55. Blanche Comme Neige


( Avertissement ‼️ 🔥 : une flamme, un baiser 😘)

Le lendemain, elle se réveilla seule. Ce qui lui sembla quasiment anormal. La lumière blanchâtre perçait à travers les épais rideaux noirs de la chambre. Ce qui la perturba plus que de raison. Où était-elle ? Elle mit un moment à se souvenir des événements passés et sourit devant son uniforme plié sur le bureau.

Elle se leva et profita d'être vraiment seule pour regarder à nouveau les photos. Blanche n'avait pas eu l'occasion de les revoir, ne s'aventurant jamais dans la chambre d'Aaron, comme tous les membres de l'équipe sauf Argy. Cela lui fit plaisir de contempler les clichés, elle avait hâte de vivre ses moments, même si c'était pour tout quitter ou presque. Puis, elle finit par se tourner vers son linge en soupirant.

Entre les photos et la soudaine baisse de température, elle frissonna. Elle ne put à nouveau s'empêcher de sourire devant le mot qui reposait sur ses vêtements. L'écriture d'Aaron était la même que celle de son alter ego, fine, belle et plus que lisible.

« Tu es si belle endormie que je n'ai pas osé te réveiller. »

Blanche se sentit rougir. Si seulement Kiyan était un peu plus comme Aaron. Elle soupira à nouveau. Bien sûr, Kiyan ne pouvait pas être comme son alter ego. Il n'était pas son tuteur légal, ni son professeur principal, il savait quel âge elle avait... Tellement d'éthique, tellement de contraintes... L'Outremonde était d'un côté bien plus simple et d'une manière bien plus sauvage.

Elle en apprécia la beauté tandis qu'elle enfilait ses vêtements. C'est chaussée de ses bottes qu'elle descendit prendre le petit déjeuner. Elle trouva son mari en train de faire du pain maison avec de la farine de blé dur qu'il moulait lui-même. Le beurre était également frais ainsi que la compote de châtaignes réchauffée pour l'occasion. L'estomac de Blanche grogna d'impatience, ça sentait si bon.

Aaron sourit sans pour autant se retourner. Il l'avait sentie se réveiller et marcher vers lui.

- Bonjour, s'extasia la jeune femme.

L'homme ne lui répondit pas, il finissait de pétrir la pâte, puis il l'enfourna dans le four en pierre bien chaud, avant de se retourner, les mains encore pleines de farine. Il s'approcha de la jeune femme qui haussa un sourcil avant de l'attraper et de la serrer fermement contre lui, en s'essuyant par la même occasion sur son haut.

- Hey ! S'écria Blanche.

Mais l'homme profita de son indignation pour mettre sa langue dans la bouche grande ouverte de la jeune femme. Il l'embrassa avec passion, posant ses mains partout sur son corps. Il ne se détacha d'elle que lorsqu'elle haleta, privée d'oxygène. Waou !

- Bonjour, susurra-t-il dans son oreille avant d'embrasser la nuque d'une Blanche tremblante.

Il marqua son territoire et lui laissa un suçon bien trop visible. Surprise, la tête vide, elle essaya en vain de se ressaisir, mais ses gémissements s'intensifièrent lorsque que l'homme continua ses caresses au-delà de toutes convenances tout en lui laissant sa fine barrière de vêtements. Après sa nuque, sa langue se promena plus bas, sur son omoplate, son épaule, puis il descendit sur son décolleté tout en inspirant son parfum.

Les jambes de Blanche se mirent à trembler et l'homme le remarqua. Il eut toute la peine du monde à se retenir. Il la lâcha soudainement avant de se retourner vers sa cuisine comme si de rien était.

Blanche, rouge comme une tomate, les yeux écarquillés, haletante, il la dévora des yeux. Entre ses cheveux et son teint... Elle baissa les yeux, gênée. Ce qu'elle vit alors n'aida pas. Le pantalon d'Aaron était soudainement devenu trop petit, trop serré. Sa démarche était tendue et il mit trop de force à couper le pain chaud, si bien qu'il cassa le couteau.

Il se retourna, jetant un regard brulant à Blanche, remarquant sans problème ses pupilles complètement dilatées, avant qu'il ne balance le couteau dans la poubelle avant d'en créé un autre sortant tout droit du néant.

Visiblement perturbé puisqu'il ne l'avait pas fait disparaître, mais simplement jeté.

Il retourna à son ouvrage, essayant visiblement de se calmer, que ce soit aussi bien en haut qu'en bas...

Blanche en profita pour déguerpir dans la salle de bain. Elle referma la porte derrière elle et ses jambes cédèrent. Elle se laissa glisser sur le carrelage froid qui calma peu à peu ses ardeurs. Décidément, c'était la seconde fois en l'espace de quelques heures...

- Ça, c'est ce qui s'appelle un bon jour, murmura-t-elle, sur un petit nuage.

Une fois calme, elle se leva et s'observa dans l'un des miroirs. Aaron ne l'avait pas loupée, son débardeur, autrefois noir, était gris. Elle vit sans peine ses traces de doigts enfarinés sur sa poitrine et sur ses fesses. Merde, alors quand est-ce qu'il avait mis ses mains là ? Sans compter les suçons... Elle secoua la tête amusée, l'esprit léger.

Ils passèrent deux jours ainsi avant que les autres ne commencent à débarquer. Le week-end le plus sensuel que Blanche a pu passer de sa vie. Aaron, s'était montré patient et doux, il n'avait jamais passé la main en dessous de ses vêtements, respectant Blanche qui aurait préféré à certains moments qu'ils s'égarent plus que de raison.

À chaque fois qu'il avait du mal à se retenir, il quittait tout simplement la pièce sans un mot et revenait plus tard. Blanche en avait ri plus d'une fois. Il était si mignon. Aaron se surprit plus d'une fois à sourire en l'entendant rire. Cela faisait si longtemps que ce son n'avait pas retenti dans la caserne.

Sinon, ils avaient passé la majeure partie de leur temps ensemble. Ils avaient discuté de choses et d'autres, apprenant peu à peu à se découvrir. Des fois, ils se contentaient d'être juste ensemble sans dire un mot. Le silence était tout bonnement reposant.

Puis les autres débarquèrent. Et Blanche s'empressa d'utiliser « repos » pour supprimer les suçons du jour.

Nicky fut surpris quand Aaron lui apprit que cela ne servait à rien de changer les draps de Neige, alors qu'il était de corvée de blanchisserie, puisqu'elle n'avait pas dormit dans son lit depuis deux jours. Embarrassée, la jeune femme fit tomber sa fourchette tandis qu'ils déjeunaient encore, tous ensemble, pendant que le boss donnait le planning des tâches de la semaine.

- Mais, repris Nicky, tu es bien là depuis deux jours ?

- Oui, répondit la jeune femme sur le qui vive.

- T'es parti camper ? essaya Glen, pour comprendre à son tour.

- Non.

Le couple s'échangea un regard devant une jeune femme regardant partout sauf dans leur direction. Aaron continuant à distribuer, debout. Blanche lança un appel au secours à Argy qui commença à glousser, avant d'acquiescer.

- Bon, et bien apparemment, c'est à moi que revient la charge de vous l'annoncer...

Derek lui donna un coup de coude, l'incitant à se taire.

- Aieuuh, s'écria le garçon.

L'oncle grincheux leva les yeux au ciel.

- Laisse-la parler. J'ai hâte d'entendre ce qu'elle a dire, reprit-il malicieusement.

Blanche se mordit la lèvre nerveusement alors qu'Aaron attendait patiemment sans un mot, les bras croisés. Elle comprit alors qu'il lui laissait le choix de se défiler ou d'assumer...

- Je suis une mage noire, se lança-t-elle en se grattant la tête. Par conséquent, je peux voyager dans le temps, comme tout le monde le sait. Et donc, le passé de certains est sans aucun doute mon futur. Et dans mon futur, Argy est arrivé très jeune ici. Je l'ai aidé bien sûr du mieux que j'ai pu et je suis devenue, d'après ce que j'ai compris, la, heu, la maman d'Argy.

Le silence qui s'ensuivit fut le plus gênant de la vie de Neige. Son alter-ego, en revanche, se souvenait encore trop bien de l'épisode de la baignoire.

- Et c'est quoi le rapport entre ton lit et le fait que tu sois la mère d'Argy ? Demanda Nicky en fronçant des sourcils.

- Eh bien, reprit la jeune femme en regardant fermement son assiette, si je suis la mère d'Argy et qu'Aaron est son père, alors...

Nicky regarda ses voisins de tables sans toutefois comprendre pendant que Glen regardait tour à tour Aaron et Argy, d'un air béa.

- Donc, la caserne...? S'écria l'elfe.

- Et à Neige oui. Nous vivons chez elle.

- Attendez, attendez, une seconde. Quelqu'un peut-il m'expliquer ce que j'ai loupé ? Reprit Nicky.

- Ce que tu peux être long à la détente, gamin, grogna Derek avant de quitter la table et de sortir du réfectoire sans un mot.

Blanche eut pitié du regard égaré du blondinet malgré son embarras.

- J'ai dormi avec Aaron.

- Hein ? Mais pourquoi faire ?

Glen lança alors un regard coquin à son mec, et lorsqu'il comprit la bouche de Nicky s'agrandît en un ovale parfait.

- Mais vous deux, vous êtes... ? Oh !

Blanche opina avant de manger.

- Je comprend plus rien, reprit Nicky en s'adressant à Aaron, je croyais que ta femme était une drakionne diamantaire ?

Blanche se frappa la tête et Glen se pinça le nez. Argy quant à lui gloussa avant de sauver la mise à son meilleur ami.

- Bah oui. C'est maman. La drakionne diamantaire, c'est maman, lui expliqua-t-il.

- C'est Nicky qui a vendu la mèche, murmura Aaron qui ne quittait pas Blanche des yeux.

Cette dernière se mordit la lèvre, elle n'avait pas oublié le deal de la dernière fois. Ce qui voulait dire que son beau brun allait passer à la vitesse supérieure...

- Qu'as-tu fait encore ? S'écria Glen à son homme alors que celui-ci essayait encore de comprendre ce qu'il avait loupé.

Le pixie était long à la détente parfois...

- C'est pas sa faute, expliqua Blanche rapidement. Quand je suis venue ici pour la première fois, j'ai trouvé les écailles tellement belles que j'ai posé quelques questions à Nicky. Il m'a dit qu'Aaron aimait beaucoup celle qui lui en avait fait cadeau dans le but d'y faire attention. Et quand j'ai vu les photos, j'ai vite compris que la personne en question, c'était sa femme, donc techniquement... C'est moi. Enfin, mon futur moi, en tout cas.

Ou son ancien elle. Les aventures spatio-temporelles...

- Les photos ? Demanda Glen, curieux.

- Papa a un mur entier de mes photos dans sa chambre, mais comme personne n'y va jamais... Expliqua Argy.

- Chouette ! Repris Nicky avec des gestes grandiloquents, un autre drakion dans notre camp. Pourtant, tu ressembles pas à un drakion avec tes yeux et tout.

- C'est parce que techniquement, je n'en suis pas encore une, révéla la jeune femme qui aurait mieux fait de se taire.

Le jeune homme aux yeux rouges regarda son amie comme si rien n'avait de sens avant de reporter son attention sur Aaron.

- Les drakions, naissent humains jusqu'à leur passage à l'âge adulte, expliqua ce dernier.

Nicky renifla.

- Pourquoi je sens que c'est pas totalement vrai ?

- Le passage à l'âge adulte dans ce contexte, expliqua Saphir qui venait de sortir littéralement de nulle part, faisant sursauter Neige, qui n'avait pas l'habitude.

Puis il continua sur sa lancée :

- Est différent pour les Drakions. C'est juste un bon vieux rapport... Neige est aussi blanche qu'une feuille vierge.

La jeune femme recula son assiette, l'estomac soudain noué. Et merde ! C'était sa vie privée, putain ! Nicky gloussa avant de fermer sa bouche devant le regard noir que lui envoya son amie. Mais il ne put s'empêcher, à défaut de taquiner la jeune femme, d'embêter son leader.

- T'as eu cette déesse dans ton lit, deux nuits de suite et vous avez...

- Ne finis pas cette phrase, le coupa Aaron d'un ton glacial.

Conscient qu'Aaron pouvait lui faire tout ce qu'il voulait, il se tut.

- De toute façon, y'a pas que dans ce monde que cela compte, reprit Glen en analysant la jeune femme.

Il avait pointé du doigt le pire problème qui soit. Blanche ferma les yeux, mal à l'aise devant le regard boisé de l'elfe, avant de sortir. Elle ne voulait pas voir le regard d'Aaron en cet instant.

Passerait-il à la vitesse supérieure de crainte de ne pas être son premier ? Ou bien Kiyan déserterait-il encore l'Outremonde, de peur que cela n'arrive ?

Elle ne loupa pas la présence de Derek qui s'était accosté dans le couloir près de la porte. De son expression et de son être, tout portait à croire qu'il n'avait pas loupé une miette.

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