61. Et Leçon De Danse
(Dédicace à Les_fables_de_Mel pour tout ses précieux commentaires, que je relis quand j'ai pas la force de corriger mes écrits ;p encore Merci ☺️)
( Avertissement ‼️ 🔥)
Phénix l'abandonna en pestant, laissant la voiture sur place. Sa chère maîtresse lui avait dit qu'elle en aurait besoin pour rentrer. S'il avait su, il se serait téléporté depuis belle lurette au lieu de subir sa toute nouvelle et désastreuse conduite.
C'est limite s'il ne feula pas comme un chat, puisque le démon s'était habitué à ses formes félines. Enfin, tant que vous n'essayez pas de filer des croquettes...
Et non, il ne pouvait pas rester avec Blanche. Consciente de danser comme un pied, elle ne voulait pas que son familier assiste à ça. Avoir le regard de pitié du beau drakion sur elle serait bien suffisant.
- Tu ressembles plus à ton père qu'à ta mère, râla le démon en regardant le break.
Heureusement, ce dernier avait, lui aussi une collection impressionnante de bolides. Il ne verrait même pas qu'il lui en manquait une. Phénix n'avait pas demandé la permission de lui chiper celle-là avant de partir.
Mais bon, il n'avait jamais rien refusé à sa meilleure amie et maintenant que c'était sa fille...
Il lui fit tout de même un dernier sourire désabusé alors qu'elle sonnait à sa propre maison, sachant pertinemment que Saphir lui avait donné les clés avant de se volatiliser.
Blanche joua une seconde avec sa boucle d'oreille, nerveuse, alors que la porte s'ouvrit sur un Saphir étonné portant pour seul vêtement une serviette à sa taille. Elle savait que c'était là une très mauvaise idée de venir sonner à sa porte aussi tard.
Trempé de la tête au pied, l'eau gouttait sur le sol. La jeune femme regarda la source du bruit, les gouttes qui tombaient sur le sol en terrazo blanc aux cristaux bleu, avant de remonter son regard sur ses magnifiques yeux qui pourraient faire rougir la pierre précieuse dont il portait le nom.
- Je te dérange ? Demanda la rousse.
- Jamais, la rassura-t-il en souriant, les yeux pétillant de joie, il se décala pour la laisser passer.
Il la laissa déposer son manteau épais et long en laine noire, révélant à ses yeux la longue et jolie robe en mousseline rose saumon qui s'accordait parfaitement avec son teint, mais tranchant avec ses bottines, avant de reprendre la parole.
- Je suis heureux de te voir, mais pourquoi es-tu là ?
- Si je te disais que je suis venue parce que j'avais envie de te voir, me croirais-tu ?
Blanche s'assit sur le canapé bleu nuit en velours et entreprit de se déchausser.
- J'en serais enchanté, lui dit-il avec assurance en prenant une autre serviette pour essuyer ses cheveux. Et j'aurais très envie de te croire, mais pas à cette époque. Donc qui y a-t-il ? Tout va bien ?
Il s'approcha et s'assit à ses côtés, soudain inquiet et inactif. Blanche vit alors ses cheveux qui recommencèrent à goutter. Mue par l'instinct, elle leva les mains, attrapa la serviette et avec douceur entreprit d'éponger ses cheveux et son visage.
Avant même de comprendre ce qui se passait, le drakion se mit à ronronner, visiblement satisfait de l'attention qu'elle lui portait.
- Cassian m'a dit que tu étais plutôt bon danseur et à cause du gala qui approche...
- N'en dis pas plus, sourit alors le jeune homme, je vais m'habiller et je reviens.
Il attrapa la serviette qui avait cessé de l'essuyer, puis il pencha vers la jeune femme qui lui avait cédé.
- Puis, je m'occuperai de toi...
Son ton et son regard chargé d'une sombre promesse fit frissonner la jeune femme avant qu'il ne se lève un sourire taquin.
Sur la droite de l'entrée se trouvaient trois portes, quand il atteignit la dernière, il retira sa serviette de sa taille. Blanche qui l'avait suivi du regard s'empourpra de plus belle. Elle ne le savait pas pudique pour un sou, mais de là à lui montrer...
Blanche déglutit et le drakion éclata d'un rire sonore avant de passer la porte et de s'engouffrer dans un escalier. Mince alors ! C'était une mauvaise idée, une très très mauvaise idée !
Il fallut tout son courage pour ne pas le planter là et sortir pour regagner son véhicule. Seul le rappel de se taper la honte du siècle devant toute la communauté surnaturelle l'en dissuada...
En attendant Saphir, elle explora les lieux. Bien qu'ayant déjà tout visité la dernière fois, elle n'avait pas pu s'attarder sur la décoration.
Cette fois-ci, elle remarqua que la plupart des choses qui l'entouraient dataient d'une autre époque. Des vases fleuris peints à la main, des objets en bois qui semblaient avoir été sculptés et polis par une méthode inconnue...
Il y avait aussi des roches de toutes sortes, elle reconnait une améthyste et une obsidienne parmi tant d'autres posées dans la bibliothèque du salon. Elle s'intéressa également aux titres des livres. Santé, bien-être, pierres, tarot, chakras...
Jamais elle n'aurait cru que le sujet passionnait le drakion. Elle s'avança vers la piscine. Celle-ci avait une passerelle de verre en plein milieu qui donnait sur la cuisine ouverte en bois massif en acajou, sur le patio et la salle à manger, composé d'une table en pierre de travertin. Tout est fait avec beaucoup de goût.
Elle n'avait pas vu, ne s'étant pas attardée aussi loin, mais sur l'immense mur qui fermait la piscine après une douche de rinçage et un jacuzzi, une immense fresque en mosaïque représentait une jeune femme.
Celle-ci, vêtue d'habit vert, avait de longs cheveux blancs, des yeux d'un rouge pétant et tenaient dans ses bras un œuf bleu métallique avec amour. Les deux étaient nichés dans une forêt verdoyante. Elle entendit Saphir descendre et s'approcher malgré ses pas silencieux.
- Je t'ai toujours préféré avec tes cheveux blancs, mais le roux te va bien aussi...
Blanche écarquilla les yeux. Maintenant qu'il le disait, la jeune femme ne lui était pas méconnue...
- C'est moi ? S'écria-t-elle.
Saphir confirma d'un signe de la tête sans se détourner de la fresque.
- Sous ta forme drakonique, c'est avec celle-ci que tu m'es apparu pour la première fois.
Puis soudain, elle comprit :
- L'œuf, c'est le tien ?
Encore une fois, le drakion confirma, mais cette fois-ci, il lui offrit un doux sourire, puis habillé d'un pantalon en lin turquoise et d'une chemise blanche, pied nu, il l'enlaça. Blanche se laissa faire en posant sa tête sur son torse. Il descendit sa mâchoire sur ses cheveux et tout son corps se mit en harmonie avec le sien. Comme un doux cocon protecteur.
La jeune femme soupira de bien-être alors le drakion ronronnait à nouveau.
- J'ignorais que l'on pouvait faire ce bruit...
- Le mâle alpha émet ce son à chaque fois que sa compagne est dans les parages. C'est pour ça que je te colle pas trop de l'autre coté. J'ai pas envie qu'Aaron me tue...
Il lui fit un clin d'œil avant de poursuivre :
- Mais nous ne sommes plus aussi nombreux qu'avant et beaucoup d'entre nous, comme ton grand-père, ont perdu leur compagne. Si tu savais à quel point je suis heureux que cela ne soit pas mon cas...
Comme pour le lui prouver, il raffermit sa prise. Tous deux continuèrent de regarder la fresque quand elle se reprit.
- Attends une seconde, pourquoi est-ce que j'ai des cheveux blancs sous cette forme ? Lui demanda-t-elle en se tournant vers lui.
Ce qui rapprocha leurs deux visages considérablement. De là où elle était, elle put observer ses longs cils bleu nuit et grâce au reflet de la piscine turquoise, ses yeux resplendissaient, pétillant d'amusement. Il joua un instant avec ses sourcils, moqueur. Puis, elle comprit.
- Nan, tu déconnes ?!
- Winter est un Alpha, qui descend d'une longue lignée d'alpha, que ta mère, qui ne s'est transformée qu'une fois et qu'il l'a oublié, ne veut pas dire qu'elle n'en est pas une, ni toi aussi.
- Ma mère se serait transformée ? Et puis quoi, elle m'aurait mis au monde sous la forme d'un œuf diamantaire et l'aurait oublié ?
Saphir acquiesça.
- Kiyan la soupçonne d'avoir acheté plus qu'une simple potion d'oubli... Je suppose que son inconscient ne lui a pas fait oublier la couleur de ton œuf, puisqu'elle t'a donné un si joli prénom.
Il posa délicatement ses lèvres sur son front en un doux baiser.
- Bien que je préfère te nommer Elisa, si tu permets que je continue de t'appeler ainsi, comme lorsque tu t'es présentée pour la première fois. Dans une cité elfique, cela convenait mieux.
- Elisa, murmura la jeune femme, en regardant le drakion.
Allez ! Encore un pseudo ! Elle y consentit. Un de plus ou un de moins...
Il la regarda un instant et ses yeux s'assombrirent alors qu'il ronronnait de plus belle, puis un spasme musculaire le parcourut comme un oiseau qui remettait ses plumes en place. Il la relâcha alors, puis avec de grandes enjambées, il rejoignit le salon.
Blanche se remit un peu de son soudain départ et frissonna. Ses propres bras montèrent et se croisèrent sur ses épaules en signe de réconfort. Le manque de proximité et de chaleur lui était à la seconde même insupportable. Mine de rien, il lui manquait déjà. Le besoin d'être près de lui était là, sous la surface.
Jamais elle n'avait ressenti cela pour quiconque. Pas même Kiyan.
Les notes de musique envahirent soudain la maison. Elle reconnait un vieux tube des années quatre-vingts-dix... Langoureuses, les paroles pleines de tristesse amoureuses dans une langue étrangère et mélodieuse, un rythme lent et doux la composait.
Elle rejoignit Saphir qui l'attendait, sa main en position, attendant la sienne. Son autre bras derrière, Blanche sourit en visualisant la position de cavalier...
C'était l'heure de la leçon de danse.
Avec une grimace, elle le rejoignit de mauvaise grâce.
- Maintenant, ferme les yeux.
Elle soupira, mais obéit.
- Écoute la musique, oublie le reste. Détends-toi et garde les yeux fermés.
Il attendit une bonne minute et quand il la vit sourire en écoutant les paroles, il s'élança et toujours les yeux clos, elle le laissa faire. Elle avait confiance en lui. Quand ? Comment ? Elle l'ignorait quand elle le lui avait accordé, mais c'était fait.
À la fin de la musique, il s'arrêta. Elle ouvrit les yeux perplexes, elle avait dansé ! Elle ne s'était pas trompée dans les pas, ni rien de tel. Surprise, elle lui offrit un joli sourire.
- À présent, on recommence, cette fois-ci, tu ouvres les yeux et tu me regardes.
Il ne lui laissa pas le temps de refuser, qu'il relança la mélodie. Puis il l'attrapa et dansa à nouveau. Si au début, elle eut un peu de mal, coincée avec un balai dans le cul, au bout de la troisième répétition, elle se surprit à réellement danser.
Elle ne savait pas ce que cela donnait, mais elle était sûre d'une chose, elle n'était pas ridicule. C'était déjà ça. Il s'approcha alors de son oreille alors que la mélodie prenait fin.
- Ton côté démoniaque est gracieux, sensuel et sexy, fais-lui confiance ou bien fait confiance à ton partenaire, s'il est bon danseur, tu n'as qu'à le suivre, comme lorsque l'on fait l'amour...
Blanche piqua un fard à ses dernières paroles et avant qu'elle ne comprenne, il posa ses lèvres sur les siennes et exigea un baiser. La musique finie, ils se regardèrent. Ses yeux étaient brûlants, assombris par le désir.
Blanche avait tout à coup la sensation accrue de chaque partie de son corps qu'il touchait et avant de se rendre compte, elle lui rendit son baiser.
Les deux jeunes gens perdus l'un comme l'autre, enivré par leur danse et la musique qui battait encore dans leur cœur, se pressèrent avec frénésie. Saphir presque incontrôlable l'attrapa par la taille et la porta jusqu'au canapé avant de la plaquer dessus.
Blanche, à peine remise de sa langue sur la sienne, de ses mains puissantes sur son corps, eut le souffle coupé. Elle chercha de l'air en rejetant la tête en arrière, il en profita pour l'embrasser dans le cou, de la mordiller et de passer sa langue sur sa douce morsure, le tout en ronronnant.
La rousse n'avait jamais eu si chaud, sa fièvre la terrassa et là tout de suite, elle n'avait aucune envie qu'il ne s'arrête.
Quand ses mains s'aventurèrent sous sa robe, elle souleva son bassin pour l'aider à la décoincer, complètement subjuguée par les sensations, écartant ses jambes comme si son corps savait exactement que faire. Ce qui était le cas.
Puis, il se recula d'un bond et en une fraction de seconde s'était fini. Il avait pourtant une vue parfaite sur ses sous-vêtements.
- Glen m'appelle, il faut que j'y aille, après tout, je suis son familier. Et puis, même si je meurt d'envie, ce n'est pas le bon moment.
Sa voix était rauque, son besoin peint sur son visage, ses veines ressortant comme s'il luttait. Blanche, toujours pas remise, le regarda, perdue. Il disparut, la laissant en plan.
Elle gémit de frustration et quand elle comprit, qu'elle avait été à deux doigts de coucher avec lui alors qu'elle n'était pas sûre de l'aimer, elle remercia secrètement le Lieutenant vampire.
L'envie, c'est une chose, l'amour une autre. Elle ne l'aurait peut-être pas regretté sur l'instant, sûrement pas même, parce qu'elle était sûre qu'elle aurait pris son pied avec un amant aussi doué, mais elle l'aurait fait après.
Pas étonnant que sa mère s'était laissé faire. Face à un démon, elle n'aurait eu jamais de chance. Sa propre fille, lui murmura des excuses et pensa à la remercier comme il se doit.
Frustrée, épuisée, frissonnante à cause du froid, elle attrapa un plaid, un coussin puis réajusta sa robe. Enfin, elle s'enveloppa dans l'odeur du drakion et s'endormit quelques secondes après.
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