1. Passé, Présent, Futur


Où était Kiyan ?

Première pensée classique chez Blanche, me direz vous.

Quand on parle du loup, on y voit la queue. Et c'est seulement à ce moment là, qu'elle se souvint de comment et pourquoi, elle avait atterrie ici.

Foutu pouvoir divin !

Donc quoi ? Elle avait remonté le temps ? La joueuse regarda de tous les côtés, essayant d'apercevoir si quelque chose avait changé. Le bureau du Roi Vampirique lui sembla neuf. Il sentait la peinture. Elle vit d'abord Kiyan puis Sebastian. Aucun des deux ne sembla se préoccuper de la jeune femme.

Sebastian jeta un coup d'oeil à son invité, encore debout dans son bureau fraîchement rénové, bien trop occupé à leur servir des verres, il avait oublié de lui dire de faire comme chez lui.

Chose qu'un monarque en visite sur son territoire sur sa propre demande n'aurait pas supporté, si cela n'avait pas été un de ses amis les plus proches. Il s'en aurait donné des baffes !

Comme s'il avait lu dans ses pensés, le Chah Kiyan Ardachir, surnommé Yan par son meilleur ami, sourit, amusé.

Blanche simple spectatrice, sursauta quand elle vit Odin à ses côtés. Il semblait être là depuis un moment. D'un geste, son index sur sa bouche, il lui intima le silence. Apparemment, ni Seb, ni Kiyan ne les voyaient. Ce qui était une chance.

De toute façon, qu'aurait-elle pu leur dire ? Aucun des deux ne l'aurait reconnue... Ce serait juste bien trop vexant !

La rousse eut l'impression d'être une petite souris. Malicieuse, elle observa les deux hommes, en mode espion.

Si Sebastian avait un éternel costume noir classique coupé à la perfection, Kiyan quand à lui, arborait une tenue de voyage avec une tunique blanche qui sublimait un pontalon kaki à multiples poches. Le tout décoré avec soin d'une écharpe verte forêt, ample, brodée à la main qui tombait jusqu'aux genoux malgré un tour à son cou fin.

- Tu n'imagines pas à quel point, je suis heureux que tu restes, commença Seb en ramenant un verre à son invité.

Kiyan attrapa le récipient et aussitôt le posa sans y toucher sur le bureau du Roi Vampirique. De mémoire absolue, Blanche n'avait jamais vu l'homme boire d'alcool.

- Désolé, reprit le vampire, je ne cesserais jamais d'essayé.

Étonnée la jeune femme regarda le guerrier qui éclata alors de rire, pas le moins du monde, surpris. Un instant le joueur avait eu peur pour son ami, mais il aurait du savoir que rien n'ébranlait le célèbre Roi Vampirique d'Epsilon.

Fascinée, la rousse, le contempla. Il était si beau quand il riait. Cette semaine à cause de leurs disputes, Blanche avait complètement oublié qu'à la base, ils étaient meilleurs amis.

Kiyan quant à lui, se laissa remonter dans le temps et un souvenir lui paru aussi clair que le jour : Il était question que le jeune Mircea alias Seb en ce moment, arriverait un de ces quatre à lui faire boire de l'alcool. Ce pari remontais déjà à un bon bout de temps, mais le vampire s'accorda à le lui rappelé à chacune de ses visites.

- Tu peux, certes. Et tu sais bien que tu pourras toujours compter sur moi.

Blanche comme d'habitude est fascinée par la voix chaude et pourtant fraîche et douce comme le vent de son tuteur. Tout comme sa beauté sombre et imposante. Elle le compare alors au vieux vampire qui fait si jeune à ses côtés.

La rousse fronce le nez, cette pensée est complètement irréelle... Mais bon cela faisait une semaine qu'elle en avait tout un tas...

Matt, le Chef de la Garde, à l'habitude de dire, d'après Argy, que les trois seules choses qui différencies les deux amis sont : la peau dorée, les yeux amandes et la haute taille du Roi des Djinns. Pour le reste, tout est identique, même l'humour désastreux de Sa Majesté.

Kiyan aurait pu passé pour son père, s'il n'était pas aussi éternellement classe et fringuant que lui. Argy ne savait pas pourquoi, mais les deux meilleurs amis, s'appelaient souvent par le terme affectueux de « frère ». Un passé militaire commun sans doute.

- En parlant de ce service que tu me rends, approuve-tu le choix de ta nouvelle profession ? relance Seb, revenant à ce qui le préoccupe vraiment.

Il avait constaté une recrudescence de démons dans sa ville. Cela ne lui disait rien qui vaille, surtout qu'il ne pouvais ni enquêter lui même, ni faire intervenir son Chef de la Sécurité. Les morts et les âmes damnés se reconnaissaient entre eux. Il n'avait pas eu d'autre choix que de faire venir quelqu'un de l'extérieur. Quelqu'un en qui il avait toute confiance.

- C'est parfait. Rien de tel qu'un job d'enseignant pour avoir du temps libre.

Blanche fit à nouveau la grimace. Avec le bol qu'elle avait, il serait sans aucun doute encore son professeur. Mais pour combien de temps ? Elle ne savait même pas en quelle année, ils étaient...

- C'est ce que je me suis dit aussi, reprend Seb avant de boire une gorgée de son whisky.

- Pourquoi moi ?

Le Roi regarda alors son homologue droit dans les yeux et Blanche remarqua les lueurs changeantes dans sont regard. Ce vampire là en particulier avait la capacité d'émettre une couleur supplémentaire se mélangeant au noir absolue de ses yeux en fonction de son humeur.

- S'il y a quelque chose que tu connais par coeur, mon ami, c'est bien les plus sombres désirs du coeur humain...

- Les plus sombres souhaits du coeur humain, corrigea le Chah, nuance.

- Quel est la différence ? lança Seb trop rapidement.

- Tu le sais mieux que quiconque.

Le regard entendu, le reporta à une sombre période de sa vie. Son ami, lui en voulu de le lui rappelé mais il savait que le vampire ne lui en tiendrais pas rigueur.

- Méfie-toi de ce que tu souhaites, se murmura alors le jeune homme. Tu me l'avais dit un jour, mais je ne l'avais pas compris.

Soudain, Sebastian tourna le dos à celui duquel il venait de confier une tache des plus importante et d'un battement de cil, il parcouru la distance entre son bureau et sa nouvelle baie vitrée qui surplombait toute la ville.

Le Chah pas le moins du monde contrarié, d'une indifférence quasi-complète, le rejoignis.

- N'oublie pas de l'enseigner à tes élèves.

À dire vrai, le Chah avait déjà zappé le sujet, il espérait juste que sa mission soit couronnée de succès, aussi bien pour son ami, que pour rentré chez lui. À peine avait-il posé le pied à Epsilon, que la chaleur du désert lui manquait. La pluie constante qui s'en était suivis lui avait pourrit le reste du voyage.

- Je ne te remercierais jamais assez mon ami.

- Je t'en devais une, repris le joueur, ennuyé de constaté qu'il pleuvait tellement que l'eau refluait sur les trottoirs. Et puis tu en aurais fait autant pour moi.

Sebastian sourit en regardant leur reflet s'assombrir dans la glace par le mauvais temps. La ressemblance en était d'autant plus frappante sans la lumière chaude qui caractérisait Kiyan. L'est et le sud.

- J'espère sincèrement que tu vas réussir à découvrir ce qu'ils manigancent.

- Tu ne m'aurais jamais fait venir si tu ne l'était pas, mon frère.

Blanche cligna des yeux car la seconde suivante, le décor avait de nouveau changé.

La jeune femme commençait à comprendre le fonctionnement des apparitions et des disparitions. Mais voilà, qu'est-ce qu'elle foutait dans le bureau de son principal de lycée à l'Académie ?

Reconnaissable entre mille, bien qu'elle ne l'avais vu qu'une fois, mais grâce à sa faculté, la divinité lui était resté mémorable. Assis sur le fauteuil, comme s'il n'avait pas bougé, Odin lui faisait face. Préoccupé.

C'est uniquement à ce moment là, qu'elle remarqua que le dieu, avait mis des vêtements datés et bon marché. Avec sa prestance naturelle, il aurait pu mettre des guenilles qu'il aurait toujours l'air d'être bien habillé. Blanche ne s'en étonna guère contrairement à ses propos.

- Ils enquêtent sur les démons et voilà qu'une démone apparaît du futur. Une Sentinelle qui plus est, capable d'utiliser les pouvoirs divin. Je t'attendais, mon enfant. Tu m'avais manqué.

Une sentinelle ? Alors là...

En était-elle une ?! Bonne question. Dans un monde où vous n'êtes pas encore né, qu'est-ce que vous êtes ?

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