeur du poste, un homme d'une quarantaine d'années, à la fois inquiet de se tromper mais intérieurement émoustillé par l'ampleur de cette enquête.

- Elle ment. J'en suis persuadée. 

{Itziar Ituño alias La Policière}

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