86. L'Université


( Dédicace à Lunarae_enchantia  Nono210025  et xXDarkCine2024Xx , une belle équipe ;))


- Je te demande pardon, lança tout à coup Aaron.

Blanche s'arrêta de marcher. Cela faisait quarante-cinq minutes précisément que les deux amants se baladaient dans la forêt, en direction de la maison. Ils auraient pu appeler leurs familiers ou même rentrer en volant, mais non, sans se concerter, ils avaient décidé de marcher.

Mais aucun des deux n'avait encore dit un mot. Blanche avait été perdue dans ses pensées et avait presque sursauté quand Aaron avait pris la parole.

- De ? Demanda-t-elle, en le regardant, l'homme semblait gêné et Blanche ne comprenait pas de quoi il s'excusait.

- Je savais que tu étais jeune, mais pas aussi... Jeune !

Blanche éclata de rire. Le mec était encore là-dessus ?

- Neige ! Ce n'est pas drôle, je t'ai fait des avances...

Il paraissait sincèrement mortifié et il aurait continué à parler si la jeune femme ne lui avait pas cloué le bec en l'embrassant. Le baiser d'abord vivace, ce fut plus doux et puis, une larme coula sur la joue de la jeune femme. Aaron le remarqua, il s'éloigna et avec douceur, il essuya l'eau salée de son visage avec le dos de sa main.

- Pourquoi pleures-tu ? Murmura l'homme.

- Il se peut que je ne te reverrai pas avant un moment.

- Je suis au courant.

- Nicky ! Accusa la jeune femme.

- Nicky, lui répondit le guerrier. Si tu veux garder un secret, c'est pas à lui qu'il faut lui dire...

Il l'embrassa à nouveau, et celui-ci fut passionné. Ils durent se séparer à regret, brûlant tous deux d'un amour sincère.

- La première fois que je t'ai vue, tu avais encore tes yeux verts, lui confia-t-il.

Voilà qui répondait à sa question muette. Du pourquoi il n'avait jamais cherché à en profiter et qu'il ne le ferait jamais.

- Je t'aime, murmura Aaron.

- Je t'aime aussi, lui répondit enfin la jeune femme.

Les deux amoureux rentrèrent les mains liées, profitant d'être à deux, Roza sur leurs talons. De loin, un autre joueur veillait sur son meilleur ami et celle qu'il considérait déjà comme sa belle-sœur. Mais plutôt mourir que de le lui avouer.

Blanche resta deux jours de plus dans la caserne avec sa famille. Ils rirent, jouèrent, travaillèrent, chassèrent et s'entraînèrent ensemble. La vie n'aurait pu être plus douce.

Les garçons furent surpris par l'installation des orcs comme voisins, mais si cela pouvait éviter à leur prochain compatriote de se faire tuer en cours de route... Seul Argy émit une réserve. Ils les avaient en horreur. Mais pour le bien de tous, il s'y ferait.

Pour la première fois depuis longtemps, tous restèrent quelques jours de plus. Blanche rit en pendant que de l'autre côté, les garçons allaient faire une grasse matinée. Même son professeur préféré. Bah, pour un dimanche... Ce n'était pas si grave.

Le lendemain, elle s'enfuit tôt. Elle ne voulait pas subir d'aurevoir larmoyant et de faire pleurer son gamin. Blanche alla du côté des orcs et observa leurs installations dans les bois du haut d'une branche. Ceux-ci s'accommodaient plutôt bien. La nuit tombée, elle partit faire un tour du côté de l'hôpital.

Elle y vit là un signe. Blanche s'allongea sur l'un des chariots et finit par taper des mains, faisant ainsi revenir la fenêtre bleue. Pratique. La jeune femme contempla la géante gazeuse dans les cieux un moment avant de valider sa quête.

Statistiques acquises :

Titre : Reine des Joueurs.

Force +103 767
Agilité +104 002
Rapidité +104 003
Sagesse +103 761
Intelligence +102 145

Drainage-Niveau5
Vol-Niveau5
Carnage-Niveau5
Repos-Niveau5
Nage-Niveau5
Aura-Niveau5
Peur-Niveau5
CoeurNoir-Niveau5
Poison-Niveau5
Mensonges-Niveau4
Rossignol-Niveau3
Malédiction-Niveau1
Remonteur-Niveau1

Compétence au choix :

Malédiction-Niveau2
Remonteur-Niveau2
Pas silencieux-Niveau1

Comme d'habitude, elle choisit la nouveauté. Le pas silencieux, comme son nom l'indiquait, la rendait silencieuse à tout le monde surnaturel pendant une minute. En combinant cette compétence à celle de l'Ombre...

La jeune femme sourit d'avance sur les ravages qu'elle pouvait dorénavant faire, avant de disparaître.

***

Elle se réveilla seule avec l'odeur entêtante de son familier. Les rideaux avaient été tirés et le soleil qui lui indiquait presque dix heures du matin, tapait sec.

Des vêtements avaient été déposés sur le lit. Blanche regarda la jupe longue plissée d'un beige maronné et le chemisier en soie blanc cassé avec un col cravate pour femme. Ce n'était pas son style, mais c'était toujours mieux que de se balader à moitié nue dans la chemise de son ami.

Elle releva ses cheveux en un chignon élégant d'une vieille baguette en jade qui trainait sur la coiffeuse et prit une bonne douche avant d'enfiler un shorty, un corset avec des baleines et enfin les habits. En se regardant dans la glace, le style old-school, avec la fine ceinture marron à la taille, n'était pas si mal que ça au final. En même temps, tout lui allait...

C'est ainsi, qu'elle descendit pour bruncher avec les Oswalds. Convivial, William particulièrement heureux, ils mangèrent sans prise de tête. La jeune femme se resservit deux fois. À chaque fois qu'elle poussait un gémissement de contentement, son ami souriait.

Les grands-parents étaient heureux et honorer d'avoir la princesse à leur table. Mais comme toute chose, le déjeuner prit fin et il était temps pour la jeune femme de rentrer. William la raccompagna, elle et sa robe, dans une housse jusqu'à chez Kiyan.

Qui n'était pas là. Blanche n'eut pas besoin de faire le tour de la maison, son ouïe dorénavant bien au-dessus de la moyenne... Sans lui, sans Eva, dont elle n'avait toujours pas de nouvelle...

- Bizarre. Où est-ce qu'il peut être ? Et ton frère, il est où lui ? Questionna Blanche, à l'homme habillé d'une combinaison pantalon noire longue avec un décolleté pour femme, et qui lui allait parfaitement.

Wiwi n'était pas pressé de quitter son amie. Comme pour tous les hommes de sa vie, c'était difficile de l'avoir pour lui seul. Donc, il en profitait.

- Au même endroit que ton mari, à l'université pour son cours.

Cours ? Un dimanche. Son souvenir de sa discussion avec Argy aux portes de l'ascenseur de Vladimir lui revient avec force.

- C'est aujourd'hui ?

Elle se tapa le front avec exagération. Qu'est-ce qu'elle pouvait être tête en l'air. Son visage s'éclaira soudain.

- Attends, tu a bien dit « mari » ? Et pourquoi Sean serait à l'université ?!

William planta un instant. Il avait gaffé... Son ancien professeur allait lui taper sur les doigts. Gêné, la main sur la nuque, il s'expliqua.

- Heu, et bien techniquement, vous êtes mariés...

- Oui, mais comment toi, tu le sais ? Continua Blanche sur le qui-vive, bloqué sur l'Outremonde.

- Après le lycée, j'ai retrouvé Elsa. J'étais toujours sur sa piste après sa disparition. C'était le seul moyen de redorer mon blason... Et elle était avec toi, Kiyan et vos bébés, à vous promener au parc.

- Stop ! Quoi ?! S'écria Blanche, complètement perdue.

Mais de quoi est-ce qu'il parlait, bon sang ?!

- Blanche, tu étais la femme de Kiyan et Eva était votre bébé. Elsa t'avait déjà donné naissance. Et quand tu m'as vu, tu m'as alors tout dit, les voyages dans le temps, le fait que t'es la drakionne diamantaire et techniquement ma reine...

Le drakion avait débité ça très vite. Blanche ouvrit la bouche sans émettre un son, ne pouvant plus parler, alors il continua.

- Comme je te devais obéissance. J'ai aidé à cacher ta mère et je t'ai surveillé de loin pendant tout ce temps.

- Mais c'est pas possible, je n'ai rencontré Kiyan qu'à mes huit ans... et Eva serait ma... Ma...

- Fille, oui, fille adoptive de ce que je sais, reprit le drakion.

Blanche qui avait posé sa robe dans le salon sur le dossier du canapé, se laissa choir au sol. Elle avait l'impression de retourner une semaine en arrière quand sa mère lui avait appris ses origines.

- Donc, ma mère sait.

- Oui, plus tu grandissais, plus tu lui rappelais son amie drakionne disparue, on ne sait où. Kiyan a fini par lui dire la vérité à tes huit ans. À ce moment-là, tu n'étais plus son bébé, plus sa fille, et elle a compris quel rôle tu avais joué sur ta propre naissance, puis elle a pris ses distances. Désolé.

Cela expliquait absolument tout. Blanche pleura et Wiwi s'assit à ses côtés, lui offrant un peu de réconfort. Elle était la maman d'Eva ! Sa mère était, comme son père, une amie qui elle, a dû se sentir trahie pour ne pas lui avoir révélé la vérité, elle-même. Et Kiyan et elle étaient également mariés ici aussi.

Wiliam la laissa digérer la nouvelle, puis il continua, histoire de la faire passer à autre chose.

- Quant à mon frère, eh bien, tu te souviens qu'il n'a pas étudié ici, enrôlé de force en Outremonde avec mon père ? Eh bien, depuis son retour, il se rattrape. Il est dans la même université qu'Argy, à la Drake Académie. Et aujourd'hui, ton cher Kiyan y donne un cours spécial.

Cela eut l'effet escompté, Blanche était pendue à ses lèvres.

- Tu sais, ton mari, il est très réputé. Ses cours sont toujours surpeuplés. Il parle de l'histoire comme personne puisqu'il l'a vécu. En plus de ça, entre le fait qu'il soit le Roi des Djinns et le Chah, l'émissaire des mondes...

- Pardon ?

- Ah oui, les djinns, sont, en quelque sorte, l'espèce qui maintient l'équilibre du monde. Entre le bien et le mal, du coup, leur Roi est celui qui veille sur cet équilibre. L'Homéostasie, ça s'appelle. Il est donc l'émissaire tout designer entre notre monde et les autres, puisqu'il est impartial.

- Tu...

Plaisante ? Deconne ? Te fou de ma gueule ? Blanche n'avait pas les mots. Elle hocha négativement de la tête, osant à peine y croire. Et ce crétin osait dire qu'elle était trop bien pour elle ?!

- J'aimerais aller à cette université.

- Tu iras certainement faire tes études là-bas.

Le blond ne comprenait pas où elle voulait en venir.

- Je te parle de là tout de suite, maintenant.

William éclata de rire, se leva, puis il lui tendit sa main.

- Dans ce cas, allons-y, le cours est sur le point de commencer.

La rousse lui donna sa main et, avec une énergie nouvelle, il la tira vers le haut.

Une demi-heure plus tard, ils étaient arrivés. Ils avaient discuté sur tout le trajet. En fait, c'est surtout Blanche qui avait pris la parole et qui en avait profité pour vider son sac. William, c'était contenter de sourire et de rectifier en plaçant un mot ou deux. Sa conduite sportive les conduisirent pile devant l'ancien et splendide bâtiment. Ils étaient sur le campus.

Quand Blanche descendit, beaucoup la dévisagèrent. Ici, il n'y avait pas le moindre humain et les drakions volaient librement dans le ciel. Et tout le monde savait qui elle était.

William lui ouvrit la porte et du couloir, elle entendit la voix de l'homme qu'elle aimait le plus au monde. Apparemment, l'amphithéâtre était surpeuplé, beaucoup d'étudiants s'étaient assis dans le couloir pour entendre, la porte de la grande salle ouverte.

De là où elle était, elle le vit, assis à un bureau, sur une estrade, parler librement de la période des Dynasties Qin, Han et Tang, apogée de l'arrivée en masse des démons dans le sud. Blanche resta là, à le contempler. Elle aurait pu l'écouter parler, la bouche ouverte pendant des heures.

Elle le savait, c'était un orateur né. Il avait revêtu son costume bordeaux. Il n'avait gardé que son gilet du costume et la chemise en soie lie de vin, juste en dessous, était superbe, comme un liquide qui épousait parfaitement sa peau. Il avait mis ses chaussures pointues noires et son carré aux connotations orientales blanches et violettes autour du cou.

Ses cheveux parfaitement coiffés, son visage soigné, il resplendissait. Et dire que cet homme était à elle ! Blanche se sentit pousser des ailes.

Elle avança parmi les élèves assis devant la porte, encore en talon aiguille, sous le regard de William qui se demanda ce qu'elle avait en tête et entra dans la salle. Aussitôt, le cours s'arrêta. Kiyan qui l'avait senti entrer avec sa compétence de repérage du guerrier, se tourna vers elle, la phrase suspendue.

Il en resta bouche-bée.

- Blanche ? S'étonna un autre.

La jeune femme se tourna vers la source, le seul homme qui était accolé au mur, Kysten, fidèle garde du corps, était là, près d'Argy, assis, assistant lui aussi aux cours. À côté du mage blanc, il y avait Sean et même Eva.

Blanche écarquilla les yeux en voyant son aura s'assombrir grâce à son nouveau pouvoir. Une Efrit. C'était là le pire scénario possible.

- Professeur ? S'étonna une jeune femme, l'air inquiète, au premier rang alors que la pièce était silencieuse.

Blanche suivit son regard. Kiyan qui avait reconnu les vêtements qu'elle portait, pleurait à chaude larmes, sans un bruit. Il avait compris.

- Je sais tout, dit Blanche en souriant, éblouie par ses larmes. Ne vous inquiétez pas, professeur, ça ira, après tout c'est déjà écrit, pas vrai ?

L'homme hocha gravement la tête. Puis la Reine des Joueurs se sentit en paix, prête à partir, le cri d'Argy en fond appelant sa Blanche et le visage de l'homme qu'elle aimait, ses yeux ambré scintillants fut la dernière chose qu'elle vit, avant de disparaître sous les yeux de tous, en un million de petits pixels blanc, rouge et noir.

Fin.
Du Tome 1.
À suivre donc... ;)

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