#29: La dernière fois que je voyais Hermione Granger

  C'était un soir glacial, je m'en souviens de la façon dont le froid me mordait la peau, des frissons me parcourant sans cesse alors que je gardais les yeux rivés vers le lac près du château.

Ce soir-là n'était pas n'importe quel soir, c'était celui qui suivait la bataille de Poudlard, la bataille qui avait vu la défaite du Mage Noir et la victoire de l'Elu. Le bien ayant finalement battu le mal.

J'avais fui peu avant la fin de la bataille, quand Potter s'est révélé être toujours en vie. J'ai fui avec mes parents, sachant pertinemment que peu importait l'issue de cette guerre, il était temps pour nous de partir, de protéger nos arrières comme nous avons toujours essayé de la faire. Mais cette fois-ci s'était différent.

En effet je m'étais battu du côté du bien pendant la bataille, j'ai compris que mes idéaux n'étaient qu'illusion et que je faisais fausse route depuis le début. Je savais que ma liberté n'existerait jamais dans un monde où le Seigneur des Ténèbres serait vainqueur, alors j'ai changé de camp.

Dire que seule ma liberté comptait serait un mensonge. La plus forte des raisons qui m'ont fait changé de camp, c'est cette femme. Cette femme qui était aussi présent le soir de la bataille, assise dans l'herbe froide et un peu humide.

J'étais debout, l'observant alors que mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, mes mains tremblant légèrement, à cause du froid mais aussi de l'appréhension.

Elle était en vie, elle avait survécu à la bataille. Et Merlin que j'en étais heureux. Même si durant toutes mes années passées à Poudlard je ne cessais de l'humilier, il m'est vite apparut que je l'aimais. Et ça a été la pire chose qui pouvait m'arriver, car chaque fois que je m'enfonçais dans l'obscurité de la magie noire, je ne cessais de voir son visage, me jugeant affreusement. Je comprenais qu'elle n'aurait jamais accepté une telle chose, elle, la fille si intelligente, si pure. Alors j'essayais de garder la tête hors de l'eau, de rester un minimum une bonne personne.

Pourtant je savais qu'elle me haïssait, qu'elle ne pourrait jamais me regarder de la façon dont j'aurais voulu qu'elle me regarde. Mais je suis quand même aller près d'elle.

Je me souviens comme elle a sursauté en me voyant, la peur traversant ses yeux si brutalement que j'en suis resté sans-voix, me détestant de provoquer de tels sentiments chez elle. Bordel que je m'en voulais d'être une personne si horrible.

Cependant je ne suis pas parti, je me suis seulement assis à ses côtés, à une distante respectable pour ne pas la faire fuir. Et même si la peur était lisible sur ses traits, elle est restée.

Nous sommes restés un certain temps dans un silence assourdissant, mais je n'arrivais pas à parler.

Puis soudainement elle a pris la parole me déchirant le cœur.

- Je te déteste Malefoy.

J'aurais souhaité jamais ne l'entendre prononcer ces mots, mais elle l'a fait et elle avait raison de le faire.

J'ai soupiré doucement puis je lui ai répondu à mon tours.

- Je sais et je suis désolé.

Elle a paru tout d'abord surprise, puis ses sourcils se sont froncés de colère. Elle s'est levé brusquement, puis elle a commencé à me frapper, me basculant en arrière alors qu'elle continuait de me taper, telle la lionne qu'elle était.

Je ne répondais pas, j'encaissais toute la méchanceté que je lui avais fait endurer durant toutes ces années.

Puis elle s'est arrêtée, son corps étant secoué de spasmes. Et c'est en écoutant ses reniflements que j'ai compris qu'elle pleurait.

Mon cœur s'est brisée un peu plus qu'il ne l'était déjà et Merlin que je m'en suis voulu d'être à l'origine de ses pleurs.

Alors, d'une main hésitante j'ai glissé ma main dans ses cheveux, caressant doucement sa tête.

Hermione a soupiré doucement et elle m'a laissé faire.

Ce soir-là a été le plus beau de toute ma vie. Hermione était dans mes bras et je pouvais sentir son odeur s'infiltrer doucement dans mes narines, alors que sa respiration calme frôler ma peau par intermittence.

Mais ce soir-là a aussi été le pire de toute ma vie. La brune s'est relevée à un moment, elle a déposé un léger baiser sur mes lèvres, humide et désespérée. Puis elle a tourné les talons, sans m'adresser le moindre mot. Elle a juste disparue sans un seul regard pour moi et c'est à ce moment-là que j'ai compris, comme une évidence étouffante.

Ce soir-là fut la dernière fois où je voyais Hermione Granger, l'amour de ma vie.



AudreyPh18

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