70. Tempête De Neige
( Dédicace à PetiteFlan dont Kiyan manquait ;))
Elle se réveilla dans un lit moelleux, au chaud alors qu'on la tenait fermement par la taille. Blanche ouvrit les yeux sur un plafond qu'elle connaissait bien. Au loin, elle entendait le vent mugir contre la bâtisse de béton.
Paresseuse, elle ferma les yeux, se tourna et se blottit au chaud contre le torse nu de l'homme, prête à se rendormir.
Quand sa conscience émergea enfin. Quelque chose clochait.
Le guerrier qui aima visiblement l'initiative pressa davantage la jeune femme contre lui, laissant son haleine chaude lui réchauffer l'oreille. Tandis que ses mains baladeuses coururent le long de son dos, ayant pour seul vêtement sa brassière de sport.
D'abord, il remonta sur sa nuque, caressant la naissance de ses cheveux, puis, il descendit avant de s'arrêter sur ses fesses.
La rousse se raidit face à l'intrusion, ce qui eut pour effet de retenir Aaron. Pourquoi était-elle nue, d'abord ? Elle dut poser la question à voix haute puisqu'une voix lui répondit.
- Tes vêtements étaient trempés après ta marche dans la tempête, je te les ai retiré, lui murmura Aaron alors qu'il en profita pour embrasser son cou et de descendre doucement vers sa clavicule.
- Je vois que tu en as profité, lui répondit la jeune femme littéralement cramoisie.
Après avoir eu aussi froid, maintenant, elle soufflait le chaud. Et par tous les dieux ! Quelle chaleur... Un feu brûlant naissait au creux de ses entrailles.
Contrairement à ses attentes, Aaron s'éloigna d'elle et roula sur le dos avant d'éclater de rire.
Sa joie s'exprimait à travers ses traits relâchés. L'homme semblait avoir rajeuni d'une dizaine d'années. Conquise, la jeune femme le regarda. Il était éblouissant. Ramenant la couette sur elle, Blanche passa sa jambe dénudée et admira le spectacle.
- Qu'est-ce qui te fait rire ? Lui demanda Blanche, une fois calmé.
- Toi, Neige. C'est toi qui me fait cet effet.
Le jeune homme se redressa et posa sa tête sur sa main, dont l'avant-bras était replié grâce à son coude. De cette hauteur, il la regarda alors que ses boucles brunes se mélangeaient à ses cheveux roux.
De sa main libre, il caressa l'arête du nez de la jeune femme, puis ses lèvres. Enfin, il posa sa main sur la cuisse de la mage noir. Sa main chaude, rugueuse et pourtant douce, lui fit trop d'effet pour son propre bien.
- Nous sommes mariés depuis des décennies, très chère Neige et nous avons consommé notre lune de miel, un nombre incalculable de fois... Si tu crois une seule seconde qu'aujourd'hui, j'ai profité de toi alors que tu portes encore tes sous-vêtements, laisse-moi te dire qu'au contraire, je suis resté très sage. Beaucoup trop sage.
Ces paroles à peines murmurées, cet éclat de désir dans les yeux et ses douces caresses firent palpiter à tout rompre le cœur de la jeune femme.
- Je ne vais pas tarder à franchir certaines limites...Continua-t-il avant de lui arracher un vif baiser. Mais pas aujourd'hui.
Aaron, sortit alors du lit avec seul vêtement un boxer noir qui révélait beaucoup trop de chose au goût de la jeune femme qui s'empressa de détourner le regard. Taquin, Aaron qui n'avait rien louper de son examen s'empressa de rajouter :
- Tu as un peu de bave, là, reprit-il en lui montrant un coin de sa bouche avec la sienne, alors qu'il se saisissait de ses vêtements avant de s'asseoir sur le lit pour s'habiller.
Blanche profita du fait qu'il lui tournait le dos pour lui balancer son propre coussin, en essayant cette fois-ci d'y aller doucement, se rappelant Eva. Ce qui fait l'effet d'une douche froide. Merde, c'est le père de sa meilleure amie...
- Oh aller ! Tu peux mieux faire ! Ricana le guerrier bien loin des tracas de Blanche.
- J't'enmerde, répliqua la jeune femme en grognant.
Cela lui avait échappé ! Il rit de bon cœur en s'habillant, avant de froncer les sourcils et de se tendre.
L'atmosphère légère avait subtilement changé. Quelque chose n'allait pas.
- Qu'est-ce qui y a ? Demanda Blanche, sur le qui vive.
Aaron soupira, en se passant une main dans les cheveux, tout décoiffés, après avoir mis un pull. Ce qui le rendait encore plus beau. Comment pouvait-il être canon en sortant du lit quand elle était sûre, qu'elle ne ressemblait à rien avec sa tresse fourchue ? Cela devrait être interdit !
- J'étais en train de penser à une recette pour ce soir. Sauf, qu'il nous manque encore un convive.
Le cœur de Blanche rata un battement. Elle jeta un coup d'œil à la fenêtre qui laissait voir un grand vide blanc, malgré le gel et la buée. Il y avait quelqu'un qu'elle connaissait dehors dans ce froid ?
- Qui ? Murmura-t-elle, prise de tremblement.
- Nicky, révéla Aaron en se nouant les cheveux.
Blanche inspira soulagée. Il n'allait pas venir cette semaine, il était de permanence pour la nuit. Elle se mordit la lèvre pour savoir comment annoncer cela à Aaron sans trop en dire. Elle ne voulait pas le voir inquiet pour quelque chose qui n'avait pas lieu d'être.
Aaron lui jeta un étrange regard, mais ne lui dit rien. Il ne la forcerait jamais à faire quoi que ce soit.
- J'ai trouvé ça dans tes affaires, changea de sujet le guerrier alors qu'il venait de faire apparaître une tenue propre pour la jeune femme.
Il lui tendit le poignard finement ouvrager et très tranchant par la garde avant de lui créer par magie un fourreau.
- Je sais à qui, il appartient. Et comme tu n'étais pas la dernière fois, je suppose que tu as fait ta quête seule. Ce que j'aimerais savoir c'est pourquoi il est en ta possession.
Blanche eut la décence de paraître embêté. Elle lui raconta alors dans les grandes lignes comment elle avait fait la rencontre de Vecz et de son père.
- Disons, qu'il me la... Euh, gentiment offert pour me souhaiter la bienvenue, réussit-elle à terminer en se grattant le visage avec un seul doigt, évitant à nouveau le regard de son mari.
Aaron soupira avant de résumer la situation.
- Je suppose qu'il a essayé de tuer avec ce même poignard ? Voilà qui expliquerait tout. Donc Nicky n'est sûrement pas ici...
Blanche se releva, ramena ses jambes contre sa poitrine avant de croiser ses bras et de poser sa tête dessus tout en gardant dans son champ de vision, l'homme dont la soudaine fureur illumina son aura, bien plus subtilement visible sur sa mâchoire.
Elle qui cherchait encore un moyen de lui dire que Nicky allait bien, ne vit pas en quoi les deux choses pouvaient bien être liés.
- Expliquerait quoi ?
- La tempête, lui confia Aaron. Nous sommes sur les terres de Fenrir ici. Chaque Dieu nordique a son petit lopin de terre et son village honorifique. Fenrir a interdit à son peuple de nous faire le moindre mal, puisque apparemment, ils ont oublié... Il les a punis. Faire du mal et surtout à toi... Voilà qui explique sa fureur.
Et la sienne. Ses yeux étaient devenus un puits noir abyssal. Blanche cligna des siens, surprise. Elle se doutait qu'elle était importante pour Fenrir mais pas à ce point.
- Donc la tempête est là parce qu'ils ont essayé de me faire du mal ? Ne put-elle s'empêcher de demander. En quoi toute cette neige serait une punition ?
- Je pense que Fenrir ignorait que tu te retrouverais coincé par la tempête... Sinon, il n'aurait pas pris le risque. Quoi qu'il en soit, tu n'étais pas la seule dehors au moment où elle est tombée et les autres n'ont pas tes pouvoirs, ni ta résistance au froid.
La jeune femme releva alors la tête, soudain prise de terreur. Les autres ? Quels autres ?
- Tu veux dire que des gens sont morts par ma faute ?
Sa voix à peine audible alerta Aaron qui s'empressa de la rejoindre et de la prendre dans ses bras.
- Bien sûr que non. Ce n'est en aucun cas ta faute. C'est uniquement celle du Chef et de son fils, la rassura Aaron en lui caressant le dos, alors qu'elle tremblait.
- Mais Vecz a dit que Fenrir n'était pas son Dieu... se rappela la jeune femme.
- Il a dit ça ?! S'étonna le guerrier en la serrant plus fort. Misère !
Doucement au loin, elle entendit alors le grondement du tonnerre alors que le vent se calmait.
- Le temps change, murmura Aaron. On dirait que Fenrir n'aime pas que tu te blâmes pour rien. La tempête faiblit, elle devrait s'arrêter dans deux jours. Au moins, on peut être sûr que Nicky va bien.
- Tu en es sûr ? Demanda Blanche qui savait très bien qu'il n'avait jamais rien risqué.
- Fenrir ne prendrait pas la peine de te blesser davantage, en t'enlevant quelqu'un que tu aimes, alors que tu as déjà souffert de sa bêtise.
Blanche leva la tête vers Aaron.
- On dirait que tu le considères.
L'homme hocha la tête et embrassa tendrement la jeune femme au front.
- C'est ton ami. Je sais que tu t'en souviens pas pour le moment, mais tu as toujours pu compter sur lui, peu importe ce qu'il se passe et le prix qu'il a dû payer, il t'a toujours fait passer avant. Peu d'entre nous peuvent se vanter de leur Dieu comme toi. C'est d'ailleurs pour cela qu'on habite ici plutôt que sur les terres de nos Dieux.
Blanche entendit alors la voix de Fenrir envahir son esprit.
Personne n'a le droit de faire du mal à ce qui m'appartient. Personne. Il est grand temps que mon peuple s'en souvienne.
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